[Concours] La Bataille IV

Dans cet espace intemporel et hors du monde, les plus talentueux écrivains peuvent écrire pour le plaisir ou se mesurer entre eux, pour leur gloire personnelle ou par vengeance....

Modérateur : Equipe MJ

Répondre
Avatar du membre
[MJ] Le Roi maudit
Warfo Award 2022 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2022 du meilleur MJ - RP
Messages : 386
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Piero Orson (PJ);Maroufle [RP Libre]

[Concours] La Bataille IV

Message par [MJ] Le Roi maudit »

Un peu de musique

Ils puent. La trouille, la pisse et la moisissure qui tapisse les cachots. Ils attendent en rangs d'oignon. Les matons et les sergents-recruteur les dévisagent avec des sourires édentés. La Corde ou l'Armée. Le Nord est en proie aux flammes et à la guerre. Une croix et ils partiront vers des terres inconnues, défendre des gens ne priant ni leurs dieux ni ne parlant bien leur langue. Les autres se balancent au vent. Il les regarde, signe. Troquant des barreaux pour une pique. Guère plus libre.

La boue monte jusqu'aux bottes. Ils marchent depuis des jours. Devant eux, les seigneurs et chevaliers dans leurs atours colorés chevauchent droits et assurés. Il repense à ses champs. À sa femme et à ses mouflets. Il préfèrerait presque se battre que d'y penser. L'ennui et les pinglots dans la glaise, le fléau de tous les soldats. La nuit tombera bientôt, on campera là. L'ennemi se fait désirer autant que le retour à la ferme. Un jour.

Les chamanes leur ont fait boire la sève et le sang bénis. Les tambours résonnent autour des pierres. La Harde braille à tous azimuts. De puissants combattants se sont éveillés dans les bois. Ils ont soif. Ils ont faim. Faim de la chair des hommes. L'Œil des Dieux luit d'un vert de malheur. Des hameaux se consumeront cette nuit. Les forêts envoient leurs enfants réprouvés.

Leurs hurlements envahissent le tunnel aussi rapidement que les flammes. Leurs poils s'enroulent et flambent, leur peau et leur chair fond comme de la cire à bougie, leurs os craquellent. Pourtant, ils hurlent. Ils hurlent. Imperturbables, eux continuent d'avancer. Ils ont cessé depuis longtemps de se soucier du sort de ceux d'en face. Quand les flammes se taisent avec les cris, ils avancent sous le regard de leurs frères d'armes. La voie est libre. Leurs bottes en métal piétinent des cendres calcinées. Les escarmouches reprendront. Un jour de plus dans l'Ankor. Une vie à le servir.

Ils gisent là. Comme vomis par une marée. Une marée de violence. Les yeux troubles se tournent vers un ciel absent. Des bannières claquent au vent. Les plus infortunés rompent leurs poumons à supplier de l'aide. Lui, erre dans ces champs de désolation. Il loue la Guerrière et sa sœur la Bienveillante. Il vit. Le coup de sabre n'a tranché que la plume de son vieux chapeau. Quelqu'un s'accroche à sa botte. Sa main attrape la garde de sa lame. On lui demande la grâce. Il s'agenouille. Le coup de gnôle. Les yeux se ferment, la poigne se crispe. S'enfonce. Il se redresse. La route sera longue jusqu'à la maison. Cette guerre n'est plus la sienne.

Les ans ont passé. Sa hache vieillit doucement au-dessus de l'âtre. Il frotte les têtes de ses chiens somnolant. Regarde les trophées de ses expéditions vers les terres des Hommes au Marteau. Son épouse vient l'étreindre. Il l'embrasse et elle repart. Il l'espère heureuse. Comme il l'espère pour ses enfants. Il est revenu auréolé de gloire et couvert d'or et d'argent. Il est rentré au contraire de bien des braves guerriers. Il s'assoit un peu avant d'aller rejoindre sa douce. Ses yeux de saphir un peu ternis par l'âge se posent sur sa main. Elle tremble. Elle tremble depuis son dernier combat. Elle tremble pour lui rappeler qu'il n'est qu'un homme. Un couard aux yeux des Dieux et de son peuple. Il boit un coup. Cela se calme un peu. Tournant sa nuque de buffle vers la hache, il soupire. Une nuit, il la décrochera et ira dans les bois. Retrouver les jeunes hommes qui ramaient à ses côtés dans le vaisseau-loup. Ces guerriers dont les visages poupins deviennent flou dans son esprit. Mais pour l'heure, il retourne profiter de la chaleur des vivants. Sa main tremble à nouveau.

Elle regarde la mer. Les goélands s'élancent des falaises, portés par les vents qui l'ont emmené. Lui et tous les autres. Ils n'avaient que leurs épées et leurs titres comme seuls biens. Ils ont pris la mer pour ne jamais revenir. Comme tant d'autres. Comme leurs pères. Comme leurs oncles. Comme leurs frères. Son fils vient lui prendre la main. Il voudra partir lui aussi. Elle l'en empêchera. Elle fera de lui un constructeur. Un bâtisseur. Celui qui brisera le cycle des départs. Car un jour, un jour funeste, les Hommes d'ici ne partiront plus à la guerre. Ce sera elle qui viendra à eux.


Image

Bonjour à tous et à toutes, et bienvenue à cette quatrième édition du concours "La Bataille". Dans cette épreuve littéraire bientôt ancienne d'une décennie, vous êtes conviés à écrire une Bataille. Au-delà de ce sujet, le thème est totalement libre. Cette bataille peut être terrestre ou navale, une simple escarmouche ou un siège en règle, une défaite cuisante ou une victoire éclatante, etc. Le choix des races s'affrontant est libre aussi, ainsi que le style de la narration, l'usage d'images ou de musiques, l'époque où se déroule l'action, amusez-vous.
Bien entendu, les participants devront faire preuve de rigueur dans leur écriture, d'imagination et d'originalité. Faites nous voyager, donnez-nous de l'épique, du mystérieux, du magique ! Écrivez votre bataille rêvée, ou cauchemardée. Envoyez de l'épique ou du pathétique. De l'Héroïsme et le pire opportunisme. Faites nous vivre une bataille dans le monde de Warhammer, avec tout ce qu'elle peut avoir de grandiose et d'horrible, de fantastique et de misérable.

Vous avez jusqu'au 17 septembre 2023 pour participer, suite à quoi les votes seront ouverts.
Si des questions ou des incertitudes subsistent, n'hésitez pas à me contacter sur le forum par MP ou sur Discord.

Pour les amateurs de batailles, voici les liens vers les trois éditions précédentes :
La Bataille I viewtopic.php?f=176&t=5519
La Bataille II viewtopic.php?f=176&t=5871
La Bataille III viewtopic.php?f=176&t=6802

À vos plumes, la guerre n'attend jamais longtemps.
Image

Avatar du membre
Rovk Alister
Warfo Award 2021 du meilleur PJ - Etoile Montante
Warfo Award 2021 du meilleur PJ - Etoile Montante
Messages : 102
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : [MJ] Le Naufrageur

Re: [Concours] La Bataille IV

Message par Rovk Alister »

La mouche de trop



Image
En haut d’une branche, une ombre, l’arc à la main, regarde. Elle observe l'au-delà de la lisière de la forêt. Des formes en guenilles approchent, haches et scies aux ceintures. Ils n’apprennent donc jamais, cela fait désormais deux-mille cinq cents ans que Gaelin garde cette entrée. Deux-mille cinq cents ans que les mon-keys essayent de prendre leur bois, de tuer leur maison. Comme à chaque fois, il attend qu’ils soient à la bonne portée. Trop prêt pour s’échapper, pas assez pour qu’il puisse pénétrer et souiller la forêt de leurs présences infectes. Il tend son arc, et enchaîne les tirs. Un tombe, puis un autre, et encore un. Il glisse contre l’arbre, il faut bien terminer le travail. En s’approchant, il remarque que l’un deux, plus petit que les autres, respire encore.

Un enfant. Laid comme un porc, son nez est aussi gros qu’un groin. Ses joues rondes sont disgracieuses, et ses oreilles sont tellement ratée qu’il lui fait penser au mélange entre un rat et une truie. Des yeux bleus, un peu vert, comme de la glace couverte de mousse, sont la seule vertu de son corps, semble-t-il. Qu’importe, se dit Heilynn. Il regarde le bourreau des siens, et des larmes viennent couler sur son visage défiant. Il ne fuit pas, il toise le meurtrier avec un courage rare. Sa main gauche tremble comme une feuille-morte face au vent, il est terrifié mais bien trop fier pour le remarquer. Habituellement, il doit éliminer chaque humain qui ose pénétrer la lisière, enfant ou non.
Image

Malheur, il lui manque une flèche, elle a dû tomber juste avant. Tant pis, une pierre fera l’affaire. Il en agrippe une, et vient frapper le mortel. Une fois, deux fois, trois fois. Il ne bouge plus, son visage ensanglanté et encore plus boueux qu’avant. Les loups nettoieront les corps. Satisfait de son labeur rondement mené, le gardien elfique repart dans les bois après avoir récupéré ses flèches.

Son œuvre éternelle se poursuit, la Reine l’a ordonné après tout. Il est vieux, oui, même selon les standards de son peuple c’est un ancien. Le temps passe, il ne compte plus les jours depuis belle lurette. Il a tué des centaines de mon-keys, c’est une fierté pour lui. Ça montre qu’il est particulièrement efficace à son poste, un signe clair d’honneur envers sa famille et son peuple.

Un jour, Gaelin attend sur sa branche. Les oiseaux chantent, la forêt respire, il est heureux. Il fait beau, le ciel est clair et seuls quelques nuages cachent une vue presque idyllique. Depuis la dernière fois, il a bien appris sa leçon. Un seul carquois ne suffit pas, il lui faut au moins une trentaine de flèche, au cas où. Rien à l’horizon. Il tombe volontairement, pour profiter d’un court instant de répit. Un peu de thé lui fera le plus grand bien. Il allume donc un petit feu, contrôlé au possible, avant de faire chauffer une bouilloire en pierre. Dedans, les feuilles vont lui offrir un breuvage délicieux. Il salive d’attente. Il termine donc son goûter, puis éteint la petite flamme. Il monte à nouveau à son poste. Une odeur vient alors perturber le sens de l’elfe, de la fumée ? Pourtant il a éteint son feu depuis quelques minutes…

L’odeur devient plus forte, elle vient non pas d’en bas, mais de derrière. Il grimpe haut, aussi haut que le chêne lui permet. Il regarde, au loin, vers l’opposé du cœur de cette terre ancestrale. Un immense mur gris de poussière s’envole vers le ciel. Le bois brûle ! Des flammes consument son peuple ! Des larmes coulent sur son visage, avant qu’une rage immense ne s'empare de lui. Il va faire souffrir au centuple, non, un million de fois plus les responsables ! Il le jure, à Khaine.
Image

Les arbres hurlent de douleur tandis que l’écorce fond face à l’enfer qui s’abat sur elle. Les esprits crient, ils paniquent d’un désespoir d’incompréhension. Les animaux fuient vers sa direction, de peur d’être consumés par l’incendie. Une véritable débandade sauvage vient fracasser les arbres frêles avant de quitter l’endroit. Furieux comme un volcan, il retourne pied à terre et fonce comme un fauve vers l’opposé forestier. Il perçoit plusieurs des siens s’armer avant de partir comme lui vers le danger. Une aura de meurtre entoure les chasseurs gardiens de la forêt. Ensemble, ils courent au loin. Une ouverture dans le mur de flamme lui permet de rejoindre la menace au plus vite.

Il prépare déjà des flèches, certaines enduites de poisons foudroyants. Ses dents sont serrées tant il a du mal à rester calme. Ces vulgaires futurs mouches vont apprendre le prix de leur folie. Pour chaque arbre mort, chaque oiseau asphyxié, ils tueront cent humains. Après un dernier buisson, la réalité rattrape l’escouade de protecteurs.

Des milliers de mon-keys, des armées entières, arrivent vers eux. Des machines infernales, des canons, envoient des projectiles enflammés vers les arbres. Des cavaliers s'amassent sur chaque flanc, pour empêcher quiconque de s’échapper à cette attaque. Des cris de guerre, des insultes et des grognements se mélangent, formant ainsi un orchestre de haine et de Courroux qui déforme l’air autour. Des dizaines de mètres de cendres tapissent le sol devant eux. Des cadavres de sangliers offrent un décor macabre aux yeux malheureux qui les croisent.
Image
Armes à la main, les enfants de Sigmar approchent à toute vitesse. Les sylvains ne perdent pas de temps, et une véritable pluie de mort vient s'abattre sur eux. Beaucoup tombent, par dizaines à chaque salve ! Insuffisants, ils sont bien trop nombreux. Pour chaque oreille pointue qui habite cette terre, une trentaine de singes tentent de les submerger. Ils tirent, encore et encore, toujours plus. Certains des hommes trébuchent sur les corps de leurs camarades. Ils continuent, encore plus vite qu’avant. Soudain, un bruit explosif vient percuter une butte juste derrière Gaelin et ceux de son espèce. Des éclats viennent frapper et transpercer plusieurs d’entre eux. Soudain, avant même qu’il ait le temps de faire demi-tour, une deuxième sphère d’acier vient frapper encore plus près. Le choc est tellement brutal que les jambes de l’ancien cèdent et se brisent.

Déformées, cassées à de multiples endroits, il hurle à ses amis de s’enfuir, au plus loin, de ne pas l’aider. Ils obéissent, pour ceux qui sont encore en vie. Les guerriers mortels sont arrivés, et les autres escouades de tirailleurs sont désormais à portée de combat pour eux. Un carnage s’ensuit, le sang coule à flots. Coup de sabre, tirs de pistolets et lancés de hache viennent réduire à néant les effectifs de la forêt. Tant de violence, tant de massacre, Heilynn vomi le thé et tandis que ses yeux deviennent brumeux. Des mains viennent l’agripper, des sales monkeys osent porter leurs sales mains sur son corps ! Créatures infâmes ! Il se débat, mais se trouve impuissant à cause de ses blessures. Ils le traînent comme un vulgaire sac, des crachats et des coups de botte le rencontrent. Certaines de ses frappes visent exclusivement ses jambes, pour le faire souffrir encore plus.

On le jette à nouveau au sol, au pied d’un autre. Il lève péniblement ses orbites fatiguées, il écarquille les yeux. Devant lui, un homme bien habillé se tient droit, fièrement. Une grande cape avec une tenue luxueuse partiellement militaire, un officier de haut rang assurément. Il n’est pas si âgé que ça, à la limite de la trentaine. Ses poils sont blonds, son nez un peu gros et il arbore une barbe avec moustache. Sur le coin de son visage, une grande cicatrice. Leurs yeux se croisent. Ils sont verdâtres, avec un peu de bleu dedans. Dans son regard, une haine, non, du dégoût. Comme si on venait de traîner et de déposer une merde juste devant lui.
Image

L’homme prend quelque chose dans une bourse attachée à un ceinturon. Dedans, une pierre. Il saisit alors le gardien forestier par les cheveux, et le lève un peu. Il abat alors sa fureur sur la gueule de l’elfe. Une fois, deux fois, trois fois. Il laisse tomber alors ce petit morceau de roche, encore plus rouge qu’avant, et regarde devant lui le spectacle rouge de sang et orange de flamme. Il sourit, satisfait, heureux même. Une dernière pensée vient alors torturer la carcasse du gardien. Une bonne mouche, est une mouche morte. Une autre mouche, moustachue mais sans barbe, s’approche alors.

Monseigneur, que devons nous faire des autres prisonniers ?

Attachez les tous à des poteaux devant l’orée, ils méritent de connaître le sort de leur précieuse forêt.

Au loin, l’hostilité se poursuit, encore et toujours. Car dans ce monde divisé, sombre et périlleux, il n’y a que la guerre.

Ma première fois pour cet event, j'espère que ça vous aura plus.
Et n'oubliez pas, ensemble, nous pouvons lutter contre l'elfisme ! :biere:
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_rovk_alister

Stats :
FOR 7 / END 8 / HAB 8 / CHAR 14 / INT 13 / INI 8 / ATT 8 / PAR 8 / TIR 8 / MAG 11 / NA 1 / PV 70/70

État temporaire :


Compétences :
• Chant (B) : Permet de gagner de l'argent en chantant. Donne un +1 pour capter l'attention de cette manière.

• Séduction (B) : +1 pour tenter de séduire.

• Torture (B) : +1 pour faire parler et avouer par la torture.

• Survie en Milieu Hostile (B) : +1 pour les tests de survie dans un tel environnement.

• Éloquence (E) : +1 pour persuader et manipuler verbalement.

• Sens de la Magie (E) : Est capable de ressentir la magie.

• Sixième Sens (B) : Peut ressentir si il est suivi ou épié par un test. Avec un +1 si intentionnel.

• Langue hermétique – Démonique (E) : Sait parler écrire et lire le démonique. (en cours d'apprentissage)

• Alphabétisation (E) : Capable de lire et d'écrire le Norsii (en cours d'apprentissage)

• Doctrine du Culte - Slaanesh (E) : Connait les coutumes et autres connaissances liées au culte de Slaanesh.

• Incantation - Domaine de Slaanesh (E) : Peut utiliser la Magie Chaotique de Slaanesh et la Magie Primaire.
Sortilèges :
• Domaine de Slaanesh
Mineurs :
-Hypnose / 6 mètres / Instantanée / Permet de calmer la cible et la rendre plus sensible aux suggestions.
-Regard du démon / Soi-même / 1D6 heures / Obtient temporairement la compétence “Vision Nocturne”.
-Voile du désir / Soi-même ou Contact/ 1D6 heures / Cache les blessures et autres impuretés et défauts visible.

Moyens:
-Fouets des extrêmes / Soi-même / 1+1D6 tours / Un fouet / Gagne deux fouets magiques, utilise le TIR et gagne le bonus de FOR x1, infligent 12+1D8, Rapide et Long. Le sorcier gagne +1 en TIR et Ambidextrie.

-Lien exotique / 36 mètres / Instantanée/1D6 tours / Fil de soie / Projectile magique, 15+2D10 qui ignore les armures non-magiques. Cible et sorcier sont reliés, permettant au sorcier de se rapprocher ultra-vite et gagne 1 ATT, +1 TIR, et +1 INI face à la cible

- Vocalise / Soi-même ou 24 mètres / 1h / Langue coupée / Modification de voix à volonté + projection à volonté à 24m, télépathique par rapport à la voix du sorcier.

Supérieurs :
- Beauté révélée/ Soi-même ou contact / Instantanée / Du maquillage de bonne qualité / File une mutation de Slaanesh à la cible, si pas consentante, fait un test d'END pour résister. Chaque MdA donne un -1 au test d'Endu.


• Domaine Primaire
Mineurs :
- Coupe-froid / Soi-même / Une heure / D'office 18 degrés Celsius autour de soi sur 1m de large. Marche pas si froid/chaleur est magique.

Moyens :
- Guérison des plaies / Soi-même ou Contact / Instantanée / Une plante médicinale / Soigne 10+1d10 PVs, une fois par jour max sur la même cible.


Équipement de combat :
• Bâton Démoniaque : 1 mains / 10+1D8 / 8 parade / "Assomante", utilisable que par les classes magiques / +1 PAR
• Dague de la Béatitude : 1 mains / 12+1d6 / 6 parade / Rapide, -1 ATT et -1 PAR si touché par la dague.

• Tenue de Cultiste : 2 protection partout sauf la tête.
Équipement divers :
- 100 sceattas d'argent
- Une grande sacoche
- Un grimoire
- Un grand pardessus
- Du parfum
- De l'hydromel
- Un sac a sapin
«Sorcier Slaaneshi pour vous servir et se servir de vous !»

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 877
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Concours] La Bataille IV

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Bataille du Cap Cinno
☆ Vous lisez un « article convenable » labellisé en 2534
Image

La bataille du Cap Cinno (En tiléen Battaglia del Capo Cinno, en druck eltharin Kheltroï vri'Cinno) est une bataille navale décisive mettant un terme à la campagne des Drakilos, opposant la flotte Druchii de la maison Drakilos à plusieurs vaisseaux des flottes maritimes alliées dans la Ligue des Six. Elle se déroula à la mi-Erntezeit au large du cap Cinno, dans le sud de la Tilée. La bataille se déroula alors que la maison Drakilos, suite à sa conquête du roc de Los Cabos en Estalie, avait atteint l'ensemble des objectifs de sa campagne dans les eaux du Vieux Monde. En réponse à cette invasion, plusieurs nations se réunirent au sein d'une Ligue, afin de se porter mutuelle assistance et de joindre leurs flottes pour couler l'Arche Noire de la maison Drakilos. Pour les Druchii de Sighi Drakilos, l'engagement avait pour but d'éliminer une à une les flottes armées encore présentes en mer du Sud, celles pouvant encore représenter une menace pour leur port de Los Cabos et leurs opérations de pillage sur les côtes Estalo-Tiléenne, et ainsi assurer l'installation de nouvelles bases pour les flottes du roi Malékith.

Le plan de Sighi Drakilos prévoyait de séparer les différentes flottes de la Ligue des Six à travers le continent, et de les détruire une à une dans des engagements décisifs sur plusieurs mois de campagne maritime. La bataille du Cap Cinno proprement dite débuta lorsque l'Arche Noire l'Augure des Larmes d'Isha, pilotée par le légendaire capitaine Kovus, parvint à piéger la grande flotte de Luccini entre le Cap Cinno et l'île de Sartosa. Pendant l'engagement de la flotte Tiléenne le matin du 17, l'assaut fut repéré par une escadrille de pégases ailés appartenant à l'aérocavalerie navale de Bretonnie, permettant ainsi aux différentes forces de la Ligue des Six d'être alertés et de rejoindre le combat. Malgré les immenses pertes de la Ligue, l'Arche Noire Druchii fut finalement coulée grâce à une torpille tirée par un sous-marin Nain de classe Nautilus, puis par le bombardement d'explosifs et de magie des Bretonniens. La totalité des forces de monstres et de corsaires Drakilos fut éliminée, de même que les Reavers d'escorte qui furent tous coulés ou endommagés, sans qu'aucun ne put s'échapper. L'état-major Drakilos décida de couler avec leur navire plutôt que d'accepter la reddition.

Cette bataille marqua un tournant non seulement dans la campagne des Drakilos, mais aussi dans toute la campagne du Vieux-Monde menée depuis des siècles par Malékith et le royaume de Naggaroth : pour la première fois de l'histoire, le Vieux Monde parvint à couler une Arche Noire, mettant fin au mythe de l'invincibilité de ces immenses navires armés de créatures monstrueuses. Il confirma l'importance de nouveaux types de vaisseaux, notamment les porte-pégases sans rivaux pour la reconnaissance et la communication entre les flottes, et les sous-marins Nains capables de neutraliser un ennemi à moindres risques. La bataille annonça une nouvelle ère de coopération entre les nations du Vieux Monde, et dès 2530, la Ligue s'agrandit en Ligue des Dix avec pour objet de défendre le continent contre les Elfes Noirs, mais aussi contre le sultan d'Arabie.

Contexte
Voir article détaillé : Invasion de Los Cabos

Image
La « conquête de Los Cabos », peinture par un Druchii inconnu. Voir l’image en taille réelle sur le site de la Galerie Nationale d’Altdorf.

Après la défaite de Malékith au cours de la Déchirure, les Druchii de Naggarythe furent forcés de se replier sur le continent de Naggaroth, en utilisant la magie noire pour détacher des châteaux insulaires et des fortins maritimes du continent d'Ulthuan - c'est ainsi que furent fondées les Arches Noires, d'immenses vaisseaux-châteaux se déplaçant grâce à la magie et des monstres marins (Bien souvent des Krakens) soumis à la volonté des sorcières des Couvents Noirs. Repliés au bord du Nouveau-Monde, les Druchii tentèrent plusieurs invasions d'Ulthuan au cours des millénaires suivants, toutes soldées par des échecs malgré la grande puissance de leurs Arches.

Les Elfes ne vivaient plus depuis la guerre de la Vengeance sur le Vieux-Monde, à l'exception des Elfes des forêts. Pourtant, Malékith, en tant qu'auto-proclamé roi-Phénix, continuait de revendiquer la suzeraineté sur l'ancien empire ultramarin d'Ulthuan. C'est ainsi que les côtes du Vieux-Monde furent souvent victimes de raids de pillage menés par les capitaines Druchii possédant les Arches Noires, afin d'obtenir tributs et esclaves qui nourrissaient les invasions d'Ulthuan. La toute-puissance des Arches leur permettaient d'éviter les combats, les flottes humaines et naines préférant fuir et lutter sur Terre contre les corsaires Elfes plutôt que contre les nombreux monstres servant d'armement aux Arches : harpies, hydres, méduses et même dragons. Les pillages Druchii étaient ainsi toujours couronnés de succès, mais les profits souvent limités par l'immense coût que représentait le déploiement au-delà de tout un océan d'un navire grand comme une petite île, en plus des risques de rencontrer en chemin la puissante flotte Haute-Elfe, ennemie invétérée des Elfes Noirs.

La maison Drakilos était une des familles les plus riches et les plus influentes de la ville de Karond Kar, mais divers événements commencèrent à mettre en péril leur place dans le conseil de la ville - des guerres de rue et des assassinats privèrent la matriarche Sighi d'un héritier convenable. Afin d'assurer sa place dans la cité et d'obtenir les faveurs du roi Malékith, Sighi mis au point un plan où elle obtint l'aval de l'archichancelier du royaume Furion : elle et sa maison attaqueraient une possession humaine dans le Vieux Monde, afin que ce territoire soit transformé en port avancé et entrepôt commercial pour le roi - ainsi, les Arches Noires pourraient se concentrer sur le pillage et retraiter en sécurité sans avoir besoin de faire les longs aller-retour avec Naggaroth au-delà de l'océan.

La concrétisation de ce plan fut en 2527 l'invasion de la péninsule de Los Cabos, en Estalie. Ce rocher à l'extrême-pointe du Vieux Monde offrait l'avantage de permettre d'attaquer toutes les côtes du Vieux Monde tout en étant solidement protégé d'un assaut terrestre, puisqu'une seule voie menait vers la ville. Après avoir signé des traités d'alliance avec le culte de Khaine et ses prêtresses, les Furies, ainsi que le Couvent Noir et ses sorcières, la maison Drakilos put traverser l'océan avec son Arche, un régiment entier de corsaires, et une puissante flotte d'escorte constituée de vassaux, de mercenaires et d'aventuriers venus de tout Naggaroth - Furion accepta de financer l'expédition par un grand emprunt et une garantie royale.


Image
Croquis de l'Estalie dessiné pour le duc Albéric de Bordeleaux, conservé au musée de la marine de Saumur. Los Cabos, parfaitement à la pointe du Vieux Monde, est une position parfaite pour attaquer le continent entier.

Los Cabos fut infiltrée par des espionnes du culte de Khaine, qui levèrent les défenses pour faciliter l'invasion de la péninsule. Au terme d'un combat de quelques jours, les Druchii parvinrent à neutraliser toute opposition armée, avant de réduire la population en esclavage. Cette main d'œuvre fut épuisée sur place pour transformer l'île en rade pouvant accueillir l'arche ainsi que les reavers (Les frégates d'escorte des Elfes Noirs).
Au cours de toute l'année 2527 puis 2528, les reavers tout comme l'arche noire elle-même furent ainsi utilisés pour piller l'Estalie toute entière, ravageant la contrée par des expéditions profondément dans les terres. Plusieurs milliers d'Estaliens furent ainsi capturés pour être mis en ordre à Los Cabos, rebaptisée Clar Drakilos. Les premières arrivées d'Estaliens sur le marché aux esclaves de Karond Kar débutèrent dès la fin 2527.

La Ligue des Six, union anti-Druchii, trouve son origine dans l'initiative du roi de Magritta, Charles IX, dès 2528. Il s'agissait alors d'un pacte d'alliance, dite Ligue de Myrmidia, entre différentes cités Estaliennes et Tiléennes : Bilbali, Tobaro, Aquilas, Almagora et Remas. Les cités jurèrent de joindre leurs forces contre les Druchii et d'amener navires et soldats à l'aide des autres si l'une devait être attaquée. Les Drakilos, qui possédaient un solide réseau d'espionnage dans le sud du Vieux Monde (Les Furies s'étaient infiltrées dans de nombreuses cours princières et républicaines), mirent fin à l'éphémère Ligue en visant spécifiquement les villes qui choisirent de signer la déclaration de Charles IX : ainsi, Aquilas tout comme Tobaro furent mises à sac, entraînant le retrait de Bilbali et Almagora qui choisirent de rester neutres.
En 2529, en revanche, le duc de Bordeleaux, Albéric, envoya des émissaires à la cour de Charles IX pour annoncer son souhaite de joindre son combat. L'arrivée des Bretonniens insuffla un nouvel espoir, et le 7 Vorgeheim 2529, la Ligue se composa de six nations : le duc de Bordeleaux et sa flotte personnelle qui descendirent la côte et dépassèrent Clar Drakilos pour mouiller à Magritta, le roi de Magritta, les nains du fort portuaire de Barak Varr qui amenèrent des vaisseaux auprès de leur guilde d'expatriés à Luccini, les flottes républicaines et princières de Remas et Luccini, et enfin, quelques vaisseaux de Marienburg occupant le comptoir commercial Estalien de Porto Sarbá.


Prélude
L'organisation des Six
Image
Trois peintures du Marcopio : Charles IX de Magritta, Alberic de Bordeleaux, et Dreng Byrrnothsson, les trois meneurs de la Ligue des Six.


Parce que la marine Bretonnienne constituait le renfort le plus important, le duc Albéric de Bordeleaux fut reconnu à l'unanimité comme amiralissime, c'est-à-dire commandant suprême des forces des ligueurs. En réalité, chacun des camps a ses priorités stratégiques, ce qui gêne dès sa création les plans de lutte contre les Drakilos.

Le duc Albéric disposait sous son commandement de la 3e flotte de l'amirauté Bretonnienne. Bien qu'officiellement sous les ordres du roi Louen Cœur-de-Lion, la 3e flotte est en réalité non-officiellement la flotte du duché de Bordeleaux, et non de toute la nation. Pour les Bretonniens, il était essentiel de protéger le sud du Vieux-Monde comme plateforme commerciale, mais pour Albéric, dont son port est totalement tourné vers le commerce Estalo-Tiléen, la priorité était plus grande encore. Albéric souhaita utiliser sa flotte pour chasser et détruire les Druchii en mer durant une seule bataille décisive. Il chercha dès le début à convaincre la Ligue de mobiliser toutes leurs flottes afin de faire un blocus de Clar Drakilos et bombarder le port de force. Mais son plan initial fut vite abandonné devant les hésitations de ses alliés. La 3e flotte Bretonnienne était alors le fleuron de l'amirauté de son pays, possédant à la fois d'immenses galions à centaines de canons, ainsi que des porte-pégases qui contribuèrent grandement à la victoire.

Les Nains de Barak Varr étaient représentés par une délégation spéciale à Luccini. Dreng Byrrnothsson, fils du roi Byrrnoth Grundadrakk, fut nommé amiral des forces navales de Barak Varr en Tilée (FONABAVAT). Comme les Bretonniens, Barak Varr avait un intérêt immense à garder ouvertes et sûres les voies commerciales avec le sud du Vieux Monde. Pourtant, Dreng n'aima pas le plan d'Albéric. La marine Naine disposait d'immenses navires cuirassés, fonctionnant à vapeur et blindés de métal, réputés tout autant insubmersibles que les arches noires. Depuis deux ans maintenant, si les Drakilos avaient volontiers attaqué tout ce qui flottait, ils n'avaient jamais osé s'en prendre aux patrouilles Naines. Dreng souhaita plutôt organiser des convois de protection, et utiliser ses navires pour protéger le commerce des autres factions - avec évidemment un dédommagement.

Les trois participants Estalo-Tiléens, c'est-à-dire Magritta, Luccini et Remas, fournirent les contingents les plus numériquement importants - ils disposaient d'immenses galéasses et de nombreuses petites galères pour leurs opérations. Leurs capitaines issus des aristocraties et des familles ploutocratiques locales étaient divisés sur le meilleur plan à adopter. Majoritairement, le sentiment qui sembla régner ⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ était celui de soutenir le plan Nain, c'est-à-dire de renforcer les convois et de se rassembler simplement lors d'une attaque des Druchii, plutôt que de prendre eux-mêmes l'initiative.

La marine de Marienburg n'était elle représentée que par quelques frégates et deux galions sous les ordres du directeur Sasha van den Nijmenk, qui agit sur mandat du gouvernement de la république des Jutones. Néanmoins, même s'ils déployèrent peu de moyens, van den Nijmenk assura dès le mois de Sommerzeit son entière coopération avec Albéric, et les deux agirent de concert.

le 20 Vorgeheim, Albéric réunit les commandants des six flottes pour tenir un wargame commun. Le wargame est un jeu Bretonnien, une simulation de bataille navale très poussé qui a été très utile pour développer la supériorité de la marine de Bretonnie. Albéric souhaita utiliser ce jeu comme illustration de son plan afin de convaincre ses alliés dans ses plans. Néanmoins, une dispute éclata lors du jeu quand un lieutenant de vaisseau Nain (Selon certains Gundrak Velekor), qui s'estima peu satisfait des règles, décida de les changer arbitrairement sans prévenir personne. Il insista lors du débriefing qu'il était impossible pour une arche noire Druchii d'être prise par surprise, car ces navires immenses sont tout le temps couverts tant par des escorteurs que par des monstres volants. Si Albéric parvint à rétablir l'ordre, le moral des capitaines assistant au wargame fut sérieusement endommagé, devant l'insistance des Nains que le plan de combattre une arche à armes égales était voué au pire des échecs.


La fuite des Estaliens
Voir article détaillé : Raids de l'été 2529 en Estalie

Loin d'être restés sans rien faire durant cette alliance, les Drakilos surveillèrent patiemment et agirent en premier. Le plan initial d'Albéric fut rapidement connu des Elfes Noirs, qui possédaient un véritable réseau d'espionnage à travers tout le sud du Vieux Monde, constitué de capitaines corrompus et retournés par le chantage ou l'appât du gain. Connaissant à l'avance les mouvements des troupes coalisées, Sighi réunit son état-major au premier jour de l'automne, le 17 Nachgeheim - les Druchii avaient alors passé l'été entier à piller la côte nord de l'Estalie, en évitant soigneusement d'attaquer les flottes armées des Six.

Le plan de Sighi prévoyait de détourner puis de détruire une à une les flottes des Six, en s'assurant qu'elles ne pourraient pas se porter mutuelle assistance. Prenant le commandement direct de l'arche noire, elle sépara ses navires escorteurs en deux flottes : une serait dirigée par son héritier présomptif Aeman Drakilos et irait attaquer la Tilée, tandis qu'une seconde dirigée par une autre de ses descendantes, Megeth Drakilos, reçut l'ordre d'attaquer avec force les terres autour de Magritta. L'assaut fut coordonné pour débuter d'abord en Tilée, puis en Estalie, à trois semaines d'écart, pour perturber les communications entre les différentes flottes de la Ligue.

Un immense assaut débuta donc sur la Tilée le 2 Erntezeit, constitué de 13 reavers menés par le commandant Aeman - le raid consista à attaquer la campagne de Verezzo, et quelques villages furent mis à sac, puis leurs esclaves capturés. Dès le 6, la marine de Luccini fut mobilisée sur place pour porter secours à Verezzo, mais ils ne repérèrent pas l'arche noire (Qui n'était pas présente), et décidèrent de ne pas engager le combat. Si par la suite, l'amiral Agostino Zane (Commandant de la flotte de Luccini et beau-frère du prince Laurent) prétendit que c'était pour éviter de tomber dans un piège ou dilapider ses forces, certains⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ affirment que les commandants nobles de Luccini laissèrent volontairement Verezzo se faire piller, la république étant une ennemie traditionnelle de Luccini.

Le duc Albéric et sa 3e flotte, vite rejoint par l'immense Real Armada de Magritta et ses soixante-dix bâtiments, arrivèrent sur place le 10 - mais Aeman avait déjà fuit plus au sud. C'est alors que Megeth et le reste de la flotte attaqua violemment la campagne dans un raid maritime au cœur de la province de Magritta - certains de ses navires purent même remonter le fleuve Tagos, où ils pillèrent un sanctuaire de Myrmidia. Le duc Albéric tenta de convaincre la Real Armada qu'il ne s'agissait que d'une attaque de diversion, et que leur objectif principal était toujours de trouver l'Arche Noire afin de la détruire. Les commandants magrittains néanmoins étaient majoritairement pour protéger leur patrie natale plutôt que de demeurer en mer Tiléenne, aussi, alors que la nouvelle les atteignait le 15, les navires Estaliens désobéirent à l'amiralissime et partirent avec leurs flottes. Ils ne laissèrent sous commandement Bretonnien qu'un galion, une galéasse, et quatre galères sous les ordres du contre-amiral Álvaro de Hacès. La Ligue des Six perdit ainsi plus d'un quart de ses forces sans même avoir affronté l'arche.

Le 16, Albéric rassembla les six flottes à Portomaggiorre. Il décida de partir avec les quelques navires de Magritta et d'Estalie vers la Pointe aux Fous, barrant la route entre Estalie et Tilée, tandis qu'il chargeait les deux flottes Tiléennes (Remas et Luccini) de défendre la zone autour de Sartosa. Les Nains, eux, remontèrent vers Tobaro, au cas où l'arche noire avait échappé à leur vigilance et se trouvait toujours au plus profond de la mer Tiléenne. En se déployant ainsi, Albéric pensait qu'il pouvait couvrir le plus d'océan possible, tout en pouvant rejoindre ses forces en un seul poing fort si l'une d'entre elles devait être accroché.
Ce qu'il ne savait pas, c'est que Sighi comptait justement sur un tel déploiement, et les Druchii s'étaient préparés en conséquence. C'est ainsi que le 17 commença son piège, et la grande bataille.


Bataille
Le 17 : le piège de Sartosa
Image
Illustration des premiers mouvements au cours de la nuit et de la matinée du 17. Zane repérant Aeman à nouveau, il décida de le prendre en chasse en passant par le courant des pirates ; Candiano, censé le couvrir, a du retard, tandis que les Nains et les Bretonniens se trompent d'objectif.

À la nuit du 16, l'arche noire était toujours introuvable. C'est toujours dans le noir, au 17, que commencèrent les manœuvres ; Aeman Drakilos et ses 13 reavers, qui avaient pillé Verezzo au début du mois, s'étaient en fait réfugiés sur l'île aux pirates de Sartosa, payant un petit potentat local pour pouvoir mouiller et se restaurer en toute sécurité. Resurgissant de nulle part, ses reavers lancèrent un assaut sur les nombreuses galères Tiléennes de Luccini dirigées par Zane - il y eut des échanges de tirs d'arbalètes, mais aucun abordage. En sous-nombre, les Druchii semblèrent prendre la décision de fuir, et furent immédiatement pris en chasse par Zane qui n'attendit pas des renforts.

En réalité, c'était une véritable manœuvre pour l'attirer dans un piège. Profitant de la vitesse du courant des pirates, les reavers Druchii prouvèrent qu'ils étaient bien plus fins et rapides que les galériens de Luccini ramant en passe-vogue pour tenter de les rattraper. Seul un bâtiment fut envoyé prévenir les vaisseaux de Remas, et notamment l'amiral-podestat Vitale Candiano, un des triumvirs du gouvernement nommé pour diriger la flotte. Alors qu'à 7 h, les marins de Luccini étaient profondément dans le courant, Candiano fut seulement prévenu du mouvement de son collègue. Il décida immédiatement de poursuivre et d'aller le rejoindre, en envoyant un simple vaisseau pour prévenir Albéric et tenter d'obtenir du renfort.

À 8h30, juste derrière l'île de Sartosa, attendaient le reste de l'escorte de reavers pilotés par un autre officier Druchii, Lukain Tullaris - ses ordres étaient de couvrir l'arche noire de Sighi, qui manœuvra seule au-delà du courant. Les heurts commencèrent à 8h45 alors que des galères Tiléennes éperonnèrent des reavers, et qu'un furieux assaut débuta. Lentement, les Druchii reculèrent jusqu'à arriver devant le cap Cinno autour duquel ils formèrent une ceinture de navires. Le piège serré, et l'arche noire de Sighi donna la charge.

À 9h30, les marins Tiléens engagés contre de simples navires d'escortes voient arriver à l'horizon l'immense ombre de l'arche, grande comme une île - un effroi général s'empara des matelots tandis que des centaines de harpies inondèrent le ciel, que deux dragons commencèrent à cracher des flammes sur les bâtiments les plus avancés, et qu'une armée de monstres marins se répandit sur l'eau. Le bateau-amiral de Zane, la galéasse Marchesa, fut déchiquetée en deux par l'arche elle-même, décapitant le commandement Tiléen.

À 12h, le massacre était quasiment complet. Les navires de Luccini furent écrasés contre le cap et la terre ferme, tandis qu'un assaut régulier de monstres marins assailli leurs bords. Beaucoup de marins tentèrent de se jeter à la mer, mais ils furent dévorés par d'étranges requins mutés, et de terribles hydres marines. Le courant des pirates étant bien trop rapide, les galères ne purent pas fuir assez vite, et les quelques bateaux aux galériens épuisés par le passe-vogue depuis 5h du matin qui s'y essayèrent furent prises en chasse par un des deux dragons Druchii, Hithuan et Vaulkhar, chevauchés par des sorcières de Karond Kar. Une erreur de Sighi a probablement été d'autant poursuivre les fuyards, car les Lucciniens furent forcés de combattre avec l'énergie du désespoir, n'étant promis qu'à la mort ou l'esclavage - alors même qu'ils ne disposaient plus d'aucun moyen de manœuvrer ou de quitter le combat, ils opposeront jusqu'au bout une résistance acharnée, combattant sur leurs ponts avec haches et arbalètes aussi longtemps qu'ils pouvaient rester en vie.

À 12h15, les premiers éclaireurs Remassiens arrivèrent dans la rade et découvrirent le massacre. Rebroussant vite chemin, ils alertèrent Vitale Candiano, qui comprit qu'il n'avait strictement rien qui puisse s'opposer ni aux monstres marins, ni à l'arche noire. Décidant d'abandonner ses compatriotes, il ordonna aux Remassiens de remonter le courant et de débarquer directement sur la terre Tiléenne, où ils pouvaient plus facilement monter une défense - les Remassiens barrèrent le courant en jetant l'ancre de leurs galères directement sur le détroit, et des compagnies de fusiliers-marins installèrent canons et défenses pour faire face aux Elfes Noirs.

À 14h30, découvrant leurs mouvements, Sighi ordonne l'assaut contre les Remassiens. Les monstres remontèrent, et se battirent maintenant à contre-courant contre des troupes Tiléennes fraîches et en position de défense. Si Candiano sut qu'il n'avait pas beaucoup d'espoirs de survie seul, il parvient à minimiser au maximum ses pertes, ses troupes combattant à la fois en mer sur des bâtiments solidement ancrés dans une position favorable, et sur terre où des pionniers s'acharnèrent à mettre en place des tranchées et des palissades pour couvrir leur artillerie.

C'est aussi à cette heure qu'un pégase ailé Bretonnien, chevauché par le quartier-maître Léon de Hautcalme, découvrit le champ de bataille et la disposition de Candiano. Il rebroussa aussitôt chemin et commença un long vol tout le reste de la journée pour rejoindre sa flotte, et expliquer à Albéric la disposition des troupes.

Pendant toute l'après-midi et jusqu'à 20h, les Remassiens tennirent malgré les lourdes pertes, face à des assauts de monstres et de corsaires. Étant solidement collés contre le récif, l'arche noire ne put remonter les détruire directement, limitant sa force de frappe. Si le passage des dragons infligea de terribles dégâts, Candiano et ses officiers parvinrent à maintenir l'ordre. Fatigués par toute une journée de lutte, les Elfes Noirs décidèrent finalement de cesser l'assaut et de se replier vers le cap Cinno maintenant à eux. La mer était obstruée de navires détruits et de cadavres de Tiléens. Sighi Drakilos s'estima vainqueure, même si son état-major hésita sur la marche à suivre à présent - ils ignoraient la quantité de pertes des Remassiens, et si l'option préférable était de quitter le champ de bataille sur ce résultat satisfaisant, ou de rester jusqu'à demain pour achever les Tiléens. Sighi décida d'opter pour la seconde option, pensant que les Bretonniens et les Nains étaient déjà repartis bien loin.

Les Remassiens passèrent la nuit à remettre en place leurs défenses, soigner leurs blessés, et mener un grand service religieux pour Manann et Myrmidia.


Le 18 : la mobilisation des Six
Image
Illustration des premiers mouvements au cours de la nuit et de la matinée du 18. Tandis que Candiano tient bon sur mer et sur terre, les Elfes Noirs reprennent l'assaut dès l'aube. Mais pendant toute la nuit, la 3e flotte Bretonnienne contourne Sartosa en toute discrétion avec une grande rapidité. Si la flotte Naine sait qu'elle n'arrivera pas à temps, deux sous-marins de classe Nautilus prennent de l'avance et descendent le courant des pirates.

Image
Croquis du Zoo Naturel d'Altdorf représentant un kharibdyss, l'un des monstres marins de choc réduit en esclavage par les maîtres des bêtes Druchii, utilisé sur mer comme sur terre.

Pendant les combats du 17, les flottes Naines et Bretonniennes quittèrent leurs positions près de Sartosa pour partir vers l'Estalie - mais les vaisseaux Bretonniens furent rattrapés par l'arrivée du pégase ailé de sire Hautcalme à 15h, celui parti en éclaireur suivre la flotte de Candiano. Albéric ordonna immédiatement de faire un changement de trajectoire, et les vaisseaux de la 3e flotte (Accompagnés des Marienbourgeois et des quelques vaisseaux de Hacès) contournèrent l'île pendant toute la nuit, profitant d'un vent en plein dans leurs voiles qui les dirigea tout droit vers leur objectif et leur fit gagner de précieuses heures - certains y virent un miracle de Manann, puisque les nombreux prêtres du Dieu-Marin à bord du NSM (Navire de Sa Majesté) Aurore passèrent la journée entière à jeter de l'or par caisses entières par-dessus bord pour obtenir les faveurs de leur divinité.

La flotte Naine n'apprit le soudain changement de trajectoire d'Albéric qu'à 19h. L'amiral Dreng Byrnothsson estima qu'il était trop tard pour que la flotte participe aux combats, aussi, il ordonna à ses cuirassés de prendre plein sud vers Sartosa et de servir d'arrière-garde. En revanche, il ordonna à ses deux sous-marins Nautilus de descendre le courant aux pirates pour rejoindre la position de Candiano. Voulant participer lui-même aux combats, Dreng donna le commandement de la flotte à son vice-amiral, et décida d'embarquer lui-même dans un des deux sous-marins, le SMA (Sous-marin Militaire de l'Ankor) Karak Varn, accompagné de son vaisseau-sœur, le SMA Gunbad.

Vers 6h30, l'assaut des positions de Candiano reprit avec une force redoublée. Tullaris et 25 Reavers attaquèrent, soutenus en avant par un fort assaut de monstres, telles des hydres et des kharibdyss. Les galères et galéasses ancrées profondément dans le courant servirent de barricades maritimes, tandis que canons et arbalètes utilisèrent toute leur artillerie pour éloigner au maximum les adversaires. Si l'assaut Elfe Noir parvint à atteindre les barricades, ils ne purent prendre position directement sur le cap, et subirent des pertes anormalement élevées contrairement aux prévisions de Sighi Drakilos, qui pensait que l'affaire ne durerait qu'une ou deux heures à peine. Les Tiléens, fortement motivés par Candiano et quelques prêtresses de Myrmidia, se battirent avec une grande ardeur - Candiano ordonna à ses hommes de tenir afin qu'ils puissent sauver leurs frères capturés de Luccini, et offrir une sépulture descente à leurs frères de l'autre ville massacrés la veille. Devant la résistance des Tiléens, Sighi n'eut d'autre choix que d'engager l'Arche Noire à nouveau, qui à 8h s'avança vers les positions Tiléennes, tentant de briser la barricade maritime elle-même.


Image
Un pégase de l'École d'Aérocavalerie Navale, basée à Saumur dans le duché de Brionne.

Le temps gagné par Candiano fut probablement le véritable moment décisif de la bataille, car en même temps, la flotte d'Albéric venait de contourner Sartosa et dépassait à présent le cap de Vermunte. À 7h, en avance sur le déploiement des galions, le duc de Bordeleaux ordonna à ses escadrilles de l'aérocavalerie navale de s'envoler pour passer à l'attaque.
L'aérocavalerie était la nouvelle arme de Bretonnie. Elle fut inventée en 2487 quand le duc de l'Anguille eut l'idée d'embarquer sur son galion un pégase et son cavalier, afin de servir d'éclaireur qui pouvait, dans les airs, observer les navires ennemis afin d'éviter toute embuscade et faciliter les traques de pirates. Vingt ans plus tard furent inventés les premiers « porte-pégases », des navires légèrement armés qui servaient d'écuries mobiles en mer. Progressant en escadrilles de chevaliers ailés, les aérocavaliers entraînés à Saumur par l'amirauté utilisaient des lances, mais aussi des bombes à amorcer et jeter à la main afin de neutraliser les navires ennemis. Certains des navires furent aussi spécialement modifiés pour accueillir des hippogriffes, créatures bien plus dangereuses et utilisées pour abattre d'autres adversaires dans les airs, tandis que les cavaliers sur pégases se concentraient sur la reconnaissance et la destruction de vaisseaux. Enfin, plus original, quelques damoiselles chevauchèrent dans l'aérocavalerie pour utiliser leurs sortilèges comme force de frappe.

Alors que l'Arche Noire était empêtrée dans le courant aux pirates, à s'avancer sans subir aucun dégât malgré le tir nourri de bombardes et de mortiers, arrivèrent à l'horizon les dix escadrilles de pégases et trois flottilles d'hippogriffes Bretonniens : attaquant les reavers de l'arrière-garde dirigée par Aeman, les pégases bombardèrent lourdement les vaisseaux, en coulant plusieurs, à la grande horreur des officiers sur l'Arche Noire qui virent fondre sur eux un assaut venu du ciel. Craignant que l'arche soit visée alors qu'incapable de manœuvrer au sein du courant, Sighi abandonna immédiatement l'assaut sur Candiano, fit reculer à nouveau son navire vers la pointe, en ordonnant que toutes les harpies et les deux dragons attaquent les forces aériennes Bretonniennes.

De multiples duels commencèrent dans les airs, au cours desquels les hippogriffes se ruèrent sur les dragons pour tenter de les submerger par la force tandis que les pégases chargeaient à la lance les formations de harpies volant en nuées entières. Trois damoiselles du Graal donnèrent tour à tour leurs vies en utilisant de la magie contre les harpies, les dragons, ou l'arche-noire elle-même - si leurs dégâts furent importants sur les deux premiers, aucun des éclairs ou des comètes lancées sur l'arche ne parvinrent à véritablement endommager la structure. Le combat tourna à la faveur des Elfes Noirs au bout de deux heures de combats, tandis que les unités Bretonniennes battaient en retraite pour retourner à leurs portes-pégases.

C'est à 10h que les vaisseaux Bretonniens arrivèrent enfin directement sur le Cap Cinno. Dépassant sans encombre l'arrière-garde de reavers lourdement endommagés par les bombes larguées depuis les pégases, les navires purent se mettre en trois rangées et commencer l'assaut : le directeur Nijmenk chargea avec la flotte Marienbourgeoise vers la position de Candiano, pour le dégager, tandis que les Estaliens et la 3e flotte de Bretonnie attaquèrent directement l'arche noire, formant une ligne qui passa tour à tour devant le vaisseau pour le bombarder.

Le combat continua ainsi pendant de longues heures. Même avec leur escorte se réduisant et de lourdes pertes contre leurs monstres et leurs corsaires, les Druchii gardaient constamment l'avantage tant qu'ils possédaient les dragons, et surtout, l'arche elle-même qui sembla parfaitement invulnérable. Malgré quatre attaques à la suite à 11h, 12h30, 14h et 15h30, avec toute l'artillerie des flottes, l'arche noire continua de naviguer et de charger les navires adverses. Lorsque le Doncella de Magritta coula à l'attaque de 14h, avec le contre-amiral Hacès à son bord, le moral Estalien fut totalement atteint, et les navires survivants quittèrent immédiatement le combat en fuyant vers le sud et l'Arabie, laissant Albéric seul contre l'arche.

À 16h, la position de Candiano était soulagée, et Nijmenk put débarquer sur le cap Cinno pour serrer la main de celui qui avait survécu depuis plus de vingt-quatre-heures face à toute la flotte Druchii. Les Marienbourgeois renforcèrent la position Tiléenne, tandis que les reavers de Tullaris étaient tous coulés ou fortement endommagés, et le courant des pirates était parcouru de corps de monstres. Le commandant Tullaris lui-même avait été tué à l'abordage d'une des galéasses Remassiennes.

Malgré cette bonne nouvelle, la victoire semblait encore appartenir aux Elfes Noirs, jusqu'à ce que le soleil commença à se coucher. Les assauts perdirent en intensité alors que les Bretonniens battirent en retraite. Loin de profiter de cet instant pour fuir, Sighi décida de rassembler les bêtes et les deux dragons, et se lança à la poursuite de la flotte d'Albéric.


Mouvements finaux
Image
Derniers mouvements de la bataille - poursuivant la flotte Bretonnienne, Sighi engage la 3e flotte à partir de 18h. Candiano rembarque sur ses galères survivantes et suit le directeur de Marienburg pour pourchasser les Druchii se repliant. Les sous-marins Nains arrivent enfin sur place et peuvent commencer le bombardement à partir de la soirée.

À 18h, Sighi parvint à accrocher la flotte Bretonnienne en pleine retraite. Leurs galions sévèrement endommagés, quelques-uns coulés, les Bretonniens misèrent leurs survies sur leurs portes-pégases - ayant reconstitué leurs escadrilles et flottilles, ils purent à nouveau lancer à l'assaut des pégases et des hippogriffes qui visèrent directement l'arche noire.

À 20h, alors que la luminosité commençait à baisser, fut tué le premier dragon Druchii, Hithuan : quatre hippogriffes et une damoiselle du Graal sur pégase, utilisant des sortilèges de la Bête, éblouirent et blessèrent un des dragons pour l'amener jusqu'à la flotte jointe de Candiano et van den Nijmenk, reconstituée et suivant derrière : plutôt que de quitter le combat, les Marienbourgeois et Tiléens décidèrent de suivre leurs camarades quitte à risquer la mort. Utilisant un feu puissant d'artillerie et d'arbalètes contre le dragon blessé et attiré de force à l'écart, ils parvinrent finalement à tuer le monstre et la sorcière le chevauchant, Illanolthy.

C'est vers cette heure là que les deux sous-marins Nains entrèrent dans la zone de combat. Camouflés sous l'eau, et se déplaçant uniquement à l'aide d'une boîte à musique projetant des fréquences, ils tentèrent de trouver le vaisseau ennemi, en évitant d'attirer l'attention des hydres pouvant couler sous l'eau.

À 21h, le NSM Aurore, navire-amiral Bretonnien, fut repéré parmi tous les autres et attaqué par le second dragon survivant, Vaulkhar. L'immense monstre se posa directement sur les ponts, malgré les tirs nourris d'artillerie et de flèches qui risquaient de toucher directement la sorcière le chevauchant. C'est alors qu'un événement surnaturel et encore inexpliqué⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ se produisit : tous les témoins, peu importe leur race ou leur nation ayant survécu à la bataille et présents à ce moment, racontent qu'un immense homme géant et barbu, haut de quatre mètres, entièrement vert et recouvert d'écailles, armé d'un trident, jaillit de l'eau. Certains jurèrent qu'ils virent le légendaire Triton, une créature qui serait selon les mythologies le fils ou le frère de Manaan. Cet homme utilisa alors son trident pour tuer net le dragon, l'embrochant contre son arme, avant de se retourner et de le projeter directement en direction de l'arche noire. Il disparut alors aussitôt qu'il était apparu.
Les prêtres de Manaan insistent que l'arrivée du Triton en pleine bataille était grâce à leurs prières et offrandes à leur Dieu, tandis que les damoiselles du Graal prétendent encore qu'il avait été invoqué par leurs propres paroles divines. Le débat entre les deux factions est encore vif aujourd'hui et pas encore tranché. Voir section « Discussions. » Dans tous les cas, l'attaque providentielle sauva la vie d'Albéric et le commandement Bretonnien.

Image
Le légendaire Triton, peint par Jean Malchance.

À 22h10, une torpille tirée par le SMA Karak Varn toucha enfin l'arche noire, et fit plus de dégât que tous les bombardements de galions et de galéasses précédents. La torpille toucha une tour centrale d'où opéraient les dernières sorcières encore en vie - après la mort des deux dragons et de leurs cavalières, il ne restait alors plus aucun utilisateur de magie encore en vie dans le camp Druchii. À 22h35, une seconde torpille, tirée par le Gunbad, fit un immense trou dans les ponts inférieurs, et l'eau commença à remplir diverses salles contenant de l'équipement ou des bêtes. Sans magie pour la protéger, l'arche noire fut alors une proie entièrement facile, et l'artillerie de toute la flotte se concentra contre elle. Une comète invoquée par une damoiselle parvint enfin à tomber en plein sur le pont principal, faisant un immense trou de 10 mètres de profondeur en plein dans la coque - l'arche noire était meurtrie, et impossible d'être sauvée. Alors qu'elle était à moitié coulée, et que les monstres sans ordres commencèrent à tuer autant les Druchii que les Ligueurs, un Alberic de Bordeleaux blessé et à bord d'un Aurore lourdement endommagé, sonna la retraite.

À 23h30, tous les navires Ligueurs avaient fuit et se concentraient sur les opérations de sauvetage des matelots jetés à l'eau ou des navires brûlants. À bord de l'Augure des Larmes d'Isha, esclaves et techniciens tentèrent tout leur possible pour sauver le navire, sans aucun espoir possible. Sighi Drakilos, pourtant, refusa de donner l'ordre de quitter le navire. Une mutinerie éclata tandis que certains Druchii foncèrent aux canots et aux quelques reavers encore debout pour fuir - tous seront rattrapés dans des engagements suivants par la marine Naine entièrement intacte et enfin arrivée sur place, et aucun navire n'y survivra.

Le 19, réunis sur le pont en train de sombrer, l'état-major Drakilos décida de couler avec le navire. Les témoins racontent qu'un orchestre joua des hymnes en l'honneur de Malékith. À 00h40, il n'y eut plus aucun son de combat, et seuls les cris de bêtes sans maîtres qui fuyaient dans toutes les directions, vers Sartosa ou l'Arabie. La bataille du Cap Cinno était gagnée pour les Ligueurs.


Conséquences
Les pertes de la Ligue des Six furent terribles - tous les navires engagés furent endommagés ou coulés, et les pertes s'élevaient, selon les analystes de plusieurs historiens, à plus de dix mille tués, et autant de blessés. Pourtant, aux yeux du Vieux Monde tout entier, il s'agissait d'une immense victoire⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ : pour la première fois de l'histoire, le mythe de l'arche noire insubmersible était abattu. La nouvelle de la bataille du Cap Cinno fut répandue de Luccini jusqu'à Praag, au lointain Kislev.

Un mois après les faits, le prince Laurent de Luccini organisa un immense triomphe dans sa ville, qui avait de loin payé le plus lourd tribut, ayant perdu la totalité de sa flotte et ses amiraux - seuls quelques centaines de survivants parvinrent à rejoindre le Cap puis le camp de Candiano et purent ainsi retourner dans leur pays. Les rostres des reavers coulés furent posés sur la place princière de Luccini, tandis que les combattants victorieux défilèrent dans une immense liesse populaire.

Pour avoir commandé les Ligueurs, le duc Albéric de Bordeleaux fut nommé par le grand-temple de Marienburg Élu de Manaan, lui conférant un prestige agrandit. Il reçut des titres et des médailles de la part du roi Louen, de l'empereur Karl-Franz, de la tsarine Katarin et du roi Thorgrim. Les Nains furent reconnus comme ceux ayant porté le coup fatal à l'arche noire - ce sont leurs sous-marins qui firent passer la bataille de la défaite à la victoire. Un simple sous-marinier Nain inconnu, Gonnor Lodehold, fut reconnu comme celui qui tira la torpille décisive - il fut nommé baron par le roi de Bretonnie.
Vitale Candiano fut reçu chez lui en héros, et fut reconnu comme le principal instigateur de la victoire - sans lui, Alberic aurait trouvé la flotte Druchii en parfait état de combattre, et aurait été détruit, avant que ce ne soit au tour des Nains. Il reçut de nombreux honneurs et cadeaux, mais en 2531, alors que le gouvernement républicain de Remas soupçonna Candiano d'utiliser sa popularité et sa richesse pour prendre le pouvoir, il fut condamné à l'ostracisme pour dix ans et forcé de quitter son pays.

Dans les ruines du village abandonné de Zorastra, un immense Monument Aux Héros de Cinno fut commissionné par le culte de Manaan, et reçut des dons de tous les pays du Vieux Monde. Construit avec le bois et la pierre des reavers et de l'arche coulés, décoré d'immenses sculptures de plusieurs artistes du mouvement de la Renaissance Tiléenne, y sont gravés tous les noms des officiers et sous-officiers des marines qui participèrent à la bataille.

Quelques prisonniers Druchii furent capturés, la plupart sans rang, parmi eux un certain Kehem, qui parlait étrangement plusieurs langues humaines. De nombreuses recherches d'épaves, payées par Luccini ou des aventuriers privés, servirent à extraire de l'Arche Noire de nombreux artefacts issus de Naggaroth : des œuvres d'art, des textes religieux, des livres et carnets en tout genre… Toutes ces choses capturées permirent au Vieux Monde de découvrir et mieux comprendre l'existence des Elfes Noirs légendaires de l'autre côté du monde, et une sorte de « mode Druchii » commença à naître dans le Vieux Monde.

Les Estaliens furent ceux qui profitèrent le moins de la victoire. Ayant déjà abandonné Albéric avant le combat, puis fuyant après la mort de leur commandant, ils furent les seuls à être hués lors du triomphe à Luccini. Alors que les Magrittains étaient à l'origine de la Ligue, se répandirent dans les ports du Vieux Mondes des plaisanteries et des rumeurs à leurs dépends. Le contre-amiral Hacès, qui avait donné sa vie au combat, et son équipage furent tout de même honorés par la marine Bretonnienne, avec un monument en leur honneur construit à Bordeleaux.

Étrangement, le combat du Cap Cinno fut rapporté comme étant une victoire à Naggaroth : L'archichancelier Furion ne voulant pas perdre la face⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾, il déclara publiquement un hommage aux Drakilos, dont le « sacrifice avait permis de couler six flottes des êtres inférieurs »⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾. Selon lui, l'importante différence entre pertes Druchii et Humaines⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ était à l'avantage des Elfes Noires, et si une seule arche noire avait pu causer tant de problèmes, une nouvelle offensive avec plusieurs donnerait une victoire probable dans le futur. Si la propagande⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ de Furion obtint une grande approbation dans l'aristocratie Druchii⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾, l'état-major privé de Malékith ne fut pas dupe⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ et considéra bien la bataille comme une défaite⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾ - la perte de toute une flotte Elfe, avec une arche noire dont le nombre était très limité sans jamais de nouvelles construites depuis la Déchirure, était beaucoup plus important que l'endommagement des flottes humaines qui seraient vite reconstituées⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾. À la fin de l'année 2529, Los Cabos fut reconquise par les Estaliens, supprimant toute position Elfe dans le Vieux Monde et tout espoir de reconstituer une base navale pour lancer un nouvel assaut⁽ˢᵒᵘʳᶜᵉ ˀ⁾.

La victoire du Cap Cinno offrit de nombreux enseignements aux marines du Vieux Monde, qui s'adaptèrent plus rapidement au combat face aux arches noires. La Ligue des Six s'agrandit dès la fin d'année, ajoutant les gouvernements de Bilbali, Miragliano, Tobaro et Myrmidens à l'alliance, tant contre une éventuelle nouvelle attaque des Druchii, que contre le sultan d'Arabie.


Sources
 ! Message de : Dawipédia
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
(dr) Kehem le voyageur (trad. lui-même), Sighi Drakilos : Une vie au service de Malékith, Karond Kar, Presses Druchii, 2531 (EAN 978-4-7700-2539-5).
(da) Hagin le Scribe, Cinno : Une tromperie des sous-mariniers, ou pourquoi seul le Dreadnought a de l'avenir, Affaires militaires v. 47, no. 4 (vorgeheim 2530).
(br) Léon-Gauthier de Richeville-Luménarque, Comment les Bretonniens ont gagné la bataille absolument seuls et sans personne d'autre, Couronne, PUC, 2532 (ISBN 978-0-87021-562-9)
(ti) Silvio da Selvianio, Pourquoi le monde entier dépend de la Tilée, Remas, Sapienza, 2532 (ISBN 978-1-59114-664-3)
Image

Avatar du membre
Piero Orsone
Mister Vieux Monde 2022
Mister Vieux Monde 2022
Messages : 182
Profil : For 11 | End 10 | Hab 10 | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 80
Lien fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_piero_orsone_da_trantio

Re: [Concours] La Bataille IV

Message par Piero Orsone »

Ponant mortel
Petite ambiance

Leurs hurlements déchiraient le ciel. La promesse d'un festin réveillait les instincts les plus carnassiers chez les harpies. Tout l'équipage était là. Alignés comme des échalotes, serrés comme des grouillots. Des plus vieux loups de mer à la gueule couturée de balafres, les oreilles en lambeaux, des anneaux d'or et des pointes d'argents dans chaque morceau de cartilage restant, aux béjaunes les plus intimidés dont la cape en cuir sentait encore le cirage. Et une fiente lui tomba sur l'épaule. Une fiente de harpie immonde.
"Ça porte bonheur, Torviel. Enfin, c'est ce qu'on raconte."
Le vieux briscard lui tendit un torchon. L'autre s'essuya. Il fallait être présentable. La Cérémonie commençait. Sa première sur cette arche. Sa première comme corsaire de Karond Kar.

Le silence se fit. Pas un souffle plus haut que l'autre dans la masse des corsaires. Torviel jura que même les Harpies s'étaient tues, perchées dans les gréements. Attendant leur heure. Son cœur fit un bond entre ses côtes. Elles arrivèrent. Ses iris verts regardèrent d'abord les officiers. La Capitaine. L'Armateur et ses amantes. Toutes les huiles de l'Arche. Tous silencieux. Tous formels. Tous, la trouille au bide et la foi bien haute. Lui aussi. Surtout en les voyant. La Matriarche et ses filles. Les Épouses de Khaine. Leferith déglutit tout près de son oreille et marmonna un orémus. Les Furies. Eux étaient là pour l'or, les esclaves, une place au soleil tout près d'une riche maison toujours nécessiteuse en clientèle. Elles, elles étaient là pour Lui. Pour l'honorer, le servir. Et semer la désolation et la mort jusqu'aux rives des confins du Monde.

Elles s'avancèrent, pratiquement nues, les cheveux ébouriffés. La Matriarche psalmodiait, mais il ne comprenait presque rien aux paroles de ses incantations. C'était l'Anoqeyån, la langue des Dieux. Et des Démons. Il n'y avait plus que trois sons. Le bruit des vagues contre la coque de l'Arche. Les prières de la Matriarche devant une foule d'elfes en osmose. Et les hurlements suppliants des esclaves que l'on trainait jusqu'au chaudron. Pourtant, ces êtres faibles devraient se sentir honorés. Mourir au nom de Khaine au lieu de mener une vie éphémère et douloureuse comme laquais pour l'Aristocratie Druchii. Ils ne savaient pas leur chance quand les Furies leur tranchèrent la gorge.

Les ovations surgirent de la foule. Après tout, on bénissait le pillage à venir. Le sang coulait dans le chaudron et sur les faces des dévotes du Dieu du Meurtre. Les plus beaux esclaves, à peine exsangues, churent dans la marmite infernale, les autres combleraient un bref instant l'appétit des harpies. Les mains pleines d'hémoglobine, les Furies vinrent placer la marque de Khaine sur les pommettes ou le front des Corsaires. Le Baptême du sang avant celui du feu. Leferith singea une révérence pour que la sorcière puisse atteindre sa vieille trogne couturée. Elle traça la marque au seul coin de ses joues que les tatouages ne couvraient pas puis se retrouva face à Torviel. Il la dévisagea avec une certaine crainte. Ses yeux rouges, son rictus aux crocs acérés. Son corps tordu par les brimades et la violence des entrainements, ses doigts crochus et le sang tiède qu'elle appliqua sur son front. "Tu es jeune. Mais tu sauras faire honneur à notre Dieu, j'en suis certaine."
Quand elle lui sourit, il sentit ses tripes se liquéfier. Putain, ce que ça devait donner à un Humain de les voir de si près.

La Blonde favorite du maitre de l'Arche gueula d'aller à son poste. On s'exécutait sans broncher. La Cérémonie s'achevait pour les Corsaires, elle ne faisait que commencer pour les Furies. Mais ça, personne n'avait envie d'y assister. En descendant dans les boyaux tortueux de l'arche, son comparse lui glissa : "Quand on aura fini de préparer les Reavers, qu'elles arriveront, pose pas le regard dessus. J'en ai vu finir aveugles pour moins que ça."




Selim laissa tomber les feuilles de menthe dans l'eau chaude. Avec la cuillère d'argent, il les noya. Il s'avança vers les étagères. Le sirop de canne. Importé à grand prix des royaumes aux mille dieux d'Inja. Il pria l'Unique. Ce soir, on pouvait se permettre de ne pas regarder à la dépense.
Sa bonbonne de thé en bandoulière, il remonta sur le pont. L'air marin était frais, iodé. Le boutre fusait sans férir à travers la nuit. Selim siffla. Tous ceux qui se reposaient vinrent. Des gamins, des gamins et des braves matelots. Sous ses ordres. Adil, Memet, Idriss, Djibril, Osman... Tant d'autres. Une coupe de thé chaud. Une prière. Et on repartait à son poste. Il frisa ses moustaches en regardant les autres navires au loin. Les imposants baggalas, les chebecs élancés, les galéasses lourdes et les felouques. Tous les navires de Copher. Voir d'ailleurs. Ses yeux se perdirent sur les Galions des Tylosis quand ses oreilles remarquèrent le pas lourd caractéristique et les soupirs rauques.
"Je devrais être avec eux.
– Du shay, khouya?
– Sans façon Selim. Et je ne suis pas ton frère."
Dans son armure de plates, Alonso s'accouda au bastingage aux côtés du Kaptan. Il déboucha une bouteille de Ginjinha et s'envoya une lampée.
"Pourquoi j'ai choisi de monter sur ton rafiot de malheur déjà ?
– Pour honorer ta dette envers l'Émir.
– J'aurais pu l'honorer sur un galion. Mais ça n'a plus d'importance. Ginjinha ?
- Cela ne saurait être raisonnable.
- Là où l'on va, cela ne sert plus à rien d'être raisonnable."
Ils trinquèrent. Thé contre liqueur. Sous l'œil de Manaan.
"Si les pères de nos pères nous voyaient.
- Les pères de nos pères se sont fait la guerre. Nos pères se sont fait la guerre. J'ai fait mes classes en brûlant des boutres dans la rade de Diamanterra, toi, tu es un Arabéen. C'était plus simple avant.
- Combien de fois ? Combien de fois nous nous avons livrés bataille ?
- Trois fois. Trois victoires.
– Pour la baie d'Andrón, je serais plutôt d'avis qu'il s'agissait d'un...
– Kaptan ! Kaptan, les Elfes !"

Deux flottes allaient rentrer en collision, deux mondes. Les uns étaient des pillards, des pirates, des sanguinaires écumant les mers pour revenir chargés de richesses dans leurs ports d'attaches, les autres étaient des Druchiis. Les Elfes Noirs. Dans la flotte humaine hétéroclite, chacun montait à son poste de combat. Une dernière prière, une goulée d'alcool ou de thé. On chargeait les bouches à feu, les jezaïls et les arquebuses. Balistes, arbalètes, arcs. Pistolets ou simple sabre. Une dernière vérification. Et déjà les ombres angoissantes des Reavers en vue.

Au commencement, il y eut un grand silence. Puis le ciel et la mer se déchirèrent. Les quelques lourds galions de Bretonnie, de Tilée ou d'Estalie déchargèrent une canonnade sur les vaisseaux de tête. Des elfes tombèrent dans l'eau bouillonnante en hurlant, des mats s'effondrèrent sur des ponts en flamme. Des navires donnaient de la bande, criblés d'impacts. La seconde salve fut celle des canons sur pivots, des fusils et des armes de traits.
"Chaque tir qui fait mouche ! Chaque elfe que vous tuez ! C'est un maraudeur de moins, une menace en moins pour Copher et nos familles !"
Ses hommes l'acclamèrent. Et Djibril se retrouva fiché d'un carreau dans la gorge. La réponse des Druchiis était implacable. Le moindre homme exposé fut fauché par les arbalètes à répétition. Selim plongea derrière le bastingage. Une série de "tunk !" résonna dans les airs. Levant la tête légèrement, il vit les autres baggalas aux prises avec les balistes des Elfes qui décimaient l'équipage. Et pire que tout, un chébec vint en renfort pour pilonner l'un des navires des pillards, avant de prendre feu sous d'intenses flammes vertes. Le Feu-Dragon. Le maudit feu-dragon. Les Hurlements des blessés et des mourants. Des hommes tombant à l'eau. Et l'imminence des abordages.

Selim avait perdu prise sur le cours des évènements. La flotte s'était brisée dans une multitude de combats pour la survie. Navires copheris, pirates ou bâtiments étrangers, chacun donnait du canon, de la mitraille ou du sabre pour tenir bon face à l'envahisseur. La mer charriait des bancs de cadavres. D'autres s'accrochaient aux planches et aux débris. Ceux qui cherchaient à regagner leurs navires servaient de distraction à quelques arbalétriers vicieux. Les requins auraient le ventre plein pour des jours et des jours. Selim ordonna une nouvelle salve. Mais à chaque fois, un ou deux malheureux, plus lents, tombaient pour ne plus se relever. Leur monde trembla. Le Reaver les avait harponnés. D'énormes chaines rapprochèrent les coques. Des mousses au cuistot jusqu'au plus aguerri de ses soldats survivants, il ne restait qu'à brandir son cimeterre et à mourir avec les honneurs.

Celui qui fut l'un des éminents capitaines de la grande flotte copheri avait peur. Il inspira. Souffla. Pria l'Unique qui l'accueillerait bientôt en son royaume. Il ne viendrait pas seul. Dans son sillage, il laisserait des corps d'elfes. Lame en main, regard vers ses hommes, il cria : "Pour Copher et pour l'Unique !" tandis qu'une première nuée de charognards aux vestes noires fondirent sur le pont meurtri de son navire au moyen de cordages. Il enfonça le sabre dans le ventre du premier. S'accrocha à lui pour se protéger d'une volée de carreaux. Selim hurla et se jeta dans un duel. Leurs gestes étaient vifs, ils maniaient la lame avec aisance comme eux. Pas comme les chevaliers du Vieux Monde aux mouvements brutaux. Ils dansaient. C'était cela. Ils dansaient. Mais l'un des partenaires tuerait l'autre. Elle avait des cheveux blancs comme le sel. Des tatouages sur la peau et le meurtre dans le regard. Leurs fers crissaient. Elle prenait l'ascendant. Le mordant de la lame s'approchait de son visage. Un coup de pied dans la jointure du genou, il concéda, l'acier druchii ouvrit sa joue. Un coutelas arabéen passa au travers du visage si fin de l'elfe, en embrochant quelques anneaux qui la sertissaient. Adil ! Le jeune homme opina du chef et plongea dans le chaos. Le Kaptan reprit son souffle et lui emboita le pas.


Les elfes étaient nombreux. Pour chacun qui tombait, deux autres surgissaient de leur navire damné. Eux ne recevaient pas d'aide. Un Reaver avait éperonné la Galère la plus proche. Ils étaient seuls. Seuls face à une mer dominée par les Druchiis. Il se battait comme le Lion, l'Aigle et l'Homme réunis. Mais il enjambait autant de frères d'armes que d'ennemis. Ses flancs le meurtrissaient. Sa jambe saignait. Une plaie déchirait son bras. Il s'essuya le visage, le sang et la sueur lui couvraient la gueule, lui brûlaient les yeux. Ils l'entouraient. Des sourires comme des crocs, des lames ruisselant du sang de ses Hommes. Il se faisait vieux. Loin, le temps de la guerre de course avec...

"HIJOS E HIJAS DE LA GRAN PUTA ! COMETE MIS CORONES !" Alonso trancha le plus proche de l'épaule gauche à la hanche droite. Son armure et son espadon étaient couverts d'impacts, de taches de viande et de tout ce qu'un elfe peut dégorger quand on l'étripe. La seconde et le troisième regardèrent leurs boyaux couvrir le sol maculé de poudre, de crasse et d'eau de mer. Celui qui tomba après ne fut pas du ressort de l'Estalien. Selim rejoignit son ennemi d'antan pour faire face à ceux d'aujourd'hui. Quand il déviait l'assaut d'un elfe noir pour piquer en pointe, Alonso frappait de toute sa force. Corsaires ou billot de bois, il fendait le tout en mugissant comme un Taureau. Quand sa lame se tordit dans la cage thoracique et le plastron d'un pillard naggarothi, il y alla au gantelet et à la miséricorde. Sélim le vit broyer une face à coup de poing. Jusqu'à la pulpe. Mais il vit aussi les carreaux fichés dans son dos, les coupures aux défauts de son armure. Quand il tourna la tête, sous son morion, il vit les vaisseaux violacés et le sang dans ses yeux. Ce que la lame d'un druchii ne tuait pas, le poison versé dessus finissait le travail. Comme une poupée de chiffon, d'un quintal et couvert de ferraille, l'Estalien tomba dans les bras du vétéran d'Arabie. Son souffle devenait cassant. Rauque. Un dernier rire sur son visage tordu de douleur : "Si les pères... de nos pères nous voyait, kof kof." Une glaire coula entre ses lèvres gercées. "De l'autre côté... Khouya."

Il expira dans ses bras. À bout de souffle et de force, il l'accompagna pour qu'il repose sur le bois de cèdre. Parmi les corps des Hommes et des Elfes qu'il avait passé une vie à combattre. Toute sa vie. Le Kaptan lâcha sa lame. Trop lourde. Il tituba jusqu'à la poupe. Pour voir une vision qui le transit d'effroi. Les navires elfiques, dispersés et diminués en nombre, au moins deux douzaines pourtant ; fondant sur Copher. Il regarda les galères se dresser pour mieux sombrer, écouta les hurlements des naufragés, sentit l'odeur âcre du Feu-Dragon consumant navires, elfes et humains sans discernement. Il gouta son propre sang sur sa langue. Et il sentit les doigts du corsaire qui l'attrapa par les cheveux avant de l'égorger.



Le port arabéen se dessinait de plus en plus nettement. Chaque corsaire fourbissait ses armes. Torviel et Leferith tournèrent la tête vers le fatras confus des navires arabéens et elfiques s'affrontant encore. Leur escadron de reavers n'avait essuyé que quelques tirs, des dégâts légers. Le plus âgé s'étira : "Ce sera ça de moins à nous attendre sur le port.
– Beaucoup de navires sont encore là-bas.
– Ils nous rejoindront après avoir coulé ces chiens. Ne t'en fais pas. Puis garde cette leçon en tête : Un Corsaire sait se débrouiller. Ils seront justes en retard pour le début de la fête."

Les écumeurs des mers fusèrent dans l'impressionnante rade. Sur le pont ne restait que les marins et les manœuvriers des balistes. Des tours et des fortins se consumèrent après quelques tirs adroits de Feu-Dragon. Les vaillants archers côtiers finirent criblés par les traits druchiis. Le débarquement était tout proche. Dans la cale, l'humidité se mêlait à la sueur sur le front des Corsaires. Les prières pour Khaine, les lampées d'alcool fort et les substances euphorisantes faisaient le tour de l'assemblée. Une aube rouge se lèverait sur l'Arabie. Et le sang coulerait jusqu'à la jetée. Du sang, elles en attendaient. Massées devant la proue. Les Furies s'impatientaient, lames en main, les potions de la matriarche dans le bide et les veines. Les rires. Les rires arrivaient à mettre mal à l'aise le jeune corsaire.

Pas le temps de cogiter pourtant, il rejoignit les autres. Une trompe résonna du pont supérieur. Et peu après, le choc. Le plancher des Hommes. Le crissement des mécanismes se déclencha. La passerelle s'abaisserait, les furies se pressèrent vers l'avant, sur leurs talons, les corsaires. Torviel s'avança. Le vieux le retint. La langue de métal se déplia. Une volée de flèches percuta les premières à sortir.
Le corsaire remercia son ainé. "Jamais en première ligne, c'est pas bon pour rester dans les affaires." Ces humains étaient plus rusés qu'il ne le pensait. L'effet de surprise envolé, la seconde ligne répondit aux humains avec leurs terribles arbalètes. Torviel déploya son modèle de poing. Le carreau vola. Un arabéen s'affaissa mollement sur la caisse qui lui servait de rempart. Leur comité d'accueil fut rapidement aux prises avec les Furies. L'écume aux lèvres, elles chargeaient les Gardes de la ville dans leurs armures matelassées comme s'ils étaient des brebis. Les quais et les jetées de Copher étaient devenus leur terrain de chasse et de jeu, et ce n'étaient pas les renforts qu'amenait chaque Reaver en débarquant qui changerait la donne. Impossible de cueillir de l'esclave ici, les Furies ne seraient pas calmées avant des heures. Leferith alpagua les Corsaires tout autour, occupés à achever les mourants. Il était l'heure de découvrir les petites rues pittoresques de Copher.

Un pillage, ça n'a rien de drôle. Pour ceux qui le subissent. Eux, étaient aux anges. Taudis après taudis, maison après maison, après avoir défoncé la porte, des Corsaires mettaient à sac les lieux. Torviel bouscula des vieillardes hurlantes que de solides gaillards invectivaient pour que tout le monde se rassemble sur la placette. Des gosses et des bonnes femmes chialaient. Mais ce n'était que du menu fretin, des paysans, des pauvres. Il voulait marquer le coup. Un premier raid se devait de ramener quelques belles pièces, quelques belles proies. Pas des ménagères édentées et des maçons au dos déjà cassé. Leur ascension dans les tortueuses venelles de la cité arabéenne lui enseigna quelques éléments importants. Les locaux se battaient avec des lances, des sabres, des arcs et des arbalètes. Un peu comme eux. Ils portaient des tuniques renforcées ou des armures de cuir avec des pièces en maille. Ils préféraient la mobilité à l'encaissement. Toujours comme eux. Mais tandis qu'il enfonçait son sabre dans la gorge d'un milicien, il trouva décidément ces moustaches allongées affreuses.

Leur détachement se retrouva dans des rues bien plus vastes, plus riches. Là ça devenait intéressant. Le jeune corsaire essuya le sang de sa lame et renifla. L'air prenait une odeur de brûlé... Les dévastations commençaient. On cherchait à faire sortir les rats de leurs cachettes en incendiant les taudis. Les flammes montaient. Et les riches échoppes du quartier en feraient les frais aussi. "Les filles, vous voyez ça ? Je pense que c'est la Case de leur chef, ça mérite le détour."
Ils se lancèrent dans cette direction, mais la résistance était plus forte. Archers, soldats... Le pillage et les escarmouches cédèrent la place à de vrais affrontements. Le vieux et le jeune virent tomber quelques connaissances. Torviel s'abritait derrière une colonne. Répliquant aux tirs des archers d'en face. Les renforts arriveraient, ils arriveraient et ils pilleraient ce maudit palais. Sauf si...
"COUREZ !"

Faisant fi de tout courage, les Corsaires détalèrent. Les plus lents et les moins futés en comprirent la raison, lorsque les lances des Spahis les transpercèrent ou que les sabots de leurs montures leur enfoncèrent le torse et le crâne. La contre-offensive arabéenne rappela aux Druchiis les bienfaits de garder la tête froide, quand elle ne balançait pas à la ceinture d'un cavalier d'élite. Ils descendirent en trombe la grande avenue du Palais, avant de se disperser à nouveau dans le confort des petites rues.
Un elfe s'effondra à deux pas de Torviel, une flèche dans le dos, les cavaliers les poursuivaient malgré l'étroitesse grandissante de la rue. "Putain, putain, putain !" Il attrapa Leferith par le col et ils dévalèrent une ruelle en escalier, dans un fracas de cape en cuir de serpent de mer et d'épaulières pointues.

"Par les hanches de la Sorcière. Je crois que j'ai cassé les seuls os que je ne m'étais pas encore pété dans ma vie !" Le vieux grimaça en remboitant quelques articulations dans un bruit sec. L'autre retira son casque cabossé. "Si les autres bougeaient leur cul au lieu de s'amuser sur le port, on n'aurait pas à se farcir des cavaliers lourds après trois heures de pillage ! Putain ! C'est notre fortune qui nous est passée sous le nez !" Il jeta le heaume dans la rue en contrebas. Puis, intrigué, s'y avança. Les lieux étaient une succession de grands bâtiments. Des entrepôts, richement ornés. Sans incendie ou piles de cadavres. Pour l'instant. Il arma son arbalète et les deux corsaires s'approchèrent. Les quelques gardes ne virent rien venir. Mais quelque chose...
"Leurs tenues. Ce ne sont pas les mêmes que les vermines du port et des rues. Elles sont plus travaillées. Et puis... On ne garde pas un entrepôt vide." Un sourire carnassier jusqu'à la pointe de ses oreilles, il s'avança. Il enfonça la porte. Des couinements craintifs. Ses yeux verts s'illuminèrent un peu. Des esclaves. Des tas d'esclaves. Entassés là. Rien que pour eux. Une véritable fortune. "Bon sang ! On est riche Leferith ! On est richargh !" La dague arabéenne lui brûla de l'aisselle au cœur. Il tomba à genoux. Puis par terre. Un vieux corsaire balafré le regarda avant de l'enjamber. "Dernière leçon, petit. On ne fait jamais confiance à un Corsaire. Surtout si on en est un."
Piero Orsone da Trantio, explorateur
Profil: For 11 | End 10 | Hab 10 | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 80

Lien: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_piero_orsone_da_trantio
Image
"Ma qué ?!"

Tu vuo' fa' ll'americano
mericano, mericano...
ma si' nato in Italy !

Avatar du membre
Hagin Duraksson
PJ
Messages : 121
Lien fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_hagin_duraksson
Autres comptes : Bugman, Gormil Thorakfind et Ilahîn Alysante Esdalân

Re: [Concours] La Bataille IV

Message par Hagin Duraksson »

-“Je suis le sergent Hermann, le jeune qu’on m’surnomme, vu qu’un des commandants du premier d’archerie s’appelle, enfin s'appelait pareil. Avec les gars, on était du troisième régiment de lanciers de Wirtmad, les bleus qu’on était surnommé, rapport au brassard qu’un des anciens capitaines s’était mis en tête d’nous faire porter pour nous différencier des autres, pour faire plus sérieux et pour pas que le vieux Morr se trompe lorsqu’on le rejoindra.

Ça ne servait pas à grand-chose, mais Sigmar soit témoin, on en était fier de notre brassard: le signe qu’on était des soldats, des vrais, pas comme ces poseurs du guet là. Ça évitait les embrouilles aussi, pas qu’on soit les meilleurs hein, juste que le régiment c’est un peu comme une deuxième famille. Et dans les familles, ben on se sert les coudes et du coup s’en prendre à un bleu, ça en fait l’affaire du régiment, même quand un petit con de nobliau vient d’être nommé capitaine de votre régiment et vous regarde comme de la merde parce que vous avez pas de sang bleu.”

Le sergent Hermann de Wirtmad se reprend et abrège son discours devant les réactions de l’assemblée.

“Tout ça pour dire que quand on a été mobilisé avec les troupes du baron pour une histoire de terres, on a défilé tout fièrement, pire qu’un régiment de coqs devant une poule. Si on avait su putain… C’était censé être bouclé en même pas deux heures, on s’emparait du manoir fortifié qui protégeait le pont et le comte d’en face serait contraint de reconnaître qu’il était à nous, enfin au baron. Ça aurait dû nous mettre la puce à l’oreille que l’nouveau capitaine nous donne des infos. On aurait surtout dû se dire qu’il avait d’la merde entre les oreilles et ne pas l’écouter.

Le manoir, ça se voyait que c’était un sacré morceau. Une belle bâtisse en pierre, avec un mur d’enceinte et une petite garnison. Des miliciens, une cinquantaine au maximum qu’ils nous avaient dit. Par les larmes de Shallya, si ces salopards étaient des miliciens, alors je suis un putain d’archilecteur! “Chargez, chargez!” que le capitaine arrêtait pas de gueuler depuis l’arrière. On le croyait encore ce chien, puis il y a eu les premières détonations. Le petit Edmund, à peine dix-sept printemps, j’ai vu la moitié de son visage se faire arracher à l’impact! Tout ça parce qu’un connard dans son château s’était dit qu’il s’enrichirait bien d’un péage en plus. Bordel, le petit voulait juste toucher une double-solde pour aider les autres marmots de sa mère et tout ce qu’il a eu c’est la bénédiction du Père sans même croiser la Fille.”

Le sergent Hermann frappe du poing la rambarde en bois, il semble au bord des larmes et sa voix se fait plus hachée.

“C’était un putain de massacre, et on était les chanceux du lot. Le premier d’archerie s’est fait tomber dessus par un petit groupe d’escorteurs. Ils ont pas voulu se rendre il paraît. Tous butés jusqu’au dernier. Pour le second de lanciers qu’était à notre droite, c’est encore plus simple ahah. Il n’existe plus. Les bâtards planqués dans le manoir avaient un putain de canon juste derrière la porte d’l’enceinte, chargé à la grenaille. Un canon pour l’amour de Sigmar. Le petit comte avait dépensé sans compter pour régler le problème sans se salir les mains: il avait engagé la compagnie des loups d’Ulric et il s’était même arrangé pour louer le canon aux fonderies de l’autre grognasse.

Alors ouais, quand les survivants du second se sont enfuis, j’les comprenais sans souci. Juste que personne s’attendait à ce que le baron face tirer sur les fuyards. On entendait plus les arquebuses que notre pauvre tambour. Lui c’est un carreau qui l’a eu. En plein dans le bide, le genre de blessure qui pardonne pas. Alors le toubib lui a abrégé les souffrances et nous on continuait d’avancer. Je ne sais pas comment ça s’est passé, juste j’ai fini par me retrouver avec le drapeau du régiment, l’enseigne s’était faite buter, mais au moins il n’est jamais tombé par terre.

Alors entre la pitié du baron et les mercenaires, on a choisi de contourner par la gauche à la recherche d’une porte ou d’une poterne. Ranald nous souriait enfin ce fieffé coquin, et on a réussi à la défoncer malgré les traits d’en face. C'est à ce moment que j'ai pris la tête du régiment, parce que je portais le drapeau et parce que notre putain de capitaine s'était planqué dans les rangs arrières et faisait tout pour qu'on l'oublie. On leur est tombé dessus aux mercos, oh oui. Là ça faisait moins les fiers sans leur foutu canon. Pied après pied, on les a repoussés, juste avec le troisième, nos lances et notre rage. Alors c’est vrai que la mort du capitaine peut sembler un peu louche, mais à ce moment il était un homme dans le rang parmi les autres. Et franchement, qu’il se soit fait planter par un des gars du régiment ou par un mercenaire pendant qu’il filait à la bretonnienne je m’en fous. Même si entre nous, j’pense surtout qu’il a essayé de se tirer la queue entre les jambes et que l'bon Sigmar il l'a puni.”

Le sergent exprime un petit rire moqueur.

“Dommage pour lui mais il n’a pas pu voler les honneurs cette fois. On s'est battu comme des beaux diables, ça on peut pas nous l’enlever. Finalement ils ont compris en face et ils se sont rendus. Foutre, si ça ne tenait qu’à moi, on les aurait tous égorgés ces fils de chien. Ils nous ont massacré mais eux ils pouvaient se rendre en échange de la promesse d’être bien traité! Et le baron a accepté! On était quasiment cent ce matin-là et le soir le troisième était réduit à une quinzaine de gars. Des types que je connaissais depuis des années, des camarades, des amis, même les soldats que je pouvais pas blairer, ils faisaient tous partie de ma vie. Même mon beau-frère y est resté: il est mort de ses blessures après la bataille et ma soeur s'en remettra probablement pas, surtout avec ses mômes. Pendant ce temps, l’autre enflure laissait repartir les connards qui nous avait fait ça la bouche en cœur!”

Le sergent serre les poings, sa voix se durcit et le ton se fait plus âpre.

“Pour fêter notre victoire, le baron a organisé un grand banquet où ils nous a tous invité, enfin ceux qui n’avaient pas rejoint le Père et qui pouvaient se passer de l’attention de la Fille. Moi j’avais été nommé capitaine du troisième, de ce qu’il restait du troisième et ils m’avaient filé l’épée et le pistolet de feu l’autre sang bleu, en même temps que son tricorne et sa belle écharpe. Il y avait encore son sang dessus. Enfin, il a pas été pingre le baron sur ce coup là. C’était peut être pas de la nourriture de noble mais c’était de la bonne chair et en quantité, avec le vin et la bière qui coulait à flot. Il a même fait un petit discours. Au début on l’écoutait juste pour être poli, non parce qu’entre les blessures et les cauchemars sur la bataille, sur les morts… Enfin au début on l’écoutait pas vraiment. Puis il a commencé à nous féliciter, à nous dire que c’était grâce à nous que Wirtmad allait pouvoir toucher une partie du péage.

Ce fils de pute, ce dégénéré consanguin avait accepté un partage des gains et avait rendu son putain de manoir à l’autre nobliau de merde! Alors oui, quand il m’a appelé devant l’assemblée pour me féliciter, pour me dire que c’était grâce à moi qu’on avait gagné tout ça, oui je l’ai descendu. Pour lui on était rien, moins que la merde sur ses bottes, une autre monnaie à dépenser. J’ai pris le pistolet de l’ancien capitaine et je lui ai calé une balle dans la tête. ‘Fin j’ai essayé, il a tenté d’esquiver mais le tir lui a quand même arraché la moitié de la gorge. Il est mort noyé dans son propre sang, après avoir versé le nôtre sans compter. Et vous savez quoi monsieur le juge? Si c’était à refaire, j’essaierai juste de faire durer sa mort plus longtemps. Maintenant finissez-en avec votre cour minable et laissez-moi rejoindre mes hommes. Au moins aux Jardins ces foutus rêves cesseront.”

Témoignage du sergent Hermann Raeder, condamné à mort pour le meurtre du Baron Karl von Rosenberg de Wirtmad, recueilli par le scribe Ernst Frick, prètre de Vérena
Hagin Duraksson, Voie du défenseur des tunnels

Sans matériel, ni compétence: FOR 10/ END 13/ HAB 10/ CHAR 08/ INT 09/ INI 07/ ATT 10/ PAR 13/ TIR 09/ NA 2/ PV 34/95
Avec matériel et compétences: FOR 10/ END 13/ HAB 10/ CHAR 10/ INT 09/ INI 05/ ATT 09/ PAR 11/ TIR 09/ NA 2/ PV 34/95
Matériel de combat couramment usité (plus sur la fiche) et compétences:

- Hache équilibrée de maître: 18+1d8 dégâts ; 14 parade ; Percutante, Rapide et Précise.
-Bouclier en acier: 6+1d6 dégâts ; 16 parade ; Déstabilisant
-Armure de gromril: 20 points de protection sur tout le corps à l'exception de la tête. Malus de 2 INI, ATT et PAR mais +2 CHA.
-Casque de gromril: 20 points de protection sur la tête. Malus de 2 en Perception mais +2 CHA.

-Alphabétisation: Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet des nains.

-Arme de prédilection, Hache: Votre personnage, grâce à la pratique continue d'une même arme, en a acquis une maîtrise technique telle qu'il peut ajouter un bonus de +1 en ATT lorsqu'il l'utilise en combat. Cette compétence reflète le fait que votre personnage possède une arme “préférée” qu'il utilise avant toute autre, si possible. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

-Chant de guerre nain: Votre personnage, en tant que nain, connait les nombreux chants de guerre qui honorent les hauts faits d'arme, la fierté naturelle et la bravoure du peuple nain. Cela permet à tous les nains se trouvant dans un rayon de 100 mètres de gagner un bonus de +1 en ATT tant que le chant continue.

-Chant Nain, Chant de Mort: Votre personnage, lorsqu'il réalise que le combat qu'il est en train de mener sera sûrement son dernier (à moins d'un miracle), entonne son chant de mort. Dès cet instant, il peut enlever 1D10 points de blessures à tous les dommages qu'il reçoit, pour représenter le fait qu'il n'en tient plus compte: la seule chose importante est de retenir l'ennemi le plus longtemps possible, et d'entrer dans la légende. Il ne peut entonner son chant qu'à partir du moment où il est réduit à 15 points de vie ou moins. Le retrait des points de dégâts ne signifie pas qu'il évite de perdre des points de vie : une attaque réussie de votre adversaire et non parée par votre personnage enlèvera toujours au moins 1 point de vie.

-Chirurgie: Votre personnage détient les connaissances médicales requises pour “raccommoder” des blessures ou réduire des fractures. Il connaît également les critères de risque d'infection et sait les éviter. S'il possède le matériel nécessaire, il peut pratiquer un geste médical adéquat.

-Coriace: Votre personnage fait preuve d'un résistance aux coups bien supérieure à la moyenne. Il peut retrancher 1D3 points de dégâts lors d'un coup pouvant occasionner une blessure.

-Couverture: Votre personnage est capable de défendre l'un de ses compagnons en exécutant une parade pour lui. Le compagnon devra se trouver aux cotés de votre personnage. La couverture est réussie sur un test de parade concluant. Cette compétence ne peut être utilisée qu'une seule fois par tour et compte comme une action de parade pour celui qui l'utilise. Par contre la personne qui jouit de la couverture de votre personnage peut toujours utiliser sa parade pour elle-même. Enfin, il est possible de protéger d'un tir si le tireur est vu au bon moment par le protecteur.

-Déplacement silencieux en souterrain: Votre personnage, ajoute un bonus de +1 lorsqu'il cherche à se déplacer et réaliser des actions silencieusement.

-Parade: Votre personnage a appris comment se servir d'une arme à son plein potentiel pour réussir à parer une attaque rendant les parades bien plus efficaces. La valeur de parade des armes et boucliers est ainsi doublée.

-Résistance à la magie: Votre personnage est particulièrement résistant aux effets de la magie. Contre les sorts de dégâts, son endurance est multipliée par le nombre de point qu'il possède dans cette compétence. En cas de test à effectuer sous une caractéristique pour résister aux effet de la magie, il peut faire autant d'essai qu'il a de point dans cette caractéristique.

-Vision Nocturne: Votre personnage est doué de cette faculté de voir dans l'obscurité. Cependant cette obscurité ne devra pas être totale, comme celle des profondeurs de la terre ou les des souterrains d'un château etc. (Il doit au moins exister une source de lumière.)

-Volonté de fer: Votre personnage a une force morale bien au-dessus de la normale. Cette compétence lui permet d'augmenter sa résistance aux effets psychologiques. Dans l'une de ces situations, il a un bonus de +1 sur ses tests de volonté.
Moi, Hagin, je fais serment d'être un Veilleur des Profondeurs.
Merci à Djinn pour ce cadeau ^^
Image

Avatar du membre
Martin
PJ
Messages : 169
Profil : For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 8 | Int 8 | Ini 10 | Att 9 | Par 9 | Tir 11 | NA 1 | PV 65/65
Lien fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_martin
Autres comptes : Alicia, Yen Xishan
Localisation : Les Pales soeurs

Re: [Concours] La Bataille IV

Message par Martin »

Introduction générale aux principes fondamentaux de la philosophie politique et des relations internationales dans la sphère d'influence de l'Empire du Dragon Céleste Universel du Grand Cathay par votre humble serviteur Diederick von Bildhofen ou, récit de ma présence au Cathay
Chapitre sur les contentieux frontaliers de l'Empire et ses "tributaires"

[….] et parmi les multiples zones frontalières où l'Empire Céleste Universel du Grand Cathay, il y a bien entendu la steppe septentrionale, où une immense muraille, le Grand Bastion, couvre l'ensemble de la frontière. Cette construction sert de base logistique pour les multiples garnisons et colonies militaires et pénitentiaires qui sont installées plus au nord, dans un effort de contrôler la steppe et exercer l'influence de l'Empire sur ses habitants. Cela nécessite un effort de tous les instants, mais cet investissement est nécessaire, car il permet à la cour impériale de se doter d'informations précises sur la situation toujours instable de la steppe et ses confédérations nomades, humaines ou non.
Cette zone est extrêmement instable, car l'allié d'hier peut devenir un ennemi mortel, et vice versa. Voyez par exemple le conflit dit de la vache.

Dans une des zones fertiles et humides de la steppe, un conflit opposa un fermier cathayen et un éleveur nomade sur l'usage des sols. Pour se faire justice, le fermier enleva l'une des vaches du nomade. En réponse, celui ci incendia son grenier. L'affaire ne fut guère traitée à temps par les autorités compétentes et avant que la cour impériale ne se penche sur le cas, vous aviez le gouverneur régional assassiné alors qu'il se rendait à des pourparlers, ses gardes du corps qui se vengent en tuant les chefs tribaux qui s'étaient rendus au lieu de rendez vous en bonne fois, un saint homme autochtone décapité par des soldats désireux d'obtenir une prime en faisant passer le mort pour un dangereux guerrier, les auxiliaires cathayens qui désertent, les renforts au Sud du Grand Bastion retardés par l'apparition de hardes d'hommes bêtes et, d'une manière générale, la steppe Est à feu et à sang.

C'est dans ces conditions, au sortir de l'hiver, que la cour impériale diligenta une armée afin de rétablir le calme. Celle ci était composée de quelques 30 000 hommes, et serait rejointe par les quelques 15 000 hommes des garnisons et colonies cathayennes assiégées dans la région du Rêve de la Maison Rouge, parmi lesquels votre serviteur.

Les forces des nomades atteignaient quelques 60 à 70 000 hommes, une moitié assiégeant la principale place forte suscitée, tandis que l'autre se dirigeait justement pour attaquer les troupes cathayennes au Sud. Les forces des confédérés nomades étaient principalement constituées de piétons léger, mais dotés d'un solide corps d'archers et javeliniers montés.

Prévenus par leurs éclaireurs, les confédérés installèrent leur camp dans une zone qu'ils jugèrent favorable pour leur force, attendant l'arrivée des cathayens. Au vu de leur progression, le combat aurait lieu dans quelques trois jours.

Sauf que ce ne fut pas le cas. Les forces cathayennes étaient excessivement lentes. Le maître de guerre des kourgans estimait que le général envoyé contre lui, nommé à l'issue de luttes des factions de la cour, serait un bleu complet, mais ne s'était pas attendu à pareil incompétent.

Lorsqu'enfin l'avant garde de l'ost cathayen fut en vue, le maître de guerre dépêcha contre celui ci sa propre avant gade de quelques 5000 hommes, constitués des éléments les plus douteux de ses forces. Ceux ci livrèrent un combat avec les résultats attendus, puisque leur assaut se brisa contre les cathayens qui s'étaient établis sur une colline avec entre eux et l'ennemi un cour d'eau. Lorsque les nomades les avaient attaqués, il firent pleuvoir javelots et flèches sur les assaillants. Les escarmoucheurs cathayens étaient très efficaces, surtout avec leurs arbalètes à répétition.

Voyant donc son avant garde se faire briser, le maître de guerre envoya quelques 2000 cavaliers liurds afin de pourfendre le flanc gauche des cathayens, qui montrait un point faible. Hélas, le teps que les cavaliers soient en mesure de charger l'infanterie, ils avaient déjà perdus 500 des leurs. Le maître de guerre ordonna alors à l'un de ses frères de sang de mener la moitié de son infanterie pour assister la cavalerie. Mais avant que les piétons n'aient le temps de monter à l'assaut, les cathayens se replièrent alors en bon ordre.

Ce repli irrita grandement les troupes des nomades qui avaient attendues avec impatience le combat, et ils se lancèrent dans une pursuite, avant d'être arrêtés dans celle ci lorsque des escadrons de cavaliers montés cathayens procédèrent à des escarmouches, afin de décourager toute poursuite. Le maître de guerre parvint finalement à ordonner l'abandon des poursuites et à se faire obéir, craignant une embuscade plus loin, les cathayens se repliant en passant non loin de bois sombres.
En tout et pour tout, seulement quelques centaines de cavaliers cathayens avaient participés au combat, alors que la cavalerie cathayenne était supposée comprendre au moins un tier de l'armée de renforts. C'est par cette observation, et la capture d'un des officiers cathayens, que le maître de guerre réalisa les desseins des sudistes : la cavalerie cathayenne avait été envoyé ailleurs. Mais où ? Quel objectif pouvait justifier la séparation des forces cathayennes en deux ?
Un seul : la levée du siège de la Maison du Rêve Rouge.


Les quelques 10 000 cavaliers cathayens qui avaient pour plan d'attaquer les nomades en combattant à un contre trois. Néanmoins, ils avaient pour eux d'être tous montés, et la surprise. Et d'avoir été rejoints par quelques centaines de cathayens et auxiliaires ayant été détachés de leur force. Ceux ci essayaient d'attaquer le train des kourgans depuis plusieurs semaines en vain, toujours refoulés par l'homme fort du siège et ses cavaliers. Le général Hue Yong escomptait justement sur cela. Ils allaient attirer le général ennemi dans une embuscade en forêt et le vaincre dans une bataille décisive.
Lorsque l'ennemi se entra dans la vallée, ses cavaliers étaient sur le point de rattraper l'appât. Sauf qu'au dernier moment, depuis les crêtes et les bois apparurent les archers montés, ceux ci tendant leurs arcs et faisant pleuvoir la mort dans l'air depuis trois directions différentes, afin de semer davantage la confusion chez l'ennemi et l'empêcher de mener une charge dans une seule direction sans risquer de menacer l'un de ses flancs.

Choisissant son moment avec soin, Hue Yong leva finalement son épée pour ordonner la charge. D'abord lente, celle ci accéléra graduellement tandis qu'une corne était sonnée, puis une deuxième et une troisième. La combinaison de ces trois cornes conjuguée au bruit des sabots des cavalier était terrifiant. L'entière cavalerie cathayenne se jeta sur les nomades, écrasant tous ceux sur leur chemin, les nomades désorganisés ne pouvant mener une manœuvre cohérente.
S'ensuivit une affaire de violence, des hommes jetés au sol, piétinés par leur monture ou écrasés par celle ci, des blessés agonisants, criant à la mort. Le bruit des os écrasés dans le choc. Des lances percutant des corps pour s'enfoncer dans ceux ci. Des montures, hennissant dans leur souffrance. Et la macabre répétition de blocage avec bouclier, parade puis coupe, répétée encore et encore, jusqu'à ce que la quasi totalité de l'ost monté nomade soit détruit, à l'exception de poches de résistance ici et là.

Surprenamment, le chef ennemi était encore en vie, et repérant Hue Yong, défia celui ci en combat singulier. Un dernier effort pour tuer le commandant ennemi afin de laver l'honneur de la défaite alors que toute résistance supplémentaire était futile. Mais Hue Yong était un homme d'expérience, et se contenta d'ordonner à son garde du corps de loger une flèche dans le cheval de son ennemi, faisant chuter celui ci. Jeté violemment au sol, il fut immédiatement plaqué au sol et capturé.

La victoire était là, mais la nuit n'était guère terminé. Le champ de bataille était couvert des corps des morts, et les oreilles des survivants remplies des cris et grognement des mourants qui partaient lentement mais sûrement rejoindre Lims Kragma, la déesse au filet, représentant la mort. Des grognements étouffés à mesure que les survivants étaient achevés. Un banquet pour les corbeaux.


Malgré les pertes encourues par la bataille, Hue Yong était confiant dans ca capacité à vaincre le reste des assiégeants, car un siège réussit du Rêve de la Maison Rouge nécessitait de placer de camps en trois points de la villes, chacun séparé par une rivière, chacun de quelques 8000 hommes. Ainsi, durant la nuit ayant suivie la bataillé précédente, quelques 3000 hommes descendirent sur le camp sans chef, d'où était partie la cavalerie. Les éclaireurs et messagers nomades ayant été tous éliminés, les camps étaient de ce fait dans l'ignorance de leur défaite, et l'éradication de leur cavalerie. Ainsi l'assaut fut un désastre pour les nomades. Les sentinelles furent égorgées, les palissades abattues et les tentes incendiées. Du côté des deux autres camps, ce remue ménage ne passa pas inaperçu, et le chef d'un des deux autres camps ordonna à 3 000 de ses hommes de traverser la rivière rapidement, afin de prêter main forte aux défenseurs. Pour leur plus grand malheur, les radeaux passèrent à portée des archers assiégés. Sur l'insistance de leur chef, les nomades poursuivirent la manœuvre.... Jusqu'à ce qu'ils se mettent à fuir, brisés par les pertes alors qu'ils n'avaient même pas touché la rive.

Néanmoins, il restait 5 000 nomades dans le camp, qui furent tout de même assaillis par Hue Yong et ses 4 000 cavaliers, rejoints par 500 hommes de la garnison assiégée, venant ainsi attaquer les nomades par l'arrière.

Voyant un camp détruit et l'autre occupé, le chef du troisième camp estima que la seule marche à suivre était la retraite, pour rejoindre l'armée plus au Sud. Mais c'était sans compter sur les quelques 3000 cavaliers restants de Hue Yong, frappant les forces se repliant par l'arrière. Avec pour conséquence un massacre, purement et simplement. Le gros des nomades étaient de l'infanterie légère, et celle ci se fit découper comme du beurre par la cavalerie lourde. Par ailleurs, voyant le cours de la bataille changer, les mercenaires employés par les nomades changèrent de côté, se mettant à les trahir un à un. Au total, sur les quelques 24 000 nomades du siège, moins de 2 000 d'entre eux parvinrent à atteindre les bois et leur relative sécurité.

Cette victoire éclatante permis à l'Empire Céleste Universel du Grand Cathay de reprendre une position de force dans la steppe, et à désolidariser les partisans du maître de guerre, entraînant l'effondrement de la coalition, une perte des terrains de chasse et pâturages occidentaux au profit du khanat hobgobelin et une plus grande influence de la cour cathayenne sur la confédération des kourgans, par la création d'alliances, l'obtention d'otages et la concession de privilèges, parmi lesquels celui de présenter tribut une fois tous les cinq ans à la cour de Weijin. Ce dernier aspect propre aux relations internationales dans l'espace cathayen est […]
Gamin, un jour ou l'autre tes plans foireux feront de nous des morues salées. Et tu sais quoi ? Je regretterais même pas car je me serais sans doute amusé comme un fou avant d'y passer.
35 — « Quand la langue fourchue et l’œil de chouette se rencontrent, Morrslieb sourit. »
Martin, Voie de la chasse
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 8 | Int 8 | Ini 10 | Att 9 | Par 9 | Tir 11 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_martin
Compte Pj principal

Répondre

Retourner vers « Grimoire des Sages Écritures »