[Vladmir] Vladmir Kemenov et l'Épreuve du Feu

Message par **[MJ] Bugman** » 10 avr. 2022, 11:24

“ Vous n'êtes pas ici car vous êtes les plus doués. Vous n’êtes pas ici car vous êtes plus talentueux que les autres. Vous êtes ici car vous êtes aussi déterminés que bornés, et aussi courageux que téméraires. Votre audace et votre courage, ici comme ailleurs, sont vos meilleures armes.

- Thyrus Gormann, Patriarche du Collège Flamboyant

Ah, Altdorf. Cette capitale si connue, et pourtant si mystérieuse. Dans ce labyrinthe se trouvent certaines des plus grandes merveilles de l’Empire. Cathédrale et Palais, mais aussi bidonvilles et marchés aux puces. Et c’est dans ce Capharnaüm qu’on trouve les institutions les plus controversées, les Collèges de Magie.

Certains sont dans la Capitale, cachés ou accessibles aux yeux de tous. Ils attirent autant l’émerveillement que la peur, et nombreuses sont les rumeurs qui s’attachent à leurs réputations. Mais parmi ces immenses lieux de savoir magique, l’un ressort le plus. Le Collège Flamboyant.

Entouré par des ruines de cendres et de poussières, le Collège se tient fièrement au milieu de cette ruine. Seul, derrière moult rampes en fer forgé noir, le bâtiment est composé exclusivement de briques et de pierres tel un massif fourneau. À l’intérieur de l’enceinte, six imposantes tours de briques rouges montent haut vers le ciel, crachant constamment des flammes tels des dragons. Au-dessus, un brouillard de résidus volcaniques cache entièrement le ciel, ajoutant ainsi un côté très sombre et lugubre de l’endroit.

Des ruisseaux de feu liquide s'écoulent de la bouche des gargouilles, gardiennes endormies qui guettent les visiteurs. Cette eau de feu passe par des canaux sur les côtés du bâtiment comme des douves infernales. Une odeur de bois et de charbon brûlés remplit l’air partout à l’extérieur.

Pour rentrer dedans, des immenses portes en bronze, chauffées rouge-vif et hautes comme trois hommes, empêchent quiconque de pénétrer impunément. Derrière ces portes se trouve la cour principale du collège.
Le système architectural du collège peut sembler complexe, mais se résume assez facilement. Au plus l’endroit est important, au plus il sera haut et proche du centre. C’est pourquoi les dortoirs des apprentis sont en dessous du rez de chaussée.

À l’intérieur, la chaleur est oppressante, en même temps, avec autant de feux allumés pour éclairer, c’est normal. La lumière naturelle, extrêmement minoritaire ici, ne rentre que grâce aux quelques fenêtres, qui servent surtout à évacuer la fumée. Les couloirs, eux aussi en pierre, ne sont que bien peu décorés si ce n’est les torches et braseros que l’on trouve presque partout. Les exceptions étant la bibliothèque, et les dortoirs…

C’est donc sous terre qu' on trouve le lieu principal de repos de tout apprenti du Collège. Les professeurs, Magisters accompli et le reste du gratin sont bien mieux logés. Heureusement, il ne fait pas humide mais sec.
Chaque dortoir habite entre deux et douze élèves, les combinaisons étant plutôt hasardeuses car on remplit les salles ayant de la place avec les nouveaux arrivants.

C’est donc au milieu de ce couloir, deuxième porte à gauche, que se trouve la chambre de Vladmir Kemenov. Habituellement décoré, c'est-à-dire que bien peu, il y a deux lits simples, très basiques à vrai dire. Une armoire et une étagère ainsi qu’un bureau. De plus, une petite cheminée et quelques bougies viennent éclairer la pièce.

Le futur Magister, se trouve dans la pièce, vaquant à une quelconque occupation. Étant très chanceux, il n’a qu'un seul camarade de chambre, ce qui est assez rare. Et la personne avec qui il partage ce domaine est plus que particulière.

[align=justifySa camarade de chambre, Sameeha el-Rais, n’est pas une simple apprentie. En vérité, elle est déjà au rang juste au-dessus. En tant que Compagnon, elle reste au collège simplement car son maître s’occupe de la gestion de certains cours. Cela doit faire désormais quelques semaines qu’elle vit avec Vlad, ils s’entendent plutôt bien. Un peu plus âgée que lui, et un rien plus grande, sa peau et son accent trahissent son origine exotique. Cheveux court bien brossé, maquillage appliqué correctement, et tenue nettoyée, tous ces éléments montrent un aspect important de son caractère. Elle est obsédée par la discipline, en plus d'être très perfectionniste. Elle finit de se préparer en mettant sa belle cape sur ses épaules.

« Écoute ça Vlad, les Magisters présents au collège, professeurs inclus, ont été convoqués par le Patriarche. C’est la deuxième fois cette année. Je sais que son excellence Gormann adore montrer ce genre de tour de force mais quand même, ça nous fait perdre du temps ces histoires.

En parlant de temps à perdre, on a aussi reçu la liste des corvées qu’on doit faire.
Qu’est-ce que tu préfères pour commencer ? Nettoyer la bibliothèque ou nourrir les animaux à l’étable ?
Dans tous les cas, on doit faire les deux avant demain. »

La voix de Sameeha est un peu mielleuse, mais avant tout fortement cassante. Son Reikspeil presque parfait ne parvient pas à camoufler son accent, qui ressort sur les R.[/align]

Message par **Vladmir Kemenov** » 10 avr. 2022, 22:02

Assis sur la chaise de la chambre, proche de la cheminée allumée, siège Vladmir. Il s’agit de l’un de ces rares moments où il peux se reposer l’esprit et le corps devant un bon feu, tel que Dazh le demande. Habillé de ses vêtements qu’il n’a pas lavés depuis des jours, et qu’il n’a pas non plus changé, ils sont toujours secs bien qu’en terme d’élégance et de beauté vestimentaire, Vladmir soit l’exact opposé de sa colocatrice.
Entre ses jambes repose son bâton à l’allure de canne de marche dont les deux différences notables avec une canne classique sont le rubis qui sers de pommeau, et les quelques inscriptions magiques rudimentaires indiquant « Ceci est le bâton de Vladmir Kemenov. » La lueur ardente du feu se reflète sur son médaillon en argent, lequel va de doigt en doigt dans un sens avant de revenir dans l’autre selon la volonté de son propriétaire pendant que ce dernier se replonge dans quelques souvenirs.

Quand Sameeha lui fut présentée comme sa camarade de chambre, il l’avait accueilli chaleureusement et lui avait assuré qu’elle aurait son intimité. Les quelques premiers jours avaient été difficiles pour elle, à devoir supporter l’odeur de Vladmir et le fait qu’il ne se change pas souvent du tout. Elle avait presque fait partir en fumée ses vêtements, mais s’est retenue quand elle a compris que c’était là les seules possessions de Vladmir. A partir de là, voyant enfin un peu plus que l’apparence de son colocataire, leur relation s’est améliorée lentement.
Sameeha est une bonne colocatrice. Peut être est-ce parce que son maitre est revenu cette année et que, peut-être, il allait partir du collège à la fin de cette année qu’il devenait presque nostalgique de l’endroit ? Après tout, cela fait trois longues années qu’il est là. Se reprenant de ses propres pensées, il secoua la tête et se tourna vers Sameeha.

« - Excuse-moi Sameeha. Tu disais ? » La voix de Vladmir, au même titre que celle de Sameeha, avait une touche d’exotique, ce côté kislévite qui ressortait bien que son reikspiel soit excellent.

« Écoute ça Vlad, les Magisters présents au collège, professeurs inclus, ont été convoqués par le Patriarche. C’est la deuxième fois cette année. Je sais que son excellence Gormann adore montrer ce genre de tour de force mais quand même, ça nous fait perdre du temps ces histoires.

En parlant de temps à perdre, on a aussi reçu la liste des corvées qu’on doit faire.
Qu’est-ce que tu préfères pour commencer ? Nettoyer la bibliothèque ou nourrir les animaux à l’étable ?
Dans tous les cas, on doit faire les deux avant demain. »

Vlad haussa un sourcil à la première annonce. Il était étrange de faire deux rassemblements par an, même pour les Magisters Flamboyants.

« - Le patriarche veux peut-être savoir quels Magisters sont encore en vie. » Pensa Vlad à voix haute. « - Espérons que c’est pas quelque chose de grave. »

Se saisissant de son bâton, il se leva et pris appuis sur ce dernier. Il ne vacilla même pas, habitué après tant d’années par ce genre d’effort. « - Mais si tous les Magisters sont appelés, ton maitre aussi. Tu vas assister au rassemblement ? Qui sais, peut être que tu pourras même voir son excellence Gormann ? » Dit-il avant de ricaner un peu.
Le temps qu’il se dirige vers la porte suffit à ce que Sameeha finisse de se préparer et d’enfiler sa cape. « - On devrait commencer par la bibliothèque. J’ai pas envie de me faire incendier si on amène de la merde de cheval dans la bibliothèque. » Puis, avec une caricature de personne âgée. « - Pac’que sinon, j’vais m’les faire ces p’tits cons ! » Et il se mit à rire en laissant passer Sameeha avec un geste de la tête.

Après avoir refermé la porte de leur chambre ils prirent la direction de la bibliothèque, leur discussion se ponctuant par les bruits de la canne de Vladmir sur les pierres.

Message par **[MJ] Bugman** » 16 avr. 2022, 20:47

Aucune chance, je suis pas encore une vraie Magister à proprement parler. Certes j’ai ma licence, mais je suis obligée d’obéir à mon maître jusqu’à ce que j’ai son approbation pour être enfin libre.

Très bonne idée par contre. Tu rigoles mais les enseignants, quand ils disent qu’ils vont te faire roter du sang c’est pas pour rire. Les punitions physiques ne sont pas si rares. D’après les autres, un élève avait osé se moquer d’un prof dans son dos, mais il s’est fait cramé car le prof était derrière lui.

Quand il était revenu de sa punition, il avait perdu tellement de poids qu’ils avaient failli pas le reconnaître !

Mais bon, allons-y.

Sortant de leur chambre, ils traversent le couloir pour monter les escaliers. Ils croisent quelques personnes, un Magister par-ci, des élèves par-là. Rien en dehors de l’ordinaire. La bibliothèque publique, étant l’une des pièces d’importance, se trouve au deuxième étage. Et effectivement, plus on monte, plus il fait chaud, ce qui est logique quand on sait que la chaleur monte.

Arrivant à l’entrée de la bibliothèque, les deux camarades de chambres rentrent et viennent s’annoncer au gardien des lieux.

Le Magister Bärm Uhlspot est probablement l’un des plus vieux sorciers du collège. Il occupe la position de bibliothécaire depuis plus de trente ans. Derrière ses airs calmes et sages se cache un homme qui ne tolère absolument pas la futilité.

Vous voilà. Les balais sont dans le placard près de l’entrée. Le sol doit être propre mais interdiction d’utiliser trop d’eau ! Juste le minimum. Bien sûr, on ne touche pas aux livres. Venez me voir quand vous aurez fini.

Ah oui, j'allais presque oublier, apprenti Vladmir c’est ça ? Ton maître m’a chargé de te donner une lettre, mais j’ai cru comprendre que tu ne savais pas lire. Quand tu auras terminé le nettoyage, vient me trouver, je te la lirais à voix haute.

Allez, au travail !

Prenant balais et seau comme seules armes, ils avancent vers le devoir. La bibliothèque est immense, des milliers de parchemins et livres y sont entreposés. La plupart sont en Reikspiel, d’autres en Classique et en Khazalid. Très rares sont ceux en Magikane, pour la simple raison que les accidents magiques ne sont pas désirés en ce lieu.

Hautes comme un ogre, les étagères s’étendent jusqu'au bout, laissant des entrées entre elles permettant de voguer comme on le souhaite de section en section. Le nettoyage est long, une bonne heure passe où comme seule occupation, les deux apprentis frottent le sol. Chaque rangée étant propre, ou du moins plus qu’avant, ils reviennent voir monsieur Uhlspot.

Bien, ça n’a pas l’air si mal que ça. Jeune fille, peux-tu nous laisser seuls un instant ? Merci.

Sameeha sort sans broncher, bien qu’elle ait l’air un peu intriguée par tout ça.

Il va falloir que tu apprennes à lire et à écrire en Reikspiel mon garçon, nous sommes dans l’Empire ici. Mais soit, je te passe la partie qui m’est réservée, et nous y voilà…

La lettre est plutôt longue, et écrite en cursive. Un cachet ouvert montre bien que c’est un message officiel, et pas simplement une lettre de courtoisie

Ton maître, le Magister Günther Gottlieb, t’informe qu’il est revenu au collège aujourd'hui. Il t’annonce aussi qu’il est fier d’avoir réussi son objectif le plus récent. Il te demande donc les choses suivantes. De terminer ta journée et de venir le retrouver dans la cour extérieure principale.
J’ai résumé tous les points importants.

Mais voilà apprenti, sache que tu as de la chance. Tu sais combien d'apprentis ont un maître ? Une minorité, et pas très grosse. Et en plus, tu as un maître qui n’a pas de poste ici, petit veinard.

Il approche de la porte très discrètement tout en continuant de parler. Et il l’ouvre brusquement. Sameeha se trouve en face de la porte, appuyée contre le mur avec un sourire forcé. Le vieillard plie les sourcils, il semble que malgré son âge, il entend des choses.

Tu peux rentrer. Avant de vous laisser partir pour votre deuxième tâche, j’ai une question pour vous deux.

Avez-vous choisi votre première spécialisation ?

En effet, je vais me diriger vers la branche Cardinale. Mieux vaut posséder une partie de l’enclume et du marteau qu’un seul des deux.

D’accord. Et toi ? À, peut-être que l’on ne t’a pas encore appris ça, laisse moi t’expliquer.
Notre Collège possède trois branches d'enseignement poussé, chacune étant distinctes et très importantes.
L’Élémentalisme, le Mysticisme et le Cardinalisme. Il est très fortement recommandé de se diriger vers l’une de ces branches lorsque l’on termine les bases.

Ton maître t’en parlera plus en détail probablement. Si tu n’as pas de questions d’un autre ressort, vous pouvez y aller.

Message par **Vladmir Kemenov** » 17 avr. 2022, 20:25

Vladmir ricana quand il verrouilla la porte de leur chambre commune car Sameeha pensais qu'il plaisantait. Il était ici depuis trois années, et connaissait la réputation d'un Magister ou deux. Certains faisant preuve de plus de calme que d'autres, certains aimant vraiment un peu trop le feu pour le goût des étudiants. Il croisa certains de ces Magisters sur le chemin de la bibliothèque pendant qu'il discutait avec Sameeha et montra le respect qui leur était dû quand ces derniers passèrent à côté de lui, bien que les étudiants qu'ils croisèrent ne sois pas aussi courtois que lui même.
Il dût retenir Sameeha une fois ou deux en la prenant par le bras pour éviter qu'elle n'aille remettre à leur place certaines grandes gueules qui avaient entendu parler du "Bleu". Vladmir encaissé sans rien dire à ces nombreuses provocations, il les trouvaient juste amusantes et s'amusait d'autant plus à lancer quelques réponses cinglantes de temps à autre, histoire de clouer le bec de certains.

"- Eh le Bleu, t'es encore là ? On va finir par croire que t'es un pétard mouillé à force !" Lança l'un d'entre eux, qui se mit à rire avec les autres étudiants qui étaient avec lui.

"- Impressionnant Sameeha." Fit Vladmir sans s'arrêter de claudiquer. "- Je n'avais encore jamais vu un de ces... comment déjà... perroquins ?"

"- Perroquets, Vlad."

"- Ouais, c'est ça. Quand même hein, en plus de répéter ce que disent les Humains, ils en imitent l'apparence maintenant. Prodigieux, pas vrai ?"

Vladmir, Sameeha et quelques autres qui avaient entendus et compris se mirent à rire pendant que l'autre commença à prendre la couleur dominante du collège. En arrivant devant la porte de la bibliothèque, Vladmir regarda sous ses chausses avant d'entrer. Instinct de survie s'il en est.

"- Salutation et respect, Magister." Dirent de concert les deux amis, attirant l'attention du Magister Bärm.

"- Vous voilà." Dit le Magister en se mettant face à eux. "- Les balais sont dans le placard près de l’entrée. Le sol doit être propre mais interdiction d’utiliser trop d’eau ! Juste le minimum. Bien sûr, on ne touche pas aux livres. Venez me voir quand vous aurez fini.

Ah oui, j'allais presque oublier, apprenti Vladmir c’est ça ? Ton maître m’a chargé de te donner une lettre, mais j’ai cru comprendre que tu ne savais pas lire. Quand tu auras terminé le nettoyage, vient me trouver, je te la lirais à voix haute.

Allez, au travail !"

"- J't'en foutrais moi d'apprendre cette langue de sauvage là..." Marmonna le kislévite après que le Magister soit partis dans une autre aile de la bibliothèque, avant de se retourner vivement en entendant Sameeha pouffer. "- Te marre pas toi ! C'est une purge c'te langue !"

"- Dixit celui qui viens du nord." Rétorqua Sameeha.

"- Bah tu sais quoi, puisque tu sais lire tu t'occupes de ranger les bouquins écrits, et moi de ceux écrits en Magikane. Comme ça on perds pas de temps, hein."

Les deux s'échangèrent des regards ardents mais se mirent à la tâche avec application. D'abord ranger les livres, nettoyer les tables et enfin le sol. Ce qu'il y a de pratique dans le collège flamboyant, c'est qu'on a pas beaucoup à attendre avant que le sol soit sec. Mais question quantité d'eau nécessaire on est proche de la rivière.
Après environ une heure de nettoyage, le Magister Bärm revint et sembla satisfait du travail accomplis. Il demanda à Sameeha de sortir le temps de lire la lettre de Vlad.

"- Ton maître, le Magister Günther Gottlieb, t’informe qu’il est revenu au collège aujourd'hui. Il t’annonce aussi qu’il est fier d’avoir réussi son objectif le plus récent. Il te demande donc les choses suivantes. De terminer ta journée et de venir le retrouver dans la cour extérieure principale.
J’ai résumé tous les points importants.

Mais voilà apprenti, sache que tu as de la chance. Tu sais combien d'apprentis ont un maître ? Une minorité, et pas très grosse. Et en plus, tu as un maître qui n’a pas de poste ici, petit veinard."

Vladmir souriait de toutes ses dents et sentait une excitation féroce montait en lui. Son maître était enfin rentré, ce qui voulait dire qu'il allait enfin pouvoir apprendre auprès d'un Magister. Et le Magister Bärm avait mentionné quelque chose d'important : son maitre n'avait pas de place dans le collège, donc peut être qu'il allait voyager avec lui ? Qui sais, il devra le lui demander quand il le verrait.

"- Avant de vous laisser partir pour votre deuxième tâche, j’ai une question pour vous deux.

Avez-vous choisi votre première spécialisation ?" Rajouta Bärm à l'adresse de Vladmir et Sameeha, qui venait juste de refaire irruption dans le champ de vision de Vlad.

Il laissa Sameeha parler en première avant de répondre honnêtement. "- En toute honnêteté Magister, je ne sais pas de quoi il s'agit. Mais je suppose que c'est en lien avec les différentes tenues de certains Magisters. Et si vous pouvez me conseiller un livre pour le soir, que je puisse ensuite lire les lettres et autres messages à mon maître, Magister Bärm." Demanda Vladmir en baissant la tête. C'est assurément une langue de barbare. Mais une langue que son maitre parle, lis et écris.

Message par **[MJ] Bugman** » 10 mai 2022, 18:35

Écoutant avec attention la demande du jeune apprenti, le doyen du savoir se gratte la barbe. Il est bien rare qu’on lui pose ce genre de question. Après-tout, la plupart des élèves sont instruits dans l’alphabétisation dès leur arrivée.

Pour apprendre… Je pense que j’ai une idée. Je reviens dans un instant.

Il part dans une des maintes colonnes de la bibliothèque, regardant les indications gravées dans des plaques fixées au bois. Il agrippe un ouvrage et le prend avec lui. Il pose le livre sur le comptoir près de l’entrée. Il est assez épais, presque aussi gros, bien que moins long, qu’un grimoire à vrai dire. Sa belle couverture de cuir clair montre un énorme marteau finement décoré qui se tient droit au centre de celle-ci. Seul un idiot n’aurait pas reconnu le symbole le plus sacré de l’Empire. Ghal Maraz, le marteau de Sigmar.

Quoi de mieux pour apprendre une langue que la culture autour de celle-ci ? Celui-là conte les aventures et haut-faits de Sigmar en personne. Je vais rajouter une petite fiche qui traduit chaque lettre en Kislevarin. Comme ça, tu pourras apprendre assez facilement. Il va falloir beaucoup gratter du papier par contre. Je ne vais pas te mentir, c’est long et ennuyant d’apprendre une langue. J’en suis à ma huitième et je me suis juré que ce sera la dernière !

Il sort un de ses documents d’archives, une liste de prêts d’œuvres à première vue. Aussi, il sort une liste de noms. Armé d’une belle plume exotique trempée dans de l’encre, il écrit.

Vladmir Kemenov, apprenti. Livre prêté, "La grandeur du plus grand des dieux." Voilà.

Sans que son visage ne bouge du livre, ses yeux se levèrent en direction du Kislévite.

Tu es désormais l’unique responsable de ce livre. Je n’ai pas besoin de t’expliquer ce que ça implique.

Il donne l’ouvrage et range ses affaires dans leur tiroir respectif. Il pointe ensuite du doigt la sortie.

Désormais libres de leur première corvée, les jeunes repartent vers leur deuxième travail. Traversant à nouveau le collège de part en part, ils arrivent à la cour extérieure. L’un des seuls endroits du collège où l’on peut trouver de la nature à peu près normale. Quelques buissons rougeâtres et de l’herbe un peu brune décorent l’endroit. Dans un des coins, l’un des moins enfumé, se trouve un espace partiellement en bois.

L’étable officielle, où les magisters et les officiels peuvent apporter leurs bêtes sans devoir s’en préoccuper eux-mêmes. Supervisée par l’une des seules personne sans magie de l’établissement, les deux conscrits nourrissent les animaux. En suivant les instructions données, aucun problème ne vient perturber leur travail, si ce ne sont les odeurs campagnardes.

Donnant des pommes et carottes aux chevaux, et à l’occasionnel pégase majestueux, les camarades de chambres s’acquittent de leur dernière tâche journalière. Désormais libérés des contraintes de la vie d’études, Sameeha interpelle à la sortie Vlad.

J’ai un truc à faire donc je vais te laisser. J’ai cours de combat avec d’autres du même niveau que moi. Je vais chercher mes armes dans notre chambre.

Bon rendez-vous avec ton maître ! Que les Djinns te sourient.

Et elle repart, tournant les talons, elle fait tourner sa cape d’un puissant mouvement de bras. Il n’y a pas à dire, elle a la prestance d’un officier militaire modèle.

Avançant vers la cour extérieure, le jeune homme remarque que le chemin est vide, ce qui est normal vu l’heure. Et enfin, le seul autre endroit plus ou moins naturel, la cour extérieure principale. Surnommée le petit bosquet par les élèves, elle mérite bien son nom. Un peu d’herbe et d’eau, quelques arbustes. Un petit chemin en pavé. Quelque chose d’extrêmement différent que tout le reste. On pourrait presque croire qu’on est plus dans le collège, si ce n’était la fumée au-dessus dans le ciel.

Et assis sur un banc de pierre bleue, un homme. Habillé avec de simple habits larges rouge, il semble assez différent de la plupart des autres magisters du collège. Accompagné par un simple bâton de bois, il ressemble plus à un moine qu’a un mage de guerre.

Un détail amusant sur sa tenue, et plutôt commun d’ailleurs, est qu’il n’a pas de manche à son bras droit. Il est coutume chez les adeptes d’Aqshy de ne pas avoir de manche sur son bras dominant. Pour éviter de cramer ses habits quand on lance des sorts sans doute. Ses grosses bottes, bien épaisses, sont adaptées à un voyageur aguerri tel un explorateur plutôt qu’un érudit.

Il n’est pas le plus jeune, mais il est très loin d’être un vieux briscard. Son aspect mature vient probablement de sa barbe. Elle lui donne un air adulte, sérieux même. Ses cheveux courts bruns laissent quand même quelques mèches descendre fébrilement sur son front.

Quand il se lève du banc, un élément frappant même de loin est sa taille. L’homme est immense, d’une taille qui paraît presque surnaturelle.

Cet homme, Vlad le reconnaît immédiatement bien qu’il ne l’ait vu qu’une seule fois par le passé. Il s’agit là de Günther Gottlieb, Maitre Sorcier, Maitre de Vladmir. Le futur devant lui, désormais tourné avec un grand sourire aux dents blanches, il regarde chaleureusement son apprenti…

Message par **Vladmir Kemenov** » 14 mai 2022, 10:43

Le Magister semblait être un vrai érudit ainsi qu'un bon professeur et semblait content de permettre à un apprenti d'apprendre de nouvelles choses. Des choses utiles de surcroit. Et Vladmir était l'un de ces élèves qui aimait apprendre autant de choses utiles que nécessaire et était respectueux de tout ce qu'on lui confiait, le temps qu'on le lui confiait comme en prouve les quelques fois où il avait emprunté des livres en Magikane et qu'il avait rendu intact.
Quand le Magister Bärm revint avec un livre dans les mains, Vladmir souria et ne porta pas grand intérêt à l'emblème du marteau sur la couverture. Il était dans l'empire et il était, pour lui, normal queles livres d'apprentissage et d'érudition porte la marque d'une divinité de l'empire. Il fut tout de même un peu surprise car on lui avait toujours dit que Sigmar était une divinité qui englobait beaucoup de choses, mais pas l'érudition. Peut être encore un manque de connaissance à combler ?

"- Huit langues ?! Wow." Commença Vladmir avec un ton respectueux et admirateur, avant de reprendre en kislevite. "- Je vais devoir apprendre à tenir la mienne dans ce cas." Il ponctua sa tirade avec un petit ricanement alors qu'il prenait le livre en main pour le mettre dans sa gibecière.

Après avoir était congédié par l'érudit et lui avoir présenté de nouveau ses respects, Vladmir et Sameeha firent route jusqu'aux écuries. Vladmir était content et satisfait du prêt qu'il venait de faire. Souriant et plus amical qu'à son habitude, il salua quelques autres apprentis et présenta ses respects aux Magisters et autres compagnons qui croisaient leur chemin, ne serait-ce déjà que par respect pour leur rangs plus élevés que le sien, en plus de sa bonne humeur.
Une fois arrivés et pris en charge par le maréchal ferrand du collège, le seul non mage de tout le collège et ce n'est pas plus mal. Le feu et les animaux font souvent mauvais ménage. Vladmir s'occupa d'une partie des chevaux et Sameeha de l'autre, et il en profita pour nourrir son poney, Touklakoss. Il lui flatta l'encolure, lui parla à l'oreille de ce qu'il s'est passé depuis la dernière fois qu'il était venu le voir et le gratifia de non pas une mais deux carottes.

"- J’ai un truc à faire donc je vais te laisser. J’ai cours de combat avec d’autres du même niveau que moi. Je vais chercher mes armes dans notre chambre.
Bon rendez-vous avec ton maître ! Que les Djinns te sourient."

"- Qu'ils te sourient aussi, Sameeha. Je suis sur que tu vas être étincelante à l'entrainement." Répondit Vladmir avec un sourire encourageant et ne peux s'empêcher de lâcher un petit sifflement en voyant Sameeha tournoyer avec sa cape.

Étant seul et n'ayant plus de travail à faire, Vlamdir pris son ouvrage emprunté et en commença la lecture, en laissant ses jambes et sa canne le guider dans les couloirs du collège. Plongé dans son étude, Vladmir ne vit pas quelques élèves qui passaient par là, ni qu'il quittait les murs de pierre pour le petit bosquet. L'un des rares endroits du collège à ne pas sentir le brûlé, malgré quelques relents impossible à supprimer même avec toute la volonté du monde. Ses jambes commençant à le faire légèrement souffrir, Vladmir se dirigea vers le banc qui se présentait à lui et plus il s'approchait, plus quelque chose emplissait sa vision. Quand il fut si près qu'il ne voyait plus que son livre, il leva la tête et la leva encore tellement la personne en face de lui était immense. Et quand il posa les yeux sur l'homme immense, ces derniers s'écarquillèrent et il fit presque tomber le livre par terre.

"- M... M... Maître !" Balbutia le jeune homme en rangeant difficilement l'ouvrage dans sa gibecière avec ses doigts tremblant. "- D... D... Désolé je vous avais pas vu. Ah, mes respects, Maître !" La surprise, la joie et le fait de ne pas avoir remarqué son maitre fit trembloter la voix de l'apprenti quelques instants avant qu'il ne reprenne contenance et recul à distance respectable pour offrir un salut protocolaire à son maitre. "- Excusez moi, Maître. Je suis heureux de vous revoir."

Message par **[MJ] Bugman** » 28 juin 2022, 17:16

Vladmir a entendu beaucoup d'histoires au fil du temps à propos de Günther. Son surnom, le Volcan, est assez facile à comprendre quand on est face à lui. Sa taille, sans mauvais jeu de mots, dépasse l’entendement. Comparé à lui, un Ogre ne paraît pas si grand, bien qu’il n’ait pas le ventre de ceux-ci. Son bras visible est musclé, ce qui laisse deviner que ce n’est pas un homme qui passe ses journées devant un bureau. Finalement, tous ces détails combinés à sa barbe font beaucoup penser à un montagnard. Il est facile de voir qu’il fait un effort pour sa posture, probablement pour ne pas trop se tordre la nuque.

La joie est réciproque, Vladmir. Combien d'années se sont passées déjà ? Trop à mon goût, je n’aime pas être éloigné des miens pendant aussi longtemps. Mais bon, le travail étant ce qu’il est, je n’ai pas trop le choix.

Le maître Magister n’a pas une voix grave ni rauque, elle est plutôt classique à vrai dire. Cette normalité vocale est brisée par son impressionnante maîtrise linguistique. Quand on y pense, la plupart des maîtres et vieux briscards qui sont sorciers ont tous un haut niveau dans les langues, car après tout, ça s’appelle le langage magick.

Je te raconterai les détails après, disons simplement que j’ai cramé plus de saletés qu’un fourneau à chaux.
Que dire, que dire… Ah oui, il faut que j’en t’en parle maintenant, bien que ce soit un peu tard.

Les enseignements du collège veulent que le vent rouge soit appris par le biais de trois chemins. L'Élémentalisme, que je pratique. La branche Mystique et Cardinale. Pour te les résumer brièvement, l'Élémentalisme consiste à invoquer et manipuler les flammes brutes. C’est d’ailleurs la forme la plus ancienne naturelle de la magie d’Aqshy. Le côté Mystique, lui, se concentre sur l’aspect aéthérique et émotionnel de notre magie. Et enfin, la partie Cardinale. Considérée comme étant la plus diversifiée et apte, elle est la plus populaire de toutes.

Personnellement je ne suis pas d’accord avec ça, mais soit.

Il se gratte la barbe, l’air pensif. Il réfléchit pendant plusieurs secondes avant de continuer sa tirade soutenue.

Mais je digresse, car je ne suis pas là pour ça aujourd'hui. Je suis là pour deux raisons. Tout d’abord, pour t’annoncer que désormais, tu seras mon ombre. En effet, tu me suivras lors de mon travail pour te former. Tu seras mon protégé, mon troisième et quatrième bras ainsi que mon assistant. Mon apprenti officiellement et officieusement.

Mais comme pour tout privilège, il y a un détail peu sympathique. Il y a une tradition dans le collège que ceux qui sont entrés dans ses murs pour apprendre doivent passer une épreuve pour en sortir. Un baptême dans les flammes du défi, une bravade à tout doute. Une Épreuve du Feu.

Je ne peux pas te dire ce qu’elle va être, mais je peux t’assurer une chose, ce ne sera pas un simple travail.

Hélas, je n’ai pas le temps de te préparer plus que je le voudrais, car ce sera demain. Mais je peux t’aider de plus d’une manière.

Et si on allait s’échauffer un coup hein ? Suis-moi !

D’un pas rapide et déterminé, il se dirige vers un endroit que la plupart des élèves redoutent, les terrains d'entraînement. Un endroit détesté par les élèves pacifistes, et adoré par les autres. On s’y affronte dans plein de petits combats parfois ludiques, parfois moins drôles. Grande étendue de sable entourée par des murs de pierre, en ce lieu ou les larmes, le sang et la sueur coule, il faut être bien accroché.

Posant certaines de ses affaires, le maître se tourne vers Vladmir. Les pieds bien ancrés dans le sable chaud, il regarde le kislévite.

J’espère que ta jambe ne te limite pas trop. Alors, tu préfères commencer par quoi ? Un peu de pratique magique ? Ou un truc plus corporel ?

Message par **Vladmir Kemenov** » 30 juin 2022, 08:29

Vladmir regardait son maitre malgré un petit mal de cou, il n'avait pas vraiment l'habitude de discuter avec des colosses aussi grands que son maitre et malgré les éclairages permanents offerts par les torches ou le soleil, il avait toujours l'impression que le visage de son maitre était plongé dans une demi-obscurité. Reprenant sa posture pour une plus agréable, plus assurée, mais surtout plus digne de son maitre, il l'écoutait avec attention. En rangeant le livre que le bibliothécaire lui avait prêté son maitre aborda le sujet des trois branches d'apprentissage et arrêta son mouvement.

"- Le Magister Bärm m'a rapidement parlé de ces voies maître, même s'il a pas pris le temps de tout me dire." Dit-il avec un sourire.

Quand son maitre repris la parole pour lui annoncer la première des deux choses qu'il avait à lui dire, Vladmir put sentir le feu de son âme s'embraser de nouveau. Il allait enfin avoir son apprentissage officiel. Enfin il allait pouvoir étudier ce dont il était capable avec un véritable professeur, et non quelques leçons apprises à la dérobée en écoutant aux portes, sans avoir à monnayer quelques coups de mains à Sameeha en échange de savoir, sans passer des heures et des heures à lire les quelques livres qu'il savait lire bien que cela ne le dérangeait pas vraiment outre mesure. Cette perspective était vraiment ce que Valdmir attendait. Sameeha était une très bonne camarade, l'endroit était accueillant une fois qu'on y avait fait sa place, mais l'apprenti savait qu'il pouvait faire plus. Apprendre plus. Agir pour que le monde soit un meilleur endroit. Éviter que ce qu'il a vécu ne se reproduise pour les autres. Maintenant il allait pouvoir commencer.

Avant que Vladmir ne put répliquer qu'il était normal que rien ne soit sans contrepartie, son professeur lui annonça la date de sa mise à l'épreuve. Et sa réaction fut immédiate.

"- QUOI ?!" Cria-t-il alors que ses yeux ressemblait plus à des globes et que son visage exprimait tout un panel de sentiment que le vent rouge ne faisait que renforçait. L'on vit passer la surprise, la peur, la joie, l'horreur, la détresse et bien d'autres encore. En cet instant, le visage de Vladmir, d'habitude plutôt maitre de lui et de ses émotions, en disait long et était très amusant à regarder. Et le pire dans tout ça était qu'il savait qu'il ne pouvait répliquer quelque chose d'aussi stupide que "Mais maître, je ne suis pas prêt !". Il avait attendu cet instant pendant des années et dire quelque chose comme ça aurait non seulement voulu dire qu'il n'avait pas confiance en lui, mais en plus qu'il affligerait son maitre de la honte d'avoir un apprenti craintif.

Günther conduisit son apprenti vers le terrain d'entrainement pendant que Vladmir réfléchissait au rythme du son de sa canne et il réussit à retrouver un peu de sang-froid. Cette épreuve du feu était nécessaire, et il la surpasserai. Il avait déjà prêté serment en son cœur le jour où il avait été accepté dans le collège. Et Vladmir Kemenov n'est pas du genre à briser ses serments.

Posant ses affaires dans l'arène, à quelques mètres de lui, Vladmir regarda son maître avec un certain étonnement. Puis enfin il ria presque aux éclats avant de répondre à son maitre.

"- Excusez-moi maître, mais j'ai pas pu m'en empêcher." Dit-il en essuyant une petite larme pour ensuite tapoter sa mauvaise jambe. "- J'ai pas l'habitude qu'on s'inquiète de moi pour ça depuis quelques... depuis plusieurs années. Mais vous en faites pas." Il se rapprocha de son maitre jusqu'à arriver à 3 mètres de lui. Bien trop proche pour que l'un ou l'autre puisse lancer un sort. Son choix était fait. "- J'ai quelques tours dans ma manche, Maître Günther."

Message par **[MJ] Bugman** » 09 juil. 2022, 18:38

Quelques tours de saltimbanque c’est pas assez, c’est jamais assez. La réalité est simple, j’ai jamais vu un petit tour tuer un troll, ou détruire un pont rempli de mercenaires.

Retire tes chaussons, va falloir t’habituer très vite à supporter la chaleur si tu veux survivre ici.

Au collège, la chaleur est omniprésente, et y résister est essentiel pour quiconque qui souhaite maîtriser les flammes. Le sable est brûlant, et son contact sur la peau est loin d’être agréable. Heureusement, à part de légères douleurs, il ne provoque pas de nouveau problème chez Vladmir.

Le terrain est rarement plat, en vérité, il ne le sera presque jamais. Et tu risques pas d’avoir des escaliers pour contourner les obstacles. Va donc falloir que t’apprennes à passer au-dessus malgré ta jambe. Vu que t’as pas l’air de savoir faire grand-chose, on va rester sur une base simple. Je vais l’appeler le saut du bourré tiens, c’est un chouette nom ça.

On va donc faire un petit truc drôle.

Le maître prend une table métallique sur le côté, la met devant lui et la couche au sol. Ensuite, il sort un gros bout de charbon qu’il jette devant la table. D’un coup, le morceau s’allume et une grande flamme, presque aussi haute que le meuble. La chaleur dégagée étant très forte, mieux vaut ne pas y mettre les mains.

Allez, hop, tu me sautes au-dessus de ça !

De par ses mots simples mais pourtant clairs, le kislévite s’approche et s’exécute. Un bond léger, ne se servant que d’une jambe comme propulsion. La sensation de vol est écourtée par la dure réalité gravitationnelle. Heureusement, le sable amortit l’impact. Étalé au sol et un rien étourdi, l’apprenti se relève. Et soudain, un fort geyser ardent, aussi haut que la table si elle était posée à la verticale, apparaît derrière lui.

À chaque seconde qui passe, cette flamme aurait pu grandir, progresser plus loin devant ou que sais-je d’autre. Une chose est certaine cependant, c’est que bien que l'exercice soit simple, il est symbolique. Tu vois une opportunité ? Prends-la maintenant ! Pour survivre on peut s’attendre au pire, mais le mieux reste d’agir avant que ça n’arrive.

Rien ne te tuera plus vite que l’hésitation. Seuls ceux qui sont en position de force peuvent se permettre d’attendre, de ne pas agir. L’inaction, tout comme l'hésitation sera un voyage direct vers le royaume de Morr.

Assez parler, recommence ça trente de fois, et essaye de rouler sur ton épaule plutôt que de lécher le sable. Et tu comptes à voix haute !

Après moult répétitions, certaines plus douloureuses que d’autres, l’exercice prend fin. À la grande surprise des deux squatteurs du terrain, Vladmir n’est pas encore fatigué, essoufflé ou encore en difficulté physique. Au contraire, il est toujours en pleine forme. Un peu sale, quelques douleurs à force de rencontrer le sol, certes, mais rien d'autre. Même un apprenti intact ne peut pas se dire serein d’être encore droit dans ses bottes après cela.

Günther, d’un simple regard accompagné d’un hochement de tête demande à voir le grimoire, ou du moins si on peut appeler ça un grimoire, de son élève. Il lit rapidement les quelques pages utilisées et fait craquer sa nuque.

Ça manque de violence tout ça. Ça me donne encore plus raison d’ailleurs. Tu survivras jamais au deuxième palier comme ça. Si t’es faible physiquement et que t’es pas capable de détruire tes emmerdes, tu vas être une cible facile. Tu seras un chiot entouré de loups enragés.

Tu sais ce que ça veut dire au moins ? Si tu restes ici, tu finiras le restant de tes jours à être un apprenti, un perpétuel comme on les appelle. Autant être clair, tu seras un serviteur à jamais.

Pas le plus sympathique des avenirs hein ?

C’est pour ça que l’Épreuve du Feu est importante. Ce qui va se passer déterminera ton sort. La liberté à mes côtés ? Ou l’éternité emmuré ici ?
Enchaîné avec une chaîne longue, ou une chaîne courte…

Car oui, ne t’y méprends pas, aucun Magister, pas même le Patriarche, n’est réellement libre. Nos responsabilités créent une cellule rien que pour nous. Nous sommes des esclaves, et l’esclavagiste, c’est en partie nous.

Son ton est aussi salé que les mines de sel au Kislev et son visage aussi amer que la Mer des Griffes. Ces vérités, si tant est qu’elles le soient, déchirent l’air d’un froid qui rappelle le nord. Ses yeux, par les dieux ses yeux ! Ils sont aussi orange que les flammes. Cela n’a duré qu’un court instant avant qu’ils ne redeviennent marron, et pourtant, il peut le jurer devant tous.

Tu veux faire quoi ensuite, un exercice plus magique ? Des idées en tête ?

Rattrapant aussi vite la situation que l’atmosphère est tombée, il regarde son apprenti. Son regard, bien qu’étant de nouveau normal, est de braise.

Message par **Vladmir Kemenov** » 14 juil. 2022, 10:32

Vladmir roulait un peu des épaules après sa trentaine de plongeon dans le sable de l'arène. Il allait surement avoir quelques douleurs demain mais rien qui vaille la peine de s'inquiéter. Pendant ses exercices, il avait vu certains élèves dans les gradins. Mais concentré qu'il était sur ses exercices, il ne vit pas d'abord les ricanements et railleries, rapidement transformés en souffles retenus quand les flammes faisaient des choses et d'autres. Plus d'une fois la flamme avait grossi soudainement, le prenant presque au dépourvu et il faillit y laisser un morceau de chair. Une autre fois la flamme n'avait pas gagné en taille mais s'était élevé, le forçant à sauter plus haut que d'habitude. Les apprentis comme Vladmir avaient déjà tâté du sable, certains plus que d'autres, mais Vladmir semblait bien tenir ses nombreuses rencontres et sa détermination ne souffrirait pas de quelques bouffées de sable, ou de vêtements à peine plus crasseux que d'habitude. Mais ça ne l'empêcherait pas de demander un petit massage à Sameeha. Cette simple pensée lui arracha un sourire en coin éphémère.

Vladmir écouta avec attention son maître quand ce dernier regarda rapidement son... grimoire, à défaut de meilleur mot. Car même Vlad savait que les sorts qu'il connaissait était les plus basiques, mais aussi les seuls qu'on lui ait laissé étudier du fait qu'il était seul et sans maître. Évidemment il se retint d'énoncer cette remarque, son maître était en mission après tout. Cela n'était la faute que des hérétiques au final. Mais quand son maître fit son laïus sur l'esclavage, Vladmir ne put retenir ses mots.

"- Notre responsabilité, c'est de cramer de l'hérétique et du mutant pour protéger ce qui est bon. Si c'est les chaines qu'on me filent, j'suis plutôt content de les avoir, Maître Gunther."

Vladmir remarqua le regard de son maître qui s'est littéralement embrasé pendant quelques instants. Une marque du vent flamboyant a touché son maître, et surement que ce n'est pas la seule. A la fois fasciné, intimidé et terrifié par ceci, Vladmir ne put que se demander si Dazh, dans sa grande bienveillance et sa grâce éternelle, lui accorderait un don similaire. Non parce qu'en vrai, avoir les yeux en feu de cette façon est très charismatique.

Vladmir réfléchit à peine quelques instants avant de répondre à son maître :

"- Mon grimoire est pas des plus violents pour l'instant, Maître, car j'ai pas encore eu la chance de trouver des livres qui en parlent. Mais à quoi bon les bouquins quand on peut faire un p'tit duel ? Vous, vous lancez. Moi, je dissipe. J'm'entraine à éteindre la flamme de mes ennemis, et j'vois ce qui m'attends pour la suite en même temps. Vous en pensez quoi, Maître Gunther ?"

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