En quelques secondes, le bordel général aux allures de réjouissances s'était transformé en un sauve-qui-peut paniqué pour atteindre la sortie avec de se faire coucher par une rafale de l’étrange arme argentée du gros nain. Tout le monde courait en tous sens, bousculant son voisin, piétinant sans même y prêter attention un malheureux qui avait trébuché, escaladant les corps de ceux qui, touchés en pleine fuite, ne quitteraient jamais les lieux.
Moi, j’aimais bien cette ambiance, ça me rappelait un peu certaines soirées de Sartosa ou tout le monde se mettait à tirer sur ses voisins, sans que plus personne ne sache au final qui avait démarré la dispute et pourquoi. En plus, voir autant de qharis tomber raide mort autour de moi était plutôt agréable. J’aurais d’ailleurs bien félicité le nain pour son œuvre, mais à ce moment, il tourna son étrange arme vers moi et j’eus tout juste le temps de me jeter à plat ventre derrière une lourde colonne, les balles ricochant contre la pierre et embarquant quelques personnes au passage.
Je comptais rapidement le nombre de secondes nécessaires au forcené pour recharger son engin de mort. Une poignée, pas plus. Après une nouvelle décharge, je bondis en avant pour atteindre la colonne suivante et m’y mettre à couvert. Du coin de l’œil, j’avisais deux choses, premièrement, le foutu sorcier qui avait joué à ma table leur de la première partie et qui, sautillant à vive allure entre les obstacles, prenait un malin plaisir à retourner les meubles et autres objets derrière lui pour retarder les autres fuyards. La seconde, c’était la statue sans nez aux gros yeux en rubis dont le visage renversé reposait maintenant à même le sol.
C’était à n’en pas douter mon pari le plus risqué de la soirée, mais en même temps, celui avec la côte la plus élevée. Sans plus réfléchir, je pris ma décision :