Merde, le soudard ne s'était pas laissé démonter par son petit discours... Daine allait devoir se battre. Et plus vite que prévu, puisque alors même qu'il commençait son déplacement d'esquive, l'homme en armure lui laboura le torse de son épée, arrachant au spadassin un cri de surprise étouffé. Il l'avait vraiment touché ? Le jeune homme eut sa réponse sous la forme d'un flux de douleur qui vint lui couper la respiration, alors qu'il sentait sa vue se brouiller le temps d'un battement de cil. Oui, et pire que la douleur était la sensation de froid anormal qu'il avait ressenti lorsque l'épée était
à l'intérieur de lui. Il ne voulait plus vivre ça !
Pourquoi est ce que ce connard ne s'était pas barré ? Il tenait tant que ça à venger ses "amis" ? En plus Daine ne savait pas vraiment si le premier était mort... Ça allait se révéler compliqué, mais tant pis, il aurait la peau de cet enfoiré. Le nordlandais serra les dents, et essaya de faire le vide dans son esprit pour vaincre son adversaire. Il était plus lent que lui dans sa lourde armure, et le jeune homme comptait accentuer cet avantage. Attendant que son adversaire rapproche son bras pour frapper, le spadassin bondit en avant et tenta de lui lacérer le bras dans le sens de la largeur. Touché ! La lame glissa sur et dans le tendon de son adversaire, lui handicapant son bras, qui n'aurait plus la même vitesse de frappe qu’auparavant.
Daine recula alors le temps que l'homme, enragé, déchiquette l'air devant lui, son bras se distordant de plus en plus à chaque mouvement inutile. Il gaspillait ses forces, parfait. Le spadassin attendit que son adversaire se fatigue, puis tenta une touche rapide, qui ripa malheureusement sur le bouclier que tenait son adversaire du bras gauche, encore entier et alerte, et son épée ne fit que riper sur le bras du soudard, ce qui n’occasionnerait rien de plus qu'un bleu douloureux. Il allait devoir faire mieux que ça, pour le tuer, où le combat allait durer une éternité ! Le jeune homme recula encore devant un coup de son adversaire, alors qu'il hésitait sur la marche à suivre.
Faire durer le combat une éternité, comme cela se profilait, lui vint à l'esprit, mais lui aussi était blessé et perdait de plus en plus de sang, et il ne savait pas dans quel état était le premier bandit, or si ce dernier venait en aide à son semblable Daine n'avait plus qu'à faire ses prières. Heureusement, le carreau parfaitement ajusté dans la tête lui laissait du temps, mais peut-être pas autant qu'il en avait besoin. Et puis bordel, sa blessure au torse lui faisait un mal de chien, et la pensée de se soigner au plus vite pour faire taire cette douleur paraissait bien alléchante pour le jeune homme. Il allait en finir au plus vite. Pour cela, son plan était de rendre totalement inutilisable le bras d'arme de son adversaire, qui aurait alors beaucoup plus de mal à se défendre.
Mais l'armure compliquait tout. L'épée du spadassin était en effet une arme légère, peu adapté à percer une telle coque de métal, ce qui l’empêchait totalement de sectionner le bras de ce salaud. Mais une telle arme légère avait un tout autre avantage dont Daine allait pouvoir profiter sous peu si tout allait bien. L'armure de son adversaire avait en effet un point faible au niveau de l'aisselle, et avec une bonne vitesse et une frappe précise, l'assassin pourrait faire d'une pierre deux coups : rendre le bras de son adversaire inutilisable et lui fouailler la chair avec sa lame, ce qui précipiterait largement sa mort.
Son plan en tête, le jeune homme pensa une dernière fois au visage de la personne pour qui il se battait, en même temps qu'il se traitait de con en souriant mentalement, contrairement à son visage qui ressemblait plutôt à une grimace de douleur mêlée à une envie de tuer limite obsessionnelle, pour ne pas finir sa vie entre ces stupides caravanes. Respirant une dernière fois, Daine se projeta en avant du côté droit de son adversaire, afin de défavoriser au maximum une parade du bouclier, et dirigea sa lame droit vers l'aisselle non-protégée de son adversaire, où, avec un peu de chance, il ferait un gros trou qui ferait ressentir à ce connard une souffrance mille fois supérieure à la sienne ainsi qu'à celle des propriétaires des caravanes qui gisaient maintenant abandonnées.
► Afficher le texte
Tu l'aura compris, je me déporte sur sa droite pour frapper entre les jointes de l'armure à l'aisselle grâce à ma compétence coup précis, en espérant lui faire perdre définitivement l'usage de son bras, en le faisant souffrir bien comme il faut !