[Karil Dasmof] Libéré, délivré

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] Le Grand Duc
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Messages : 1600

Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Image
Rédigé par Niklaus Hänshel, Assistant MJ




Dans un léger brouhaha les deux femmes s'avancèrent, deux silhouettes parées de leurs plus beaux atours incarnations de déesses guerrières révérées par tout un peuple. Une certaine agitation se propagea dans les rangs des hauts dignitaires présents en ce jour afin d'assister à ce qui allait sûrement la conclusion d'un chapitre de l'histoire de leur royaume. Comment envisager une autre issue que celle de la mort après l'affront proféré ? Sous peu le sang viendrait teinté le sable brûlant d'un rouge carmin, une vie s'éteindrait moucher telle la flamme d'une chandelle.

Malgré la chaleur étouffante, l'homme frissonna à la vue de sa reine. Saisit d'un mauvais pressentiment il ne put que déverser sa haine sur celle qui était à l'origine de cette grotesque accusation provoquant ainsi l'ire de sa maîtresse. Bien entendu l'issue du combat restait incertaine, deux combattantes hors paires allaient s’affronter dans une poignée de secondes, deux femmes qui régnaient sur leur armé respective, deux esprits supérieurs. Pourtant depuis ce festin synonyme de cauchemar l'homme œuvrait dans les profondeurs de la pyramide, en tant que Hiérophante son pouvoir dépassait de très loin l'entendement des simples mortels. Depuis longtemps il s'était affranchi de certaines limites imposées par la nature, la mort un sujet d'étude qu'il avait exploré afin d'en comprendre tous les méandres. Son esprit se détourna de la scène, ses dispositions seraient-elles suffisantes ? Des lunes entières à rester enfermé, à préparer chaque détail d'un futur incertain, à prédire le plus petit fil d'une vaste tapisserie. Sa mâchoire se serra, ses doigts se crispèrent sur le manche du sceptre qui reposait sur ses genoux, si le serpent devait trépasser aujourd'hui, sa vengeance serait sans autre égale.

Détourné de sa fureur par un soudain silence il revient à la scène qui se déroulait présentement sous ses yeux. Un homme s'était avancé, il décela sa nervosité qui pointait derrière une voix puissante afin que tous et toutes puissent entendre les règles et conséquences de ce duel de monarque. Dans le calme apparent la tension nouait les muscles de chacun, les respirations devinrent plus lente, les regards fixes, dans l'attente d'un dénouement qui viendrait impacté avec certitude leur vie.

La suite devint quelque peu confus dans l'esprit de l'homme. Quand le combat est élevé au rang d'art il est difficile d'en retranscrire toute la fureur charnelle qui s'en dégage et le ravissement morbide que l'on peut ressentir en contemplant les artistes. Les deux femmes échangèrent quelques mots avant qu'une danse aux mouvements vertigineux ne soit entamée. Deux armes, deux styles différents. Sa reine possédait l'avantage de l'allonge grâce à la lance qu'elle maniait, tout comme sa tenue l'arme était magnifique, une aspic aux yeux de rubis s'enroulait autour du manche ouvragée et alors qu'elle frappait d'estoc avec rapidité et précision le spectateur semblait apercevoir la forme serpentine se mêler à l'échange. Son adversaire combattait avec un Khépesh, l’arme traditionnelle de son peuple, une lame courbe et plus courte qui l'obligeait à passer l'allonge afin de réduire la distance pour attaquer de taille chose rendu possible par des mouvements d'une telle fluidité qu'il était impossible aux amateurs de seulement les suivre des yeux. L'inquiétude gagna le Hiérophante, si le nom de Khalida était synonyme de bravoure et de courage, sa cousine prenait peu à peu l'ascendant. Comment cela pouvait être possible ? Comment pouvait-elle bouger aussi vite ? Agir avec autant de précision ? Que cachait-elle comme noirs secrets au sein de sa cours ?

Les stigmates des blessures ne tardèrent pas à apparaître. De nombreuses estafilades marquaient désormais les tenues d'or rehaussées de joyaux, dès sillons dans les chaires s'échappaient la vie. Les mouvements ralentissaient, le souffle manquait, les armes plus lourdes entre les mains fatiguées puis vint le coup, avec habilité la pointe de la lance fut détournée de sa trajectoire par le jeu des bracelets renforcés et dans un même mouvement de taille le tranchant du khépesh ouvrit le ventre du Grand Faucon de Lybaras d'où se déversa une partie de ses boyaux. Elle tomba à genoux, la foule s'agita aucun n'osant pourtant bouger, les mains sur sa béante blessure elle planta son regard dans celui de sa cousine Neferatem. Cette dernière venait d'étouffer dans l’œuf une source d’ennuis qu'elle ne pouvait se permettre à l'heure actuelle, sa malédiction ne pouvait être révélée mais pourquoi ne pas la transmettre à celle qui avait osé la défié. Dans un baiser sensuelle leurs lèvres se scellèrent transmettant ainsi le sang impie, une infant qui partagerait ainsi son éternité.

De la gorge du Hiérophante s'éleva une sinistre plainte, d'anciens mots que seule une poignée d'élus pouvait prononcer sans que la folie ne les gagne, des mots qui traverseraient les siècles ….

***********
"Le temps fait changer, mûrir, oublier et mourir."

L'aube se levait, du moins la réflexion se trouvait être le fruit d'une intuition plus que d'une absolue certitude à l'égard de la cellule sans fenêtre qui se situait dans les tréfonds du sinistre bâtiment. Le froid lui était bien présent, la température avait drastiquement chuté et ce n'est pas la maigre couverture dans laquelle se pelotonnait le jeune apprenti qui le protégeait du cruel mordant. Pouvait-il espérer de quoi se réchauffer auprès d'Anton Gasther, l'intendant du Collège qui visiblement sortait chaque sou de sa propre poche, les négociations s'annonçaient d'ors et déjà animées. Au moins point de flemmardise, par habitude il alluma la chandelle qui reposait sur la table de nuit à côté de son lit et frissonna quand ces pieds nus vinrent se poser sur la pierre froide. La faible lumière peinait à repousser les ténèbres des quelques mètres carrés qui composaient son existence. Point de fioritures pour les élèves d'Améthyste, tous étaient logés à la même ancienne ou presque selon leur maître respectif et Dame Anna Freidberg passait pour être l'un des plus sévères. D'ailleurs n'avait-elle pas arrêté d'enseigner depuis fort longtemps avant l'arrivée de Karil ? Le seul fait qu'elle le choisisse comme élève avait causé nombre de murmures et chuchotements dans les couloirs du Collège perturbant ainsi le sacro-saint silence des lieux pour quelques jours.

Quelque chose ....

Soigneusement pliée sur la petite commode attendait sa chasuble de tissu rêche d'un mauve maintenant passé qu'il enfila avec un certain empressement après s'être livré à quelques ablutions à l'aide du broc d'eau et de la bassine qui attendait dans un recoin de la pièce. Dans trois jours si les calculs s'avéraient être exactes cela ferait deux ans qu'il s'était faufilé entre les lourdes portes entrebâillées de la cathédrale à la sinistre réputation pour ne plus revoir, ne serait-ce qu'une seule fois, le monde extérieur si ce n'est pas les vitraux colorés ou le cloître intérieur, carré de verdure magnifiquement entretenu. Pourtant aucun prisonnier en ce lieu, chaque personne entrantes peut ressortir à loisir mais pour les futurs postulants cela signifie le premier échec à très longue liste d'épreuves pour la plupart d'ordre psychologique durant les premières années. La volonté est la première arme de ceux qui manipule Shyush, le vent pourpre, le vent de la mort, le plus mystérieux et dangereux de tous. Une volonté forgée au quotidien afin que chaque leçon soit marquée au fer rouge, la moindre petite chose pouvait s'avérer être un test pour les élèves, autant dire que le plupart ne franchiraient jamais le premier palier et resteraient de simples aides au service des Magisters. Pour les autres c'était juste le début d'une très longue route.

Que ....

Route qu'avait choisi Karil, le jeune homme la parcourait non sans difficulté, tel un funambule sur son fil toujours proche de la chute sans pour le moment commettre le faux pas fatal. Les cloches se mirent à sonner à l'unissons répercutant leurs octaves dans l'immense structure qui n'allait pas tarder à reprendre un semblant de vie. Le petit déjeuner n'allait pas tarder à être servi pour ceux qui souhaitaient avoir de quoi se sustenter pour la matinée. En quelques gestes précis le jeune homme termina de faire son lit, jeta un dernier coup d’œil à sa cellule afin de s'assurer qu'elle soit au goût de Dame Freidberg en cas d'inspection chose rarissime, la main sur la poignée de la porte il s'apprêta à la repousser ....

Une soudaine impression de ... de ....
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Avatar du membre
Karil Dasmof
PJ
Messages : 54
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Cedrec (décédé) ; Azhogh

Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

Il ne comprenait pas ce qu'il voyait.

Une foule immense, sous un soleil harassant, plus lourd que ce que le jeune homme aurait pu imaginer. Des murmures s'échangeaient dans une langue qu'il ne parvenait même pas à comprendre mais qui semblait gutturale, comme ayant traversé les temps. Et certains semblaient exprimer une gêne ou un malaise devant ce qu'ils allaient observer.

Puis survinrent deux femmes qui se firent face, au centre de la foule, l'une armée d'une longue lance,magnifique, semblable à une sorte de serpent, et dont la guerrière avait une telle maîtrise que l'on croyait voir un serpent s'agiter dans ses mains. La seconde avait une sorte d'épée à lame courbe mais semblant terriblement tranchante.

Puis le combat commença et Karil ne put qu'à peine distinguer ce qu'il voyait. Elles semblaient trop vives pour ses yeux chacun parant, attaquant sans discontinuer. Elles semblaient toutes deux réaliser une chorégraphie de mort, mais qui lui était totalement inconnue, une chorégraphie qui aurait pu durer des heures, tellement elle était passionnant à voir pour le jeune mage. Car même s'il ne comprenait ce qu'il avait sous les yeux, il ne voyait que la rapidité des deux combattantes.

Puis l'une d'elle se figea, la main sur son ventre et tomba à genoux tandis que son adversaire s'approcha d'elle lentement et sembla approcher sa tête de celle de la vaincue, jusqu'à se toucher.

C'est à ce moment, qu'au delà des murmures de la foule, Karil entendit soudain un son profond. Comme un cri, ou une plainte, lancinante, devant l'issue de ce combat. Mais le plus étrange était que cette plainte, il l'entendait comme si celui qui l'émettait était à quelques centimètres de son oreille. Il avait cependant beau essayer de voir d'où provenait la plainte, il finit pas tomber lentement vers le sol mais sans parvenir à l'atteindre, pendant que la plainte se faisait plus forte encore.

Et durant la plaintes, il semblaient entendre des mots étrangers, rugueux et parmi la multitude émis par la plainte, il n'en comprit vaguement que deux qui ne firent ensuite que monter en puissance, l'accompagnant dans sa chute.

Neferatem ...
Khalid ...

"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!"

Le jeune homme se réveilla en sursaut.

Ce rêve était étrange et il semblait si réel. Mais en regardant autour de lui, il ne vit que ce qu'il avait l'habitude de voir habituellement dans sa cellule, c'est à dire pas grand chose à analyser excepté son lit, ses vêtements à coté et les murs de pierre.

Alors qu'il s'extirpait de son lit, il avait l'impression d'être englué, comme s'il devait se forcer pour passer à travers une toile d'araignée géante, quelque chose qui semblait restreindre ses mouvement. Mais le plus étrange était qu'il ne faisait pas plus d'efforts que d'habitude. En enfilant sa robe d'apprenti, il avait l'impression de rencontrer une résistance particulière alors qu'il faisait le même mouvement habituel et à la même vitesse, exercé par des mois de routine, ce geste lui était devenu naturel.

Mais cette sensation n'était pas naturelle et il estima qu'utiliser davantage d'eau sur son visage lui ferait le plus grand bien.

"Bon sang, ce rêve me rend vraiment bizarre aujourd'hui. A moins que ce soit une épreuve ? Mais dès le matin, ce serait étrange ..."

Mais la sensation revint. Il avait l'impression de ne pas réellement sentir l'eau sur son visage, tout en voyant les gouttes couler de son nez, de son front et de ses cheveux.

Karil murmura alors, autant pour lui-même que pour ceux qui pouvaient l'entendre :

"C'est pas possible ... il m'arrive quoi !

Puis lui vint en mémoire un fait étrange mais dont il ne s'était pas occupé avant. Il manquait quelque chose ou plutôt, une présence habituelle, qu'il n'avait pas ressentit depuis son lever.

"Arlin ... Arlin, tu m'entends ?!"

Et il attendit là une réponse, un signe de celui qui l'accompagnait habituellement. Peut-être même l'espérait-il.
Karil Dasmof, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 8 | Int 10 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 23/65 | SAN : 35/53
Lien Fiche personnage: https://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.p ... ril_dasmof

Equipement :
► Afficher le texte
Sorts :

► Afficher le texte

Avatar du membre
[MJ] Le Grand Duc
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Messages : 1600

Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Image
Rédigé par Niklaus Hänshel, Assistant MJ




Difficile de se débarrasser de cette étrange sensation, si les détails de ce rêve particulièrement réaliste s'étaient évaporés avec le réveil les grandes lignes persistaient tout comme un événement marquant de notre passé dont les contours s'estompent au fil des années mais dont nous conservons le souvenir à travers le temps. Guère habituel pour un rêve, néanmoins Karil s'inquiétait maintenant d'un deuxième élément qui bousculait ses habitudes, la disparition pure et simple de son compagnon que trop encombrant, Arlin. Lui qui n'hésitait pas se montrer présent dès que les pieds du jeune homme touchaient le sol à son lever aujourd'hui nul parole, remarque ou autre taquinerie. Rien de rien. Le vide absolu.

L'apprenti eu beau s'escrimer plusieurs minutes, son appel demeura vint.

L'esprit farcit de nombreuses questions sans réponse il prit la direction du réfectoire au moins son appétit restait fidèle au rendez-vous. D'un pas hâtif il emprunta escaliers, couloirs, passa devant le cloître, pris une profonde inspiration et poussa les grandes portes, chaque geste conservait cette impression de seconde fois alors quand son regard ne rencontra que la pièce vide il fut légèrement désarçonné. Difficile de dire pourquoi, après tout à quoi pouvait-il s'attendre, des bancs, des chaises et autres meubles renfermant les ustensiles nécessaire à sa sustentation, la même odeur de porridge qui flottait dans l'air émanant de la marmite suspendu dans l'âtre de la cheminée, bref rien d'anormal.

Après quelques secondes passées sur le seuil de la porte à balayer la salle du regard il finit par se servir, s'installa à l'une des tables et engloutit la première cuillère avant de la recracher aussitôt et de s'essuyer la bouche d'un revers de manche. Dieu que cette tambouille était infecte !!
Son regard se posa sur le bol de porridge qui si d'ordinaire le goût restait médiocre au moins pouvait-il l'avaler. Avec prudence il prit une seconde cuillère, l'avança à ses lèvres jusqu'à contact avant de renoncer, non impossible il n'avait rien mangé de tel jusqu'à aujourd'hui et c'est pas maintenant qu'il commencerait.

ما هذا المزيج ، هل تريد أن تسممني شيطان !!


Sous le coup de cette vive réaction il ne sut si il n'avait pas imaginé les mots qui venaient de résonner à son esprit bien son corps tout entier lui savait. Impossible de le nier, son front se perla de sueur, s'était bien le même son que .... que .... là bas. La faim au ventre il quitta la salle sans même penser à ranger ses affaires et au petit trot il gagna la bibliothèque en quête de réponse. Là encore la pièce n'avait rien d'inhabituelle mais peu importe il devait prioriser ses préoccupations et sa vague impression fut rangée au second plan, pour l'instant.

Avec empressement il se mit à la recherche de certains ouvrages qui pourraient lui apporter un début d'explication mais la hâte est rarement bonne conseillère. Comment pouvait-on travailler correctement au milieu d'un tel capharnaüm !

"Bonjour Karil ... tu n'as pas l'air dans ton assiette ?"

Le jeune magister sursauta, Peter le regardait attirer par le brouhaha causé par cette vaine tentative.

"Je peux t'aider, peut-être ..."

Bien que la voix du bibliothécaire restait douce et calme, ses sourcils se froncèrent à la vu des ouvrages jetés au sol.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Avatar du membre
Karil Dasmof
PJ
Messages : 54
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Cedrec (décédé) ; Azhogh

Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

"Bon Sang Arlin, c'est pas le moment de faire l'intéressant. Réponds-moi !"

Mais malgré ses demandes, se transformant peu à peu en suppliques, aucune parole d'Arlin ne vint effleurer sa conscience.

Le jeune mage avait eu beau souhaiter des fois que son encombrant compagnon ne se taise définitivement, il n'était pas préparé pour le silence qui lui répondait.

Certes, il avait eu des heurts avec Arlin, et l'esprit lui avait parfois causé des torts. Mais ils étaient liés.

C'était le premier esprit qu'il avait entendu et qui ne l'avait jamais quitté. Jusqu'à aujourd'hui. Le premier revenu dans son esprit après le rituel également.

Avec ce silence, Karil se retrouvait privé d'une partie de lui-même et ça le mettait très mal à l'aise.

Puis, d'un coup sec, les yeux embués, sachant les larmes prêtes à sortir, il donna un coup de poing rageur aux murs. Cela n'aurait aucune incidence sur le silence mais il ne pouvait s'en empêcher. Peut-être espérait-il un ricanement résonnant dans son crâne suite à cette action.

Mais rien ne vint accompagner le bruit sourd suivi des quelques jurons du jeune homme, exprimant la douleur qu'il éprouvait, physique et mentale.

Il passa quelques minutes à essayer de reprendre son calme. A part sa tutrice et le Magister qui l'avait interrogé, aucune personne au sein du collège n'était censé connaître sa "particularité" et venir avec les yeux humides au réfectoire risquait de susciter des interrogations. Et il mit également à profit ces minutes pour réfléchir.

"Ce rêve .... la disparition d'Arlin, et ces souvenirs vagues de ... squelettes et de catacombes ... J'ai l'impression que tout est lié.

Mais le plus étrange, c'était ces noms durant ce rêve, c'était quoi déja ... Khalida ... et Neferata. Ca se prononce bizarrement, comme des noms étrangers.

Et n'oublions pas cette sensation bizarre que j'ai depuis que je me suis levé."


A cet instant, son ventre gargouilla, comme s'il protestait contre ces réflexions et ne désirait qu'être rempli

"Allons d'abord manger quelque chose, le reste peut attendre".

En ouvrant la porte, il remarqua que la disparition d'Arlin n'avait pas changé cette impression plus que désagréable d'être englué, impression qui resta en place jusqu'à ce qu'il ouvre la porte du réfectoire qui était entièrement vide, à l'exception de la nourriture déja en place.

Comme à son habitude, il se prit un bol de porridge avant d'attaquer le reste de la journée. Il n'en était pas friand, mais au moins, cela se mangeait.

Du moins le croyait-il avant de recracher la première cuillère qu'il venait d'enfourner.

"Pourquoi le porridge est immangeable, c'est bien la première fois que ça m'arrive depuis mon arrivée"

Il essaya bien de redonner une chance au porridge mais rien à faire, à peine la cuillère arrivait-elle au niveau de sa bouche que son estomac se révulsait et que le jeune homme était pris de hauts-le cœur.

Puis soudain, il entendit un son, une voix. Une voix qu'il avait déja entendu mais jamais au collège. Une voix récente.
LA voix.

Les mêmes intonations, toujours aussi incompréhensible, mais aucun doute n'était pas permis.

C'était la voix qu'il avait entendu durant son rêve.Mais ça ne pouvait pas être possible, ce n'était qu'un rêve.

Les yeux écarquillés, le jeune homme regarda autour de lui, espérant voir quelqu'un à voté, de la personne qui émettait cette voix, tout en sachant qu'il n'avait pas rêvé, que personne ne se trouvait dans le réfectoire à part lui ... et la voix qu'il avait entendu dans son crâne.

"Ce n'est pas possible ... ce n'était qu'un rêve ... CE N'ETAIT QU'UN RÊVE !!!"

L'apprenti cria ces derniers mots et l'étrange impression qu'il ressentait depuis le matin disparut de ses pensées.

"Si j'entends la voix de mon rêve alors que je suis réveillé ... Et si les noms que j'avais entendu avaient un lien avec ça ... Je dois partir faire des recherches à la bilbiothèque.


Il partit aussi vite, laissant là son bol de porridge qui refroidissait, à la recherche de réponses, ou du moins de pistes.

En arrivant à la bibliothèque, il chercha à toute hâte des ouvrages pouvant l'aider mais, dans sa précipitation, il cause plus de désordre qu'autre chose, étant entouré d'ouvrages jetés au sol.

Puis intervint une voix qu'il connaissait bien. Peter, l'apprenti en charge de la bibliothèque qui le regardait d'un air surpris.

Se sentant comme un enfant pris en faute, Karil toussota avant de répondre, gêné.


"Bonjour Peter, j'ai juste passé une mauvaise nuit, rien de particulier."


Rien de particulier, à part un rêve trop réel, une impression d'être englué tout en répétant plusieurs fois les mêmes actions, la disparition de l'une des voix dans sa tête avant le remplacement par la voix entendu dans son rêve.

Oui, on peut dire que "rien de particulier" convenait parfaitement à cette situation.

Et qu'allait-il lui dire ? Directement des informations sur les noms bizarres ? ou tenter de noyer le poisson ?


"Désolé pour le désordre, Peter, mais je t'aiderais à ranger après. Et j'ai effectivement besoin de ton aide"


A moins de mélanger le vrai et le faux ?


"Je voudrais savoir si tu avais des ouvrages sur la dissipation, afin de m'entraîner. Et si tu avais des ouvrages traitant de certaines ... c'était quoi déja leurs noms .... Ah oui. Khalida et Neferata. Ou si tu en avais déja entendu parler avant."
Karil Dasmof, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 8 | Int 10 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 23/65 | SAN : 35/53
Lien Fiche personnage: https://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.p ... ril_dasmof

Equipement :
► Afficher le texte
Sorts :

► Afficher le texte

Avatar du membre
[MJ] Le Faussaire
Warfo Award 2022 du meilleur membre - Développement
Warfo Award 2022 du meilleur membre - Développement
Messages : 184

Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Faussaire »

- " Oui, tu m'aidera oui... Qu'est-ce que tu as besoin ?"

Durant un instant, l'apprenti-bibliothécaire avait laissé passer un air sérieux et amer, et ce dès lors qu'il avait posé les yeux sur les ouvrages éparpillés.

- "La dissipation, oui, excellent choix. Alors... hummmm...."

Il tourna les talons, crispant son cou en direction des rayons ternes et légèrement poussiéreux de l'endroit. Après quelques minutes de va-et-vient cervical entre les lampions couleur onyx qui se balançaient mollement au gré de mouvements invisibles et silencieux, il reprit :

- " Dissipat... Cursus des vents, flux de l'Aethyr et interruptions notoires. Le voi-là. Voyons voir... Utile, guère compliqué à pratiquer si tu veux tout savoir. On raconte que ce n'est pas grand-chose pour bien des usages... Mais évidemment, je ne t'ai jamais rien dit... Et ensuite, Nef et... ? Non, c'était Quart-lie... Qu'est-ce que tu m'avais demandé, exactement ? "

Il lui tendit un grand livre plat, relié de cuir noir et de lanières grisonnantes. Ca et là, l'on voyait quelques reliefs en sillons, qui semblaient former quelques lignes ésotériques sur la couverture, ou tout simplement quelque marque indélébile d'un mauvais entretien. A peine l'apprenti avait-il reçu le maigre grimoire qu'il fut parcouru d'un songe, d'un son rèche et cinglant tel le tocsin ou le fil d'un rasoir.

ستعاقبك الملكة المحاربة على هذه الإهانة أيها الكاتب!

La voix était acérée, comme un fauve entraîné à rugir, et chaque syllabe semblait résonner autour de lui, comme si la voûte obscure au-dessus de l'auditeur répercutait les sons avec plus de clarté qu'auparavant. Le bibliothécaire, quant à lui, ne semblait n'en avoir cure, trop occupé à ausculter son interlocuteur avec toute la retenue qui lui seyait. Il regardait Karil avec intention, ses yeux ronds fixant le visage de ce dernier, les bras ballants tandis que ses paumes aplaties traçaient une ligne latérale en pivotant.

- " ... Alors ?"

La voix du magister semblait l'arracher à ses pensées, encore une fois. Une voix douce et calme, plate comme un cours d'eau tranquille, qui cherchait quelque réponse. Une fois la requête à nouveau exprimée, Peter tourna les talons, et se pressa entre les rayons en marmonnant.

- " Neferata... Nef-et-rat-ah... Oû est-ce que cela peut être... Géographie ? Hummm... Ne... Ne... Biologie ? Nerosia Lumida, Ne...crosillis, Ne... Non. Khalida, alors ? Hum... Quartet... Caractère... Carillon... Dis-moi Karil, qui t'as mentionné ces mots ? Dame Freidberg ? Connais-tu leur orthographe... ?"
Test de Lecture/Recherche : Résultat secret.

Au bout d'un quart d'heure de réflexions à voix hautes et de murmures incomplets, le bibliothécaire revint enfin au rayon où il avait subrepticement abandonné son invité.

- " Je n'ai trouvé que ceci, Karil. Cela... devrait suffire, j'imagine... Enfin, je ne sais pas, c'est pas vraiment ce que tu m'as dit... Mais j'imagine que tu avais mal écrit ou mal compris... Enfin, je ne sais pas. Tu me dira si c'est ce que tu voulais. Je peux aussi demander à Luitpert... mais..."

L'apprenti ne finit pas sa phrase, puisqu'il fut arrêté net par des bruits de pas provenant de derrière Karil. Les pas étaient légers, réguliers, bien qu'assez peu discrets sur les dalles ciselées du Collège.

- " Ah, Karil, tu es là. Je pensais que tu n'étais pas encore levé. Tu vas bien ? Oh, b-bonjour Peter. Que faites-vous ?"

La voix tremblait au fur et à mesure qu'elle se renforçait, comme si aucun don ni aucun sort ne pourrait enlever la timidité de sa détentrice. Emelyn s'approcha doucement, juste assez pour être au niveau de Karil, en face du bibliothécaire.

- "Bonjour Emelyn... Karil est levé, oui... Il venait pour... m'aider à ranger ces grimoires, vois-tu ?"

- " Je suis venu te rendre les "Vivaces de l'Empire" de Raunkiaer, Peter. J'ai beaucoup appréciés les croquis à chaque page, merci du conseil. Aurais-tu d'autres idées pour approfondir là-dessus ? Je ne crois pas avoir tout compris au niveau de la phytologie, mais c'est sans doute important de connaître l'existence de ces plantes avant de s'avancer sur les spécimens présent au-delà de nos frontières. Saurais-tu oû trouver cela, s'il... te plaît ?"

Elle se tourna alors vers Karil, tandis qu'on lui tendait l'ouvrage glâné et précédemment présenté par le bibliothécaire. La jeune apprentie semblait stressée, comme d'habitude, et elle avait du mal à tenir le regard de l'autre apprenti, même lorsqu'elle n'était pas son interlocuteur désignée.

Test d'INT : 15, raté.

Elle le regardait péniblement, toujours avec cet étrange voile coincé entre ses paupières et ses pupilles... Ces étranges volutes décolorées qui semblaient virevolter lentement d'un bord à l'autre des disques mauves de la jeunette.

Et puis il posa les yeux sur le second livre offert par l'archiviste en herbe. Et là, le son refit surface. L'air se fendit d'un gloussement, d'une toux moqueuse et grave, suivi d'une voix toujours aussi cinglante...

ما هذه اللغة يا كلب ؟

- "Karil ?

- "Karil ? Est-ce que ça va ?"
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

Avatar du membre
Karil Dasmof
PJ
Messages : 54
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Cedrec (décédé) ; Azhogh

Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

Il s'agissait peut-être d'une première pour ces livres reposant dans cette bibliothèque, et qui avaient pour habitude d'être traités avec soin, transportés lentement vers une une table d'étude avant d'être reposés délicatement dans l'espace laissé auparavant, que d'être ainsi sortis dans l'agitation, feuilletés avec violence, avant d'être jetés au sol. Mais par chance, les livres ne pouvaient pas se plaindre.

Contrairement au bibliothécaire, et ce dernier n'appréciait pas réellement ce qu'il avait sous les yeux.

Cependant, lorsque Karil lui demanda de l'aide pour trouver certains ouvrages, Peter se dirigea vers les étagères et trouva au bout de quelques minutes et visiblement sans trop de difficultés, le premier ouvrage demandé, consacré à la dissipation. Un ouvrage particulièrement utile, selon les dires de Peter.

Lorsqu'il le remit à Karil, ce dernier remarqua que le grimoire était relativement fin, lorsque qu'un sentiment autant habituel qu'étrange survint, le faisant sursauter.

Des phrases qu'il n'avait pas prononcé, des mots qu'il n'avait même pas imaginé et qui résonnaient dans son crâne. Le jeune mage connaissait ce sentiment qui l'envahissait quand une voix d'esprit se manifestait. Mais cette fois, cela provenait de la voix inconnue qu'il entendait depuis peu et dont il ne savait rien, ni comment ils s'étaient retrouvés liés, ni même quelle était la personne à qui appartenait cette voix.

Et le fait qu'il était impossible de le comprendre compliquait encore leur relation.

Il était en train de se perdre dans des pensées qui ne lui appartenaient pas mais qui, pourtant, lui semblaient habituelles.

- " ... Alors ?"

Les mots prononcés par Peter firent reprendre conscience à Karil de la situation où il se trouvait, dans la bibliothèque. Clignant rapidement des yeux, la phrase incompréhensible perdant en intensité mais laissant pendant quelques instances, comme un cicatrice gravée dans l'esprit du jeune mage. Il reprit.

"Excuse-moi Peter. Les noms semblaient être Quart Lie et Nef eh ra tha. C'est du moins ce dont j'avais l'impression."

Peter laissa alors son interlocuteur sur place, tandis qu'il partait à la recherches de livres, correspondant aux indications transmises. Pendant ses recherches, il demanda également à Karil d'où il avait entendu ces mots.

"Je ne sais plus vraiment en réalité. Je les ai entendus comme s'ils venaient de très loin, et j'ai eu une étrange impression, comme si ces noms semblaient importants. "

Ne désirant pas s'aventurer dans les rayons tandis que Peter recherchait des ouvrages pouvant lui indiquer à quoi correspondait ces mots étranges, Karil repartit dans ses pensées. A quoi cela pouvait donc correspondre ? La seule chose qui semblait lier tout ce qui lui arrivait en ce moment, l'étrange sensation de flottement depuis qu'il était levé, la voix dans son crâne totalement étrangère, la disparition d'Arlin et ces noms qui résonnaient en lui, c'était ce rêve étrange qu'il avait fait durant la nuit.

Mais qu'est-ce que ça pouvait bien signifier. Et surtout, qu'est ce que lui, un apprenti d'améthyste, venait faire au milieu de tout ça ? Surtout qu'il ne pouvait en parler à personne.
A moins que Dame Friedberg ....

Il ne savait réellement comment se comporter dans cette situation et profita du calme relatif dans son esprit pour réfléchir.

"il faut que je me reprenne, il ne se passera rien de bon si j'agis sans réfléchir. Je ne peux pas en parler à quiconque mais je ne pense pas pouvoir garder ça simplement pour moi. Je vais attendre de voir si Peter trouve quelque chose. Cela pourra peut-être m'aider à prendre la décision.".

Alors qu'il était dans ses réflexions, Peter revint avec un ouvrage et le lui tendit, lui indiquant qu'il n'avait trouvé que ce livre.

"Merci beaucoup, Peter. Et pour le rangement ..." commença Karil, en prenant le livre tendu.

Des bruits se firent rapidement entendre, interrompant leur conversation. Une personne s'approchant et se positionnant aux coté du jeune mage. Du coin de l'œil, il parvint à reconnaître la silhouette d'Emelyne, identité qui fut confirmée lorsqu'elle prit la parole.

Bien que préoccupé par les ouvrages qu'il comptait consulter, répondre était la moindre des choses.

"Bonjour Emelyne, ça va, juste une mauvaise nuit de passée, mais rien de particulier. Et comme l'indiquait Peter, j'allais l'aider avec le rangement."


Elle parla ensuite d'un ouvrage de botanique et cette conversation lui sembla floue, ravivant l'espèce de flottement qui s'était dissipé depuis qu'il parlait à Peter. Il était certain d'avoir déja parlé de botanique ou d'un ouvrage du genre avec Emelyne, mais pas dans cette pièce avec Peter, à un autre moment. Mais impossible de s'en souvenir réellement, à chaque fois où il avait l'impression d'effleurer ce souvenir, ce dernier se dérobait.

Alors qu'il essayait vainement de se souvenir, Emelyne se retourna vers lui et semblait, comme à son habitude, vouloir esquiver le regard de son collègue. Elle tentait de l'éviter mais malgré les efforts de la jeune femme, Karil se retrouva encore une fois absorbé dans les yeux d'Emelyne, suivant les volutes se déplaçant lentement d'un coté de l'autre de ses yeux violets. Un ballet hypnotique duquel le jeune mage se retira avec difficulté, seulement pour regarder le dernier ouvrage trouvé par Peter.

Et encore une fois, la sensation l'envahit, le faisant sursauter. La voix s'imposa dans son esprit, l'écrasant presque par sa présence. Cette fois, son attention n'était plus happée par les yeux violets d'Emelyne mais par l'intrus dans son crâne. Intrus qui, encore une fois prononça, des choses incompréhensibles qui absorbaient la présence du jeune homme.

Ils parvenaient à entendre au loin, comme étouffées, des interrogations. Des voix qui n'étaient pas dans son esprit et qui l'appelaient, lui permettant peu à peu de se soustraire à la présence, le ramenant à la réalité.

Secouant légèrement la tête pour rassembler ses esprits, Karil remarqua les regards de Peter et d'Emelyne mais il ne savait pas ce qu'ils signifiaient. De l'inquiétude, de la curiosité, de la peur ?

Toussant légèrement, la voix un peu rauque, il leur parla.

"Tout va bien, j'ai juste eu une petite absence. Ca doit être lié à ma mauvaise nuit donc je vous parlais."


Mais il ne pouvait pas s'empêcher de penser le contraire, tandis qu'il répondait à ses amis.

Non, non, non, rien ne va. Rien ! J'ai quelque chose dont je NE SAIS RIEN DANS LE CRÂNE ET QUI ME POURRIT LA VIE !
Quand à toi, je sais que tu m'entends, même si je ne comprends pas, que tu ne me comprends pas ! Si tu dois parler ou penser, FAIS LE MOINS FORT ! PAR MORR, TU POURRAIS ME NOYER DANS MON PROPRE ESPRIT ! Et si tu y parviens, tu ne seras en rien avancé !


Reprenant conscience des livres dans ses mains, il reprit.

"Merci encore, Peter, je vais te les emprunter pour pouvoir les étudier. Mais d'abord, je vais finir de t'aider avec le rangement.


Puis se retournant vers Emelyne

"Emelyne, je compte m'entraîner un peu à la dissipation, ça ne peut pas faire de mal. Voudrais-tu que nous nous entraînions ensemble ou as-tu prévu autre chose"

J'espère qu'elle n'a pas autre chose de prévu. Mais dans le cas contraire, j'irais étudier le dernier livre qu'as trouvé Peter. Et ensuite, peut-être irais-je tenter de trouver Dame Friedberg, même si cela ne me plaît pas.
Karil Dasmof, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 8 | Int 10 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 23/65 | SAN : 35/53
Lien Fiche personnage: https://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.p ... ril_dasmof

Equipement :
► Afficher le texte
Sorts :

► Afficher le texte

Avatar du membre
[MJ] Le Faussaire
Warfo Award 2022 du meilleur membre - Développement
Warfo Award 2022 du meilleur membre - Développement
Messages : 184

Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Faussaire »

test de CHA : 20 , échec critique.
À peine venait-il de finir sa note personnelle et mentale que le tonnerre gronda. Comme s'il venait de déclencher une avalanche en hurlant face à un piton rocheux, Karil sentit une déferlante s'engouffrer dans ses oreilles, muselant sans aucun mal son odorat, son ouïe, et embrumant sa vue pour quelques instants. Alors qu'il se tenait là, face à l'éternellement timide Emelyn, il sentit alors comme un vent le traverser, comme si... comme si après que ces sens se soient retirés, l'océan rageur et acerbe était revenu à la charge, avec un raz-de-marée.

Ainsi, l'on sentait le tabac, la rancœur froide et amère, la fumée grasse et écœurante, tandis que le son était limpide, imprimant rigoureusement chaque syllabe dans les oreilles de l'apprenti thanatomancien :

أجبني مرة أخرى وسأريك القوة الحقيقية أيها الكافر!
اين اخذتني ؟!
ما هو هذا المكان الشرير؟ جاوب الان!


Et puis la voix se tut brusquement. Tout revint à la normale, sans qu'il n'y ait le moindre mouvement, son ou indice pouvant symboliser quoi que ce soit autour de Karil.

- " Karil ? Tu viens ?"

Emelyn l'attendait avec quelques livres différents de ceux qu'elle avait ramenés à la bibliothèque, et elle s'était visiblement éloignée pendant cet interlude grondant. À cette distance, on aurait dit qu'elle avait les joues rosies, le teint plus agréable, et sa voix semblait plus fière et plus stable qu'à l'accoutumée.

Peter était dans une autre rangée, occupé à grimper un rayon particulièrement haut avec un fin livret grisonnant. Visiblement, la tâche était primordiale, vu la minutie avec laquelle il grimpait l'échelle de bois sombre devant lui.

Au pied de Karil, il restait encore quelques-uns des livres qu'il avait dérangés lors de son arrivée tourmentée. Malgré leur séjour assez court sur le carrelage strié, ces derniers avaient déjà reçu une fine pellicule de poussière blême, comme c'était le cas de la grande majorité des objets que l'on trouvait au Collège d'Améthyste. Pendant un instant, Karil crut voir du sable sur l'un d'entre eux - le premier qu'il ramassât -, mais un simple passage d'une main suffit à recadrer cette étonnante théorie : ce n'était que de la poussière duveteuse, légère et particulièrement volatile. Rien de plus.

Au fur et à mesure qu'il remettait de l'ordre autour de lui, Karil eut le temps de décrypter des bribes à propos des rayonnages : celui-là se nommait "Corporalité fluidique et esthésiographie", cet autre était pourvu de rayures bleutées qui se joignaient à une couverture en bas-relief particulièrement illisible, un autre semblait être lié de près ou de loin à l'étude de quelque spécialité biologique, etc. Il n'y eut aucune trouvaille fabuleuse parmi ces livres dépareillés, si ce n'est une sensation de calme et de repos retrouvé une fois que ceux-ci furent remis à leurs emplacements respectifs.

Une fois, ceci fait, Karil emboîta le pas de sa collègue avant de la devancer, en direction d'une salle plus propice à la pratique et l'apprentissage de la magie.

Le trajet fut assez silencieux entre les différentes alcôves, arches et colimaçons qui caractérisaient les étages supérieurs du Collège. Parfois, un léger vent chuintant les accompagnait durant quelques instants, et puis il disparaissait comme il était apparu - sans un bruit, sans raison. Là, il passait dans un couloir étonnamment lumineux, et nettement plus décoré que ce qu'ils avaient aperçus jusqu'à présent. En jetant un œil auprès de l'un des vitraux, il était possible de voir une brume diffuse, opaque, qui semblait se déplacer uniformément comme la houle, enveloppant sans problème l'étroit parterre d'ardoise inclinée en contrebas. Le corridor actuel était ainsi plus développé, s'ornant de gravures baroques à l'aspect étrangement neuf, ou encore de quelque gravure asymétrique sur l'une des portes de grès noir qui se présentaient en une rangée rigoureusement ordonnée. Au fond de ce canal rocheux, le plafond s'élevait encore, disparaissant dans la demi-obscurité si caractéristique du bâtiment.

Là, le couloir devenait un carrefour, une sorte de hall intermédiaire où se rejoignaient des couloirs en pentes, des escaliers à double hélice, différents mobiliers dépareillés et pourtant unis dans leur vétusté, etc.

Durant tout leur périple, les deux apprentis n'avaient pour ainsi dire pas croisé âme qui vive, et pourtant, aucun n'aurait pu dire que l'endroit était désert - il n'y avait en effet pas de traces de pas, pas de marques, d'empreintes ou de fil déchiré, et pourtant, ils savaient pertinemment qu'ils n'étaient pas seuls. Emelyn s'était contentée d'emboîter le pas de Karil au bout d'un certain temps, si bien qu'il ne put entendre autre chose que ses pas et le rythme décalé de ceux-ci.

Une fois à l'intérieur d'une salle à proximité, ils purent enfin se mettre à la pratique. Emelyn restait quelque peu en retrait, se contentant de suivre la lecture de son camarade et/ou de le corriger durant ses premières tentatives de prononciation. Il n'y avait en réalité pas grand-chose à réciter ou à psalmodier dans le cadre de la dissipation, l'effort principal résidant dans la concentration et la perception des vents alentours. Cela permettait alors de démêler ceux-ci et de trouver quel "fil" le sorcier adverse s'apprêtait à utiliser ; le reste de la manœuvre dépendant de la volonté et des habitudes du défenseur - il pouvait alors tirer sur le même "fil" que son adversaire afin de déstabiliser son incantation, ou bien, il pouvait obstruer celle-ci en attirant les autres vents pendant un infime instant.

Dans tous les cas, il n'y avait pas plus de prérogatives autour de cette pratique, et la plupart des remarques et addendum semblaient simplement diriger la réflexion et défendre une manière plutôt qu'une autre, sans vraiment se justifier de manière intelligible.

Une fois que ce premier travail fut accompli - le livre n'était pas très copieux, alors cela ne prit qu'une poignée d'heures au maximum -, il était enfin temps de se dégourdir, et de passer à la pratique. L'espèce de cloître qu'ils avaient choisi pour s'exercer était assez vaste, lisse de toute part si l'on exceptait le plateau central légèrement surélevé ainsi que les quelques arches de marbre gris qui entourait celui-ci comme s'il s'agissait d'une cour intérieure.

Le plafond était assez bas en contrepartie, bien que, comme en chaque lieu clos de ce bâtiment, il se parait d'une brume opaque et sombre, lui donnant un aspect de ciel étoilé si l'on y prêtait un peu trop d'attention.
Demande au pj s'il a une préférence pour démarrer les essais de dissipation : "Aucune."

- "Honneur aux dames, Emelyn."

- " Attends, je vais me préparer un peu, c'est un premier essai, alors prends ton temps d'accord ? "

إذا تجاهلتني مرة أخرى ، أقسم أن ألعن نفسك ، أيها الكلب!

La voix était revenue encore une fois, mais paraissait tel un maugréement, bien plus calme qu'auparavant, et toujours aussi incompréhensible. Après quelques exercices de concentration, Karil s'élance :
Test de MAG de Karil, il tente de lancer "peur de la mort" : 20, échec critique ! Let's gooo
Fiasco : 9 = Hantise. Des voix spectrales murmurent dans l'air pendant toute la durée du sort.

Des voix ?
Mais tu les as déjà, non ? Hmmm...


Dissipation d'Emelyn : 17, raté.
Allez, sons et lumières !

Alors qu'il réfléchissait à sa prononciation et à quelle incantation il préférerait s'exercer, Karil eut un soubresaut au moment où il attira les vents autour de lui. En quelques gestes et en quelques mots à peine, quelque chose s'immisça entre ses précautions, et il sentit comme un torrent affluer dans ses mains. L'instant d'après, Emelyn plaquait ses mains en avant, pensant à bien accomplir les mouvements indiqués dans le grimoire...

Mais Emelyn était loin, très loin désormais. Autour de Karil, la tempête faisait rage, les sons déchirant toute sensation autour de l'apprenti. Ses yeux n'apercevaient le cloître que par bandes éparses entre les tumultes grisonnants qui l'entourait désormais. Ses oreilles n'eurent accès qu'au vrombissement déchirant qui accompagnait la tornade décolorée. La salle entière semblait muer à vue d'œil, toutes les formes et couleurs disparaissant dans le tumulte de cris et de couleurs...
Et puis ce fut une énième sensation. Froide. Incisive. Ferreuse ? ...

لكن كم هو أصم!

Quelque chose flottait devant Karil, alors que d'autres formes dansaient un peu partout dans le cloître - au plafond, au sol, derrière les colonnes, etc. -. Celle-là était une forme hautaine, arrogante, constituée d'un buste quasi-translucide, d'une tête glabre au regard haineux, couverte d'une coiffe tombante particulièrement ridicule - et pourtant familière -, et d'une espèce de bouc proéminent, telle une corne ou un manche de coutelas.

Cette chose était venue à sa portée en un instant, la main plaquée contre le torse du sorcier, comme si elle l'avait laissée là depuis des heures.

هيا... C'eeest... assss...ez, Kah-rel...
Voici ton nouvel ami, il s'appelle René Coty et c'est...
Ah non, il ne s'appelle pas René Coty, non ...

Image
Test opposé
Test de MAG - Karil : 16.
Test de MAG - ???, à -3 à cause du glyphe de Dame Friedberg : 1.

Ah, quand ça veut pas...
Karil se sentit agrippé, comme il le fut tant de fois jadis par les Caïds des Quais. La poigne était ferme, presque trop dure pour être réelle, trop vive pour être humaine. Et d'un coup Karil se sentit léger, léger... Si léger...

En vérité, il flotta avec l'homme-au-bouc un minuscule instant. Ce dernier le jeta comme un malpropre, l'envoyant valser contre une colonne du cloitre, tandis que ce dernier disparaissait dans quelque chose, comme le font ces charlatans du marché Sud lorsque la Garde arrive.

Reprenant ses esprits, l'apprenti se redressa avec aisance, comme si la roche avait délicatement amorti sa chute. Il s'épousseta machinalement, mais quelque chose le stoppa net dans son élan :

Déjà, il n'avait jamais enfilé une robe azure aussi claire et aussi pâle - un peu plus et l'on aurait vu au travers !
Ensuite, s'il était actuellement debout contre la colonnade, pourquoi se voyait-il par terre, à quelques mètres de là ?
Il n'y avait aucun doute possible : la robe de bure violacée, les cheveux, le nez, les oreilles, le teint pâlot...

- " Karil ? Karil ?! Réponds-moi !"

Emelyn accourut au côté du Karil en habits violets, tentant tant bien que mal de prononcer des mots entre les gémissements de panique. Elle hésita un instant, s'éprit de quelques remarques personnelles alors qu'elle tentait de réanimer son compagnon d'entraînement. Elle le gifla d'abord, secoua ses bras, serra ses mains, frappa ses jambes puis son torse à maintes reprises... Rien. Rien de ce qu'elle essayait ne semblait marcher. *


Elle lui écarta les paupières, la machoire, tenta de surélever la tête de l'apprenti... Rien ne semblait fonctionner.

Étant donné son manque de connaissances en médecine - et en secourisme - elle se résigna hâtivement à la magie.
Emelyn tente de lancer "Vision de l'au-delà", pour voir si Karil est mort : 17,15,8. Elle y arrive enfin au 3e essai, sans fiasco.

Sans doute, était-ce à cause de la panique, de la peur des événements précédents, ou simplement la précipitation dont elle faisait preuve, mais Emelyn mit un certain temps avant de réussir son incantation. En fait, elle tremblait tellement qu'elle lâchait des "Non ! " entre chaque incantation ratée. Relevant la tête, elle tourna les talons - sans doute pour retourner au chevet de Karil - mais elle fut arrêtée net dans son élan.

Tétanisée par ce qu'elle vit, ses yeux devinrent grands comme des soucoupes tandis qu'elle fixait l'apprenti couleur azur qui lui faisait désormais face.

Et puis, sans rien dire, le Karil en robe violette se releva en grognant :

- "Li...iiibre..."
Eh bien, voilà qui commence très fort. Deux 20, de gros échecs, un 1 en faveur de ton "ami" l'incompréhensible, ...

Déjà, enlevons les aberrations : Tu as actuellement 100% de tes pv.

Tu aura sans doute beaucoup de questions, et c'est normal, les Mp servent à ça.

Ensuite, eh bien...

Je te laisse t'ambiancer sur ça ou ça, en fonction de ton humeur actuelle.
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

Avatar du membre
Karil Dasmof
PJ
Messages : 54
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Cedrec (décédé) ; Azhogh

Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

Comme l'appris à ses dépens le jeune homme, s'énerver et s'emporter ne générait, dans la majorité des cas, rien de bon.

Quelques instants à peine après son éclat mental, la sensation de la prise de contrôle de son esprit par l'inconnu ressurgit. Cependant, elle était bien plus puissante, presque sauvage. Habituellement, cette prise de contrôle n'avait lieu que dans son crâne. Cette fois, ses sens même furent engloutis.

Puis survint la Réponse. Incompréhensible. Soudaine. Violente. Tel le coup d'éclat de Karil, marquant au fer rouge chaque mot dans l'esprit du jeune mage.

Totalement déconcentré par la virulence de la réponse, Karil mit quelques secondes à reprendre conscience de l'endroit où il se trouvait.

La bibliothèque, évidemment. Il n'avait pas bougé. Il y avait encore des livres qu'il avait malmené à ses pieds. Peter était dans les rayonnages, occupé à ranger certains livres ainsi qu'Emelyne, qui lui demandait s'il comptait venir.

J'arrive Emelyne, je vais juste aider Peter pour ranger les quelques livres restants.

Se baissant, ramassant les quelques livres à ses pieds, il les rendit à Peter, gardant cependant ceux que ce dernier lui avait dénichés pour ses recherches et se frotta ensuite les mains pour faire partir la poussière qui était déjà apparue sur les livres, même si pendant quelques secondes, il avait eu l'impression d'y voir du sable.

Bon, ça ne va vraiment pas mieux de mon côté, j'ai l'impression de ressentir ce rêve sans cesse, c'est pesant. Et il va falloir que je fasse quelque chose à propos de ce nouvel esprit. Il semble bien plus colérique qu'Arlin. Peut-être aussi plus dangereux ... Mon vieux Arlin, je me demande quand même ce que tu es devenu.

Pendant le rangement, il tenta bien de trouver une logique concernant le rangement, ou au moins les thèmes principaux des rayons mais le seul qu'il parvint à déchiffrer lui fut aussi obscur que ses premiers pas dans l'apprentissages du langage d'améthyste. Il serait donc judicieux de garder des relations agréables avec Peter pour parvenir à se retrouver là-dedans, et à ne plus jeter les livres dont il avait la garde à terre.

Une fois le rangement fait, la bibliothèque ayant repris son atmosphère habituelle, calme, rangée et apaisante, il accompagna Emelyne, à la recherche d'une salle libre où ils pourraient s'entraîner.

Les couloirs du collège semblaient toujours aussi vides et déserts. Nul bruit ne s'y faisait entendre, à l'exception des claquements de leurs pas sur le sol. C'était un silence qui apaisait autant qu'il inquiétait le jeune mage d'Améthyste. Un silence qui n'avait rien de naturel mais qui permettait également une concentration totale, presque une sorte de méditation. Enfin, une concentration totale tant que l'on n'entendait pas des esprits toute la journée.

Parfois, ils entendaient le bruit du vent qi s'interrompait rapidement, d'autre fois, ils virent une sorte de brume. Rien d'inhabituel au Collège, en somme.

A un croisement, Karil ne put cependant retenir un frisson en passant à proximité d'un autel dédié à Morr qui, comme les autres autels dans ce bâtiment, ne semblait ni être négligé, ni soigné. Il repensait à ce qui s'était passé il y a quelques jours. Ignorer l'avertissement de Morr, leur exploration des catacombes, puis le tohu-bohu qui s'en est ensuivi et sa rencontre avec la ... chose qui le trait d'oisillon.

Tout cela s'était déroulé avant le rêve et le remplacement d'Arlin par .... il ne savait même pas qui, en réalité.

Il faut que je garde mon calme, ce n'est qu'un autel de Morr, il n'y a pas de raisons que ça se passe de la même manière que la dernière fois.

Marchant encore quelques minutes, ils trouvèrent enfin une salle libre, et suffisamment spacieuse pour s'entraîner, à condition de déplacer légèrement les quelques tables et chaises. Mais pour le moment, il était question de s'intéresser à la théorie de la dissipation.

Durant sa lecture, les deux jeunes apprentis se rendirent compte que la grande majorité du livre se résumait à plusieurs théories sur la "meilleure façon de dissiper les sorts", chaque personne ayant eu ce livre semblant rajouter des "astuces" ou de "meilleures façons, plus efficaces et moins dangereuses". Les incantations de base étaient, quant à elles, relativement simples.

En réalité, comme lui confirma Emelyne, le livre indiquait que la dissipation n'était réussie que selon la concentration du sorcier, ainsi que la perception des vents de magie. Visiblement, il fallait imaginer, pour Karil, que les vents étaient comme un monceau d'ordure, des vieux papiers aux déchets alimentaires, entourés de rats affamés. Il s'agissait là des vents. Ensuite, il fallait déterminer quel était l'ordure sur lequel allait se jeter un rat, afin de le tirer de son côté, troublant ainsi ce dernier.

A la lecture, cela n'avait pas l'air très compliqué et, après quelques heures, ayant entraîné sa prononciation, tentant de faire le vide dans son esprit, il se sentit prêt à passer à la pratique.

Se dégourdissant quelques instants de ces longues heures à lire et à apprendre, il se retourna alors vers Emelyne, lui proposant de s'entraîner en première à la dissipation.

A ce moment précis, la voix retentit, mais plus calme que lors de son emportement à la bibliothèque. Mais toujours incompréhensible, et le jeune homme préférait se concentrer encore, avant de manipuler les vents et prévint sa collègue.

"Emelyne, je vais lancer le sort de "Peur de la Mort", autant éviter les risques en s'entraînant avec des sorts assez inoffensifs."

Il se concentra, lui permettant de voir les fils de Shyish, toujours aussi fin que des fils d'araignées, avec leurs noeuds, toujours violet, se répandant autour de lui.

Respires lentement. Inspire, Expire. Inspire, Expire. Ne pense plus aux voix. Vide ton esprit. Contrôle Shyish. Tout va bien se passer.

Il commença alors à manipuler les fils, qui se réunirent autour de lui, commençant à agir tel de l'eau vive, coulant lentement telle une eau glaciale, propre au Vent de la Morr. Il sentait en même temps, lors de cette manipulation, une odeur de vieillerie, de renfermé. Puis il plongea lentement ses mains dans l'agglomérat de fils qu'il voyait devant lui.

Et il se fit emporter. Ses protections n'y firent rien, il se sentit absorber par les vents qu'il avait levé et qui gagnaient chaque seconde en force alors qu'il lançait son sort. Il put apercevoir Emelyne, totalement inconsciente de ce qui était en train de se passer autour de Karil, prête à dissiper le sort qui venait d'être lancé.

Une fois le sort parti, les vents, qui engloutissaient le jeune mage, le malmenèrent. Il ne put à peine entendre sa collègue réciter la formule de dissipation, il ne s'entendit même pas lancer son sort. Les vents lui broyaient les oreilles et même ce qu'il voyait commençait à changer devant ses yeux, les couleurs disparaissant, comme si elles-mêmes étaient en train de mourir.

Et au milieu de ce vacarme, la sensation revint. La voix répondit. Toujours calme, mais plus ... glaciale. Comme si la magie avait elle-même affecté cette voix.

Et, parmi les couleurs mortes, dans le tourbillon qui l'avait complètement englouti, rendu presque sourd. Il vit des ombres se déplacer, comme si d'un coup, des dizaines d'esprits ou de personnes avaient décidés de se manifester, d'apparaître à l'endroit où avait lieu toute cette agitation. Et l'une d'entre elle lui faisait face, lui lançant un regard mauvais et habillée de façon plus qu'étrange et lui plaquant la main sur le torse avant de reprendre la parole

هيا... C'eeest... assss...ez, Kah-rel...

Il le comprenait. Pour la première fois, il le comprenait, tout ceci au milieu des vents déchaînés. Le jeune mage en était stupéfait.

Tellement qu'il ne résista presque pas, toujours sous le choc, quand l'esprit le prit par le col avant de l'envoyer au loin; disparaissant peu après

Le choc .... n'arriva pas, malgré sa réception sur une colonne de pierre. Ce qui surprit encore une fois l'apprenti. Il se redressa, regarda les ombres autour de lui qui étaient toujours présentes et s'apprêta à enlever la poussière de ses vêtements.

Puis il se rendit compte de certaines choses.

Que sa robe était transparente, bien plus que d'habitude. De son souvenir, sa robe violette, il y a encore quelques minutes, était d'un violet profond.

Puis que bien étant encore adossé à la colonnade. Il se voyait à quelques mètres de là. Le même corps, avec le même gabarit, les teint pâle et ses cheveux ébouriffés, et également les mêmes vêtements dont cette robe violette. Totalement différente de celle avec laquelle il se voyait actuellement. Sauf qu'elle était sur un autre "lui".

Et qu'Emelyne sembla se précipiter vers ce corps, tentant de le réveiller, lui collant même une claque, que Karil ne sentit pas.

"Ce n'est pas possible ... Pourquoi est-ce que je me vois. Qu'est-ce qu'il s'est passé ... ! IL SE PASSE QUOI !" Il faut que je me concentre, que je me calme

"Cet esprit était donc vraiment agressif, je ne sais pas ce qu'il m'a fait mais le fait que je vois mon corps maintenant, ça doit signifier quelque chose. Et vu son aspect, il n’est pas impérial, c'est certain."

Pendant cette réflexion, il vit Emelyne tenter de lancer un sort de "Vision de l'au-delà"".

"Et j'ai l'impression d'avoir déja vu la façon dont il était habillé. Pas forcément son chapeau bizarre ou son bouc en particulier, mais j'ai le souvenir d'avoir vu ça. Mais où ... Est-ce que ça aurait un lien avec ce rêve ?

Emelyne tentait toujours d'incanter un sort de "Vision de l'au-delà".

"Mais maintenant que je peux le comprendre, je pourrais peut-être essayer d'en savoir plus. Mais pourquoi il m'écouterait ? il a fait ce qu'il voulait de moi. Comment je peux lui parler. Mais attends, il est où en fait ?

Se retournant dans tous les sens pour essayer de voir l'esprit qui l'avait propulsé, il remarqua l'expression d'Emelyne, presque terrorisée, tandis qu'elle le fixait, lui, avec sa robe translucide, et semblait s'être désintéressée du corps affalé.

"Emelyne vient de lancer un sort de "Vision de l'au-delà". Et elle me voit. PAR MORR MAIS C'EST PAS POSSIBLE !!!.

Au même instant, le "corps" se releva et une voix étrange en ressortit, qui crispa le jeune mage. Il avait l'impression étrange d'entendre sa voix celle qui lui appartenait, mais dans la bouche d'un autre, ne sachant utiliser ses accents.

- "Li...iiibre..."

Il ne faut pas qu'il s'en prenne à Emelyne. Je verrais après comment expliquer ça. Mais d'abord, les priorités, dont récupérer ce corps

Mais il réfléchissait pendant qu'il avançait vers "lui", alors levé. Il pouvait tenter de lui parler, à son esprit directement, au risque de ne pas être compris. Ou parler de visu, avec Emelyne qui pouvait tout entendre ?

Puis soudain, il se rappela d'un détail. L'inconnu l'avait appelé "Kah-rel" en sortant. Il se pouvait qu'il comprenne, même partiellement, ce qu'il disait ou pensait.

Déjà, il fallait essayer de rassurer Emelyne et il tenta de parler. Et il sentait sa gorge bouger, en dépit du fait qu'il était une sorte d'esprit.

Emelyne, je ne sais pas si tu m'entends. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais je vais essayer de régler la situation. Si ça dégénère, fuis et pars prévenir mon maître.

Il tenta alors de contacter l'esprit qui venait de prendre possession de son corps et n'avait pour le moment pas encore bougé.

Je ne sais pas qui tu es, Je ne sais pas ce que tu veux. Mais maintenant que je te comprends, excuses-moi d'avoir hurlé car je ne te comprenais pas.
Tu n'es pas d'ici, ça se voit. Tu n'es pas dans un endroit normal. Tu as peut-être mon corps mais pas mes manières, ma façon de parler. Tu te feras repérer et peut-être soit éjecter, soit annihiler. Et j'ai pourtant bien vu ta puissance, je l'ai senti, j'étais tel un oisillon face à toi.

Nous pouvons peut-être cohabiter, laisses-moi reprendre le contrôle de mon corps. Peut-être pourrais-je trouver un moyen d'apprendre ta langue afin de communiquer plus facilement. Et je ferais mon possible pour t'expliquer ce que je peux à côté. Il me faut juste me contrôle de mon corps.

► Afficher le texte
Karil Dasmof, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 8 | Int 10 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 23/65 | SAN : 35/53
Lien Fiche personnage: https://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.p ... ril_dasmof

Equipement :
► Afficher le texte
Sorts :

► Afficher le texte

Avatar du membre
[MJ] Le Faussaire
Warfo Award 2022 du meilleur membre - Développement
Warfo Award 2022 du meilleur membre - Développement
Messages : 184

Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Faussaire »

L'apprenti violacé venait de se relever, doucement, sans écueil, comme s'il sortait d'un mauvais rêve ou d'une sieste inopinée. Il se releva sans rien dire de plus, respirant de manière contrôlée, tel un alchimiste auprès d'une flamme. Une fois debout, il s'épousseta doucement, la main tendue et plaquée perpendiculairement contre les plis de sa robe. Il semblait apathique, désabusé, comme s'il était déçu de toute ce tumulte ésotérique. Et puis il regarda autour de lui, en commençant par le sol, les murs, le plafond...

En cet instant, Emelyn était figée, pétrifiée sur place, semblable à une de ces austères statue de marbre qui ornent les autels de certains corridor, avec son faciès lisse, sa posture neutre, et son regard vide et tremblant.

Honneur aux dames, n'est-ce pas ?
Test de SAN d'Emelyn, d100 : 53, échec tout à fait scandaleux.
Perte de SAN : 6, on passe à 46. Effet secret.
Test de SAN de Karil : 18, une promenade de santé, un journée "comme un lundi".

- " Karil ? Karil ?! Qu'as-tu d..." Elle prononça le reste dans un soupir, les yeux perdus dans le vide, tournant la tête vers les autres silhouettes lumineuses qui ballotaient doucement. "Qu'est-ce que.... Pourquoi m... Non, arrêtez. ARRÊTEZ ! " Et enfin elle retourna au silence.

Tandis qu'il flottait vers son corps, Karil ne put voir ou entendre ce qu'il se passait du coté de son amie, mais une chose restait certaine : Elle n'avait pas quitté la salle, et ne semblait pas vouloir entrer dans le champ de vision de son acolyte azur. L'autre n'avait pas bougé d'un iota durant ce court interlude, et ne s'en étant même pas soucié, si occupé qu'il était par les environs, et particulièrement le plafond nimbé d'ombres et de minuscules poussières lumineuses. Pour l'apprenti, celles-ci ressemblaient désormais à des perles perdues à travers les flots, comme si quelque vaurien avait trébuché et brisé un collier d'aristocrate, et qu'il n'avait rien pu faire d'autre que les laisser couler jusqu'au Reik voisin... En admettant que le Reik coule dans le ciel et se maintienne à bonne hauteur, évidemment.

Je ne sais pas qui tu es, Je ne sais pas ce que tu veux,[...]Il me faut juste me contrôle de mon corps
Test de CHA de Karil, +2 pour un argumentaire sensé et simple : 7, réussi de 3.

Cependant, parce que les jets de dés ne font pas tout, l'affaire ne s'arrête pas là.
Test secret de Mr "Karil-bis" : 7, réussite de 8.

Annihiler...
Des excuses...
Ois-ss-illon ? Cohabiter ?
... Son regard se mit à pulser une fois, juste avant de reprendre la parole :
Qu'est-ce que tout cela ?

Il y eut un silence, et enfin leurs regards se croisèrent à nouveau.

Vous pensez pouvoir m'apprendre ce que les Âges Glorieux m'ont enseignés ?! Chien que vous êtes ! Froid et frêle comme le sable de la nuit, toi qui s'écroule si le vent s'arrête, comme les semblables avant toi...

Et vous OSEZ me séduire avec des mots ? Par la gloire de Pehtra, je devrais vous arracher la langue pour cet affront !


Il fit mine de bailler, et leva une main glabre, pointant deux doigts qui glissèrent du menton jusqu'à l'intérieur de la bouche.

Vous vous estimez mon égal, Oisssillon Kah-reeeel ? Toi qui t'étend sous le Ciel, pour que le sable efface les stigmates que les Royaumes ont rejetés...

Il fronça les sourcils, montrant les dents quelques instants, comme l'aurait fait un fauve ou un loup. Lorsqu'il fit retomber sa main, elle tremblait vigoureusement, comme si on l'avait battue ou épuisée, et quelque chose semblait la nimber d'une lueur tantôt bleutée, tantôt verdâtre. Il reprit sa posture d'origine, le buste droit, les épaules en arrière, la tête relevée et les bras plaqués contre le corps, mains sur les cuisses.

Teh-heh, quel est cet endroit, Kah-rel ?
Quel est ton but en ce lieu ? Vous y êtes familier...
Vous tenez vraiment à cet enfant ? Parlez, toi qui crie face à l'Affront et qui vivra son temps, ou vous serez... Annihile.
Test d'INT de Karil-Azur : 14, raté

A priori, la barrière de la langue n'avait pas entièrement été rompue, et bien que Karil-le-Pourpre n'eut prononcé aucun mot avec sa bouche, il semblait tout de même avoir des limites linguistiques - que ce langage intermédiaire soit du Reikspiel ou non. En fait,le dernier mot avait tout simplement été bâclé, charcuté par un accent semblable à du goudron, comme si l'individu avait craché ce mot, qu'il l'avait rejeté comme s'il était tombé sur un arête de poisson.

Malgré cette faute, il écouta attentivement l'esprit face à lui, suivant silencieusement les moindres faits et gestes, les allégories, les mouvements des mains, le regard, l'allure générale... Sans doute sa colère antérieure était-elle passée de mode, vu à quel point il était calme et immobile.

- "Qui est-il, oisillon ?"

Il avait levé une main tremblante vers l'avant, en prenant bien soin d'éviter son homologue translucide. En se retournant, Karil eut une drôle de vision :

Emelyn était toujours là, recroquevillée sur elle-même, quasiment à genoux, tandis que les lueurs aquarelles s'étaient visiblement rapprochées - l'une d'elle avait même décidé de s'enticher de la jeune femme.

Cependant, maintenant qu'elle était en vue et à proximité, la lueur devenait elle aussi une silhouette. On pouvait y voir des bras, un buste délabré, des haillons rayés et une espèce de bandeau ou bonnet sur ce qui aurait pu être une tête, voir même un visage. Pour ce qui était des couleurs, là, rien n'était plus confus : tout était du même ton, de cet étrange teint livide et translucide, qui donnait cette couleur blême... Un peu comme l'avait été Karil-le-Pourpre lors de l'échange des corps.

Il braille, comme un marchand des mers, et vous semblez le connaître. Je le sens.
Elle aussi, vous la connaissez. Elle s'appelle... Iimlini.


A peine avait-il prononcé ces mots que le tremblement était revenu en son bras, que la lueur bleutée avait reparu, et que la main blême s'était soudainement couverte de sillons, de marques, de stries arides.

Quel...
Lequehel...


- "Lequel préférez-vous ?"

C'est alors que l'esprit en haillons conclut une énième orbite autour d'Emelyn. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il se serait parfaitement fondu dans un paysage côtier, ou même dans le Niederhafen d'Altdorf. Il avait totalement "la tête de l'emploi".
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

Avatar du membre
Karil Dasmof
PJ
Messages : 54
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Cedrec (décédé) ; Azhogh

Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

C'était une sensation plus qu'étrange de parler à son propre corps et la discussion était la première idée qui était venue à l'apprenti.
Une discussion rapide, qui lui paraissait sensée, afin de calmer l'esprit qui avait pris possession de son corps, sans savoir si ce dernier daignerait l'écouter ou s'il allait violemment l'attaquer.

Mais il y avait une légère faille dans son idée. Il n'avait pas prévue la réaction d'Emelyne. Il ne s'était pas rendu compte que pour elle, voir l'esprit mort de son camarade, alors que son corps venait de se relever et avait prononcé des mots, serait un énorme choc pour elle.

Elle prononça juste quelques mots avant de redevenir muette, les yeux contemplant sans réellement regarder.

Peut-être était-ce la situation actuelle mais Karil était trop occupé pour ressentir un quelconque choc à se savoir "mort".

Le fantôme auprès duquel il s'était excusé semblait essayer de comprendre ce qu'il disait, fixant le jeune mage, faisant rouler les mots.

Puis il se fit traiter de chien, de "sable" et il vit sa main s'introduire dans sa bouche lorsque l'"invité" menaça de lui arracher la langue.

Bon, il n'était peut-être pas si calmé que ça, mais le jeune mage avait encore son esprit entier et non pas réduit en quelques fragments fugaces et c'était déjà un point appréciable. Il n'empêchait qu'il avait dégluti machinalement lors de la menace d'arrachage de langue. On pouvait visiblement ne pas réellement être inquiet de voir son propre corps manipulé par quelqu'un d'autre mais avoir quelques sueurs froides en imaginant des sévices corporels.

Il tiqua cependant lorsque l'esprit lui sortit une imprécation " Par la gloire de Pehtra". Il ne savait pas si l'esprit parlait de lui-même en se nommant ainsi ou si, comme Karil avec son "Par Morr", il faisait référence à une divinité propre aux siens. En tout cas, c'était la première fois que le jeune mage entendait ce nom. "Pehtra", cela lui semblait rocailleux, pas du tout ce qu'il avait l'habitude d'entendre, que ce soit au Collège ou durant sa vie d'avant.
Mais c'était un nom qui pourrait lui donner des informations, si nécessaire, il fallait juste s'en souvenir.
Quart-Lit, Nef-Hère-rat et maintenant Pehtra. Il fallait se souvenir de ces noms, qui semblaient liés à celui auquel il parlait. Ils permettraient peut-être d'expliquer toute la situation actuelle.

Mais pour le moment, il fallait ne pas provoquer l'être en face de lui.

Vous vous estimez mon égal, Oisssillon Kah-reeeel ? Toi qui t'étend sous le Ciel, pour que le sable efface les stigmates que les Royaumes ont rejetés...

Visiblement, ne pas le provoquer semblait être une décision plus ardue que prévue. L'être avait l'impression que le jeune mage se considérait aussi talentueux que lui, tout en le surnommant Oisillon, montrant ainsi sa faiblesse. Avant de renchérir une nouvelle fois sur le sable, comme si ce dernier avait une importance pour lui.

Puis vint la première question sur l'endroit où ils se trouvaient, suivie d'une question sur ce qu'ils y faisaient. Des questions légitimes. Puis une dernière que Karil n'avait pas prévue. Sur Emelyne. Question suivie d'une menace ... d'être 'annihilé". Une menace qui n'augurait rien de bon.

Que faire ? Mentir ? L'esprit avait été avec lui, il avait peut-être conscience de ce que le jeune mage avait fait. Et vu sa puissance et sa perte de calme rapide, lui mentir était peut-être la pire idée. Mais autant il savait répondre sans trop de problèmes aux deux premières questions, autant la dernière, il ne savait comment l'interpréter. Comme une menace envers Emelyne ?

Il y réfléchirait en temps voulu. Et surtout comment lui répondre ? Karil réfléchit quelques instants et prit la décision de le traiter comme s'il discutait avec Dame Friedberg. Sauf que son interlocuteur actuel était peut-être bien plus puissant que sa mentore.

Karil commença alors son explication, qui pouvait semblait un peu embrouillée.

Ce lieu .... c'est un endroit dans la Capitale de l'Empire, dans Altdorf, où sont entraînés tous ceux capables de manipuler la magie. Ou plus précisément, un vent. Shyish, Vent de la Mort et des esprits. Il est également censé incarner l'inéluctable, l'inévitable.
On appelle cet endroit un Collège et ça fait déjà deux ans que j'y étudie. A tenter de contrôler ce pouvoir particulièrement puissant, à tenter de devenir un Magister, une personne capable d'utiliser la magie en minimisant ses risques. Un apprentissage qui passe certes par des leçons, mais également des épreuves. On nous y inculque une autonomie, notamment. C'est pour cela que nous étions dans cette salle, à nous entraîner quand vous êtes apparus, que vous avez pris la parole. Ces épreuves peuvent être de simples épreuves écrites, sur un sujet particulier de l'histoire, mais également pratique, à tenter de lancer des sorts, ou à les dissiper.

C'est pour cela que vous devez sentir que je suis familier dans cet endroit. Je ne sais pas trop comment le décrire autrement, c'est mon lieu d'apprentissage, mais également ma demeure. Nous y restons jusqu'à ce que nous soyons considérés comme compétents. Dans le cas contraire, nous restons des apprentis, à jamais confinés en ce lieu. Tel le bibliothécaire que nous avons croisés plus tôt.

Et c'est quelque chose que je ne souhaite pas. Aucunement. Je veux me faire une place en tant que Magister, même si cela ne signifie qu'être au service de l'Empire, même si je ne serais jamais aussi puissant que vous, que Dame Friedberg ou que d'autres personnes en ces lieux.

Quand à cette enfant, dont vous parlez, il s'agit d'Emelyne qui est également 'une apprentie, que je côtoie et que j'apprécie. Je pourrais presque dire une amie.


Mais alors que l'esprit semblait plus calme, il pointa une autre personne, près d'Emelyne, un autre esprit visiblement. Un esprit avec un accoutrement très particulier, le même genre que le jeune homme avait vu lorsqu'il fouinait près des docks, dans une toute autre situation. Il avait l'impression de le connaître mais lorsque son interlocuteur lui indiqua que Karil sembla le connaître et qu'il braillait, une illumination se fit dans son esprit.

Arlin !

Il était encore là, vivant. Enfin, façon de parler. Quelle bonne nouvelle. L'apprenti était peut-être lui-même un simple spectre mais revoir celui qui l'avait accompagné pendant tant de temps, qui l'avait également moqué, mais qu'il appréciait également. Cela lui faisait chaud au cœur.

C'est un autre esprit, que j'entendais avant votre arrivée. Un marin, Arlin. Certes grossier et fanfaron mais quelqu'un d'inoffensif. Le premier esprit que j'ai réussi à entendre depuis qu'on m'a inscrit un glyphe, sur mon corps, afin d'éviter de devenir fou à cause de la multitude d'esprits que j'entendais à mon arrivée.


Puis survint une question horrible, assommant presque Karil, qui ne cessait de se la répéter.

"Lequel préférez-vous ..."

Quelle que soit sa réponse, cela occasionnerait une destruction. Une mort ou un effacement de l'esprit d'Arlin.


Je ... en fait ...


Il était perdu, il ne savait pas quoi dire.

"Je ne peux pas condamner Emelyne .... Et Arlin n'est pour rien dans cette histoire. Je ne sais pas quoi faire. Emelyne ... Arlin ...
Je suis désolé"


Karil reprit, la gorge nouée

"Shyish est le vent de l'inéluctable ... C'est vraiment comme ça que ça doit se passer ?"

Ils me sont tous deux importants. Et ils ne sont pour rien dans cette histoire. Mais je vous en prie, ne faites rien à Emelyne, elle ne mérite pas cette annihilation juste car elle a fait l'erreur de m'aider. Je vous en supplie.


"Et Arlin non plus ne le mérites pas ... Je ne sais même plus ce que je suis en train de faire. Pardonnes moi Arlin. Puisses Morr t'accorder le repos que tu mérites. C'est tout ce que je souhaites."
Karil Dasmof, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 8 | Int 10 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 23/65 | SAN : 35/53
Lien Fiche personnage: https://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.p ... ril_dasmof

Equipement :
► Afficher le texte
Sorts :

► Afficher le texte

Répondre

Retourner vers « Altdorf, Capitale de l'Empire »