Le chef rebelle prit en compte sa remarque et prévient ses troupes de ce qu’ils risquaient d’affronter : des morts relevés, revenus de l’au-delà. Les réactions à cette annonce furent légèrement différentes en fonction des groupes qui les accueillirent. La trentaine de guerriers qui avaient fait partie de la résistance au Comte Karol Hohenbach et étaient déjà au courant du rituel qui se préparaient hochèrent la tête. Ils étaient prêts depuis longtemps à affronter ce risque, ce n’était pas une surprise pour eux.
En revanche, pour les deux cents mercenaires et ex-soldats des Hohenbach, ainsi que pour les prisonniers libérés qui les avaient rejoints, la donne était différente. La quasi-totalité d’entre eux n’avait jamais affronté de mort-vivant et n’y était absolument pas préparée. Si aucun ne s’enfuit, sans doute par peur des représailles, une certaine appréhension voire une peur était présente chez certains, que ne suffit pas à dissiper les affirmations de Tarnos qui assurait que les zombies et autres squelettes n’étaient en fait que de piètres combattants qui jouaient surtout sur la terreur de leurs ennemis pour le vaincre.
En l’occurrence, ils n’auraient même pas l’avantage du nombre, car le nombre de cadavres rapportés à l’intérieur ne devait pas excéder les 300, et qu’en tout les hommes vivants étaient au nombre de 250 environ.
Le dernier groupe était composé de la bonne dizaine de soldats hochlanders rescapés dont le sergent et le percepteur d’impôts, Zacharias Fulsang étaient probablement exactement dans la même situation que Nathalie Jeansigner et Getrud Teizer : prisonniers de la Comtesse Grise, et futures victimes de son rituel nécromantique. Ceux-là avaient une raison personnelle de rechercher leurs supérieurs pour les sauver et réussir leur mission, et ils avaient l’expérience de professionnels. Mais ils n’en menaient pas large pour autant, car la perspective de se mesurer à des cadavres humains n’était en rien réjouissante. Le groupe semblait quand même plus fiable que les autres, aussi expérimenté et entraîné que les mercenaires, aussi loyaux que les rebelles, et plus disciplinés que les hommes des deux camps.
Tarnos était un meneur d’hommes depuis longtemps. Il voyait que certains, et notamment les mercenaires qui composaient le gros de leur troupe, soit environ 200 individus, avaient un moral vacillant qui risquait de flancher si l’affrontement tournait mal. La plupart n’étaient là que forcés. Pour redonner confiance d’emblée à ses hommes, le chef imagina de leur montrer d’emblée la faiblesse de ses ennemis. C’est pourquoi il ordonna aux tireurs de former deux lignes serrées devant les portes et de se tenir prêts à faire feu à son ordre lorsqu’elles s’ouvriraient. Ainsi, il leur prouverait que les zombies et autres squelettes étaient vincibles, aussi vulnérables que n’importe quel humain voire même plus.
Le vieux chef expliqua également à ses hommes l’objectif de leur action dans un briefing rapide. Là encore, il reprenait les conseils du Loup Blanc. Il fallait coûte que coûte s’enfoncer parmi les morts et ouvrir un passage jusqu’au couloir à droite des trônes, au fond de la pièce. Déblayer toute la salle prendrait trop de temps, il faudrait que la majorité réussisse à faire une percée puis à occuper l’armée des morts-vivants assez longtemps pour qu’un groupuscule s’infiltre plus avant et règle son compte à la Comtesse Grise. La rapidité serait un point clef de la réussite de l’opération.
Le groupuscule désigné ne devait pas être trop nombreux, afin que ceux qui restaient en arrière dans la salle des trônes pour combattre le gros des morts-vivants ne soient pas submergés et massacrés. Il fallait désigner une petite troupe d’élite, ce qu’il s’empressa de faire. Elle serait composée des soldats réguliers hochlanders restants, de Sannri, du capitaine Nida, de Tarnos Aldrech et de son fils Huldîn, de Geralt en tant que spécialiste, et bien sûr de Calixyne dont la magie serait précieuse.
Il n’eut pas le temps d’aller plus loin dans ses instructions, car déjà, avec un petit sourire satisfait et un œil pétillant, la magicienne de la vie s’écartait de la porte à double battant qui s’ouvrit, dévoilant le contenu de la grande salle des trônes.
Celle-ci n’avait pas changé depuis la dernière fois que Geralt y était passé, à ceci-près qu’elle était maintenant remplie de régiments entiers de zombies et de squelettes. Certains avaient même des bannières et des tambours. La nuée de morts-vivants (il devait bien y en avoir 300 en tout) était condensée dans cet espace confiné, en remplissant presque tout l’espace, les trônes seuls dominant cette masse, à l’autre bout de la pièce. S’y tenait assis sur l’un deux, tel un roi déchu, le Comte Karol Hohenbach, un bâton à la main. Comme l’expert l’avait prédit, il faudrait franchir cet obstacle pour parvenir jusqu’à la porte au fond à droite.
Bien qu’ils aient été prévenus, les exclamations de terreur et de stupeur fusèrent dans le camp des vivants à cette vue d’horreur pure. Profitant de son petit effet, le Comte Karol se leva de son trône au loin et cria d’une voix assez forte pour que tous l’entendent :
Immédiatement, une salve nourrie de coups de feu, de sifflements de flèches et de claquements d’arbalètes retentit et décima les premiers rangs des zombies et squelette, en fauchant une bonne vingtaine au moins. Puis, le second rang s’avança devant le premier qui s’était mis à genoux, et délivra une seconde salve non moins efficace.
A cette vue une tous semblèrent quelque peu rassurés : les morts-vivants n’étaient pas invincibles, comme on le leur avait dit, et venait de perdre une partie importante de leur effectif en l’espace de quelques secondes. Toutefois, en réponse, les morts se mirent à avancer vers les vivants qui leur faisaient face. Abattre ces aberrations à distance était une chose, mais les combattre au corps-à-corps en était une autre qui demandait beaucoup plus de courage. Tarnos le voyait, et savait que s’il ne réagissait pas très vite, une partie des anciens hommes du Comte risquaient de le rejoindre ou de tourner les talons et s’enfuir. Il fallait donner l’exemple, c’est pourquoi il tira son épée, la pointa en direction des zombies et exhorta ses hommes, son groupe de fidèles, à le suivre pour se jeter dans la mêlée les premiers.
L’ordre de charge était donné, et les humains foncèrent, le groupuscule désigné non loin de la première ligne. Au cœur du combat, ils n’avaient pas une bonne vision globale de ce qu’il se passait, et ne pouvait pas voir l’évolution générale du combat, ni si le gros des troupes suivaient. Mais de toute manière, peu leur important. L’objectif n’était pas de gagner ce combat ni même d’y survivre. Seul comptait la destruction de Sophie Hohenbach, ou au moins l’empêchement de son rituel. S’ils devaient sacrifier leurs vies pour cela, la plupart d’entre eux : Sannri, Calixyne, Tarnos et Huldîn au moins, ainsi peut-être que Geralt, y étaient prêts.
Pour cela, il fallait d’abord réussir une percée. Les soldats hochlanders, les rebelles et le groupe d’élite était donc pour cela à la pointe de l’attaque. Ils chargeaient violement, tâchant de se tailler un chemin à coups d’épées, de hallebardes, de haches et de lances dans la masse pour arriver jusqu’à la porte coûte que coûte, quitte à laisser beaucoup de morts-vivants derrière eux et de prendre le risque d’être isolés et submergés si le reste des troupes ne suivait pas pour les couvrir.
La mêlée fut rude pour le petit groupe assailli de toutes parts. Même avec les rebelles qui leur ouvraient la route et le talent individuel de chacun, la percée impliquait nécessairement qu’ils prennent des risques afin de gagner en vitesse.Vous tentez une percée pour arriver à la porte avant d'avoir nettoyé toute la salle (le gros de vos forces étant censé se battre pour couvrir votre avancée, mais comme vous êtes dans l'action il vous est impossible de les commander ni de voir s'ils respectent le plan prévu, si ça se trouve ils se barrent en vous abandonnant).
Tu as toutes les options d'un combat normal, à ceci-près que l'ennemi est beaucoup plus nombreux (que votre groupe qui perce, en tout cas), et que donc il n'est pas quantifié et tu vas subir plusieurs attaques par round (au moins 3, sûrement plus).
Règles spéciales du combat :
-Il vous faudra 10 tours si tu n'agis pas pour arriver à la porte si tu ne fais rien (car les autres font, mais ne sont pas intégrés dans ton combat, c'est automatique, scénarisé, ça arrive forcément, pas besoin de jets de dés pour eux).
-Pour chaque tranche de 200 dégâts infligés par toi (aucune END n’est enlevée vu qu’il n’y pas d’adversaire individualisé), il y a -1 tour pour arriver à la porte.
Round 1 :
Attaque de Geralt : 8. Touché. Esquive : 18. Dégâts : 40.
Attaque de zombie : 9. Raté.
Attaque de zombie : 6. Raté.
Attaque de zombie : 7. Raté.
Attaque de squelette : 7. Raté.
Attaque de Geralt : 15. Raté.
Round 2 :
Attaque de Geralt : 19
Attaque de zombie : 9
Attaque de zombie : 16
Attaque de zombie : 18
Attaque de squelette : 12
Attaque de Geralt : 16. Ok rien ne touche ce tour-ci.
Round 3 :
Attaque de Geralt : 4. Esquive : 8. Ratée. Dégâts : 40.
Attaque de zombie : 4. Touché ! Esquive : 17. Ratée. Localisation : torse. Dégâts : 4.
Attaque de zombie : 20. Echec critique. -1 attaque de zombie au prochain tour.
Attaque de zombie : 17. Raté.
Attaque de squelette : 10. Raté.
Attaque de Geralt : 5. Touché. Esquive : 19. Ratée. Dégâts : 40.
Round 4 :
Attaque de Geralt : 19.
Attaque de zombie : 16
Attaque de zombie : 3. Touché. Esquive : 3. Réussite.
Attaque de squelette : 3. Réussite. Localisation : Jambe droite. Dégâts : 16.
Attaque de Geralt : 11. Touché. Esquive : 17. Ratée. Dégâts : 39.
Round 5 :
Attaque de Geralt : 1. Réussite critique : dégâts doublés. Esquive : 7. Ratée. Dégâts : 74.
Attaque de zombie : 20. Echec critique : -1 attaque de zombie au prochain round.
Attaque de zombie : 6. Ratée.
Attaque de zombie : 5. Touchée. Esquive : 19. Ratée. Localisation : bras droit. Dégâts : 1.
Attaque de squelette : 18.
Attaque de Geralt : 4. Esquive : 20. Dégâts subis doublés. Dégâts : 80.
Total de dégâts infligés : 313.
Total de dégâts subis : 21.
Round 6 :
Attaque de Geralt : 11. Réussite. Esquive : 16. Ratée. Dégâts : 42.
Attaque de zombie : 9
Attaque de zombie : 16
Attaque de squelette : 15
Attaque de Geralt : 6. Touché. Esquive : 20. Dégâts subis doublés. Dégâts : 84.
Round 7 :
Attaque de Geralt : 11. Esquive 4. Ratée. Dégâts : 41.
Attaque de zombie : 16
Attaque de zombie : 14
Attaque de zombie : 16
Attaque de squelette : 17
Attaque de Geralt : 4. Esquive : 6. Ratée. Dégâts : 35.
Round 8 :
Attaque de Geralt : 10. Esquive : 3. Ratée. Dégâts : 38.
Attaque de zombie : 19
Attaque de zombie : 13
Attaque de zombie : 17
Attaque de squelette : 6. Touché ! Esquive : 20. Echec critique : ça te touche automatiquement à la tête où tu n’es pas protégé. Dégâts : 24.
Attaque de Geralt :
Total de dégâts infligés : 553, soit 2 paliers de 200 franchis. => Les deux tours restants te sont donc épargnés.
Total de dégâts subis : 45.
Par chance, tout le monde arriva vivant et en état de se battre jusqu’à la porte de droite, du moins parmi ceux qui avaient été désignés pour aller plus loin, car les rebelles avaient déjà eu à subir quelques pertes. Le Comte, lui, avait déjà fui les trônes. Il s’était sans doute réfugié auprès de sa compagne, mais ils n’auraient pu en jurer. En effet, la position du groupe qui avait percé n’était pas très propice à avoir une vue d’ensemble. Au beau milieu de l’action, entourée de morts-vivants, la quarantaine d’hommes n’avait aucun moyen de savoir comment se déroulait la bataille pour le contrôle de la salle. Et peu importait au fond, car l’objectif prioritaire n’était pas de vaincre quelques centaines de morts-vivants, mais de stopper la Comtesse Grise avant qu’elle n’en relève des milliers.
La nouvelle porte leur réserva cependant encore une surprise. Elle aussi était fermée à clef, à priori impossible à ouvrir pour le groupe. Ils étaient donc bloqués dans l’angle, encerclés par les zombies. Calixyne comptait bien se charger de cette porte aussi, mais elle fit savoir à ses compagnons qu’une fois encore, elle aurait besoin d’un peu de temps et de concentration. En conséquence de quoi les rebelles survivants et les membres du groupuscule d’élite devraient la couvrir le temps nécessaire.
Ce n’était pas très long, mais cela faisait tout de même quelques dizaines de secondes de plus à tenir dans une position très inconfortable. D’autant qu’occupée à attaquer des morts-vivants d’abord, puis au déverrouillage de la porte, Calixyne n’avait pas pu soigner les blessés du groupe. Il leur faudrait donc tenir encore quelques instants sans l’appui de ses sorts. Et un régiment entier de squelettes leur faisait face. Armés d’épées rouillées, ces morts-vivants étaient relativement plus dangereux que les simples zombies pour la plupart désarmés ou équipés de bric et de broc. Le porte-bannière et le tambour étaient situés exactement au centre de la trentaine de squelettes qui les attaquait.
Quant à l’évolution du combat, il était impossible de dire quoi que ce fût là-dessus pour le groupe. En effet, les morts-vivants ne faisaient pas le poids contre les humains. En conséquence, même compte tenu très légère supériorité numérique, si tous les humains s’étaient battus à plein potentiel et sans trahison, ils arriveraient tôt ou tard à se débarrasser des abominations de la salle sans subir trop de pertes. En revanche, si leur moral avait flanché ou s’il y avait eu des trahisons, la situation pouvait être inversée.
Tarnos hurla ses ordres à ceux qui faisaient du groupe de la percée, tout en continuant à se battre rageusement :