[Le Coësre] Dénouement

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] Dénouement

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Toujours sous forme de nuée, Reinhard quitta l’hôtel en proie à une terrible fusillade, et regagna le ciel de Nuln dans un tourbillon noir d’insectes. Les milliers d’yeux observèrent le chaos en-dessous : l’estrade avec le pupitre était maculée de sang, tandis que des policiers courraient dans tous les sens, et que des cavaliers de l’armée chargeaient à travers la foule. Les invités dans les gradins hurlaient et fuyaient, ces riches hommes et nobles femmes se bousculant et se piétinant comme les derniers rats alors qu’ils tentaient d’aller en sécurité. Un attroupement de bourgeois s’était formé autour d’un homme à terre, quelqu’un essayant de lui faire un massage cardiaque — Maximale Leistung était touché, et il était difficile de savoir en ce moment si le tir avait été mortel.

Les vrais flics et militaires chargeaient vers l’hôtel, armes en main. Mais Reinhard décida, en l’air, de « danser » avec ses mouches, formant l’imitation d’un vortex avec les ailes de son banc de diptères. Nombre de badauds dans la rue observaient, médusés, et horrifiés, le signe d’horreur en l’air : certains se jetaient à terre et se mettaient à implorer Sigmar, Véréna, Mórr ou Shallya de les garder. Mais il y avait de nombreux illuminés dans la foule, qui hochèrent de la tête, approuvant le signe de leur véritable patron : et suivant la nuée, voilà que des miliciens tournaient les talons et fonçaient vers l’université, avec leurs piolets, leurs grenades et leurs arquebuses à répétition. Reinhard commandait une armée maintenant, et partout où il allait, un régiment suivait.

En attendant qu’ils arrivent et se répandent dans les locaux à la recherche de leur proie, Reinhard survolait les facultés de Nuln. Officiellement fermée pour congés, l’université avait été en fait victime de son bras-de-fer avec l’hôtel de ville — ses professeurs trop dans l’opposition avaient été remerciés, et les étudiants tabassés par la police pour les sortir de force des bâtiments squattés. Toutes les fenêtres avaient été barricadées par des planches du bois, et les portes fermées par des dizaines de solides chaînes, tandis que des vigiles privés parcouraient souvent les alentours de l’enceinte, surtout la nuit, pour prévenir toute nouvelle occupation. Éventuellement, un jour, l’université serait rouverte, avec des professeurs plus « conformes » à la volonté du nouveau parti en place, mais ça, c’est si Nuln ne crevait pas avant.
Toujours est-il, l’université n’était pas juste un seul immeuble : c’était un mini-quartier à lui tout seul, avec de grosses barres de bâtiments servant à accueillir des facultés, un grand parc avec des statues et des emplacements sportifs, comme des cages de morvball ou une piscine extérieure et une autre couverte, et puis des grandes maisons résidentielles pour accueillir les étudiants étrangers, des clubs, des locaux pour le personnel administratif, une cantine… Une ville miniaturisée, aujourd’hui fantôme, et solidement fermée. Et à l’intérieur, probablement, la véritable Eva Seyss.

Survolant en hauteur, Reinhard s’assura tout d’abord qu’il n’y avait pas de coureur en train de fuir. Il ne vit personne prendre la tangente de là-haut, et il fallait espérer qu’Eva n’emprunte pas les égouts pour se volatiliser — ça aurait été suicidaire de sa part, étant donné le nombre de monstruosités dans la ville du dessous, mais elle pouvait très bien être aussi talentueuse que suicidaire… Au final, Reinhard décida de se concentrer sur les bâtiments qui étaient directement opposés à la grande-place, de là où le tireur avait pu venir. Un l’intéressa en particulier : c’était la faculté de droit, bien en hauteur, avec des corniches qui offraient un point de vue bien situé pour un tireur. Virevoltant autour, la nuée léchant les parois de l’immeuble, il trouva finalement, sur une des planches de bois, une minuscule ouverture, assez pour faire passer le canon d’un fusil et une lunette.
Faite comme un rat.

Il n’était pourtant pas très malin de charger directement. Si son complice dans l’hôtel avait su se barricader et sortir la grenade, nul doute qu’Eva devait l’imiter. Il valait mieux la cueillir alors qu’elle devait être en train de préparer son exfiltration. Alors, Reinhard trouva l’embout d’une cheminée, il enfonça ses milliers de mouches à l’intérieur, descendit tout bas, les réunit, et se changea maintenant en être humain. Agenouillé dans l’âtre d’une cheminée, il retira son manteau de lépreux, afin de révéler ses haillons blindés de bois pourri et de cuir mort, son pistolet-mitrailleur en bandoulière, et surtout, son bâton de magie rempli de l’essence d’un démon.

À moitié accroupi, marchant rapidement, mais à pas de renards, Reinhard devenait prédateur. Parvenant à se déplacer dans les couloirs décrépits et abandonnés, remplis de poussière et de toiles d’araignées, fort sombre puisque la lumière ne passait que par les fins interstices des planches de bois collées aux ouvertures, il se sentait absolument dans son élément. Il passa devant l’immense amphithéâtre de la faculté, en contrebas de l’étage où il se trouvait, et arriva jusqu’à une salle étude dont la porte était entrouverte. Il dégaina son pistolet, tira sur le chien, et poussa silencieusement la cloison pour approcher.

Eva était là.
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C’était une silhouette vêtue de gris et de noir. Capuche sur la tête, armure légère en cuir et en toile recouvrant son corps, elle était bardée de lames : une épée longue au flanc, une courte sur la cuisse, des couteaux de lancer sur la botte et la ceinture, des bombes sur sa poitrine — elle était armée jusqu’aux dents. Entre ses mains, un fusil long du Hochland dont elle était en train de régler le viseur, pointé vers l’hôtel de ville — peut-être ne prévoyait-elle pas de tuer seulement Leistung, mais également tous ses complices, tandis que d’ici, on entendait toujours des dizaines et des dizaines de tirs venir de l’hôtel. Mais plus que tout, pour Reinhard, le grand danger venait du bâton des collègues posé à sa droite : un simple bourdon de pèlerin, qui pourtant était infecté par Ulgu.
Heureusement, Reinhard prenait cette grosse conne par surprise. Il n’aurait qu’à s’approcher d’elle, coller le canon contre sa nuque, et tirer. Ou alors, il pouvait, d’ici, hurler un sortilège et espérer la foudroyer avant qu’elle n’ait le temps de réagir. Ou pourquoi pas allumer un cocktail molotov, le lancer, et rester bien à couvert derrière la porte ? Tant de possibilités, et il avait le luxe d’être l’initiateur du combat, puisqu’elle n’avait pas encore senti l’ignoble présence derrière elle.

Et puis, alors qu’il allait passer à l’action pour presser son avantage, le sang de Reinhard se glaça. Et il comprit.
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Ce n’était pas Eva. C’était un leurre. Un symbole fait d’ombre, posté là justement pour tenter un adversaire, lui dire d’attaquer.

La vraie Eva, elle était à sa droite. Reinhard ne tourna même pas la tête. Il entendit juste le cliquetis métallique d’une boucle d’une sacoche. L’Umbramancienne était en train de faire son paquetage pour préparer sa sortie en force. Et soudain, elle s’arrêta, et il n’entendit plus rien.
Reinhard n’avait pas vu Eva. Eva n’avait pas vu Reinhard. Mais maintenant, Reinhard savait qu’Eva savait, et Eva savait que Reinhard savait. Les deux étaient dos-à-dos, à peut-être même pas cinq mètres d’écart. Leurs sixièmes sens les alertèrent tous deux avant toute autre chose.

Il y eut une seconde de battement.

Et donc, loin de là dans l’univers, au sommet des enfers, alors que d’ordinaire il détestait les magiciens, Khorne décida de s’avancer sur son fauteuil de crânes, soudain piqué d’intérêt.

Jet de « commandement » de Reinhard (Bonus : +4) : 9, réussite

Jet de déduction (Malus : -2) : 12, réussite

Jet d’observation (Malus : -8, caché si échec) : 2, réussite

Jet de plan tactique : 8, réussite

Jet de marche furtive (+1, déplacement silencieux) : 6, réussite

Jet d’acuité auditive : 20, échec critique

Jet de sens de la magie (Malus : -12, caché si échec) : 5, réussite

ROLL D’INITIATIVE !
10 vs 11
à un point près, Reinhard a le droit de faire son action juste avant Eva. Fait gaffe, vous en avez tous les deux trois, et vous allez jouer par action interposées.
Tu as l’avantage d’être déjà équipé et paré au combat, alors qu’Eva est à genoux pour l’instant désarmée. Mais c’est un avantage qui va ne durer qu’un seul tour, alors…
Good luck.
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Dénouement

Message par Reinhard Faul »

Cette sale pute, je l’avais devant moi ! J’allais lui tirer une rafale dans le cervelet ! Juste là ! J’avais déjà le goût de son sang dans la bouche, et ça me rendait fou. Mes pupilles sont réduites à deux points minuscules et de la bave me dégouline dans la barbe tant j’ai faim de tuer.
Puis j’ai senti cette odeur, un truc sombre, secret, juste dans mon dos, et c’est pas possible de sentir une odeur de secret alors j’ai compris qu’Eva avait un leurre et était en réalité en train de faire autre chose. C’est la première fois que je sens le Vent d’Ulgu aussi puissant et aussi près de moi, et j’ai envie de me nettoyer le nez à l’acide pour empêcher ce sale fouineur de s’infiltrer dans mes fosses nasales.

Instinctivement, j’ai fait un pas de côté pour me mettre à couvert à l’angle du couloir et de la porte, aussi bien qu’à la manœuvre. Une action mineure, mais nécessaire. J’ai vu des armes à feu, des couteaux, Eva ne va pas se mettre à marmonner gentiment pendant dix secondes. Faut que je me mette à couvert.

Moi par contre je marmonne sec. J’y ai déjà réfléchi très fort, je ne connais pas les sorts officiels des Collèges de magie. Sigrid a pu me renseigner un peu sur ce qu’Eva était possiblement capable de faire, mais elle-même étant bien plus inexpérimentée que mon ennemi… enfin j’imagine qu’elle va chercher des fourberies du type « fuir ». Donc je veux la coincer. Je me prépare à inonder la pièce où elle se trouve avec des moustiques maléfiques grâce à un sort qui s’appelle « paludisme dévorant » (moi j’aurais appelé ça « moustiques maléfiques » mais on me demande jamais).
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] Dénouement

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Battant en retraite dans le couloir, Reinhard se mit soudain à hurler de toutes ses forces et à plein poumons les horribles mots en langue noire qu’il avait apprit par cœur, piqué par l’adrénaline, et, il n’oserait se l’avouer à lui-même, la peur. Il n’affrontait pas un pauvre sorcier pris par surprise, ou un garde désarmé — il affrontait un agent des collèges de magie, une espionne et meurtrière entraînée et experte dans la destruction des gens comme lui

« GU’QHA’SHAABETH’KHAN’GURAN’LKHAR DREL’GHA’ZHAARTOI’KEN’AKAMI- »

Que faisait Eva Seyss ? Impossible de la voir dans l’angle mort. Mais elle courait dans la pièce, paquetage sous le dos, pistolet à répétition en main. Et même si elle ne pouvait pas voir ce que faisait son adversaire, elle pouvait très bien l’entendre : elle décida de tirer à travers le mur, pour toucher le faiseur de sortilège.

La voix de Reinhard s’arrêta soudainement de hurler quand il vit le mur exploser, et des morceaux de plâtre voler à sa gauche — mais il se reprit, car il sentait la magie pulser au bout de son bâton, et s’interrompre maintenant, c’était risquer l’explosion. Une autre détonation retentit, et la balle siffla juste à côté de sa joue, quand enfin, la libération vint : il déchaîna la magie dans la petite salle d’étude, une faille écorcha la réalité, et de là, en jaillit des centaines, des centaines et encore des centaines de moustiques qui envahirent toute la zone. Les moustiques se jetèrent aux fenêtres, aux murs, et surtout sur leur seule proie : des dizaines de dards se plantèrent dans Eva Seyss, cherchant à sucer son sang et l’infecter avec un venin acide qui se mit à lui brûler les veines.

Folle furieuse, Eva hurla en retour, un simple cri terrible et sans aucun sens. Reinhard passa la tête, avec un grand sourire, étendit sa mâchoire, et comme un cracheur de feu, lui balança en plein sur elle un jet vert d’acide sorti de ses poumons. L’Umbramancienne râla de douleur, et soudain, décida de se lever sur ses pattes, luttant contre la douleur. Pistolet en main, elle continua de tirer, éclatant le bois juste à droite du Grand Coësre — des morceaux d’écharde se plantèrent sous son œil, et pourtant, le Nurglite ne trembla même pas de douleur.

Enfin, Eva montra sa tête : sa longue cape était trouée par de l’acide dont elle dégoulinait, ses yeux étaient entièrement écarquillés par l’adrénaline, mais c’est avec prouesse et adresse qu’elle bondit devant lui, pointa son flingue juste devant le visage de Reinhard, et tira.

La balle de plomb sortit du canon. Avec une vitesse sonique, elle pulvérisa les os qui s’opposaient à elle. Elle s’enfonça dans le nez du sorcier. Elle lui traversa la mâchoire. Elle sortit derrière par les cervicales, emportant avec elle du cervelet et de la moelle épinière.
N’importe quel humain normalement constitué serait mort sur le coup, l’âme échappée avec la bille de métal qui continuait sa route dans le couloir, pour aller se ficher à l’autre bout du bâtiment dans un pan de mur. Pourtant, tout ce que Reinhard ressentit, se fut un coup de poing — il n’était plus un humain normal. Et alors, il put offrir à Eva son plus beau sourire, tous crocs dehors, avec son ignoble visage découvert. La vision la plus horrifique que dame Seyss ait jamais vue dans toute sa carrière de mise à mort de mutants et de thaumaturges au service du Chaos.
Et alors, la peur changea de camp.

Hurlant un nouveau sortilège, cette fois plus court, voilà que Reinhard recouvrit son corps, ses bras, ses jambes, de gros kystes suintants. Le mutant ouvrit grand les bras, et tenta de faire un « câlin » à Eva, qui était sidérée par la terreur. Avec un coup de pied dans le bas-ventre, elle trouva la force de le repousser, puis jeta à ses pieds un pot de plomb sur lequel elle appuya fort, comme pour un briquet.

Il y eut une explosion, et d’un coup, Reinhard devint sourd et aveugle. Il voyait tout en blanc, et ça hurlait dans ses oreilles. Levant ses mains en l’air, il tenta de sentir le bout du mur, et s’effondra dans la salle d’étude, à chercher la sécurité des moustiques qui se mettaient à le piquer par dizaines. Se relevant, d’abord à genoux, puis debout, il tenta, en ouvrant grand la bouche, de retrouver la vue et l’ouïe.

Il aurait été intelligent de rester à couvert tant qu’il était ainsi handicapé. Mais ivre de colère, et avec l’appétit du meurtre, il décida finalement de charger dehors, alors qu’il ne voyait rien, alors qu’il n’entendait rien.

Une pure vision d’horreur s’offrit à Eva Seyss, qui s’enfuyait en sécurité. Derrière elle, un monstre courait en rigolant et en hurlant des horreurs. Elle tenta de lui lancer un sortilège — le miroir volé à une vampire Lahmiane garda le corps de son ennemi d’un tel assaut, et ne servit qu’à découvrir sa position. Quand le Nurglite retrouvait la vue, il vit l’Umbramancienne devant le grand amphithéâtre, accolée à une rambarde.

Plutôt que de la tuer proprement, avec un ultime sort ou son pistolet-mitrailleur, il décida de charger, toute gueule ouverte, langue pendante. Eva tenta mille choses à la fois : se décaler, sauter en contrebas, dégainer une épée… Toutes les idées se bousculaient, alors que son pistolet était devenu totalement inutilisable, rongé par l’acide. Elle se retrouva donc plantée sur place alors que le gros tas d’horreur, d’asticots, de mouches et de limaces lui rentra dedans.

Reinhard lui fit un « câlin », la serrant de toutes ses forces, comme un enfant ferait avec un jouet, ou un chien malade avec son maître. Il ouvrit grand sa bouche, trouva son cou, et tel un vampire, il la mordit fort. Il trouva une artère, injecta alors un puissant hallucinogène. Par deux fois, il la sentait trembler, alors qu’il pouvait sentir le sang âcre de sa victime couler au fond de sa gorge. Une faim cannibale lui hurlait de dévorer Seyss, et de se nourrir d’elle comme d’un rosbeef.

Eva dégaina son surin. Elle planta les côtes de son ennemi. La lame s’enfonça dans l’abdomen, pulvérisa des organes — la douleur fit presque plaisir à Reinhard, comme si on lui grattait un endroit qui démangeait. Et en échange, des bubons trop gonflés explosèrent, et répandirent leur attaque sur la main d’Eva. Alors, satisfait, le monstre lâcha sa proie, et pauvre Eva, criant strident de douleur, s’effondra en arrière.

La main droite de l’espionne était en train de fondre. On pouvait voir en direct des trous se former dans ses phalanges, de la peau se décoller de la paume, exposant ses os. Ses yeux étaient révulsés, elle convulsait dans tous les sens. Elle n’était plus là : elle commençait à s’effondrer dans la folie.

Elle tenta de trouver maladroitement quelque chose à sa ceinture avec sa main gauche : une fiole. Du cyanure. Reinhard s’avança, et écrasa sa main, pour l’en empêcher, broyant ses doigts sous sa botte.
Alors, il pouvait regarder Eva avec les yeux globuleux et noirs, le visage couvert de sueur. Elle semblait absolument terrifiée, comme personne n’avait jamais été terrifié du Grand Coësre — le pouvoir hallucinogène de la morsure enlaidissait encore plus le visage muté du monstre, et elle pouvait voir toutes les mouches sorties de ses orifices.

On cogna aux portes de l’université. Des policiers armés d’arquebuses se jetèrent en avant, en couvrant tous les angles. Mais ce n’était pas la cavalerie arrivée pour sauver les gentils : c’étaient les policiers serviteurs du mal, gagnés par la corruption.

Action gratuite : Te décaler pour retourner dans le couloir n’est pas compté comme une action, vu que c’est trois pas et que t’as l’ascendant d’initiative.

Paludisme dévorant est un sort supérieur, il prendra donc deux tours. Tu utilises donc ton premier tour pour incanter.

Eva utilise immédiatement sa mineure pour s’équiper (Elle elle n’a pas ma grâce Mjesque, vu qu’elle a été prise à parti). Tu ne vois pas ce qu’elle fait vu qu’elle est derrière le mur.

Elle tire à travers le mur, avec une comp TIR de 14 mais un malus de -4 parce qu’elle peut pas te voir : 17, échec.

Reinhard me claque « Paludisme dévorant » : 5
Eva me claque une dissipation en brûlant une précieuse NA : 6, beau score, mais pas suffisant contre ce sac à MAG qu’est Reinhard.
La pièce est envahie de moustiques. Eva est piquée. La miss me perd 23 PV (Franchement décevant, je m’attendais à plus!), souffre d’un -1 généralisé à ses stats de combats et descend donc à 52 PV. Jet de volonté : 3, au moins elle reste maîtresse de ses mouvements.
Va en falloir plus pour la gratter.

Elle appuie sur le barillet et tente à nouveau de tirer : 10, raté de 1, pauvre choupette.

Reinhard utilise sa mineure pour pencher sa tête, se positionne, et fait son vomito magique : 18, ça passe, parce que oui avec Reinhard quand on a 18 on gagne.
Eva a droit à un jet d’esquive selon la description du sort : 11. Eva a 14 en INI. Sauf que Reinhard fout un malus de -3 grâce à MdA et -1 grâce aux moustiques. Touchée.
Eva perd 9 PV et tombe à 43. C’est minuscule, mais c’est pas ça qui intéresse Reinhard : dans 3 tours, Eva n’a plus aucune possession métallique, plus d’épée, plus de gun, plus de choses ayant subit l’acide corrosif.

Eva n’a plus d’actions pour ce tour.

Nouveau round :

Reinhard lance « Explosion vorace », moyen, ça claque tout seul : 7
Eva tente la dissipation : 16, ça ne marche pas

Le sort n’implique pas de perte de PV, mais paludisme dévorant fait toujours effet
Eva perd 24 PV, elle tombe à 19, ça commence à sentir le roussi pour elle.

Eva charge en avant, arme en main, vers là où tu es — elle continue de faire un tir en mouvement, sans malus car elle a les comps pour, mais elle a -2 (Tu es dans un angle) et -1 (Moustiques) : 10, ça passe de justesse !
Reinhard subit de façon brute 50 dégâts. Sauf qu’avec son endurance, ses haillons et son double-coriace, ça tombe à 26 PV. Il lui reste donc 114 PV.

Reinhard lance « Bubons vengeurs » : 19, échec auto, même si tu as 20 en MAG avec ton sort précédent. Au moins c’est pas un fiasco !

Eva a brûlé une NA en tentant de dissiper (On la lui reprendra plus) mais il lui en reste une alors qu’elle est au CaC avec Reinhard. Elle tente de tirer à bout portant en plein sur le groin de Reinhard : 14, sauf que Reinhard n’a pas juste les moustiques — il a les mouches en permanence autour de lui. Raté d’ultra justesse.

Reinhard retente « Bubons vengeurs » : 17, et cette fois ça passe
Reinhard fait apparaître 5 bubons avec +10 de dégâts subis par la cible


Nouveau round :

Reinhard charge Eva juste devant lui (Donc gratos) et essaye de lui faire un gros câlin et de la mordre : 16, ça ne passe pas.

Eva commence à être à court d’options.
Jet d’INT : 13, elle se rend compte que Reinhard est un sac de frappe explosif et ne va donc pas tenter de le tuer au Cac.

Elle tire de sa ceinture une grenade aveuglante qu’elle fait rouler à vos pieds : 2
Danger rapproché.

Reinhard a le choix entre se couvrir pour pas être aveuglé, ou se jeter comme un taré sur elle pour l’empêcher de s’enfuir. On me dit le second choix dans l’oreillette.

Bang

Jet d’ATT : 17, échec

Jet d’END de Reinhard : 19, échec, tu es aveuglé

Eva fait… Un truc.

Nouveau tour

Tu es aveuglé.
Décision de Reinhard : malgré le fait d’être aveuglé, rentrer dans la pièce pleine de moustiques et chanter sa dissipation.

C’est malin, parce qu’Eva tente un sort :
15 vs 7, tu gagnes et tu subis rien du tout


Nouveau tour.

Reinhard est toujours aveuglé. Il tente de se concentrer pour voir par où elle est passée.
Jet d’INT : 17, impossible pour lui

Eva s’enfuit

Reinhard me dit dans l’oreillette : « Même aveugle, je poursuis la Eva ». Vas-y champion.
Jet d’INT : 18, tu es complètement paumé et tu vas dans tous les sens.

Eva tente un sort :
10 vs 15. Le miroir te protège et t’empêche d’être frappé.

Reinhard me dit dans l’oreillette : « Rien à foutre, je continue de charger dans le vide ! »
Jet d’INT : 4, ça passe

Nouveau tour.

Tu n’es plus aveugle. Tu vois Eva au-dessus de l’amphithéâtre, près d’une rambarde, bâton de magie en main. Tu es à distance de charge ou de sort ou de tir d’elle.
Eva n’a plus de flingue.

Reinhard décide de charger : 3, ça passe
Eva tente d’esquiver : 17, c’est mort

Eva est emprisonnée dans un câlin de la mort. Reinhard essaye de la mordre, duel de FOR :
5 v 10, Eva a beaucoup de qualités, mais elle est pas costaud. Elle est mordue et empoisonnée par l’hallucinogène.

Jet d’END d’Eva : 18

Eva tente de se libérer, nouveau duel de FOR : 7 vs 18, échec

Reinhard lance une attaque gratuite : 15, échec

Eva sort son surin et le poignarde : 8, réussite
Reinhard se prend 24 dégâts et tombe à 90
Eva fait éclater les bubons et tombe sous la barre des 0 PV

Eva tombe en négatif. Jet d’END : 10
7) La main et réduite à un amas de chair sanguinolente et est définitivement détruite. Hémorragie : à chaque tour et jusqu'à ce que le personnage reçoive des soins, faire un jet d'END de plus en plus difficile (commencer à +6, puis de -2 en -2). En cas d'échec, le personnage meurt.


Nouveau round :

Eva est complètement en train de halluciner, en hémorragie violente, avec la main droite inutilisable, avec des PV à -30.

Décision de Reinhard : troll

Eva tente de croquer une capsule de cyanure avec le peu de vie qui lui reste.
Jet d’intelligence de Reinhard : 2, tu l’arrêtes juste à temps.
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Dénouement

Message par Reinhard Faul »

J’ai eu du mal à m’arrêter de tuer Eva Seyss, les policiers sont arrivés à temps. Je la tenais dans mes bras, le corps brisé, la main fondue, son petit visage convulsé de terreur et de souffrance, et ça me donnait des pulsions qu’aucun homme ne devrait jamais avoir.

Maintenant j’accompagne les cultistes qui transportent la sorcière vers les égouts – je veux m’assurer qu’elle reprenne pas du poil de la bête avant qu’on l’ait enfermée et bâillonnée, je me souviens d’Emma qui est revenue d’entre les morts. Eva est agonisante, mais elle ne va pas mourir. Pas si je peux l’empêcher. Elle serait un chouette ajout à notre culte, une fois… convaincue, dirons-nous, de la justesse de nos vues. Ce qui va lui arriver dans l’intervalle…

Qu’est-ce que tu veux qu’il arrive à un ennemi du Chaos capturé vivant ? Hein ? Qu’est-ce qui arrive quand nous voulons faire faire quelque chose à un type du camp opposé qui n’est pas d’accord ? Des trucs déplaisants, évidemment. Et graphiques. Sous la main on a du caca, des plantes bizarres et de l’horreur à base corps humain. Mets ça dans l’ordre, dans le désordre, avec des mots compte triple. Pas besoin du détail. L’important à savoir c’est que j’ai gagné et qu’elle a perdu, et c’est le plus grand regret qu’elle aura de toute son existence.

Pour l’instant je marche derrière mon cortège de policiers corrompus, fatigué mais content. J’ai fait beaucoup de magie, j’ai mordu quelqu’un à la gorge, une belle journée. Là des gens doivent piller la cachette de la mage du collège gris, voler son fusil long du Hocheland et s’assurer que ma présence aux funérailles ne perturbe pas le bon déroulement de la journée, mais ce n’est plus mon boulot. J’ai fait ma part, comme un bon Magus qui sert son Dieu. J’ai vengé Steiner.
Pourquoi j’ai l’impression d’oublier quelque chose d’important alors ?

Je me sépare du groupe pour aller vers ma chambre, eux continuent vers des cachots (il y en a toujours dans un repère de méchant). J’ai l’impression d’avoir quelque chose sur le bout de la langue, c’est vraiment déplaisant comme sensation. Après avoir remonté une myriade de couloirs d’un air préoccupé, je m’écroule dans mon gigantesque lit. Je me sens toujours bizarre et fatigué après avoir fait beaucoup de magie. Trop sensible aux influences extérieures. Si ça se trouve je suis passé à côté d’un cultiste qui fait un cauchemar et ça me machine la tête. Je vais ignorer cette sensation. Je hausse des épaules et je me découvre le visage (j’ai mis ma capuche pour rentrer chez moi sinon ça file des vapeurs aux passants) afin d’enlever les machins entre mes dents avec mon couteau. Vu l’ampleur de mes chicots, y a toujours des bidules qui se coincent. Là j’arrive à retirer un lobe d’oreille et une touffe de cheveux d’un coup de poignet expert. Ça paraît curieusement hygiénique pour un nurglite, mais si je fais pas ça j’avale des trucs comme des bouts de vêtement ou des petits os et plusieurs heures plus tard ça me fait vomir des boules de déchet à la table du dîner tel un chat taquin. Personnellement ça offense ma dignité, alors je préfère me curer les dents.

Et c’est en délogeant ce qui ressemble à une paupière de ma prémolaire que je me rappelle le truc important que je voulais faire : donner de l’argent à mes anciens copains pour qu’ils quittent la ville. Ça fait comme une bombe dans mon cerveau. J’ai pas une minute à perdre.

Pour l’instant les cultistes ne vont pas me déranger. Ils croient que je me repose. Le problème ça va être le démon. Je le sens pas fan de sauver mon ancien entourage de la corruption. Normalement j’ai une solution pour ça. Il y a quelque temps j’avais conçu une potion pour me rendre sourd aux influences extérieures. À la magie aussi, visiblement, mais ça peut pas être si extraordinaire que ça hein ? Y a plein de gens qui ne sont pas sensibles aux Vents et ils vivent leurs vies. Pourquoi ça me ferait peur de me couper d’un sens que je possède depuis la naissance, hein ? Un sens qui a crée la corruption qui submerge Nuln et sur lequel tout repose ? Pourquoi ça m’inquiéterait de boire une potion bizarre que je n’ai testé que sur un gamin abruti à l’alcool ?

Mais je pense à ce pauvre Hans en train de pousser sur ses roues comme un malade afin de fuir un Porte Peste. Je suis résolu. Je cours chercher la fiole et je la bois avant que Furuga’th sente ma détresse et vienne voir ce qui se passe.

C’est comme si on m’avait brutalement mis la tête dans un sac. Je vois plus rien, j’entends plus rien et je tombe par terre parce que je suis pas sûr de savoir où sont mes jambes non plus. J’ai les yeux ouverts et pourtant je ne vois quasiment rien. Et ce silence ! J’ai jamais eu autant de vide d’un seul coup. Des échanges secrets entre la terre et cet univers au-delà du nôtre composé de pure énergie, je ne perçois plus rien. Mon corps n’est plus le creuset d’influences supra-matérielles, seulement ben… un truc tout mou avec un nombre fini d’éléments. C’est terrifiant. J’ai pas de mot pour expliquer ce qui me manque. Je me contente de me débattre comme un poisson hors de l’eau. Même l’air a un goût bizarre et fade. Bon, faut essayer de se calmer.

Je pense très fort à Hans, au Porte Peste. Bon. Deuxième étape pour sortir : il faut que je me déguise. Je peux pas sortir avec cette tête-là. Je me redresse sur mes jambes, maladroit comme un faon qui vient de naître. D’habitude je perçois les limites de mon corps comme floues, pas étanches. Ça me fait bizarre de seulement me sentir reposer sur des tiges en viande. J’ai passé beaucoup de temps à me plaindre d’être né doué d’un sixième sens, et je me sens bête maintenant de découvrir que la solution inverse est si déplaisante. Néanmoins je persiste à dire que c’est pas marrant d’être un sorcier avec aucune éducation là-dedans. Il suffisait que quelqu’un, quelque part, utilise la magie pour faire bouillir de l’eau et j’avais l’impression que mes bras s’envolaient de mon torse parce que mon cerveau était incapable de comprendre les informations qui lui arrivaient. Il paraît que c’est rare d’être aussi sensible. Enfin, j’ai l’impression. Je crois. J’ai pas beaucoup de points de comparaison, clairement, mais j’ai remarqué qu’on croisait pas souvent des types capables de faire sauter des rues entières par la force de la pensée. Moi je l’ai déjà fait. Ça a pas l’air aussi facile pour les autres, à moins qu’ils s’abstiennent par discrétion. J’ai jamais osé poser la question à Valitch ou Sigrid. Ça… ça serait bizarre à demander non ? Tout le monde a l’air de penser que je sais ce que je fais. J’ose pas leur dire pour pas faire de peine.

Je titube en me tenant aux murs pour atteindre ma table de chevet et prendre l’anneau qui me permet de cacher mes mutations. Quand je le mets, la seconde de transition entre le moi monstrueux et le moi normal doit être très désagréable à regarder. Y a tellement de boulot entre les deux que ça consiste à me décomposer et me recomposer entièrement. Moi je sens rien. Le sort pour devenir Maximale Leistung est très douloureux, mais ce truc-là ça va.

J’enlève le drap que j’ai mis sur le miroir pour me regarder dedans. Qu’est-ce que j’oublie ? Ah oui ! La tenue de sorcier maléfique et le fait que je suis couvert de sang. On croirait pas que c’est aussi dur de se déguiser en Reinhard Faul hein ? Il me faut chercher très longtemps – et en esquivant tous les cultistes – pour trouver des fringues sales mais pas trop, et encore plus longtemps pour mettre la main sur – je tremble d’horreur de le dire – du savon. J’ai pas eu d’autres idées pour enlever des caillots de sang de ma barbe. Heureusement j’en ai pas tellement besoin, mis à part pour décoller des trucs vraiment trop horribles de l’intérieur de mes oreilles ou tout ce qui serait repérable pour quelqu’un de normal.

Après tous ces efforts j’ai l’air ben… d’un simple type. Je porte une tunique usée par des lavages fréquents et couvertes de tâches qui ne partent pas, mais encore à peu près propre. Pas couverte de merde et de jus de cadavre, déjà. Sinon j’ose pas trop me regarder dans les yeux parce que je ne me reconnais pas. Y a pas d’aura de magie, déjà. Puis j’ai l’air d’un con parce que je viens de me couper les cheveux tout seul, j’ai essayé de les aplatir avec de l’eau, mais ils se redressent comme des aigrettes de pissenlit. Ça fait toujours moins bizarre que super longs comme ils étaient, comme si j’avais passé les trois dernières années enfermé dans une cave - ce qui est le cas, en quelque sorte. Cette apparence, pâle, maigre, un visage insignifiant de souris inquiète, c’est comme si j’avais mon vrai corps qui avait continué de vieillir quelque part, préservé de l’influence du Chaos. Ça me met mal à l’aise.

Ensuite je sors des égouts, le visage couvert afin de dissimuler ce qui est – dans le contexte étroit d’une secte de Nurgle – un physique de rêve. Je dois chercher Hans dans la grande ville de Nuln, mais il ne doit pas avoir beaucoup changé depuis trois ans. Je me dirige vers les rues où ils vendent l’alcool le moins cher, c’est un bon endroit pour commencer.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] Dénouement

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Le poison entra dans l’œsophage, s’absorba à travers l’estomac, assailli le pancréas ; il se dissipa dans le sang, dans les os, et sur les nerfs qui montaient jusqu’au cerveau reptilien — si telle chose existait. Il tenta de frapper la psyché, à la manière d’un anxiolytique, et commença à endormir ou griller quelques neurones trop agités. Et alors, la concoction de poison quitta la biochimie pour entrer dans le domaine de la métaphysique. Il se mit à s’attaquer à l’âme. Il perturba les sens. Il arracha Reinhard au monde du merveilleux, du divin, du diabolique — il l’éloigna de l’arc qui traverse le monde, et qui relie les univers. Et alors, il le plaqua à terre, l’enfonça dans le sol avec la violence d’un lourd objet, d’un putain de cheval qui serait tombé sur son pif — et donc, Reinhard Faul entra dans le matériel, le dur, le rationnel, le cartésien. Reinhard Faul redevint un homme.

Il y avait quelque chose d’immensément positif à ne plus sentir la présence de Furug’ath, à ne plus partager sa chair avec l’horreur qu’était un Grand Immonde en permanence ancré dans les jardins de Nurgle. Mais ce n’était qu’une piètre consolation comparé à l’immense coût de la transaction : redevenir un homme, c’était ressentir à nouveau le dégoût, la douleur, la malformation. Les mutations n’étaient plus des appendices pratiques, voire amusants — c’était une horreur provoquant douleurs fantômes et décompensation psychiatrique. Les odeurs, les sons, les visions, elles n’avaient plus une aura, elles ne provoquaient plus de contrecoup, d’onde, d’encéphalogramme donnant de la profondeur aux choses, aux émotions mêmes. C’était déstabilisant, de la pire des façons. L’atroce migraine qui assaillit Reinhard n’était que la dernière de ses peines.

Il n’était plus capable d’incanter la magie — il n’était même plus capable de la sentir. Il fallait prier pour que ce ne soit que temporaire. En toute hâte, il s’équipa quand même d’un pistolet à 5 canons chargé (Une jolie protection en toutes situations) et, dans un tiroir, il tira quelque chose pour tenter de sauver ses amis qui jusque là avaient été oubliés de ses souvenirs : des petites liasses de papiers, promettant une forte récompense. C’étaient des bons au porteur de grandes banques nationales et étrangères, la secte avait aujourd’hui tellement d’argent qu’ils pouvaient garder ce genre de chèques comme si c’était de la petite monnaie : mille cinq cents couronnes en plusieurs coupures, assez pour qu’une personne puisse totalement changer de vie, et assez pour qu’une dizaine puissent au moins changer de ville. Il fallait encore espérer qu’ils partagent, et ça, c’était pas certain…
Et alors, Reinhard fonça dans les égouts d’un pas pressé. La crainte pouvait bien perler en chair de poule jusqu’à son échine, au moins il était chez lui dans les profondeurs de la terre : les mutants s’écartaient sur son passage, et les Skavens avaient un cessez-le-feu complet avec les fidèles aux trois-cercles. C’est en connaissant le chemin presque par cœur, par vile habitude, que Reinhard traversa les vieux passages Nains, les pontons juchés au-dessus d’un lac de détritus, jusqu’à trouver une échelle de service qui mènerait jusqu’à la Neuestadt où il avait laissé son pote clochard.



L’ambiance dans les rues était terrible. Terrible à en chialer. Terrible à s’en rouler par terre. Terrible, comme une ville en train de mourir. Alors qu’il quittait une petite venelle pour se retrouver en plein dans une avenue, Reinhard trouva Nuln — sa Nuln. Sa ville. Reinhard avait toujours été magicien, mais il n’avait acquis sa toute-puissance lui permettant d’écraser des assassins au service de Karl-Franz que très récemment : pendant longtemps, son sixième sens n’était qu’une originalité, un handicap qui le rendait « bizarre » aux yeux des autres, sans que personne n’arrive à dire pourquoi. Il se souvenait par cœur de cette rue, qu’il avait arpentée mille fois pour mille raisons, à tous âges de sa vie adulte. Il était sur la Drogstrasse, entre la taverne-relais de la société des Quatre Saisons, et la Prêtresse Écarlate, un bordel ; juste dix pas à faire, et il serait sur la petite Rillingheim Platz.

Tout semblait tellement différent. Une grande ville n’avait jamais été très salubre, mais là, c’était carrément terrifiant. Ça puait tellement que ça prenait à la gorge, et il n’y avait personne ici qui n’avait pas un chiffon ou un linge noué autour des narines et de la bouche. Beaucoup de maisons étaient barricadées avec des planches de bois en train de pourrir, et des maisons avaient des croix blanches agressivement peintes dessus. Il y avait un silence bizarrement bruyant — en fait, les sons ne correspondaient aucunement avec la mémoire qui essayait de reconstruire l’emplacement à base de souvenirs. Ils avaient été remplacés. On n’entendait plus les rires d’enfants, les cris des mouettes, les langues étrangères des marins en train de brailler, les roues de véhicules très pressés de faire leurs livraisons, les roucoulement des pigeons qu’une mamie était en train de nourrir… À la place, on entendait au loin l’aboiement d’un chien laissé à l’abandon, les gémissements d’un camé en train de rendre son dernier soupir, un sifflet de policier, et puis le claquement assourdissant de bottes de soldats marchant au pas. Nuln était à l’agonie. Et Reinhard était le fautif. Ce qui aurait dû être une fierté, et source de grand plaisirs, provoqua soudain chez le sorcier un sentiment terrible qu’il voulait oublier : de la culpabilité.


Sur la place, un jeune prêtre de Sigmar solitaire était en train de prier, debout sur une fontaine qui n’avait plus d’eau (Un décret de la mairie interdisait l’approvisionnement des fontaines, officiellement pour lutter contre les maladies que véhiculait l’eau, officieusement pour éviter que les gens ne se lavent). Le pauvre curé avait tous les attributs du bon religieux : costume impeccable (Sauf les bottes couvertes de boue et de fange), marteau à la hanche, livre à la main, crâne tout rasé. Le pauvre devait avoir tout juste la vingtaine, et avec son bouquin, il lit à voix haute des psaumes cherchant à insuffler courage et réconfort à ses compatriotes — il était absolument ignoré par les rares passants, qui le regardaient tous d’un fort mauvais œil. Jamais Reinhard n’avait vu un prêtre de Sigmar provoquer aussi peu de dévotion.

« N’ayez pas peur, mes frères et mes sœurs ! Trouvez hardiesse en vos cœurs ! La nuit est toujours plus longue juste avant l’aube ! Les Dieux sombres amènent sur nous une grande épreuve, que nous saurons relever, comme nos ancêtres l’ont toujours fait dans le passé ! Ayez foi en Sigmar, et confiance envers nos braves militaires, qui sont venus pour nous porter secours ! Nous trouverons ceux qui répandent mille malheurs, et une fois séparés du corps social, nous pourrons redevenir ce que nous avons été il y a si peu longtemps : une ville sûre, productive, et heureuse ! »

Heureuse. Le mot sonnait tellement… Bizarre, de la bouche d’un prêtre de Sigmar. Jamais le Dieu de la guerre et de l’ordre ne promettait du bonheur. Reinhard ne savait pas pourquoi, mais il avait bizarrement pitié de ce pauvre jeunot…

Pas de trace de Hans. Mais il n’était pas dur de trouver des clochards : il n’y avait que ça autour de lui. Sous des tentes, sous des bâches, sous des cagettes de fruits et de légumes, dans des maisons dont les fenêtres avaient été cassées et les portes défoncées. Cette place, Reinhard y venait les Marktag quand il avait besoin d’acheter quelque chose, il s’en souvenait, il…



Il ne vivait pas loin d’ici. Son appart, où il vivait avec sa femme. Il était à deux minutes de marche d’ici.

Alors que, hagard, Reinhard restait béa en plein milieu du pavé, il vit un clodo en train de jouer avec quelque chose dans sa poche…

Un couteau. Le mendiant, dont on ne devinait pas l’âge derrière le suif qui maculait son visage, regardait fixement le prêtre. Il murmurait en boucle quelque chose : « Grand Coësre, Grand Coësre, Grand Coësre… ». Dans un instant ou un autre, il essayerait de suriner le curé solitaire, afin d’accomplir la volonté du maître de la peste de Nuln. Ses yeux étaient entourés de cernes, comme s’il n’avait pas dormi depuis des jours, probablement à cause de cauchemars où il voyait continuellement une ville à la dérive. À ses pieds, il ignorait totalement le rat qui était en train de dévorer un de ses orteils, comme s’il ignorait entièrement la douleur.

Jet caché.
Jet d’endurance : 11, tu résistes au gros du poison au niveau physique.
Jet de volonté : 16, échec. Tu es submergé par la peur, alors que tu découvres les horreurs de Nuln.
Jet de perception visuelle : 13, réussite
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Dénouement

Message par Reinhard Faul »

Je titube lentement dans les rues en me rattrapant aux murs de temps à autre pour ne pas tomber. Tout le monde s’en fiche. Personne ne lève un œil pour détailler ma personne. Ce n’est pas un comportement remarquable d’avoir l’air malade à en crever. Nuln est devenue une caricature d’elle-même. Il y a tellement de mendiants que ça en devient ridicule. On voit des maisons vides aux fenêtres barrées avec des petites tentes d’indigents montées tout autour. Des rues entières où les toitures s’effondrent faute d’entretien. Des gens qui fouillent des tas d’ordures de la taille d’une bête de somme, alors qu’il n’y a plus aucune boutique pour jeter un quelconque surplus. Je me demande comment on trouve encore des déchets frais quand la moitié de la population a l’air d’avoir déjà lapé ce qui coule au fond des poubelles.

Mais chacun ses problèmes hein ? Le mien c’est de retrouver des gens quand je me suis mutilé de ma capacité la plus précieuse : la magie. Furuga’th le démon ne peut pas m’observer, mais de mon côté ça me laisse qu’un flingue pour me défendre au sein d’une ville dangereuse, alors on est quitte. Merde quoi, je peux même pas voir le ciel ! J’imaginais pas ça comme ça la vie de profane. Normalement, quand je regarde en l’air je vois les Vents circuler dans tous les sens, et ça me cache ce qu’il y a au-dessus, alors j’imaginais une espèce de plafond magique, quelque chose… mais non, quand je lève le nez je vois seulement des nuages tout gris et de… du rien. Un peu déçu sur ce coup-là.

Donc j’avance à allure d’escargot avec le cerveau ramolli, à regarder le décor comme si je le voyais pour la première fois, et là complètement à l’improviste je croise un prêtre de Sigmar qui prie. Je pousse un gloussement hystérique. Normalement c’est impossible que je tombe sur un putain de religieux en transe, comme ça, sans m’en rendre compte. Ça aurait dû me brûler la tête depuis deux rues d’ici. Mais je le sens pas. Rien. Ce con pourrait être en train de réciter la recette de la tarte aux quetsches que ça serait pareil ! Je recule tout de même dans l’ombre d’un porche. C’est aussi déroutant que de se jeter dans un brasier qui ne brûle pas et qui ne fait pas mal. Pourtant, je vois les flammes de l’intérieur, plus vraies que nature, et je m’en fiche. Incroyable !

Par contre un autre n’a pas l’air de s’en ficher, lui. Le fou avec de grosses cernes, un couteau, et qui arrête pas de répéter mon nom comme une litanie (et là encore, ça ne me fait aucun effet). Il fixe le prêtre, immobile comme un chat à l’affût. Pas besoin de magie pour savoir que ma maladie est en train de lui bouffer la tête. Si j’étais doté de mes sens habituels, je verrais mes sortilèges rentrer dans son crâne et détruire ce qui s’y trouve, et j’y prendrais plaisir. Là c’est juste un pauvre hère qui entend des voix lui dire de tuer le prêtre de Sigmar. Là encore, tout semble détaché et dénué d’importance parce que je ne sens pas ce qui se déroule. De mon point de vue on est des jambons sur pattes doué de conscience. C’est comme une espèce de pièce de théâtre. Même si le détraqué met des coups de couteau au religieux, j’aurais la sensation tenace que celui-ci va s’écrouler avec de grands gestes tragiques en clamant « oh je me meurs », puis se relever pour rentrer chez lui. Comment peut-on savoir que quelqu’un est mort pour Nurgle si on ne le sent pas ? Je suis pas vraiment en état de méditer sur un koan zen là, alors je déclare d’une voix forte de mec bourré :

« Hé, Sigmar ! Y a un de tes frères qui veut te poinçonner le cul ! »

T’as vu comme je peux dire le nom des Anciens ? J’arrête pas depuis tout à l’heure. Sigmar Sigmar Sigmar. Shallya. J’ai aucune limite ! Je suis tout seul dans le néant de ma tête, je fais ce que je veux ! N’importe quoi ! Je suis un dingue moi. Regarde : Khorne Khorne Khorne. Et tout le monde s’en branle !
Mais qu’est-ce que je fous là déjà ?

Je cherche dans ma petite cervelle limitée le fil d’Ariane qui m’a conduit des bas fonds de la corruption jusqu’ici, dans cette rue, seul, dénué de magie. Ah oui ! Mes souvenirs flous de Hans, Martha, et des autres. Ils vont mourir si je ne les retrouve pas. Je louche sur le prêtre de Sigmar.

Dans ma vie d’avant j’étais raisonnablement religieux, comme la plupart des gens autour de moi. Avec Hans on a beaucoup fait la queue devant des prêtres en mission pour récupérer des vêtements gratuits ou un repas, avec moins de cynisme que ce qu’on pourrait croire. Pourquoi aurais-je été hostile aux Anciens ? Shallya a daigné pleurer sur ma misérable personne, et Sigmar – quoi qu’on puisse lui reprocher par ailleurs – était la seule chose qui se dressait entre moi et les monstres terrifiants de mes visions. D’habitude j’ai pas le droit d’en parler, mais en l’occurrence explorer cette partie de ma mémoire ne me fait plus mal. Alors j’me gêne pas. Bref je disais ? Donc, Hans, qui m’a souvent accompagné au temple, était aussi dans une approche simple et sereine de la religion. Et il doit toujours l’être. Quand j’ai vu mes copains, ils ne semblaient pas affectés par mes œuvres. Ils ont peut-être bénéficié d’une protection religieuse. Et ça serait plus simple de demander au prêtre là-devant moi si il connaît un cul-de-jatte trop bavard que de faire le tour des centaines de clodo qui errent dans le coin. Tu vois où je veux en venir ?

Je décide de tuer la menace immédiate du fou qui répète mon nom. De toute façon je ne le sentirai pas, ça sera pour rire.
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Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] Dénouement

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Crier au prêtre de prendre gare eut le double effet d’alerter et le-dit missionnaire, et l’homicide en herbe. Les deux semblèrent sursauter, en regardant l’origine du cri : il y eut une seconde de battement, tandis que leurs deux cerveaux analysèrent le langage et usèrent de leurs neurones pour ordonner à leurs nerfs de se préparer — les deux furent infectés par l’angoisse et l’adrénaline alors qu’ils activaient tous deux leurs instincts animaliers de combat-fuite. Par entraînement militaire pour l’un, par fanatisme terrifié pour l’autre, ils se mirent à préférer la première option à la seconde.

Celui qui voulait plaire au Grand Coësre sorti son couteau : une belle lame, bien aiguisée, peut-être qu’il avait dépensé toutes ses économies pour acheter ce poignard, ne voulant pas se rater — ou alors il avait volé cette arme à un condé on-ne-sait-trop comment. Mais il le tenait fort mal : il le fit tourner dans son poing, lame vers le bas, tandis qu’il chargea à toute vitesse vers la fontaine en hurlant un cri bestial.

Le Sigmarite était un tout jeune homme paniqué, mais c’est avec adresse qu’il lâcha son bouquin qui s’écrasa par terre, qu’il sauta en contrebas, et qu’il arma son marteau — malheureusement, une arme à deux mains, lourde et encombrante, eut le désavantage contre le surin d’un furieux ayant eut le temps de charger. Et voilà que le couteau taillada net dans la robe du Sigmarite, mordant en une longue estafilade son biceps. Et puis, il y eut de nouveaux coups, malhabiles, hasardeux, dans tous les sens : une pluie de frappes qui tentèrent de trouver le bon organe à poignarder pour provoquer la mort. Malgré toute sa force, malgré le fait qu’il utilisait le manche de son marteau comme un grand bâton pour repousser son adversaire, c’était uniquement le sang du Sigmarite qui se répandait au sol, tandis qu’il ne trouvait pas l’allonge suffisante pour lever son immense arme et l’abattre sur son adversaire…

Mais pendant ce temps, au petit trot, Reinhard se prépara à faire ce qu’il faisait maintenant froidement et sans scrupules : il leva son bras pour dévoiler son étui sous son aisselle, dégaina avec sa main droite le pistolet, s’approcha du truand, posa le canon du pistolet pile contre les reins de sa cible, qui n’eut pas le temps de bondir. Il y eut une détonation qui résonna dans tous le quartier, et qui acheva de faire fuir tous les badauds en courant.

Le Nurglite vola en arrière, en essayant de s’agripper le dos. De purs yeux d’horreur regardèrent Reinhard, avant qu’il ne s’effondre net sur le sol. Le Sigmarite en profitant pour filer en arrière et se mettre en posture de combat un peu chancelante, mais après une rapide analyse des menaces, il ne vit que le canon fumant (Et maintenant maculé de sang) de son héros anonyme. Un hochement de tête comme simple remerciement, et voilà que…

…Que le Sigmarite vint s’agenouiller aux côtés de celui qui était en train de mourir. Tendrement, le curé libéra ses mains en reposant son marteau contre sa joue, et les utilisa pour prendre celles de son adversaire. Il serra fort sur ses doigts tremblants, en prononçant quelques mots réconfortants.

« Va, mon frère, va en paix entre les mains du Veilleur… Je te pardonne pour tes fautes… »

La mort du Nurglite ne fut en rien apaisée. Il convulsait, s’étouffait dans son propre sang qui jaillissait de ses lèvres, ses petits yeux paniqués ne parvenant pas à se focaliser sur quoi que ce soit. C’est au bout d’une lente agonise d’une minute qui sembla être une heure que son âme se décida enfin à quitter son corps. Puis, le silence, si ce n’était pour un chien qui aboyait toujours loin d’ici…

Le Sigmarite se redressa. Sa longue robe rouge avait pris une autre teinte plus vermeille. Il serrait fort des dents, et grimaçait de douleur — il n’était pas en train de perdre tant de sang que son pronostic vital fut engagé, mais il n’était pas dans une situation très agréable pour autant. Il étudia un peu Reinhard qui rangea son pistolet, et lui offrit quelques mots.

« Merci à toi, bon frère… Tu as sauvé ma vie. »

Il leva sa main, pour serrer celle de Reinhard.

« Frère Wolfgang, clerc de l’ordre de la Torche. À qui ai-je donc l’honneur de serrer la main ? »

Reinhard ne savait pas pourquoi — mais il n’avait pas du tout envie de rendre la politesse au Sigmarite. Neiglish sommeillait en lui. La plus pure des maladies de Nurgle était dans sa sueur, dans son sang, dans son haleine même ; il avait infecté des centaines, voire des milliers de gens simplement en les touchant ces deux dernières années, et provoquant d’horribles souffrances — quel meilleur job pour serrer des mains qu’homme politique ? Mais maintenant qu’il ne sentait plus l’oppression de Nurgle, il ne savait pas pourquoi, il n’avait vraiment pas envie d’ainsi condamner ce pauvre petit moine incapable de se défendre lui-même contre un clochard…
Duel d’initiative : 6 vs 12, le Nurglite commence.

Jet d’ATT : 9, ça passe grâce à l’action de charge.
Parade du Sigmarite : 14, échec

Le Sigmarite se fait suriner par un poignard.

Tentative de riposte : 19, échec.

Nouveau tour.

Jet d’ATT du Nurglite : 7, il est on fire.
Parade du Sigmarite : 11
Jet d’ATT du Sigmarite : 17, échec

Reinhard s’avance, dégaine un pistolet, le place dans le dos du Nurglite et tire.
Je vais pas faire un jet de TIR car ça serait complètement con à bout portant, mais duel d’INI pour voir si le Nurglite a le temps de réagir : 8 vs 11, pas du tout

Le Nurglite est agonisant et à terre.

+1 PdC de Sigmar pour avoir tué un vil serviteur du Chaos, et sauvé la vie à un prêtre du culte de Sigmar.
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Dénouement

Message par Reinhard Faul »

Je regarde la main tendue du prêtre de Sigmar comme si je n’en avais jamais vu de ma vie. Je me sens bizarre. Jusqu’ici tout avait roulé, je me suis promené dans les rues, j’ai tué, tout est normal, mais maintenant ce type tend le bras et mon assurance s’écroule. J’ai… ce n’est pas la nausée, c’est différent, j’ai… pas envie de tuer cette personne. C’est une réaction épidermique, j’effectue un petit mouvement de recul puis j’explique mon geste d’une voix ânonnante de personne diminuée mentalement :

« Il ne faut pas me toucher. Vous ne voulez pas me toucher. Non non. »

Car si il me touche il mourra, je le sais, et ça me chiffonne, mais je ne me rappelle pas pourquoi. D’habitude c’est facile, car je prends autant de plaisir à sentir un prêtre tomber malade et mourir qu’à manger quand j’ai faim ou dormir après une grosse journée. Des fois, j’aime bien imaginer que des gens meurent, ça me plaît de dérouler les visions dans ma tête. Sans aucune raison, juste pour ressentir du plaisir dans mon corps. J’ai déjà essayé de me toucher en même temps tant les sensations étaient voisines, mais en réalité ça passe pas du tout par les mêmes canaux et au final je me sentais bizarre et insatisfait. En tout cas c’est une faim prégnante, et son absence me jette dans une grande confusion.

Et je me sens mal, car ma vulnérabilité m’est d’autant plus évidente ; je devrais être capable d’entendre les échos de la voix de Sigmar me hurler sa haine. Je devrais pouvoir fuir sous forme de mouches. Mais non ! Je suis mutilé, aveugle, cloué au sol avec les ailes brisées.
Pourquoi je suis là ? Je me rappelle de Hans. Mon courage revient. Je ne m’enfuis pas en courant pour me cacher dans les égouts le temps que mon infirmité guérisse. Malgré mon cerveau plein de trou, je demande d’une voix timide :

« Je cherche un type. Il s’appelle Hans. C’est facile de se souvenir de lui parce qu’il a pas de jambe et qu’il circule sur une planche avec des roulettes. Il traîne souvent autour des temples sigmarites les jours où les soldats viennent faire bénir leurs armes parce qu’il aime bien regarder. Il aime bien les épées, les armures, les pièces d’artillerie, ce genre de trucs. Puis il prie pour que les mecs qui partent gardent leurs jambes. »

Je me souviens que je trouvais ça pas très intéressant, déjà parce que j’étais pas inquiet pour les jambes d’autrui, et qu’en plus j’aimais pas quand les prêtres – qu’importe la confession – faisaient leur tambouille bizarre. Ils disent que c’est pas de la magie, mais pour mon sixième sens ça y ressemble beaucoup et par conséquent j’ai jamais été confortable avec l’idée de « sentir » des prières et des machins. Ça fait des voix dans ma tête, certes beaucoup moins déplaisantes que celles des démons, mais personne a envie d’entendre les Dieux jacter à propos de leur petit dej qui passe pas pendant des funérailles.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

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- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] Dénouement

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Le bon frère Wolfgang eut un mouvement de recul alors que son preux sauveur se mit à reluquer et parler tout seul, à la manière du fanatique envoyé à Mórr, en refusant de serrer la main qui lui était tendue. Heureusement, Reinhard changea vite de sujet, et expliqua ce qu’il cherchait. Là-dessus, le prêtre Sigmarite, à moitié avachi sur son marteau comme s’il s’agissait d’une béquille (Il encaissait bien les coups, mais les lacérations le faisaient souffrir), hocha la tête et eut un petit sourire sardonique.

« Cela peut paraître étonnant, mais un Hans cul-de-jatte, ça répond à la description de plus qu’une seule personne. On a les Orques, les Bêtes, et le roi Louen à remercier pour ça. »

Il se redressa.

« Avec l’attaque sur monsieur le bourgmestre il y a tantôt, les rues sont en train d’être verrouillées et les gens sommés de rester chez eux — on ne trouvera pas un temple ouvert. Mais tout le monde ne semble pas respecter les interdits de la loi martiale…
Je pense savoir où l’on peut trouver des invalides de guerre traîner à cette heure. Si vous me suivez, j’en profiterai pour me faire rafistoler, et vous pourrez chercher votre ami. 
»

Il retourna vers la fontaine, et se pencha douloureusement pour ramasser son livre de prières qu’il avait laissé choir par terre juste avant la rixe — et ainsi, avec son nouveau compagnon, ils purent tous deux regagner une allée, puis un petit escalier entre deux immeubles, et enfin, une rue du quartier portuaire.

Ils tombèrent sur une section de soldats à hallebardes en train de marcher en rythme au pas, les bottes claquant contre la gadoue d’une voirie pas entretenue, sous les répétitifs « Une ! Deux ! Une ! Deux ! » de leur sergent. Personne d’autre ne hantait les rues, mais accompagné d’un prêtre Sigmarite, Reinhard ne craignait rien ; le curé leva la main pour un salut militaire contre sa tempe au passage des militaires, et il continua de tracer d’un pas ralenti par sa blessure.

« Nuln retourne dans ses âges sombres. Deux régiments entiers de militaires sont encasernés dans nos murs, et ils ne servent pas à ramener de la tranquillité… Épidémies, insurrections, violences dans les rues… Notre belle ville est dans un sale état.
Tu m’as dit le nom de ton ami, mais tu ne m’as pas dit ton nom à toi, bon frère. Viens-tu de Nuln, ou Nuln t’a-t-elle adoptée ? »


Un instant, Reinhard fut bizarrement vexé par le discours de Wolfgang — il ressemblait trop à ces curaillons qui alpaguaient l’inconnu pour mieux remplir leur quota d’âmes à sauver. Personne n’aime ceux qui toquent à la porte pour parler de bondieuseries, et les prêtres avaient ce sale talent de retourner chaque parole contre son interlocuteur.
Et Wolfgang crut le noter chez son camarade, car il ricana et utilisa un autre ton plus détendu pour reprendre :

« Je veux juste tuer le temps, tu n’es pas obligé de faire connaissance avec moi si tu n’en as pas envie. Mais j’ai l’impression qu’aujourd’hui, tout le monde se méfie de tout le monde, tout le temps. On croit voir un mutant, ou un assassin sous chaque capuche, on pense que son voisin, son ami, même un de ses proches porte les miasmes d’une maladie mortelle qu’il camoufle… La peur d’autrui est un poison plus létal que le cyanure. »

Reinhard reconnaissait le quartier : ils étaient à la frontière avec le Labyrinthe, l’un des pires quartiers de la ville, pire encore que la Faulestadt. Plus on descendrait vers les quais, et plus on rencontrerait la fange de la cité.
Il reconnaissait surtout le chemin vers la demeure de Mémé Gâteuse.

La rue était bouclée par les militaires. Des lignes de hallebardiers barraient les allers-et-venues vers l’Université, tandis que des policiers contrôlaient les identités des passants. Mais le prêtre les évita en s’engageant dans une toute petite ruelle étroite, un vrai coupe-gorge nauséabond où ruisselait un liquide noir non-identifié — peut-être un mélange de sang et d’autres choses. Les fenêtres des maisons ici étaient brisées, ou sales, et quelques petits visages pâles et émaciés observaient les deux hommes en train de descendre avec suspicion.

Là, on entendait des bruits étranges qui sortaient de la faune sonore ordinaire — quelqu’un était en train de crier, et on entendait un choc qui sonnait tendre. Le Sigmarite pressa la marche malgré la douleur, et là, ils tombèrent sur une scène somme toute commune dans cette ville :

Il y avait un tout petit homme étalé sur le sol, un barbu ridé, qui agrippait un morceau du trottoir comme si sa vie en dépendait : c’était en fait un Halfelin, un enfant du petit-peuple du Moot. Au-dessus de lui, trois jeunes hommes, qui avaient l’âge d’être ses fils, passaient à tour de rôle sur le gars : l’un écrasait ses doigts, l’autre donnait des coups de talons sur ses cuisses, le troisième utilisait une barre en fer pour aplatir son dos. Et le Halfelin hurlait, il hurlait strident, en pleurant, tandis que quelques insultes fusaient, permettant de légèrement cerner la situation :

« Tu fais moins l’malin maintenant ?! Hein ?! Tu fais moins le malin !
– Chiale ! Chiale comme une fillette !
– Fouillez ses poches ! C’est dans ses poches ! »


Deux policiers avançaient dans le sens inverse, et virent le passage à tabac. Ils s’arrêtèrent tous les deux, et décidèrent de faire demi-tour pour continuer leur patrouille ailleurs, sans intervenir.
En voyant ça, Wolfgang se mit à devenir tout rouge, et à bouillir de rage. Il serra sa main contre son marteau.

« Bordel, mais qu’est-ce qu’ils font à ce pauvre hère ?! »

Malheureusement, Reinhard reconnaissait trop la façon de s’habiller et de se tatouer des assaillants : des Schatzenheimer, la milice privée de Maximale Leistung. Peut-être que le Halfelin avait été accusé d’avoir chipé quelque chose, ou bien il avait fait une blague potache qui avait été mal interprétée — ou alors ils n’aimaient juste pas sa tête. Mais voilà, personne n’allait intervenir, sauf Wolfgang, qui héroïque comme un chevalier, et alors qu’il était fendu de partout, se mettait déjà en posture pour intervenir.

Il allait ou falloir mettre fin à sa tentative, ou encore une fois jouer au gentil…
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Dénouement

Message par Reinhard Faul »

Le prêtre me demande mon nom :

« Reinhard, de Biberdorf. Je suis arrivé ici à seize ans. »

Cette information ne me coûte rien, Reinhard est un nom répandu et le village dont je parle n’a aucune particularité exceptionnelle. En plus si on croise Hans il va forcément dire mon nom.
D’ailleurs, je devrais pas regarder autour de moi en tournant la tête dans tous les sens avec une expression choquée. Je viens de dire que je vivais ici après tout, je devrais pas être surpris par ce que je vois. J’ajoute en guise de semi-explication :

« Je suis pas beaucoup sorti ces derniers temps… »

Réponse vague qui peut vouloir tout dire. Mon étrange compagnon a l’air de bien accueillir mes mensonges. Au moins on a pas à s’inquiéter des patrouilles grâce à mon nouvel ami. Ça me fait très bizarre de me balader avec un type qui fait des saluts cordiaux aux soldats qui passent. Pourtant on est près de l’université, comme je l’ai faite fermer, je sais très bien que les agents qui traînent dans le coin sont tendus. Mais comment ne pas être désarmé par un prêtre qui fait de joyeux coucous de la main ? Il a l’air drôlement serein pour un mec qui vit à Nuln. Je sais pas pourquoi mais son attitude me donne envie de pleurer. Je réponds d’une voix sourde à ses commentaires sur la paranoïa locale :

« Oui je comprends. Je me sens obligé de porter une arme alors que j’aime pas trop la violence. J’ai jamais été soldat, j’ai pas fait mon service militaire. Ils ont dit que j’étais trop crevette. »

Évidemment que Nuln a toujours produit des soldats comme les chiens des puces - c’est probablement le cas aussi dans les autres grandes villes impériales, mais j’ai pas de quoi comparer. Ça m’a bien sûr traversé l’esprit à une époque de rentrer à l’armée pour avoir trois repas par jour et des chouettes fringues neuves, tout comme les deux tiers de la population masculine, mais j’ai pas passé l’étape un. Le type qui s’occupait des papiers n’a même pas eu besoin d’une visite médicale pour me dire que j’étais trop petit et faible. Le gars m’a foutu dehors en utilisant ses meilleures moqueries. J’ai eu beaucoup de chance sur ce coup-là, mais je l’ai compris bien plus tard.

Ce qui m’inquiète plus c’est qu’on pénètre dans le Labyrinthe. Je jette des coups d’œil inquiets aux façades de maisons étroites typiques du quartier. J’ai seulement un flingue pour me défendre face à la faune locale, autant dire rien du tout par rapport aux pouvoirs habituellement à ma disposition. Bien sûr je suis le représentant du Dieu sombre qui a la cote en ce moment, mais comment les fidèles pourraient le savoir ? Je n’irradie rien, j’ai le cerveau plein de gadoue et le visage sans relief d’un impérial incorruptible. En plus j’arrive pas à réfléchir correctement. Je ressens des émotions que je ressens pas d’habitude, et j’ai accès à des souvenirs qui me sont interdits. Je vois un coin de rue, et je parviens à penser « tiens, c’est ici que Lud était tellement bourré qu’il a vomi une ombrelle en papier provenant d’une boisson bue une heure plus tôt ». On avait bien ri ce jour-là.

Maintenant personne ne rigole, et pourtant trois gamins sont assis sur les marches qu’on avait trouvés bien commode à l’époque pour laisser Lud vomir à son aide. Les trois enfants ne jouent pas, n’ont pas l’air d’interrompre une conversation à notre arrivée, ils se contentent de tourner la tête pour nous regarder fixement, les mains sur les cuisses. Maintenant que j’y pense, c’est vrai que j’ai croisé aucun groupe de gamins en train de jouer. Seulement des petits visages pâles et ternes qui observent les passants sans rien dire. Il n’y a pas de fêtards qui circulent, de femmes qui rient entre elles sur leur pas de porte. Même pas un marchand de tourte ou un forain avec un numéro un peu miteux. Seulement des ordures et des mendiants malades.

Ces pensées ont des accents douloureux dans ma tête, et je ne comprends pas, car ce sont des sentiments que je n’étais pas capable d’avoir il y a encore une heure. Je suis mon guide en silence en regardant avec de grands yeux autour de moi comme si je découvrais le décor pour la première fois. C’est le cas en quelque sorte. Je frissonne de dégoût quand le prêtre s’enfonce dans une ruelle où les murs suintent d’une matière noire et visqueuse, et je suis tout surpris moi-même d’être capable de ressentir ça.

Mais j’ai pas le temps d’enquêter sur ma propre vie intérieure, parce que mon nouveau copain se trouve des emmerdes toutes fraîches dans lesquelles se rouler : Un halfelin se fait tabasser par des Schatzenheimers, et il ne peut bien sûr pas laisser la créature crever sans intervenir.

Je peux avoir un peu d’empathie pour les passants, mais pas pour un halfelin. C’est trop me demander, même dans ma vie d’avant je les fuyais comme la peste. C’est pire, bien pire que des nains. Déjà parce que c’est des voleurs, ensuite parce que c’est des putain de pervers sexuels, du genre le plus répugnant qui existe. Ils ont si peu de moral qu’ils peuvent échanger des faveurs sexuelles contre du tabac – qui est délicieux, mais ça excuse pas leurs petits doigts rêches et froids comme des asticots en gelée. Mais c’est rien, rien du tout à côté de la pire de leur tare, celle qui me pousse à les éviter comme la peste : ils sont absolument hermétiques à la magie.

Si je n’étais pas dans l’état où je me trouve, j’aurais déjà commencé à grimacer de dégoût depuis la rue d’à côté. C’est comme des murs, les Vents contournent ces créatures et ne sont jamais attirés par elles. C’est moins que des animaux, et leur difformité me met mal à l’aise comme si je croisais un homme sans visage ou un cadavre pourrissant. Et voilà frère Wolfgang qui fonce vers cette chose avec son petit marteau afin de l’aider. Je hurle vainement :

« NON !Y allez pas y vont vous buter ! »

Mais il s’en fout, il est en train d’écouter son sentiment de justice ou je sais pas quoi. Il va se faire tuer par un de ces gros taré de Schatzenheimer et je peux rien faire. Comme je pourrais tirer avec mon arme dans la mêlée comme ça ? J’ai autant de chance de tuer l’un ou l’autre des protagonistes de l’affaire. Et avec mes poings ? Je suis doté d’une force surnaturelle, mais ils sont nombreux et je reprendrais ma véritable forme si je prends du bobo. C’est le même dilemme qu’avec le malade mental de tout à l’heure, sauf que maintenant un homme qui avait toutes les raisons de me détester m’a parlé gentiment et j’ai vu des gens mourir à même la rue. Je ne sais plus ce que je ressens, ce que je veux ou ce que je suis, alors je me mets bêtement à sangloter bruyamment dans mes mains devant le prêtre qui devait pas trop s’attendre à ça.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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