[Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

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Reinhard Faul
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Reinhard Faul »

On a réussi à avancer dans la bibliothèque, mais pas à reprendre l’étage ni à récupérer l’Inquisitrice. Plusieurs personnes sont mortes, en succession très rapide. Des types ont simplement été mis en pièce par des rafales de balles, Luvarn a déchaîné le Warp afin d’en pousser d’autres à se suicider… les pertes sont allées à toute vitesse, des deux cotés. J’ai déjà vu plein de gens mourir, je me suis déjà retrouvé dans des états d’hypervigilance pour assurer ma survie, donc j’ai pu continuer à fonctionner, tout comme je l’ai pu les fois d’avant (c’est pour ça que je suis toujours vivant). Il y avait plein de trucs qui explosaient autour de moi, un bruit de fou, du gaz, du sang qui vole partout, l’Interrogateur qui nous hurlait dessus… mais j’ai tiré dans la direction générale des hérétiques et je ne me suis pas perdu entre une étagère renversée et un rideau en feu, donc on peut dire que cette fusillade était un succès de mon côté.

Puis, alors que j’essayais de voir si les autres étaient en train de recharger en étant à moitié sourd et aveugle, on a très distinctement entendu un hurlement puissant venant du haut des escaliers :

« ICI L'ENSEIGNE BOROSS, DE LA CORVETTE JAWAHARLAL - NOUS AVONS AVEC NOUS VOTRE INQUISITRICE !
SI NOUS NE POUVONS PAS ÊTRE PRIS VIVANTS, ELLE NE NOUS SURVIVRA PAS ! QUITTEZ IMMÉDIATEMENT LE LIBRARIUM, OU NOUS LA TUONS AVANT DE NOUS DONNER LA MORT ! » »

Fautes d’arguments à opposer à ça, on a donc quitté le Librarium comme des pedzouilles. J’étais encore tout excité par la trouille et la vue du sang, ça m’a fait super chier ! L’Inquisitrice est coincée avec des putain d’hérétiques de merde ! La meuf a été choisie par l’Empereur tout de même ! C’est pas des sujets auxquels je pense souvent, parce que c’est loin de moi et je me vois plutôt comme un pragmatique, mais évidemment que j’ai la Foi et que la simple idée d’approcher du Trône d’Or à moins de cent mètres me pousserait à me chier dessus et à me rouler par terre pris de folie (même si c’était pas le sujet lors de mon séjour sur Sainte-Terra, ils proposaient pas des visites guidées figure-toi). Moi aussi je viens d’une planète qui pratique le culte Impérial, même si il reste quelques traces de conneries à la Wullis type arbre qui parle et cetera. C’est dur de se retrouver dans une pièce où il n’y a plus de bruit et de morceaux de meubles qui volent dans tous les sens alors que (ça me dégoûte de le dire) l’Inquisitrice est entre les mains de purs hérétiques.

Je pense qu’on a besoin de situer le contexte plus précisément, parce que c’est trop le bordel. D’abord, j’ai vu des gens devenir fous à cause du Warp, puis il y a eu… des pirates ? Des pirates qui font un truc complètement suicidaire pour attaquer quelqu’un de très important et de très religieux ? Alors qu’on est au milieu du putain de Warp ? Pourquoi ? C’est tellement monté en pression, tellement vite. J’arrive pas à suivre.

Je ne sais pas quoi faire dans le PC. Je suis sous le choc. Luvarn et moi faisons partie de l’Inquisition, tous les autres sont des cosmomarines. Assez organiquement, ils font leur vie sans nous, obéissant à d’autres ordres, ayant d’autres informations sur ce qu’il se passe sur le vaisseau. Frustré, je sors mon paquet de cigarette de ma poche. Il y a du sang dessus. Je m’en fiche. J’en allume une et je tire une longue bouffée. Je ne m’inquiète jamais de trouver un cendrier parce que ce n’est jamais moi qui fais le ménage. Luvarn me parle. Il me demande si je connais quelque chose sur les hérétiques.

« COMMENT ? HEIN ? NAN ! … euh pardon monsieur, j’entends rien monsieur, les coups de feu... je disais : non. Ils ont l’air organisé, ils portent les couleurs de quelque chose, mais je ne connais pas… »

L’Interrogateur me jette un regard mauvais (mais c’est un peu son comportement par défaut, je te l’accorde), puis il se détourne immédiatement pour aller engueuler un Capitaine (une cible plus satisfaisante). J’écoute parce que je suis dans le coin et qu’on ne m’a pas dit de partir. C’est pas beau, ce qu’on nous raconte. Le pauvre Luvarn est tellement retourné qu’il a l’air de passer au-dessus de l’information, mais moi j’imprime très bien : le putain de vaisseau en entier est en danger. Pendant qu’on est dans le Warp. Oh, bon sang…

C’est vrai que le vaisseau a été secoué, à un moment. J’ai pas tellement relevé sur le coup, parce que tout le monde autour de moi s’est agrippé aux meubles et a continué sa vie, mais je me suis dit « tiens, sacré truc quand même qu’un vaisseau de la taille d’une ville tremble comme un putain de tabouret avec un pied pété ». Maintenant, j’y repense. Je devrais pas. On m’a bien expliqué qu’il ne fallait jamais penser à ce qu’il y a derrière les volets pendant un saut Warp. Mais le champ Gellar s’est éteint pendant deux secondes… oh, c’était horrible… ils m’ont dit que… Ils ont touché...

Je fume plus vite et plus fort pour faire passer le goût de merde dans ma bouche. Luvarn revient me parler. Il veut qu’on aille négocier avec des hérétiques.

Alors, mon petit Enkidu (j’aime bien me parler à moi-même quand j’ai besoin d’un bon coup de pied au cul), c’est le moment d’être fin. On est fatigué et on a mal ? Oui oui oui. Le chef nous demande des trucs sur les pirates fous alors qu’on y connaît rien ? Hélas oui. L’importance de la mission est capitale ? Oui. Le chef a l’air – excuse-moi de l’honnêteté – complètement cinglé et emporté par le fanatisme ? Encore oui.
Alors, mon petit père, va falloir carburer sur la réplique là, parce que si t’es trop prudent tu vas commettre une hérésie, mais trop téméraire et l’Inquisitrice va mourir parce que deux psychotiques en pleine bouffée délirante ont voulu chatouiller les couilles d’une bande de tarés avec des armes automatiques.

Je vois ça d’ici. Luvarn qui essaie d’expliquer des choses raisonnables aux hérétiques ; que la servitude après la mort est un sort bien moins terrible que de tuer l’Inquisitrice, par exemple. Et après, les hérétiques la tueraient quand même et retourneraient à leurs activités habituelles comme boire de grands verres de pisse et faire l’amour à des chiens (j’ai du mal à imaginer comment des hérétiques occupent leur journée). Et je serais obligé de vivre avec cet échec.

Là encore, il faut se mettre à ma place, bien voir ma perspective : j’ai jamais vu d’hérétiques hérétiques. Je ne l’aurais jamais avoué, je n’aurais même jamais regardé cette pensée en face, mais je sais qu’il y a plusieurs sortes d’hérésie. Les graves et les euh… moins urgentes. Je sais ! C’est mal ! La seconde catégorie, c’est plus une espèce de terreur existentielle permanente où tu as conscience d’être une pauvre merde qui n’en fait jamais assez. C’est impossible de respecter le Crédo tout le temps, il y a plein de passages qui se contredisent et… je sais que c’est mal de penser ça ! J’explique juste pour que tu comprennes. Ça marchera peut-être mieux avec un exemple : j’ai assisté à beaucoup de cérémonies religieuses, et le Crédo dit que la parole de l’Empereur doit être entendue et supplanter ma propre pensée et cetera tu connais… mais il est possible, peut-être, que parfois... je me sois endormi quelques secondes. Peut-être que, parfois, je n’ai pas dénoncé quelqu’un d’autre qui s’était endormi. Techniquement, c’est de l’hérésie, maiiiiis… ça arrive pas si souvent que ça de condamner quelqu’un à une punition grave parce qu’il pique du nez. L’important à retenir c’est qu’on est tous coupable de quelque chose et qu’on doit être puni.

Donc pour naviguer dans ma vie quotidienne sans devenir fou, il y a une distinction entre les petits trucs et les gros trucs comme être un mutant ou une sorcière ou ne pas respecter l’Empereur. Si tu me téléportais un mutant, là, sous le nez, je le tuerais à coup de poing en hurlant de rage sans une seule arrière pensée.

Du coup, imagine l’ampleur de ma perplexité quand Luvarn me parle de négocier avec des hérétiques. J’aurais jamais imaginé en mille ans que des gens assez intelligents pour faire une prise d’otage puissent être assez bête pour offenser l’Empereur. Ça n’a aucun sens pour moi. Un hérétique, c’est un type qui voit un bol d’or et un bol de merde côte à côte, et il se jette sur le bol de merde en hurlant miam miam. Comment peut-on trouver un levier de négociation avec une personne pareille ? Même le plus logorrhéique des Psykers assermentés ne ferait pas ça.

Donc j’essaie de me pencher mentalement sur la question avec tout le sérieux qu’elle mérite. Ça fait seulement une semaine que je suis dans l’Inquisition, il semblerait que les hérétiques aient une vie plus compliquée que errer en bavant des insanités et en se faisant caca dessus. Comme les Voix que j’entends dans ma tête, ils peuvent parfois avoir certains aspects… pertinents avec le monde réel. Par exemple : faire des plans et vouloir des trucs. J’ai beaucoup à apprendre.

C’est comme être Psyker finalement. Quand je savais pas que j’en étais un, je croyais que tous les sorciers – groupe parfaitement homogène - faisaient tourner le lait, contrôlaient la météo et la radioactivité. Tu connais, tu dois avoir des variantes chez toi. Sur les fresques de l’Église de mon village, des gargouilles rampaient et se tordaient de douleur face à l’Aigle inondé de Lumière. C’était ça, un sorcier. Les exécutions publiques ne me donnaient pas tort non plus, puisque le fornicateur de démons y arrivait dans un sale état et recouvert de ce que la foule en colère lui avait déjà jeté dessus... On est toujours tout excité à une lapidation publique en plus, ça aide pas à se poser des questions sur les motivations intrinsèques de la vieille dame en train de hurler d’agonie sur l’estrade à vingt mètres devant soi (Maman nous disant de ne pas nous mettre trop devant pour ne pas nous salir). La mise à mort ne dure que dix secondes en général, une torture de frustration pour un enfant moyen avide de distractions spectaculaires et d’histoires qui font peur. C’est à peine si j’arrivais à voir un peu de sang ou une boîte crânienne défoncée !

J’ai été forcé de constater que l’affaire est plus complexe que ça. Je n’ai aucune influence sur la radioactivité ou le lait, et même si on m’a assuré du contraire je… je ne me souviens pas avoir cherché la compagnie d’un démon quelconque. Je ne nie pas que ça soit arrivé ! C’est forcément arrivé... Mais j’ai repassé toute cette période de ma vie dans ma tête, encore et encore, pendant des heures, à m’en faire des trous dans le crâne, et je ne vois pas le passage où je me suis réveillé un matin en me disant que j’aimerais bien que des démons me chient dans la tête. Et pourtant, oh oh, tu n’imagines pas ce que je ferais à un sorcier illégal qui me tomberait sous la main ! Donc je cogite dur, tellement dur que je tire sur le filtre de ma cigarette sans m’en rendre compte (beurk). Puis je chuchote à Luvarn :

« Monsieur, je vous suis où vous voulez, mais euh hrm bah euh… »

De façon évidente, mon regard passe du sang que Luvarn est en train de perdre sur la moquette à mon pistolet pourri qui n’a presque plus de balle jusqu’aux cosmomarines qui font leur vie sans nous. Les moyens sont minces. J’ai l’habitude d’amplifier mon langage corporel parce que je fréquente essentiellement des neuneus dénués de compétences sociales, mais le mec est télépathe, si il ne comprend pas mes réserves évidentes, j’ai rien pour lui. Mais j’ajoute :

« Peut-être euh… mieux préparés ? Parce que pour négocier ben euh… les hérétiques sont en train de faire une prise d’otage alors qu’on est déjà tous en péril, c’est compliqué pour moi de comprendre ce qu’ils veulent là. Ne serait qu’une porte d’entrée à la discussion... Je peux réessayer de vous soigner sinon ? Peut-être ? Vous risquez de rentrer en état de choc d’une seconde à l’autre. Ça serait un début pour euh… être mieux préparé. »
Modifié en dernier par Reinhard Faul le 14 mars 2024, 14:07, modifié 1 fois.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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Valindra
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Valindra »

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Magdela Sephone, Soeur de Bataille
La façon dont le Père Gregorius revint à lui me surprît au plus haut point. Il m'a donné l'impression d'avoir ressaisi les fragments de son âme perdue dans l'hérésie, puis il s'est enquis de ma personne. Bras dessus bras dessous, nous avons descendu soixante-six marches habillées chacune d'une petite mosaïque de seize plaques de carrelage. L'exercice fut long et pénible, mais en retrouvant l'air oxygéné du vaisseau je me suis senti revivre. Être dehors, ça veut dire que tout est possible.

Il n’y a rien de plus fâcheux toutefois pour une Sœur que d’être comparée à un hérétique, que d’être excommuniée à plusieurs reprises, que d’être pointée par une arme au service de l’Empereur. Rien de plus fâcheux que tout cela, et c’est pire quand ça s’enchaîne ; mais j’ai un bon paquet de problèmes derrière moi, et j’ai l’expérience d’un spéléologue perdu dans un gouffre depuis cent ans. Autant dire qu'à ma sortie les menaces du prévôt tiennent presque pour moi d’un habitus, et je lorgne rapidement sur les lumières bleues qui tournent dans le résibloc. Je suis coutumière de ce genre de pétrin, alors j’inhale beaucoup d’air, je gonfle la poitrine, et j’expire dans un souffle toutes les angoisses qui batifolent entre mes reins et ma cage thoracique.
En plus d’être boiteuse, chauve et excommuniée, manquerait plus que je devienne une hérétique sur décret d’un pauvre type qui n’a plus toute sa tête. L’idée, fondamentalement, me dérange et je précède le Père Gregorius dans l’échange pour, je l’espère, apporter un peu de lumière dans ces ténèbres galactiques.

« Sœur Magdalena Sephone, Acolyte de l’Inquisition Skane, unité détachée sur Neustralia Prime, Opération Jacob-17. Sierra Delta. Vérifiez vos registres et alignez votre mire sur autre chose que les Fidèles du Saint Empereur, de grâce, si vous ne voulez pas vous attirer sa foudre. Si vous avez de quoi communiquer, vous pourriez peut-être me mettre en liaison avec l’Adjudant-Chef Perylhac de l’Inquisition Skane ? »

Sierra Delta, pour Secret Défense. Le Warp m’en soit témoin, même fatiguée je garde quelques vieux réflexes de Sœur de Bataille. Le premier d’entre eux, c’est de songer à s’entourer des meilleurs, et je sais que l’Adjudant-Chef Perylhac a du flair et de l’expérience : c’est l’homme idéal pour quelque qui a du plomb dans l’aile, comme moi.
Mon deuxième réflexe, après avoir tenté de rétablir la liaison, c’est de tout faire pour me tirer d’embarras. L’idée peut paraître égoïste, mais à ce moment précis je considère que ce vaisseau a plus que besoin d’une Sœur en état de se battre. Demain me parait trop sombre pour que je reste sur la touche.
Je veux me battre, mais pour ça, il faut d’abord guérir.

« Indiquez-lui notre position et dîtes-lui que je suis blessée. Plaie ouverte à la jambe, garrotée depuis une bonne heure. Demande EVASAN. Si le Seigneur est avec nous, peut-être qu’il dépêchera une unité en renfort. »

Je sais qu’il existe deux types de renfort sur une évacuation sanitaire, dite EVASAN. La première, c’est le déploiement d’une unité de combat en renfort de la section active. Les fantassins de la Quick Reaction Force ainsi mobilisés sont dépêchés sur une mission à cadence dynamique et surfent sur l’urgence pour faire étinceler le feu au bout de leurs canons. Le but est de faire un barrage de feu, un déluge de tirs pour faire baisser les têtes ennemies afin d’ouvrir la voie pour un chemin de repli vers la zone arrière. La seconde, c’est l’affectation d’une unité médicale en soutien au groupe de combat sur zone hostile. Sur un théâtre d’opération extérieur, on a toujours un référent médic dans l’équipe, le spécialiste des compresses, des désinfectants et des ciseaux, celui qui saute sur les blessés. Sur un vaisseau, c’est un peu différent. Il doit y avoir une antenne quelque part, une base de soins infirmiers ou hospitaliers, un centre médical, une pharmacie. Le tic-tac de l’aiguille qui chante au-dessus de l’heure de pose de mon garrot domine sur la situation. Je dois me hâter, trouver de la poudre hémostatique ou un bandage de compression, n’importe quel matériel qui pourrait fixer la plaie et me permettre de retirer le tourniquet du garrot.

« S’il ne répond pas, essayez d’entrer en communication avec l’Acolyte Enkidu de la même unité. J’espère… j’espère que mes camarades sont en vie. Quelle est la situation ici ? »

Je navigue à vue, certes, mais j’en vois assez pour estimer que la situation ici a tous les symptômes d’un registre catastrophique.
Valindra | Haut-Ælfe, Voie du noble
Profil : For 8 | End 7 | Hab 9 | Cha 10 | Int 8 | Ini 9 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | Mag | NA 1 | PV 55/55
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États Temporaires
*


Compétences
• Acuité visuelle (B)
• Acuité auditive (B)
• Arme de prédilection - Lance (B)
• Monte (A)
• Diplomatie (B)
• Chant (B)

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Helveticus Matix
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Helveticus Matix »

Je me suis rapproché discrètement du servitor, mon luminoglobe roulant dans la direction opposée pour attirer l'attention de la pirate ailleurs. Mes poumons sont au bord de l'asphyxie. Ayant régulé mes systèmes pour les rendre le plus silencieux possible, ils tournent à bas régime. Mais je ne me suis pas encore remis de la course furieuse dans les couloirs du vaisseau et j'ai besoin de plus d'oxygène. Impossible de répondre à cette requête corporelle, soit j'accepte d'avoir la tête qui tourne, soit je fais un boucan qui attirera immédiatement l'ennemi sur ma position.

La connexion est établie correctement. Je diffuse les premiers rituels de communion avec la machine directement dans le port numérique, puis commence mon travail de reconversion. Immédiatement, je me retrouve face à un mur de binaire presque incompréhensible. Ce servitor utilise un dérivé de la langue sainte que j'ai énormément de mal à interpréter. Cette entreprise va me demander un temps que je n’ai pas à disposition.
Je tente de passer mes cogitateur en surrégime, mais une alerte me stoppe. Le manque d'oxygène et les précédentes surchauffes de ma boîte crânienne interdisent cette mesure.

Même en restant ra!sonnable, j£ sens déjà les parasi¦es affecter m0n cerveau. Je cr¢use, mais ne p±nse p¤s cor_ectement. Ma dèvotion s`égare, Ωon attentiΦn se focalis£ sμr l'ésotεrisme du_ servitor, plutσt que sur mα mis$ion.
Où don¢ la libre-marchande a_t-elle bien pu @cquérir cetτe technologie? A-t-elle de$ propriέtés particuΓières?< Je peux m£ perme|tre ce petit écart¸ ça ne prendrα qu'une miῆute_

Par m!racle, l'λuspeχ attire mθn attention. Une s0urce énergέtiqe se rapρroche_ Σlle esτ juste là!!

D'instinct, j£ m'écarte. Un vrombissement me tiraille l`oreille avant que l'αrme grésillante ne se fra¢asse contre le servitor. Sortant peu à peμ de ma transe, rompant la conneΧion de manière blasphématoire, je sens la panique m'envahir.
L'électricité qui alimentait l'arm£ s'est momentanément éteinte, mais elle n'en reste pas moins terrifiante. δue puis-je faire pour me sortir de cette confrontation en ma totale défaveur? Pas le temps pour le moindre diagnostique, l'!nstinct doit prendre le dessus.

Je hurle_


< 01010011 01100001 00100000 01010110 01101111 01101001 01111000 00100000 01100101 01110011 01110100 00100000 01110110 01101111 01110100 01110010 01100101 00100000 01100010 01101111 01110101 01110010 01110010 01100101 01100001 01110101_ >

Formule classique. Pourtant, l'hérétique encaisse mes saintes paroles en contra¢tant les muscles de son visage. S'en est fini de moi, de cette unité fragile au destin si court. Ne me reste-t-il aucune ressource à exploiter? Si! Mon propre corps est le seul espoir en réserve!
Tεl un bibliothécaire se servant d'un grimoire comme d'une arme, je me projette maladroitement vers la femme. Je tourne mon buste pour prendre de l'élan, puis déploie mon Bras Véritable vers le crάne de mon adversaire, espérant le fracasser d'un swing sρectacul¤ire.

Pourquoi cela prend-il autant de temps? Mon appui, ma rotation, puis le déploiement s'exécutent mécaniquement avec une lenteur ahurissante. La pirate à tout le temps de s'écarter, bien que maladroitement. Je pourrais lonδtemps théoriser sur le niveau d'excellence de chacun dans la nullité martiale_ J'offre une fenêtre d'attaque digne d'un hangar de spatioport, mais l'hérétique met un temps fou à l'exploiter. Malgré tout, elle finit par y aπiver, tandis que je tente toujours de recalibrer mon corps.

Impuissant, je vois l'arme de nouveau alimentée se diriger dans un sωing étonnament parfait vers ma jambe gauche. J'ai le temps d£ sentir le choc avant que la charge électrique n¢ ¬+μ>|ar_ 6{£¬φ/ϕ¤%// : ὒ ¬ψ) [-]_ org ι ±ζ __ῆ_




Un champ de diodes s'étale sous mes pieds et se perd dans l'horizon infini. Sur ma droite, une forêt de câbles troncs jaillit du sol pour s'emmêler dans la masse de manière parfaitement organisée. Sur ma gauche, un lac d'huile scintillante reflète les lueurs de ciel holographique aux innombrables schémas miroitants. Devant moi, au loin, je vois le relief de montages : des pistons gargantuesques, des engrenages de la taille d'une ville ruche, des générateurs d'énergie capables d'alimenter une planète entière.
Derrière moi, mes moutons cybernétiques dansent harmonieusement, motivés par les paternes de la Force Motrice. Je me sens bien en ce lieu. Mon paradis, ma délivrance.

Je finis par me rendre compte que quelque chose dénote totalement avec cette consonance. Moi. Mon corps nu intégralement fait de chair. Les diodes sous mes pieds sont rouges. Ce monde me rejette. Je n'y ai pas ma place.
Mes moutons finissent par se rendre compte de mon imposture. Ils grésillent férocement. Je lève mes bras pour les calmer, mais leur vision me terrifie. Cette peau glabre, sous laquelle fourmillent des muscles spongieux. Je recule et les moutons s'avancent. Leur tête se sépare en deux pour dévoiler plusieurs séries de crocs parfaitement entretenus. J'entends un clic et les rangées de crocs entrent en rotation, chacune dans le sens opposé de la précédente.

Où me cacher? La forêt me carboniserait de sa sève électrique. Le lac me noierait de sa consistance innavigable. Les montagnes ravageraient mon corps de leurs radiations.
Le ciel? Il ne m'offre aucune prise pour m'échapper. Je tousse et crache du sang. Mes moutons grésillent furieusement. Ils ont peur. Ils se rapprochent. Je les comprends. Ma chair contamine ce lieu comme il me contamine. Un immonde antagonisme.

L'un des moutons se saisit de ma jambe. Le bruit de tronçonneuse se noie dans le déchirement du membre. Lorsqu'il lâche prise, ma silhouette est crevée et mes organes se déversent sur les diodes clignotant de fureur. Mon foie, mes intestins, mes os, mes poumons, mon cerveau. Ils popent de la blessure pour s'enfuir, pour répandre leur cancer.
La douleur est abominable.



La douleur est abominable. Avant même d'ouvrir les yeux, elle foudroie le moindre des nerfs de mon corps. L'énergie électrique les a traversés pour les torturer en détail. Je capte encore des volutes de fumées s'échappant de ma silhouette.
Ma jambe gauche, elle, est absente. Remplacée par quelque chose d'inamovible, de rigide, de lourd. Elle n'est pas vraiment douloureuse, ou plutôt, elle est quelque chose de bien pire. Une sensation qui inspire à mon corps un immense mal-être. Quelque chose d'erroné, qu'il faut traiter le plus rapidement possible.

Fort heureusement, les tourments sont bien trop grands pour me permettre de hurler. Je ne sais pas pourquoi, mais cela a son importance. Même si je pouvais bouger, cela me serait interdit.

La vision de l'hérétique dans ma périphérie me rafraîchie la mémoire sur les derniers évènements. Elle marmonne des mots que je capte malgré mes oreilles bourdonnantes. Elle est en détresse - moins que moi, évidemment. Paranoïaque, la pirate réfléchie à la démarche à suivre, mais ne parvient pas à établir un plan. Elle semble au bord de la crise de nerf, furieuse de ne pas avoir de nouvelles de ses collègues.

Pourquoi sommes-nous seuls dans la pièce? N'a-t-on pas retrouvé notre trace? Je trouve rapidement réponse à ma question. D'abord le trou dans le plafond, puis le détonateur dans sa main. En enfin, les mines posées contre les munitions.
Je prends un peu de temps pour tirer un diagnostic de tout ça, car il me manque des données. Mais le résultat reste le même : une impasse totale. D'un geste du doigt, l'hérétique peut détruire une grande partie du vaisseau. À l'intérieur d'une tempête Warp, les changes de survie de l'équipage après de tels dommages sont de 99.999%.

À présent, une seule question se pose : que puis-je faire? Ma présence dans la pièce, ainsi que le désintérêt de l'ennemi pour ma personne, est un avantage miraculeux dans cette situation.
Sans tourner la tête pour ne pas me faire repérer, j'observe le vaste hangar. Je suis proche de la porte. Les serviteurs sont désactivés - pourquoi ne pas les avoir convertis, comme précédemment? La lumière est contrôlée par un boîtier dans une armoire fermée. J'enregistre sa position exacte sur le mur, à six mètres de moi.

Echoe et Strepitus me manquent terriblement. C'est précisément dans cette situation que j'ai besoin de leur aide. Un dialogue théorique pour dégager la meilleure solution d'un problème. Leurs protocoles de validation et de négation me permettaient de vraiment faire la part des choses. Mais il semble que je doive m'occuper de ce rôle tout seul.

Quelles sont mes options? Réactiver le servitor à mes côtés? J'ai déjà buté contre leur étrange langage et ma condition me pénalise pour accéder à l'interface de connexion. Presque impossible de le faire sans être repéré. Probabilité de succès : 11%.

Éteindre les lumières et se cacher? Je suis dans un état misérable, ma mobilité est terriblement réduite. Je dois me déplacer, me lever, ouvrir le boîtier. Probabilité de succès : 22%.

Converser avec l'hérétique pour tenter de la raisonner? Blasphème. Pour tenter de la faire hésiter? Une fraction de seconde de plus pourrait être déterminant lors d'un assaut. Faire appel à une logique pure pourrait être suffisant. Elle a l'avantage, mais reste sans nouvelle de ses collègues pirates? Soit. Mais si ses alliés ont réussi et qu'elle presse le bouton du détonateur, l'échec total de la mutinerie est assuré. Même si elle se faisait capturer, elle pourrait toujours se faire délivrer plus tard. Probabilité de succès : 68%. Raisonnable.

Un mot se révèle soudain à moi. Méritech. Mes cogitateurs viennent de libérer ce résultat après avoir longuement décortiqué les données vestimentaires de la cible. Je peux enfin mettre un nom sur la nature de l'hérésie qui se dresse devant moi, mais aussi justifier l'efficacité de leur arsenal.
Ce n'est pourtant pas une bonne nouvelle. Par la participation bienfaitrice du Culte de la Machine dans l'extermination de cette faction, ainsi que sa parenté avec les immondes Logiciens, tout dialogue est lourdement impacté. Révision de la probabilité de succès : 6%

La porte. Elle n'est pas loin, l'interrupteur est directement accessible. Je pourrais ensuite rejoindre l'équipage et transmettre les données collectées! Il me suffit d'attendre que la Méritech ne s'éloigne et me tourne le dos. Je théorise qu'elle ne pressera pas l'interrupteur si elle ne se sent pas directement en danger. Probabilité de succès : 74%.

C'est la meilleure solution. Non? Oui, c'est la meilleure solution. Il ne me reste plus qu'à l'exécuter. L'ennemie est assez loin et me tourne le dos, c'est le moment! Une, deux...
Impossible de bouger. Une autre probabilité est encore en gestion dans mes cogitateurs. Chaque résultat semble trop aléatoire, trop abstrait. Mon regard s'égare de nouveau sur le plafond fondu. Quelle est la probabilité qu'elle me vaporise instantanément? Cela dépend de tant de facteurs. Et elle bouge dans tous les sens, constamment. Je ne peux pas définir de pattern précis.

C'est d'un illogisme digne des Logiciens. Les probabilités de succès restent très favorables - c'est simplement l'échec qui causerait une probable destruction. Et pourtant, je reste immobile, laissant passer une opportunité après l'autre. J'ai peur. Tout simplement. Ma chair est faible, mais mon esprit l'est tout autant.

J'implore l'Omnimessie de pardonner la lâcheté de son sujet. Mais il m'est aussi possible de justifier maladroitement mon acte. Je n'ose pas le convertir en courage, ce serait m'insulter. Mon rôle est devenu celui d'un capteur, enregistrant méticuleusement les données et son environnement pour pouvoir les exploiter dans un moment opportun.

J'écoute, j'observe les yeux mi-clos, tant la Méritech que la position des mines. Et surtout, surtout... Je prie._[/i]
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Helveticus Matix, Voie du Technoprêtre
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Diederick von Bildhofen
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Diederick von Bildhofen »

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À mesure que l’on établissait le pc de campagne, les retours de situation dépeignaient une image bien minable de notre situation. C’était le bordel. Même une zone de débarquement sous le feu d’une artillerie était mieux tenue. Là, de la poupe à la proue et de la quille au mât, les communications étaient surchargées dans tous les sens et les rares appels qui passaient le barrage n’étaient pas toujours rationnels, il y avait des incendies, des pillages, des saboteurs, des canulars et même, selon certains appels, un abordage. Dans le warp. Quelle idée. C’était du délire.

Heureusement les medicae et moi même avons été formés à ce genre de situation, même si dans mon cas ça s’est limité à « priez l’empereur, suivez les ordres, ne posez pas de question et priez l’empereur ». Ou quelque chose comme ça. En tout cas, avec deux pieds, deux mains et une tête sur les épaules, je me révélai malgré tout utile. Ainsi me suis-je retrouvé dans un ornithoptère avec une équipe d’urgence, à destination du résibloc Saphire, une autre de ces cités arbres de métal. Ma solide pelle en main, je faisais office d’agent de sécurité aux gars du medicae, en évacuant dans le calme – au vu de la situation présente – les paroissiens du lieu de culte.

C’était quand même curieux que les étrangers aient besoin de se réunir dans un bâtiment pour prier. Ils pouvaient pas faire ça chez eux ou dans un jardin sacré ? Ça prendrait moins de place et ce serait plus vivant. Même un bosquet, dépourvu d’arbre sacré, manifestait mieux la présence de la première racine, du premier bourgeon, que ces machins brillants et artificiels. Puis ça devait coûter cher toutes ces bougies, ces instruments de musique, la statue… Sur Phyrr, on se contentait de tailler un visage sur le tronc de l’arbre sacré et c’était tout. Pourvu que ça dure. Tout n’était pas bon à imiter. Le culte du dieu-empereur, oui, mais avec les caractéristiques de Phyrr. Loués soient les mendi-catins.

Lorsque les lieux furent enfin jugés suffisamment sécurisés, l’infirmier en chef fit appel à moi pour intégrer l’équipe. Accompagné de Helden – toujours aussi froussard – on effectua le début du triage. C’est à dire qu’il fallait trier entre patients « seulement amochés » et ceux qui allaient nous claquer dans les bras d’un moment à l’autre. Ce système permettait de donner aux medicaes une idée de comment planifier leurs soins. Ce fut donc avec plein de petites feuilles accrochées à un bloc principal que je me mis à dessiner des ronds et des croix avant de tendre ou accrocher ces papiers aux divers patients se présentant.

Vous avez mal ? Où ça ? Respirez ? Eh merde, encore un. Allongez vous sur le côté. Voilà, comme ça. Respirez calmement vous allez vous en sortir.

Et ainsi de suite, pendant un quart d’heure alors que des gens s’agglutinaient autour de moi. Taillé comme une armoire nordique, je devais faire figure de bureau d’entrée dans l’esprit des gens. Tant mieux, ça permettait de les recevoir correctement.

On reçu des renforts venant doubler notre effectif sur les lieux et je pu me retirer petit à petit pour laisser la place aux vrais pros. Ce qui ne signifiait pas que la mission était terminée. Non, il fallait courir dans tous les sens pour aller chercher et le bidon de morphine, et la sacoche de gaze, et vas tu me chercher un sac mortuaire, et vas tu me passer la serpillère par là et par ici et ainsi de suite et oh dégage moi donc cet imbécile il est dans le passage et oh faut à nouveau des feuilles de triage – non pas ce sac là, c’est l’autre….

Finalement la situation semblait partie pour entrer dans un régime de croisière, si tant qu’on pouvait parler de croisière dans un navire en pleine tempête warp où personne ne savait ce qui se passait, quand on reçu de nouveau renforts, accroissant notre effectif de moitié.

Manque de bol, ils se cassèrent la gueule en débarquant car au même moment le vaisseau dans son intégralité – ou du moins était-ce l’impression que l’on avait dans le pc médical – se mis à trembler vers la droite. Des dizaines de personnes tombèrent au sol. Heureusement j’avais de solides appuis. Il en faut bien, si vous voulez pas vous faire balayer par les fer-nés de Phyrr.
Non pas que ça m’aide particulièrement quand la vitre d’à côté explose et que le banc en face charge son opposé à toute vitesse.
Oh, et un vieux monsieur était parti pour s’étaler au sol et se faire écraser par un panneau. D’un geste de bras, j’ai réussi tout juste à le prendre au collet et le faire danser dans l’autre direction avant de le poser doucement au sol.

La secousse passée, il sembla que le chaos allait se mettre à empirer. Et oui, tout à fait. Il y avait même des gens qui se mettaient à courir pour essayer de s’enfuir. Ce qui était ridicule puisqu’on était sur un vaisseau. Si celui ci s’ouvre sur le warp, peu importe où on est, on est livré à la pitié de l’empereur.

En tout cas mes ordres étaient clairs. Ramener l’ordre dans ce troupeau de grox affolés par l’odeur du fenrir.

Juste, comment s’y prendre ? Comme à l’exercice de la grenade dans les vestiaires ?

Essayant d’imiter au mieux la voix de cette raclure de fond de latrines de sergent-chef, Wullis aboya à la foule ses ordres.

''À terre ! À terre ! À terre ! Mettez vous en sécurité à terre ! Allongez vous au sol ! Au sol ! En sécurité au sol ! En sécurité au sol ! L’empereur protège !’’

À voir si ça pouvait seulement fonctionner. Je n’avais pas ici une escouade de gaillards solides menacés par une grenade – lacrymo, heureusement – dégoupillée dans les vestiaires mais une foule apeurée.
Le savoir c'est le pouvoir. Et savoir quand le garder, le cacher, le partager, cela est la véritable épreuve de ceux le détenant.

Diederick Maria Reichenbach Bruno "Ruichen" von Bildhofen, Voie de l'étude de la connaissance
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Aile Lilas, résibloc Saphire.


Le prévôt ne baissait pas son arme. Le fusil à pompe braquant toujours le prêtre et la sœur de bataille, il serrait des dents, et engueula vertement la sœur de bataille avec sa voix cassante :

« Inutile de faire des menaces ! Si on suit tous le protocole, tout se passera bien ! Le protocole ! Personne ne suit jamais le protocole ! Putains d’enfoirés, sales lâches paniquants ! Je leur ai dis de suivre le protocole ! Pourquoi c’est jamais le cas bordel ?! »

Son arme tremblait. Il regardait dans tous les sens, comme une chouette. Gregorius, qui serrait fort Séphone contre lui, continuait de le rassurer en faisant un petit geste de la main…

…Pourtant, la réaction de la sœur de bataille avait gratté quelque chose chez ce pauvre fou. Son ton professionnel, froid et allant droit au but devait résonner dans ses automatismes de soldat. Après quelques secondes trop longues de silence, il appuya sur la radio attachée à son gilet pare-éclat.

« Véhicule Écho appelle Central, appelle Central.
Écho dans le noir, répondez Central. »


Il n’y avait que des grésillements qui venaient de son vox. Est-ce que le commissariat dont il venait était perdu ? Ou est-ce qu’il avait juste éteint par mégarde l’antenne ? Difficile à dire, tant il semblait complètement dans son propre monde.
Derrière lui, une main ensanglantée se levait, et une voix implorante murmurait à l’aide.

Gregorius décida de parler d’un petit ton un peu inquiet :

« Prévôt… J’ai besoin d’évacuer la sœur de bataille. Je peux m’en occuper moi-même, si-
– NON ! NON NON NON ! Hurlait-il en retour en levant encore son fusil. Le protocole ! LE PUTAIN DE PROTOCOLE ! Je vais faire venir une ambulance, mais en attendant, VOUS RESTEZ ICI ! »

Le prévôt se tourna un peu. Les propos de Séphone semblaient avoir été assez crédibles pour le faire agir autrement, mais certainement pas assez pour qu’il ne baisse sa garde et accepte d’être désarmé. Et encore, il appuya sur sa radio, tout en se mettant à parler plus fermement et violemment :

« Véhicule Écho pour Central, Central répondez ! Besoin évacuation sanitaire ! Écho dans le noir attend une réponse ! »

La main ensanglantée derrière s’effondrait. Sur combien de gens avait-il tiré ? Est-ce qu’ils allaient être les prochains ?

« Central, pour l’amour de l’Empereur, ici- »

Il y eut une secousse, violente. Un tremblement de terre — au milieu d’un vaisseau spatial. Du mobilier se mit à valser. Un banc se détacha. Et la grande voiture de police se mit à rouler toute seule, ce qui fit sursauter le prévôt.

Grégorius ne rata pas une seconde. Il lâcha soudainement Séphone, qui tomba à moitié sur le sol. Le prêtre s’élança à toute vitesse, ferma son poing, et donna un énorme coup dans la mâchoire du gardien de la paix.

Le coup le choqua net, mais il restait encore debout. Il leva son fusil, mais le prêtre se rua dessus, et les deux hommes se retrouvèrent à lutter l’un contre l’autre alors que l’homme d’Église faisait tout son possible pour désarmer le fou. Il y eut des injures, des grognements, et l’on voyait les deux silhouettes s’agiter contre le flingue tels des fous furieux. Le prêtre cria alors à l’attention de sa nouvelle ouaille :

« FUYEZ ! M’AIDEZ PAS, FUYEZ ! »


Chapelle de l’Empereur-Dieu Miséricordieux, résibloc Saphire.


L’intervention de Wullis fut bizarrement salvatrice. En quelques hurlements bien trouvés et en s’agitant dans tous les sens, il força la populace à s’effondrer à terre. Rapidement, la situation retrouva son calme, et les évacuations sanitaires se poursuivirent. Petit à petit, on sortait les cas les plus urgents, tandis que les blessés les moins graves étaient pris en charge à la suite.

Le Garde fut remercié d’une bonne demi-douzaine de grosses tapes dans le dos. Son calme et sa rapidité d’action avait certainement, un des ambulanciers l’en assura, sauvé quelques vies aujourd’hui. Il n’empêche, la panique restait encore :
Qu’est-ce qui avait bien pu secouer un vaisseau spatial ?



Au bout d’un autre quart d’heure, l’ambulancier blondinet s’approcha avec un vox :

« Première classe Theonus Wullis ?
C’est quelqu’un pour vous ! »


Wullis attrapa le porte-vox et répondit. Il reconnut la voix nasillarde de celui qui se présentait :

« Soldat Wullis. Ici le lexiconographe Masteel. Écoutez-moi attentivement et en vous assurant qu’il n’y a pas d’oreilles indiscrètes autour de vous, c’est urgent. »

Il attendit un instant que Wullis confirme que personne n’était par-dessus son épaule.

« Le vaisseau est en pleine panique. Il y a eut un abordage de pirates en plein pendant la tempête. La situation est en train de revenir sous contrôle, mais il y a plus grave encore — l’Inquisitrice Astrid Skane est retenue prisonnière par les pirates. Ils se sont forcenés dans le Librarium, situé aux derniers étages du vaisseau.
Le commandement de notre vaisseau est actuellement occupée à assurer la maintenance des systèmes de survie et essaye de nous faire quitter la tempête warp. Ils ont donc décidé que la vie de Skane était un objectif secondaire et n’ont pas dressé le moindre plan pour permettre une issue positive. Cela est intolérable.

Rorich Peyrilhac était avec elle dans le Librarium, nous devons donc partir du principe qu’il est mort ou capturé. Vous êtes donc la dernière équipe qu’il me reste. »


Il laissa une pause, comme pour laisser Wullis comprendre la gravité de la situation.

« L’interrogateur Luvarn va tenter une négociation. Il a besoin d’un garde du corps pour le couvrir.
Vous avez ordre de vous rendre immédiatement à l’étage Alvearium par tout moyen. Une armurerie s’y trouvera, obtenez tout l’équipement que vous jugerez nécessaire pour la suite, puis présentez-vous en armes à Luvarn. Posez les questions que vous avez puis allez-y au pas de course ! »

Librarium Alvearium.


Luvarn n’apprécia pas du tout les propos modérés d’Enkidu. Mais son ton plein de fiel était tempéré par une volonté d’expliquer raisonnablement la situation :

« Je ne suis certes pas plus avancé que vous au niveau d’une stratégie de négociation, mais c’est justement pour ça que nous devons établir le contact très rapidement. Je ne peux pas compter sur les cosmomarines pour agir rapidement — ils vont privilégier la sauvegarde du vaisseau à la survie de Skane, vous avez entendu comme moi.
Je ne souhaite pas me jeter là-dedans en espérant me battre. Je suis même prêt à me présenter devant les pirates sans armes, ne serait-ce que pour comprendre leur situation et essayer de trouver une résolution positive. Ma vie est cent fois moins importante que celle de maîtresse Skane, aussi, si je suis à mon tour pris en otage, je sais que je suis plus sacrifiable si besoin.
Nous allons aller leur parler. »


Pourtant, il s’approcha d’Enkidu, en retirant son manteau.

« Je vous autorise à me soigner. Non pas parce que j’en ai besoin, mais parce que ce sera une épreuve pour vos capacités.
Concentrez-vous une bonne fois pour toutes, sanctionnite, et parvenez à canaliser utilement l’horreur. Prouvez-moi que Skane ne s’est pas totalement plantée en vous recrutant. »


Il savait y faire, pour mettre à l’épreuve un psyker. Et là-dessus, le pauvre Enkidu se retrouvait devant ce bonhomme imposant et grassouillet, qui lui montrait la peau de son flanc meurtri et ensanglanté. Avec l’angoisse de ne pas réussir, Enkidu dût ouvrir son esprit, déchirer un morceau de la réalité en pleine tempête warp (Même avec le champ Gellar qui faisait ce qu’il pouvait pour forcer un peu de réalité autour d’eux…), et manipuler les forces de l’autre dimension pour recoudre l’interrogateur.

Peut-être que sa méthode devait être la bonne, car il parvint tant bien que mal à panser la plaie du serviteur de l’Ordo Xénos.

« Voilà qui est plus satisfaisant.
Nous allons aller dans une armurerie pour trouver un peu d’équipement, et essayer de rassembler les acolytes, où qu’ils soient.
Si vous avez des suggestions ou des besoins, merci de me les préciser dès maintenant. »

Ingeniarium, salle d’armement H-14.


La pirate continuait de s’agiter. Faisant semblant de somnoler inconscient, ou d’être mort, Mora ne voyait pas grand-chose de la pièce où il était — sinon qu’il y avait vraiment une tonne de munitions dans le coin. Il savait à peu près situer son adversaire à entendre ses bruits de pas sur le métal, et ses murmures remplis d’injures paniquées adressées à on-ne-sait-qui…

Puis, soudain, il y eut une voix sur le porte-vox de la pirate, qui répondait.

« Denea, répond. »

Agitée, la pirate tira le vox de sa ceinture, appuya prestement sur le bouton pour transmettre et parla à toute vitesse dans le micro :

« Ouais ?! Ouais heu- Ici Denea, Denea au rapport, je… Transmettez !
– Quelle est la situation dans l’Ingeniarium. Parle.
– C’est, je… J’ai réussi à faire gagner du temps, mais ils en ont repris le contrôle. Je… Je suis coincée dans une salle d’armement. Je l’ai minée avec des explosifs. Je crois que les cosmomarines arrivent pour moi.
– Impeccable… Je suis très fier de toi, Denea. Tu rendrais tes parents fiers de toi. Garde ta position, fait tenir le siège aussi longtemps que possible. Nous allons tenter d’évacuer le colis puis j’envoie quelqu’un pour toi. Compris ?
– Je… Co… Je crois qu’ils sont vraiment… Vraiment beaucoup dehors. Je… J’ai besoin d’évacuer, ou que… Ou que vous envoyiez quelqu’un pour venir m’aider.
– Ne panique pas. On va venir pour toi. Mais il faut que tu tiennes. Tant que tu es forcenée ils ne tenteront rien contre nous. Le Clan entier compte sur toi, Denea, est-ce que tu comprends ? Toute notre famille, toute entière. Je te fais confiance. »



Soudain, le vox s’éteint. La pirate se tourna, et Mora l’entendit crier, vers lui.

« TOI ! EST-CE QUE…
EST-CE QUE T’ES EN VIE ?! »
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Valindra
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Valindra »

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Magdela Sephone, Soeur de Bataille

C’est qu’il a bon dos, le protocole. Comment croire qu’il faille éradiquer tant de vies humaines pour assurer le protocole censé protéger des vies humaines ? J’ignore pourquoi, mais je sens que la tension dans l’épaule du Père Gregorius qui me soutient depuis tout à l’heure se tonifie soudain, et je suppute qu’il ne goûte pas non plus cette histoire de protocole génocidaire. Il parait se raidir à ces déclarations rigides et je crains qu’il ne perde son calme face à l’ampleur de cette calomnie. Si j’en crois ce que j’ai vu à l’appartement, le Père Gregorius est une créature spontanée perméable à la peur et à la colère. Cette doxa protocolaire, dans la démesure de son application barbare, n’a sans doute à ses yeux – à nos yeux – rien de quelque chose qui puisse se targuer de sauver les âmes des fils et des filles de l’Empereur.
Pour être issue des rangs de la Schola, je sais reconnaître des zélotes aliénés par la doctrine du devoir. Je suis moi-même une de ces engeances de la bienpensante, conformisée à souhait, et si je n’avais connu mes travers, sans serais-je encore cette guerrière fanatique et névrosée, guidée seulement par le désir d’obtenir la reconnaissance du Dieu-Empereur et de la Mère Supérieure. Mais voilà, ma déroute m’a enseigné des leçons précieuses : je suis aujourd’hui plus clémente et ouverte que je ne l’étais naguère, à la façon d’un Sœur un peu plus pieuse qui a appris plus de choses sur le cœur que de préceptes sur la Foi. C’est, je crois, ma singularité dans ce monde très fermé de l’Adepta Sororitas. Je suis différente. Je me plais à penser que j’ai davantage de sensibilité et d’empathie que le commun des mortels, alors je continue, dans les eaux troubles, de garder ce cap.

Cet homme est de cette espèce de séide qu’on pourrait associer à un verbe défectif. Il ne se conjugue pas à toutes les formes et se résume à son infinitif et à une forme d’expression. Cela tombe bien, il me rappelle le verbe occire. Nonobstant l’importance d’avoir des garde-fous pour empêcher que la situation ne dégénère, car il est vrai que la terreur et le désordre sont les armes du Chaos, je finis par m’interdire de croire que ce prévôt est dans ce bon droit. Ce boutefeu a tous les attributs d’un tueur en série pour lequel le protocole n’est qu’un alibi au service de sa frénésie meurtrière. J’ai le sentiment que nous aurions rapidement pu faire partie de la liste des condamnés si nous n’avions pas eu la bravoure de nous annoncer et de lui remettre les idées en place : peut-être alors se contente-t-il assez de la dîme de sang qu’il a prélevé pour assurer que l’ordre demeure.
Pour assurer son ordre demeure.

Au demeurant, je n’oublie pas non plus tout ce qui vient de se passer et je ne suis pas foncièrement rassurée par le nouveau visage que je vois apparaître sur les traits qui composent le faciès du Père Gregorius. Une ombre est passée dans ses yeux. Il guette quelque chose, il étudie la situation, il est… comme prêt à agir. Je n’oublie pas non plus qu’il a voulu m’excommunier, à deux reprises, qu’il m’a attaqué après avoir refusé de m’ouvrir et qu’il est en train de s’écarter de la voie du Seigneur pour sombrer dans une forme d’opulence, voie privilégiée du désengagement religieux : je n’oublie pas que je suis venu pour le traîner dehors, et qu’il était tatoué de partout, en particulier aux endroits invisibles, sous le pantalon. Il y a chez lui quelque chose qui me tracasse. Je ne sais si c’est cette gentillesse, qui n’est peut-être qu’un fard pour s’acheter du crédit auprès du Dieu-Empereur, une bonne action pour racheter ses fautes, ou bien si c’est cette tendance à changer de fusil d’épaule de façon spontanée, ce qui le rend totalement imprévisible.
Jusque-là je me rappelle cet axiome : in cauda venenum. Le venin est dans la queue.
Mes yeux font un rapide aller-retour entre lui et le prévôt. En face, le feu qui danse dans les prunelles du meurtrier électrise mon bras droit : si je veux dégainer, je dois le faire vite.

Les choses finissent par se tasser. A l’absence de nouvelles suite à son émission radio, je comprends que ce que je redoutais est en train de se produire. Nos connexions sont coupées. Un instant les pensées qui tapissent le fond de mon crâne songent à ce halo bleu qui danse au-dessus du véhicule d’interpellation. Ce véhicule dont le moteur doit encore vrombir.
La suite semble me pousser en avant vers cette inspiration.

Pendant que le prévôt tente de recontacter sa hiérarchie, le vaisseau s’agite. Un tremblement colossal ébranle la cité, secoue nos membres et nos structures, fait valser les biens physiques et les corps ensanglantés étendus sur le sol, manque presque de nous renverser. Une main rouge d’hémoglobine venait tout juste de se lever derrière le prévôt, tendue dans notre direction, l’air d’être un mouvement de détresse. Une supplication. Je crois que c’est à cet instant que le verrou saute dans la tête du Père Gregorius. Il a attendu son heure et tout à coup, le voici qui jaillît, chevaleresque, me lâchant dans la précipitation, plongeant ses mains sur l’arme de service du spadassin, s’incarnant en homme du Dieu-Empereur dans un sacrifice inouï qui me cloue le bec. Ce fou risque d’y laisser sa peau : il est face à un homme au passif militaire, un homme d’arme contre un homme de Dieu !

La scène m’arrache une expression de stupeur. Mon corps s’écroule mais ma main droite me rattrape, je me retrouve sur le postérieur, muette et ébahie. C’est une guerre entre deux justice, celle de Dieu et celle des hommes ! Que dois-je faire ? Les émotions tourbillonnent ! Je brûle de l’intérieur, la peur me prend aux tripes, et le double m’accable comme si un volcan éruptait dans mes veines, je regarde autour, je tâtonne sous les pans de ma cape, je recule un peu en poussant sur mes jambes, je doute, je m’incline à penser que la décision que je dois prendre remplira les rangs de mes ennemis, que quoiqu’il arrive, je finirais ou bien hérétique, ou bien hors-la-loi, rien ne va, je tente de faire le vide, je… je ferme les paupières, je m’accorde un souffle.

Choisir, c’est renoncer.

Un homme arrache des vies, un autre risque la sienne pour moi. Coup de bol, cet homme est dans le rang de ceux qui prêchent pour ma paroisse. Il existe peu d’êtres vivants dans ce monde qui sont capables de se mettre en danger pour me tirer des griffes de la mort. Il me rappelle Wullis. Et j’aime profondément Wullis. Pas autant que le Dieu-Empereur, mais je l’aime.

Alors c’est l’amour qui va crépiter au bout de Nox. Je tire mon arme et je me laisse tomber vers l’avant, coudes au sol, la crosse dans le creux de l’épaule, dans ce que l’on nomme la posture « tireur couché, bras francs ». Je rabats l’œilleton de cadrage au deuxième volet pour corriger la précision : distance courte, je préfère une ligne de mire en tunnel pour voir large et changer de cible en vitesse.
Pas un mot de sort de ma bouche : cette dernière se focalise sur l’exercice que j’impose à ma respiration. Un souffle long et continu, une inspiration brève. Je me concentre pour éviter les erreurs de cadrage. A l’intérieur de moi dansent les psaumes des Sororitas. Aucune pitié pour les ennemis de Dieu. Je me le répète pour m’empêcher d’être trop clémente.

Mes prédictions sont toutes relatives et peu ambitieuses pour le Père Gregorius. Le prévôt est aguerri, sûrement possède-t-il un répertoire dans les techniques de corps-à-corps. Alors il va se détacher, décrocher son arme en bousculant mon héros, le faire basculer au sol pour faire feu. C’est dans cette fenêtre temporelle que je dois percuter : tirer avant qu’il ne tire, au moment fatidique où le corps du Père Gregorius tombera et ne fera plus obstacle au feu de Nox. Ce moment de vulnérabilité où le corps du prévôt ne sera plus protégé par celui du Père, je le guette.
Je dois le saisir au moment voulu. Je prie pour que mon sauveur s’écroule.
Valindra | Haut-Ælfe, Voie du noble
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États Temporaires
*


Compétences
• Acuité visuelle (B)
• Acuité auditive (B)
• Arme de prédilection - Lance (B)
• Monte (A)
• Diplomatie (B)
• Chant (B)

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Reinhard Faul
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Reinhard Faul »

L’Interrogateur enlève son manteau, puis me lance un regard mauvais en insistant bien sur le fait qu’il n’a absolument pas besoin de soin, que c’est seulement pour me rendre service. Je connais la réponse à ça :

« Oui m’sieur, merci de me donner l’opportunité de m’améliorer m’sieur. »

Le secret c’est de ne manifester aucun sarcasme, de garder un visage parfaitement neutre, et de penser chaque mot. J’ai beaucoup pratiqué ce genre de petit jeu de con sur Sainte-Terra, et je crois que Luvarn a besoin d’un cadre stable et rassurant là. Je peux sentir la douleur irradier de lui comme la chaleur d’un poêle.

Bizarrement le Warp veut bien s’ouvrir pour moi cette fois-ci. Peut-être parce qu’on ne me tire plus dessus et que le champ Gellar ne vient pas de dysfonctionner. C’est plus simple.
Du coup je fais de la lumière et des trucs bizarres, et au bout de quelques secondes on entend le « ploc » des débris de balle à l’intérieur de l’Interrogateur qui sortent de son corps et qui tombent sur la moquette. Le processus n’est pas plus douloureux que nécessaire, donc personne ne se tord et ne hurle d’agonie blablabla très tragique. Mon patient se contente de me fixer en fronçant les sourcils. De la méfiance. Peut-être un peu de malaise aussi… on partage une forme d’empathie qu’il est difficile d’expliquer. Lui il peut fouiller les esprits, ce qui est pas mal intrusif, mais moi je peux espionner dans le corps des gens, surtout quand je suis en train de bricoler dedans. On vit tous dans un petit animal qui pète, chie, fabrique de la morve et du pus à longueur de temps... mais tout le monde se sent mieux quand je simule de ne pas être au courant. Si je dis les remarques les plus innocentes, les gens en font tout un fromage et je me fais engueuler. Les dames aiment pas du tout qu’on parle de leur cycle menstruel comme si on était allé sur place et qu’on avait pris des photos. Fais-moi confiance là-dessus.

Donc je fais ce que je peux pour quelqu’un qui s’est pris plusieurs balles dans l’abdomen. Ça sent un petit peu mauvais quand j’ai fini, mais j’explique pas pourquoi. J’interromps ma connexion avec le Warp et je reprends mon souffle à grande goulée (j’ai du mal à me rappeler de respirer normalement quand je fais mes trucs). Les cosmomarines me jettent des coups d’œil inquiets. Je me sens obligé de commenter :

« J’ai fait ce que j’ai pu… une cure d’antibiotique serait vraiment pas de trop. »

Je sais déjà qu’il en prendra pas et qu’il va finir dans le secteur Medicae dans quelques jours à cause d’une septicémie, mais j’insiste pas. Les gens ne m’écoutent jamais quand je dis des trucs comme ça. De toute façon on s’en fout on a plus urgent sur le feu. Je tends un morceau de rideau à l’Interrogateur afin qu’il puisse s’essuyer la hanche pendant qu’il m’explique la suite des événements. Je commente, avec une jovialité qu’un attardé attribuerait à de l’indifférence :

« Une armurerie ? Ouuuh, chouette ça. Enfin, hrm, pardon monsieur, je veux dire... Il y aurait peut-être un fusil à lunette ? On va récupérer l’Inquisitrice, monsieur, même si on doit tous y passer. »

L’Interrogateur va sans doute m’engueuler pour aucune raison parce que c’est sa façon d’exprimer ses émotions, mais je sais qu’il est dans le mal. Regarde-le le pauvre, il est tout retourné. J’essaie de le rassurer ! Évidemment qu’on va tous se sacrifier en respectant les préséances et les importances de grade.

Il a aussi mentionné chercher les autres acolytes, mais pour être honnête je m’en fous. Je vais pas faire un ulcère pour des humains normaux que j’ai vu quelques fois dans le cadre professionnel. Ils sont sans doute morts. Les gens meurent tout le temps. C’est triste, mais tant pis ! J’aimerais bien que Sephonus soit encore vivante, quand même. Je misais sur la dette qu’elle a envers moi pour lui demander toutes sortes de services pour un bon moment... Bon allez, ne soyons pas si négatif. C’est costaud une Soeur de Bataille tout de même. Les deux autres ? Ils sont claqués, sûr de chez sûr. J’ai quand même un petit pincement au cœur pour Mora car il me rappelle mes collègues : complètement fêlé mais mignon. J’ai pas une grosse expérience de l’Adeptus Mechanicus mais j’aurais jamais imaginé un de ses membres me filer une lime à ongle. OK je lui fais peur, mais c'est logique et je ne lui en veux pas. J’espère qu’il a trouvé une petite cachette pour euh (à ce moment-là mon imagination me fait défaut)… balancer de l’encens devant un fusil en marmonnant ? Ouais, c’est tout ce que je lui souhaite.

Wullis ? Quoi Wullis ? C’est un Garde, du type corps à corps en plus. Tu peux oublier ce mec-là.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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Diederick von Bildhofen
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Diederick von Bildhofen »

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Heureusement le dressage imposé aux hommes de rangs de la garde semble à peu près adapté pour les civils, et rapidement le calme est rétabli sur le terrain, permettant aux medicaes de continuer à trier et évacuer les patients. Efficace au point que les collègues me félicitent par de nombreuses accolades pour avoir sauvé davantage de vies.
N’empêche que c’est quand même préoccupant qu’il ait pu y avoir pareille secousse dans tout le navire. Je crains le pire, et visiblement je suis pas le seul puisque même sous la peau, une peur animale continue de subsister dans la foule. Elle est toujours là, juste refoulée.

De retour à mes étiquettes, dessins et coloriages, je suis à un moment approché par un camarade armé d’un vox. Apparemment c’est un appel pour moi. Par un certain Masteel. Qui prend avec moi un ton que j’aime pas trop. Surtout que je le connais ni des lèvres ni des dents le bonhomme. Mais bon. Des fois que, je fais comme dit en me trouvant un bâtiment de l’autre côte de la rue. Dos au mur, à regarder autour de moi, je vois bien que y’a personne au-dessus de mon épaule pour entendre ce qu’il y a à l’autre bout du fil.
Et par les dieux qu’est ce que c’est une grosse infestation de champignons sylvestres ! Abordage en pleine tempête magique de l’espace. La patronne retenue en otage. La situation tout en bas de l’échelle des priorités du capitaine du navire.
Et lorsque ce ‘‘Masteel’’ mentionne ce bon Rorich, ça achève de tuer le doute quand à l’identité du bonhomme à l’autre bout du fil. Il doit faire parti de l’équipe de la cheffe pour avoir son nom.

Par les anciens Dieux de la Forêt, c’était vraiment une situation pourrie. On était dans la merde de grox jusqu’à la tête. Et en plus j’allais devoir jouer la nourrice d’un gradé qui voulait se la jouer diplomate. Alors que tout le monde sait pourtant bien qu’on ne négocie pas avec les terroristes. Ou en tout cas de bonne foi.
Mais bon. J’ai mes ordres et puis zut.

À la lumière des informations révélées par l'aimable Masteel, je choisit de m'enquérir auprès de lui pour avoir au moins une vague idée de la situation où j’allais me jeter.

Quelles informations vous avez sur les hostiles ? Leurs demandes ? Ils ont un équipement de protection contre de l’armement chimique ? Leur armement ? Une estimation de leur nombre ?

Avisant les collègues et transports qui faisaient des ronds tandis que je recevais les réponses de Masteel, j’avisais l’un d’entre eux en train de charger des patients.
C’était quoi le nom ? Luvarn ? Alors que je rendais son vox au collègue, je réfléchissais à la manière d’exécuter les ordres.

Je vais avoir besoin d’une trousse de soins. Stabilisation de patients, blessures pare-balles. Et… Oh. En voilà une idée. J’ai toujours ma blouse sur le dos. Et avec une trousse de soins… Peut être qu’il y avait une carte à jouer pour les négociations ? Jouer l’infirmer pour ausculter les otages, les patcher vaille que vaille… et avoir ainsi un œil sur leur état et celui des hostiles. Ça ou me faire abattre comme un chien une fois que les soins ont été accomplis.

J’ai des ordres. Comment je fais pour aller à l’étage Alvearium ? Depuis ici ou l’hôpital via les transports ? Fi-je en désignant les appareils qui faisaient les ronds au-dessus de nos tête. Puis je vais avoir besoin de matériel de premier secours. Morphine, bandages, désinfectants et autres.
Le savoir c'est le pouvoir. Et savoir quand le garder, le cacher, le partager, cela est la véritable épreuve de ceux le détenant.

Diederick Maria Reichenbach Bruno "Ruichen" von Bildhofen, Voie de l'étude de la connaissance
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« Alors que tu défiais le couvre-feu, tu découvres une vertu trop zélée. »

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Helveticus Matix
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Helveticus Matix »

Pour une meilleure lisibilité des dialogues de Mora, Je vous conseille fortement de télécharger et d'installer la police utilisée : http://www.fontpalace.com/font-details/Binary+CHR+BRK/
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La méritech continue de s'agiter dans tous les sens. De mon côté, je reste une masse immobile. Un capteur. Ou du moins, j'essaie de m'en convaincre. Car la peur se déchaine dans chaque partie de mon corps. Malgré tous mes efforts, je me sens trembler, suer, bouger même! Mon cœur bat si fort derrière la cyberchape que je crains qu'il ne me fasse repérer. Cet organe, je ne peux pas le réguler numériquement, aucune machine silencieuse ne peut prendre le relai dans mon corps si peu élevé. Une fois de plus, la Chair me faillit.

BOH BOOM... BOH BOOM... BOH BOOM...

Elle va me repérer, c'est une vérité certaine! Elle va me repérer et elle va exploser mon crâne avec sa masse énergétique. Ou faire disparaître mon corps sous une salve de son fuseur.
Je prie, je prie tellement, remerciant chaque secθnde, chaque fragment d'existence que l'Omnimessie m'accorde. Je souhaite être ailleurs, retrouver les miens dans l'Œil de Thule, ou même retrouver mon alcôve de graveur avant la mission sur Hazeroth. Le visage de mon mentor me revient et je m'affame de sa sagesse, de ses conseils. Lui saurait que faire dans cette situation, lui saurait me calmer et réfléchir convenablement.

BOH BOOM... BOH BOOM... BOH BOOM...

Même mon expérience sur l'Indomptable Ravel me manque. La découverte d'un environnement inconnu, de cultures si différentes de la mienne. Je me sentais malmené à l'époque et cela me semble si dérisoire à présent. Mes pensées se tournent vers l'équipe que nous formions, vers mes... mes camarades. La voix douce de l'excommuniée me manque. J'aurais dû accepter son offrande, bien qu'il me soit impossible de la consommer.
Je regrette mes paroles envers le corrompu. Je me rends compte à présent qu'elles étaient dures, que ses réactions traduisaient un malaise que j'avais involontairement provoqué.
Mon antipathie envers le dissident s'est légèrement tarie. Je souhaite toujours la vengeance des miens, le jugement divin du Dieu Machine. Mais j'ai besoin de son courage en cet instant, de cette volonté qui l'a propulsé contre l'ennemi, malgré les conséquences. Lui se lèverait et combattrait, plutôt que d'attendre la conclusion abominable qui m'attend.

Shephone. Enkidu. Wullis. Que penseront-ils de moi en apprenant ma destruction? Quelle trace laisserai-je sur leur esprit? Me renieront-ils pour ma lâcheté? Pourquoi leur vision de ma pξrsonne m'important tant? Parce que j'ai besoin d'eux maintenant. J'ai besoin de ce groupe presque aussi dépaysé que moi, de notre quadriade. Nous formions une équation au résultat inconnu, mais puissant. Quelle torture que de savoir que je ne pourrai jamais révéler ce mystère.

BOH BOOM... BOH BOOM... BOH BOOM...

La méritech établie le contact avec les siens. J'écout£ chaque mot malgré les veines qui tambourinent dans mon crâne. Ils veulent qu'elle tienne l'ingénarium un peu plus longtemps, la félicitant pour ses actes. Ils veulent évacuer quelque chose du vaisseau. Un colis. Cette information capitale m'est pourtant dérisoire. Tout ce que je souhaite préserver, c'est mon intégrité physique.
Il ne faut pas être devin pour comprendre que la pirate est totalement dispensable. Son interlocuteur ne cherche qu'à la calmer, mais il sait que son destin est similaire au mien. Elle mourra, soit en pressant le bouton, soit sous les tirs des comsomarines.

Alors que je sens un nanoscopique espoir germer en moi, sentant cette distraction pour une opportunité de quitter la pièce, le vox s'éteint. J'entends la méritech crier, sa voix est forte et claire, car tournée dans ma direction. Je comprends immédiatement qu'elle s'adresse à moi. Tout s'effondre. Tout.

BOH BOOM! BOH BOOM!! BOH BOOM!!!

Un silence assourdissant s'installe. Je contracte mes paupières débordant de larmes en espérant m'être trompé, ou même disparaître comme par magie de cette pièce. Convertir mon 1 en 0 dans le hangar, puis convertir mon 0 en 1 dans une autre partie du vaisseau. Ça semble si simple! Pourquoi je n'y arrive pas?

Je dois répondre, sinon elle pensera que je tente quelque chΔse, que je feins l'inconscience. Elle m'achèvera à coup sûr pour ne prendre aucun risque. Il ne me reste plus que le d!alogue. C'est désespéré, mais le seul choix qui s'offre à moi.


< Aff... Affirmatif._ >

Je n'ai jamais entendu mon synthétiseur vox m'exprimer de la sorte. Les tremblements, les ratés dans ma diction habituellement si sereine et monotone exprime la terreur abominable qui me ravage.

< CΞtte uni... unité est cependant inopératioήnelle. La charge énergétique ἄ grillé ses systèmes. Votre voix vient tout juste de la tirer de sa torp... torpeur._ >

Je cherche à tout prix à éviter qu'elle sache que j'ai entendu sa communication. Je dois me rendre anecdotique, insignifiant. Dérisoire.

< δue... Que s'est-il passé?_ >
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Helveticus Matix, Voie du Technoprêtre
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Étage Alvearium.


Les portes de l’ascenseur s’ouvraient, et le soldat Wullis découvrait une pure scène de chaos. Devant lui, le grand couloir des magnifiques quartiers des cités-ruches laissaient penser qu’il se trouvait autrefois dans un endroit luxueux : il y avait accroché au mur une tapisserie gargantuesque, représentant un moment de la vie de Saint Drusus (Le jour où il était entré dans la bouche d’un dragon pour le tuer de l’intérieur…), on voyait partout des plantes vespertines qui survivaient grâce à un brumisateur projetant constamment de la vapeur d’une eau congelée cristalline, et l’on découvrait également un aquarium en verre où flottaient des poissons multicolores de toutes les tailles.
Mais tout l’étage avait subit les affres d’un violent conflit. L’un des aquariums s’était brisé et l’eau répandue sur le sol. Un morceau de tapisserie avait à moitié brûlé. Il y avait partout au sol des taches de sang, des échardes de bois éclaté, des douilles de munitions et des traces d’impact de balles. Devant lui, ça courrait dans tous les sens : des infirmiers avec un brancard dans un sens, des prévôts tout en armes de l’autre.

« Sécurisez l’autre escalier ! Ils doivent avoir aucune échappatoire possible ! »

Les cosmomarines étaient arrivés. On les reconnaissait à leur équipement fort différent : ils avaient un uniforme bleu très foncé, ils portaient d’épais plastrons dignes de la garde impériale, et leurs visages étaient protégés par un casque complet avec un masque respirateur dessus. Leurs lasfusils étaient couverts de bidules tactiques : lunettes point-rouge, poignée, canon raccourci pour manœuvrer dans des milieux clos, torche tactique… Leur matos, et leur manière de se déplacer en groupe pour couvrir le couloir, les faisaient clairement apparaître comme des professionnels.

Wullis s’approcha d’un d’entre eux, pour indiquer qu’il était attendu. Sèchement, le cosmomarine lui indiqua le chemin, et voilà que le soldat se mettait à descendre des marches pour aller jusqu’à une porte ouverte, dépassant au passage des prévôts ou des officiers en costume-cravate visiblement agités — ça devait être là où on avait mis en place le Poste de Commandement.

Le Garde s’arrêta devant une pièce. Il vit alors deux visages assez peu familiers — l’interrogateur Luvarn, dont la chemise était couverte de sang, et Masteel, le technographe avec des implants à la place des yeux — et un qu’il connaissait à présent pas mal — Enkidu le sorcier. Ils étaient visiblement en train de discuter tous les trois, mais en le voyant arriver, ils cessèrent leur commérage.

Masteel s’approcha, et…
Serra la main de Wullis. Cette soudaine preuve d’empathie de sa part était bizarrement inquiétante.

« Merci d’être là soldat. Nous avons réussi à rassembler un peu d’équipement, mais il va falloir faire vite. La vie de l’inquisitrice Skane est en jeu. »

Le sorcier avait changé d’attirail. À la place de sa robe de la Schola, qui le faisait passer à la fois pour un moine et pour un psyker, il se retrouvait dans un treillis militaire avec des rangers, et un épais gilet pare-éclats sur le poitrail. À son flanc, le revolver se tenait dans un holster, tandis qu’il y avait sur la table à côté de lui un fusil long-laser avec une lunette grossissante 4x. Difficile d’imaginer un psyker ressemblant à présent à un tireur d’élite de l’armée, mais il semblait bizarrement crédible dans ce rôle.

Luvarn, l’interrogateur, désigna un tabouret du bout du doigt. Il n’attendit même pas que Wullis soit assis pour exposer la situation :

« Voilà la situation :
Au moment où les lumières du vaisseau se sont éteintes, il y a maintenant une heure, Astrid Skane se trouvait dans le Librarium en compagnie de Rorich Peyrilhac. Les pirates du vaisseau ont concentré une équipe d’assaut qui a saisi l’opportunité pour attaquer le bâtiment. Il y a eut une fusillade très intense avec les prévôts du Librarium, ainsi que Skane qui s’est visiblement défendue. Malgré mon intervention avec d’autres prévôts, les pirates ont décidé de se barricader dans le Librarium, avec l’inquisitrice en otage.
L’heure tourne. L’équipe tactique des cosmomarines s’est rapidement déployée et couvre maintenant toutes les sorties du librarium — les pirates ont tenté de s’en échapper, mais une violente fusillade a suivi et les a forcés à reculer. Ils sont maintenant pris au piège et dans l’incapacité de partir.
Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle. Ils semblent prêts à mourir, et un forcené fanatisé n’est que d’autant plus dangereux. »


Masteel décida alors, étrangement, de couper la parole à un interrogateur de l’Inquisition.

« Un autre groupe de pirates semble avoir tenté quelque chose dans l’ingéniarium, mais la crise est résolue. Nous avons des informations complémentaires de la base des cosmomarines. Les preneurs d’otages sont apparemment des descendants des clans Méritech. »

Luvarn parut surpris, puis en colère.

« Je n’étais pas au courant de ce développement…
– Je me suis renseigné.
Si vous ne le saviez pas, les clans Méritech étaient une confédération de nomades de l’espace du bord du secteur Calixis, qui se transformèrent en pirates et techno-hérétiques utilisant de la technologie anormalement très avancée, qui tranchait avec leurs mœurs et leurs croyances arriérées. Il y a six siècles, ils furent purgés par la Flotte de Combat Calixis alliée aux Explorateurs Mechanicus — leurs vaisseaux furent intégralement détruits, les adultes tués, les vieillards et enfants déportés sur des mondes-pénaux.
Ils ont une haine absolue de l’Imperium et savent qu’ils n’auront pas le droit au chapitre s’ils sont pris vivants. Cela va rendre les négociations… Ardues. »


Luvarn sembla réfléchir un instant. Mais il dégagea sa gorge, et reprit.

« Le contact n’a pas encore été établi pour l’instant. Un négociateur a tenté de s’approcher derrière un bouclier pare-balles, mais il n’y a pas eu de réponses à ses sollicitations. La prochaine étape va être de s’approcher à nouveau pour leur envoyer un porte-vox. Il est nécessaire d’établir le contact avec eux afin de connaître leurs éventuelles demandes.
Pour l’heure, nous n’avons aucune vision de ce qui se passe là-dedans. Nous ne savons même pas si Skane est encore en vie… »


Et à nouveau, Masteel interrompit l’interrogateur de l’Ordo Xenos — quand bien même le pauvre Luvarn devenait rouge.

« Maîtresse Skane dispose d’un implant qui permet de contrôler en permanence ses signes vitaux. Son cœur bat, mais très vite — ce qui est anormal, car elle a été entraînée pour résister à la pression et l’anxiété, et qu’elle n’a pas ordonné à ce qu’une dose de calmant ou de stimulant lui soit administrée. Je soupçonne donc qu’elle est en train d’être torturée.
Peut-être espèrent-ils obtenir des renseignements de sa part. L’entraînement psycho-hypnotique de Skane lui permet de ne pas divulguer d’informations sensibles durant vingt-quatre heures, le siège sera probablement résolu avant, mais ces amateurs seraient capables de la tuer avant… »


Masteel sortit quelque chose de sa poitrine : une sorte de petite tablette. Il l’ouvrit, la posa sur une table en fer, et voilà que sur le mur, il projeta un faisceau de lumière, qui se mua en projecteur — c’était un plan du librarium.

Luvarn reprit.

« Les caméras de surveillance ont toutes été coupées. Visiblement les pirates sont d’excellents pirates informatiques. L’équipe tactique est en train de mettre en place des servocrânes qui vont remonter dans les conduits d’aération, avec un peu de chance cela nous permettra d’avoir une vision partielle de ce qui se passe là-dedans.
Le projet du commandant auf-et-zu Leggen, en charge de l’opération, est de déployer au moins deux équipes de tireur d’élite sur des passerelles ou des conduits d’aération, mais il craint que s’ils sont repérés, cela entraîne une nouvelle fusillade. Deux colonnes d’assaut sont en position et prêtes à intervenir de force, mais à nouveau, il n’est pas question d’attaquer les pirates à moins que l’on sache que le pronostic vital de Skane soit engagé.
Ne vous méprenez pas sur notre objectif ici : tout ce qui importe, c’est la survie de Skane. Tout le reste est secondaire. »


Nouvelle pause. Luvarn se rappela alors des questions de Wullis :

« Selon les cosmomarines, les pirates seraient entre six et seize. On est plus sur un râteau que sur une fourchette, il est vrai, mais tant que nous n’avons pas de visuel à l’intérieur du librarium, aucun moyen de développer plus.
Ils semblent entraînés et bien armés — beaucoup ont des implants cybernétiques, et ils utilisent des autoarmes et des fusils de combat avec une redoutable efficacité. Aucune idée de s’ils disposent de masques à gaz ou de protections chimiques ; c’est un plan à réfléchir, à nouveau dès qu’on aura du visuel. »


Il prit une grande inspiration, ferma ses poings, et regarda solennellement dans le fond des yeux de Wullis puis d’Enkidu.

« Le plan actuellement est très simple : on va se jeter dans la gueule du loup. Je vais me présenter directement à eux, afin de les voir en face et de leur parler. Mon rang d’interrogateur de l’Inquisition donnera du crédit aux promesses que je peux faire. Mais il est possible que les pirates n’aient aucune envie de discuter, et qu’ils décident juste de me prendre en otage ou de me tuer.
Dans cette situation, vous devrez battre en retraite et prendre le contrôle avec Masteel de la résolution de la prise d’otage. Les cosmomarines sont peut-être professionnels dans ce genre de situation, mais ils n’ont jamais eu la vie d’une inquisitrice entre les mains. Tout vaut la peine face à ça, et toutes les vies humaines dans ce Librarium sont inconséquentes à côté. Y comprit la mienne.
Qu’en pensez-vous ? »


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