C’était le moment. Quelque part, le chasseur devait attendre un moment similaire: une action héroïque et audacieuse dont on se remémora!
Malheureusement, gaucherie du destin, il finit par s’étaler violemment sur le dos de la bête inconsciente de la présence de l’humain sur son dos. Elle finira par faire un mouvement en pivotant ce qui fera tomber le corps de Martin au sol, à plat ventre.
Le temps de se relever, il vit l’étrange et intrigante drucchi se précipiter pour surriner la bête de son poignard ornementée et dont l’esthétisme échappait à tout ce que Martin ait pu voir en terme d’arme.
Mais sans grand effet alors que l’arme eut un impact similaire à celui qu’aurait une aiguille enfoncée sur un cheval (quoique le cheval aurait sans nul doute réagit).
Certains usent de leur force et de leur compétence pour tuer, d’autres utilises leurs cellules grises et leurs méninges. Amerkan calculait minitieusement la mise à feu du canon sous l’assistance des deux comparses nains. Au moment de la mise à feu et après avoir beuglé ses recommandations, le seul résultat ne fut autre qu’une inquiétante fumée sortante de la bouche du canon. Rien de plus ne se déroula, indiquant ainsi un simple échec de mise à feu.
Au même moment, il entendit les cris de surprise des deux mercenaires épaulant la troupe. Ces derniers se retrouvèrent ensevelis sous de véritables cascades de petites vermines. Elles étaient si innombrables qu’elles recouvrirent entièrement leurs corps. Ils n’eurent d’autre choix que de se soumettre aux lois de la physique et de tomber lourdement sur l’herbe grasse. Ils hurlaient alors que les minuscules araignées étaient en train de commencer à les dévorer morceau de peau par morceau de peau. Leurs cris furent rapidement étouffés par les araignées bloquant leurs orifices buccaux.
Martin et l’elfe commencèrent à entamer une valse mortelle avec l’araignée démesurée. Tournant autours d’elle et assénant des frappes succéssives, ils ne parvinrent pas à percer la carapace de cette horreur. Toutefois, cette même horreur ne parvint pas à se débarasser des deux mouches ayant décidé de lui tourner autours.
Dans la panique, un choix difficile dû être mené: il fallait abattre cette araignée géante au plus vite! Les nains et Amerkan se concentrère sur le rechargement de l’arme. L’échec de la mise à feu a forcé l’équipage à retirer le boulet chargé afin de remplacer la poudre, ignorait les complaintes étouffées des deux mercenaires qui ne parvenaient pas à se dégager.
La bataille contre mère nature semblait stagner sur un statut quo, jusqu’à ce que Martin décide de frapper la créature par le dessus. Une giclade répandant un ichor noir et vert immonde comfirma alors que la carapace de l’horreur hypertrophiée et velue ne la protégeait point au niveau du ventre. La drucchi suivit le geste de Martin et parvint à amocher sévèrement la bête.
Sous la surprise et le piquant de la douleur, l’araignée répliqua en tentant d’écraser Martin de l’une de ses pattes. Elle ne parvint, dans sa maladresse animale (ou plutôt arachnéenne), à planter l’une de ses pattes avant profondément dans la terre, la clouant ainsi sur place.
Le travail de l’équipage se révélait laborieux et lent mais les deux mercenaires les accompagnant parvinrent à chasser les nuées et à se dégager tout en recrachant une ou deux vermines s’étant logées dans leur bouche.
Les dragonniers regagnaient l’avantage!
Soudain, l’araignée géante lâcha un hurlement strident et mauvais. Ce cri résonna comme un sifflement insupportable. Elle se vrilla et se mit à attaquer de plus belle, visiblement son instinct était en train de lui intimer de distribuer plus de violence.
Prévenu par le cri, Martin bondit en arrière, évitant ainsi un coup de mandibule qui aurait pû lui être fatal.
Et c’était l’heure de la riposte! Sa hache fendant le vent, Martin parvient à asséner un coup opportuniste en anticipant l’esquive de la bête. Il parvient à lui planter sa hache en plein dans la tête! Fendant en deux partiellement son crâne et détruisant plusieurs de ses yeux noirs et gros comme des oeufs de poules. La créature ne put répondre par un sifflement, son crâne étant sur le point d’être coupé en deux.
Toutefois, les mésaventures de l’équipage continuaient. Alors qu’ils étaient occupés à charger le canon, les deux compagnons nains ne purent faire attention aux cris des mercenaires. L’un se fit ensevelir tandis que l’autre parvint à rapidement monter une des marches et menant à la plateforme sur laquelle reposait le canon et ainsi éviter un désagréable moment.
Décidé à préparer le canon pour LE tir parfait, Amerkan fit une nouvelle erreur de calcul. Ignorant le chaos régnant autours de lui, il effectua à nouveau ses calculs mais manquant de trébucher il dût s’appuyer sur la bouche du canon afin de ne pas se retrouver en contrebas enseveli sous les araignées, déviant le canon de sa trajectoire.
Un vieux “Klung!” se fit entendre. Calamité! Le boulet venait de tomber de la bouche du canon, le processus de rechargement était à refaire entièrement!
Un des deux mercenaires se dégagea, constatant que la situation allait être sous contrôle sous peu en voyant un des deux nabot secourir son comparse et dégageant les quelques araignées s’étant immiscées dans sa barbe. Son collègue allait rester afin d’assister au canon. Il fallait le mettre en marche et réussir !
Car oui, pour Martin, les choses allaient se révélé moins amusantes…
Confiant, il s’apprêtait à retirer sa hache du crâne bousillé de l’araignée. Malheureusement, il constata avec désarroi que son arme était resté planté et que malgré sa force il ne put la retirer. Bouger la hache ne fit qu’exciter la créature qui fut prise de spasmes et se rua subitement vers Martin embrochant ce derniers de ses mandibules.
Le chasseur put sentir ses côtés se faire perforer et corrompre par un liquide dont il ne voulait pas savoir la provenance.
Malgré la brûlure de sa blessure, Martin se sentait encore apte, et alors qu’il allait tenter de retirer à nouveau sa hache, il sentit tous les muscles de son corps qui se mirent refuser d’obéir à son cerveau.
Quelque chose se passait dans son corps. Ses muscles se tétanisait, il ne parvint plus à bouger ses bras correctement. Ses jambes étaient subitement lourdes. Il n’avait plus aucune prise sur rien: ni ses mouvements ni sa conscience. Il sentit son esprit être pris d’une soudaine fatigue. Il pouvait sentir son corps se raidir et se laisser tomber.
Malgré le venin se répandant dans son corps et paralysant ce dernier sur place, Martin parvient à rester conscient. Il observait tout depuis le sol avec ses yeux grands ouverts. Il voyait les mandibules se diriger vers sa tête…
Avant que ces derniers ne se détournent de lui…