[Mêlété] Brionne

[Mélétê]

Lorsque Amphret s'interrogea, non sans une pointe de méfiance, sur l'expérience de Mélétê en matière d'embuscade, celle-ci sourit intérieurement mais se garda bien de le montrer. Il n'était pas l'heure de créer le moindre doute parmi ses nouveaux compagnons. Pas tant qu'elle aurait besoin d'eux, en tout cas. Alors, pour éluder la question et rassurer son interlocuteur, elle se contenta de répliquer qu'elle avait roulé sa bosse d'un coin à l'autre de l'Empire et qu'avec un peu de jugeote et de bon sens, n'importe qui pouvait mettre sur pied un plan comme le sien.

Pour ce qui était de la fabrication de la herse, là aussi il lui faudrait utiliser son expérience et son intelligence car, et cette fois-ci c'était réellement le cas, elle n'avait jamais eu à préparer ce genre de piège.

Elle observa, durant quelques minutes, le tas de branches à ses pieds et ne se lança qu'une fois les choses bien établies dans son esprit.

- Voilà comment je vois les choses, et, alliant le geste à la parole, Mélétê se mit à l'ouvrage. Il nous faut construire un cadre avec deux morceaux aussi longs que le sentier est large soutenus par deux épieux d'une demi-toise environ de chaque côté. A mesure qu'elle expliquait la marche à suivre, la jeune femme disposait dans l'herbe les branches de manière à ce que les hommes de Amphret n'aient plus qu'à assembler le tout. Ensuite, il nous faut garnir l'ensemble en érigeant des épieux tout le long du cadre en prenant appui sur les montants en haut et en bas pour obtenir comme une barrière acérée. Inutile d'en mettre trop, je pense. Cela alourdirait l'ouvrage et rendrait sa manipulation malaisée. Il faut que Guilbert et tes deux hommes puissent soulever la herse et la mettre sur pied rapidement. Elle se planta au milieu des morceaux de bois étalés autour d'elle, les mains sur les hanches, un sourire satisfait aux lèvres. Ca me semble bon... Il ne reste qu'à lier tout ça et si Ranald nous a à la bonne, elle se signa et croisa les doigts, index avec majeur, priant silencieusement ce dieu aussi capricieux qu'utile dans ce genre de situation, tout se passera bien.

Une fois sûre que ses indications avaient été comprises et appliquées correctement, Mélétê entreprit d'expliquer à Guilbert ce qu'elle attendait de lui.
- Je compte sur toi, encore une fois... La jeune femme soupira lourdement quand elle réalisa jusqu'où le pauvre bougre était allé à cause d'elle. Il était bien loin du bordel de Dame Claudine et de sa routine à remettre en place, ou la porte, ceux qui se conduisaient mal envers ses filles. ...pour nous tirer d'affaire. Je sais que tu ne me dois rien, au contraire, mais il va falloir aller jusqu'au bout et tu es la pierre angulaire de ce plan. Elle s'avança un peu plus près de manière à n'être entendu que du colosse. Guilbert, tu es le seul en qui j'ai réellement confiance. Je commence à te connaitre et je sais que tu seras à la hauteur. Puis, elle fit un pas en arrière et continua sans plus prendre garde à qui l'entendrait. Avec les deux autres, il vous faudra jouer la comédie... Sans trop en faire, il vous faudra agir pour attirer l'escorte sans qu'elle ne se méfie de trop. Peut-être feindre une blessure ou l'ivresse, je ne sais pas encore mais il vous faudra ruser. Quand les cavaliers seront proches de vous, vous dresserez la herse et ils comprendront que c'est un piège. Normalement, ils devraient s'en retourner à bride abattue vers le chariot et ce sera à nous d'agir. Il est impératif qu'ils ne puissent aller prévenir qui que ce soit en amont ou en aval de notre position donc s'ils tentent de forcer le barrage, il te faudra te battre. Tu t'en sens capable ?

Une telle question de la part d'une femme aussi fluette que Mélétê à l'adresse d'une montagne de muscle comme Guilbert ne devait pas avoir été souvent posée et sans doute qu'en d'autres circonstances tous les deux auraient éclaté de rire. Malheureusement, les derniers événements, et sans dote les prochains, ne prêtaient guère à sourire.

[[MJ] Ombre de la Mort]

Lancer de dé
Test d'INT pour voir si tu expliques correctement l'élaboration : 1, réussite parfaite

À mesure que Mêlété expliquait son plan, les personnes concernées se disposèrent autour d'elles et des branchages. Les explications semblaient claires et limpides pour la totalité du groupe qui, une fois le plan détaillé, se mit immédiatement au travail, preuve supplémentaire que la jeune femme avait été claire dans ses propos. Cette herse serait robuste et construite en moins de temps qu'il ne l'aurait fallu habituellement...

Amphret: Des explications de qualité ! Je n'ai désormais plus aucun doute sur votre expérience sur la chose. Espérons que cela se termine bien. Nous serons bientôt fixés...

Alors qu'Amphret s'éloignait, Guilbert fut pris à part pour qu'il puisse saisir pleinement les attentes de Mêlété à son égard. Tout le monde avait un rôle à jouer et le sien, non des moindres, allait conditionner la réussite ou non du plan dans son entièreté. Même avec une très bonne herse, si le convoi n'était pas stoppé et ne mordait pas à l'hameçon, tout ceci n'aurait servi à rien et l'issue n'en serait que plus déplaisante, voire mortelle...

Guilbert: J'ai bien compris... Je garderai la tête froide le moment venu, je ferai de mon mieux... Je pense que vu les bandes de pillard et autres bandits qui rodent de manière général dans ces forêts, notre présence et nos excuses devraient avoir un certain crédit... Ça va aller. Il faudra bien !

Amphret: Allez, tout le monde se repose sauf ceux qui sont désignés pour la surveillance. Nous aurons tous besoin d'être frais et dispos demain matin !

La herse, terminée, fut déposé là où elle devrait servir le lendemain, puis tout le monde se dirigea ici et là, dans les fourrés, à l'écart du chemin. Certains dormiraient, d'autres non, mais le calme tomba alors que la nuit s'installait pour les heures qui venaient...

---

Le lendemain matin...

L'air était frais alors que le soleil n'était pas encore totalement levé. De la brume envahissait l'endroit, couvrant le sol d'un matelas éthéré sur quelques centimètres de hauteur. Le silence était pesant alors que, de part et d'autre des fourrés, plusieurs des membres du groupe se tenaient prêts, silhouettes à peine perceptibles pour un œil non expérimenté. C'était d'autant plus le cas pour ceux perchés dans les arbres, arcs prêts à tirer.

Soudain, un cahotement se fit entendre, au loin...

Si tu désires dépenser des PdC envers Ranald ou faire une ultime action, c'est maintenant

[Mélétê]

Après s'être assurée que la herse correspondait à ses instructions, Mélétê indiqua où la placer et rappela à ceux qui allaient accompagner Guilbert que leur rôle serait crucial ; il en allait de la réussite de leur entreprise.

Alors que le soir tombait sur la petite troupe, la jeune femme fit un dernier tour des préparatifs, essentiellement pour calmer son anxiété et vérifier que tout était en place. Puis, elle prit congé et alla s'enrouler dans une couverture pour passer la nuit le plus confortablement possible ; il allait falloir être prêts dès l'aurore.

*J'ignore si mon choix est le bon mais ma cause est juste... Que Ranald soit avec nous.*

-----

Quand les bruits de l'arrivée prochaine du convoi se firent entendre, Mélétê se saisit de son épieu et se mit en position. La hors-la-loi avait une petite expérience de ce genre de guet-apens, certes, mais l'enjeu du jour dépassait le simple brigandage qui lui permettait, habituellement, de vivre.

On lui avait fait confiance et elle s'en voudrait longtemps si les choses tournaient mal et si un de ces hommes venait à mourir. Ils étaient conscients des risques, elle le savait. Pourtant, cela n'allégeait pas le poids qui pesait sur sa poitrine et ne déliait pas le nœud qu'elle avait dans la gorge. Mélétê se sentait responsable d'eux bien qu'elle n'en connaisse pas un seul depuis plus de quelques heures. En fait, elle n'était qu'une étrangère dans cette histoire mais son implication avait été de tous les instants depuis qu'elle avait croisé le dément qui dépeçait de malheureuses filles des rues. A aucun moment, la jeune femme n'avait pensé aux conséquences de ses choix. Cela n'avait été qu'une fuite en avant perpétuelle depuis deux jours ; elle n'avait, pas une seule fois, regardé en arrière et ce n'était que maintenant, à quelques minutes, peut-être moins, d'un instant crucial, qu'elle doutait...

*... au pire moment.*

Ses yeux se posèrent sur la silhouette massive de Guilbert qu'elle devinait au loin de l'autre côté du chemin à plusieurs dizaines de mètres en aval de sa position. Ce gaillard, déraciné comme elle, était son seul repaire dans cette pantomime. Sans lui, elle n'aurait pas pu aller plus loin que la première ruelle en sortant du bordel de Dame Claudine.

Elle eut un sourire triste et son attention fut soudainement happée vers son objectif : le convoi était tout proche...

► Afficher le texte

Inutile de recourir à une dépense de PdC, mon plan est parfait...

[[MJ] Ombre de la Mort]

Le silence de la forêt n'était troublé que par ce faible mais grandissant bruit de cahotements. Ainsi, ils entendirent le convoi avant de réellement le voir, silhouette informe au bout de la route embrumée. Ceci constituait un avantage pour la dissimulation du piège, qui n'en était que moins apparent. Le temps semblait suspendu dans cet environnement éthéré, les minutes s'égrainant lentement à mesure que leur proie approchait du dénouement que tous attendaient. Bon ou mauvais, ils le sauraient bien assez vite ; en effet, le convoi s'engagea comme prévu sur le tronçon de route qui leur servait de guet-apens. Ils pouvaient désormais mieux distinguer ce à quoi ils allaient avoir affaire...


Le convoi se composait d'un chariot principal visiblement renforcé, tracté par deux chevaux guidés par un homme faiblement protégé au même titre que les deux bêtes de somme. En amont du chariot, cependant, avançaient deux autres hommes lourdement protégés par des armures de plate complètes, épées à la ceinture. Leurs montures, quant à elles, étaient couvertes de caparaçons et de chanfreins métalliques. Le tout avançait à une vitesse modérée, de sorte qu'il aurait été possible de marcher au même rythme, à pieds, en forçant le pas.

Une fois arrivé au bon endroit, le piège pouvait se mettre en place...

Lancer de dés :
3 x 1d20
Lever de herse n°1 : 4, réussite
Lever de herse n°2 : 8, réussite
Blocage intermédiaire : 8, réussite

Tout se passa vite. Le plan semblait avoir été véritablement bien compris et les différentes étapes furent exécutées comme Mélétê l'espérait. Les gaillards et Guilbert attirèrent les deux cavaliers de tête comme prévu, simulant une attaque ayant blessé Guilbert qui, feintant une blessure à la jambe, était soutenu par ses deux comparses. Une fois les cavaliers suffisamment proche, les trois acolytes cessèrent leur comédie, les bloquant dans leur avancée au moyen de la herse improvisée. Directement, le second groupe s'intercala entre les cavaliers et le chariot, épieux à la main, pour réaliser l'étape de blocage intermédiaire et séparer le convoi en deux. Jusqu'à présent, les archers restaient tapis l'ombre des côtés de la route, prêts à agir si la situation l'imposait. Il y eut un moment de flottement où ni les cavaliers, ni le conducteur du chariot ne surent quoi faire...

[Mélétê]

Sans perdre un instant, Mélétê jeta son épieu au sol, bondit sur le chariot, tira son pistolet et le pointa sur la tempe du cocher.

- Descends, si tu veux vivre vieux. menaça-t-elle d'une voix ferme et péremptoire.

Puis elle donna quelques directives.

- Hamphret, prends les rênes ! Les autres, occupez-vous des cavaliers ! Maintenez solidement vos épieux dans le sol et tournez-les vers eux pour les empêcher de fondre sur nous. Archers tenez-vous prêts !

Le but était de prendre possession du convoi rapidement et sans effusion de sang.

Si le cocher obtempérait, la jeune femme donnerait l'ordre de le ligoter et le bâillonner. Dans le cas contraire, elle lui assénerait un coup de crosse bien senti au visage puis le pousserait du pied au bas du chariot, il serait alors temps de l'attacher tranquillement.
Les cavaliers devaient être pris au piège entre la herse, les épieux et la forêt tout autour. Il ne resterait plus qu'à resserrer l'étau autour d'eux pour les obliger à se rendre. A deux contre dix, ils n'avaient aucune chance et il faudrait qu'ils le comprennent.

L'alerte ne devait en aucun cas être donnée. Les éventuels appels à l'aide étaient normalement hors de portée du poste de garde et le feuillage des arbres de la forêt étoufferaient sans doute les cris mais mieux valaient prévenir que guérir.

Ensuite, il faudrait s'enquérir de ce qui pouvait éventuellement se trouver dans le chariot. La jeune femme avait déjà vu des hommes armés surgir de ce genre de caisson roulant...

[[MJ] Ombre de la Mort]

Test de menace
Basé sur CHAR
Bonus de -1 au résultat car situation à l'avantage du groupe de Mélétê
Bonus de -2 au résultat final car arme à feu utilisée
Obt.: 11 - 3 = 8, réussite

Ne tirez pas ! Toute c'merdier n'vaut pas l'coup que j'perde la vie !

Levant les mains bien en évidence, le cocher, tout penaud et commençant à pleurer de panique, descendit du véhicule. Les archers révélèrent leur présence, accentuant la pression sur les cavaliers et leurs chevaux qui, gagnés de panique eux-aussi, commencèrent à s'agiter de nervosité. Le cocher, lui, resta prostré quelques mètres plus loin, tenu en joue par un archer pendant qu'un complice le ligotait promptement. Pendant ce temps, Amphret monta sur l'avant du chariot principal et jeta un œil rapide à l'intérieur par la petite œillère ménagée derrière la place du conducteur.

Amphret: Je ne vois que des sacs. Personne à l'intérieur ! Impossible de dire ce que contiennent les sacs par contre. Mais il y en a une bonne dizaine.

Test de survie
Pour chaque cavalier
Cavalier 1: 4, réussite
Cavalier 2: 20, échec critique, la panique s'empare du cavalier

Alors que l'étau se resserraient sur les deux cavaliers pris au piège, l'un d'eux jeta son arme au sol et entreprit de descendre de sa monture, en signe de reddition. Son comparse, malheureusement, eut un comportement totalement inverse : pris de panique, il hurla en sortant son épée et en éperonnant sa monture qui se cabra. La panique du cheval aidant, le cavalier allait foncer droit dans la foule, au risque de blesser sa monture.

Test d'interception
4 épieux contre le cavalier
Obt.: 6,8,10,3 -> 4 réussites

Et hélas pour l'équidé, bien mal en prit au cavalier pour son comportement irraisonné. Quatre épieux se plantèrent rapidement dans le cheval qui mourut en quelques instants, dans des hennissements bien trop bruyants aux oreilles de Mélétê. Le genre de son qui, pouvant porter loin, pouvait intriguer toute personne non loin du lieu du braquage de convoi...

[Mélétê]

- Bougre d'abruti ! pesta Mélétê malgré elle en voyant le cavalier se jeter sur les épieux avec sa monture. Attrapez ce crétin avant qu'il ne meure étouffé sous le poids de son cheval et bâillonnez-le ! Les hennissements ont déjà suffisamment ameuté le voisinage.

Depuis son promontoire, elle avisa la situation et jugea qu'il aurait été difficile de faire mieux. Le cocher était maîtrisé, les cavaliers n'allaient pas tarder à l'être à leur tour. Personne n'avait été ne serait-ce que blessé ; que demander d'autre ? Elle posa malgré tout un œil désolé sur la carcasse ensanglantée du cheval et eut un soupir déçu. Pendant que les hommes de Amphret s'occupaient de ligoter les prisonniers après avoir récupéré leurs frusques et leurs équipements, la jeune femme indiqua à Guilbert de sortir la herse du passage. Il fallait que les lieux redeviennent identiques à ce qu'ils avaient été avant qu'ils n'arrivent la veille au soir.

Elle indiqua également aux archers de venir s'occuper de déplacer la dépouille du canasson dans les fourrés. Si quelqu'un arrivait, il ne devait rien rester qui puisse trahir leur action.

- Récupérez la selle et le harnachement, on en aura besoin pour équiper une autre monture. Faites vite ! On ne va pas s'éterniser. Il faut que le convoi poursuive sa route comme si de rien n'était.

Par la suite, il faudrait inspecter l'autre cheval et voir s'il ne portait pas de marque au fer rouge, de celles qu'on appose sur les flancs ou la croupe pour identifier le propriétaire de l'animal. Aucun détail ne devait leur échapper dans cette entreprise sans quoi, au moindre faux-pas, ils seraient pris.

Finalement, Mélétê sauta au bas du chariot.

- Quoi qu'il y ait dans ces sacs, on va bien vite le savoir, sourit-elle en réponse à Amphret, même s'il ne faudra rien toucher pour ne pas griller notre couverture... ajouta-t-elle déçue.

Ensuite, la hors-la-loi entreprit d'ouvrir la porte, en la forçant au besoin.

Une fois qu'elle aurait vérifié le contenu des sacs, il faudrait que la charrette repartît aussitôt. Amphret, déguisé, prendrait la tête du convoi et deux de ses hommes joueraient les rôles du second cavalier et du cocher. Tant qu'ils le pourraient, Mélétê, Guilbert et les autres suivraient à couvert leur progression au cas où les choses tourneraient mal.

[[MJ] Ombre de la Mort]

Les comparses de Mélétê s'activèrent à ses ordres. Les archers quittèrent leurs postes, la route fut dégagée du piège et les hommes tentèrent de cacher au mieux les traces de leurs actes. Alors que les deux cavaliers rejoignaient le cocher ligoté au bord de la route, la carcasse morte fut évacuée à quelques mètres du chemin, caché dans les fourrés. Les charognards, qu'ils soient naturels ou non, auraient tôt fait de s'occuper du reste, à moins que les habitants de la forêt ne trouvent une autre utilité à cette viande musculeuse et de qualité...
Heureusement pour eux, les chevaux n'étaient pas marqués. Ils pourraient donc réutiliser la monture restante et les deux tractant le chariot à d'autres fins ultérieurement. Malheureusement, la chance de Mélétê eut un raté, alors que tout s'était relativement bien déroulé jusqu'à présent. En effet, tentant d'ouvrir la porte du chariot, elle se rendit vite compte que celle-ci était fermée à clé...

Test d'effraction
Basé sur FOR
Pas de compétences entrant en jeu
Malus de +3 au résultat du jet car chariot renforcé
Obt.: 14+3 = 17, échec

...Et sa maigre tentative pour forcer la porte se solda par un échec. Sa rapière ne vint pas à bout de sa structure renforcée et elle risquait même de se briser. Elle sentit que du fer, des renforts se cachaient derrière la porte. Il ne serait pas si aisé de l'ouvrir...

Amphret: Alors ? De l'or ? Du grain ? Les deux peut être ?

Amphret s'adressait à elle depuis la place du cocher, prêt à prendre la fuite dès qu'on lui en donnerait le signal. Le reste de la troupe attendait, elle aussi, de savoir quoi faire ; le plan n'avait pas été expliqué jusqu'à ce niveau. En effet, personne ne savait trop quoi faire une fois l'attaque réussie et le convoi maîtrisé...

[Mélétê]

- Rien à faire ! Cette foutue serrure est un casse-tête ! En d'autres circonstances, on aurait pu la faire sauter mais on doit garder le chariot intact... Cherchez dans les vêtements du cocher et des cavaliers s'il n'y a pas la clé. Ils doivent bien avoir de quoi ouvrir pour entreposer les prélèvements. Guilbert, il faut les interroger également sur la route à emprunter et les éventuels mots de passe à fournir, et n'hésite pas à distribuer quelques beignes au besoin pour avoir des réponses. Malgré sa « profession » en marge des lois et des convenances, Mélétê n'aimait pas user de violence, mais la fin justifierait les moyens sur ce coup-là. Elle n'avait pas de temps à perdre en vaines circonvolutions ; il fallait que le convoi arrivât à Brionne à l'heure attendue pour ne pas éveiller les soupçons.

- Pour la suite, il est primordial que nous puissions nous cacher dans le chariot afin de revenir en ville sans qu'on ne soit découvert. Si on ne peut pas l'ouvrir rapidement, il nous faudra trouver autre chose...

Après ces quelques consignes rapides, la jeune femme remonta aux côtés de Amphret.

- En avant, « mon seigneur ». commença-t-elle gaiement, mais son sourire disparut rapidement quand elle énonça ce qui l'inquiétait pour la suite. Il va nous falloir un cheval en remplacement de celui qui a été tué... Un détour par votre campement s'impose. On perdra un peu de temps mais on n'a pas le choix. Peut-être même qu'un forgeron et quelques outils nous permettront d'ouvrir cette satanée serrure, si nous n'avons toujours pas la clé...

A partir des informations que Guilbert et les hommes de Amphret allaient obtenir de leurs prisonniers, et des objectifs de Sire Christobal, Mélétê allait devoir ajuster ses plans, voire improviser. Cela ne l'enchantait guère vu les enjeux mais elle n'avait pas le choix. Il fallait absolument retourner à Brionne et enfin découvrir qui était le fou qu'elle pourchassait et qui avait déjà fait tant de mal à Elisabeth et aux malheureuses qu'il avait dépecées.

[[MJ] Ombre de la Mort]

Malheureusement pour elle, la malchance semblait décidée à s'acharner sur leur entreprise brillamment menée jusqu'à présent. Le rapide interrogatoire, mené sans heurts, fut infructueux pour la bonne et simple raison qu'aucun des prisonniers ne disposait d'une clé, pas même le cocher. Après avoir été fouillés, ce dernier leur expliqua qu'ils n'avaient aucun droit de regard ou d'intervention sur la cargaison et que seuls les responsables aux départs et arrivées de convois avaient accès au contenu des chariots. Mesure de sécurité, ajouta-t-il en expliquant que certains avaient eu, par le passé, la mauvaise idée de se servir dans les chariots. Ils n'étaient plus là pour constater les mesures prises suite à leurs "égarements"...

Amphret: Bon sang.

Le groupe se remit en marche, le chariot entouré par ceux qui, à pieds, organisaient une sorte d'escorte protectrice. Les prisonniers étaient également emmenés, sans forcer. Les trois hères semblaient résignés à leur sort, bien conscients qu'ils avaient perdus la main avec l'attaque.

Amphret: Nous pourrions en effet demander à notre forgeur d'y jeter un oeil. Mais si nous n'arrivons pas à l'ouvrir, nous serons dans le pétrin.

Les options étaient en effet assez limitées, pour leur plus grand malheur...