[Akisha] Tendresse

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Par delà le Grand Océan, bien à l’ouest du Vieux monde, se trouve le continent de Naggaroth, terre des sinistres Elfes Noirs. C’est une région aride et sauvage que les rayons du soleil réchauffent rarement, tant la couche nuageuse y est épaisse, et de terribles tempêtes s’y déchaînent régulièrement.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Akisha] Tendresse

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Lokhir Fellheart avait paru ridicule, à tenter de rester droit et impérieux sur un pouf dodu dans lequel il s’enfonçait. Mais au fur et à mesure qu’Akisha parlait, le plus naturellement du monde, il perdit cette aura pittoresque, alors qu’il semblait se détendre et se mettre à l’aise. Il se laissa s’enfoncer dans le divan, tout en buvant son verre de vin, hochant la tête pour approuver ses propos, ricanant quand elle dit préférer l’océan. Et, lorsqu’elle parla à nouveau de la jolie Asur en train de chanter, un doux sourire bien sincère égaya son visage.

« Impressionnant, pas vrai ? C’est les Asurs pour vous. Ils prennent n’importe quoi, et ils le magnifient. J’ai vu tellement du monde, tout ce que les autres races peuvent produire de beau, et de noble, et de merveilleux, et j’en suis resté… Envieux.
Peu étonnant que notre monarque ne pense qu’à rentrer à Naggarythe. Cela fait depuis longtemps que notre race n’a rien apporté de beau et de bon au monde. Mais elle, sur scène… C’est le plus beau joyau que j’ai ramené de mes pillages. »


Les propos de Lokhir étaient, pour un Druchii, particulièrement dérangeants. Immondes, et intolérables. Si Tevras Drakilos était présent, le corsaire aurait déjà reçu une gifle dans sa face pour le provoquer en duel.

Ça n’allait tellement pas avec la personnalité que Fellheart affichait au monde — celui d’un tyran fou furieux, toujours le premier à charger lors des escarmouches, paré à grimper personnellement à l’abordage de galions Bretonniens. Ça n’allait pas avec ses fringues et ses bottes crottées, de paraître pour un esthète.

« J’comprends pourquoi vous préférez l’océan. Tout est tellement plus simple en mer. Tout le monde sait qui est le capitaine, les mutins savent qu’ils feront pas long feu quand on est perdus au milieu de nulle part. Y a pas de faux-semblants, pas d’hypocrisie, on craint pas les poignards — y a juste vous-mêmes contre la nature.
Ça vous fait ça à vous aussi, de vous sentir seul quand vous êtes entourée de monde ? Et à l’aise quand vous êtes isolé ? »

Il pouffa de rire.

« Je suis un enfoiré — je vous retiens. Vous êtes ici pour votre frère, et la famille c’est important.
Allez, allez le ramener chez vous par les oreilles. Hésitez pas à le bastonner s’il faut — c’est une preuve que vous l’aimez. Si vous ne l’aimiez pas, vous le laisseriez dépérir comme le sale dégénéré à côté de nous.
Si vous voulez rencontrer cette jolie Elfe — Yvthea, sa mère l’a prénommée — l’Effroi Béni vous accueillera toujours à bord. Mieux de se donner rendez-vous en mer que dans un boudoir à la con, pas vrai ? »


Et en guise d’au-revoir, il tapa du poing sur son cœur, comme un matelot qui salue son capitaine.



Akisha se remit en quête de Nokhis. Retournant dans l’obscurité à laquelle ses yeux d’Elfe s’habituaient, elle s’approcha du paravent de tout à l’heure, cette fois en s’assurant bien de ne pas trébucher sur quelque chose ou marcher sur le pied de quelqu’un. Ce n’était pas très aisé, il devait être impossible de circuler normalement dans cette pièce lorsqu’il y avait foule — il fallait imaginer ces mêmes divans, mais avec des dizaines de Druchii et d’esclaves se prélassant partout. À se demander comment les serviteurs humains circulaient.

Heureusement, malgré le manque de vigilance de ses yeux, Akisha louvoya avec une certaine furtivité. Comme un chat, elle contourna le paravent, derrière lequel elle avait entendu une voix de garçon et des gloussements féminins. Et elle reconnut, allongé au milieu d’un divan, torse-nu, son grand frère.
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Nokhis était un beau garçon. L’héritier parfait, dont toutes les familles nobles rêvent. Grand, fort, élégant, intelligent, éduqué, beau parleur, charismatique, dévot mais pas trop — il avait comme prit toutes les qualités de sa dynastie, et il avait été modelé, par des précepteurs, des prêtres et des maîtres d’armes, pour devenir le Drakilos qui mènerait la famille.
Puis un Bretonnien lui avait enfoncé la pointe d’une guisarme dans son bas-ventre. Il avait perforé profondément, jusqu’à la moelle, et si le docteur Magnouvac parvint à stopper l’hémorragie, il ne réussit pas à cicatriser les blessures plus profondes.
La moitié du corps de Nokhis fut paralysée. On dit qu’il ne se sert plus de ses jambes, mais si seulement ce n’était que ça ; Nokhis ne peut plus aller à la selle, et doit être vidé par un esclave. Il ne peut plus avoir d’érection, et sera donc condamné à ne pas pouvoir procréer. S’il était né ainsi, les lois du Roi-Sorcier auraient obligé ses parents à l’abandonner aux Harpies, en pleine nature. Les Druchii n’aiment pas les estropiés.
Le handicap avait été terrible. Il avait la chance d’être né dans une famille riche et puissante, Tevras avait beaucoup, pendant quelques années, espéré faire avec — il lui avait fait construire une selle spéciale pour qu’il puisse monter à cheval, lui offrit des ouvrages et un maître afin qu’il compense ses faiblesses physiques par un esprit plus affûté, et c’est aussi à cette époque que Magnouvac, un simple chirurgien-barbier sans trop d’intérêt, profita d’une ascension fulgurante au sein de la famille, puisqu’il expérimenta quelques traitements exotiques et secrets sur le jeune homme, afin qu’il soit capable de mettre au monde un héritier.

Rien n’avait fonctionné. Nokhis s’enfonça petit à petit dans une mélancolie très marquée, parlant à peine à ses sœurs, passant ses journées à regarder dans le vide. Tevras Drakilos était un homme autoritaire, froid et cruel, pourtant, il ne secouait jamais son petit garçon — même depuis qu’il était devenu un déchet inutile, le père continuait d’être tendre et de parler à voix basse à son fils, qui faisait toujours sa fierté.

Tevras était mort.

Et c’était la première fois depuis son départ pour la Norsca qu’elle revoyait son grand frère.



Il était avachi sur son divan, avec, juste derrière lui, une jolie humaine à la peau noire, les cheveux tressés en nattes et le visage recouvert de peintures blanches.
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Elle était en train, juste derrière, ses jambes nues de chaque côté de son torse, de lui masser le crâne et le visage. Nokhis avait la bouche occupée — il était en train de fumer une longue pipe, probablement d’opium. Il la retira, expira longuement de la fumée, et se détendit en posant l’arrière de sa tête contre la poitrine de l’humaine.

Et elle lui parlait d’une jolie voix douce, dans un druhir haché et incertain.

« Et toi es obligé d’aller au conseil de famille ?
– C’est… Comme une cour… De justice… Mais… Dans une fa… mille. Oui… Je suiis… Contraint, et… Forcé… »

Il parlait très lentement, en découpant soigneusement les syllabes, comme s’il était fatigué. À deux doigts de s’endormir.

La femme noire posa ses lèvres contre son front, et l’embrassant tendrement.

« Toi être courageux, courageux, tout va bien se passer, mon grand sang-froid…
– Je suis… Las… Tellement las… Je voudrais… Partir… Chez les hommes… D’où tu viens…
– Pourquoi pars-tu pas, alors ? Riche tu es. Gens riches font ce qu’ils veut.
– Sighi… Reprends… Toujours ce qu’elle… Donne… Elle… Attend encore… Que je la sers… Moi, Megeth, Akisha… On va tous… Épouser… Quelqu’un…
– Tu peux… Avoir… Enfants ?
– Quelqu’un d’autre… la baisera. Pas important… Pas important.
– Je pourrai la baiser pour toi, si tu veux. »

La blague fit rire Nokhis, timidement. Et l’humaine l’embrassa à nouveau.

« Sighi veut… Faire… Une expédition… Loin… Secret… Elle a besoin… Alliés, autres familles… Drachau, Malékith, pas d’accord… Doit être… Discret… »

Et ce crétin commença à baver les intrigues de Sighi à une quelconque humaine au milieu d’un bordel.

Jet de charisme : Je l’ai paumé je le retrouve pas lol. Mais je me souviens que c’était une réussite.

Jet de perception : 13, échec léger

Jet de discrétion (Malus : -4) : 4, réussite quand même
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Tendresse

Message par Akisha Drakilos »

J'opine à la proposition de Lokhir. Avec plaisir. Je sais, c'est incongru.

- "Dans un futur proche, espérons. Maître Fellheart."

Je le salue de la même manière avant de le quitter. C'est si rare de trouver un égal, à ces hauteurs stratosphériques de notre société.



Je repars à la chasse dans le vaste salon. Ma première mésaventure m'a suffit et, la faible fréquentation aidant, je louvoie entre pouffes, sofas et rares carcasses humaines échouées comme des karybdis sur la côte sans m'étaler avec pertes et fracas.
Au détour d'un paravent, j'entends soudain une voix grave, à la prononciation impeccable, qui me fait revenir des mois en arrière. Presque un an, en fait.

La dernière fois que j'ai vraiment discuté avec mon frère, c'était à l'anniversaire de Père. Je n'avais pas pu en tirer grand chose. Déjà taciturne et renfermé depuis des années, voir les gens autour de lui debout à discuter de mondanités n'avait guère arrangé son humeur. Au moins Père était venu nous rejoindre pour secouer sa vague à l'âme. Il n'y avait guère plus que lui qui y arrivait, ces temps-ci.

Le caquetage indubitablement mon-keigh qui sort de la même direction me fait brusquement ralentir le pas. Je contourne doucement l'écran. Les deux me tournent le dos.
Mon frère, Nokhis, est affalé torse-nu, à moitié sur un sofa, l'autre moitié contre une esclave, occupée à lui masser les tempes.
La noiraude est fine. Trop petite pour être confondue avec une Druchii, mais elle en a la sveltesse. Un coup d'oeil à son teint et à ses cheveux crépus suffit toutefois à lever tout doute.

Ignorant toujours ma présence, les deux continuent à déblatérer. La moricaude avec son baragouinage typique des esclaves, Nokhis avec un étrange mélange d'aplomb et de nonchalance, qui me perturbe profondément.
Avant son accident, mon grand frère a toujours été l'héritier parfait. Père en espérait beaucoup. Cela s'en ressentait jusque dans son parler : à force d'années de pratique avec ses tuteurs, mon frère en a inconsciemment absorbé un ton ferme, sec, autoritaire, avec une prononciation que l'on ne renierait pas à la Cour du Roi-Sorcier. Et même ici, dans un tripot, avec une mon-keigh, épuisé et probablement sous l'influence d'une substance quelconque, il gardait ce phrasé si... noble.
Ça joue sans doute beaucoup sur le malaise que j'éprouve lorsque je parle avec lui. Ce décalage entre ce ton ferme et ce mental à la dérive, trahi par son corps.

Mais ce n'est, au fond, que la pointe de l'iceberg. Car ce décalage ne se limite pas qu'à la parole, mais aussi à mes souvenirs. D'un frère crâne, charismatique, une extension de Père. L'étoile montante des Drakilos, qui faisait même la fierté de notre arrière-grand-mère, quand bien même ne l'aurait-elle jamais admise à quiconque.

Et maintenant... Ça. Sa blessure a beau remonté à plusieurs décennies, ça n'en reste pas moins contre-nature. Je crois bien qu'il n'est pas le seul à ne pas avoir tourné la page.

Je ne peux pas m'empêcher d'écouter leur conversation. Et quand bien même je ne suis plus sensé avoir grand chose à faire des intrigues familiales, un sentiment d'alarme s'empare de moi à l'entendre débiter le grand projet qui tient tant au cœur de notre chère arrière-grand-mère (s'il est jamais prouvé qu'elle en possède bien un). Enfin, ce n'est quand même pas à lui que je vais apprendre les conséquences politiques d'un tel jabotage !

Prise par le temps, je n'arrive pas à trouver une introduction à la hauteur des mois d'absence depuis notre dernière entrevue. J'entre dans l'alcôve.

- "Salut Nokhis."

S'ensuit un silence bien embarrassant. Lui qui rouvre lentement des yeux et me fixe d'un regard vitreux, le temps que son cerveau face les connexions avec ses optiques, l'esclave qui nous regarde d'un air perplexe et un peu inquiet, se demandant peut-être si j'ai trop entendu.
Elle a raison.

Je jette un regard interrogateur à la mulâtre.

- "On peut avoir un peu d'intimité ?"

Bien dressée, l'humaine me fait des yeux ronds, avant de baisser la tête, se rendant compte qu'elle a regardé avec un peu trop d'insistance une maîtresse. Glissant hors du divan, elle desserre l'étreinte avec Nokhis, avant de subitement se pétrifier.
Je vois pourquoi. Mon frère lui sert le bras, si violemment que sa peau en blanchît.

- "Reste," lâche-t-il d'un ton cassant, qui semble tellement à sa place.

Je sers les dents. De devoir me confronter avec mon frère. D'avoir mon souvenir de Nokhis en lutte à mort avec ce que je vois devant moi : un infirme incapable de quitter le réconfort charnel d'une mon-keigh.
Je grimace une seconde avant de répondre.

- "Si cette mon-keigh te plaît tellement, pense un peu à la merde dans laquelle tu la mets à sortir des trucs pareils. Quel genre d'exemple en fera Sighi lorsqu'elle saura par qui Vyrin a eu vent de ses projets ?"

Nokhis me lâche un regard noir. Le genre que je n'ai plus vu depuis des années. Celui qu'il me réservait quand j'avais fait une bourde politiquement bien salée et que mon père n'avait pas le temps de venir me gronder en personne. Comme s'il venait de décuver (ou de redescendre, pour ce que j'en sais) en quinze secondes.
Frémissant et montrant les crocs, il quitte le confort de la poitrine de sa noiraude pour se redresser. Avant de lourdement retomber. Après un profond soupir, il finit par congédier l'humaine d'un vague geste de la main. Celle-ci déguerpie comme une souris.
Bien qu'il me gratifie d'un œil torve, je le remercie d'un hochement de tête, avant de partir à la suite de l'esclave. Je lui saisit l'épaule avant que celle-ci ne puisse disparaître.

Elle se retourne et m'observe avec de grands yeux bleus clairs, pétrifiée.
Je l'attrape par la nuque pour rapprocher son oreille de ma bouche. Un coin de mon cerveau me rappelle distraitement que le sang séché qui traîne encore sur mes lèvres ne doit pas la rassurer. Tant mieux, ce n'est pas l'objectif.

- "Mon frère t'honore de sa confiance. Il compte sur ta discrétion. Le décevoir, c'est décevoir le clan Drakilos. File."

Pas de fioriture grandiloquente sur mes liens avec Vyrin, ou la puissance des Drakilos. Voir Nokhis dans cet état m'a coupé le plaisir simple d'intimider un esclave.

Je retourne dans le réduit. Mon frère végète dans son coin, maussade.
Il me regarde malgré tout du coin de l’œil comme je m'assieds à côté de lui.

- "J'ai... Tellement de la chance... Que ma petite sœur... Pense à mon... Bien-être," me lâche-t-il d'une voix dégoulinante de sarcasme.
- "Il faut bien."

La répartie est sortie toute seule, mais je parviens à me retenir de lâcher une suite bien plus vicieuse. Maintenant que Père n'est plus là.
Le silence se prolonge. Sans surprise, Nokhis n'a aucune envie de me parler. Je finis par lâcher un soupir.

- "Je suis désolé Nokhis. J'espérais autrement pour nos retrouvailles depuis quoi ? Presque un an ?"

Je secoue la tête de frustration.

- "Ça m'amuse pas de faire ça. Avant, c'était toi qui me grondait quand je faisais une connerie."

Je baisse la tête, incapable de le regarder dans les yeux. Et merde, je redeviens la petite fille intimidée par son grand frère parfait.

- "La Norsca... C'était affreux. Pendant tout le retour, j'arrêtais pas de penser à ce qui s'était passé. De comment j'aurais préféré être morte plutôt que vivante pour voir ça. Ça doit te parler."

Je lève une main comme je me rends compte que mes mots ont dépassé ma pensée. Puisque je lui tourne le dos, je ne peux pas deviner sa réaction. Et il ne peut pas voir la mienne. C'est sans doute mieux.
J'hésite un instant à lui saisir la main, avant de la poser sur sa cuisse. Elle, au moins, ne risque pas de se défiler.

- "Non, c'est pas ce que je voulais dire... Je... Raaaaah, mais merde !" Je claque avec véhémence sa cuisse. "Aide-moi un peu, au lieu de garder le silence !"
Jet d'intimidation sous la juridiction de la Fée :

Bonus : +4
Résultat : 19, échec auto.
Modifié en dernier par Akisha Drakilos le 23 janv. 2022, 22:07, modifié 1 fois.
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 11 | Int 9 | Ini 11 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 8/55
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Kehem, dit "Karond & Shoulders", traducteur du Karybde
Annexe de la Fée sur Karond Kar

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Re: [Akisha] Tendresse

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

L’esclave avait bel et bien un regard terrifié, et tout dans son attitude trahissait sa bonne éducation fournie par la Marâtre. Attrapée par Akisha, elle n’avait qu’à peine lutté, et se laissait être manipulée comme une poupée, sans qu’on ait besoin de la tirer avec fermeté. Elle ne dévisagea pas la fille Drakilos, garda ses yeux rivés sur ses pieds à elle, et hocha la tête plusieurs fois tout en approuvant avec une voix niaise et trébuchante de peur.

« O-oui m-maîtresse… M-mes lèvres s-sont closes… »

La fille Drakilos avait transmis son message, et ainsi, la maure s’éloigna à petits pas pour la laisser seule avec son frère.

Mais à quel point sa terreur était sincère ? Un humain malin a peur des Druchii. Un humain intelligent sait faire croire aux Druchii qu’il a peur.


Nokhis, lui, n’eut même pas cœur à feindre la moindre expression. Son regard embué qui partait dans le vide se mit, petit à petit, à redevenir alerte, et même, à avoir une teinte d’atavisme. En fait, il fallut un petit moment pour qu’elle s’en rende compte, mais c’était évident, à présent qu’elle s’asseyait auprès de lui : Il avait exactement le même regard que son père.

Il ne réagit à rien. Rien du tout. Aucune des phrases d’Akisha ne suscita le moindre haussement de sourcil, ou retroussement de lèvres. Ni colère, ni sidération, ni tristesse. Peut-être que c’était la faute à la drogue — ses pupilles étaient complètement dilatées, et il n’arrêtait pas de lécher ses incisives du bas ; le pauvre était chargé comme un mulet, ou une Furie qui s’apprête à se jeter à l’abordage. Il ne semblait plus tout à fait maître de son corps.
Akisha était respectueuse, pourtant. Enfin non, pas respectueuse. Tendre. Pleine d’empathie. Telle une sœur.



Nokhis lui serra d’un coup le poignet de la main posée sur sa cuisse. Il la serra terriblement fort, et tira sa frangine pour qu’elle chute contre lui. Elle put sentir quelque chose de froid, et pointu, contre sa gorge ;
Son frère venait de sortir une minuscule lame, une pointe d’acier fine comme une stalactite. Et avec une voix plus claire, mais au ton rauque, il se mit à parler en postillonnant, une espèce d’haleine infecte entrant dans les narines de la fille.

« Megeth a tué ma mère, et maintenant toutes les deux vous avez tué mon père ! Pour toutes mes fautes, pour toutes les putains de fois où vous m’avez regardé avec pitié, moi au moins j’ai jamais fait de mal aux autres !
Je suis un déchet, mais je me laisserais pas être tué. T’entends ? T’ENTENDS ?!
JE VOUS LAISSERAI PAS ME BUTER ! »


Sa main se mit à trembler, probablement autant à cause de son ire que de son ivresse ; et un tout petit filet de sang commença à couler sur la gorge d’Akisha.
Jet d’intimidation sur l’esclave : -
L’esclave possède une compétence spéciale ; Jet caché.

Jet de charisme : 19 (Encore), échec automatique.

Duel :
Jet de dissimulation de Nokhis : 7
Jet de perception d’Akisha : 11

Victoire de Nokhis.
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Re: [Akisha] Tendresse

Message par Akisha Drakilos »

Assise à côté de Nokhis, je lui tourne le dos. Pas le genre de chose recommandé lorsque l'on fait partie de la haute société Druchii. C'est pousser au crime, après tout.
Mais c'est mon frère. Paraplégique, par-dessus le marché.

Eh bien, je suppose que ça me fera les pieds.

Nokhis me saisit la main, que j'avais laissé posé sur sa cuisse. Je tourne la tête, surprise du geste intime et inattendu. Mais la méprise est bien vite éventée : c'est une poigne de fer qui me comprime le poignet et m'entraîne contre mon frangin. Me voilà étalée contre mon gré sur le divan, plus bloquée que blotti contre lui.
Un frisson glacé au creux des reins fait écho à celui, plus local, mais terriblement plus concret sous ma gorge. Le salaud à le culot de me menacer avec un truc pas plus gros qu'un stylet.

Étourdie par l'action de mon frère et le caractère improbable de la situation, je ne me sens même pas menacée. L'information refuse de monter jusqu'à mon cerveau. Même en danger de mort, et pendant qu'il me dégobille une tirade enfiévrée avec son haleine de harpie, je me contente de papilloter bêtement des cils.

- "Mais je... Nokhis ? Pourquoi je ferais un truc pareil ? Tu es mon frère..."

Ouais, je sais ce que vous vous dîtes : ce n'est pas aujourd'hui que la petite dernière des Drakilos va nous illuminer par sa verve. Mais j'aimerai vous y voir, vous, dans une embrouille pareille !

Le frangin n'est guère réceptif. Ses yeux se durcissent un peu plus, et sa mâchoire se verrouille.

- "Explique-moi, comment, vous avez fait pour revenir avec sa bague, mais sans lui ?!" qu'il me siffle. "Ça te semble logique, à toi ?!""

Sa main se resserre un peu plus sur son arme. Je sens un liquide chaud qui coule à petit flot de ma gorge. L'effet me sort de la torpeur : ce petit fumier est en train de me planter avec un foutu pic à glace ! Ce serait vraiment une mort de merde, après avoir survécu au guêpier de la Norsca.
Au fond, je me doute que je pourrais prendre le dessus sur Nokhis dans une bagarre de ce style, même sous la menace de sa dague de fortune. Mais j'ai pas envie de ça. Je suis pas venue pour ça.
Et il a déjà tellement touché le fond. L'enfoncer un peu plus, c'est un coup à le retrouver mort d'overdose dans un cloaque douteux quelques semaines plus tard. Quoiqu'il en pense, je suis pas venue pour parader devant lui.

- "C’est pas nous qui lui avons enlevé, c’est les norses quand ils l’ont capturé ! J’aimerai bien te raconter la suite si seulement t’arrêtais de vouloir m’égorger !" Malgré mes efforts pour garder une certaine nonchalance, je ne peux pas m'empêcher d'y glisser une note d'urgence. Vu comment cet abruti gueule, toute la salle doit l'avoir entendu. Heureusement qu'il n'y a pas grand monde.

Nokhis ballote du chef, les yeux humides et les phalanges rendues blanchâtres par sa prise. L'image d'Épinal du forcené.

- "Je veux pas… Je veux pas t’écouter ! Je veux que tu te casses, putain !
- Alors lâche-moi !"

Tremblant, la loque qui a remplacé mon frère ne cède pas, se léchant nerveusement les lèvres. Cet abruti n'a pas pensé de ce qu'il allait faire au-delà de sa prise d'otage. C'est comme être agrippé sur un cheval en panique et sans selle.
Résignée, je me prépare à l'option que j'évite soigneusement depuis le début : je raidis mes bras, comprimés entre nos corps, me préparant à écarter son pic, assez pour lui distribuer le célèbre "coup de boule des Quais".

Alors que je relève la tête en préparation, surgit un visage connu.

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Bordel, je l'avais presque oublié, celui-là.
Atar el Cereon. Vestige incongru, antique et oublié de ce qui fut la clientèle de mon frère à son heure de gloire. Rejeton d'une mesnie mineure de Karond Kar, comme tant d'autres de ses mignons, Atar avait fait partie de la cohorte d'esclaves, de domestiques et autres flagorneurs de Nokhis a une époque lointaine et désormais bien révolue.
Naturellement, la foule s'était éparpillée comme un escadron de harpies au dénouement d'un festin après son accident. Sauf ce lascar, qui nous regardait désormais avec des yeux ronds.

- "Il... Y a un problème, ici ?" lâche-t-il avec un naturel et un sens de l'à-propos qui ne jurerait pas avec un courtisan de la Cour.

Et miracle ! Comme si Atar détenait une clé invisible, Nokhis me lâche brusquement, s'offrant même le luxe de ranger son pic à glace. Je me relève sans demander mon compte, passant une main dans mes cheveux en bataille.

- "Grâce à vous, plus maintenant." Je le jauge un instant du regard. "Bonjour Atar. Je suis ravie de voir que vous êtes toujours non loin de mon frère, pour l'éviter de faire... Des bêtises." Je coule un regard mauvais, mais entendu à l'intéressé.

Je ne voyais pas de raison rationnelle à la présence d'Atar, comme garde personnelle auprès de Nokhis depuis des décennies. Ce n'était pas un lèche-botte sans jugeote ni flair politique, mais un corsaire expérimenté, présent lors de la dernière bataille de mon frère. D'aucuns disent que c'est lui qui l'a sorti de la mêlée au péril de sa vie, comportement atypique s'il en est.
Il n'avait jamais caché ses ambitions d'ascension. Mais il était toujours là, à faire le planton pour un paraplégique sans importance. Et j'avais beau me torturer l'esprit sur les raisons de sa présence, ça ne le faisait pas pour autant disparaître de la pièce.

Après un hochement de tête poli à Atar, je retourne m'asseoir, en faisant cette fois bien attention à ne pas tourner le dos à Nokhis.
Je sais bien qu'il ne veut pas m'écouter, il me l'a dit. Mais il m'a tellement fouetté les sangs que je ne peux me retenir de déballer ce que j'ai sur le cœur.

- "Je l'aimais. T'as pas l'air d'avoir une foutue idée de combien je l'aimais. Autant que toi. Il nous a tout appris. Et je l'ai déçue, sur tous les points." De rage, je serre le poing, avant de brutalement l'étendre, et de la tendre en direction de Nokhis. "C'est moi qui ait récupérée la Marque, là-bas. Moi ! Dans cette putain de main, celle que tu m'as prise ! Je l'ai trouvé dans un foutu campement de mon-keighs, un espèce de taudis paumé dans la forêt. Il n'y avait personne qui était au courant. Personne ! Il m'aurait suffit..." Je ramène le poing vers moi, le secouant furieusement. "J'avais juste à retourner dans mon Reaver et j'étais la nouvelle Héritière !"

Incapable de tenir en place, je me lève sèchement et tourne dans l'alcôve, sous le regard soigneusement neutre d'Atar.

- "Mais moi, ce que je voulais retrouver, c'était Père. Oh, j'étais content pour la survie de la Maison, mais j'avais un choix à faire. Et j'ai choisi !" Je pivote pour faire de nouveau face à Nokhis. "C'est pour ça que l'on m'a traîné dans une cage, que j'ai été affamée, malade. Ça, c'est pour Père que je l'ai eu !"fais-je en désignant du doigt l'hideuse cicatrice sur ma joue. "Il est mort. Dans mes bras ! Maintenant, je suis défigurée, Megeth est la prochaine Matriarche, et toute cette putain de ville rit dans mon dos quand elle pense que je l'entend pas. Et comme si ça suffisait pas, mon propre frère pense que j'ai fait un parricide !"

Ma respiration se calme lentement une fois terminée ma beuglante. Je me rends compte avec un sentiment étrangement cathartique que c'est la première fois que j'expulse toute cette frustration accumulée en Norsca.
Après quelques respirations profondes et véhémentes, je me dirige vers le paravent. Avant de la traverser, je me retourne une dernière fois.

- "Sighi m'a envoyé ici pour te ramener à la maison. Elle a besoin de toi pour les préparatifs du Conseil, et elle a jugé plus diplomatique de m'envoyer plutôt qu'un quarteron de gardes. Tu risquais de faire une scène, et ça aurait fait tâche." Je hausse les épaules. "Moi, j'y voyais surtout l'occasion de revoir mon frère, avec qui je n'avais pas parlé depuis presque un an. Mais j'en déduis que tu t'en fous."

Je reporte mon regard vers Atar.

- "Atar, je ne vous ferai pas l'affront de sortir de force Nokhis en votre présence, bien que, pour être honnête, j'ai soudainement moins de scrupules à envisager cette option. Je vous attendrai dans le hall d'entrée. Une diligence nous attend dehors."

Je sors sans attendre de réponse, de peur qu'ils aperçoivent quelque chose qui ne met plus arrivé depuis bien des années.
Des larmes.

Foutue chante-lune.
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
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- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
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- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Re: [Akisha] Tendresse

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Vateci Tullaris n’avait pas sombré aux murmures d’Atharti. En retournant dans le hall, Akisha découvrait sa lieutenante sur le pied de guerre, toute droite, main à l’épée, avec derrière elle les sicaires en rang, au garde-à-vous, arbalètes sorties et au pied. Cette soudaine manière fort militarisée tranchait véritablement avec la bonne foi dont l’ex-héritière Drakilos eut fait montre jusqu’ici, et en effet, voilà que les divers serviteurs de l’établissement se tenaient éloignés, en lançant des regards inquiets sur cette troupe devant le vestibule.

Vateci s’approcha de sa maîtresse en la voyant arriver. La lèvre toujours pansée par un bandage, elle vint toute proche et fit un geste du front avant de lui parler à voix basse.

« Je trouvais que vous mettiez un sacré paquet de temps, alors j’ai décidé d’armer les gars au cas où Vyrin décidait de vous la faire à l’envers.
J’espère que mon initiative était bien faite. »


Un long quart d’heures plus tard, derrière eux, une double-porte menant à l’établissement s’ouvrit, et Atar ainsi qu’un autre homme à l’allure de garde remontèrent l’allée qui menait jusqu’à la sortie. Derrière eux, un Nokhis rhabillé était porté sur une litière par deux esclaves, la tête penchée dans le vide, les yeux exorbités, et la bouche entrouverte. Khaine merci qu’il n’y avait pas un tas de témoins pour le voir dans un tel état.
Aimine aux jambes nues ne put s’empêcher de sortir d’une porte de service, jaillissant pile au bon moment on-ne-sait-trop par quelle magie. Papillonnant des cils, elle vint auprès d’Akisha pour parler à voix basse.

« La Marâtre vous souhaite une bonne soirée et espère que son accueil était chaleureux. Nous sommes toujours ouverts aux dynastes de la famille Drakilos, quand vous le souhaitez. »

Elle fit un énorme sourire à Atar et Vateci, avant de disparaître presque aussitôt qu’elle était venue.

« Sale pute. »

Vateci fit un signe de tête pour sortir dehors. Il n’y avait non pas une, mais deux diligences ; celle confiée à Akisha par Sighi, et celle de Nokhis. Deux voitures discrètes et toutes noires, sans blason ou drapeau d’allégeance, c’était mieux quand on se promenait dans un endroit aussi dangereux que le Placître.

« Nous allons vous suivre pour rentrer, commença Atar.
– Je crois que ma maîtresse préfère que son frère l’accompagne…
– Je comprends qu’elle le préfère, mais le véhicule de Sa Seigneurie est adapté à sa condition. Ce sera plus confortable pour lui et-
– Atar… »

Loin d’être complètement ensuqué, Nokhis leva sa tête dans une sorte de semi-conscience.

« C’est… Bon… Je vais monter… Avec elle… »

Atar grimaça pendant une fraction de seconde. Il n’était jamais plaisant pour un Druchii de se faire désavouer en public.

« Dans ce cas je souhaite monter avec mon maître.
– Vous pensez que dame Akisha n’est pas capable d’assurer la sécurité de son propre frère ?
– Cela est diffamatoire, dame Vateci. Je dis juste que- »

Akisha, qui n’avait pas de temps à perdre, coupa toute dispute inutile des sous-fifres et accéda à la requête d’Atar. Vateci hocha de la tête, se tourna, et demanda à un des gardes du corps d’échanger sa place pour monter dans l’autre diligence.
Il fallut ensuite perdre deux minutes à installer Nokhis correctement et à le recouvrir d’une couverture parce qu’il était en train de trembler de fièvre comme une feuille. Et ensuite, les portes claquaient, tout le monde était à l’intérieur, et cette sale soirée allait enfin pouvoir se terminer.



Sous une pluie battante, les gouttes claquant en trombe contre le toit de la voiture, le chauffeur se dirigeait à la lueur d’une lampe postée sur l’habitacle du véhicule, et grâce à des torches et des feux de fortune allumés par les humains. Les Druchii voient dans le noir, mais malheureusement, pas leurs chevaux ; Le roulis de l’attelage devenait incertain, et fort inconfortable, tandis que les bêtes étaient forcées de procéder au pas. Franchement pas le meilleur moyen de terminer la soirée.

Nokhis se mit à tousser, et à faire des bruits bizarres. En même temps, Akisha et Atar se levèrent pour l’aider ; Atar fut malheureusement le plus rapide et le plus malin, puisqu’il offrit un sac dans lequel le jeune Drakilos put engouffrer sa tête et dégueuler. Très vite, une odeur fétide envahit les narines des passagers, provoquant grimaces et mines dégoûtées.

« Heu… Vous voulez qu’on arrête la voiture, maîtresse ?
– Au milieu des putains de singes ?! Non, je vais balancer sa gerbe par la fenêtre !
– Putain de quartier de merde. Vivement qu’on le crame… Quand est-ce que le Drachau va faire du ménage dedans, vous pensez ?
– Quand il y aura un drame.
Les politiques ça réagit que quand il y a un drame. Et puis les liturgies se vendent tellement cher…
– Quel merveilleux endroit pour passer une soirée. Bonne façon de vous occuper de votre maître.

Sire Nokhis est adulte. Il n’a pas à être humilié en étant traité comme un enfant qui… »

Pendant qu’Atar et Vateci entraient dans une discussion aussi futile que peu productive, les yeux d’Akisha étaient rivés sur l’extérieur, car ses réflexes de corsaire lui avaient fait découvrir quelque chose qui l’inquiéta.

Sur le bout d’une corniche d’un immeuble ravagé, se tenait un humain qui porta la main à sa bouche, et siffla.
Le conducteur de la voiture tourna, et sur un autre toit, un humain fille pointa du doigt la boîte roulante dans laquelle tous les Elfes se trouvaient.

Ils étaient en train de se désigner entre eux le véhicule d’Akisha.

Il était certain, sans la moindre once de doute, qu’ils préparaient une embuscade.

Jet de charisme (Malus : -2) :
Note : Ton speech avec Nokhis était parfait donc en vérité c’est une réussite d’office ; Là je fais un jet avec malus pour voir si tu peux transformer l’essai et faire que Nokhis est encore plus obéissant)
4, réussite.


Jet de perception (Malus : -6) : 2, réussite

Jet d’intelligence (Malus : -2) : 18, échec.
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Re: [Akisha] Tendresse

Message par Akisha Drakilos »

Je reprends la route du retour à l'instinct. Fort heureusement, j'ai plutôt une bonne mémoire spatiale, et même seule et le regard trouble, je parviens à revenir sur mes pas, en me perdant seulement deux fois dans les couloirs de l'Oisellerie.
Quand j'arrive enfin à l'entrée du bâtiment, c'est pour trouver ma demi-douzaine d'hommes alignée au milieu de la salle, l'arbalète posée au sol avec une fausse nonchalance. Vateci, épée au clair, se tient debout devant eux, comme dans l'une de ces scènes mythologiques de l'ancienne Ulthuan.

J'éprouve un pincement au cœur à voir Vateci enfin choisir son moment pour me trahir. À la voir s'approcher, je dois lutter de toutes mes forces contre mon impulsion à dégainer. Mais une phrase suffit à balayer toute ambiguïté. Je cache de mon mieux mon soulagement. Il ne s'agirait pas de lui montrer que j'ai pu craindre quoi que ce soit.
D'un hochement sec, je la conforte dans sa décision.

- "En effet. Bon choix, contremaître."

D'humeur mutique, je m'adosse sans rien ajouter au mur, et attends. Intérieurement, je me demande si mon coup de force auprès de Nokhis a fonctionné. J'ai beau avoir pensé chaque mot que je lui ai dit, je n'ai pas moins joué sur ses émotions.
Alors j'attends. Ça peut être long, l'attente. J'en sais quelque chose. Mais je me refais ce qu'il vient de se passer. La rencontre avec Vyrin. Avec Lokhir. Nokhis, Atar. Sa noiraude, et cette talentueuse pouffiasse de chante-lune. Moi qui escomptait m'encanailler dans un tripot de luxe, j'en ai eu bien plus pour mon temps que prévu.
Finalement, par-delà les visages anxieux des larbins de maison surgit la modeste équipée de mon frère. Atar, un elfe dont le visage ne me revient pas et deux mon-keighs taillés pour supporter le poids de la litière, sur laquelle gisait toujours mon frère, dans son semi-coma vaporeux.

Alors que je m'apprête à siffler la sortie générale, Aimine surgit de je-ne-sais-où pour me susurrer les politesses d'usage à l'oreille.

- "Transmettez à votre maîtresse mes remerciements son accueil et cette... Inoubliable soirée." Qu'elle comprenne ce qu'elle veuille bien comprendre.

Au juron de Vateci à la sortie d'Aimine, je tourne brusquement la tête vers elle. Fut un temps où j'aurais laissé passé.
Plus maintenant.

- "Tenez votre langue en ma présence, contremaître. Vous n'êtes plus sur un Reaver, entourée de corsaires." Je la toise avec dureté un instant, pendant qu'une voix me chuchote à l'oreille : Tu prends goût à l'autorité, pas vrai ? Je balaye mes hommes et ceux de Nokhis du regard, avant de claquer des doigts. "Allons-y."



Vateci, dans son bon sens, avait déjà déplacée la diligence près du grand portail extérieur, celle de Nokhis étant non loin suite à l'envoi d'un messager. Le choix de l'emplacement provoqua une prise de bec entre Atar et Vateci (qui possède décidément un talent inné pour s'attirer l’inimité de son prochain). Après s'être disputé sur le choix du carrosse pour mon frère, qui dans une bouffée de jugeote accepta ma demande, les deux se trouvèrent un nouveau sujet d'obstruction sur la place d'Atar.

Exaspérée, je haussai le ton pour couper court à leur chamaillerie. Se faire contredire par son maître en public n'est jamais agréable. Inutile de rajouter une humiliation après le désaveu, d'autant plus qu'Atar était une fine lame dévouée à mon frère. Je ne demandai pas mieux.

- "Il monte." Vateci eût la grace de fermer son clapet et d'opiner.
- "Qeros, tu montes dans l'autre diligence."

Il ne fallut même pas quelques minutes de route pour que Nokhis dégueule son dîner, son estomac intoxiqué par ses drogues mis au supplice sous les cahots des pavés. Atar, assis juste à côté, fut plus rapide que moi, et plaça avec des automatismes nées sans aucun doute d'une longue habitude la tête de son maître dans un coûteux sac de cuir, dans lequel Nokhis put vomir avec une dignité toute relative.
L'odeur ne manqua pas de créer un sujet de discussion entre nos âmes damnés respectives, qui semblaient bien engagées vers une relation amour-haine. Tandis que ma tension montait lentement, un mouvement suspect par la fenêtre me provoqua une coulée froide.

Un mon-keigh, qui regardait avec une concentration alarmante notre diligence. Si je n'entendis rien, je devinai son sifflement. Quelques secondes et un toit plus loin, une fillette reproduisait exactement son geste. Aucun doute, une embuscade allait nous tomber dessus d'un instant à l'autre.
La surprise me paralysât une seconde. Mon dernier affrontement remontait à la Norsca. Sur ce foutu fleuve. Et dont la fin faisait les gorges chaudes de toute la ville...
Cette fois, ce sera différent.
Oui, ça allait être bien différent. Avant d'ouvrir la bouche pour donner mes ordres, j'avais déjà l'intime conviction que nous allions affronter des Druchiis. Des esclaves, même à cette heure-ci, au Placître, ça ne prenait pas en embuscade des diligences de nobles. Tout primitif qu'ils sont, les mon-keighs savent ce qu'ils en coûtent, de chatouiller le gratin de Karond Kar...
Il n'y a que des Druchiis pour ce genre d'opération. Et je ne connais qu'un type assez retors pour employer des esclaves dans ses combines. Ça puait la pègre par tous les orifices. Malsydrior, ou l'Aragne, pour ce que j'en savais.
Qu'est-ce que j'ai bien pu leur faire pour que l'un ou l'autre veuille ma peau ? Aucune idée, mais la réponse n'allait de toute façon pas m'aider dans l'immédiat.

Je me levais brusquement, saisissant mon arbalète automatique.

- "Embuscade ! Préparez-vous à des tirs d'arbalète !"

Jetant un coup d'oeil à Atar, je lui hurlais.

- "Protégez mon frère !"

Sans m'arrêter, je me tournais vers Vateci.

- "Allez à l'avant, et couvrez Hathar. Et dîtes-lui de changer d'itinéraire !"

Regardant enfin mes deux gardes, je continuais ma gueulante.

- "Molkau, à toi la portière droite ! Nilvish, la gauche. Et fais signe au conducteur derrière de pas nous lâcher d'une semelle !

Après un instant d'hésitation, je déposai délicatement une arbalète sur le torse de Nokhis. Je ne suis même pas sûre qu'il s'en rendit compte.
Après avoir lancé un regard entendu à Atar, je repris mon arbalète et me plaqua du côté gauche, près de Molkau.

- "Préparez-vous ! Il y a des mon-keighs dans le lot, mais on va saigner du Druchii ce soir !"

L'arbalète sur le rebord de la portière, le doigt sur la gâchette, je guettai le moindre geste. Le moindre signal de l'assaut imminent.
Quelque part dans les tréfonds de mon esprit, j'entendis des tambours.
Modifié en dernier par Akisha Drakilos le 13 févr. 2022, 21:33, modifié 1 fois.
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Re: [Akisha] Tendresse

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Passé le choc et la sidération des passagers, qui posèrent de nombreuses questions sur ce qu’Akisha avait pu apercevoir avant d’eux-mêmes risquer leurs prunelles d’Elfes par les fenêtres, tout le monde accepta bien de s’équiper et de se préparer à une escarmouche prochaine — ces Druchii étaient habitués aux guerres de rues, par l’entraînement et la pratique.
Demeurait tout de même des soucis dans l’organisation, que Vateci ne put s’empêcher de relever.

« Qu’est-ce que vous voulez dire, changer d’itinéraire ? On est paumés au milieu d’un cloaque puant, c’est à peine si leurs rues sont assez larges pour les bagnoles ! »

Elle grogna, et désigna du pouce une autre direction.

« Il faut qu’on aille au port !
– Pourquoi ?
– Parce que l’arsenal appartient aux Drakilos, et qu’il est tout proche — on trouvera de l’aide sans souci, quitte à envoyer au diable la discrétion !
– Mauvaise idée — les conducteurs vont se perdre. Il faut juste qu’on accélère et qu’on passe en force vers le manoir. Si on se perd maintenant, on est foutus. »

Au grand désespoir d’Atar, Akisha pencha plutôt pour l’idée de sa contre-maîtresse.
L’ex-corsaire, de frustration, frappa du pied.

« Alors séparons les véhicules en deux ! S’ils prévoient de nous embusquer sur le chemin que vous avez pris, ils auront moins de chance de nous poursuivre !
– Et s’ils trucident nos chevaux on est arrêtés sur place et on rentre à pied ? Il faut une voiture de secours au cas où. »

Cette fois, en revanche, Akisha accepta le plan du gardien de son frère. Vateci soupira, se tourna, et toqua contre l’habitacle pour faire signe au conducteur de passer à l’arrêt.

« Bien, dans ce cas, je vais donner vos ordres. »

Le voiturier tira sur les rênes, et l’attelage se mit à l’arrêt.
Elle mit sa main sur la poignée, et ouvrit en grand la portière pour aller dehors.
Sitôt le bois ouvert, on entendit un sifflement.
Et un trait d’arbalète percuta son torse tandis qu’elle cria un juron.

« SNIPER !
– FERMEZ LA PORTIÈRE !
– VOUS L’AVEZ VU ?! »


L’un des corsaires se jeta sur Vateci et tira sur sa robe pour la faire rentrer à l’intérieur. Un autre se jeta sur la portière et la claqua aussitôt, tandis que deux autres carreaux d’arbalète s’écrasèrent dans l’habitacle, figés dans le bois.
La contre-maîtresse grimaçait, et agrippait le fût du trait qui s’était profondément enfoncé dans sa poitrine.

« AH PUTAIN ! DÉGAGEZ-NOUS DE LÀ ! »

Atar cogna à toute vitesse sur l’habitacle pour que Hathar redémarre.
Même pas vingt secondes plus tard, une immense lumière illuminait les murs d’une ruelle, avant d’envahir l’avenue boueuse qu’empruntaient les Druchii.
Une charrette avait été remplie à ras-bord de paille et de fagots, auxquels on avait mit le feu, et voilà que l’engin maléfique démolit tous les obstacles sur son passage, tourna de côté, et s’effondra pile en plein milieu pour barrer la voie aux deux voitures du convoi.
Immédiatement, les chevaux se mirent à paniquer, à huer, à lever leurs sabots et tenter de défaire l’attelage, Hathar se levant sur son siège pour tirer de toutes ses forces et essayer de les retenir ; Il passa par-dessus la banquette, et disparut sous ses deux chevaux, où on l’entendit hurler de douleur alors qu’on le piétinait.

Sur les toits des immeubles, des dizaines d’ombres de frondeurs apparaissaient, et alors, on entendit de la grêle tomber sur le sommet de l’habitacle ; des cailloux et de la caillasse tentaient d’égratigner un coffrage de bois et de fer, sans succès.

« Il faut qu’on riposte !
– Ouvrez les portes et on est tous morts !
– On est à l’arrêt ! Putain ! On est complètement à l’arrêt ! »
Ordres donnés par discord.

Jet du tireur d’élite (Malus : -6) : 1, réussite critique.

Vateci perd 15 PV.

Une charrette en feu bloque la voie.

Résistance à la panique des deux chevaux : 16, 18, les deux ont peur et se braquent.
Hathar lutte pour reprendre le contrôle de l’attelage : 20, échec critique.

Hmmm.
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Re: [Akisha] Tendresse

Message par Akisha Drakilos »

Ordre. Contre-ordre. Désordre.

Je n'ai rien appris.

Le temps de discuter, se raviser, réaffirmer, donner les ordres, d'enfin s'exécuter, il est déjà trop tard. Vateci ouvre la portière pour aussitôt se rasseoir, alourdit d'une tige en bois à pointe d'acier dans le sein. Ma contre-maître choit sur la banquette avec un petit grognement incrédule, comme si le tir qui vient de faire mouche constitue une entorse inacceptable aux règles de bienséance.

Passé l'instant de sidération, il ne faut pas plus de quelques secondes pour que l'intérieur de l'habitacle se transforme en pandémonium. Molkau et Nilvish se mettent à hurler comme des gorets à l'abattoir. Ne répondant qu'à son instinct de survie, Hathar fait redémarrer le carrosse.
La situation s'aggrave dramatiquement après un bref moment de fuite lorsqu'une charrette en feu déboule avec une synchronisation remarquable au milieu de la route. Enfin, je suppose, je ne vois que des éclairs projetant une lumière fantomatique.
Les fulgurances orangées donnent une ambiance irréelle au tout. À peine quelques minutes auparavant, nous étions à l'Oisellerie, l'un des bouges les plus chics de Karond Kar, et maintenant deux descendants directs de la matriarche des Drakilos, des Drakilos, pris dans une embuscade dans un bidonville pour macaques !

J'entends les hennissements nerveux des chevaux, les hurlements d'Hathar en retour pour les maîtriser. J'ai une grimace nerveuse en entendant des craquements d'os, et Hathar qui hurle toujours, mais plus pour la même raison.
Une pluie se fait entendre de l'extérieur. Ahurie, je comprends que cette grêle n'a rien de naturel. On se fait caillasser. dans les règles.

D'impuissance, je me mords la lèvre. Mon coeur brutalise ma poitrine comme un bélier un portail d'une forteresse, hâtif qu'il est de se faire la malle. Tout ça me rappelle un autre fiasco. Je m'étais jurée, jurée jurée jurée de tout faire pour que ça n'arrive plus. Je vais encore échouer, faire mourir tout le monde autour de moi, être la risée de toute la ville, et...

Une douleur perçante à la main me ramène à la réalité. Je soulève ma palme. Un rayon de lumière en révèle la source. Je me suis ouvert la main avec mes ongles.
La souffrance a ça de bon de me permettre de me concentrer sur l'immédiat. D'un regard désabusé, je constate qu'il n'y a rien pour bloquer les projectiles avec nous. Rien que des arbalètes, des cimeterres, un infirme, une blessée et un autre en train de se faire piétiner à l'extérieur.

Fait chier, fait chier. On est fait comme des rats, bien comme il faut.
Allez, respire Kisha. Garder la tête froide. Si les autres voient que tu paniques, c'est sûr que la partie est finie. Il faut maintenir les apparences. Absolument.
Je respire bruyamment et profondément pour me donner du courage, et reprendre le contrôle sur mes émotions. Dans le chaos général, ça passe inaperçu.

Bon. On est peut-être coincé, mais je refuse d'attendre la mort prostrée là-dedans.

- "SILENCE !" Je commence les festivités en gueulant encore plus fort que les autres. Bonne entrée en matière. Hors de question de crever comme des rats pris au piège ! On va sortir du coche pour rentrer dans la première bicoque venue. On verra s'ils font autant les malins au corps-à-corps en intérieur qu'avec leurs frondes, lancé-je avec un sourire féroce, que je ne force qu'à moitié.

Malgré, ou peut-être à cause de ce traquenard sans issue, j'ai une furieuse envie de rencontrer de plus près les petits malins à son origine. Et de chasser mes vieux démons à coups d'épée.

- "Et pour leur faire relativiser leur choix de vie, on va les aider un peu ! Prenez vos arbalètes. Quand j'ouvrirai la portière, vous tirerez sur la première cible que vous voyez. Avec un peu de chance, cela réduirait l'averse de cailloux le temps de trouver un abri. Et vous vous ruez sur la porte la plus proche !

Arbalète à la main, je pose la main sur la poignée de la portière. À quelques secondes d'un choix irrémédiable. Un de plus.

- "Atar, Nilvish, vous vous occupez de mon frère. Molkau, aidez Vateci ! Je vais voir si Hathar est encore vivant."

Je devine quelques regards atterrés dans mon public. Je leur renvoie un regard presque hargneux. Oui, on a pas besoin d'un troisième poids lourd pour une fuite, mais merde, si l'un de mes hommes respire encore, je ne vais pas l'abandonner. Ça ne sera pas une redite de la Norsca. Plutôt le Grand Dévoreur que de faillir une seconde fois.
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- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Kehem, dit "Karond & Shoulders", traducteur du Karybde
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Akisha] Tendresse

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« J’y vais en premier ! Laissez-moi cet honneur ! »

Atar n’avait pas prononcé cette phrase sur le ton de la demande, mais bien sur celui de quelqu’un mettant Akisha devant le fait accomplit — peut-être voulait-il montrer toute sa loyauté et toute sa compétence. Toujours est-il, il accepta de subir le même sort que Vateci, qui était en train de se tenir la plaie béante à son abdomen en serrant des dents.

L’ex-guerrier posa un genou à terre, et vérifia que la corde de son arbalète était bien tendue. Il fit un signe de tête approbateur à la fille Drakilos, et se mit à hurler un cri de guerre dans l’habitacle :

« Anath Raema guide vos traits ! Lacoi !
LACOI ! »

Akisha tira sur la poignée de l’habitacle et Atar se jeta dehors en un bond, arbalète dressée en avant. Il marcha à toute vitesse en appuyant frénétiquement sur la détente de l’arme, décochant de nombreux traits miniatures qui volèrent en direction des silhouettes dressées sur le toit en face.

Pris par surprise, les singes avec les frondes se concentrèrent uniquement sur lui. Des pierres volèrent dans tous les sens, éclatant la voirie, rebondissant sur le véhicule, certaines frappant violemment le courageux Druchii. Atar ragea et tira de plus belle dans tous les sens, forçant les humains à baisser la tête et s’éloigner des toits sur lesquels ils étaient dressés.

C’était pile le genre d’ouverture qu’il fallait au reste du véhicule. Un à un, les Elfes se jetèrent à l’extérieur et coururent tous droits, Molkau fonçant vers la porte branlante en paille tressée d’une maison en bois pourri. Vateci, elle, était dopée à l’adrénaline, et c’est sans aucune aide qu’elle sauta dehors et remplit elle aussi son rôle, en se mettant à tirer de partout sur les cibles au-dessus d’elle — elle offrait un étrange portrait, avec sa longue robe décolletée et fendue en guise de harnois de combattante.

« AAAAAH ! REGARDEZ COMMENT ON TIRE, LES BABOUINS ! »

Une fois le nez dehors, Akisha regarda à sa gauche. L’autre véhicule était en train de faire demi-tour et de s’éloigner le plus vite possible du guêpier, sous le tir nourri d’autres humains qui tentaient de tuer les chevaux de la diligence. Si les bêtes ruèrent et hennirent de douleur et terreur mêlés, le conducteur parvint à garder la maîtrise de son équipage, et c’est sans encombre qu’ils abandonnèrent la rue trop étroite pour aller on-ne-sait trop où.

Akisha alla vers ses chevaux à elle, et s’agenouilla sous la banquette du conducteur. Hathar se trouvait là, prostré, en boule, en train de se couvrir la tête. Ses yeux s’illuminèrent quand il vit que sa capitaine était venue le chercher.

« Maîtresse ?! »

Il devait s’attendre à être abandonné. Soudain prit de peur, il tendit sa main :

« Sortez-moi de là, pitié ! »

Akisha offrit sa main. Il l’accepta, et voilà que la capitaine fut obligée de tirer son sous-fifre qui glissa sous le véhicule comme un sac. Il était lourd, plus grand et plus costaud que la noble, et ce fut donc avec soulagement qu’il se releva tout seul sur ses guibolles pour enfin agir de lui-même.

« Merci, maî- »

Il n’eut même pas le temps de terminer sa phrase que, depuis le sommet du crâne d’une vieille statue du Dieu Mathlann, bâtie au beau milieu du bidonville, un petit fût en bois noir vola dans le ciel nocturne. Et Akisha put voir distinctement un carreau d’arbalète fendre l’air, et se planter, juste à côté d’elle, dans le croupion d’un des chevaux agité.

La bête se mit à hurler de douleur et frapper ses sabots dans tous les sens. Hathar tomba à la renverse en arrière, mais se releva vite en désignant la maison investie par les Elfes.

« ALLEZ, ALLEZ ! »

Vateci, Atar et Molkau s’étaient retournés, et tirèrent dans tous les sens sur les humains et dans la direction de la statue. Aux pieds d’une Akisha lancée en pleine course, des tas de petites pierres éclatèrent devant elle, aucune ne la touchant. À l’inverse, elle put entendre un cri guttural, et voir un cadavre de singe passer par-dessus bord et s’écraser la tête la première dans la ruelle boueuse.

Derrière elle, il y eut un autre sifflet. Et dans son dos, en plein omoplate, elle sentit du métal la perforer et tenter de l’entraîner au sol avec sa vitesse restante.
Elle venait d’être touchée par le tireur, dans les ultimes mètres. Atar se poussa à gauche, et laissa libre l’entrée. Akisha fonça et s’écroula à l’intérieur, vite suivie par Hathar. Puis, un par un, les trois Elfes restant entrèrent.

« FERMEZ LA PORTE ! FERMEZ LA PORTE ! »

Un carreau se planta dans le linteau de la-dite porte. Un autre s’éclata sur le sol à l’intérieur de la maison. C’est alors que Nilvish poussa dans l’ouverture et la ferma aussitôt.

On n’entendait alors toutes les respirations accélérées de tous les Elfes à l’intérieur. Vateci, collée contre un des murs, hurla en bonne soldat :

« Rapport, tout le monde va bien ?!
– Nilvish, encore en vie !
– Molkau, prêt !

– Atar, me faut des carreaux.
– Hathar ! Je… P-… Putain je…
– Nokhis ? Nokhis ! »

Le frère d’Akisha avait été posé dans le fond de la pièce. La maison dans laquelle se trouvait Akisha était un taudis immonde, une vieille baraque constituée uniquement de quatre murs en bois, d’un sol de boue, et de matelas et quelques babioles disposés partout. Visiblement, des humains vivaient ici, mais ils avaient dû déguerpir à un moment ou un autre avant le combat.

Tout le monde sursauta en entendant un impact contre le bois. Puis un autre. Puis encore un autre. Visiblement, le tireur d’élite juché sur sa statue perdait patience, et essayait de jouer avec les nerfs des Druchii.

Le jeune Nilvish, peu expérimenté, en semblait bien victime. Il trifouillait nerveusement sa corde, en essayant de voir s’il lui restait assez de munitions dans la boîte de son arme.

« Putain de merde ! Ils vont nous attaquer ! Y en avait des dizaines ! Putain !
– Du calme ! », ordonna Atar, en jetant un coup d’œil par un interstice laissé entre deux planches de la charpente. « Les humains sont en train de filer. Ils nous attaqueront pas plus…
– Cette bande de sales lâches ! Hurla Molkau.
– Un seul Druchii tué par un humain, la moitié du quartier est rasée par le Drachau le lendemain, c’est normal.
Non, c’est l’autre con là, avec son arme… Putain ce qu’il tire bien. »


Vateci et Akisha pouvaient en témoigner : Toutes deux avaient un carreau coincé, l’une dans le ventre, l’autre dans le dos. Akisha avait un mal de chien, le bras gauche légèrement paralysé par la douleur, et elle sentait comme une intense chaleur au point où le trait était entré.

« L’autre voiture s’est cassée sans nous ?! Ragea Vateci.
– Non. Mon conducteur a du sang-froid, contrairement au vôtre ! », postillonna Atar en regardant le Druchii qu’Akisha venait de sauver. « Il s’est éloigné de l’embuscade, et va nous attendre en sécurité.
Il faut qu’on aille le rejoindre. »


Il continua d’investiguer l’horizon par son petit trou. Mais d’un coup, il y eut un autre impact, et Atar sursauta en arrière.

« AH ! Fait chier ! »

Un autre carreau d’arbalète s’était planté sur la façade de la maison. Visiblement, le tireur ne semblait pas apprécier qu’on le surveille.

« On… On fout quoi maintenant ? », bégaya Molkau. « Vous… Vous pensez qu’il est tout seul ? Ça n’a pas de sens…
– Non, en effet. Ça serait suicidaire d’attaquer tout un convoi de Druchii seul.
– Sauf… »

Nokhis semblait être en train de lourdement décuver. Il passa une main sur son visage, et serra son arbalète contre lui comme un nounours.
Et il énonça alors l’idée terrifiante, qui germait alors dans les consciences de tous les Elfes présents.

« Sauf si c’est un Assassin du Temple de Khaine. »

Nokhis se mit alors à faire un sourire dément, d’une oreille à l’autre. Ça ne contribua pas au moral de la troupe ; car tous les Druchii se regardèrent silencieusement, les uns après les autres, et Akisha sentait que la peur venait de naître dans leurs cruelles prunelles.
Deux jeux de tirs d’Atar (-2) : 9 et 16, une seule réussite.

Tirs de six frondeurs (-2) : Atar se prend un caillou dans la tête. Il ne perd qu’un seul petit PV.

Jet de Nilvish pour porter le frère : 10, il souffre mais ça va.
Jet de Vateci pour surmonter la douleur : 1, réussite critique. Vateci agit totalement normalement et se permet de tirer comme Atar : 9 et 6, deux réussites.

Jet de force d’Akisha pour tirer Hathar : 10, échec de 2. Il ne mange pas que de la soupe, l’Elfe, mais ça va.

Jet du tireur d’élite (-6) : 12, échec de 1. Un cheval se prend une flèche en plein corps.

Akisha et Hathar s’enfuient.
Molkau tient la porte et se met en position de tir pour faire de la suppression en face.
Nilvish et Nokhis entrent en force à couvert.
Atar et Vateci courent tout en tirant.


Jets de tirs de Molkau, Atar, et Vateci : Molkau rate ses deux tirs. Les deux autres font un carton plein et Vateci se permet même une réussite critique !
Jets des frondeurs humains (Trois sont morts, deux sont blessés gravement, deux sont terrifiés, trois sont encore assez courageux pour oser tirer sur Akisha) : Que des échecs.

Jet d’intelligence du tireur d’élite (-4) : 8, réussite
Jet du tireur d’élite : 2, réussite.
Akisha se prend une flèche. Elle perd 18 PV. Il lui en reste 37.

Molkau, Atar, et Vateci tirent tous dans la direction du tireur d’élite : Aucun tir ne passe, mais le déchaînement de carreaux est assez intense pour forcer le tireur à faire un jet de FM très difficile.
Jet de FM très difficile : 8. Son tir se fera avec un malus encore plus énorme.

Jet de tir : 10, échec.

Tous les Elfes se retrouvent en sécurité, pour l’instant.
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Tendresse

Message par Akisha Drakilos »

La proposition - non, la déclaration d'Atar me coupe le sifflet un instant, avant que je n'hoche la tête. Moi qui pensait qu'il comptait sagement rester à sauver la peau de Nokhis, j'en ai pour mes frais.

À les voir se ruer en hurlant à l'extérieur, dans un vacarme de claquements de cordes et de sifflements de roches et de carreaux, même Vateci, complètement déchaînée malgré sa blessure, je ressens un brusque accès de fierté, aussi puissant que déplacé. L'espace d'un instant hors-du-temps, il étouffe mon angoisse et mes craintes. Quoi qu'il arrive, ce sera différent. Ce sera la tête haute. C'est tout ce que je demande.

Je me retrouve seule dans l'habitacle. Je dois m'arracher à ma douillette rêverie. Sortir et affronter ce que me réserve l'extérieur.
En sortant, je distingue un bruit de fouet et de sabots : la seconde diligence parvint à faire demi-tour. Puisse-t-elle aller le plus loin possible de ce pandémonium.
J'oblique immédiatement à ma droite, m'appuyant sur la portière pour gagner en élan. Longeant le carrosse, j'arrive au poste du conducteur. Aux pieds des chevaux : rien. Je baisse un peu plus mon regard et trouve Hathar en-dessous du caisson, recroquevillé tant bien que mal à l'abri des ruades équestres.

En voyant mon visage, il lève le sien, me jetant un regard interloqué et larmoyant.
Sans comprendre immédiatement pourquoi, ça me noue l'estomac. Et puis je percute : c'est à peu de choses près celui que m'a lâché Père dans ses derniers instants.
Je reste pétrifié à regarder Hathar, sans rien dire. Inquiété par mon silence, il me tend la main, me sortant de ma torpeur. Je la saisis et entreprend de le sortir de son trou.

Le garçon pèse son pesant de viande, et je dois m'y reprendre plus d'une fois. Je le sors de justesse : à peine quelques secondes plus tard, et l'une des rosses est quitte pour un vireton dans la croupe. Ce foutu tireur est rudement bon : je sens à la vibration le carreau passer à quelques centimètres de moi.

Hathar et moi nous lançons dans une course précipitée vers la porte où nous attendent les autres. Entre les mon-keighs et mes hommes, la fusillade continue. Par miracle, nous esquivons tous les projectiles. Enfin, presque tous.
À quelques mètres de la porte, je sens comme une bourrade dans l'épaule gauche. Mon pied glisse sur un pavé, et je m'empêtre les jambes dans l'encadrement, me demandant confusément pourquoi Hathar m'a bousculé.

C'est en me vautrant, puis aux voix paniquées d'Hathar et Molkau, qui me traînent à l'intérieur, que je comprends que je suis touchée. Je me relève en grognant. Bien que je ne sente pas encore la douleur, un liquide chaud coule dans mon dos, et je n'arrive déjà plus à bouger mon bras. D'expérience, je me doute qu'une fois mon sang dégorgé de son adrénaline, je ne ferai plus peur à personne. Et si la carreau est empoisonné...

Je fais un bref état des lieux. Nous sommes seuls dans la pièce, et nous sommes sept. C'est déjà une victoire, compte tenu des circonstances.

Pendant que mes hommes discutent, le tireur tente de nous pousser à bout en tirant sur la porte, avec, il faut le reconnaître, une certaine précision. Qu'il gâche ses munitions.

À la mention de Nokhis sur l'identité du tireur, je sens comme un vent de frayeur balayer l'assemblée. Malgré la chaleur brûlante qui palpite à mon épaule, je m'avance pour les recadrer avant qu'ils ne fassent n'importe quoi.

- "Peut-être bien. Ce salaud vise rudement bien. Vateci en sait quelque chose... Et moi aussi," fais-je d'un ton acéré en me tournant légèrement. "Mais tout assassin qu'il soit, il n'a rien de suicidaire. Il a refilé le sale boulot à des macaques pendant que lui restait douillettement en hauteur sur sa statue. Et maintenant, il en est réduit à tambouriner une simple petite porte en bois.

Je glisse un regard dans sa direction. Criblée de carreaux, certes, mais toujours debout.

- "Si ça ne tenait qu'à moi, j'irai faire bien faire une visite de politesse à notre invité. Mais ça ne serait guère raisonnable. Déjà car il pourrait faire du tir au pigeon une fois qu'on sera aux pieds de la statue. Parce que moi et Vateci ne sommes pas exactement en état de faire des prouesses... Et parce je ne sais pas qui de moi ou de Nokhis est la vraie cible."

C'est un peu gros, ce dernier argument, avec le carreau que j'ai dans l'épaule. Et j'ai comme l'intuition que ce carreau m'était tout spécialement destiné. Oh, pourvu que l'assassin n'ait pas, dans son orgueil, rajouté un petit supplément végétal à son trait.

- "On attend que les derniers frondeurs quittent les toits. Ensuite, on rejoint l'Arsenal. C'est ce qu'il y a de plus proche. À pied, sauf si l'autre conducteur a autant de sang-froid que ne l'affirme Atar, et que l'on tombe sur lui en chemin," ordonné-je en glissant un regard à l'intéressé. "On rase les murs et on fait tout pour ne pas avoir une ligne de vue vers la statue. On entre dans les bidonvilles mon-keighs s'il le faut. Il n'y a pas un accès vers une espèce de cour par ici ?"
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 11 | Int 9 | Ini 11 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 8/55
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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