[Walter Neytz] Sanglante Renaissance

[[MJ] The Puppet Master]

Et c'est parti !

Un bref instant la situation se figea semblant s'être pétrifiée dans le froid mordant de cette fin d'hiver.
Et soudain, se fut la cohue.
Sur la barge, Maxence, constatant que personne ne se décidait, fit tournoyer son arme et l'abattit avec férocité sur les cordages agrippés au bastingage tribord. Chacun des liens céda dans un claquement sec libérant brusquement l'embarcation qui se mit à tanguer. Il se tourna ensuite vers les soldats et hurla de souquer ferme pour s'éloigner au plus vite. Une volée de carreaux vint alors frapper la coque du bateau et deux soldats plièrent puis s'écroulèrent en râlant.
Sur la rive, on hurlait et trépignait de rage. Une nouvelle salve se préparait.
Le prisonnier blond, aux pieds duquel Walter avait discrètement jeté une lame, s'en était saisi pour trancher ses liens alors que personne ne faisait plus attention à lui. Il s'en servit ensuite pour poignarder un des soldats qui lui barrait le passage et profita du chaos sur la barge pour sauter à l'eau.
Il ne restait plus sur l'embarcation que quatre prisonniers, un soldat, Maxence et, un peu à l'écart, le chef de la milice et Walter toujours face à face et immobiles.

[Walter Neytz]

C'est bon de reprendre !

Les choses ne se passèrent pas tout à fait comme Walter Neytz l'avait espéré. Il savait que la raison n'était pas toujours ce qui dominait dans l'esprit des personnes lorsqu'une sourde terreur lui disputait l'apanage des actions. Le choc, la crainte... pouvaient paralyser quelqu'un bien plus efficacement qu'un coup, et nombre de batailles se perdaient dans la tête avant de l'être en pratique. Au fond, le jeune assassin ne pouvait pas en vouloir à ces soldats de laisser leur surprise se dilapider dans l'inaction, toutefois il ne pouvait pas non plus s’empêcher d'éprouver une certaine rancœur à leur égard.
Mais Walter avait plutôt intérêt à se concentrer s’il voulait s’échapper de cette embuscade sain et sauf ! Le chef de la milice était un des seuls rescapés et sa main se portait déjà à son arme. Walter Neytz devina immédiatement qu'il devait être un très bon bretteur. En un éclair, la situation lui apparut aussi claire et mauvaise que jamais.

D'un bond, le jeune homme s’approcha du chef, la dague furieusement dardée vers sa gorge. Profitant de l'effet de surprise que son jaillissement avait occasionné, Walter bondit auprès de lui. Un plan aux relents suicidaires avait germé dans son esprit, et à ce stade il n'y avait guère que sur l'inconnu qu’il pouvait parier. Cet inconnu, fléau de toute personne sensée. Mu tant par un farouche ressentiment que par la conscience qu'il s'agissait là de sa seule chance, Walter se jeta sur le chef dans l'espoir de parvenir à lui poser la lame sur le cou avant qu'il n'ait pu tirer quoi que ce soit de son fourreau.

D'un autre côté, il priait pour que l'homme ne fût pas un de ces bagarreurs aguerris qu’il avait déjà croisés au cours de ses nombreuses péripéties. Une fois, l'un de ses amis avait été agressé d'une manière semblable par un coupe-jarret. D'un geste vif, il s'était contenté de saisir le bras de son assaillant sans même chercher à s'emparer de son arme, avant de lui flanquer une correction magistrale - Walter ignorait toujours si le bandit s'en était sorti.
Quoi qu'il en soit, il espérait vivement que sa victime ne soit pas faite de ce bois-là, où il risquait une grave déconvenue.
Si la fortune lui souriait, il était possible que Walter arrive à le prendre en otage assez rapidement pour ramener un certain équilibre dans cette situation critique.

[[MJ] The Puppet Master]

Opposition tests INI >>> Walter vs chef de milice.
Test Walter : 11 (réussite grâce à réflexes éclairs >>>marge 0)
Test chef de milice : 4 (réussite>>> marge 9)

Comme Walter le redoutait, son adversaire était de ceux qui ne se laissent pas surprendre aisément et, avec une célérité incroyable, il tira son épée et la pointa sur le cou du jeune homme, arrêtant par la même sa course avant qu'il soit sur lui.

- Un pas de plus et tu es mort ! Dis à tes complices de cesser le tir ou je détache ta tête de ton corps, salopard.

Dans la barque, Maxence et le soldat encore valide s'étaient installés aux postes de rameurs et tentaient d'éloigner l'embarcation hors de portée des carreaux d'arbalète. Deux des gardes touchés rampaient afin de se mettre à l'abri des tirs et gémissaient en essayant de supporter la douleur qui enflammait leur corps blessé. Le troisième milicien, poignardé par le prisonnier blond qui avait sauté à l'eau et s'éloignait maintenant vers la rive opposée, semblait mort. A côté d'eux, les prisonniers s'agitaient et tiraient sur leurs liens pour les défaire espérant s'évader en profitant du chaos ambiant. Sur la berge, un des hommes s'agitait en tout sens et gueulait sur les autres les invectivant d'avoir failli tuer les jumeaux. Finalement, ils avaient cessé de tirer et trépignaient ne sachant plus que faire pour obliger la barge à accoster.
La situation ne semblait s'améliorer pour personne...

[Walter Neytz]

"Lorsque ta lame se permet de prendre le sang d'un autre, n'oublies jamais que le cœur que tu dois constamment surveiller, scruter et sonder, n'est pas celui de ta victime, mais le tien."

Ces paroles résonnèrent aux oreilles de Walter Neytz. Elles résonnèrent comme si elles venaient de lui être chuchotées à l’instant. La lame du sergent était pointée sur sa gorge et l’assassin se trouvait dans l’incapacité de faire le moindre mouvement. Tel était pris celui qui croyait prendre !

- Un pas de plus et tu es mort ! Dis à tes complices de cesser le tir ou je détache ta tête de ton corps, salopard.

Les interrogations venaient, mais pas sans leur lot de réponses. Toutefois, elles n'en étaient pas pour autant des solutions. Deviner des conséquences, anticiper des effets et discerner les marches à suivre ne veut pas dire qu'on est capable de résoudre un problème. Il y a un gouffre du calcul à la réussite, un gouffre qui s'appelle bien souvent moyens. C'est ce qui fait la césure de la théorie et de la pratique, bien souvent. Pourtant, pour l'esprit vif et lucide, la théorie ne saurait être contredite par la pratique, n'est-ce pas ?
Walter craignait seulement qu'un tel esprit ne soit que celui d'un sage, touchant au firmament de la clairvoyance. Une voûte spirituellement céleste qu’il était bien en peine d'atteindre, mais dont il s’était promis d'être proche lorsque sa vie arriverait à son terme.

Le jeune assassin jeta un coup d’œil autour de lui et découvrit que Maxence ainsi que le soldat encore valide venaient de s’installer aux postes de rameurs afin de quitter cette embuscade. Il semblait que Walter devait abandonner ses espoirs de quitter cette embarcation aisément, vu l’état actuel des choses.

Laisse-moi quitter cette embarcation et je leur ordonne de cesser le tir ! Sache qu’au moindre mouvement de ta part, un carreau se figera dans ton dos !

Alors qu’il prononçait ses mots, le jeune homme raffermit sa prise sur ses dagues au cas où le sergent ne se laisserait pas intimider aussi facilement…

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Les secondes parurent durer des heures. Le temps sembla même s'être arrêté. Les deux hommes, impassibles et droits, se tenaient face à face, chacun le regard plongé dans les yeux de l'autre. Au coin des lèvres du chef milicien apparut furtivement un sourire.

- Dans ce cas, il semble que nous soyons dans une impasse. Je n'ai pas la moindre intention de te laisser t'en sortir sans une égratignure, mon tout beau.

Sur la berge, les hommes encapuchonnés de blanc s'activaient à mettre à l'eau deux barques de pêcheur sur lesquelles une demi-douzaine d'entre eux avaient pris place.
Maxence et le dernier milicien valide souquaient ferme mais l'embarcation ne s'éloignait pas assez vite pour parvenir à atteindre l'enceinte d'Altdorf et recevoir des renforts avant que les truands ne parviennent à la rattraper.

- On dirait que tes petits amis ont envie d'en découdre... ajouta l'homme au visage tanné par ses années d'expérience sur les champs de bataille. Il va te falloir vite leur parler si tu ne veux pas que j'enfonce cette pointe dans ta gorge.

Les prisonniers s'évertuaient de plus belle à se défaire de leurs entraves pendant que leurs gardiens rampaient en couinant, ramaient à se démettre une épaule ou étaient occupés à s'entredéchirer.
Depuis une des deux barques, une voix ordonna :

- Libérez les jumeaux ou on vous découpe tous en morceaux !
- Ainsi, c'est donc ces deux-là que vous voulez... reprit le chef milicien à l'adresse de Walter.

A nouveau, un sourire passa sur ses lèvres comme si toute cette situation lui était familière au point de savoir à l'avance ce qui allait advenir.

[Walter Neytz]

Tous les guerriers savent qu'à un moment donné, le temps se fige. Il existe une seconde précise lorsqu'on met sa vie en jeu, qui recèle de singuliers trésors. Lorsque les sabres se heurtent, lorsque l'acier s'échange un baiser mortel, le corps devient l'outil parfaitement maîtrisé de l'esprit. Mais à l'inverse, il peut arriver que l'esprit se retrouve enfermé dans la chair, prisonnier d'une enveloppe terriblement lourde et pataude. Il s'agit d'un choc, d'un ébranlement.

La situation sur l’embarcation n'avait pas encore explosée et Walter tenait à ne pas être présent si ça devait arriver. Un départ précipité aurait pu déclencher ce qu’il redoutait, mais s'attarder également. Décidément, quelle situation de malheur..
Les hommes encapuchonnés venaient de mettre à l’eau deux barques et s’activaient pour rattraper la barge contenant les prisonniers, ce qu’ils n’allaient pas tarder à réussir.

Sergent, je crois que se battre contre moi serait une erreur, souffla Walter doucement. Et même si vous me tuez, mes hommes ne vous lâcheront jamais... ils auraient trop de haine envers vous. Et il est possible que cette haine l'emporte sur leur propre peur.

L'héroïsme n'était pas une chose que Walter appréciait, chez les autres comme chez lui. Mais il y a dans le combat une dimension honorable qui n'est pas à négliger. S’il devait prendre les armes et tuer pour continuer à vivre, il fallait qu’il prouve qu’il méritait de conserver le souffle de sa vie. Cette preuve passait par les valeurs de courage, de lucidité et de dignité.
Walter Neytz fit sauter son poignard dans sa main droite, échauffant son poignet, avant de fixer intensément le sergent.

Le jeune assassin se fendit en avant, une expression farouche gravée sur le visage.

Tiens-tu vraiment à ce que ton corps tombe en ce lieu maudit ? murmura-t-il, cherchant à le faire douter.

Et si le sergent ne cédait pas, d’un geste vif, Walter s’avancerait vers son adversaire dans l’intention de l’abattre.

Si le sergent n’abaisse pas son arme, voilà mes compétences utiles en combat :
- Esquive
- Réflexes éclairs
- Acrobatie de combat
- Ambidextrie

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Un bref instant, le sergent milicien sembla regretter le choix de Walter et souffla :

- Qu'il en soit donc ainsi...

Immédiatement, les deux opposants se ruèrent l'un vers l'autre, arme à la main pour se livrer à un affrontement mortel.

round 1
ATT Walter : 12 (réussite) >>> localisation torse
PAR Sergent : 5 (réussite)
Résolution des dégâts : [FOR Walter x2] + [ Dague 13+1D6] - [END Sergent] - [Protection Torse : chemise de maille] – [Epée] = 9x2 + 13+1 – 12 – 9 – 12 = 0

Riposte Sergent : 11+1 (réussite) >>> localisation jambe droite
PAR Walter : 7 (réussite)
Résolution des dégâts : [FOR Sergent x2] + [ Epée 16+1D8] - [END Walter] - [Protection jambe : rien] – [Dague] = 10x2 + 16+3 – 9 – 0 – 5 = 25
PV restants : 50

L'assassin frappa le premier mais ne parvint pas à surprendre son adversaire qui dévia assez sa dague pour faire que la lame ne déchire que le tissu de son uniforme et ripe sur les mailles de sa protection. Aussitôt, mu par un étonnant et fulgurant réflexe acquis lors de batailles passées, le sergent riposta et tailla profondément dans la cuisse de Walter qui lâcha un cri de douleur et de rage. Sa jambe blessée se déroba lorsqu'il tenta de reprendre appui et il tomba sur le flanc.

- C'est ta dernière chance, lui lança son adversaire, ordonne à tes acolytes de rebrousser chemin où tu mourras.

Les deux barques se rapprochaient malgré tous les efforts déployés par les deux rameurs et ne tarderaient pas à les rejoindre. A voir Maxence s'activer de la sorte, nul doute que les hommes qui tentaient de les aborder ne les laisseraient pas repartir vivants même s'ils connaissaient l'identité de leur employeur. Peut-être même que cette information à elle seule suffirait à justifier leur mort. Qui étaient-ils donc ? Walter allait devoir survivre pour le savoir mais, pour l'heure, le jeune homme avait une affaire plus urgente à régler : comment faire pour venir à bout de ce coriace sergent milicien ?

[Walter Neytz]

"Tout guerrier a le droit de connaître la peur. Mais tout guerrier a pour devoir de faire une arme de la sienne."

Les choses se passaient mal, c'était un fait. La lame du jeune assassin avait frappé dans un bruit sourd celle du sergent et ripa ensuite contre son armure.
Walter Neytz se rappelait que trop bien la vivacité avec laquelle le bras de son adversaire s'était détendu pour tailler profondément dans sa cuisse. Cette vigueur alerte, quasi-hystérique, était l'avantage qu'il possédait et qui risquait de mener cet affrontement à une issue à laquelle Walter préférait ne pas penser.

Les dents du jeune homme grincèrent alors qu’il le foudroyait d'un regard sombre depuis le sol.

Walter savait que ce combat n'était pas en sa faveur ; il en avait l'intime certitude, à la manière d'une main fouaillant votre ventre en guise d'avertissement. Mais la rapidité dont faisait preuve le sergent lui interdisait de s’enfuir - le temps de sauter à l’eau, il l'aurait déjà taillée en pièces.
Walter Neytz avait appris à réfléchir avec ses yeux, à voir avec l'instinct. Et lorsqu’il contemplait son adversaire, il remarqua que plusieurs choses s'inscrivaient dans son esprit, le frappaient ainsi qu'on peut battre une monnaie pour y inscrire un portrait.

Avec la lourde chemise de maille que le sergent portait, il était très probable que son poids était anormalement élevé pour permettre à Walter d’en tirer un atout si jamais il parvenait à le faire chuter dans le Reik. Bien que d'ascendance noble, le jeune homme se targuait d'être aussi solide que n'importe quel soldat de l’Empire, et tout aussi résolue que le plus acharné des vétérans des guerres du Chaos. A défaut d'avoir leur expérience, il partageait leur détermination !

Tu aurais mieux fait de me laisser partir !

C'est dans les moments les plus intenses, à l'instant précis où vous vous sentez le plus vulnérable, le plus en doute, que votre âme se tourne vers le pilier le plus aveugle de votre bravoure. C'est un fondement adamantin, inflexible. Et il a beau être déraisonnable aux yeux de certains habitants de l’Empire, il n'en fait pas moins partie des hommes. Intimement.
Ce pilier s'appelle la foi. La foi en Sigmar, le dieu fondateur de l’Empire !

Walter Neytz n’avait jamais vu le monde de la même façon que les prêtres ayant participé à son éducation, mais Sigmar avait fait partie de son enseignement au même titre que le métier des armes. Aujourd'hui, il avait besoin de sa rage, de la force qui avait dû parcourir son corps et du sang qui avait coulé dans ses veines.

En quelques secondes, le jeune assassin se releva et assena un violent coup de pied au sergent pour le faire chuter dans le Reik. Sa propre chemise de maille ferait le reste en l’entraînant au fond du fleuve…

Je dépense 10 PdC de Sigmar pour qu’il m’aide dans ma tâche.

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Moins 10 PdC à Sigmar.
ATT Walter : 6 (réussite)
Esquive Sergent : 6 (réussite)
Mais Sigmar veille...

Walter lança une nouvelle fois son pied en direction du sergent pour tenter de le passer par dessus bord mais derechef il échoua. Etait-ce du fait de sa blessure à la jambe qui, lancinante, l'empêchait de prendre de convenables et solides appuis sur l'embarcation ballotée ou bien à cause de sa précipitation à mener à terme son dessein ? A moins qu'il ne faille en vouloir à personne d'autre qu'à ce maudit vétéran qui se dressait toujours face à lui ? Quoi qu'il en soit, ce dernier se tenait toujours sur le pont trempé par les vaguelettes qui le submergeaient de temps à autre au rythme des coups de rames de Maxence et son acolyte et par la petite pluie fine et glacée qui s'abattait maintenant sur Altdorf et sa région. Le sergent serrait les dents et fixait Walter d'un regard mauvais, dans ses mains... plus rien ! Où donc était passée son arme ?
Le jeune homme se repassa la scène et s'aperçut dans un éclair que le milicien, en esquivant le coup de pied, avait, par une étonnante maladresse, lâché son épée dans le Reik.
Walter n'avait pour autant qu'un maigre avantage, si tant était qu'il en eut un, car même s'il était lui toujours armé, il avait à nouveau chuté dans sa tentative et gisait à demi couché sur le dos au bord de la barge. Ainsi, il ne put rien pour empêcher le sergent de bondir, non pas sur lui mais sur un des jumeaux le saisissant à la gorge en passant le bras autour de son cou. Le prisonnier commençait déjà à suffoquer et, les mains toujours liées, ne parvenait même pas se débattre correctement.

- Il n'y aura pas d'autres sommations : si tu bouges encore, je lui brise le cou ! Ordonne à tes hommes de rebrousser chemin !

Le visage du milicien affichait une détermination farouche. Le genre d'expression qui se dessine sur les traits de ceux qui n'ont plus rien à perdre.

[Walter Neytz]

Dans toutes les cultures, il y a toujours eu diverses formes de langages. Le parler est un pilier de la communication, il dénote un certain degré de civilisation, c'est-à-dire d'organisation, autour de règles communes qui censément assurent une certaine sécurité via la cohésion. Autour de ce parler gravitent d'autres modes : les gestes et les expressions. Dont les regards. Et dans les yeux de cet homme, Walter Neytz ne lisait rien. Rien qui puisse lui faire croire qu'il hésiterait à tuer sa victime, l’un des jumeaux. L’assassin avait eu l'occasion de croiser les froides prunelles de bien des tueurs patentés dans ce monde, mais ce type-là n'était pas simplement un tueur. C'était un exécuteur, un bourreau mondain. Sa parole était porteuse de toute l'autorité d'un comte fantomatique et pourtant disposant d'un tel pouvoir ! D'une telle influence ! Ces mots qu'il lâchait, narquois, coupaient comme de l'acier bien trempé.

On peut tenter de sauver autrui de tout, sauf de lui-même.

Walter Neytz n’osait pas une seule seconde se laisser aller à l'utopie selon laquelle les hommes encapuchonnés les laisseraient repartir vivants. Son visage se ferma comme il prenait la mesure de la menace. Qui étaient ces hommes ? Le jeune assassin était quelque peu perturbé, perdu même, ne sachant plus trop qui il devait sauver et qui il devait tuer… En tout cas Maxence mettait toute son énergie dans ses coups de rames afin de les distancer.

Un rictus éminemment mauvais étira les lèvres du jeune assassin, en un sourire en lame de couteau. Une seconde plus tard, il lâchait sa dague avant de dégainer son arbalète de poing et tira deux carreaux sur le sergent.