[Garil Jottunsfind] Sur la route

La province du Wissenland a changé de mains plus d'une fois au cours de sa longue histoire, du coup ses troupes régulières sont farouchement indépendantes. La Comtesse Emmanuelle von Liebwitz dirige cette terre depuis la ville de Nuln, mais officiellement, la capitale de la province est Wissenburg.

Modérateur : Equipe MJ

Répondre
Avatar du membre
Garil
PJ
Messages : 9
Profil : FOR 9 / END 10 / HAB 7 / CHAR 8 / INT 8 / INI 6 / ATT 10 / PAR 9/ TIR 8/ NA 1/ PV 70 (bonus inclus)
Localisation : Nuln, Wissenland

[Garil Jottunsfind] Sur la route

Message par Garil »

(Début de l'aventure à Nuln par ici)

Alors que le soleil était haut dans le ciel, la convoi parvint dans la petite bourgade de Maselhof. C'est au milieu de d'autres caravanes que les marchands s'arrêtèrent pour déjeuner. Garil sauta aussi sec du chariot, tout heureux de pouvoir se dégourdir les jambes. C'était la première fois qu'il faisait un aussi long voyage et le jeune nain n'avait pas l'habitude de rester aussi longtemps sans rien faire.
Pour ne pas perdre trop de temps sur leur voyage et leur provisions, Matthias avait décidé que les voyageurs ne prendraient qu'une heure pour manger le midi. Alors qu'il engoutissait son repas, Garil fut abordé par le mercenaire estalien :
<<
Señor Garil, nous avons était promptement présentés mais je tenais à le faire moi-même. Emilio di Molena, humble mercenaire. Dit-il en lui tendant la main.
Le jeune nain lui rendit les salutations avec une bonne poigne :
Garil Jotunnsfind. Je vais à Karak Norn pour faire fortune. Mais dites moi, que fais un estalien si loin de son pays ?
- La même chose que vous, Señor. Mon pays est beau mais il est aussi très pauvre. Dès que j'ai pu, j'ai quitté mes parents pour faire fortune. J'ai combattu à l'est et au sud, parfois avec les votres. J'ai guerroyé au nord pour l'emperador et me voici de retour.
- Vous avez combattu avec mon peuple ?
- Par trois fois, oui. Je me souviendrais toujours d'un ces guerriers aux cheveux rouges qui bondit comme un diable sur le chef des orcs pour le décapiter aussi sec. Nous combattions dans le collines au sud du grand col pour sauver notre peau. Ils s'abbatirent avec tant de force ce jour là que tous les peaux-vertes finirent déchiquetées sur la pierre chaude.
- Il m'a été conté beaucoup d'histoires à propos des miens mais je ne les ai jamais vu combattre. Et depuis combien de temps voyagez vous avec la caravane ?
- Depuis le début. J'ai rencontré le Señor Léonard alors alors que je traversais le Reikland. Il m'a proposé un bon salaire. >>

Les deux nouveaux compagnons de voyage continuèrent à discuter jusqu'à ce qu'ils soient appelé pour le départ. Il ne savait encore rien de ces gens mais son intuition poussait Garil à faire confiance à cet homme.
La caravane poursuivit sa route paisiblement mais Garil percevait une certaine tension chez les Umgis autant que chez les bêtes. Même dans les régions les plus civilisées de l'empire, le mal n'était jamais loin. Au soir, les chevaux fatigués firent une halte à Wissenburg. Par l'intermédiaire de Léonard, Matthias avait émis le souhait de les pousser encore sur quelques lieux pour dormir à proximité d'une bourgade. Le soir, Garil fut heureux de trouver une soupe bien chaude et son salaire du jour près du feu. Comme il ne connaissait pas encore grand monde, il s'assit à côté d'Emilio.
L'ambiance lui paraissait également moins morose qu'au matin : quelques blagues et histoires qu'il n'avait jamais entendu fusèrent, ce qui le mit en confiance. Le jeune remarqua néanmoins que tous les voyageurs du groupe n'étaient pas auprès du feu : dans la pénombre du soir, quelques silhouettes patrouillait. Il reconnu le cuisinier, arbalète au point.
Matthias se tenait immobile à côté d'un chariot, comme à l'affût d'une quelconque bête. Garil ne s'en préoccupa que peu, pensant qu'il était normal pour les hommes d'une caravane marchande de se tenir sur leurs gardes. Il tourna la tête vers le feu en entendant quelques accords de chauffe. Un luth était apparu dans les mains d'un serviteur, surement tiré des grands sac de la dernière carriole, tandis que Mila, la petite aide de camp s'apprêtait à taper sur un petit tambourin en peau de chèvre.
Une fois que les deux musiciens se furent mis d'accord, un rythme entraînant s'éleva dans le campement. Les chants ne tardèrent pas à suivre. Le jeune nain s'amusa de voir son nouvel ami se joindre aux autres avec son accent si particulier. Cela ne faisait que peu de temps qu'il était parti mais cela rappela au jeune nain les tavernes qu'il fréquentait à Nuln, les rencontres et les premières expériences de la boisson et de la musique, les histoires qu'il avait patiemment collecté au coin du feu sur le vaste monde et sur son peuple. Seul Léonard restait impassible à cette démonstration d’allégresse, ce qui étonna beaucoup Garil. Le jeune nain comprit lorsqu'il dit attention au sens de son regard. Pour une raison qui lui échappait, le marchand observait la jeune fille d'un oeil mauvais, comme si sa présence était indésirable.
Fatigué mais satisfait de sa première journée, Garil s'emmitoufla dans son sac de couchage. Les nuits étaient encore fraîches au printemps. Ses dernières pensées allèrent pour Grungni. S'il ne doutait pas que le dieu et ses ancêtres l'emmèneraient à Karak Norn, l'apprenti mineur semblait plus incertain sur sa capacité à s'intégrer parmi ceux de sa race. Il murmura une prière, les yeux tournés vers la voûte céleste.

Garil fut réveillé par le jeune palefrenier que les membres de la caravane surnommaient "L'araignée" à cause de ses membres longs et maigres. Émergeant lentement de son sommeil réparateur, le nain considéra le garçon. L'air béat sur sa figure l'agaçait car il n'aimait pas être dévisagé, que ce soit pour ses yeux ou le fait qu'il ne soit pas un humain. Garil congédia poliment mais froidement l'Araignée et se hâta de se préparer. Après Wissenburg, les chariots quittèrent la route qu'ils suivaient depuis Nuln pour se rapprocher de la rivière. Matthias et Léonard furent quelque peu décontenancés par l'absence de pont. Un grand bac permettait néanmoins de traverser la rivière. Celui ne pouvait faire traverser qu'un chariot à la fois, ce qui n'arrangeait pas les affaires des deux marchands, en plus de ce que cela allait coûter. Perché sur un léger surplomb, Garil vit donc le bac s'éloigner vers l'autre rive avec le cheval d'Emilio et un chariot de grain. En abaissant encore un peu son regard, le nain put s’enquérir des activités de chacun lors de cette période d'attente : comme à son habitude, Léonard inondait de paroles l'un des bateliers resté sur la berge nord, tandis que son frère Matthias se tenait un peu plus loin, surveillant le chemin déjà parcouru. Les autres membres de la caravane s'assuraient de l'état du matériel et des denrées transportées. Un peu à l'écart, une mince silhouette attira le regard de Garil.
Le dawi reconnu la jeune aide du cuisinier, Mila. Comme il n'avait rien de mieux à faire pour l'instant, il décida de venir à sa rencontre. A l'abri d'une ancienne haie bordant le chemin, quelques muriers sauvages avaient commencé à donner leurs fruits noirs et acides. La jeune fille les avait repéré et en faisait provision. C'est avec un extrême calme qu'elle écartait les feuilles et les tiges pour collecter ces fragiles fruits. Pour ne pas la surprendre trop brusquement, Garil s'assit sur une vieille souche d'arbre à quelques mètres de distance et fit mine de se râcler la gorge pour annoncer sa présence. La jeune fille se redressa pour faire face à l'intrus :
«
Belle journée, n'est-ce pas ? Fit Garil sur un air engageant.
-
Euh oui. Lui répondit-elle d'un air distrait avant de s'en retourner à son occupation. »
Exception faite de Léonard, les membres de cette caravane n'étaient pas de grands bavards. S'il voulait en apprendre plus sur eux, Garil allait devoir mettre à profit tous ses talents pour la conversation :
«
Vous aussi, vous avez fait tout ce long voyage depuis le Reikland ?
- Oui, mon oncle a des terres du côté de Carroburg. Il y élève des chevaux et fait pousser des céréales. Nous avons dû passer par Aldorf puis descendre plein sud.
- Vous êtes une parente de Mathias et Léonard ? J'ai cru comprendre que l'homme qui vous a envoyé faire commerce avec les nains était leur frère.
La jeune fille marqua un temps de pause comme interdite. Au bout de quelques instants, elle reprit la parole :
Hum, oui. Je suis la fille de Matthias.
- Je ne sais pour quelle raison mais j'ai le sentiment de vous avoir froissé. Je vous présente mes excuses.
- Je ne vous en veux pas, vous ne pouvez pas savoir. Matthias... Mon père est marié à une femme qui n'est pas ma mère. Fit-elle brusquement.
-
Ah, vous êtes...
- Ne dites pas le mot, c'est assez blessant.
- Ce n'était pas mon intention. Se rattrapa le nain en gardant tout son calme. Vous qui voyagez depuis le début avec ce groupe, vous pourrez peut-être répondre une question.
- Dites toujours.
- J'ai remarqué que vous possédiez des armes et que chacun avait l'air assez vigilant lors du trajet. Vous craignez quelque chose.
- La route est pleine de dangers, Sigmar nous protège. Mais il y aussi une bête qui nous suit.
- Une bête ?
- Oui, personne ne sait exactement ce que c'est. Elle nous suit depuis que nous sommes sortis d'Aldorf. Et elle a déjà tué deux hommes sur la route... Mais Léonard ne veut pas que l'on en parle car ce n'est pas bon pour le commerce. Ne lui dites pas que vous je vous en ai parlé, s'il vous plaît. Il serait capable de me frapper.
- Je le promets. »

Ils continuèrent de discuter jusqu'à l'arrivée du second voyage. Sur ce, la jeune fille monta dans le second bac. Finalement, cette longue période d'attente entre deux rives n'avait pas été une perte de temps. Garil avait pu collecter quelques informations qui donnaient tout leur sens au comportement de ses compagnons. L'antipathie qu'éprouvait Léonard à l'égard de Mila si celle-ci était née hors mariage. Pour lui, elle devait être un tâche d'encre sur le parchemin de leur histoire familiale.
Mais le jeune nain était plus inquiet encore pour cette histoire de bête. Ayant eu un aperçu du caractère ombrageux de Matthias, il comprenait pourquoi les Umgis n'avaient pas rebroussé chemin jusqu'à Carroburg. Tout ce qu'il savait de cette créature, c'est que celle-ci se trouvait à l'origine à Aldorf ou dans ses environs et quelque chose avait attiré sa colère sur la caravane. Comme il avait promis de ne rien dire à Mila, difficile à présent de demander des compléments d'information aux autres membres de la caravane.
La traversée du court d'eau avait pris tant de temps que les voyageurs ne purent repartir qu'en début d'après-midi. Il firent encore quelques milles en suivant la rivière mais se retrouvèrent forcés de bivouaquer en pleine campagne. Un paysan du cru accepta qu'ils s'installent dans un de ces champs.
La soirée se déroula comme la précédente. Lors de la distribution des salaires journaliers, Garil tenta de converser avec l'estalien mais celui-ci paraissait préoccupé par un élément extérieur et moins joyeux que le jour précédent. Le jeune nain n'insista pas.
Alors qu'il s'apprêtait que le jeune nain ingurgitait sa soupe auprès du feu, Léonard s'assit à côté de lui :
«
Mon bon monsieur Garil, j'espère que vous appréciez notre compagnie car nous apprécions la vôtre.
- Oui, bien sur. Le voyage se passe plutôt bien. Fit distraitement Garil
-
Très bien, très bien. Je venais vous voir car nous aurions besoin de votre art rhétorique d'ici demain.
- Dites m'en plus et je verrais ce que je peux faire.
- L'homme qui cultive ces terres m'a fait mention de la présence d'un village à quelques milles d'ici. Celui-ci a été entièrement détruit par les peaux-vertes mais une auberge a été rebâtie depuis. D'après notre honorable hôte, elle est tenue par l'un des vos gens, un vieux sage qui connaît bien les montagnes grises. Matthias et moi-même, aurions besoin d'informations sur la situation actuelle et nous avons pensé que...
- Le nain serait plus en confiance si c'est un autre nain qui lui parle.
- Oui, c'est pour ainsi dire cela. »

Cette manière qu'avait parfois le marchand de tourner autour du pot agaçait beaucoup Garil. Néanmoins, il se garda bien de le mentionner à son employeur. Après tout, le jeune nain allait rapidement pouvoir justifier son salaire. Il partit donc se coucher avec une certaine satisfaction.
Garil Jottunsfind,
Apprenti mineur

Profil : For 9 | End 10 | Hab 7 | Cha 8 | Int 8 | Ini 6 | Att 10 | Par 9 | Tir 8 | NA 1 | PV 70/70

Avatar du membre
Garil
PJ
Messages : 9
Profil : FOR 9 / END 10 / HAB 7 / CHAR 8 / INT 8 / INI 6 / ATT 10 / PAR 9/ TIR 8/ NA 1/ PV 70 (bonus inclus)
Localisation : Nuln, Wissenland

Re: [Garil Jottunsfind] Sur la route

Message par Garil »

Le jour se levait à peine quand Garil fut réveillé par le cuisinier : les marchands comptaient rattraper l'inaction du jour précédent. En effet, même si elles étaient bien stockées, les denrées restaient périssables et impossible de faire du commerce sans elles. Pendant la journée, le convoi continua de suivre le fleuve en direction du sud. La campagne était relativement paisible et seuls quelques corbeaux venaient troubler la quiétude des lieux par leurs croassements sinistres. Ce jour-là, Garil voyagea à l'avant du convoi, dans le premier chariot. Il fut donc les premiers à voir la bourgade où ils se rendaient. Assis à côté de lui, le jeune garçon nommé l'Araignée lui donna quelques détails : « M'sieur Léonard m'a dit que c'est un village qu'a été rasé par les peaux-vertes, il y a longtemps. Il n'y a que quelqu’ types qu'ont étaient assez fous pour refaire leurs maisons ici.
- Les histoires de fantômes, c'est bon pour faire peur aux gosses comme toi, le taquina le cocher. Il n'y a jamais eu que des planches pourries et du gravats après le raid. »

Garil ne répondit rien. Il savait que certains humains avaient franchi le seuil de la mort par des procédés innommables, parfois en causant de grands torts à son peuple. Ce n'était donc pas un sujet de plaisanterie pour lui.
Les fondations des anciennes maisons disparaissaient sous les ronces. A l’inverse, le nouveau bourg se dressait comme un défi aux éventuels pilleurs. Comme il n'existait pas de remparts, les habitations serrées les unes contre les autres faisaient office des fortifications.
Le chariot s'engouffra rapidement sous une arche de pierre et les voyageurs découvrirent une place plus grande qu'ils ne l'auraient imaginé : comme à son habitude, Garil observa rapidement les différents éléments de la place. Deux bâtiments se distinguaient dans l'entassement apparent des maisons : d'un côté une chapelle visiblement dédiée à Sigmar et de l'autre, une porte, trois ou quatre fois plus haute qu'un homme. En voyant l'écriteau fixé dans l’arche, le jeune nain en déduisit qu'il s'agissait de la dite auberge. Le peintre avait représenté un grand canon crachant un boulet dans un un déluge de flammes et de fumée stylisées. Garil dût reconnaître que l'œuvre était plutôt bien réalisée en comparaison des immondes pancartes de Nuln. Il ne fut donc pas surpris de voir que l'établissement se nommait « Auberge du grand canon ». Non sans mal, les chariots se rangèrent face au mur. La manœuvre prit un certain temps ; cela permit au dawi de faire le tour de la place. A cette heure, la plupart des gens du bourg devaient se trouver dans les champs : les plus fatigués par la vie s’occupaient donc des enfants trop jeunes pour semer ou tenir une bêche. Dans les ténèbres d’un hangar, un forgeron houspillait son apprenti en des termes peu engageants. Dressant son ombre sur la place, la chapelle semblait être le bâtiment le plus ancien. En observant de plus près la maçonnerie, le jeune nain émit en lui-même l’hypothèse que le nouveau village avait été édifié autour de ce bâtiment. Garil fut tiré hors de ses pensées par la voix de Léonard :
«
Monsieur Garil, êtes-vous tenté par un rafraîchissement ? Nous n’avons eu beaucoup d’occasions de boire aujourd’hui.
- Oui, bien sûr. Répondit le nain enthousiaste »
Le nain entra donc avec les autres membres de la caravane dans l’auberge : la salle principale était mollement chauffée par la braise d’une grande cheminée endormi. Garil constata que l’endroit était plutôt propre et bien rangé, ce qui le mit en confiance.
Chacun était d’humeur joyeuse à l’exception de Mathias qui fit part de son empressement à repartir par l’intermédiaire de son frère. Au bout d’un certain temps, un nain d’un certain âge et corpulent se présenta à la table :
«
Bonjour, je suis Bardin Alkarsson, propriétaire de cet établissement. Mes gens m’ont dit qu’un groupe de marchands me cherchaient. Est-ce vous ?
Léonard prit alors l’initiative de la conversation : Léonard Weichselbraun pour vous servir. En effet, il s’agit de notre groupe. Nous aimerions vous poser quelques questions sur la situation dans les montagnes.
»
Pendant que le marchand parlait, le propriétaire de la taverne embrassa le groupe du regard avant que ses yeux ne s’arrêtent sur Garil. Il continua de l’observer tandis qu’il répondait : « 
Oui, il se pourrait bien que je puisse vous renseigner.
- Très bien, très bien. Nous venons du Reikland et nous ne sommes pas très au fait de qui ou quoi allons-nous rencontrer dans les montagnes entre ici et Karak Norn qui est notre destination.
- Et l’on vous a renvoyé vers moi. Logique, en effet. Grommela le vieux nain. Il me faut aller chercher quelques cartes pour mieux vous expliquer. Mais je n’ai plus d’aussi bons yeux que dans le temps, il me faudrait un peu d’aide. Pourriez-vous m’accompagner mon garçon ? Demanda-t-il à Garil. »

Le jeune nain regarda tour à tour Bardin et Léonard. Le marchand avait bien anticipé le caractère méfiant des siens en ce qui concerne les excursions des humains dans leurs domaines. Même si le stratagème était grossier, il n’eut d’autre choix que de se plier à la volonté de l’ancêtre. Pendant qu’ils quittaient la pièce par une porte de service, Léonard fit un clin d’œil à Garil. Le jeune nain dut ralentir le pas pour se caler sur la démarche lente de Bardin : le tenancier ne semblait pas si pressé que ça de donner ses informations. Il finit néanmoins par rompre le silence :
«
 Qui es-tu ? Pourquoi voyages-tu avec ces Umgis ? Dit-il brusquement en Khazalid.
Soucieux de remplir sa tâche, il répondit machinalement :
Je suis Garil, neveu de Jotunn de Nuln. Je me rends à Karak Norn pour apprendre le métier de mineur. Les Umgis m’ont engagé pour leur servir d’interprète.
- Ils sont au moins bien conscients qu’ils ne sont que des visiteurs dans nos montagnes. Ce marchand est-il fiable, que vend-t-il ?
- A vrai dire, je ne les connais que depuis quelques jours mais ils n’ont rien dit ou fait d’hostile à mon encontre. Ils s’en vont à la forteresse vendre des grains.
- Qu’avons-nous à faire de leur farine ? Nous avons déjà celle des gens du Wissenland qui n’est déjà pas fameuse, il faut le dire. Fit-il en ouvrant une lourde porte.
Garil jugea qu’il devait s’agir du bureau du vieux nain. Comme on pouvait s’y attendre, la pièce était simple, meublée d’un bureau et d’étagères remplies de registres divers. Le vieux nain ouvrir un tiroir en tira une pile de documents. Il fouilla encore avant de trouver un parchemin passablement abîmé. Sans lever les yeux, il continua à lui parler :
- Tu veux devenir mineur, c’est ça ? Il me semble que nos gens de Nuln s’occupent de travailler le minerai, pas de l’extraire.
- Je ne suis pas originaire de là-bas. Mon père était un mineur de Karak Norn.
- Quel clan ? Répondit l’autre.
-
Le clan de mineurs Dokril. Mais je ne sais pas grand-chose deux. Vous les connaissez ? Fit le jeune nain qui voyait la conversation prendre un tour intéressant.
Garil Jottunsfind,
Apprenti mineur

Profil : For 9 | End 10 | Hab 7 | Cha 8 | Int 8 | Ini 6 | Att 10 | Par 9 | Tir 8 | NA 1 | PV 70/70

Avatar du membre
Garil
PJ
Messages : 9
Profil : FOR 9 / END 10 / HAB 7 / CHAR 8 / INT 8 / INI 6 / ATT 10 / PAR 9/ TIR 8/ NA 1/ PV 70 (bonus inclus)
Localisation : Nuln, Wissenland

Re: [Garil Jottunsfind] Sur la route

Message par Garil »

Le vieux tenancier réfléchit un instant : Oui, cela me dit quelque chose. C’est un très vieux clan, ça… Beaucoup de leurs gens sont partis vers les montagnes du bord du monde. Je crois me souvenir avoir rencontré un gars de ce clan l’an passé. Il s’appelait… Or… Orzhad. Oui, c’est cela. Je m’en souviens car il m’a payé avec du bel or avant de reprendre sa route. Il m’a dit que l’on pouvait encore trouver quelques membres à Karak Norn.
- Vous n’en savez pas plus ?
- J’ai beau avoir la barbe longue, je ne peux pas me souvenir de tous les clans des montagnes grises. Estime toi heureux que je m’en souvienne. Bien, allons-y sinon les Umgis vont vraiment se douter de quelque chose. »

De retour dans la grande salle, Bardin posa la carte sur la table : «
Votre compagnon m’a dit que vous comptiez passer par Khazid Grimaz pour atteindre Karak. Laissez moi vous prévenir tout de suite qu’il y a une tribu de ces maudits peaux-vertes qui vous causera des ennuis sur cette route là. Le mieux, c’est de passer la nuit dans le village. Il faut naturellement faire attention aux torrents montagneux : nous sommes encore au printemps et … »

Au fur et à mesure que Bardin ajoutait des détails, Garil essayait de les retenir aussi bien que possible. Il était assez heureux d’avoir pu obtenir des informations sur son clan et avait hâte de les retrouver. Une fois l’exposé fini et n’ayant plus de raisons de rester dans ce village, les membres de la caravane sortirent de l’auberge. En sortant, le vieux nain l’attrapa par la manche : «
Ne laisse pas ces Umgis faire n’importe dans nos demeures. Ils sont sous ta responsabilité.
- J’y veillerais. Répondit-il avec un signe de tête. »

Quoiqu’un peu agacé par ce geste, Garil prit sa mission au sérieux. Il espérait seulement que les Umgis ne lui attirent pas d’ennuis. Il sorti prestement de l’enceinte de l’auberge et de sa cour pour rejoindre les chariots. La manœuvre pour les sortir du village fut tout aussi fastidieuse que l’entrée et Garil préféra utiliser ses jambes.

Le voyage reprit son cours lent et paisible à travers les plaines agricoles. Matthias fut satisfait de pouvoir distinguer les murs de Pfeildorf dans la lumière du soleil couchant. Il s’autorisa même un sourire, ce qui étonna Garil. Mila perçut ce trouble, ce qui la fit rire : «
Oui, c’est étonnant la première fois. Mais il n’est pas aussi grincheux qu’il ne le laisse paraître.
- Il ne m’a donné l’impression d’être un exemple d’affabilité.
- Ce n’est pas un mauvais homme, vous pouvez me croire monsieur Garil.
- Veuillez m’excusez par avance de mon indiscrétion mais comme cela se fait-il qu’il ne décroche jamais aucun mot ?
- Sa langue.
- Pardon ?
- Il n’a pas de langue. Enfin plutôt, il n’a plus de langue. Mon père a été soldat autrefois : un jour, son unité est tombée dans une embuscade de peaux-vertes. Un gobelin lui a bondit dessus en sautant d’un arbre. En essayant de l’égorger, il lui a fait une profonde entaille à la langue.
- Je comprends mieux.
Léonard s’approcha d’eux :
Mila, je pense que tu as mieux à faire que d’importuner notre maître-interprète. Va voir si tu peux te rendre utile en cuisine.
- Oui monseigneur, fit-elle avec une révérence ironique. A plus tard, monsieur Garil.

Léonard se tourna vers le jeune nain : [color=#FF8000]j’espère qu’elle ne vous a pas trop importuné ?
- Point du tout.
- Temps mieux. Si ça ne tenait qu’à moi, cette jeune impertinente aurait été placée chez les Shaléens.
Garil ne préféra pas relever : Donc nous sommes près Pfeirdorf ?
- Tout à fait. Il ne nous reste que quelques jours avant d’atteindre les montagnes. Vous ai-je donner votre paye du jour ? »

Cette question plut à Garil : En quelques quelques jours de voyage, il avait déjà reçu 105 sous pour divers menus travaux et son intercession auprès du vieux tenancier. Il espérait avoir assez pour acheter toutes ses pièces d’équipement à Karak Norn. Bien qu’il ne connaissait que peu de choses du métier, le jeune nain se doutait que sa pioche et son casque ne lui suffiraient pas.
La caravane avait pris ses quarties sur la rive est de la rivière Söll, en face de la cité. Les chevaux paissaient dans le champ, tandis que beaucoup cherchaient du bois pour le feu du soir. Au loin, s’étendait l’ancienne capitale du Solland et les hauts toits du vieux quartier d’Aderhorst :
«
Chaque fois que je vous trouve, vous semblez scruter l’horizon, Señor Garil. Vous savez que c’est une attitude typique des voyageurs en mal de pays. Fit une voix familière dans son dos.
Garil se tourna pour voir Emilio s’approcher :
D’une certaine manière, je ne serais chez moi que parmi ceux de mon peuple.
- Vous me rendriez presque mélancolique. Pour nous remonter le moral, laissez moi vous proposer un peu de vin gracieusement offert par notre cuisinier.

- Volontiers. »

Garil prit la coupe et l’estalien s’assit à côté de lui. Pendant quelques instants, ils observèrent en silence les murs de la cité :
«
Suite à notre conversation de l’autre jour, je me demandais justement si vous aviez d’autres anecdotes concernant mon peuple.
- Oui, bien sûr. Je puis vous raconter mon périple dans les frontalières. J’étais alors un tout jeune homme : j’avais réussi à me faire mercenaire dans une compagnie aujourd’hui dissolue. Dans un premier temps, nous avons loué nos services dans l’empire. Petit à petit, notre renommée a dépassé ses frontières : un drôle d’homme s’est un jour présenté comme l’émissaire d’un seigneur d’une principauté par delà le col. Il a promit de grassement nous payer si nous acceptions. Mon capitaire, qui avait les dents longues, s’est engagé à faire le voyage. Notre voyage qui avait pourtant bien commencé a prit une tournure catastrophique : le capitaine est mort dans une attaque d’orcs alors que n’avions franchi le col que depuis deux jours.
L’estalien fit une courte pause avant de reprendre : Alors que nous nous battions avec l’énergie du désespoir, un groupe de guerriers des vôtres est venu nous prêter main-forte. Ils n’étaient pas nombreux mais se battaient comme de beaux diables, distribuant la mort à coup de hache. J’étais en difficulté face à une grosse brute de presque deux fois ma taille. Je serais surement mort si le guerrier solitaire à crête qui les accompagnait ne lui avait tranché la tête. J’étais tellement impressionné que je n’ai pas pu le remercier après la bataille.
- Il ne vous aurait surement pas répondu. Ces guerriers ne sont pas bavards et votre sauvetage n’était qu’un bénéfice collatéral de son action. Ceux-ci ne recherchent que le combat, à travers lui, une mort honorable. Expliqua le nain d’un ton compassé. »

Le mercenaire lui posa quelques questions à propos des Tueurs mais Garil n’était pas très à l’aise avec ses questions là : il n’avait que très rarement rencontré des guerriers à crète à Nuln et il s’agissait d’un sujet sensible parmi ceux de sa race. Pour changer de sujet, le jeune nain demanda la suite des aventuriers de son compatriote et fut soulagé que l’autre accède à ses requêtes. Il s’intéressa particulièrement aux descriptions des armures des sauveurs nains :
-
Leur chef portait un casque avec des cornes aussi grandes celles que les taureaux de mon village et sa hache était faite d’un métal dont je n’avais jamais entendu parlé auparavant. Il était semblable à du fer mais paraissait bien plus solide.
- Peut-être du gromril. Déclara Garil avec fierté. Vous n’étiez pas loin du pic éternel où sont probablement fabriquées les meilleures armures du monde. »
Alors qu’il finissait sa phrase, Matthias leur fit un signe de la main de l’autre bout du camp :
-
Je dois malheureusement vous quitter, mon tour de garde commence. Nous avons beau dans un territoire défriché, il peut toujours y avoir quelques malandrins.
- Vous allez chasser le monstre, c’est ça ?
- Qui vous a parlé de ça ?
- Euh… Je l’ai entendu dire par hasard par les hommes du convoi.
- Nous avons eu en effet quelques problèmes… Deux hommes retrouvés morts de manière inexplicable lors de notre route vers le Wissenland. Certains y ont vu un mauvais présage. Je pense simplement qu’il ne faut pas s’éloigner d’un camp le soir, même en terrain connu.
- Si vous le dites. »

Emilio prit congé et s’éloigna quelques peu refroidi par la fin de la conversation. Garil le vit dire quelque chose à Matthias en regardant dans sa direction. Le jeune nain avait du mal à comprendre pourquoi les hommes de la caravane faisaient autant de secrets autour de cette histoire de monstre. Etant de nouveau seul, il allat rejoindre les autres membres du convoi auprès du feu, sans oublier les hommes en armes qui rodaient autour.
Ce soir-là, Garil partit se coucher de bonne humeur : avant de se glisser, il fit une prière silencieuse à Grungni et aux ancêtres pour qu’il ne lui arrive rien pendant le voyage.
Garil Jottunsfind,
Apprenti mineur

Profil : For 9 | End 10 | Hab 7 | Cha 8 | Int 8 | Ini 6 | Att 10 | Par 9 | Tir 8 | NA 1 | PV 70/70

Avatar du membre
Garil
PJ
Messages : 9
Profil : FOR 9 / END 10 / HAB 7 / CHAR 8 / INT 8 / INI 6 / ATT 10 / PAR 9/ TIR 8/ NA 1/ PV 70 (bonus inclus)
Localisation : Nuln, Wissenland

Re: [Garil Jottunsfind] Sur la route

Message par Garil »

« Aux armes, le monstre est sur nous ! »
Se relevant d’un bond, Garil se cogna la tête contre le plancher du chariot sous lequel il s’était installé. Ses yeux embrumés distinguèrent d’abord des lumières étouffées dans la noirceur de la vie. Les serviteurs encore éveillés s’étaient regroupés pour faire face. Prenant conscience de la situation, Garil se saisit de sa pioche, seule arme à porter de main tout en massant son crâne. Il avança à quatre pattes sans même prendre le temps de s’habiller. Une fois sur ses deux jambes, il couru vers les torches. Il ne s’aperçut trop tard la présence du projectile qui fonçait à tout vitesse sur lui. Au même moment, un coup de hanche le poussa sans le déstabiliser et il entendit le grognement sourd de Matthias. Toujours debout, il serra fermement sa pioche dans ses mains, constatant rapidement la plaie du chef de la caravane.
Un autre des étranges projectiles de la créature vint se ficher dans la jambe du cuisinier qui tint bon. Garil se trouvait face à un mur d’ombre. Il crut percevoir quelques ricanements sournois. Les secondes paraissaient des heures. Les hommes serrèrent leurs armes. Chacun observait. L’attente était interminable. Le monstre ne se montrait toujours pas. Les respirations rauques et l’odeur de la sueur emplissaient la nuit. Garil renifla, peut-être pour la dernière fois.
Lacérant le voile nocturne, une ombre se jeta toutes griffes dehors sur Emilio qui se tenait à deux pas de Garil. Une lame noire et poisseuse lui taillada l’épaule. Le mercenaire serra les dents et riposta aussi sec d’un grand coup de rapière. Partie de la gorge, l’arme fendit le torse nerveux de la créature. Projetée en arrière, la chose émit un couinement inhumain. Dos à eux, le cuisinier enclencha son arme avec célérité : une ombre venait de passer à quelques pas. La créature n’était donc pas seule.
A peine le carreau était-il parti qu’une seconde chose, semblable à la première, bondit sur lui. Malgré sa corpulence, l’homme fut assez vif pour bloquer une lame meurtrière avec le dos de son arbalète. Garil vit le projectile planté dans l’épaule de la bête, ce qui l’avait probablement rendue moins vive dans ses mouvements. Cette distraction d’un instant ne lui permit pas de voir tout de suite l’ennemi qui se présentait à sa portée. Le jeune nain se vautra lamentablement en essayant de le toucher à bout de bras avec sa pioche. Il essaya de se relever aussi rapidement que possible, sans voir ce qu’il se passait autour de lui. Les lames s’entrechoquaient et un coup sembla porter juste puisque que le premier assaillant s’effondra à ses pieds. Du sang noir vint éclabousser le visage du jeune nain et il put enfin voir le visage de la bête : nez à nez avec un immonde museau, Garil fixa les petits yeux cruels de la chose : Une espèce de gros rat dégoutant.
Pris de dégoût, le mineur se redressa très vite : une autre de ces horreurs enjambait déjà le corps de son acolyte. Le bras maigre de la vermine brandit une courte dague. Le pic de sa pioche vint prestement à la rencontre de la lame. Le gros rat, étonné par la défense, recula pour retrouver ses appuis. Profitant de cette faiblesse, le mineur bondit vers l’avant pour porter un coup ravageur. Mais avec une habileté sureprenante, la bête se mit hors d’atteinte. De sa gueule sinistre sortit un ricanement provoquant. Ignorant tout du reste du monde, Garil continua de combattre pied à pied avec le rat. Poussé dans ses retranchements, il déployait une force que lui-même ne soupçonnait pas. Martelant comme un damné, le jeune nain enfonçait peu à peu la créature, pas après pas. Ne trouvant pas d’issus entre le pic et le sol, le monstre laissa échapper un couinement : le crâne fragile explosa sous l’impact puissant de l’outil.
Reprenant ses esprits et essuyant son visage dégoulinant, Garil balaya la scène du regard. Pris d’un mal étrange, le cuisinier s’était effondré au milieu de la mêlée, la sueur de son visage mêlée à du sang tandis qu’Emilio achevait proprement son adversaire en lui transperçant sa gorge. Le seul survivant des assaillants s’avançait dangereusement dans le dos de Matthias. Gonflant ses poumons, le mineur bondit dans un rugissement : les ancêtres permirent au pic de frapper juste. Fauché sur place, la créature s’écrasa à quelques distances. Le chef des marchands se retourna, étonné de trouver le jeune nain haletant et son outil trempé de sang noir. Emilio fut le premier à sortir de la torpeur suivant le combat : « Tout le monde va bien ? Éructa t-il entre deux respirations bruyantes.
-
M’sieur Tilmann qu’est touché. Y boug’ plus ! Glapit l’Araignée en se rendant compte du carnage. »
En effet, le gros cuisinier s’était complétement affaissé sous le coup de la douleur, son visage baignant dans le sang frais. Une main toucha l’épaule de Garil et le fit sursauter. Matthias grogna en le regardant fixement dans les yeux. Le jeune nain comprit que quelque chose n’allait pas : tout le monde n’était pas là.
Il fut le premier à s’agiter pour chercher Léonard et Mila. Personne ne les avait vu pendant le combat et ils n’étaient pas parmi les plus combattifs du groupe. Fouillant minutieusement ce que les torches lui permettaient de voir, Garil appela plusieurs fois les disparus, repris par les autres survivants.
Un coup de feu fit voler en éclats le silence à peine installé. Courants comme des dératés, les hommes se précipitèrent vers son origine. Il y trouvèrent la jeune aide de camp plaquée contre un arbre, un pistolet encore fumant pointé vers une forme sombre et recroquevillé. Le premier réflexe de Matthias fut de lui arracher le vieux pétoire des mains avant de la prendre dans ses bras :
«
J’ai… J’ai pris ta vieille arme, papa. Parvint-elle à articuler. »
Garil s’approcha de la bête et tritura la chair brûlée du bout de sa pioche :
Il est bien mort. La balle a traversé la gorge. »
Les hommes rentrèrent au camp, las de cette affrontement mais toujours sur le qui-vive. C’est au moment où ils brulaient les corps que Léonard choisit de réapparaître. Sorti de la pénombre, armes et regards se tournèrent vers lui : «
Tout doux, tout doux ! Ce n’est que moi ! J’ai couru mettre nos biens à l’abri au premier cri.
L’estalien fut le seul à se montrer accueillant parmi les visages défaits : Content de vous revoir en vie, Señor.
- Tout le monde va bien ?
Fit-il avant de se raviser en voyant le corps du cuisinier. »
Garil Jottunsfind,
Apprenti mineur

Profil : For 9 | End 10 | Hab 7 | Cha 8 | Int 8 | Ini 6 | Att 10 | Par 9 | Tir 8 | NA 1 | PV 70/70

Avatar du membre
Garil
PJ
Messages : 9
Profil : FOR 9 / END 10 / HAB 7 / CHAR 8 / INT 8 / INI 6 / ATT 10 / PAR 9/ TIR 8/ NA 1/ PV 70 (bonus inclus)
Localisation : Nuln, Wissenland

Re: [Garil Jottunsfind] Sur la route

Message par Garil »

Personne ne dormit de la nuit à l’exception de Mila qui récupérait de son expérience traumatisante. Les hommes entreprirent de creuser un trou au pied d’un arbre pour enterrer le corps du cuisinier Tilmann. Il était impossible de transporter le massif Recklandais jusqu’à sa terre natale mais Léonard promit de venir quérir le corps lorsqu’il redescendraient de la montagne. Léonard prononça un discours funèbre des plus pompeux de l’avis de Garil. Le jeune nain ne dit rien car il connaissait l’homme depuis quelques jours à peine mais l’expérience de sa mort violente et du combat l’avait durablement marqué. Il ne mangea que très peu avant de partir.
Alors qu’il était assis auprès du feu, l’éclat d’une voix rebondit entre les chariots. Léonard invictivait violemment son frère qui répondait par des gestes saccadés des mains :
«
C’est insencé de vouloir continuer après toutes ces morts ! Nous n’aurons bientôt plus assez de nos gens pour conduire toutes les charettes ! »
Garil, quant à lui, trouvait sans aucune logique la présence d’hommes-rats à leur trousse : en fouillant dans sa mémoire, il se souvenait à présent de récits de violents affrontements entre son peuple et cette vermine. Il savaient que ces créatures appréciaient les recoins sombres des villes humaines. Les attaques auraient très bien pu venir d’un des égouts de Pfeildorf mais le Dawi avait l’intime conviction que ceux-ci suivaient la caravane depuis plus longtemps. Il était facile d’établir le lien entre la présence d’un « monstre », fruit de l’esprit étriqué des Umgis et les actions perfides des hommes-rats qui ne s’étaient pas laissé voir jusqu’au moment de l’attaque. Que cherchaient-ils donc pour attaque un groupe de simples marchands ?
Pendant qu’il réfléchissait, Léonard avait renoncé à convaincre le chef d’expédition et était parti en donnant un coup de pied rageur dans la poignets l’un des poignards utilisés par les assassins. L’ayant remarquée, Garil la ramassa : ayant juger de son apparence hideuse et grossière, même en comparaison de des armes médiocres de humains, le jeune nain étudia plus attentivement la lame. C’est tout juste si le mineur réussit à percevoir une fine couche d’une matière sechée qui enduisait celle-ci : Garil savait que ces créatures utilisaient régulièrement toutes sortes de poisons. C’était probablement ce qui avait terrassé le cuisinier, même s’il ne pouvait pas le conclure avec certitude. Un autre détail attira aussi son attention : un curieux symbole était grossièrement gravé sur le manche : un triangle dont les côtés étaient prolongés en poignards assérés. Le jeune nain fut bien incapable de dire à quoi cela correspondait. Il décida de garder l’objet dans l’espoir de trouver quelqu’un qui puisse le renseigner.
Le convoi repartit très tôt le matin : comme la menace était de nature étrange et inexpliquée, Matthias préféra éviter d’attirer l’attention des autorités ou même pire, les bonnes attentions d’un inquisiteur. Après tout, les voyageurs n’avaient rien à se repprocher.
La fatigue de la nuit se fit ressentir sur le voyage. Ce jour là, les hommes ne poussèrent pas la route plus loin que Durbheim. Ils arrivèrent alors que le soleil était haut dans le ciel. La journée était loin d’être achevée mais personne n’avait le courage d’aller plus en amont de la Söll. Le voyage était grandement facilité par le fait qu’il leur suffisait de suivre le fil de l’eau jusqu’à Karak Grimaz. L’après-midi fut dédié à la vérification de la cargaison et au tri des affaires du défunt. L’arbalète et la plupart de ses effets personnels furent conservés pour être donnés au fils du cuisinier, un jeune garçon de Weissbruck désormais orphelin. Comme il n’avait rien de mieux à faire, Garil fit le tour du village de Durbheim, bourgade tout à fait banale de l’empire. Avant de partir, Garil se mit en devoir de remercier Matthias de lui avoir sauvé la vie lors de l’embuscade nocturne. Le vétéran se contenta d’émettre un grognement de satisfaction. Au moment où le jeune nain s’apprêtait à partir vers le village, le visage de Matthias sembla s’illuminer d’une idée.
A force de gestes, le géant avait poussé Mila a accompagner le nain dans sa visite du village, espérant que cela lui changerait l’idée. Encore sous le choc, la jeune fille parlait peu malgré les tentatives de Garil de la dérider.
Ils finirent la visite improvisée en passant devant les moulins qui tiraient leur force de la Söll pour travailler le grain local. En discutant avec l’un des meuniers, le jeune nain apprit que la récolte n’avait pas été bonne cette année dans la région. Cela arrangeait décidément bien les affaires de Matthias et Léonard. Alors qu’ils souhaitaient continuer leur route, le meunier leur fit une proposition : « Ma chienne a eu toute une ribambelle de petits chiots. Il m’en reste un tout petit si vous voulez.
-
Je regrette mais nous n’avons pas d’argent pour ça.
- Je vous le donne, j’vous dis ! Insista le vieux.
- C’est très gentil mais vraiment… »
A peine avait-il commencé sa phrase qu’il se retrouva avec une petite boule de poils rousse dans les mains : la petite bête le regarda avec deux grands yeux mal réveillés : «
L’un est peu petit parce que c’est le dernier de la portée mais il grandira vite. Je suis sûr que cela fera plaisir à la demoiselle de s’en occuper. »
Garil n’avait que faire de ce petit chien : il ne s’était jamais occupé d’une bête et se demandait à quoi pouvait bien lui servir un chien au fond d’une mine. Le jeune nain changea toutefois d’avis en voyant l’expression de Mila quand elle prit le chiot dans ses mains. L’expression morne de son visage s’était un peu effacée à la vue de l’animal :
«
Je vous le prends à condition que vous me donniez de quoi le nourrir pour quelques jours au moins !
- Si fait, pourvu que vous m’en débarrassiez. »
Garil repartit vers le camp avec un chiot en bas âge et un grand pot à lait. Le jeune nain se dit qu’il serait toujours temps de laisser le chien aux voyageurs une fois qu’il serait à Karak Norn. Cela lui fit tout drôle de sentir la petite bête gigoter tandis qu’il lui donnait à têter. Il se sentait quelques peu ridicule mais personne ne fit de remarque à ce sujet. Il se débarrassa ensuite du chiot en le donnant à Mila. Ce n’était pas à lui qu’il avait été donné après tout.
Tout comme la journée, la soirée fut morne et lente : Garil préféra aller se coucher de bonne heure. Il remercia les ancêtres de lui avoir donné force et vigueur lors du combat de la veille et s’endormit aussi sec.
Garil Jottunsfind,
Apprenti mineur

Profil : For 9 | End 10 | Hab 7 | Cha 8 | Int 8 | Ini 6 | Att 10 | Par 9 | Tir 8 | NA 1 | PV 70/70

Avatar du membre
Garil
PJ
Messages : 9
Profil : FOR 9 / END 10 / HAB 7 / CHAR 8 / INT 8 / INI 6 / ATT 10 / PAR 9/ TIR 8/ NA 1/ PV 70 (bonus inclus)
Localisation : Nuln, Wissenland

Re: [Garil Jottunsfind] Sur la route

Message par Garil »

Une bonne nuit de sommeil permit de remettre le groupe d’aplomb. Garil contemplait les montagnes grises en engloutissant une tranche de lard baignant dans du bouillon. Le temps dégagé permettait de distinguer plus clairement les pics que les jours précédents. Il avait grand hâte de se retrouver dans les domaines de son peuple. Il sentit quelque chose d’humide et de râpeux contre sa jambe et vit les deux grands yeux tristes du chiot en baissant la tête :
«
Pas question que je te donne ma tranche de lard ! Et puis, je ne suis pas ta mère d’abord. »
La petit bête lui lécha à nouveau la jambe. Tout en continuant de râler, le mineur l’attrapa par le col et se mit en devoir de lui donner un peu de lait. Il sentait comme le chiot était maigre et fragile dans sa main : cela n’avait rien à voir avec les gros chiens des rangers dawi qui faisaient parfois une halte à Nuln. Dans le même temps, chacun avait finit de plier ses affaires et le voyage put reprendre son court lent et sans surprise. La prochaine étape des voyageurs était le bourg de Hinkend, dernière étape avant les montagnes grise et Karak Grimaz.
Tout comme Durbheim, Hinkend était une bourgade plutôt terne et commune : les voyageurs l’atteignirent alors que le soleil était à son zenith. Matthias décida d’une halte pour racheter quelques provisions en vue du voyage dans les montagnes. La progression serait surement plus difficile, une fois les premiers contreforts franchis. Cela n’allait surement pas tarder car le terrain se faisait de plus en plus vallonné.
La route reprit son cours : les chevaux peinaient dans les montées et les routes se faisaient de plus en plus incertaines. Le convoi empruntaient les étroits chemins de terre qui reliaient les hameaux mais il n’y avait pas de route à proprement parler. La seule certitude du groupe résidaient dans les dires du tavernier Bardin qui leur avait signalé une route reliant Khazid Grimaz et Wurmgrube, un bourg au sud de leur position actuelle. Il faudrait néanmoins trouver un moyen de passer le cours d’eau plus en amont. A quelques temps seulement de Hinkend, un évenement à la fois banal et fort affligeant se produisit. Une des roues du dernier chariot se brisa, malmenée par le chemin. Quelques sacs de grains tombèrent sur la chaussée. Comme le groupe ne comptait aucun artisan, il fallut envoyer quérir un forgeron à Hinkend. Léonard en profita pour évoquer à nouveau l’idée de rebrousser chemin :
«
Je sais que nous touchons presque au but mais les difficultés s’accumulent. Nous pourrons toujours vendre nos grains à Nuln. Le chef de la caravane lui répondit par des gestes à la signification complexe que Garil ne put saisir : Je sais que nous avons promis à notre cher frère. Mais je pense qu’il serait tout aussi satisfait de nous revoir en vie. »
Cette dernière réplique eut le don d’énerver Matthias. Ses gestes devinrent de plus en plus frénétiques. Léonard renonça une nouvelle fois devant l’entêtement de son frère à poursuivre leur route. Après quelques temps, le serviteur revint avec un forgeron et son apprenti. La réparation dura encore un certain temps et ce contretemps leur couta encore quelques pistoles. Lorsque la route repris, l’humeur général ne s’était guère améliorée. Des discussions qu’avaient pu saisir Garil, quelques uns étaient également d’avis de rentrer au pays, bien que personne n’osa le déclarer devant le chef du convoi. Le reste des serviteurs souhaitaient continuer mais par dépit, pensant que les efforts et les sacrifices étaient déjà trop importants pour faire machine arrière.
En suivant toujours suivant le cours d’eau, désormais beaucoup rétréci, le convoi commença à gagner de l’altitude. Après quelques efforts, le groupe trouva enfin un passage large et peu profond que les chariots pouvaient franchir. La traversée ne se fit pas sans peine mais tous arrivèrent à bon port. Devant eux, une antique route menait jusqu’à Karak Grimaz.
Il faisait déjà sombre en cette heure et les chevaux étaient fatigués du long chemin déjà parcouru. Pour établir un camp, les voyageurs s’éloignèrent un peu de la route. Ils trouvèrent un abri contre le vent derrière une butte. S’il n’en avait été que de l’avis de Garil, ils auraient poursuivi jusqu’à Kazid Grimaz mais le jeune nain en lui-même avait un peu de mal à évaluer la distance qu’ils leur restait à parcourir jusqu’à la colonie. Il fut de meilleure humeur lorsqu’il reçu son salaire journalier. Un peu plus tard dans la soirée, ils furent rejoint par Emilio. Celui-ci avait été envoyé en reconnaissance sur la route car le tavernier leur avait expressément mentionné la présence d’orcs et de gobelins aux alentours de Khazid Grimaz. L’estalien n’avait rien repéré de suspect mais il devrait continuer sa mission les jours suivants.
Sans l’expérience du cuisinier, les repas paraissaient plus fades. Pour ne rien arranger, le temps s’était couvert pendant le dîner et la pluie ne tarda pas à tomber. Les voyageurs s’abritèrent tant bien que mal sous les bâches de chariots. Plusieurs éclairs déchirèrent le ciel, ce qui fit frissonnaient la plupart des serviteurs. Garil regretta de ne pas avoir dormi à Hinkend et eu le sommeil troublé par les bourrasques.

Les conditions ne furent pas meilleures le jour suivant : La pluie trempait la toile et les marchands s’inquiétaient du fait que le grain puisse prendre l’humidité. Au fur et à mesure qu’ils montaient, le paysage se métamorphosait petit à petit : les arbres se firent plus rares et les conifères commencèrent à remplacer les feuillus. La végétation était rase, ce qui permettait de bien distinguer les pentes des hauts-pics qui se dressaient maintenant face à eux. Garil prit plaisir à humer l’air frais des montagnes grises. Celui-ci lui paraissait neuf et prometteur. Le chiot, fourré dans une des poches de son sacs jappa en sentant lui aussi le vent de la montagne. Le jeune nain sourit : «
Tu as raison : à coup sûr, il s'agit l’air le plus sain du monde ! »

(La suite de l'aventure sur les Routes des Montagnes)
Garil Jottunsfind,
Apprenti mineur

Profil : For 9 | End 10 | Hab 7 | Cha 8 | Int 8 | Ini 6 | Att 10 | Par 9 | Tir 8 | NA 1 | PV 70/70

Répondre

Retourner vers « Wissenland »