Martin [MJ Assistant]
Si le terme de sinistre pouvait correspondre pour qualifier l'ambiance des lieux, on allait sans doute pas tarder à qualifier celle-ci d'explosive. L'alcool coulait à flots dans la soldatesque, armée, portant tabards et festoyant bruyamment. Très bruyamment. Et sans doute en levant le coude un peu trop lourdement pour leur propre bien. Le comas éthylique était-il loin pour ces sacs à viande remplis d’éthanol ?
Mais quel était donc le point de vue de notre révolutionnaire local sur cette porcherie ? Voyait-il en ces hommes de pauvres victimes de l'injuste société post-féodale dans laquelle il vivait, à moins que ceux-là ne soient à ses yeux que des déchets d'humanité tout juste bons à être purgés par les flammes de la révolution ?
A travers l'air moite de la taverne, Mayer put distinguer un peu plus clairement la répartition des indigènes dans les lieux. Certes, les fêtards étaient présents, mais il y avait également les habituels piliers de bars vers qui il pouvait se tourner. A moins qu'il ne préférât aller vers le comptoir où se tenait un tenancier n'en menant pas large face aux commandes des hommes d'armes ? Ou peut-être que sa préférence allait au pochtron à moitié écroulé devant sa choppe ?
Il pouvait aussi, tout simplement, s'en retourner dehors ; l'ambiance n'étant clairement pas celle qu'il recherchait. Après tout, avec un peu de chance, sur un malentendu, il ne se ferait pas alpaguer par les gros bras exécutant les vulgaires tâches du vil exploitant impérial qui passait son temps à saigner inutilement le bon peuple...