[Lucrétia et Dokhara] Kislev mordant

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Kislev mordant

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »


Différentes épreuves ; même réaction. Lucretia n’avait que trop vécu au beau milieu des vampires, fut un temps, pour ignorer les vulnérabilités qui pouvaient assaillir chacun d’entre eux de manière hasardeuse. De stupides faiblesses auxquelles même un enfant humain saurait résister, de bêtes fragilités capables de blesser ce qui comptait parmi les plus puissantes créatures du Vieux Monde. La Lahmiane avait conscience des siennes, bien évidemment, mais elle savait de source sûre qu’elles s’étendaient bien au-delà de celles qui la faisaient souffrir. Le feu, l’eau courante, l’absence de reflet dans un miroir, l’incapacité à rentrer dans une bâtisse sans y avoir préalablement été invité… Tout autant d’exercices qu’elle se devait de faire passer à son enfant afin d’y être préparée par la suite.

Le feu ne provoqua nulle autre réaction qu’un intérêt fasciné de la part de Dokhara. Elle s’était subitement mise à fixer la flammèche, et l’Immortelle avait de prime abord opté pour une certaine crainte avant d’étudier l’expression rêveuse de la nouvelle-née. Non ; la langue de feu avait beau lui dévorer la main, l’ancienne baronne de Soya paraissait ne ressentir nulle douleur, et ce fut finalement surprise de sa propre témérité qu’elle retira sa paume. Un moment plus tard, et elle retournait un rictus narquois et victorieux à sa génitrice.

Le miroir enferma Dokhara dans un long mutisme tandis qu’elle se mirait dans sa surface polie. A n’en pas douter, l’infante n’avait point perdu son reflet, et, contente de satisfaire sa morbide curiosité, s’examinait sous toutes les coutures. Çà, elle observait sa peau, là, elle étudiait ses canines, et par la suite, elle ouvrit démesurément la bouche, intriguée de connaître les limites de l’articulation de sa nouvelle mâchoire. Une fois de plus, elle se fendit de la même mine moqueuse lorsque Lucretia lui chipa l’objet.

Il n’en alla guère autrement lorsque la Lahmiane passa l’anneau d’argent au doigt de sa consœur. Le métal la brûla, certes, mais Dokhara paraissait bien moins atteinte que Lucretia ne l’avait été durant ses plus jeunes années, tant et si bien qu’elle ignora passablement la morsure de l’argent. Plus de moue sarcastique, cette fois-ci, mais bien une impatience grandissante alors qu’elle manifestait que trop bien son envie de partir en chasse.

Lucretia opina silencieusement du chef, et elles se préparèrent toutes les deux pour le futur trajet qui les attendait. Elles ne savaient pas combien de temps durerait leur périple, mais la Lahmiane ne comptait pas y passer la nuit, littéralement ; le jour demeurait un adversaire bien trop coriace pour Dokhara, n’en déplût à ses récentes hâbleries et son petit ton supérieur. Même si la vampire nourrissait intérieurement le désir de la remettre ainsi à sa place et de lui faire ainsi comprendre qu’elle avait encore bien des choses à apprendre, elle délaissa cette idée ; cela s’avérait trop dangereux. Non, mieux valait une rapide reconnaissance des lieux, trouver une cible potentielle, la tuer, et revenir aussitôt sur leurs pas après avoir masqué leurs traces.

En chemin, toutefois, Lucretia obligea sa difforme conjointe à s’arrêter de nouveau pour le dernier essai qui lui passait par la tête. Elle s’était remembré le cours de la Tolsol, qu’elles avaient longé pour parvenir jusqu’à Iemva, et avait décidé qu’il s’agissait là d’une nouvelle occasion de dépister les vulnérabilités capables de causer du tort à son outrecuidante protégée. Une fois de plus, l’intéressée en retira une grande lassitude, voire un soupçon de colère, mais Lucretia se montra implacable sur la question, et sa fille, dans un brusque mouvement, plongea ses griffes dans l’onde mouvante. Si ce n’était l’agacement, il n’y eut, là encore, aucune autre réaction.

Quand bien même Dokhara décida-t-elle d’être de très mauvaise compagnie que cela ne se sentit pas véritablement au cours de leur marche ; Lucretia s’était rapidement murée dans le silence depuis les premières effronteries de la nouvelle-née. Elle avait bien compris que l’infante n’avait plus qu’une seule et unique visée en tête ; celle de se nourrir à tout prix. Là, plus de place pour les leçons, plus d’espace pour les questions ; il lui fallait de l’action, tout de suite, maintenant, et chaque nouvelle pause ne la rendait que plus insatiable et impertinente encore. L’Aînée composa avec, pour le moment.

Aussi, celle-ci était toute focalisée sur son environnement plutôt que sur les jérémiades de sa compagne. Elle ignorait délibérément chacune de ses romancines et ses dernières sautes d’humeur, et s’attelait à traquer le moindre humain de la région. Les sens grands ouverts, elle humait stoïquement l’air, écoutait le plus infime bruissement des environs, et guettait la plus ancienne empreinte de botte visible dans la neige. Les deux vampires n’étaient cependant pas les seules à s’être mises en chasse ; une troupe de loups les suivait à la trace. Si les animaux montrèrent dans un premier temps une attention toute particulière à ces deux humaines esseulées dans les steppes, ils rechignèrent bientôt après s’être rendu compte qu’elles n’étaient assurément pas aussi inoffensives et goûteuses qu’ils l’avaient premièrement pensé. Sous le regard blasé de la Lahmiane, Dokhara leur fit forte impression, et les loups détalèrent aussi vite qu’ils étaient arrivés.

Enfin, la traque de Lucretia porta ses fruits ; elle fleura l’odeur puissante du bois humide qui se consume, et, remontant le vent, parvint à identifier l’origine de ce parfum. En haut d’une petite colline, elles eurent tout le loisir de contempler une yourte isolée au beau milieu de la plaine déserte. Seules les deux silhouettes d’un homme et d’un cheval venaient peupler le tableau qui se dessinait devant elles.

Tâche de ne pas l’effrayer. Il serait dommageable qu’il parvienne à s’échapper », lança Lucretia à son amante alors même que cette dernière filait à la rencontre de sa proie, à grandes enjambées.

La Lahmiane décida de la suivre, rabattant vers l’arrière le capuchon de sa pèlerine. Autant s’identifier comme une femme, et non pas comme un humanoïde qui, le visage plongé dans l’ombre, avait tout pour inquiéter leur cible. Mais, à dire vrai, il n’était pas certain que, au travers de la nuit, cette personne sache les apercevoir avant qu’il ne soit trop tard.

« Je te laisse faire pour voir comment tu te débrouilles. Mais si tu commences à faire n’importe quoi, comme, par exemple, exterminer toutes les personnes de la hutte alors que tu n’en as besoin de qu’une, je t’assure que je te le ferai regretter. Et crois-moi, ton passé de slaaneshie ne rendra aucunement la chose meilleure. Ce que tu vis actuellement est d’une tout autre trempe », finit-elle par dire en la suivant rapidement.
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Kislev mordant

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Dokhara s'avança alors, telle une louve affamée, sous le couvert de la nuit. Les lunes jumelles brillaient dans le ciel, entourées de milliers d'étoiles, si bien que la nouvelle-née devait se fondre dans les ombres et les ondulations de la plaine afin que sa silhouette ne se détache pas dans l'obscurité environnante. Mètre après après mètre, elle se rapprochait de la tente en feutre plantée parmi les hautes herbes de l'oblast. Elle pouvait voir sa proie, de dos, s'avancer vers le cheval. Elle pouvait sentir le cuir de chèvre, la sueur, l'odeur musquée du cheval, celle plus rance de l'humain. La fumée d'un foyer dans la tente. On y faisait des braises avec la bouse séchée laissée par le troupeau. L'effluve fraîche d'un cours d'eau, en contrebas. Celle, plus forte et repoussante, des bêtes qui dormaient les unes serrées contre les autres. La griffure de quelques ronces sur son chemin, la terre molle sous ses pieds, les massifs de plantes herbacées qui craquent sous la semelle. Un oiseau qui part, effrayé, quelques mètres sur la droite.

► Afficher le texte

Concentrée sur sa proie, l'esprit complètement submergé par le désir pressant de se nourrir, Dokhara se précipita un peu trop. Elle fit craquer une branche de bois mort alors qu'elle n'était qu'à deux toises de l'homme. Le cheval auprès duquel se trouvait ce dernier renâcla nerveusement et le nomade se retourna avec une exclamation surprise, portant une main au long couteau fiché dans sa large ceinture nouée sans le dégainer pour autant.

- "Ki megy oda ?!" demanda-t-il d'une voix forte, reculant d'un pas tout en scrutant l'obscurité pour mieux identifier la silhouette en approche.

Il portait un long manteau en laine de mouton et des bottes à bout pointu qui lui montaient jusqu'au genou. Ses bras nus étaient tatoués de symboles ésotériques à l'encre bleue et il portait une barbe fournie. Mais c'est son crâne rasé à l'exception d'une mèche en haut du front qui l'identifiait comme un ungol, un nomade des steppes.

Dokhara fit appel à lui en reikspiel, lui expliquant être une voyageuse esseulée perdue dans la nuit, poursuivie par les bandits et les loups. Ses traits monstrueux et ses griffes étaient masqués par sa pèlerine. Derrière elle, Lucrétia approchait également, tête découverte. Le nomade, quant à lui, fit un autre pas en arrière, une main toujours posée sur le manche de son couteau tandis que, de l'autre, il tenait la bride de son cheval nerveux. Une voix féminine et étouffée par la cloison monta depuis la hutte, dont l'encadrement de la porte carrée laissait voir la lueur d'un feu qui brûlait à l'intérieur.

- "Maradj bent !" lança le nomade en tournant légèrement la tête vers la tente, sans quitter les deux silhouettes qui lui faisaient face des yeux. "Qui êtes vous, que voulez vous !" cria-t-il alors à ces dernières, en kislévarin cette fois. "Si vous êtes des esprits, épargnez nous et je jure sur la tête de mon fils que je vous sacrifierai un poulain demain à l'aube."

L'homme était visiblement apeuré mais désireux de vendre chèrement sa vie, ou du moins de protéger celle de ceux restés dans la tente. A chaque pas de Dokhara dans sa direction, il faisait mine de sortir un peu plus la dague de sa gaine en cuir.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Dokhara de Soya
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Kislev mordant

Message par Dokhara de Soya »

Un craquement sous son pied, produit par un stupide morceau de bois sec. C'est tout juste si elle ne sursauta pas à l'unisson de l'ungol tant elle fut surprise par ce bruit imprévu.
L'homme s'était retourné, la main sur son arme. Il lui parla, mais elle ne comprit rien. Malgré les cours de Lucrétia, elle n'était pas en état de produire l'effort mental destiné à analyser et traduire les syllabes de l'ermite.
Un bruit sur sa droite, dans la hutte. Pas le temps de s'en soucier, son amante s'en chargera au besoin. Aucune distraction ne pouvait la détourner de son unique objectif.

Il n'y avait qu'elle et son repas.

Elle entendait son cœur qui s'accélérait, pompant son liquide vital dans son organisme qui n'appelait qu'à être dévoré. Elle résista de tout son être au désir de lui bondir dessus immédiatement pour le lacérer de ses griffes, lui transpercer le corps et l'écouter hurler de terreur et de douleur, avant de le vider de tout ce sang qui l'appelait.

Mais il était un peu trop loin, il pouvait encore lui échapper. Elle ne pouvait pas lui laisser la moindre chance. Elle devait se nourrir de cet homme, il le fallait.

Un résidu de celle qu'elle était jadis prit le contrôle. Habituée à réagir dans l'urgence, Dokhara était une experte pour baratiner ses cibles, jouer la comédie, gagner la confiance des autres en improvisant quelques fadaises. Qu'importait qu'il ne parle pas sa langue, il suffisait d'avoir l'air paniquée. Elle lui expliqua pour les bandits, les loups, et la coquatrice, en prenant une voix terrifiée, découpant aléatoirement le rythme de ses phrases pour simuler leur incohérence. L'occasion de le faire douter, juste un peu, de ses intentions. Le temps de faire un pas, puis un autre.

Trois mètres.

Il répondit, apparemment effrayé. Elle ne comprenait rien, mais elle sut discerner la supplication dans sa voix. Sa main tremblait sur le fourreau de son arme. Elle lui faisait peur, elle l'obligeait à quémander pour sa vie.

Rien n'aurait pu davantage l'exciter en cet instant. Dokhara l'humaine, cette petite chose terrifiée qui pleurait en fuyant tous ses adversaires, était morte. Aujourd'hui, elle était la prédatrice, et c'est elle que l'on implorait pour sa vie désormais. Ce sentiment de puissance, de domination, était jouissif.

Deux mètres. Elle était à portée.

Sans plus la moindre réflexion, uniquement guidée par sa faim et le désir d'asseoir sa supériorité sur cet homme, Dokhara bondit sur lui, prête à tout pour le dévorer.

Je tente de boire son sang de force, en plantant mes canines dans sa gorge. S'il se débat trop et arrive à me repousser malgré ma force, je le lacère de mes griffes pour l'affaiblir jusqu'à réussir à le mordre ! Et s'il tente de fuir, je menace sa femme avec le peu de kislévarin que je connais pour le forcer à rester :mrgreen:
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 08 oct. 2019, 16:29, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Kislev mordant

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Dokhara ne sembla pas véritablement percevoir la menace à peine voilée de Lucretia, ou bien peut-être décida-t-elle simplement de l’ignorer, tout obnubilée par la faim qu’elle était. Elle continua sa route, dans la démarche hésitante de celle qui pèse le pour et le contre entre l’action et la discrétion. Dans la pénombre de la nuit, la nouvelle-née parvenait à avancer dans l’obscurité, quand bien même les deux lunes rayonnaient haut dans le ciel. Une plaine gigantesque qui s’étendait à perte de vue, bordée par quelques montagnes silencieuses et distantes, là, au loin, et pas un arbre à la ronde. Dokhara trouva pourtant le moyen de poser le pied sur une branche qui craqua aussitôt.

« Non mais elle le fait exprès… ! » grogna Lucretia entre ses dents, tandis que, elle aussi, était en train d’avancer dans la direction de l’homme.

Donnez-lui une excellente lame et de bonnes leçons,songea la Lahmiane, et elle se fera malgré tout rétamer par deux soldats. Donnez-lui un alezan de toute beauté, racé et puissant comme l’on en fait rarement, et elle tombera aussitôt de selle pour se ridiculiser dans la boue. Apprenez-lui les mots les plus raffinés en Kislévarin, et l’art de les prononcer correctement, et elle se fendra d’un heiin ?! des plus éloquents en me retournant un regard bovin. Et là, maintenant, là…

Face à cette pensée, elle entrouvrit les lèvres, prête à lâcher une nouvelle exclamation à haute voix, mais se résigna à l’ordinaire routine que sa fille traçait de ses maladresses, et se contenta de secouer la tête tout en hâtant le pas. Qui pouvait prévoir ce qu’elle allait faire, maintenant que l’homme s’était retourné et lui agitait un couteau sous le nez ?

Bien que le danger rôdât, l’Immortelle écouta le baragouinage de l’inconnu tout en tiquant. Voilà qui n’était pas kislévite, ça, pas du tout. La vampire ne reconnaissait pas le moindre terme, mais pouvait toutefois se douter du sens général de la formulation, qu’elle décida de traduire par un qui va la ?! » Si son verbiage demeurait sibyllin, son allure, elle, trahissait totalement sa lignée. Des tatouages à n’en plus finir sur les bras, une pauvre vêture de paysan, et cette coiffure des plus atypiques… Il s’agissait là d’un Ungol pure souche.

Dokhara chercha à se rapprocher que plus encore de sa proie en le noyant sous des flots de mots incessants et incompréhensibles pour l’homme de la steppe qu’il était. Elles n’étaient que deux pauvres femmes qui erraient dans l’oblast, sans provision ni nourriture, et qui, désespérées, ne cherchaient qu’un toit pour la nuit et une maigre soupe pour se sustenter. L’ungol ne comprenait pas un traître mot, et s’agitait en conséquence. Le cheval renâclait, et se serait probablement enfui si son maître ne l’avait pas fermement retenu par la bride.

Tout ce remue-ménage attira l’attention d’une femme qui, jusqu’à maintenant, était restée dans la hutte. Lucretia, et certainement Dokhara, désormais, la sentit avant même qu’elle ne passât la tête au travers de la toile qui faisait office de porte d’entrée. Le nomade, un instant plus tard, lui adressa quelques paroles dans sa langue native, paroles que Lucretia ne comprit guère davantage. Mais ce qu’il proféra ensuite, en revanche, lui fut tout à fait intelligible ; il les prenait toutes les deux pour des esprits, et détenait un fils, lequel dormait certainement dans l’intérieur de la yourte.

Sans même réfléchir, Lucretia défléchit alors sa trajectoire pour se diriger vers la femme. Elle avait prévenu Dokhara qu’elle ne souhaitait pas de victime inutile, car elle ne connaissait trop bien les envies et les désirs qui assailliraient dès lors la nouvelle-née. Et qui mieux qu’elle-même pouvait empêcher la jeune Immortelle à se lancer dans une frénésie meurtrière qu’elle risquait de ne pouvoir interrompre avant d’avoir semé une mort totale dans les parages ? En lui interdisant de tuer la femme et l’enfant, la Lahmiane savait qu’elle protégerait en réalité Dokhara d’elle-même, et cela pour plusieurs raisons différentes. Mais… Une récente réminiscence vint subitement la cueillir, semant le doute dans son esprit.

Et tandis que la silhouette presque difforme de Dokhara se découpait dans la clarté des deux lunes, prête à fondre sur le mari, Lucretia se tint pensivement devant l’entrée de la yourte, ignorant tout de ce qui se passait dans son dos, et regarda la femme.

« En réalité, dans votre langue, demanda-t-elle en kislévarin, Ki megy oda, cela signifie qui va là, ou bien qui êtes-vous ? »
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 12 oct. 2019, 00:46, modifié 1 fois.
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Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
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INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Kislev mordant

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Test d'Ini opposé
Dokha : 4, 8 degrés de réussite.
Ungol : 10, raté.

Test de For opposé :
Dokha (+1, Bagarre) : 15, 4 degrés d'échec.
Ungol : 16, 7 degrés d'échec.

Contrôle de la Soif de Sang
Test d'Int : 4, réussi.
+2 Int au prochain test.

Tests réussis pour la stabilisation de la soif : 1/3.

Dokhara doit se nourir à nouveau dans 2+ 1(1d2) = 3 jours.



Le pan de toile épaisse qui faisait office de porte pour la yourte se souleva pour dévoiler une femme au visage inquiet. Elle portait le caftan féminin des nomades, retenu par une lourde échappe d'étoffe à laquelle pendaient babioles miroitants et fétiches. Ses longs cheveux nattés formaient une cascade dans son dos et elle portait un cercle rituel tatoué sur chaque joue. Son visage, voilé par l'obscurité dans laquelle se découpait sa silhouette, brillait de peur désormais qu'elle se retrouvait face à Lucrétia. Ignorant la question saugrenue de la baronne de Bratian, la femme jeta un regard vers l'homme qui faisait face à Dokhara.

- "Jakab, mi folyik itt ?!" demanda-t-elle, la voix tremblante, ses yeux affolés allant d'une intrus à l'autre.
- "lépj be a sátorba Katalin !" lui rétorqua l'homme du tac au tac, sans quitter Dokhara des yeux.

C'est à cet instant que la nouvelle-née bondit sur le ungol, avec la détente et la puissance d'un fauve. Le malheureux n'eut pas le temps de dégainer son couteau, dont il tenait déjà pourtant le manche, et se retrouva plaqué au sol, les poignets bloqués par les mains atrocement griffues de Dokhara. Le cheval poussa un hennissement terrifié et s'enfuit en ruant pour disparaître dans la nuit. L'homme avait beau se débattre, il lui était impossible de s'extirper de l'étreinte du prédateur. Il continuait pourtant de s'agiter en vociférant, se démenant pour survivre.

La nomade, à la porte de la yourte, poussa un cri terrifié en voyant l'homme s'écraser au sol sous l'action de Dokhara et voulu se jeter sur cette dernière en dégainant elle-même une longue dague de sa ceinture dans un ample mouvement de panique.


Test d'Ini de Lucrétia (+2, Sang vif, +1, Réflexes éclairs) : 8, réussi.
Tu peux arrêter la femme dans sa course si tu le désires.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Lucrétia et Dokhara] Kislev mordant

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »


La femme ne répondit pas à la question de Lucretia. A la place, elle jeta une oeillade éperdue par-dessus l’épaule de la Lahmiane, cherchant à croiser le regard de son mari. A n’en pas douter, tous deux savaient que quelque chose de grave allait se jouer céans même, et que tout basculerait d’un instant à l’autre. Nouveau dialogue entre les deux humains, nouvelles paroles que l’Immortelle ne saisit pas, si ce n’était les possibles prénoms de chacun, mais la peur qui déformait leur timbre de voix parlait pour elle-même. Si la vampire se trouva passablement ennuyée d’être ainsi ignorée par des humains, elle n’y prêta plus attention dès lors que les yeux de la femme s’écarquillèrent d’horreur.

Intriguée, ce fut à son tour d’occulter la présence de sa vis-à-vis pour se tourner vers la scène qui générait tant de terreur. Là, elle put voir Dokhara qui venait à l’instant de se projeter sur l’homme, toutes griffes dehors. Il s’agissait là d’un saut démesuré trahissant incontestablement la nature surhumaine de cette silhouette qui, pourtant, en possédait toutes les caractéristiques, si ce n’était, peut-être, ces doigts aux ongles un peu trop longs. Mais, au beau milieu des ombres de la nuit, les détails se noyaient dans ce fond d’obscurité, et l’œil mortel n’était aucunement en mesure d’apercevoir la peau blafarde de la nouvelle-née, ses pupilles rouge sang, ou encore les poignées de cheveux roux qui devenaient filasses.

Lucretia l’eût juré, sa fille avait pris un plaisir inconsidérable à effectuer ce saut d’une longueur et d’une puissance avérée. La réception se fit sans effort, mais non sans violence ; l’homme chuta lourdement sur le dos, renversé par la masse de la jeune Immortelle. Il tenta de se dégager de la terrible étreinte de Dokhara, mais cette dernière tint bon, et, à plusieurs reprises, elle plongea le nez dans le cou de sa victime. Bruits de lutte, coups, grognements, hurlements de douleur, et corps qui convulsait tandis que, pris de panique, l’homme s’efforçait de repousser son assaillant ; c’en fut trop pour la femme dont le champ de vision se trouvait obstrué par la silhouette de Lucretia. Alors que le cheval venait de prendre la fuite dans des hennissements terrifiés, l’humaine dégaina une dague et se jeta à corps perdu à la défense de son mari.

Mais c’était sans compter la vivacité de la Lahmiane ; du coin de l’œil, elle fut en mesure de saisir le moindre mouvement de la mortelle, et de le décomposer seconde par seconde. Avant même qu’elle n’eût véritablement le temps d’amorcer un premier pas vers Dokhara, Lucretia l’avait déjà arrêtée net dans son geste, lui retenant fermement le poignet.

« Non. Non, je ne pense pas que cela soit très prudent de votre part, ma chère », murmura-t-elle en regardant la scène qui se déroulait un peu plus loin. Vous avez un fils, n’est-il pas ? Pourquoi diable un tel empressement de le rendre orphelin ? »

Le sourire à la fois moqueur et cruel qu’elle lui offrit alors ne manqua pas, à n’en pas douter, de la tétaniser sur place. L’Immortelle devait toutefois lui reconnaître une chose ; le courage dont elle venait de faire preuve. Il était rare, face à une telle situation, que de simples hères trouvassent ainsi la vaillance de se jeter à l’assaut d’une créature dont ils n’avaient pas la moindre connaissance bien qu’ils sussent, quelque part, qu’elle s’avérait terriblement dangereuse.

Resserrant l’étau de sa poigne sur la main de l’ungole, la Lahmiane la força à lâcher le coutelas qu’elle continuait de tenir avant de s’avancer, maintenant toujours sa proie, vers Dokhara.

« Tue-le, ne le tue pas, peu m’en chaut, déclara-t-elle à sa compagne. Mais contrôle-toi un minimum. Ne prends que son sang, pas sa chair. »

Elle ne savait que trop bien la frénésie qui pouvait s’emparer des infants dès lors qu’ils se repaissaient pour la première fois. Le goût du sang leur montait tant à la tête qu’ils perdaient toute lucidité ; boire l’ichor n’était alors plus assez, pour eux, et ils en réclamaient davantage que leur proie ne pouvait leur en procurer. Il n’était pas rare qu’ils se missent alors à mastiquer et à dévorer les chairs de leur victime dans le vain espoir d’atteindre la satiété en aspirant la moindre goutte de sang. Fort heureusement, sa fille semblait avoir récupéré le contrôle de ses désirs.

« Essaie de retenir par-ci par-là une lampée. Tâche d’attendre une ou deux secondes avant de succomber à l’appel de la Soif et d’avaler une nouvelle goulée. Force-toi à te détacher de lui avant de remettre le couvert. Au plus tôt tu seras en mesure de faire tout cela, au plus tôt tu pourras contrôler ta soif, au plus tôt tu pourras utiliser tes nouveaux pouvoirs. »
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 16 oct. 2019, 16:18, modifié 1 fois.
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Dokhara de Soya
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Kislev mordant

Message par Dokhara de Soya »

Ce que c'était BON !

Elle lui avait bondi dessus à une vitesse folle, la détente dans ses jambes la propulsant jusqu'à lui en une fraction de seconde. Elle le percuta de plein fouet, saisissant ses deux poignets dans leur chute commune avant qu'il ne rencontre le sol enneigé. Impossible pour lui de dégainer son couteau désormais, la jeune femme l'immobilisant complètement, et malgré ses efforts ininterrompus, elle savait qu'il n'était pas en mesure de se libérer.
Elle l'observait. Les dernières secondes avant de se nourrir uniquement dédiées au plaisir de se voir prédatrice invincible dans les yeux terrifiés de l'ungol. Lui aussi la regardait, pour remarquer désormais les quelques défauts sur le visage mort de la baronne, les détals qui lui permettaient de comprendre que cette femme aux canines acérées n'était pas une humaine, et sans doutes pas un esprit kislévite non plus. Il pouvait voir son sourire carnassier qui s'agrandissait graduellement, au fur et à mesure que la peur le possédait et qu'il comprenait qu'il ne pourrait réchapper à pareille rencontre.

Mais le plaisir sadique pris à admirer sa propre puissance ne sut dominer plus de quelques secondes la terrible soif qui l'habitait. Néanmoins, c'est avec une lenteur calculée qu'elle réussit à ne pas se jeter immédiatement sur sa gorge apparente, pour ouvrir démesurément ses mâchoires avant la morsure. Ce faisant, elle profitait un dernier instant de la terreur qu'elle pouvait lire sur son visage, mais aussi, elle jouait avec ses propres désirs en se contenant le plus longtemps possible avant d'enfin céder à tous ses bas-instincts, qui ne s'assouviraient alors qu'avec plus de passion que jamais - morte ou pas, les vieilles habitudes slaaneshies avaient la vie dure.

Pour la première fois de sa mort, la baronne croqua la vie à pleine dents. Et à peine la première goutte de sang vint titiller son palais, que la folie menaça immédiatement de la faire chavirer.

C'était tout bonnement incroyable.

Le sang giclait des plaies, et la gueule grande ouverte, elle s'attelait à tantôt le sucer tantôt le lécher avec une avidité ardente. Chaque gorgée avait une réaction immédiate dans tout son organisme, un bien-être divin la traversant de la tête aux pieds. Comment expliquer l'inexplicable ? C'était comme une boisson miracle à l'effet immédiat, qui semblait capable de donner à son corps toute l'énergie dont elle avait toujours manqué. Comme si elle n'avait pas été complète jusqui'ici, uniquement un simulacre de mort-vivant qui errait dans la neige, mais que chaque goutte de sang avalée lui permettait de retrouver le véritable statut de lahmianne qu'elle avait toujours convoité. C'était de la puissance carmine, comme si elle dérobait littéralement la vitalité de l'ungol pour se l'approprier.

Elle entendit au loin la consigne de Lucrétia, bien qu'elle eut énormément de mal à en comprendre les mots, toute prisonnière qu'elle était de son nouveau monde de pure extase. L'excitation qui envahissait l'ex-baronne la rendait presque folle, incapable de dissocier ses pensées de ses instincts. Cette sensation nouvelle était insoupçonnablement délicieuse, et tout son corps hurlait du désir que d'agir pour fêter cette vigueur inouïe qui la brulait de l'intérieur. Elle avait besoin de courir, sauter, frapper, mordre et tuer, avec cent fois plus d'ardeur que celle ressentie à son réveil. Il y avait tant de puissance qui courait dans ses veines, elle avait besoin de s'en SERVIR !
Se retenir de broyer la chair de l'ungol était presque impossible. C'était une misérable brindille faiblarde, sur laquelle une simple pression de plus que nécessaire de ses mâchoires aurait pu lui arracher la moitié de la gorge sans aucun mal. Il aurait suffi de céder à ses pulsions ne serait-ce qu'une fraction de seconde, et de sa pauvre carcasse ne serait restée qu'un tas de chair méconnaissable. Une action contre-productive puisque cela aurait immédiatement mis fin à son repas, gaspillant son sang dans une barbarie libératrice.

Mais là encore, Dokhara sut utiliser l'expérience slaaneshie qu'elle avait accumulée. Lorsque vos bas-instincts et vos désirs passaient la journée à taper à la porte de votre esprit pour souhaiter être accomplis à tout instant, et que votre quotidien n'était plus composé que d'une lutter permanente contre la tentation, cela permettait d'acquérir un certain recul sur sa capacité à écouter ou non la bête qui s'agite au fond de soi. Si la jeune femme savait mieux que personne comment lâcher prise pour ne plus répondre qu'à sa sauvageté et son désir sexuel, elle savait aussi comment se retenir, résister, voire même jouer avec ses propres envies. pour les amplifier sans y céder.
C'est donc avec une lenteur délibérée qu'elle prit la suite de son repas. Elle espaça les lampées, utilisa sa langue pour bloquer l'afflux de sang, et entreprit de compter jusqu'à cinq entre chaque gorgée. Un véritable supplice pour tout son corps qui en demandait toujours plus, mais une sensation d'autant plus extatique lorsque l'interminable compte à rebours arrivait à terme et qu'elle s'accordait une nouvelle gorgée.

Ce fut un pur hasard si cette méthode coïncida parfaitement avec les consignes données par sa conjointe, mais elle se réjouit que de réussir à toujours faire mieux que ce que la lahmiane attendait d'elle. Et si cela lui demanda un effort inhumain, c'est pourtant par pur esprit de contradiction qu'elle n'acheva pas sa victime, cessant de se nourrir au moment où elle sentit les battements de son cœur faiblir. Toujours avec la même lenteur dans ses actions, elle éloigna ses crocs de la gorge du berger, puis se releva lentement pour faire un grand sourire à sa consœur. Intuitivement et sans même s'en rendre compte, uniquement animée par le désir inconscient de plaire physiquement à son amante, la dhar dans ses veines s'agita pour rendre à la nouvelle vampire son apparence humaine. Sans le moindre effort, uniquement par intuition, son corps comprit avant son esprit comment utiliser la magie qui l'habitait pour que l'illusion se substitue à la réalité, et que disparaissent tous ses traits vampiriques pour ne plus laisser place qu'à ce charmant petit bout de femme recouverte d'hémoglobine qu'était Dokhara de Soya

Image

- C'était... trop... bon !

Elle la désirait terriblement. Lucrétia était la cible parfaite pour épuiser toute cette énergie nouvelle qui débordait dans son corps. Elle avait l'impression qu'elle pourrait la faire hurler de plaisir des jours durant tant elle se sentait vivante. Toute cette puissance qui risquait de tuer l'ungol gisant au sol, elle pourrait la déployer sans craintes envers sa mère pour la griffer et la mordre pendant leurs ébats. Et puis... il était grand temps de voir si le sexe était toujours aussi plaisant maintenant qu'elle était morte - le plaisir pris lors de ce repas lui faisait craindre que rien au monde ne puisse plus jamais venir se comparer à cette délicieuse sensation, pas même les vertigineux orgasmes à répétition que savait lui procurer Lucrétia.

Mais avant toute chose... les préliminaires. Avec un sourire exagéré et un haussement d'épaules forcé, sans prêter la moindre attention à l'ungole captive qui pleurait et hurlait entre les mains de Lucrétia, elle lui dit avec légèreté :

- C'était plus facile que ce que tu m'avait dit. L'argent, le feu, l'eau, la soif, toutes ces choses. Ce fut bien aimable à toi que d'avoir exagéré la difficulté afin que je me sente plus forte que de toujours triompher, tu as vraiment la prévenance d'une mère aimante et je ne peux que t'en remercier mon amour.

Une vantardise évidente, uniquement destinée à échauder sa consœur dans leur éternelle jeu de piques acérées. La réalité avait été bien différente : la branche morte sur laquelle elle avait marché aurait pu tout faire capoter, et elle avait été à deux doigts seulement de céder à ses pulsions et de mettre en charpies le corps de sa victime. Mais qu'importait ce qui aurait pu se passer - pour ce sarcasme-ci, seules comptaient les apparences.

- Qu'est-ce qu'on fait d'eux ? Ils sont mignons, mais ils ont vu nos visages. Et puis leur logis a l'air plus confortable que le nôtre, surtout avec le jour qui se lève bientôt... on pourrait se glisser nues sous leurs couvertures en laine de mouton, et entre deux orgasmes se partager ce petit-déjeuner... conclut-elle en faisant un signe de tête vers la captive de Lucrétia, un sourire affamé s'affichant sur son visage d'ange.


Jet demandé à Duc pour reprendre apparence humaine, sur INT : 7, réussi !
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 27 oct. 2019, 11:53, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Kislev mordant

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Lucretia eut tout le loisir d’observer la scène qui se déroulait sous ses yeux. Elle regarda non sans une certaine satisfaction sa nouvelle fille qui se pourléchait les babines et les crocs à l’idée même de plonger ses canines dans le cou de sa proie. Dans le même temps, la femme avait elle aussi le regard rivé sur l’atroce tableau, mais la poigne de la vampire la contraignait à demeurer simple spectatrice. Dokhara parut entendre les conseils de sa génitrice qui consistaient notamment à ne pas se précipiter sur sa cible ; là où elle s’était auparavant affalée sur le berger à une vitesse surnaturelle, elle réussit à adopter une allure bien plus normale, allure que la vision humaine de la femme put saisir dans les moindres détails. Lucretia ne fit pas exception à la règle.

En sa qualité de témoin, la Lahmiane ne pouvait que parfaitement s’identifier à l’ancienne baronne de Soya. Elle se revit, jadis, découvrir elle aussi et pour la première fois le véritable goût du sang qui coulait dans le fond de sa gorge, l’indescriptible sensation, la complaisance, voire la béatitude absolue que cela avait représenté pour elle. Là, sur le visage de Dokhara, l’Immortelle découvrit l’extase qui l’avait traversée des années en arrière, fut en mesure de scruter la moindre altération de ses traits, lesquels trahissaient l’enivrement dont elle avait autrefois été la victime, et ressentit le même vertige qui la saisit de plein fouet. Sans même s’en rendre compte, Lucretia avait fait un pas dans sa direction, entraînant niescemment la femme dans sa suite, et celle-ci, ne bénéficiant que d’une meilleure vue encore sur la créature qui décimait l’homme de sa vie, ne put retenir un gémissement de terreur. Obnubilée par la scène, la vampire ne lui accorda pas la moindre attention, et se contenta de prodiguer d’autres conseils à sa jeune élève.

L’ungol, possédé par l’étreinte de la nouvelle-née, ne pouvait plus réagir, et son corps gisait lamentablement entre les bras de sa prédatrice. Son pouls battait de plus en plus faiblement, mais, tandis que Dokhara écoutait les recommandations de son amante, il parvint à se stabiliser quelque peu, et son bourreau le laissa alors en paix. Le corps de l’homme retomba mollement sur la neige comme la Lahmiane en devenir se relevait lentement, presque à regret, avant de se fendre d’un petit sourire aussi sarcastique que victorieux. Bien que son discours revêtît les atours d’une certaine reconnaissance quant à la prévention de Lucretia, cette dernière sentit bien poindre, derrière ces gentes paroles, les épines d’une douce moquerie. La Lahmiane conserva un instant le silence, inclinant légèrement la tête tout en haussant un sourcil interrogateur qui jugeait de manière volontaire le comportement de l’infante.

« Mais ne serais-tu pas en train de me rabâcher à quel point tu n’as plus peur de rien, et à quel point tu es en mesure de vaincre tous tes points faibles ? commença-t-elle en imitant le ton qu’avait un jour adopté Dokhara en récitant ces exactes mêmes paroles. Dès lors, dans cette nouvelle vie, comment diable veux-tu garder la moindre étincelle de passion ..? »

Elle laissa en suspend la suite de la citation que Dokhara ne devait que trop connaître, mais, si elle s’amusa fort bien de cette petite joute verbale, elle ne manqua pas de reconnaître un soudain changement dans l’aspect de sa fille.

Celle-ci s’était tout simplement métamorphosée, et lui apparaissait désormais telle qu’elle aurait toujours dû l’être. Ses chairs s’étaient recomposées, et sa peau arborait à présent la teinte marmoréenne de son ancienne condition d’humaine. Ses pupilles avaient perdu ce voile de noirceur lui assombrissant alors le regard pour regagner leur nitescence zinzoline qui lui illuminait maintenant le visage. Là, elle rayonnait d’une vie retrouvée, elle irradiait d’une aura surnaturelle de confiance et de grâce que même le sang sirupeux qui lui barbouillait les lèvres et lui gouttait du menton ne parvenait à éclipser. Pour la première fois depuis bien longtemps, Lucretia lui adressa un sourire aussi sincère que conquis.

« Tu es magnifique… » lui souffla la vampire en s’approchant d’elle.

La Lahmiane avait relâché sa captive, qui jeta un coup d’œil à son mari, puis à la yourte, avant de se précipiter au chevet de ce premier. L’Immortelle, une fois de plus, n’y prêta pas attention ; elle s’était déjà portée à la hauteur de Dokhara, et la mirait, toute proche, comme si elle la découvrait pour la première fois. Ses doigts glissèrent dans les mèches échevelées de la jeune femme pour les repousser derrière ses épaules, et elle profita de cette vue dégagée pour scruter la perfection des nouveaux traits de celle qui lui faisait face. Elle entendit sans les écouter les paroles de sa consœur, et la fit taire en scellant ses lèvres d’un baiser qui se forlongea durablement.

Ce renouveau soudain, cette découverte inopinée et ce contact voluptueux allumèrent comme un brasier dans le ventre de Lucretia, brasier sans nul doute alimenté par le goût du sang qui demeurait encore et toujours sur la langue de son amante. Dans une douceur contenue, elle chercha de la sienne à titiller son opposée tandis que ses mains se déposaient sur la taille de la jeune femme, la ceinturant dans une étreinte dont elle ne pouvait réchapper. Lentement mais sûrement, elle accentua le rythme de ce ballet, et ses lèvres cherchèrent toujours plus grandement à s’unir à celles de Dokhara. Une certaine fièvre, une complaisante torpeur s’empara bientôt des deux Lahmianes dont les gestes se firent plus frénétiques, plus entreprenants. Dans le froid glacial de la steppe, au-devant d’une yourte esseulée au beau milieu d’une gigantesque plaine, et sous des étoiles voilées par de lourds nuages invisibles, elles se mirent à tournoyer l’une contre l’autre dans le campement.

« Respire. Cille », susurra Lucretia dans un murmure, à l’attention de son amante. Car l’Immortelle, dans ce rôle d’humaine qu’elle jouait à la perfection, parvenait à alimenter sa poitrine d’un souffle gonflé par l’excitation du moment. Sa respiration simulée s’était naturellement faite plus expressive, plus profonde et plus rapide, ce qui n’accordait que plus de crédit encore à son interprétation de mortelle. Mais cette suggestion n’avait que promptement traversé l’esprit de Lucretia, qui s’était contentée de formuler ce nouveau conseil sans même vérifier que Dokhara l’appliquait bel et bien. Là, maintenant, elle avait terriblement envie d’elle, et, plus que sa respiration, c’était de son contact, de sa peau, et de ses gémissements dont elle avait besoin. Elle désirait ardemment découvrir la moindre parcelle de ses chairs, et ses mains avaient déjà entrepris de délasser la pèlerine de sa consœur sans pour autant s’arrêter en si bon chemin. A mesure qu’elles se rapprochaient toutes les deux, à tâtons, de la yourte, Lucretia avait faufilé ses doigts sous les pans du lourd manteau pour s’occuper des couches inférieures de sa vêture. Après avoir tactilement exploré les flancs de Dokhara, remontant sa tunique à hauteur des côtes, elle s’était attaquée à son pantalon, lequel était dorénavant abaissé jusqu’au-dessous de ses fesses. Et tout s’arrêta brutalement.

Lucretia, sans même s’en rendre compte, était parvenue à l’intérieur de la yourte après avoir repoussé l’ouverture en tissu. Mais Dokhara, de son côté, n’avait pu effectuer ce pas qui l’aurait conduite dans la tente. Qu’elle eût le souffle coupé, qu’elle fût prise de nausée, de brûlure, ou qu’elle fût simplement éjectée, elle n’eut pas d’autre choix que celui de rester à l’extérieur de l’habitation.

La Lahmiane, à l’intérieur, cilla une nouvelle fois, les lèvres entrouvertes sous l’effet de la stupéfaction, avant de commencer à comprendre. Lentement, elle sortit de sa torpeur, resserra sur elle sa propre vêture qui n’aurait pas tardé à rejoindre celle de son amante, et se composa une expression plus neutre, plus maîtresse d’elle-même. Et cette dernière ne tarda pas à fléchir une nouvelle fois tandis qu’un petit rictus commençait à naître sur le visage de Lucretia.

« Tiens tiens tiens, commença-t-elle lentement en observant son amante, laquelle ne comprenait assurément pas ce qui lui arrivait. Eh bien, très chère, qu’attends-tu pour venir me rejoindre ? C’est que ça sera malgré tout bien plus confortable à l’intérieur, je dirais. »

La Lahmiane effectua quelques pas au sein de la frêle habitation dans une attitude qui se voulait extrêmement lente et mesurée, sachant pertinemment que Dokhara ne pouvait que la regarder sans jamais réussir à la rejoindre. Elle étudia d’un œil subitement intéressé les peaux de bête qui recouvraient le sol, ainsi que les différentes tapisseries qui épousaient la souplesse des parois de la tente. S’approchant d’un feu qui ronflait doucement au milieu de l’unique pièce, elle s’empara de quelques ustensiles de cuisine qui traînaient là, les levant à hauteur de ses yeux comme si elle admirait la finesse du métal avant de les reposer sur le poêle d’un air désintéressé. Sa vue, son ouïe comme son odorat remarquèrent la présence d’une tierce personne, mais elle s’y attendait depuis la discussion qu’elles avaient eue avec l’ungol. Elle se retourna vers Dokhara, et avança en direction de l’entrée…

… Que pour mieux s’arrêter à un pas du parvis. Ne se départant pas de son petit sourire cauteleux, elle riva son regard dans celui de son amante, avant d’entreprendre, dans une innocence des plus parfaites, à retirer sa pèlerine. Une fois de plus, ses gestes se firent lents et mesurés, et ladite pèlerine s’ouvrit sur une tunique et des chausses bien plus légères. Si ce n’était son petit rictus, rien dans le visage de Lucretia ne trahissait la raillerie ; elle se contentait, avec nonchalance et naturel, de se déshabiller comme pour aller se coucher, quoique dans une lenteur excessive. Agrippant le bas de sa tunique, elle la fit doucement passer par-dessus la tête, et se tourna de trois quarts pour se dégager un bras, puis l’autre. Déchevelée, elle tâcha de bien remettre en ordre sa chevelure de ses doigts avant de la faire passer par-dessus son épaule opposée à Dokhara, et cette dernière eut tout le loisir d’admirer la silhouette gironde de son amante. Petit regard jeté en coin de sous ses longs cils à sa consœur, qui put y lire, l’espace d’une seconde, toute l’espièglerie et la malice dont elle était capable. Puis Lucretia réaffecta la plus parfaite neutralité ; rien de vulgaire, pas de pose lascive et exagérée, rien que la simplicité même du geste, quoiqu’apprêté d’une grâce peu commune que glorifiait son aura surnaturelle. Des pouces insérés sous la couture de son pantalon, elle fit glisser ce dernier en dessous de sa taille, puis le long de ses jambes, effectuant un petit pas sur le côté suivi d’un autre pour s’en libérer complètement. Enfin, elle regagna la chaleur superficielle de sa pèlerine, qu’elle ferma à moitié sur son corps, et se tourna pour de bon vers Dokhara.

« Eh bien, toujours à l’extérieur ? fit-elle en singeant la plus grande des surprises d’un regard faussement incrédule. Ne me dis pas qu’après l’argent, le feu, la soif, et toutes ces choses à la difficulté exagérée, ta toute-puissance s’effrite devant une porte en tissu ?! »

Après l’expression volontairement déconcertée, un sourire carnassier et revanchard vint se ficher sur les traits de la Lahmiane, laquelle, avec hauteur et morgue, franchit impunément l’entrée de cette tente qui causait tant de tracas à son amante. La dépassant avec légèreté, dans cette tenue frivole qui ne seyait aucunement au climat de l’Oblast, l’Immortelle s’en alla chercher l’humaine. L’ungole était encore et toujours postée au chevet de son mari, et tâchait maladroitement de le réveiller tout en se lamentant dans cette langue que Lucretia ne comprenait pas. Sans aucune sensibilité, la vampire la harpa au cou avant de l’entraîner de force à l’intérieur de la hutte, frôlant délibérément Dokhara.

« Bon ,déclara Lucretia avec un sérieux retrouvé, voilà une de tes faiblesses. Vois comment la plus simple des actions te pose le plus grand des problèmes, comment ce qui est en réalité totalement absurde t’apparaît pourtant comme impossible. J’espère que tu comprends désormais mieux où je voulais en venir avec mes derniers essais à ton encontre. »

De nouveau, elle haussa un délicat sourcil interrogateur, de ceux qui attendent une réponse sans frémir. Et elle continua lorsqu’elle l’obtînt.

« Il semblerait que tu ne puisses rentrer dans une demeure habitée sans que l’un des propriétaires t’ait explicitement accordé son autorisation. Voilà qui va être très, très contraignant, par la suite… murmura la Lahmiane, presque pour elle-même. Mais pour le moment… »

Elle se tourna vers la femme, et, sur un ton qui ne souffrait aucune réplique, lui ordonna en kislévarin de laisser entrer Dokhara. Si l’ungole se débattit quelque peu en protestant, la poigne de l’Immortelle, ainsi qu’un regard coulé en direction de l’enfant qui demeurait caché derrière les caisses, acheva de la convaincre. Quelques mots furent prononcés, quelques mots que Lucretia ne comprit point.

« Ressayez donc ? » demanda-t-elle à son amante.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 28 oct. 2019, 11:40, modifié 1 fois.
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FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Dokhara de Soya
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Kislev mordant

Message par Dokhara de Soya »

- Touchée, concéda Dokhara avec un sourire qui s'agrandit encore lorsque Lucrétia cita ses propres paroles, un an plus tôt.

Après tout, il n'y avait nul mal à accorder un point à sa consœur - cela n'enlevait rien à ses remarquables performances lors de ses premières heures de non-vie que Lucrétia ne pouvait que jalouser. N'était-ce pas elle qui lui avait conté comment, tentant vainement de résister à ses pulsions, elle en avait été réduite à l'état de bête sauvage dévorant les entrailles de ses victimes pour mieux les vomir ensuite ? Des histoires que Dokhara ne ressentait nul besoin de ressortir dans l'immédiat : son petit sourire satisfait et suffisant possédait déjà les non-dits qui permettaient de ne pas dépasser les bornes du jeu de la provocation.

De toutes manières, son succès face à ces premières épreuves semblait avoir une influence particulièrement positive sur son amante, dont le visage s'illumina d'une affection sincère lorsque Dokhara reprit son apparence humaine. Ses griffes désormais rétractées, elle laissa ses doigts parcourir la peau de son propre visage, redécouvrant ses traits tels qu'ils étaient auparavant. Plus qu'une illusion, c'était une véritable métamorphose qu'elle avait opérée, la dhar pulsant doucement à travers tout son corps pour le remodeler à l'instar de l'image qu'elle se faisait d'elle-même.

Ce que Dokhara ne pouvait justement pas savoir, c'était qu'elle n'avait pas repris l'exacte apparence qu'elle possédait en tant qu'humaine, mais celle qu'elle s'imaginait avoir. Malgré les reflets et les miroirs, l'on ne réussissait jamais vraiment à se faire une idée mentale objective de sa propre représentation physique, et cette différence entre réalité et représentation mentale de soi se faisait ressentir dans l'effet de la magie noire qui pulsait sous sa peau. Associée à sa nouvelle confiance en soi, la dhar l'avait magnifiée. L'éclat de ses yeux lavande était un peu plus accentué, son regard plus profond, et sa cascade rousse avait gagné en intensité sulfureuse. Elle qui aimait par dessus tout cultiver une image naïve et innocente se retrouvait avec des traits plus affinés et doux qu'auparavant, lui donnant une apparence de fragilité déconcertante, voire de candeur ingénue - si l'on omettait bien entendu le sang qui dégoulinait le long de son menton.

Ce fonctionnement de la magie avait néanmoins ses revers. Elle qui avait pris l'habitude de voir dans le reflet du miroir ses trois cicatrices au torse et surtout son nouveau tatouage strygani, n'avait pas pu empêcher la magie de les transposer à la perfection sur son corps recomposé de vivante. Elle ne "contrôlait" pas la transformation, son apparence humaine lui était revenue intuitivement sans qu'elle ne puisse imposer un quelconque critère à la métamorphose. Elle était celle qu'elle s'imaginait être, rien de plus, rien de moins.

« Tu es magnifique… »

- Je sais, répondit sobrement la concernée, avant de vouloir rajouter un remerciement qui fut immédiatement interrompu par un langoureux baiser.

Elle-même animée d'une lubricité croissante, elle se laissa emporter sans mal par la passion de son amante. Après avoir observé le dégoût évident de Lucrétia pour son apparence d'immortelle dans les heures qui précédaient, la voir de nouveau animée d'un appétit sexuel était un petit bonheur qu'il fallait saisir au vol. Ignorant superbement le couple d'ungols derrière elles, Dokhara laissa échapper un gémissement de plaisir tandis que l'étreinte de sa compagne se resserrait, que sa langue se faisait plus intrusive et ses mains plus baladeuses.

Déjà passablement excitée, toute l'énergie apportée par son repas demandant d'être consommée avec ardeur dans l'acte charnel à venir, c'est presque avec agacement qu'elle accueillit le conseil de Lucrétia. Elle était non pas courroucée par son amante mais bien par elle-même : de fait, emportée par sa concupiscence, elle avait complètement cessé de veiller à maintenir son souffle. Soucieuse de parfaire l'illusion humaine qui excitait tant sa consœur, c'est avec le plus grand sérieux qu'elle travailla avec attention à retrouver des tics réalistes de vivante tandis que son désir grandissait. Veillant à ce que sa poitrine se soulève et se rabaisse à un rythme effréné et parfois irrégulier, elle réussit même à imposer à son corps l'apparition d'une teinte rosie sur ses jouer, et d'une chair de poule sur toute la longueur de ses bras qui sembla tout particulièrement plaire à Lucrétia lorsque ses mains glissèrent sur sa peau.

Tout cela était déroutant. Ses sensations étaient tellement différentes. Le désir était toujours là, aussi pur et brûlant qu'auparavant, même si sa convoitise était partagée entre ses appétits sexuels, et ceux plus carnassiers qui désiraient prolonger son premier repas avec la conjointe éplorée. Son corps pourtant ne répondait plus comme avant avec des automatismes dictés par sa condition humaine - sa respiration, ses poils qui se dressent, les tremblements de son corps suite à une caresse particulièrement efficace, tout cela n'était plus aussi... naturel. Tout comme elle ressentait bel et bien la douleur ou le froid lorsqu'ils agressaient sa peau, elle pouvait choisir d'accepter ou d'ignorer le plaisir de la chair que lui offrait Lucrétia par ses caresses et baisers. Elle pouvait choisir de s'abandonner à ses sens, elle n'y était plus soumise. Si cela pouvait être déconcertant pour n'importe qui, cela était pire encore pour une ancienne slaaneshie, éduquée pour se laisser porter par ses désirs primaires afin qu'ils dévastent tout sur leur passage sans aucune retenue. Et désormais, ce contrôle qu'elle n'avait pu opérer pour sa soif rouge, elle pouvait l'utiliser à la manière d'un simple interrupteur sur tous ses autres sens.

Evidemment, Dokhara choisit d'accueillir à bras ouverts tout ce que ses capacités de vampire pouvaient lui offrir de plaisir en cet instant. Car si elle était devenue maîtresse de ses sens, elle en avait surtout acquis un perfectionnement surnaturel. Elle voyait et entendait plus loin, décelait les odeurs les plus discrètes, avait vu sa force et sa vitesse décuplées, et ainsi en allait-elle aussi de la qualité de ses sens du toucher et du goût. Elle pouvait admirer mieux que jamais la perfection établie du corps de Lucrétia Von Shwitzerhaüm, humer l'odeur mêlée de son parfum et des matières composant ses vêtements, déceler toute la passion sous-jacente dans le timbre mélodieux de sa voix profonde, mais surtout, goûter avec bien plus de plaisir la perfection de ses caresses. Sans les observer, elle pouvait deviner le mouvement exact des mains de la lahmiane, leur position précise et avec quelle dextérité elles arrivaient à jouer sur les zones érogènes de la baronne qui réagissaient de manière bien plus exacerbée qu'avant. Sans aucune retenue, Dokhara n'hésita nullement à profiter de toute cette nouveauté, laissant des gémissements de plaisir quitter ses lèvres pourtant prisonnières de celles de la lahmiane.

Le froid et la pudeur n'ayant plus grand emprise sur les deux vampires, elles entreprirent de se déshabiller l'une l'autre tandis qu'elles progressaient vers la hutte des deux ungols, la femme du berger ne pouvant qu'être une spectatrice impuissante de la situation. Sa vulnérabilité ajoutait une surcouche de plaisir malsain à Dokhara : son mari inconscient mais bien vivant, elle ne pouvait pas s'enfuir et le laisser à la merci des deux monstres ; pas plus qu'elle ne pouvait risquer de s'en prendre à elles alors qu'elles avaient consenti à le laisser vivant, toute agression de sa part pouvant avoir de funestes conséquences sur leur actuelle mansuétude. Quant à traverser l'oblast gelé, l'homme sur son dos, avec les meutes de loups affamés dans les environs, ce serait tout autant suicidaire. Non, ne restait pour elle que la passivité et l'espoir d'un miracle... de quoi alimenter le sadisme de la jeune rouquine qui se délectait de se savoir observée par une femme dont le sang de son mari couvrait son menton et barbouillait désormais celui de Lucrétia après leurs étreintes passionnées.

Lorsqu'elles arrivèrent au niveau de la hutte, Dokhara était déjà majoritairement dévêtue, Lucrétia ayant semé ses couches et surcouches d'habits dans la neige. L'ex-baronne de Bratian quant à elle avait été épargnée de pareil traitement pour une raison très simple : dépassée par son excitation et toute la puissance qui s'était éveillée dans son corps, Dokhara s'était ravisée à la dernière seconde, craignant de se laisser emporter et de lui arracher toute sa vêture d'un mouvement trop violent. Si elle avait su apprécier ce genre de bestialité par le passé de la part de quelques amants, elle doutait pourtant que sa génitrice apprécie voir ses habits déchiquetés - mieux valait la laisser se déshabiller d'elle-même plutôt que de commettre un impair qui refroidirait ses ardeurs.

Malheureusement et malgré toute sa prévenance, une complication arriva bel et bien, indépendamment de sa volonté. Car, alors que Lucrétia venait de pénétrer à l'intérieur de la demeure ungole, Dokhara ne réussit à la suivre. Avancer lui était tout simplement impossible. Tout d'abord parce que son instinct s'était soudainement réveillé, titillant son sixième sens pour lui signaler un danger immédiat. Et ensuite, tout simplement parce que l'air semblait s’être compacté et solidifié à la frontière précise séparant l'intérieur de l'extérieur du bâtiment, empêchant même la puissante lahmiane qu'elle était de passer au travers. Ignorant l'alerte de son intuition, bien décidée à forniquer avec Lucrétia dans les secondes à venir, elle tenta plusieurs fois de faire le pas en avant qui lui permettrait de rejoindre ses formes charnelles. En vain. Plus elle forçait, plus la force qui s'opposait à elle semblait s’accroître pour la repousser de plus belle.

Dokhara de Soya, désormais vêtue uniquement d'une tunique et d'un pantalon baissé sous le niveau de ses fesses, était coincée sur le palier de la porte, et ne comprenait absolument rien à ce qu'il se passait. De l'autre côté, Lucrétia jubilait, un rictus moqueur naissant à la commissure de ses lèvres et un sarcasme sous-jacent se glissant dans son invitation à la rejoindre.

Était-elle responsable de ce sortilège ? Car c'était bel et bien de magie qu'il s'agissait, à n'en point douter. Non, cela était peu probable. L'empathie de Dokhara était un don sur lequel elle pouvait compter, et le désir qu'elle avait ressenti chez son amante était tout ce qu'il y avait de plus sincère - elle n'aurait pas délibérément placé d'obstacle entre elle, quand bien même la situation l'amusait dès lors plus qu'elle ne la dérangeait. Donc non, si Lucrétia comprenait la situation, elle n'était pas coupable pour autant. Alors qui ?
Les ungols ? Peut-être que la femme possédait des dons magiques ? Non, c'était stupide. C'était une faible humaine, incapable de tenir tête à de puissantes lahmianes. Mais peut-être ce couple avait demandé à une vedma de protéger leur maison contre les monstres ? Mais là encore, à moins que la différence de puissance entre Lucrétia et elle soit telle que son amante puisse franchir l'obstacle sans même le ressentir alors qu'il immobilisait totalement Dokhara, ce n'était pas une éventualité envisageable.

Alors quoi ?

L'incompréhension était agaçante, surtout lorsque Lucrétia en jouait. Dans des mouvements délibérément choisis pour être d'une lenteur extrême, elle se promenait sous le regard de son amante cul nu, avant de décider de passer à une forme de provocation bien supérieure : voilà qu'elle se dénudait intégralement, devenant à chaque seconde plus désirable et inaccessible que jamais. Sa gestuelle n'était ni excessivement érotique ni lascive, mais sa simple lenteur et le fait de la savoir à seulement un mètre et pourtant totalement inaccessible suffisaient à la rendre plus désirable que jamais.
Mais Dokhara n'était plus cette humaine qui se laissait aller à toutes les émotions qui la secouaient à chaque instant. Si la colère sonnait aux portes de sa conscience, la poussant à reprendre forme vampirique pour user de toute sa hargne contre ce mystérieux maléfice, elle décida plutôt de faire preuve de calme et de patience que de se lancer dans une confrontation contre-productive. L'objet de son désir était inatteignable ? Parfait, cela ne faisait qu'augmenter encore son appétit, qui ne saurait être que mieux comblé en temps voulu - car si Lucrétia s'amusait de cet instant, nul doute sur le fait qu'elle souhaitait malgré tout la même conclusion que son amante à ce petit jeu. Restait à subir ses gausseries le temps nécessaire.

- Je profitais du spectacle, répondit-elle à l'ultime moquerie de la lahmiane avec un sourire mitigé, partagé entre réel plaisir des sens et agacement dissimulé. Quelques lenteurs en milieu de parcours à noter. Pour votre prochaine représentation, prévoyez peut-être un entracte pour permettre au spectateur de se reposer l'esprit - j'ai hésité à aller me chercher de quoi grignoter.

Son sourire redevint carnassier, la plaisanterie se muant rapidement en réelle envie tandis que l'image mentale de ses crocs perforant la gorge de l'ungole se matérialisait dans son esprit. Pourtant, ce rictus disparut rapidement : Dokhara avait une partition à jouer, et elle devait bien admettre ici sa défaite si elle espérait ne pas voir de fausse note gâcher la représentation.

- J'avoue être dépassée. Si ce n'est pas eux, ni une vedma, ni vous... pourquoi ce rideau qui ne semble animé d'aucune magie arrive à me... repousser ?

Finis les sarcasmes. Dokhara reconnaissait humblement son besoin d'être guidée par son amante, ajoutant une curiosité toute enfantine au ton de sa voix, comme l'enfant qu'elle était, animée du besoin de demander "pourquoi ?" à sa mère face aux questions que le monde lui posait.

Vêtue uniquement de sa pèlerine, Lucrétia ressortit alors de la hutte pour aller agripper l'ungole par la peau du cou avant de l'amener devant Dokhara.

Donc c'était bien elle qui... ?

Mais non, elle n'était pas responsable de l'étrange situation dans laquelle se trouvait l'ancienne baronne de Prieslisheim. Lucrétia lui expliqua enfin les tenants et aboutissants du problème actuel alors qu'elle retournait à l'intérieur du bâtiment, tirant l'ungole avec elle. Si Dokhara avait en effet triomphé de certaines faiblesses inhérentes à une majorité de vampires telles le feu et l'argent, elle avait malheureusement hérité d'une malédiction d'un autre genre : le respect de l'intimité d'autrui. Aussi incongru que cela pouvait paraître, il semblerait qu'une force mystérieuse l'empêcherait à jamais de pénétrer chez quelqu'un qui ne l'a pas au préalable invité chez lui.
La vérité était tellement étrange que Dokhara dut admettre qu'en effet, elle n'aurait pu la deviner seule. Elle était devenue une puissante lahmiane, un monstre à la force et à la rapidité terrifiante qui ne craignait plus ni hommes ni dieux... mais qui pouvait se trouver vaincue par une porte. Que voilà une bien étrange nouvelle réalité à assimiler.

- Je comprends, lâcha t-elle, laconique.

Pour l'heure, Dokhara avait autre chose en tête que l'acceptation d'une incongruité vampirique. Enfin capable de franchir le seuil de la porte maintenant qu'elle avait été invitée sous la contrainte, elle se rua sur son amante et arracha sa pèlerine dans la seconde, avant de la précipiter au sol sur la peau de bête pour mieux la couvrir de caresses et de baisers dont l'intensité crut en une poignée de secondes. Les derniers vêtements qu'elle portait disparurent aussi rapidement que le visage de son amante entre ses cuisses. Si elle avait bel et bien noté la présence de l'ungole terrifiée juste à côté d'elles, et celle d'un enfant terrifié caché derrière une paire de caisses, la jeune lahmiane désinvolte s'en moquait totalement, et choisit de se positionner tête-bêche avec son amante afin de lui rendre la politesse : une position que les deux femmes appréciaient tout particulièrement pour se donner un terrain de jeu supplémentaire dans lequel faire rivaliser leurs capacités, la première faisant atteindre à sa conjointe la jouissance étant bien entendu déclarée vainqueur.
Pourtant, alors même qu'elle était toute entière dédiée à sa tâche tandis que ses mains profitaient de sa callipyge compagne, Dokhara fut contrainte de cesser un instant de donner du plaisir à Lucrétia pour répondre à l'ungole terrifiée qui venait de s'adresser à elles. D'une voix tremblante, elle avait néanmoins articulé lentement sa supplication en kislévarin afin d'être certaine d'être bien comprise. Sa requête était simple : elle demandait l'autorisation d'aller chercher son mari inanimé pour s'occuper de lui au chaud.

- Faites donc, lui répondit dans un kislévarin parfait. Nous ne souhaitons pas votre mort ou la sienne - mais une seule erreur de votre part, même infime, et c'est votre petit qui en paiera le prix en premier, sous vos yeux.

Curieuse menace qu'elle avait proférée, gémissante de plaisir tous les trois mots tandis que Lucrétia mettait une ardeur surhumaine à la tâche, jouant aussi bien de sa langue que de ses griffes dans sa chair. Sitôt sa menace formulée, Dokhara oublia de nouveau l'existence même de l'ungole pour reprendre ses propres efforts, bien consciente que sa conjointe avait profité de cet interlude pour prendre une longueur d'avance non négligeable.

L'heure qui suivit fut... sauvage. Tant Lucrétia que Dokhara souhaitaient expérimenter les nouvelles possibilités qu'induisaient le changement de nature de l'ancienne slaaneshie, et la peau de bête sur laquelle elles étaient étendues fut vite tâchée de son sang noirci. Sans plus de barrière dictée par la fatigue, la jeune vampire sentait bien que son endurance n'avait plus aucune limite, et qu'elle pouvait désormais s'adonner à a luxure aussi longtemps qu'elle le désirait - seule la lassitude pouvait ainsi faire cesser cette succession ininterrompue d'orgasmes.

Pour la nouvelle-née, l'expérimentation eut sa part de bonnes et de mauvaises surprises.

Les bonnes tout d'abord : ses propres sens étaient décuplés, le plaisir pris de chaque jouissance était multiplié comme jamais. Les hurlements qu'elle poussa résonnèrent sur de dizaines de mètres dans la steppe, et les jurons qui s'échappèrent de ses lèvres n'auraient sans doutes jamais du arriver aux oreilles du jeune enfant ungol. Mieux encore, sa perception s'était tout particulièrement affinée, et elle pouvait donc tout comme Lucrétia ressentir avec bien plus de précision l'effet de chacune de ses caresses sur sa conjointe. Elle pouvait constater chaque mouvement infime de son corps en réaction à ses attentions, et adapter avec bien plus de précision ses gestes et son rythme pour faire atteindre à sa conjointe le septième ciel avec une facilité déconcertante. En ajoutant ces nouvelles compétences à ses connaissances toutes slaaneshies des plaisirs de la chair, Dokhara avait presque l'impression de tricher désormais - il était devenu presque trop simple que de faire complètement perdre pied à son amante, et la voir devenir aussi incohérente de paroles que de gestes tant elle s'abandonnait à la passion.

Les mauvaises en revanche vinrent confirmer les sombres soupçons de Dokhara. Si les exquises sensations du sexe débridé avec Lucrétia gardaient tout leur charme originel, elles ne furent jamais vraiment comparables à la voluptueuse ataraxie qu'elle avait ressenti pendant le premier repas qui avait précédé. Plus que contenter sa chair, c'était tout son être qui avait été transfiguré par ce doux nectar rouge, comme si pendant un court instant elle avait touché le divin du bout des canines.
Par ailleurs, désormais capable de contrôler ses sens et de ne plus en être l'esclave, elle se retrouvait également capable d'ignorer la douleur que lui prodiguait Lucrétia pour mieux l'exciter. Si bien sur, jamais il ne lui vint l'idée de cesser de ressentir l'exquise souffrance apportée par les crocs et les griffes de sa mère, il restait le problème qu'elle en avait bel et bien la capacité. Lorsqu'elle était slaaneshie, elle interdisait toujours à ses victimes de posséder un quelconque mot de sécurité pour faire cesser leurs jeux masochistes : c'était précisément le fait de se faire posséder toute entière, d'être à la totale merci de sa compagne sans aucune porte de sortie, qui rendait la situation excitante. Maintenant qu'elle pouvait choisir d'ignorer la douleur, quand bien même elle s'y refusait, elle se retrouvait malgré tout avec l'impression de tricher, et ne pouvait y retrouver le même plaisir que celui pris à Erengrad.

Peut-être était-ce cette seconde gêne qui la fit interrompre leurs ébats à la lumière des premiers rayons de soleil. Car désormais, Dokhara brûlait de connaitre les faiblesses tant recherchées par Lucrétia. L'argent et le feu avaient été négligeables, mais elle n'avait fait que les effleurer - peut-être qu'une lame en argent entièrement plantée dans son thorax aurait plus d'effet d'une bague simplement collée à sa peau ?
Lucrétia était sensible au soleil, elle le savait. Plus d'une fois, elles avaient du prendre garde à longer le couvert des arbres et des habitations pour éviter qu'elle ne souffre inutilement de l'astre divin. Désormais aussi curieuse que l'ex-baronne de Bratian sur ses faiblesses, Dokhara se leva d'elle-même, et passa sa main par le rideau entrouvert pour tester cette nouvelle sensation quelques secondes, avant de conclure :

- Bah.

Désagréable, mais aucune douleur insoutenable à l'horizon, comme lorsqu'on met sa main trop proche d'une flamme sans pour autant la toucher. Toujours nue, elle quitta le confort de la hutte pour laisser tout son corps subir le contact de l'astre flamboyant. En quelques secondes, elle sentit ses effets négatifs : sa peau la picotait d'abord pour ensuite la brûler, et tout son corps fut pris d'une légère faiblesse, comme une nausée passagère d'humaine. Marcher au soleil était pénible, elle se sentait fragilisée, comme si on la privait d'une partie de sa puissance.
C'était difficile, mais pas impossible. Et elle n'était pourtant qu'une nouvelle née - elle avait vu Lucrétia, du haut de sa toute puissance, soudainement incapable de faire ne serait-ce qu'un pas au soleil sans le secours providentiel d'un abri ou d'une ombrelle.
La peau rougie et étrangement chaude pour la première fois depuis sa mort, elle retourna rapidement à l'abri dans la hutte ungole, avant de signifier d'un haussement d'épaules à sa consœur l'échec de cette nouvelle tentative. Le soleil était l'ennemi de tous les vampires, et Dokhara ne risquait pas d'aller se promener directement sous ses rayons par pur plaisir, mais elle ne semblait pas aussi affectée que Lucrétia.

Comme ayant soudain rencontré l'illumination, Lucrétia se leva elle aussi d'un bond avant de se ruer vers l'ungole, toujours au chevet de son mari endormi. Elle lui demanda quelque chose que Dokhara ne comprit pas, avant de se précipiter vers un petit placard proche. De là, elle en extirpa un tout petit objet qu'elle enferma dans son poing avant de s'approcher de son amante.

L'odeur de cette chose était insoutenable. Quoiqu'elle aie trouvé là-dedans, et quand bien-même c'était désormais solidement enfermé dans son poing serré, chaque pas qu'elle faisait dans sa direction rendait l'exhalaison plus abominable encore. Si elle avait été humaine, elle en aurait rendu son repas dans la seconde - mais elle était une vampire, et son estomac était totalement vide de toute nourriture. Soudainement animée d'une abominable nausée, elle recula instinctivement pas après pas au même rythme que Lucrétia approchait. Elle préférait encore sortir de là et affronter le soleil que de permettre à sa consœur d'approcher davantage d'elle avec cette atrocité qu'elle cachait.

- Pitié, Lucrétia ! gémit-elle péniblement.

Peut-être la lahmiane fut-elle sensible à sa supplique, car elle s'arrêta bel et bien, pour enfin lui montrer quelle était l'ignominie qu'elle cachait dans sa main.

C'était une gousse d'ail.

Désormais libre de relâcher ses effluves à travers la pièce maintenant que le poing de Lucrétia s'était desserré, ce tout petit condiment réussit à forcer Dokhara à reculer de nouveau pour aller se plaquer contre une paroi de la hutte.
L'expérience de la barrière invisible à l'entrée de l'habitation l'aida à accepter plus rapidement l'absurdité de la situation : voilà donc une autre de ses curieuses faiblesses qui l'accableraient pour l'éternité. L'ail.
Si c'était le hasard qui décidait des afflictions auxquelles chaque vampire nouveau-né devait être confronté pour l'éternité, alors Ranald avait surement eu son mot à dire dans le jeu du destin. Le dieu roublard, jamais las à l'idée de torturer une traîtresse à son ordre, avait assurément pipé les dés pour la ridiculiser. Car alors qu'elle avait su affronter le soleil, les flammes et l'argent, voilà que se déclaraient pour pires ennemis les portes et les condiments. Sa dignité en prenait un sacré coup.

Lucrétia referma le poing pour épargner sa consœur, avant de jeter la gousse au loin par le rideau qu'elle entrouvrit, sa force l'envoyant voler à des dizaines de mètres de là. Les derniers relents présents dans la pièce incommodèrent encore Dokhara de longues minutes, mais peu à peu elle retrouva la pleine possession de ses moyens.

Cette péripétie achevée, il restait aux deux lahmianes à décider de comment elles allaient organiser leur journée. Le soleil dehors rendait toute escapade particulièrement difficile à envisager, surtout pour Lucrétia, même si ce dernier point ne fut jamais prononcé à haute voix. Aussi, en attendant le mauvais temps ou la prochaine nuit, il leur fallait occuper la journée à venir au sein de la hutte des ungols.

Il fut décidé en premier lieu de ne pas immédiatement se nourrir de la femme du berger, la pauvre ne pouvant comprendre que son sort se jouait à quelques pas d'elle dans la langue impériale. En effet, Lucrétia rappela à Dokhara qu'étant encore jeune vampire, sa soif rouge viendrait rapidement l'assaillir de nouveau. Dans ces conditions, mieux valait éviter de dilapider un repas, au risque de devoir trop rapidement se remettre en chasse à l'extérieur. La petite famille servirait pour l'heure de garde-manger.

Dokhara suggéra donc de laisser en vie les trois ungols d'ici leur départ - il serait selon elle plus facile de faire coopérer la femme tant que les autres servaient d'otages : une humaine qui n'a plus rien à perdre risquant toujours de faire des actions inconsidérées qui pourraient être préjudiciables aux lahmianes. Néanmoins, une fois le mari sorti de sa torpeur, elle comptait solidement ligoter et bâillonner les trois membres de la famille pour éviter tout risque inutile, leur rappelant à nouveau que tant qu'ils se comportaient correctement, nul accident ne pourrait leur arriver. A la vérité, la rouquine ne savait pas encore s'il serait nécessaire de les tuer lorsqu'elles quitteraient les lieux - il serait bien temps de se pencher sur la question le moment venu.

Sur la demande de Dokhara, c'est donc les bases de la maîtrise de la magie que Lucrétia tenta de lui enseigner pendant cette première journée de non-vie. Depuis son réveil, elle pouvait sentir la dhar qui émanait aussi bien d'elle que de sa consœur, mais c'était une chose que de la percevoir, c'en était une autre que de comprendre comment la manipuler. Aussi, l'objectif du jour était aussi simple d'apparence que complexe de méthodologie : réussir à reproduire le sortilège de flammèche que la vampire avait utilisé précédemment pour tester la résistance de sa compagne au feu.
Car c'était une chose que d'avoir pu expérimenter toutes ces nouvelles sensations, c'en serait encore une autre que de découvrir quels mystérieux pouvoirs surnaturels elle pouvait déchaîner maintenant qu'elle avait abandonné son âme pour eux...

Jet pour parler en kislévarin : 1, réussite critique ! ==> +1 en apprentissage du kislévarin ==> 3/4
Vu avec Duc pour le comportement des PNJs.
J'ai mis "Flammèche" comme premier sort à apprendre pour des raisons que je pense rp - mais à la vérité ce sort m'indiffère totalement. Je préférerais "Charisme Surnaturel" comme premier sort, mais Lucretia ne le possède pas. De toutes manières je nage totalement en eau trouble sur comment je vais apprendre à utiliser ma magie ici, Duduc je te laisse voir comment on gère ça en terme de règles ^^° Vu que j'ai aucun sort, je peux pas gagner d'xpm pour m'acheter de nouveaux sorts... alors je sèche :D on en parle en mp !
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 07 nov. 2019, 00:39, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Kislev mordant

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Si Dokhara avait jusque-là nourri une colère sans borne pour cet écran invisible qui l’avait empêchée de pénétrer la yourte, elle finit par se calmer, baissant un instant les armes tandis que Lucretia lui expliquait la raison de ce maléfice. Une faiblesse comme une autre, quoique bien plus sournoise et intrigante, lui interdisait l’accès à quelque endroit où elle n’avait pas été conviée. L’infant haussa les épaules, écoutant ce qu’avait à lui dire sa génitrice, et hocha du chef. Elle comprenait. Et, suite à l’invitation forcée que proféra l’ungole, elle fut en mesure de rentrer dans la tente.

En dépit de toute la hargne qui l’avait habitée, Dokhara ne la déversa pas sur la bergère. Au contraire, elle la transforma en un désir plus exacerbé encore, se jetant directement sur Lucretia sans que cette dernière n’eût le temps de réagir. En un geste, la pèlerine qu’elle portait jusque-là lui fut retirée et abandonnée sur le sol, dénudant pour de bon la Lahmiane, et sa fille, de son côté, ne tarda pas à se délester tout autant. Les baisers comme les caresses plurent sur les corps qui tombèrent, atterrissant sur les peaux de bête qui recouvraient le sol de terre battue. Peu leur en chalait la présence de la bergère ou de son gamin, que Dokhara, eu égard à sa nouvelle nature, n’avait assurément pas manqué de percevoir ; elles n’eurent de cesse que de se ruer l’une contre l’autre dans des étreintes toujours plus passionnées.

Pour la première fois, Lucretia eut l’impression de totalement pouvoir s’affranchir des carcans que lui imposait jadis la condition d’humaine de son amante. Autrefois, elle devait se contraindre à user de prudence, à modérer ses embrassades, à ne pas trop user de ses crocs, ou encore à la caresser avec une légère parcimonie. Dans le temps, elle avait été comparable à un géant qui s’amuse avec les jouets en bois d’un enfant, et qui lutte, de manière permanente, contre sa force afin de ne pas les briser sous sa puissance. Mais ce temps était désormais révolu. Dokhara était devenue une vampire, et plus grand-chose n’était à même que de suffisamment lui causer de dégâts pour que cela lui fût mortel.

Coups, emprise, morsures, étreintes et possession ; bientôt, les fourrures se tachèrent d’un sang foncé qui s’écoula des multiples plaies qu’elles s’étaient infligées l’une à l’autre. Les peaux opalines, à la blancheur laiteuse, se couvrirent de petits sillons rougeâtres qui s’ouvrirent sous un émail aussi étincelant que tranchant. Sous le tracé d’un ongle impeccable, les chairs implosèrent dans une parfaite ligne droite, laissant courir de petits ruisseaux sanguins que vinrent récupérer des langues cupides et joueuses. Dokhara s’émerveilla encore et encore de ses nouvelles capacités sans limites et de cette endurance infinie qui la caractérisait à présent, et en redemanda à l’envi. Ses cris comme ses gémissements amplifiés se mêlèrent bientôt à ceux de Lucretia, qui découvrit, elle aussi, ce qu’impliquait véritablement un ébat entre deux êtres immortels.

Inopinément, toutefois, le soleil vint les cueillir et les surprendre. Rarement le temps s'était-il écoulé aussi vite, et cela inquiéta même la Lahmiane. A dire vrai, si elle avait songé à l’hypothèse de passer la nuit céans même, elle l’avait rapidement balayée d’un revers de la main, la jugeant trop dangereuse. Les deux jeunes femmes pouvaient-elles certifier que les deux ungols étaient bien seuls, en plein milieu de la steppe, avec un enfant à charge ? Ne pouvait-il pas y avoir quelque cousin ou oncle éloigné qui serait parti récolter les fruits d’un vulgaire braconnage ou, tout simplement, de l’eau à quelques lieues de là ? Et qu’en était-il de ce cheval qui s’était enfui la veille ? Il était tout à fait envisageable qu’il eût été récupéré par des personnes en pleine mesure de l’identifier, et qui s’inquiéteraient dès lors de sa fuite imprévue. Mais la fougue de la passion, couplée avec la découverte du corps vampirique de sa conjointe, lui avait fait perdre la tête à plus d’une reprise. Ce qu’elle venait de vivre avec Dokhara valait définitivement la peine de connaître de plus amples rémoras, à n’en pas douter.

La curiosité se mit à luire dans les pupilles de l’infante, qui se releva alors dans une grâce retrouvée. Elle passa une main à travers l’ouverture de la yourte, exposant sa peau à la brûlure du soleil, que pour n’exprimer qu’un léger embarras. Elle ne ressentait pas grand-chose. Après un regard coulé en direction de Lucretia, elle ouvrit les pans et s’avança, toute nue, dans la vastité glaciale que couvrait un magnifique soleil. La Lahmiane se leva à son tour, et vint s’arrêter tout juste à la frontière qui séparait l’ombre de la lumière. Le spectacle qu’offrait Dokhara n’était pas dépourvu d’une certaine beauté. Elle déambulait avec légèreté au beau milieu de la clarté diurne, totalement dévêtue, et les rayons dorés venaient s’échouer sur sa flamboyante crinière. Là encore, le marbre de sa peau ne se mêlait que plus encore à la blancheur de la neige crissait tendrement sous chacun de ses pas. Il y avait là matière à capturer une superbe scène qu’un peintre talentueux aurait pu magnifier.

Lorsque Dokhara rentra, celle-ci avait désormais la peau quelque peu rougie, et sa démarche vacillante témoignait d’une certaine faiblesse passagère. Mais rien que n’avait pu connaître Lucretia dans ses moments de vulnérabilité.

« Tu t’en tires vraiment très bien, si ce n’est la question du droit d’asile. »

Que restait-il qu’elle ne lui avait pas fait subir ? Lucretia y pourpensa quelque peu avant de se tourner vers l’ungole. La pauvre femme avait profité des ébats de ses geôlières pour rapatrier son mari à l’intérieur même de la tente, le protégeant ainsi du froid et des potentiels prédateurs vespéraux. D’ailleurs, n’était-ce pas Dokhara qui, dans un parfait dialecte, lui avait accordé l’autorisation de sauver l’ungol ? Elle lui jeta un discret coup d’œil, dubitative, avant de hausser des épaules et de remettre cette fulgurante progression sur le compte de sa nouvelle condition. Puis, dans un kislévarin qui aurait rendu honteux les classes inférieures et leur patois local, la Lahmiane demanda si la femme possédait de l’ail. La réponse ne se fit pas attendre, et l’Immortelle s’en alla la quérir avant de la diriger vers Dokhara.

Là encore, elle n’eut pas à se faire prier pour constater les premiers effets que l’aliment pouvait avoir sur son amante. L’intéressée se recroquevilla sur elle-même, bien malgré elle, et fut forcée de reculer à mesure que Lucretia avançait dans sa direction. L’ail, de par sa présence ou ses effluves, agissait comme un répulsif des plus puissants sur sa consoeur. Tandis qu’elle implorait la pitié, la baronne de Bratian songea de nouveau à l’air si satisfait et si supérieur que sa fille avait pu arborer la veille. Rien de tel, une fois de plus, pour la remettre définitivement à sa place. Mais elle avait toutefois su tirer les leçons de sa dernière suffisance, et avait tout à fait compris les enjeux de pareilles faiblesses. N’était-ce pas elle qui, au petit matin, s’était ruée vers le soleil pour statuer sur sa vulnérabilité ? Son point de vue sur la question avait basculé, à n’en pas douter, passant de la moquerie à l’intérêt. Lucretia haussa des épaules et, après s’être détournée de Dokhara, jeta l’aliment à l’extérieur de la yourte.

« Vraiment très chanceuse », poursuivit-elle, presque pour elle-même.

Le sort des trois humains fut alors évoqué, devant les trois intéressés, mais dans un idiome qu’ils ne purent saisir. Conversant en reikspeil, les deux Lahmianes s’accordèrent sur le fait de les conserver encore un moment avec eux. Effectivement, c’était la raison pour laquelle Lucretia avait interdit à son amante de ne pas causer plus de mal qu’il n’était en réalité nécessaire. Oui, elle aurait tout à fait pu se repaître des deux, voire des trois humains, mais, en les tuant, elle se serait privée d’un sacré garde-manger.

« Il t’est impératif de te nourrir sur des êtres vivants, ou, à tout le moins, de corps encore chauds que tu auras récemment tués. Tu es une Lahmiane, pas l’une de ces bêtes de foire comme nous en avons rencontré dans la Drakwald. »

Vint le moment de planifier le contenu de leur journée, attendant la nuit prochaine pour s’extirper de leur tente et regagner le village de la cocatrice. Et, dans la mesure où Dokhara désirait en savoir davantage sur les nouveaux pouvoirs que lui conférait sa sombre nature, elle demanda à son aînée de lui enseigner les rudiments de la magie.

« La magie…, commença à réfléchir Lucretia, avant d’acquiescer du chef. Il s’agit sans nul doute d’un des sujets les plus complexes qui soient, mais je vais tenter de le simplifier pour que tu comprennes bien de quoi nous parlons. Avec ta transformation, tu as peut-être remarqué à quel point la réalité est en vérité altérée. Les couleurs ne sont plus tout à fait les mêmes, l’immuabilité du monde n’existe pas, en définitive, et tout paraît se mouvoir, même de la manière la plus imperceptible qui soit. Ce que tu captes du coin de l’œil, ces couleurs étranges, ces vents nuancés, c’est la magie. L’Aethyr.

Différentes couleurs pour différents vents. Doré pour Ctamon, la magie du métal. L’ambre pour Ghur, la magie de la bête, ou le rouge pour Aqhsy, le domaine du feu. Bien entendu, chaque type de magie est unique, et les sortilèges que l’on peut tisser avec dépendent bien du vent que l’on va employer. Si l’on désire croître la croissance d’une plante, l’on usera de Ghyran, le vent de la vie, tandis que si l’on exprime la volonté d’être invisible, l’on jouera d’Ulgü, les courants des ombres.

Maintenant… Si tu souhaites véritablement apprendre un domaine, il va falloir t’armer de patience. Vingt, trente, ou même quarante ans vont t’être nécessaires pour former ton premier sortilège. Un demi-siècle pour l’apprentissage d’un seul vent, voilà le prix qu’exige l’Aethyr. Car user de la magie, en vérité, demande à ce que tu en comprennes l’essence même, la quintessence. Que tu puisses la discerner d’entre toutes sans même la voir, que tu puisses la sentir sans même la fleurer, que tu puisses l’isoler parmi les milliards de particules qui gravitent autour de notre monde, et que tu apprennes, alors, à tisser, à composer avec un seul et unique fil, dix mille fois plus mince et dix mille fois plus fragile que le plus effilé de tes cheveux. Romps-le, et tu risqueras de provoquer une catastrophe qui t’engloutira en un clin d’œil.
»

Lucretia s’arrêta un instant, observant d’un œil placide sa jeune élève, avant de reprendre.

« Mais cela, c’est pour les mortels et leurs un-peu-moins-mortels elfes.

Car en réalité, tu as deux écoles. La première, que je viens juste de te citer. Et puis la deuxième, la nôtre, celle des nécromants et des mages noirs, celles des démonistes et des thaumaturges, qui demandent assurément moins de maîtrise et de patience, mais bien plus de volonté. Vois-tu, ces vents que tu entraperçois, tu peux les filer un à un avec la douceur et la tendresse d’une mère pour son enfant, ou tu peux, au contraire, t’en emparer avec concupiscence, les arracher, les maltraiter, les marteler sur l'enclume de ta volonté. Aucune distinction, aucune finesse, pour une fois, oui ; rien d’autre qu’un esprit d’acier qui va tout broyer sur son passage, qui va siphonner et consumer l’essence même de tout ce qui t’entoure pour l’emprisonner en toi, dans ton corps, et la compresser jusqu’à la transmuter en ce que l’on appelle la Dhar. Je t’en ai déjà parlé. La forme impure de la magie, viciée, souillée, mais non moins puissante. La petite sœur impie de la Haute Magie, celle que tu vas pouvoir utiliser en un claquement de doigts en comparaison des décennies que demande l’autre école.
»

Petite pause le temps que la jeune femme ingurgitât tout cela avant de passer à la suite de la leçon. Lucretia reprit la parole.

« Après la théorie vient désormais la pratique. Là encore, tu as deux écoles. Mais plutôt que de me lancer dans de longues explications, je vais t’illustrer tout cela par un petit exemple. »

Elle s’arrêta dans son discours, puis se redressa tout en toussotant, comme si elle devait s’éclaircir la voix.

« Observe, et apprends, » lui lança-t-elle dans le plus grand sérieux tout en levant un doigt inquisiteur.

Lucretia se positionna alors au milieu de la pièce, et étendit les bras de chaque côté de son corps. Puis elle commença à avancer, tout produisant d’étranges bruits par le biais de ses lèvres. Pas après pas, elle gagna en vitesse, tournant en rond sous la tente, et les sons, qu’un ingénieur aurait reconnus comme appartenant à un gyrocoptère nain, s’intensifièrent proportionnellement. Bientôt, l’Immortelle courut à toute allure, oscillant de gauche à droite comme si elle était soumise à la pression de quelque vent aléatoire. Et le miracle se produisit ; dans chacune de ses mains, une flammèche s’alluma.

S’étant aussitôt arrêtée, la Lahmiane soupira tout en se frottant les mains, et les deux langues de feu disparurent aussi rapidement qu’elles étaient arrivées.

« M’enfin, tu peux tout aussi bien faire cela. »

Avec une mécanique rigoureusement huilée à force de répétition et de répétition d’un maléfice aussi simple, l’Immortelle, sans ciller ni quitter Dokhara du regard, se plongea dans les méandres de l’Aethyr et fit naître, à peine une seconde plus tard et dans la paume de sa main, une nouvelle flamme.

« Voilà, dit-elle d’un ton désabusé tout en haussant des épaules. Choisis ton camp. »

Si Dokhara avait effectivement observé Lucretia, quoiqu’avec des yeux ronds comme des soucoupes ou une mine des plus sceptiques, elle n’hésita pas à rejoindre l’avis de son aînée, et s’appliqua bientôt, sous la directive de la Lahmiane, à percevoir la magie.

« Tu n’as pas besoin d’isoler ou de trier les couleurs comme d’autres mages le feraient. Il te suffit simplement de savoir que les vents sont là, et de tous les englober, sans distinction aucune. Pense-y, fortement, et imagine que tu les inspires par tous les pores de ta peau. Tu les siphonnes goulûment, tu les entreposes et les empiles dans ton esprit. La clef, quelque part, réside dans l’absence de précaution et de patience. Plus tu seras violente, mieux ce sera. »

Tandis que Dokhara s’efforçait d'emmagasiner la magie, Lucretia, de son troisième œil, remarqua les légers flottements qui environnaient la nouvelle-née. Les courants de l’Aethyr se mouvaient autour d’elle ; elle parvenait à les toucher, à les bousculer quelque peu, mais il manquait encore un petit quelque chose pour qu’elle les aspirât véritablement.

« Imagine… Imagine une intense excitation. Tu veux y aller, là, maintenant. Tu te fiches du plaisir de l’autre ; tu ne veux que le tien, le plus rapidement possible. Ce soir, c’est ta nuit, la tienne, uniquement que pour toi. L’autre, tu n’y prêtes pas attention ; il n’est qu’un moyen d’assouvir ton désir. Tu te jettes sur lui, toutes griffes dehors, et tu le prends en toi, sans modération aucune. Tu veux atteindre l’apogée de ce que tu ressens habituellement, tu t’y précipites. Mais à la demi-seconde où tu atteins l’orgasme, où tu vas y plonger, tu te retiens. Tu te brides comme jamais tu ne l’as fait auparavant, tu maintiens une volonté de fer pour le conserver en toi, le refréner pour l’empêcher de partir tout en le tenant à ta disposition, dans le creux de ta main, et le faire repartir selon la violence de ton bon plaisir. Ce n’est qu’une question de volonté. »

Lucretia posa un long regard sur Dokhara, avant de sourire en coin.

« Oui. Je trouve qu’il s’agit là d’une belle métaphore de la manipulation de la Dhar. S’y précipiter à toute allure pour la posséder corps et âme, et la retenir de justesse pour ne pas qu’elle explose… »

Dokhara s’y connaissait en la matière, à n’en pas douter. A peine avait-elle écouté les avisés conseils de sa tutrice que, déjà, l’Aethyr autour d’elle se mouvait d’une nouvelle manière. Elle fluctua, réagit, et les vents se bousculèrent les uns aux autres, tempêtant, se mélangeant sens dessus dessous. Si, dans la réalité, tout demeurait inerte, comme toujours, dans la trame de l’immatériel, là, la jeune Lahmiane saccageait l’harmonie qui régnait entre les courants magiques et les dévorait avec cupidité.

« C’est cela, bien, tout à fait !, l’encourageait Lucretia. Maintenant, maintiens tout cela dans ton esprit, contrôle ces flux nouveaux, écrase-les de ta volonté, et mue-les en une petite flamme dans la paume de ta main tout en relâchant brutalement le tout. »

Il n’en fallait pas davantage ; Dokhara avait déjà réussi le plus difficile. L’Aethyr se dissipa subitement, explosant comme une outre craquant sous la pression, et une étincelle incandescente apparut dans la paume de la jeune femme.

« Recommence ».

La manifestation surréaliste disparut, et l’infante se replongea dans ses exercices cérébraux. Il y eut quelques doutes, quelques tâtonnements, mais, également, l’excitation d’avoir dernièrement réussi. La magie se comportait parfois comme les marées d’un océan, et si le flux était facile à attraper, l’ébe, en revanche, demeurait bien plus récalcitrant. Les vents, quels qu’ils fussent, vous coulaient entre les doigts, et, en dépit de la meilleure volonté du monde, il était parfois possible de les laisser s’échapper bien malgré tout. Durant ces étranges périodes, Dokhara éprouva quelques difficultés, mais elle sembla rapidement comprendre le rythme de ces courants. Dès que la plus infime des brèches se révéla, elle réitéra ses attaques, et, suivant là encore les mêmes conseils de Lucretia, s’y engouffra, ravageant tout sur son passage. Une nouvelle flammèche ne tarda pas à danser faiblement à l’intérieur de la yourte.

Mais tout ne fut pas aussi aisé. La fatigue joua un rôle important dans ce délicat apprentissage, au même titre que l’engouement. Eu égard à la métaphore de l’Immortelle, l’excitation de Dokhara ne désemplissait pas. Elle était là, toujours présente, toujours conquérante, étreignant l’Aethyr de tout son être. Mais cette dernière paraissait avoir sa propre forme, parfois, sa propre volonté, et les vents de magie luttaient pour conserver leur identité et leur indépendance. La frénésie de Dokhara parvint à les ramasser, à les capturer, mais pas à les contenir aussi bien qu’elle l’eût souhaité.

« Enferme-les. Ecrase-les. Ton esprit doit être semblable à une boîte hermétique qui les étouffe complètement, pas une passoire qui… »

La Lahmiane ne termina pas sa phrase. A la place, son esprit, implacable, se rua à la rencontre de celui de son amante, et, tel un ouragan, repoussa, absorba, étouffa les vents trop longtemps contenus comme elle aurait balayé un vulgaire fétu de paille, dissipant le cataclysme qui aurait pu éclater dans la tente.

« Recommence. »

Si l’ancienne baronne de Soya avait conservé son statut d’humaine, nul doute qu’elle se serait mise à transpirer quelque peu sous la concentration que requérait l’usage de la magie.

« Nous n’avons que cela à faire de la journée, alors autant profiter de tout ce temps libre à bon escient. Continue. »

Et Dokhara s’y replongea une fois de plus. Elle parvint là encore à ratisser tous les courants qui passaient à sa portée, mais éprouvait des difficultés à les contenir. La quantité était la bonne, mais son esprit paraissait quelque peu ankylosé de ses dernières tentatives, et une certaine anémie était en train de s’emparer de sa tête. Lucretia n’eut pas d’autre choix que de l’étouffer psychiquement, de nouveau.

« C’est normal ; nous autres ne souffrons pas de la fatigue physique. Pour ce qui est de la mentale, en revanche, c’est une autre histoire. Encore. »

Nouvel essai, nouvel échec, et la baronne de Bratian vint l’écraser de sa propre volonté, là encore, pour limiter les dégâts.

« Je me demande si mes interventions ont, quelque part, un effet bénéfique sur ton apprentissage. Après tout, l’échec constitue la meilleure des manières de progresser, et tu te rendrais compte de la puissance que peut posséder l’Aethyr non maîtrisée. Ou peut-être pas, en réalité songea la Lahmiane à voix haute, dans la mesure où les morts apprennent rarement de leurs revers. Mais nous n’y sommes pas encore, car je veille à tout. Allez, poursuis tes efforts. »

Enfin, après beaucoup de remue-ménage aethyrique et une focalisation accrue de la part de Dokhara, celle-ci fut en mesure de rassembler l’énergie nécessaire et, surtout, de la contenir. Assurément, les derniers revers avaient miné sa concentration mentale à la manière d’un muscle que l’on n’aurait que trop sollicité, et les traits de son visage, témoins de toute son application, paraissaient sur le point de craquer. Mais, contrairement aux dernières fois, alors que l’esprit de Lucretia s’apprêtait à fondre sur elle, une minuscule flammèche vint s’allumer dans le creux de sa main.

« Bien. Je pense que ça sera tout pour aujourd’hui. Voilà qui représente une belle performance, mais dis-toi également que la route sera longue ; ce n’était qu’un des sortilèges les plus infimes qui existent. »

Les expérimentations des deux Lahmianes avaient duré toute la journée ; dehors, le froid mordant du début de soirée commençait à s’installer dans l’Oblast, et la luminosité déclinait à vue d’œil.

« Je pense qu’il est temps que l’on regagne Iemva. Maintenant… »

Le regard de Lucretia se posa sur les trois humains terrés et ligotés dans le fond de la yourte. Si la Lahmiane avait de prime abord songé à les garder envie pour qu’ils servissent de gourdes sanguines sur pattes destinées à Dokhara, il semblait que cette dernière n’avait pas autant besoin de se nourrir si souvent. A dire vrai, les mortels se révéleraient davantage comme des poids morts ; elles auraient été bien en peine d’expliquer la raison de ces prisonniers ungols si un passant était amené à croiser leur route.

L’homme, ayant perdu beaucoup de sang, reposait mollement, à moitié inanimé. La femme comme l’enfant, eux, avaient perdu toute la première motivation qui les avait poussés à crier et à se débattre contre leurs liens, qui s’étaient enfoncés dans leur chair. Depuis, ils se tenaient quiètement, le corps sans nul doute complètement ankylosé.

« Nourris-toi sur l’homme avant le départ. Quant aux deux autres, dis-moi, selon toi, quel est le moins cruel ? Tuer l’enfant devant la mère, ou tuer la mère devant l’enfant ? Car, de manière évidente, l’un devra mourir avant l’autre. Bha ! »

Sans ménagement, l’Immortelle les saisit l’un et l’autre et, comme s’ils étaient aussi légers qu’un sac de plumes, les tira jusqu’à les mettre face à face. Puis elle se saisit de sa dague, et la fit tourner entre eux deux. Curiosité du destin, la lame indiqua Lucretia, qui s’était quelque peu reculée pour laisser place aux véritables acteurs de cette scène des plus tragiques. Cela la fit rire, et, après avoir assuré à voix haute qu’elle ne participerait pas à ce jeu, relança l’arme.
La pointe, cette fois-ci, désigna l’enfant.

« Bien », soupira Lucretia. Et, de la dague, lui transperça le corps.

Tout ankylosée qu’était la mère, celle-ci réagit instantanément dans un soubresaut qui manqua presque d’arracher ses liens. Bien que la peau de ses poignets s’ouvrît sous le tranchant des fils, laissant couler un sang abondant, elle n’y prêta pas attention, et son visage se défigura dans une mine aussi épouvantée qu’hystérique. Elle bondit sur ses genoux, hurlant un son étouffé par le bâillon qui lui masquait la bouche, jusqu’à ce que l’arme vînt lui poignarder le cœur.

« C’est vraiment du sale ouvrage, mais je préfère démembrer un seul corps, celui du père, plutôt que trois. L’on va brûler la tente et deux de ses anciens habitants, tente qui se sera écroulée sur le poêlon durant l’attaque de la cocatrice, car c’est bien pour cette mascarade que tu as ramené tes plumes, n’est-il point ? Le père, lui, aura lutté à l’extérieur contre la bête, en vain. Dès que tu auras terminé de boire à son cou, je le défigurerai, maquillant sa mort pour tout rejeter sur la créature. Oh, et je vais aussi lui décoller la tête ; tu noteras bien que nos crocs laissent des traces. Généralement, je leur tranche la gorge, faisant passer cela pour un crime des bas quartiers tout en les dépouillant de leurs plus riches possessions, mais je doute qu’une cocatrice s’attarde sur ce genre de détails. Ensuite, l’on fera route vers Iemva. »
Vu avec Grand Duc : jet pour le sort flammèche : 8 et 16.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 07 nov. 2019, 00:39, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total : 132 xps
FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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