Le Grand Palais de Bechafen avait une moindre ampleur et un faste inférieur à celui de Talabheim, mais c'était tout de même un beau grand endroit, d'une architecture dure qui rappelait plus le nord, et pour l'occasion les servants étaient légions.
Un grand banquet était organisé le midi pour la Taladélégation: Sis dans une immense salle de fête, les tables étaient nombreuses, le "U" formé par les tables des grands personnages surplombant sur une estrade les tables pour les gens de moindre importance. Les mets servis promettaient d'être copieux, relativement subtils, et nombreux... Il n'y avait cependant point de bateleurs ou autres danseuses ou chanteurs, comme c'est souvent le cas lors de ce genre d'événement: Cela restait un rendez-vous très sérieux, une rencontre entre deux provinces d'importance ou des choses d'importance allaient être échangées. Point de place pour la bagatelle...
D'évidence, tout le gratin de la Taladélégation s'y présenta.
Son frère cadet, Matteus Hertwig, était en charge de la cité sous le titre de régent.
A première vue il semblait amical... Mais peut-être de trop peu de caractère pour être un efficace dirigeant?
Il pouvait néanmoins compter sur certains hauts nobles qui formaient le Conseil d'Ostermark:
Le Margrave Konrad Rôntgen, de Fortenhaf, homme dur et inflexible:
Et son rival, le vieux, mais paraissant increvable, Magrave Richard Dornier d'Heffengen:
Le Margrave Oswald Cranach, de Remer, était là aussi:
Celui là, malgré son armure d'apparat, semblait un bien piètre guerrier, son nez enflé d'alcool, ses muscles rongés par la boisson... Il avait un regard mauvais vers Lucrétia (le gouverneur de sa capitale ne s'était-il pas fait tabassé la veille devant les appartements de la Baronne?)
Aussi membres du Conseil des Nobles, il y avait aussi le Comte Edmund von Blùcher et le Baron Stefan Husserl:
Le premier paraissait assez quelconque, le second bien plus finaud: ses yeux lorgnaient parfois sur Lucrétia avec curiosité.
D'autres nobles étaient là aussi, mais point membres du Conseil d'Ostermark, citons vitement les plus importants:
Dans l'ordre, les barons Jarwhol Harris de Mëshenfressenhoffen (un guerrier!), Nicolaï Jidentag de Dolzishen (un jeune bellâtre!), Geoff Russinoff de Dürben (un vieux chiant?) et... Aldemar Kriegwirr, de Borkum...
Ce dernier, qui intéressa possiblement Lucrétia - voire aussi Dokhara - donna volontiers l'accolade au jeune Pollmar Kriegwirr, et parut ensuite un homme tout à fait amical avec tout le monde.
Tous ces gens portaient en général la toque de fourrure, très en vogue à Bechafen, mais pour le banquet, ils l'avaient bien entendu ôtée.
Ce n'était pas forcément les seules personnes d'importance, ceci étant...
Car, notamment, un nain avait des allures de grand ponte:
C'était un envoyé de Karak Kadrin, Le Fort des Tueurs, surplombant la Vallée de Kadrin dans le Col du Pic...
Parlant de celui-ci, il est possiblement temps de parler des "garde du corps" de toute cette assemblée:
Ledit chef nain, du nom de Korho Kondrim, avait pas moins de quatre tueurs crêtés avec lui, du type de "Cogneur", le suivant de Dokhara, et deux fois plus de nains en armures lourdes, ainsi qu'un prêtre nain discret mais présent... Peureux ce nain? Pas forcément... Les nains restaient souvent en groupe, partageaient tout...
Quant aux autres gardes du corps, ceux des humains cette fois, les présenter serait forcément très long. Mais il y en avait, en nombre, et pas des moindres, qui faisaient le planton tout autour des tables de banquet d'honneur... Otto et Weiss -très admiré, ce dernier - étaient de ceux là, derrière Lucrétia; et Rolff s'occupait seul de la garde rapprochée de Dokhara, ni Cogneur ni Rhom n'ayant été autorisés à entrer dans la salle de réception...
Mais cette (longue?) énumération des partis en présence ne peut s'arrêter ici:
Nous passerons sous silence les présences de divers mages ( un rouge, un vert, comme dans la Taladélégation) et des prêtres locaux d'Ulric, Sigmar et Taal... Mais il convient de parler de celui de Morr:
Morr est éminemment respecté en Ostermark. La Sylvanie est un territoire frontalier, au Sud, et il faut des gens pour lutter contre l'engeance vampire. Ledit prêtre était donc entouré de sacrés tueurs de vampires, lesquels étaient célèbres pour leur obstination et leurs prouesses.
Le prêtre se nommait Adolf RitHerr et, dans son armure entièrement consacrée de glyphes religieux, ne semblait pas du tout aimable.
Ses hommes, les tueurs de vampires?
Ce n'était pas des enfants de choeur, non: Se tenant en arrière de leur maître, comme ses gardes du corps (après le nain, le prêtre de Morr était celui qui en avait le plus? ) certains avaient même des airs de psychopathe. Ils regardaient de temps en temps Lucrétia...
Mais il y avait un autre homme aussi, bien connu de Lucrétia, assis juste à côté du prêtre de Morr à la table d'honneur:
Un visage poupin - mais amaigri? - qu'elle connaissait bien: Alan Von Feuerbach!!... Il ne la regardait pas dans les yeux, mais il était sûr qu'il ne pensait à rien d'autre qu'elle...
La grande Elise Von Kreiglitz aimait de fait placer des femmes aux postes de pouvoir: Celle-ci paraissait tout à fait capable, et était assise au banquet tout près du GutsHerr...
Du reste, nous passerons sur les myriades de ministres, généraux, commerçants, riches marchands ostermarks, et autres, sans cela nous n'en finirions jamais... bien que certains auraient peut-être eu leur place ici...
Allez, un dernier, mais pas des moindres, le Général Jarl Immerstal:
Un colosse en armure runique, Commandeur en second des armées de l'Ostermark, Margrave honorifique, responsable de la sécurité... S'il restait en retrait avec les gardes du palais, nul doute qu'il avait en vérité sa place au banquet des pontes, voire au Conseil de la province...
Ce banquet rassemblait pas moins de deux-cents personnes, sans compter les gardes du corps debout en arrière...
Lucrétia et Dokhara furent assises côte à côte en table d'honneur (l'on ne choisissait pas sa place), entre le vieux mais robuste Margrave Dornier (du côté de Lucrétia) et le jeune baron Pollmar de Borkum (du côté de Dokhara). Ce dernier, un peu boudeur, ne semblait pas vraiment enchanté de cette position. Par contre, le vieillard Dornier en était bien aise:
-Da da! clama t-il avec le drôle d'accent un peu Kislevite de la région, on a mis la plus belle des dames près de moi, niet?... C'est un pur bonheur pour moi, je suis gâté Dame rousse, rajouta t-il en tentant un baise-main à la mode de Bretonnie: Mais pour vous, cela ne doit pas être bien plaisant niet?... un vieux comme moi à côté de vous...