C'est dans l'adversité qu'on reconnait les véritables héros.Jet de CHA de Yan: 5, réussite.
Jet d'INI d'Erwan: 4, réussite.
Jet d'INI de Galfric: 7, réussite.
Jet d'ATT d'Adémar (-1 chemise de mailles, +2 barricade): 11, réussite.
6 jets sur 9 requis ont été complétés. 1 échec a été obtenu, 4 restants avant la défaite.
Tout d'abord, les insultes de Yan, quoiqu'assez fleuries, eurent un effet décisif sur la masse grouillante, purulente et infecte qui se dirigeait vers le château pour le prendre d'assaut. Nombreux furent les tireurs à l'arbalète, à l'arc, au fusil ou à d'autres moyens plus exotiques qui lancèrent sur lui d'horribles projectiles destinés à le mettre à bas. Heureusement son réflexe de se placer derrière les remparts lui sauva la vie et aucun tir ne fit mouche, lui permettant de continuer son avancée en toute sécurité pendant que des ennemis s'acharnaient à tirer sur une cible inexistante. N'en restait pas moins que la troupe ennemie était nombreuse, très nombreuse: plusieurs centaines de guerriers et monstruosités. Une masse bien trop imposante pour être vaincue par une petite équipe d'aventuriers, aussi doués qu'ils soient.
Pendant qu'Yan s'enfuyait avec son méfait accompli, Galfric et Adémar s'affairaient à défendre la grande porte. L'un, l'épée à la main, défendrait l'honneur de l'Empire contre les abominations qui arrivaient. Il dû alors affronter les dizaines de bras qui tentaient de le saisir, les têtes hideuses qui dépassaient, des appendices tentaculaires dont la simple apparence aurait pu faire chavirer dans la folie un esprit plus faible. Il se défendit ainsi, avec l'acier et la foi. Et il tint bon jusqu'à ce Galfric ne fasse chuter sur la porte une série de râteliers d'armes, de petites armoires, de tables et d'autres objets qu'il avait pu trouver, scellant l'entrée pour un bon moment. Au-dehors des centaines de gorges hurlaient à l'unisson de rage et de fureur, on appelait à chercher un bélier ou du feu. Il ne faudrait pas s'éterniser dans le château.
Quant à Erwan qui était parti se réfugier dans le palais lui-même, il parcouru des couloirs vides et des salles abandonnées. Partout du sang, du vin renversé, de la bière, du vomi, des excréments. Pas de trace d'hommes en revanche. Puis une petite musique qui lui parvint, qui venait d'un peu plus loin, dans les ombres. Doucement il avança et il passa un œil par une ouverture de porte. C'était la salle commune, la salle de bal, là où tout se faisait. Des proportions gigantesques, une décoration dorée et lumineuse sensée montrer toute la richesse de la ville. Et au centre de tout ça, une mer d'êtres qui avaient dû s'appeler "humains". Des monstres hideux en beaux vêtements qui dévoraient la chair de cadavres abandonnés depuis des semaines. Des silhouettes voûtées, aux yeux petits et jaunes, aux dents pointues et aux griffes tranchantes qui se repaissaient des viscères de deux cents serviteurs, petits nobles et autres infortunés voleurs ayant tenté l'intrusion. Le sang brunit tapissait les murs les tableaux gisaient partout, ouverts comme si on avait voulu égorger les êtres qu'ils représentaient. Certains de ces monstres, dans une parodie de noblesse, buvaient du vin précieux à la bouteille, perdant au passage la moitié du breuvage sur le sol.
Et alors qu'il courrait pour prévenir ses camarades, Erwan comprit ce qu'était devenue la haute noblesse de la ville de Mordheim.