[Friedrich Hadler] L'Infante du Mal (suite)

Le vaste pays désertique qu'est l'Arabie se trouve de l'autre côté de la mer en face de la Tilée et de l'Estahe. Il y a plusieurs cités habitées, certaines sur la côte et d'autres à l'intérieur des terres, ainsi que bien des ruines désertes remontant aux légendaires Guerres de la Mort. Les pirates d’Arabie sont des pilleurs invétérés, dont on peut parfois apercevoir les navires aux voiles sombres dans les ports d’Estalie ou de Tilée.

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Friedrich Hadler] L'Infante du Mal (suite)

Message par [MJ] Le Djinn »

L'infirmerie-hôpital était trop petite pour accueillir une personne supplémentaire, les blessés avaient afflués à une vitesse vertigineuse, certains cueillis par des flèches, d'autres par des coups de sabre. Beaucoup allaient mourir, nul ne pouvait le nier. C'est donc ainsi que le chef du village conduisit Friedrich à la résidence d'à côté, où se reposaient les soldats impériaux, qu'on avait mis à part. Le cor avait fait fuir les brigands qui refluaient, les cavaliers comme les hommes à pied. Il y avait peu de chance que les "civilisés" lancent la chasse à travers le désert, ce serait aussi idiot qu'inconscient. Bien sûr, quelques minutes passèrent avant que notre héros n'entende le bruit du pas martial dans la rue avoisinante.

Rassuré, l'ex-milicien pu se remettre correctement dans sa couchette pendant qu'une villageoise n'ayant pas pris part au conflit bandait avec des bandages en tissus les larges blessures du guerrier. La porte s'ouvrit en fracas et une voix puissante et menaçante tonitrua:

Image-"Sortez tous. A l'exception de Hadler."
Aucune négociation ne fût possible, le regard que jeta le Duc sur les hommes présents les dissuadèrent de faire la moindre objection, même le sergent Steiner obéit sans discuter bien que son air inquiet était éloquent.
Une fois tout le monde dehors et la porte refermée, Loft reprit la parole.

Image-"A nous deux, traître."
Sans même attendre une quelconque parole de la part de Friedrich, le Duc l'empoigna par le col et commença à le secouer violemment contre le mur, pour un homme aussi "mûr" que lui il avait une force physique extraordinaire! Pendant qu'il malmenait le pauvre soldat, il 'écriait:
Image-"Où l'avez-vous mis Hadler? Où l'avez-vous cachés? Les hommes m'ont dit que vous aviez manipulé la boîte! Où est le plan? Parlez ordure! Vous ne valez pas mieux que votre démon de père, j'aurais dû vous faire exécuter quand vous vous êtes engagé! J'en suis sûr désormais, vous êtes bien l'Infante du Mal!"
Et un cri de venir de derrière la brute.

-"Non, Duc Loft! Ne faite pas ça, il ne sait rien!"

----------------------------------------------------------------------------------

Le voyage avait été long, très long, terriblement long. Surtout quand on était au milieu d'une quinzaine de soldats et de deux fois plus de marins, obligé de se déguiser en homme avec un officier qui passait son temps à gueuler que les bonnes femmes ne savaient rien faire de leurs dix doigts, à part la cuisine. Généralement les autres hommes approuvaient d'ailleurs.
Le pire était que son bateau ne ramenait même pas de nouvelles troupes, à part elle, ces types étaient juste là pour protéger le navire dans le cas d'une attaque, ils repartiraient aussi sec que le chargement -des tentes et des armes plus performantes, notamment des arquebuses- arrive. Ils étaient d'ailleurs suivis par un autre bâtiment militaire, lequel était d'ailleurs très loin derrière, à une vingtaine de minutes en fait.

Mais enfin, le moment de la libération était arrivé! Le campement était en vu! Se dépêchant, la jeune femme sauta à terre pour goûter au bon air Arabéen. Elle n'eut pas le temps d'en profiter longtemps qu'une question lui arriva, presque un murmure.


-"Alors, c'est toi la gamine? On m'avait prévenu qu'ils profitaient du chargement pour te ramener."

Une espèce de vieil ours au poil noir tacheté de gris et au crâne rasé se tenait derrière elle, à peine plus grand qu'elle il la dépassait en revanche par un gabarit supérieur. Il portait l'uniforme réglementaire des soldats ostlandais et un galon de sergent.

-"Sergent Ivrius Polar, on va pas faire connaissance beaucoup plus longtemps, t'es pas de mon régiment, on m'avait juste demandé de te faire l'accueil si Steiner et le Duc se faisaient la malle dans le désert. C'qui est le cas d'ailleurs, on est plus qu'une quinzaine sur près de quatre vingt dix de départs, sont partis faire une expédition punitive. Bon, on va pas rester planter là, les marins nous dévisagent, ramène toi je vais te faire découvrir le campement, ajuste bien ta capuche, faut pas qu'on sache ton sexe, des questions à part ça?"

Tout en parlant, le duo avança dans le campement fortifié dont les seuls membres étaient sur les remparts de bois à scruter le sable, Katja hériterait comme logement d'un abri de sentinelle un peu plus grand que les autres au pied du porte qui ouvrait sur le désert, à l'opposée de celle qui ouvrait sur l'oasis, personne n'y allant jamais l'éclaireuse serait tranquille!
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Katja Endrafen
PJ
Messages : 33

Re: [Friedrich Hadler] L'Infante du Mal (suite)

Message par Katja Endrafen »

Chacun s'occupe comme il peut lorsque avouons-le, il n'y a pas grand-chose à faire. Probablement n'importe quel matelot s'insurgerait en me hurlant dessus qu'il y a toujours quelque chose à faire à bord d'un navire, mais voilà : je n'étais pas marin, et j'avais mis au point un certain nombre d'astuces pour tirer au flanc autant que possible (ou paraître occupée sans l'être, ce qui est parfois encore plus amusant). Je m'étais donc rabattue sur un comportement absolument jouissif, qu'était celui de m'ingénier à trouver de nouveaux sujets pour râler. Là où le bât blessait, c'est que j'étais bien souvent réduite à grogner dans la barbe que je feignais de pouvoir avoir, ne voulant pas prendre le risque qu'un de ces types brut de décoffrage ne se mettent subitement à réfléchir à propos de ma voix de fausset si je venais à m'épancher sur lui. Essayez de la travestir, et vous verrez que ce n'est pas si simple, comme je m'en rendais compte chaque matin en me levant.

Le pire dans tout ça, c'était les curieux. Comment se fait-il qu'un soldat passe ainsi son temps à éviter l'équipage ? De soldat, je n'en avais ni l'apparence ni le comportement, mais il avait suffit qu'on leur dise que je débarquais en Arabie sur consigne du duc Loft pour qu'ils en déduisent un peu trop vite mon appartenance à l'armée. La situation me pesait, surtout parce qu'à force de me défouler au travers de quelques remarques cinglantes à l'encontre des uns ou des autres, ces-derniers commençaient à ne plus me voir en peinture. Et ce dont on manque le plus en pleine mer, c'est de l'espace pour ne plus se marcher sur les pieds. De là à ce qu'un génie s'imagine que je ferais une meilleure compagnie aux poissons, il n'y avait qu'un trop petit pas à faire, aussi gardais-je souvent un couteau ou deux à portée de main. Inutile de préciser qu'en y ajoutant le mal de mer, les nuits dans l'obscurité d'une cale résonnant de ronflements et autres bruits suspects étaient particulièrement désagréables.

Et puis, il y eu un changement subtil dans l'air. Les eaux étaient plus calmes, l'air plus chaud, le soleil plus prégnant. Les odeurs de goudron et de bois remontaient de chaque planche de ce fichu rafiot, imprégnant mes vêtements. Nous approchions de la côte d'Arabie, qui ne tarda plus à se dessiner devant mes yeux. La silhouette incongrue d'un campement fortifié, tout de palissades pointues, se laissait apercevoir à peut-être une lieue de la mer. D'ici, il n'était pas facile d'évaluer une telle distance.
En tous cas, le débarquement se fit avec des échos de bon débarras, d'un côté comme de l'autre. C'est sans regret que je quittais le pont du navire pour me retrouver à patauger dans le sable, où je remis vite fait les bottes que j'avais délaissé en arpentant le vaisseau (sitôt quittée la plage, les dunes s'avéraient bien trop brûlantes pour aller nus-pieds).

Je n'avais pas fait cent mètres qu'une voix s'élevait derrière moi, et je me retournais pour découvrir un petit grizzli d'apparence rêche arborant des épaulettes que je finis par identifier, à force de loucher dessus. Une présentation sommaire et quelques mots furent suffisants pour que j'identifie le personnage. Nordique, pragmatique et solide, il incarnait à la perfection le genre de rocher indifférent qui vous écrasait sans aucune malice (ou si peu). Suivant ce que je considérais de voir comme un conseil et non un voir, je rabattis un peu plus ma capuche, laissant mon visage se dérober à la morsure du soleil.
Car ma peau pâle de native de l'Ostermark, plus habituée aux montagnes qu'aux plaines agricoles de l'Empire, le ressentait effectivement comme une morsure. Le vent était sec, chaud jusque dans les poumons lorsque vous l'inspiriez, et l'air ambiant ressemblait à de la poussière s'insinuant sous vos vêtements, collant à votre peau. Le sergent avait dû beaucoup souffrir en arrivant ici, car il avait l'air de venir de régions plus au nord encore que la mienne.


« Quelques questions, oui. Steiner, qui est-ce ? Et pourquoi le duc est-il présent ? D'ailleurs, qu'est-ce qui a motivé la présence de forces impériales ici ? » marmonnai-je d'un ton irrité. Une expédition punitive, c'est bien comme ça qu'on appelle les carnages, généralement, et j'aimais autant être au courant de qui j'allais avoir à me méfier. « Et je peux savoir qui a mérité les foudres de notre bon commandement ? Non, parce que si je dois aller fouiner ici ou là, je préfère autant savoir quels autochtones ne peuvent pas voir un uniforme sans ressentir des envies de meurtre. »

A tous les coups, quelques locaux s'étaient malheureusement retrouvés en possession de biens qui intéressaient les engagés, et ceux-ci n'y allaient pas avec le dos de la cuillère lorsqu'il s'agissait de mettre la main sur une chose ou une autre. Ça pouvait tout aussi bien être de l'or que de la nourriture ou peut-être même des femmes. La probité et la retenue d'un militaire variaient certainement d'un régiment à l'autre, même si j'avais dans l'idée qu'elles étaient avant tout liées à celles de leurs chefs. C'est ce qui faisait la différence entre les soldats et les pillards.
Au sujet de femme, j'avais bien saisi qu'il valait mieux pour moi l'être le moins possible. Toutefois certaines formes n'étaient pas si faciles à cacher, et d'autres encore moins à simuler. Il restait à savoir comment étaient les hommes que j'allais devoir côtoyer : chiens de garde de l'armée ou loups sans muselière ? J'avais davantage connus les seconds, les premiers lorgnant généralement sur nous d'un œil noir qui semblait dire « allez foutre votre bordel ailleurs ». L'expédition à Mordheim notamment, d'il y avait quelques années maintenant, m'avait appris que la vie exigeait d'une femme qu'elle soit rapide ou morte. Je ne me faisais pas d'illusion sur la durée de mon déguisement : viendrait un jour où les plus dégourdis sentiraient une puce leur démanger l'oreille, et ce jour-là, le couillu qui s'avancerait à égarer ses doigts sous mes vêtements (sans mon consentement du moins) y perdrait un peu plus que les dix.

Tandis que mon adorable chaperon se faisait un morne devoir de répondre à mes questions, nous nous rapprochions du camp dont je voyais mieux les défenses à présent. Il me mena jusqu'à mon nouveau palace : un abri certes exigu, mais qui avait l'air déjà plus spacieux que les autres, et puis... après autant de temps dans une cale nauséabonde à souhait, rien que d'avoir quatre murs et un toit, certes branlant, mais un toit tout de même, était déjà le fin du fin.
Malgré les récriminations intérieures auxquelles je ne manquais pas de me livrer tout en lâchant mon barda au sol, une voix me chuchotait à l'oreille que tout ça valait sans doute mieux qu'un procès expéditif, où je me serais retrouvée coupable non seulement de mes crimes mais encore de quelques autres tombés du ciel.


« L'oasis est à l'opposé vous dites ? Bah, la porte c'est bien aussi. Je crie si jamais j'entends quelqu'un venir »
minaudais-je devant Polar en rajustant aussi discrètement que possible une dague cachée à l'intérieur de ma vareuse, au sempiternel coloris noir ostlandais.

Avec mon errance aux voies tortueuses, j'avais fini par me prendre d'affection pour les couteaux et autres petites lames discrètes qui ne payaient pas de mine, mais présentant un certain côté pratique. Surtout lorsque l'autre en face la prenait quelque part entre les côtes sans l'avoir vue venir. Évidemment, appartenant à l'armée, il m'avait été fournies une épée ainsi qu'une veste de cuir, que j'arborais sans trop savoir quoi en faire, mais les habitudes avaient la vie dure et c'était tant mieux. C'était à Mordheim que j'avais également découvert l'utilité des substances illicites aux vertus empoisonnées, comme la bave de chien enragé. Il s'agissait du nom donné à une décoction, qu'un dénommé Peter Freitz avait cru bon d'utiliser face à un mutant de la cité damnée (avant de se rendre compte que son adversaire était assez près de lui pour le mordre, ce qui n'avait pas raté). J'avais fait main basse sur cette fiole sans pour autant m'en être jamais servie, à l'inverse du mucus d'araignée. Ce poison-ci était aussi simple qu'efficace, paralysant celui qui en était atteint, et sauvant maintes fois la mise à une monte-en-l'air de mon acabit. Je pouvais être bien des choses, et probablement même une meurtrière... mais malgré tout, la vie avait de la valeur à mes yeux. Une valeur sur laquelle je me refusais de cracher, à moins d'y être absolument contrainte.

Non sans un sourire nostalgique je repensais aux fois où je m'étais moi-même piquée avec une dague, jonglant nonchalamment et me retrouvant brutalement gagnée par la paralysie du mucus. Avec le temps j'avais appris à prêter attention à mes affaires.


« Et maintenant sergent, je vaque à mes occupations ? »
lançai-je en posant sur lui un regard pétillant.

Cette nouvelle vie sous les drapeaux ne serait pas forcément à mon goût, mais quitte à bénéficier d'une seconde chance... autant tout faire pour prendre le bon côté des choses. Un privilège que les morts me jalousaient.
Image
« Mon irrévérence est ma liberté. »

Musical Theme
Katz, auxiliaire impériale (éclaireur)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 8 | Int 8 | Ini 9 | Att 10 | Par 10 | Tir 10 | NA 1 | PV 30/60 *

* 1 Fulguropoing de Troll à la jambe droite
* 1 toucher amical d'épée à l'épaule gauche

« Engagez-vous qu'i'disaient ! Engagez-vous !
Et la solde, elle s'engage QUAND ? »
Compétences :
¤ Adresse au tir
¤ Ambidextrie
¤ Camouflage rural
¤ Jonglerie
¤ Réflexes éclairs
¤ Tir à déclenchement rapide


Équipement :
¤ Épée à une main (16+1d8 dégâts / 12 parade)
¤ Veste de cuir (Torse, dos et bras / 5 )
¤ Targe d'acier (4+1d6 dégâts / 14 parade / Déstabilisant)
¤ 4 dagues de jet (12+1d6 dégâts / Malus de -2 TIR tous les 6 mètres)
¤ 2 Bolas (Malus de -2 TIR tous les 8 mètres / Immobilisant)

Avatar du membre
Friedrich Hadler
PJ
Messages : 172

Re: [Friedrich Hadler] L'Infante du Mal (suite)

Message par Friedrich Hadler »

Finalement, le cor impérial avait bien sonné le glas pour les assaillants bédouins. Devant le nombre important de troupes régulières qui arrivaient en renforts, les brigands avaient choisis -assez judicieusement pour eux- de préférer la fuite à l’affrontement. Il fallait les comprendre, car la journée avait été très dure pour eux.
Déjà, ils avaient souffert en supériorité numérique et avec l’effet de surprise lors de l’attaque en traître du matin. Leurs pertes s’étaient encore alourdies lors de l’âpre combat qui les avait opposés à l’instant aux villageois et aux quelques impériaux. Ils avaient peut-être pensé pouvoir facilement vaincre les autochtones sédentaires qu’ils avaient toujours opprimés, mais ces derniers avaient relevé la tête s’étaient battus grâce à la harangue du soldat Hadler. Ils avaient finalement tenu bon, au prix de plusieurs vies humaines sacrifiées, mais pas en vain.
*Les renforts sont là, les bandits s’enfuient, nous avons gagné ! Ils se sont battus, et ont regagné leur dignité, et flanqué une bonne leçon à ces salauds ! ON A GAGNE ! Tout est bien qui finit bien.*
C’est sur ces heureuses pensées que Friedrich resta pendant qu’il se faisait soigner par une jeune villageoise. Celle-ci ne parlait pas son langage, mais il ne put s’empêcher de lui adresser un sourire radieux, et de lui communiquer sa joie de vivre du moment. Il l’aurait bien serré dans ses bras et dansé avec elle s’il n’avait pas eu un bras gauche aussi salement amoché, qui lui imposait de rester immobile pendant qu’elle le bandait. Il ne put résister à lui confirmer ce qu’il se passait, que ce qu’ils entendaient au dehors était bien des bruits de bottes impériales frappant le sol en cadence.

-ON A GAGNE ! Et merci pour le bandage !

Si elle n’avait pas forcément compris le sens des mots, le sens des deux phrases, lui, était plus qu’évident, et il put voir sur son visage qu’elle avait compris et était soulagée. Le soldat Hadler était décidément euphorique, et le bruit de la marche disciplinée des impériaux au dehors, qui donnait à la troupe une formidable impression de puissance, était encore pour le rassurer. Apparemment, ils étaient venus en nombre. Enfin toutes ses craintes retombaient, de même que ses lourdes responsabilités. Non, il n’avait pas mené à la mort le village et ses hommes, et oui, l’autre partie de la troupe avait pu arriver jusqu’au campement. Certes, il y avait quand même eu quelques morts, mais cela en valait largement la peine, car toutes les autres vies seraient sauvées.

Pourtant, le militaire était très loin de s’imaginer ce qui allait lui arriver. En tout cas, quand il vit la porte de la maison adjacente à l’infirmerie-hôpital de campagne improvisé où il se trouvait s’ouvrir à la volée et le duc Loft en personne rentrer dans la pièce, il était à des lieues de se douter de ce qui allait se passer. Avec autorité, le noble fit sortir tout le monde, sauf lui. Même à ce moment là, encore pris par l’euphorie de la victoire, le soldat ne remarqua pas que son chef était très en colère. La porte se referma, laissant les deux hommes face à face. Soudain, le duc s’exlama « A nous deux, traître ! », et, sans crier gare, se jeta sur l’infortuné Friedrich qui n’y comprenait plus rien du tout. En fait, il fut totalement pris de court quand il fut soudain saisi par la chemise et plaqué brutalement contre le mur. Notre héros fut tellement surpris par un tel accès de violence sans raison apparente qu’il ne put même pas ouvrir la bouche pour se défendre. Par contre, il se retint de peu de hurler de douleur et de tenter de se dégager par réflexe, car son bras gauche à peine soigné était très douloureux. De toute façon, au vu de la force physique de Loft, il n’était pas certain qu’il aurait pu se dégager, même s’il l’avait voulu.

Le chef de l’expédition secoua son soldat comme un prunier tout en lui donnant indirectement un peu plus d’explications sur les raisons de ses actes. Il était question de la boîte, ou plus précisément de son contenu. D’après les accusations un peu confuses qui fusaient, Friedrich Hadler crut comprendre que le contenu de cette fameuse boîte était un plan. Quant à la suite, elle fut encore plus incompréhensible pour notre héros, ou plutôt, Friedrich avait peur de trop bien comprendre. *Mon père, un traître ? Impossible !* Mais le plus urgent n’était pas là. Il fallait déjà essayer de comprendre ce qui n’avait pas fonctionné avec l’histoire de la boîte.
Friedrich Hadler était prêt à assumer entièrement sa part de responsabilité dans l’affaire de la boîte. Si le duc Loft voulait l’exécuter, il ne se déroberait pas, il accepterait la sentence. Mais quel déshonneur pour lui et sa famille. Que penserait sa pauvre mère Elena ? Pourtant, il avait fait tout son possible, il avait sauvé ses hommes, mais à part ceux qui l’avaient connu, on ne se souviendrait peut-être de lui que comme un traître, lui qui avait pourtant tout donné pour son pays. Tant pis, il respecterait les décisions de son supérieur, quelles qu’elles soient. On pourrait dire de lui ce que l’on voudrait, il resterait droit dans ses bottes et fidèle à ses principes : il n’allait pas désavouer l’autorité du duc, même si cela impliquait de mourir. Il était prêt à se sacrifice.

Mais ce n’est pas pour autant qu’il espérait un tel dénouement, bien sûr. En fait, il espérait pouvoir se renseigner et essayer de donner au moins sa version des faits -la vérité- au duc, afin que celui-ci puisse juger en connaissance de cause, et non sur un coup de sang, sans lui avoir laissé le temps de se défendre. Heureusement, ce fut le sergent Steiner en personne qui intervint pour tenter de le blanchir, en déclarant que le soldat ne savait rien. Décidément, il semblait que tout le monde sauf Friedrich était au courant. Hadler, dès que le duc le laissa répondre à ses questions, commença son récit :


-Pardonnez-moi, mon général, mais je ne comprends pas de quoi vous voulez parler. Cependant, je vais vous raconter tout ce que je sais, vous pourrez ensuite faire de moi ce qu’il vous plaira, je vous obéirais.
Nous avons en effet retrouvé la boîte ce matin, ou, pour être plus exact, les bandits, qui se faisaient passer pour les excavateurs, l’ont retrouvée, puis nous en attaqué en traître. C’est là où le sergent Steiner a été blessé grièvement, ainsi que le soldat Lukas. Nous avons perdu deux de nos hommes, les soldats Jörg et Gundar au cours de cet affrontement, mais nous avons réussi à repousser les brigands et à leur reprendre la boîte en leur infligeant de lourdes pertes. Le sergent Steiner a été héroïque : c’est lui qui a repris la boîte des mains du bandit qui l’avait déterrée et s’est battu comme un lion en dépit de sa blessure au dos. Puis, le sergent étant blessé, et voyant le risque important de désorganisation que nous risquions, dispersés face à un ennemi plus nombreux, j’ai pris l’initiative de diriger les hommes pour la fin de l’escarmouche. Si vous cherchez le responsable de la gestion de ce combat, je suis prêt à en assumer l’entière responsabilité.
Ensuite, une fois les bandits mis en fuite et les troupes regroupés, devant l’état grave du sergent et de Lukas, j’ai pris la décision de rester avec quelques hommes pour tenter de les faire soigner au village, et j’ai confié la boîte aux reste des soldats, avec pour mission de vous l’apporter, comme vous nous en aviez donné l’ordre. A partir de là, je n’ai plus eu de contact ni de nouvelles de la boîte, de près ni de loin, jusqu’à maintenant. Jamais je n’ai ouvert cette boîte, je vous le jure sur Véréna, Sigmar et Myrmidia, mon général.
J’ajoute que si vous ne me croyez pas sur parole, les soldats pourront vous confirmer mes dires. Vous pouvez leur demander leurs versions à chacun, afin de les comparer à la mienne, pour d’être bien sûr que je dis la vérité, si vous doutez de moi, mon général.

Je suis prêt à répondre à toutes vos questions, et à assumer mes actes et mes décisions. Pour le reste, je m’en remets à votre jugement, mon général.


Friedrich avait parlé avec son coeur, le plus sincèrement et spontanément possible, il espérait que cela suffirait à prouver qu’il n’était pour rien dans cette histoire de boîte ou de plan caché, éventuellement avec les témoignages de ses compagnons d’armes qui pourraient confirmer son innocence. Enfin, il y avait quand même au moins cinq personne qui ne l’avaient pas quitté des yeux depuis le premier combat de la matinée, et qui pourraient confirmer qu’il n’avait rien caché nulle part. Il n’avait rien pu enterrer ou cacher, de toute façon, n’étant jamais resté seul, et si on prétendait qu’il avait quand même subtilisé le contenu de la boîte, il lui serait facile de prouver qu’il n’avait rien sur lui non plus, et donc qu’il n’était pas coupable. Du moins en théorie, car le chef de l’expédition pouvait très bien rester braqué dans sa colère et l’utiliser comme un bouc émissaire pour faire passer son humeur, et de simples arguments rationnels ne suffiraient peut-être pas à l'apaiser. Mais après tout, s’il était duc et proche conseiller du Grand-Prince Valmir von Raukov, c’était probablement qu’il avait le jugement juste et qu’il savait se contrôler. Il fallait l’espérer, en tout cas…
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Friedrich Hadler] L'Infante du Mal (suite)

Message par [MJ] Le Djinn »

Test de charisme: 2, très bonne réussite.
Se retournant vers le sergent, le Duc laissa transparaître un certain désappointement. Toujours fâché mais visiblement plus contre Friedrich, le noble lâcha son soldat avant de crisper ses poings de rage.
Image-"Je vois. Ainsi vous disiez vrai quand vous affirmiez qu'il ne savait rien. Qu'importe, il est donc temps pour lui de savoir, on verra où ira ensuite sa dévotion."
Steiner laissa s'exprimer un hoquet de surprise avant d’acquiescer, rapidement il vérifia que personne ne les écoutait et ferma la porte avant de s'asseoir sur un lit de fortune en face du Duc.
Image-"Je n'entrerai pas dans les détails Hadler, mais il faut que vous le sachiez, votre père m'avait volé cette boîte à la fin de la Tempête du Chaos. Il avait sauvé ma fille d'un sacrifice démoniaque dans mon propre manoir! Deux jours plus tard quand je revenais d'une bataille, Erika -mon enfant- me raconta tout. Je décidais de lui offrir l'hospitalité un jour de plus, ainsi qu'une récompense en grade, c'est ce jour là que le sergent Steiner, qui à l'époque n'était qu'un caporal sous les ordres de votre père, fût promu.
Mal m'en pris, le lendemain votre paternel s'était enfui avec la boîte, un objet qui possède une valeur inestimable à mes yeux. Rapidement j'ai envoyé mes espions le filer, rien à faire, on avait beau le retrouver personne ne fût capable de l'arrêter ou de récupérer l'objet. Voilà trois mois mon meilleur maître informateur découvrit que votre père avait caché la boîte en Arabie. Elle y était donc bien, mais vide, ce qui est d'autant plus étonnant qu'elle était fermée runiquement et ouvrable seulement avec une rune que je possède."
Sa rage était palpable, il devait lutter pour ne pas étriper le fils de cet homme qui lui avait pris son bien le plus précieux après sa propre fille. Par chance, sa noblesse intérieure et son sang-froid lui permettaient de faire la part des choses.
Image-"Ce traître s'est fait passer pour mort pendant des années, il n'a même pas tenté de vous retrouver ou de vous contacter. Aujourd'hui je ne sais pas où il se trouve, mais je sais une chose: il complote contre moi et l'Empire.
Maintenant reprenez vos armes, nous repartons au campement. Steiner, même si nous avons échoués je tiendrai ma promesse, vous serez promus capitaine une fois de retour en Empire."
Militaire jusqu'au bout, le sergent se positionna au garde-à-vous jusqu'à ce que le Duc soit sorti et commence à ordonner un rassemblement des blessés. Steiner lança un regard sans équivoque à Friedrich: bientôt viendrait le temps des révélations.
Sortant de sa maisonnette, le soldat constata qu'on avait posé une dizaine de corps dans la rue, trois soldats et sept civils. Les pertes auront été plus nombreuses que prévues. Enfin, la petite armée de soixante-dix hommes se mit en route.


----------------------------------------------------------------------------------

Le nordique toisa la demoiselle d'un air de dédain mêlé à celui de l'appréhension, une femme dans le camp, ça devait sûrement porter malheur! Après un effort sur lui-même il consentit à lui répondre.

-"Steiner c'est le sergent en charge du cinquième régiment de la troisième division d'infanterie Ostlandaise, c'est là qu'tu vas. C'est un bon gars qui sait tenir ses troupes, ça se passera bien j'pense. Pour ce qui est du Duc, c'est lui qui a tout payé de sa poche, le matos, le voyage, la bouffe, les indigènes qui creusent pour nous, tout. Faut croire qu'après trois mois il en a eu assez d'attendre et qu'il est venu diriger le camp par lui-même. C'qui cherche? Un trésor familial volé apparemment, j'ai pas tout compris.
Sinon les autochtones nous aiment bien pour la plupart, mais y'a pas mal de bandits dans les environs, te sépare jamais de ton arme et de ton armure, ça vaut mieux pour ta survie.


Finissant sa phrase le sous-officier regarda au ciel la position du soleil, histoire de déterminer l'heure qu'il était. Satisfait il daigna revenir à son interlocutrice.

-"Notre bon Duc est parti sauver une escouade de soldats retranchés dans un village pas trop loin, ils ont été attaqués par des bandits et comme les blessés pouvaient pas marcher trop longtemps, ils les ont emmenés au patelin. Devraient pas tarder à revenir d'ailleurs. Mais allez, je te laisse faire le tour du camp, on n'est qu'une vingtaine. Fait juste attention à ce qu'on te reconnaisse pas hein?"

Et il repartit vers les remparts pour demander leurs rapports aux guetteurs, Katja était libre comme l'air! Dans une certaine mesure tout du moins, le désert entourait tout et il paraissait évident qu'aller s'y perdre ne serait pas une bonne idée. Au loin sur la mer le second navire approchait, il ne s'était finalement pas perdu en route!
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Katja Endrafen
PJ
Messages : 33

Re: [Friedrich Hadler] L'Infante du Mal (suite)

Message par Katja Endrafen »

Je traînais des pieds sous le soleil ardent, un turban de fortune arrangé autour du visage et la peau encore apparente marbrée par la poussière et le sable, en proie à de pressantes réflexions. Je ne me faisais pas d'illusions sur la durée de cette mascarade, qui m'apparaissait de plus en plus insensée. Si le duc Loft était ici, savait-il seulement que j'avais été engagée à son service ? Avait-il eu le temps d'en être informé ? Le sergent avait parlé d'un trésor familial, et j'étais bien curieuse d'entendre l'histoire d'un tel objet, pour qu'il ai réussi à franchir les mers séparant l'Empire de l'Arabie. Et qu'une telle expédition soit montée sur pied pour ce genre de babiole... J'avais de nouveau la preuve que les puissants de ce monde disposaient de pouvoirs ahurissants, et je grinçais des dents. Je détestais l'ordre des choses, cette autorité qui donnait par la naissance le droit aux uns de bouleverser la vie des autres.
Et puis, je ne pourrais pas éternellement me faire passer pour un homme. Si je pouvais encore dissimuler mes formes et mon visage, et même chercher à travestir ma voix pour lui donner ce ton de fausset... viendrait fatalement un jour où ce ne serait plus aussi simple.

Je n'étais pas du genre à m'inquiéter beaucoup pour l'avenir : jusqu'ici j'avais surtout vécu dans le temps présent, en ne pensant qu'au lendemain immédiat où il faudrait survivre. Néanmoins il n'était pas facile de balayer de telles incertitudes, et rien que de les empêcher de virer à l'angoisse était déjà un tour de force.
Un regard levé vers la mer me fit constater que le navire ayant suivi le mien s'apprêtait à accoster. Allons bon. La situation était-elle désespérée ici, pour que le duc aille lui-même au charbon et que des renforts ne viennent encore ? Polar avait souligné que cette campagne durait depuis trois mois déjà. Trois mois pendant lesquels une centaine de soldats impériaux n'arrivaient pas à atteindre l'objectif leur ayant été donné. Et on me chargeait de... quoi, exactement ? Faire le travail à leur place ? Les espionner ?

Rendre des comptes sur tout ça n'avait aucun sens puisque le noble à la tête de l'opération était déjà sur place. J'imaginais donc qu'on attendait de moi que je mette la main à la pâte, et ce n'est pas sans irritation que je réalisais la chose suivante : si je voulais gagner ma liberté, j'avais intérêt à me distinguer quelque peu aux yeux de Loft. On aurait tout aussi bien pu me passer la corde autour du cou, pour nouée qu'était ma gorge à cette idée.

Tout en déambulant au milieu des cahuttes et des tentes, je ne pouvais pas m'empêcher de jeter des yeux intéressés ici ou là. Tant de biens laissés sans surveillance représentait une véritable tentation pour quelqu'un qui chapardait depuis toute gamine, quand bien même ça ne m'avancerait pas à grand-chose de fouiller dans le barda d'un militaire. Une habitude qu'il faudrait peut-être perdre à l'avenir, même si je doutais de me débarrasser aussi facilement d'une telle manie.

M'arrêtant à l'ombre d'une palissade, je levais le nez vers un ciel d'une époustouflante clarté. Ce n'était pas en Ostermark qu'on pourrait avoir de tels cieux, à l'azur profond bien plus chaud que mes propres iris délavés. C'était l'Arabie... je pris alors conscience qu'il serait peut-être temps de me renseigner : être prise au dépourvu faisait partie des choses que j'exécrais et je préférais toujours savoir où je mettais les pieds. Aussi je pris le temps d'aviser un soldat ayant l'air un peu plus benêt que les autres, pour aller dans sa direction à grands pas guillerets.


« Salut machin ! »
lui lançai-je au nez en venant me planter juste sur son chemin, forçant quelque peu le ton de ma voix ainsi que l'accent musical de ma province natale. S'il était Ostlandais comme semblait l'être cette compagnie, alors il reconnaîtrait probablement cette note dans mes mots, l'Ostland et l'Ostermark étant voisins. « Dis donc, tu m'as l'air de bien savoir faire les choses, ça se voit sur ton visage. Tu ne pourrais pas expliquer à un novice comme moi... »

Sans lui laisser le temps d'en placer une et bloquant résolument son passage (en ceci, j'avais l'expérience d'avoir vu maints mendiants se livrer à cet exercice dans le temps, en tant que compagnons d'activités plus ou moins douteuses, et je ne me serais jamais doutée que ce fut aussi amusant), je le harcelais de questions au sujet du temps dans le désert, de la course du soleil (c'était cocasse de le voir cligner des yeux en s'efforçant de m'expliquer quelle heure il était lorsque l'astre en était à telle position, agitant son index devant ma mine ébahie) et de l'emplacement des divers villages ou campements présumés des environs. Savoir se diriger me paraissait vital dans une telle étendue de sable et s'y perdre était manifestement une mauvaise idée. Combien de temps pouvait-on tenir sans eau ? Je l'ignorais totalement et m'empressai de demander à mon professeur malgré lui, de même que je lui soutirais insolemment tout ce qu'il pouvait savoir au sujet des oasis des parages, s'il en avait la moindre idée.

C'est sans aucun remord pour lui avoir infligé un tel traitement que je le remerciais d'une tape sur l'épaule s'étant voulu virile, mais qui ressembla plus à un « touche-moi si tu l’oses » qu'à autre chose...
Satisfaite, je tournais les talons sans autre forme de procès pour retourner à mon abri et ruminer. Selon Polar le duc n'allait pas tarder et je comptais rester là à l'attendre ; j'étais positionnée près de la porte et ne pouvais pas manquer son retour. J'aurai alors tout le loisir de les observer, lui et ses soldats, ce qui me donnerait peut-être une idée sur les fameux bandits qu'ils avaient dû affronter.
Image
« Mon irrévérence est ma liberté. »

Musical Theme
Katz, auxiliaire impériale (éclaireur)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 8 | Int 8 | Ini 9 | Att 10 | Par 10 | Tir 10 | NA 1 | PV 30/60 *

* 1 Fulguropoing de Troll à la jambe droite
* 1 toucher amical d'épée à l'épaule gauche

« Engagez-vous qu'i'disaient ! Engagez-vous !
Et la solde, elle s'engage QUAND ? »
Compétences :
¤ Adresse au tir
¤ Ambidextrie
¤ Camouflage rural
¤ Jonglerie
¤ Réflexes éclairs
¤ Tir à déclenchement rapide


Équipement :
¤ Épée à une main (16+1d8 dégâts / 12 parade)
¤ Veste de cuir (Torse, dos et bras / 5 )
¤ Targe d'acier (4+1d6 dégâts / 14 parade / Déstabilisant)
¤ 4 dagues de jet (12+1d6 dégâts / Malus de -2 TIR tous les 6 mètres)
¤ 2 Bolas (Malus de -2 TIR tous les 8 mètres / Immobilisant)

Avatar du membre
Friedrich Hadler
PJ
Messages : 172

Re: [Friedrich Hadler] L'Infante du Mal (suite)

Message par Friedrich Hadler »

Quand il entendit le duc Loft affirmer qu’il le croyait bien, Friedrich Hadler ne put s’empêcher de ressentir un grand soulagement. Il avait échappé de peu à une sanction pour un acte qu’il n’avait pas commis. C’était bien là la preuve que le militaire avait eu raison de faire confiance à la noblesse et à la qualité des gouvernants impériaux : le duc s’était montré juste et réfléchi, il avait fait passer la raison avant ses sentiments ou pressentiments.
La curiosité prit néanmoins rapidement le dessus sur le soulagement : le noble avait annoncé qu’il était « temps pour lui de savoir ». A en juger par la réaction du sergent Steiner, ces mystérieuses explications devait être d’une importance capitale. Le sous-officier afficha clairement sa surprise et vérifia que nul ne pourrait surprendre leur conversation. Le soldat Hadler s’attendit donc à des révélations. Mais rien n’aurait le préparer à entendre ce qu’il entendit…

Tout d’abord, le général lâcha sur le ton de la certitude qu’Alexander Hadler, son propre père, l’avait volé. Puis, il entra dans les détails, révélant notamment que le capitaine Hadler avait sauvé sa jeune fille, Erika Loft, d’un noir sacrifice chaotique, au sein même de sa résidence. En remerciement, le duc l’avait accueilli dans son manoir un jour de plus et fait monter en grade. Toujours d’après son récit, c’est là que le père de notre héros aurait dérobé la boîte au contenu si secret et précieux, et se serait enfui sans donner de nouvelles. Les forces du duc l’auraient alors traqué, mais n’auraient pas réussies à mettre la main sur lui, ni même à récupérer l’objet. Du moins jusqu’à peu, où la boîte avait été localisée. La suite, on ne la connaissait que trop bien : la boîte volée par le père avait été récupérée par le fils, mais celle-ci, apparemment, était vidée de son contenu, et ce malgré la présence d’un sceau runique la verrouillant.
A l’évocation de cette histoire, Friedrich sentit que le duc avait le plus grand mal à se contrôler et à ne pas se venger sur lui pour les méfaits de son père. Cependant, l’officier garda sa maîtrise de lui, et ajouta qu’il était certain qu’Alexander Hadler complotait contre l’Empire. Puis, il ordonna de repartir au campement, après avoir signalé au sergent Steiner qu’il serait bien promu capitaine comme promis.

Cette explication très complète du duc Loft avait complètement captivé Friedrich. Il fut totalement suspendu aux lèvres de son supérieur, et incapable de faire le moindre mouvement jusqu’à ce que le noble ait quitté la pièce. Sa première réaction, instinctive et défensive, fut celle de la dénégation. Il pensa :
*Non, cela ne se peut, le duc a dû faire une erreur, se tromper. Mon père était un patriote et un soldat, pas un traître et un voleur. D’ailleurs, il a lui-même dit que papa avait sauvé sa fille ! Non, c’est totalement impossible, je n’y crois pas. Je ne peux pas y croire. Il DOIT y avoir une erreur, c’est certain. Le duc accuse mon père à tort.* Mais, rapidement, le doute s’insinua en lui, et bientôt il remit lui-même en question sa première impression. Les accusations du seigneur n’étaient pas sans fondement. Au contraire, le pire, c’était qu’il y avait même des témoins, dont le sergent Steiner lui-même ! Il n’avait pas pu mentir. Et s’il n’avait pas pu mentir, c’était qu’il avait dit la vérité, à moins qu’il ne se soit trompé, et que son père n’ait été victime d’une terrible machination. Cette dernière hypothèse était peu probable, très peu probable, même, mais elle n’était pas à exclure. Une féroce bataille faisait rage dans l’esprit de Friedrich entre la partie de lui qui refusait de croire à la culpabilité de son père, et une autre partie beaucoup plus rationnelle qui y croyait.
Après la dénégation, ce fut donc la confusion qui gagna le militaire.
*Ca ne peut pas être lui, même si tous les indices disent que si. Il s’agit peut-être d’une manipulation, d’un piège machiavélique des chaotiques. Mais d’un autre côté, est-il raisonnable de suivre mon intuition, uniquement basée sur mon cœur et sur des souvenirs d’un homme que je n’ai plus vu depuis des années ? Oui, mais cet homme n’est pas n’importe qui. C’est mon père, papa, et je le connais. A moins qu’il n’ait changé ? Et s’il était plus juste d’affirmer « je le connaissais », ou, « je croyais le connaître » ? Après tout, jamais le père que j’ai connu ne nous aurait abandonné, moi et maman. Il nous aimait. Mais alors, si c’était vrai, pourquoi nous avoir laissés sans nouvelles, ni même sans avoir cherché à nous revoir ou nous contacter ? Peut-être justement pour nous protéger. Certes, mais peut-être, à l’inverse, parce qu’il s’était tourné vers le chaos, ou vers une autre femme, ou vers l’argent ou le pouvoir. Je ne sais pas, je ne sais plus,…*

En remettant en cause de telle façon et aussi profondément la vision que Friedrich Hadler avait de son père, le duc avait sans le savoir ébranlé les convictions les plus profondes de son soldat. L’homme qui l’avait élevé, qui lui avait donné ses valeurs, qu’il avait toujours adoré et porté aux nues, voilà qu’il était peut-être exactement tout le contraire. Si même son amour pour Elena et Friedrich, un amour tellement inconditionnel, était maintenant plus qu’incertain, si tout cela avait été un mensonge… De même que son amour pour la patrie. Le fils Hadler ne supportait pas ces deux pensées obsédantes. *Ai-je vécu toute ma vie dans un mensonge ? Les valeurs les plus importantes pour moi ont toujours été « amour, courage, honneur ». Ce peut-il que mon père, l’homme même qui me les a transmises indirectement par son éducation et son exemple, ne les ait pas partagées ? Comment a-t-il pu faire ça à maman, à moi, à l’Empire, à l’Ostland, au duc ? Si maman apprenait cela, ça pourrait la tuer. D’ailleurs, ne vaudrait-il pas mieux mourir que d’apprendre que son père ou son mari était en réalité un traître, un menteur, un lâche, un voleur ? * Friedrich était obnubilé par l’éventualité plus que probable, et qu’il jugeait maintenant quasi-certaine, que son père ait été un traître. Son esprit tout entier était entièrement focalisé sur ces idées noires, qu’il ruminait inlassablement. Même la douleur de son bras meurtri était insignifiante à côté de cela : il l’avait totalement oubliée. La terrible révélation l’empoisonnait et le torturait au point qu’il en devenait presque fou. Il se mettait à dériver mentalement vers des horizons dangereux. *Et puisque mon père n’était qu’un traître, moi-même, son fils, du même sang, ne suis-je pas destiné à suivre un même chemin ? N’est-il pas préférable, au fond, de choisir la mort, et ainsi de garder tu le secret de sa disgrâce ? Ai-je le droit de vivre, moi, descendant de ce traître ? Le duc n’avait-il pas raison de vouloir ma mort ?*

Le sergent Steiner était sorti de la maison, Friedrich était seul… Lentement, dans un état second, il tira son épée, celle-là même que son père lui avait offerte il y a très longtemps. Il était totalement effondré psychologiquement. Le temps du doute et de la confusion étaient passés, remplacés uniquement par un grand vide noir qui engloutissait tout : le désespoir et la fatalité. Il s’apprêta à commettre l’irréparable, car sa vie lui importait maintenant peu, elle lui était même insupportable, elle le dégoûtait.

C’est alors qu’il vit le sang de l’ennemi qu’il avait tué quelques minutes auparavant couler le long de la lame, et ce détail retint son attention pendant longtemps, le stoppant net dans sa tentative. Cela lui fit instinctivement penser à son combat récent, et par extension à tous ses combats.


*C’est vrai… Il y a peine quelques instants, j’ai pris une vie. Et le matin, j’ai tué deux autres personnes, plus un autre combattant que j’ai blessé et qui a été achevé par le sergent Steiner. Et à Salkalten, j’ai tué un flagellant fou. Et tout cela, je l’ai fait pour protéger les autres. Je me suis battu pour eux, pour éviter que d’autres ne soient en danger.*

Il resta immobile à penser assez longtemps pour qu’une goute de vermeil atteigne sa main. Et il se rendit compte de ce qu’il avait projeté de faire.

*Non, je ne peux pas penser ça. Je n’ai pas le droit de penser ça. Comment ai-je pu envisager un acte aussi égoïste, lâche et abject que de me donner la mort, simplement parce que je souffrais ?
Myrmidia soit bénite, elle m’a ouvert les yeux à temps, et m’a sauvé la vie. Je ne vis pas que pour moi, mais aussi pour les autres, et pour mes dieux. S’il faut mourir pour accomplir mon devoir, alors je le ferrais, mais plutôt endurer mille morts que de me défiler à mes responsabilités. Je n’ai pas le droit de trahir tout ceux qui croient ou moi, ou qui pourraient croire en moi, je n’ai pas le droit de priver de ma présence ceux on besoin de moi, ou qui pourraient avoir besoin de moi. Pas pour des raisons aussi égoïstes que celles-ci, du moins.
Je n’oublierais plus cette leçon, Myrmidia, plus jamais, je te le jure.*


Et, alors qu’il rengainait son épée après l’avoir essuyée, un phrase de son père lui revint à l’esprit. « Le vrai courage, ce n’est pas de fuir ses responsabilités, c’est de les assumer, jusqu’au bout. » Peu importait si oui ou non Alexander Hadler avait été fidèle à ses propres valeurs, ses propres principes, son propre pays, sa propre famille. Tout ce qui comptait, c’était ce que lui, Friedrich Hadler, allait faire. Et il ne comptait pas trahir la confiance qu’avaient mise en lui sa patrie, les humains qui le connaissaient, sa famille, ses supérieurs et ses dieux.
Sa déesse tutélaire, Myrmidia, qui s’était manifestée par l’allégorie de l’épée ensanglantée, l’avait sauvé de son plus grand ennemi : lui-même ; il s’était promit de retenir la leçon de ne plus jamais l’abandonner, ni elle, ni tous les autres.
D’ailleurs, en remerciement, il avait pour projet, dès qu’il en aurait l’occasion, de la prier comme il se devait dans un grand lieu de culte, et de faire bénir en son nom la lame par laquelle elle l’avait sauvé. Ayant retrouvé grâce à sa foi un semblant de calme, même s’il était encore bouleversé intérieurement par la trahison de son père, et le serait encore probablement longtemps, il sortit rejoindre les autres troupes. Au passage, avant de reprendre sa place dans le rang, il nota que les villageois et les soldats avaient consentis de très lourdes pertes pour prix de leur liberté. Il y avait eu dix héroïques victimes dans leur camp, et beaucoup plus de blessés.
C’était triste, et il les pleurerait dès qu’il en aurait l’occasion. Mais pour autant, il ne regrettait pas ses actes. Au contraire, ces morts le confortèrent dans sa détermination. S’ils étaient morts, ce n’était pas pour rien : le sacrifice de leurs vies avait un sens, puisqu’il avait permis d’épargner d’autres vies, et de permettre aux survivants de mieux vivre. Leurs morts étaient ô combien plus nobles que le lâche suicide que Friedrich avait envisagé quelques secondes plus tôt dans des instants de perdition…

Le soldat Hadler s’assura justement que tous les villageois suivraient bien la colonne de soldats jusqu’au camp militaire, en emportant leurs morts et leurs effets personnels de valeur. Il devait tenir sa promesse et celle du duc Loft, et offrir une nouvelle vie à ces braves.
Modifié en dernier par Friedrich Hadler le 03 avr. 2013, 10:23, modifié 1 fois.
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Friedrich Hadler] L'Infante du Mal (suite)

Message par [MJ] Le Djinn »

L'air ahuri, le soldat fixa Katja de ses yeux étonnés, il n'était pas bien grand mais avait l'air passablement fort. Sans doute n'avait-il pas l'habitude qu'on se place devant lui comme ça pour lui soutirer des informations. C'est avec un sourire narquois qu'il répondit donc:

-"Tu tiendras pas plus d'un jour et demi ans eau, y'a qu'un village dans le coin et il est à trente minutes à pied d'ici, l'oasis y'en a qu'une autre et elle est juste à côté du camp. Pour le reste va te paumer dans les dunes, ça nous f'ras des vacances, morveux."

La claque dans le dos n'aida pas à s'en faire un ami.

La nouvelle éclaireuse se tenait près de sa piaule, à attendre patiemment le retour des hommes quand elle entendit quelque chose qui ne correspondait pas aux bruits habituels d'un camp militaire retranché. Des bruits de luttes et des cris, il ne fallut pas longtemps pour qu'une sentinelle postée sur les remparts s'écrie:


-"Des brigands! Des brigands descendent du navire!"

Le bateau d'escorte venait d'arriver en effet, depuis sa position Katja ne voyait pas grand-chose, par "chance", quelques minutes suffirent pour qu'une troupe d'hommes avec les armes ensanglantées n'entre dans le camp pendant que les soldats tentaient de s'organiser sous les ordres du sergent Polar. Un d'entre eux, le plus massif, s'écria:

-"Du sang d'impur pour Ulric! Tuez ces laquais de Sigmar mes frères!"

Pour le moment, aucun n'avait remarqué la jeune femme, elle pourrait en profiter avant que les combats frontaux ne commencent. Malheureusement il ne fallut que peu de temps à la chasseresse pour constater que les fanatiques étaient très grands nombres, ce serait une question de secondes avant que les défenseurs ne se fassent submerger. Déjà les brigands au nombre d'une trentaine prenaient position sur les murailles, ce ne serait plus qu'une question de temps avant qu'ils ne l'aperçoivent...

---------------------------------------------------------

La marche avait été encore plus épuisante qu'à l'aller, plus rien ne convenait aux hommes, ils avaient vu des civils agoniser, des gens mourir. Même si ils avaient gagnés sans se battre, aucun d'entre eux n'avaient envie de continuer à ce rythme. Heureusement que la boîte avait été récupérée, même vide, qui sait combien de temps cette folie aurait encore pu durer?

Peu de mots furent échangés, la plupart des guerriers s'entêtant à avancer sans ouvrir la bouche, peut-être pour s'économiser. Bien vite le camp fût à l'horizon, à une centaine de mètre, le Duc ordonna l'arrêt de la colonne. Tous tendirent l'oreille et comprirent que quelque chose n'allait pas.Des cris s'élevaient de la forteresse, des cris de douleur, des appels de détresse. Tous comprirent qu'un drame se passait.

Et l'assaut fût lancé!

Désolé pour ce post court Krieg, mais là Katja est la "plus importante".
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Katja Endrafen
PJ
Messages : 33

Re: [Friedrich Hadler] L'Infante du Mal (suite)

Message par Katja Endrafen »

Et oui. Il y a des jours comme ça où vous vous mettez d’un seul coup à parler aux dieux, avec une ferveur venue du fond de votre cœur. Certains dans ma situation se seraient mis à prier intérieurement avec le zèle d’un diacre enivré tous les dieux dont ils n’auraient encore qu’un vague souvenir, mais voilà : je préférais cracher à leur face que leur demander de me sauver. Oui, mes prières à moi, si elles allaient bon train, n’avaient pas tout à fait le ton auquel on aurait pu s’attendre.

« Connards ! Je peux savoir ce que j’ai encore fait aujourd’hui pour mériter ça, dite ? »

C’est ainsi que je m’adressais aux indifférents cieux de saphir lorsque j’entendis l’appel aux armes résonner dans le camp. Pour le coup, être du côté de la porte allait me permettre de n’être que tardivement prise dans les combats dont j’entendais déjà la clameur, semblait-il. Il fallait réagir, et vite, ce qui n’était pas évident : j’étais en effet plongée dans mes pensées lorsque l’alerte avait retentie, accablée en cela par la chaleur ambiante à laquelle je ne m’étais que moyennement acclimatée au cours de la traversée en mer, quand nous nous étions progressivement rapprochés des côtes d’Arabie. Il y avait eu tellement peu d’échanges avec le navire derrière nous que personne ne s’était douté de ce qui se tramait à son bord, et je m’en mordais les doigts maintenant.

« Morr, tu sais que je t’aime bien… » marmonnai-je entre mes dents en tirant de mes affaires une fiole d’un vert sombre, opaque. J’y fis tremper un bout de tissu roulé avec lequel je frottais précautionneusement le long du tranchant de mes couteaux, me faisant violence afin de maîtriser l’agitation de mes mains. Le mucus d’araignée, un poison qui avait prouvé son utilité en de nombreuses occasions. Pour m’être déjà piquée en jonglant avec l’une ou l’autre de mes dagues par le passé, j’avais une très nette idée de ses effets... D’abord, vous sentiez un froid glacé alourdir vos membres, puis votre tête. Sans vous en rendre compte, vous en veniez à chuter au sol, paralysé.
Faisant de mon mieux pour ignorer les hurlements de souffrance s’élevant confusément, je glissais soigneusement les dagues souillées dans ma tunique. Toujours au même endroit, afin d’éviter les erreurs ou les maladresses : une technique développée avec les années.


« Mais si tu pouvais patienter encore un petit instant avant de me voir… »

De tout le panthéon impérial, seul Morr avait ma faveur, quoiqu’il m’arrivait aussi de prier Sigmar (surtout lorsque j’entendais parler ici ou là d’un autre méfait évoquant les forces chaotiques du nord, ce qui avait le don de me coller des sueurs froides). Ceci dit, je doutais que le dieu des défunts aie jamais sauvé quiconque, à part peut-être leur âme, et pour tout avouer j’étais bien prête à négocier la mienne si ça pouvait me permettre de vivre encore un peu. Mieux valait donc compter sur l’astuce et si possible la chance, si je voulais me tirer du mauvais pas qui s’annonçait dramatiquement proche, à en juger les cris de douleur s’élevant déjà de l’autre côté du campement. La voix du sergent s’élevait quelque part, reconnaissable entre toutes avec son parler rustique. Lui fit écho celle d’un assaillant, dont le propos me laissa bouche bée au fond de ma cahutte :

-"Du sang d'impur pour Ulric! Tuez ces laquais de Sigmar mes frères!"

Et voilà. Lorsqu’on n’était pas diablement fichu de retenir ses adeptes, ce n’était pas la peine d’être à la base d’un culte ! Un sourire ironique et sans joie aucune perla à mes lèvres comme je me faufilais au soleil, l’épée à la main. Je détestais tuer. Je détestais ces moments où le cœur bat la chamade à vous briser la poitrine, où le souffle court, éperdue, hors de votre bouche : oui, je haïssais ces instants de péril où vos jambes flageolent, où votre bras tremble, et où paradoxalement votre regard devient plus dur que le granite. J’avais déjà ôté la vie, dans la précipitation, la colère et la peur. L’une n’allait jamais sans les autres, de toute manière. Menteurs étaient les bardes contant au coin du feu les exploits de tel guerrier, qui sans crainte avait pourfendu telle horreur ou tels adversaires. Il n’y a pas de sérénité dans de pareils moments, ou du moins pas pour moi. Je n’étais pas une soldate. Pas encore, peut-être.

Malgré tout… j’étais une survivante. J’avais survécu au fouet, à l’errance, et à tous les déboires que j’avais traversés à Mordheim, la cité damnée. Ma présence ici-même était justement une preuve de ma capacité à survivre. C’était ma seconde chance, et je n’allais jamais permettre à une tripotée d’adorateurs endimanchés de me la gâcher !

La survie, c’était parfois plus facile lorsque j’étais seule. Mais en sortant de mon abri, je pu voir Polar qui s’agitait en tous sens, braillant des commandements que je ne comprenais pas tout à fait, et il apparaissait qu’on lui obéissait. Les assaillants se distinguaient plus loin encore, à l’acier tiré au clair qu’ils tenaient et que le soleil faisait luire, autant que le sang le long du fil acéré. Certains impériaux avaient déjà rejoints leurs dieux, quels qu’ils soient, et j’espérais que Morr les accueillerait avec bienveillance. Je ne connaissais pas ces hommes portant le même uniforme que moi, c’est vrai. Mais… je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir solidaire d’eux. Et alors que je m’étais courbée dans l’intention de mieux me dissimuler, la tête tournée vers la porte du camp s’ouvrant sur le désert, un doute étreignit mon âme.

Fuir dans les dunes, là où selon mon camarade de tantôt l’on ne saurait guère survivre plus d’une journée… là où les hors-la-loi créaient la leur propre, avec le fer et le sang. J’avais assez donné avec les bandits. Je connaissais leur pensée, leurs désirs, leur violence, car je la partageais dans une certaine mesure. Et si je pouvais faire ma vie en-dehors de tout ça… Oui, j’en venais à voir l’armée comme une porte de salut. Ça ne m’avait encore jamais traversé l’esprit.
Mais des problèmes plus urgents requéraient mon attention, ou mon futur n’aurait plus beaucoup d’importance. Déjà des silhouettes menaçantes se profilaient sur les remparts des palissades, et j’espérais qu’ils ne possédaient pas d’arcs. Un dernier coup d’œil en direction des étendues ocre et ma décision fut prise : c’était une mort lente qui m’attendait au-delà de ces murs, à moins d’être fauchée par un projectile dans mon échappée. Il valait mieux tenter ma chance avec ces désespérés de soldats, car la force du désespoir était la plus brutale qu’il m’ait été donné de voir durant mon existence. Le genre humain était un spécialiste du désespoir.

Les yeux à l’affût, se posant sur chaque silhouette aperçue et l’identifiant comme alliée ou ennemie, je me coulais de l’ombre d’une tente à celle d’une autre en me rapprochant invariablement de ce grizzli de sergent Ivrius Polar. Combien de fois avais-je ainsi progressé au milieu des ruines de Mordheim, la main prête à saisir une dague et à l’envoyer au visage d’un assaillant ? Je ne me battais jamais à moins d’y être obligée, et dans ces cas-là, j’essayais toujours d’envoyer un couteau ou deux sur l’agresseur en priant pour que la morsure de l’acier le stoppe, à moins que ce ne soit celle du poison. J’en profitais alors pour lui sauter dessus, maniant maladroitement une épée que je trouvais trop lourde.


« Je préfère être le boucher que le veau » murmurai-je d’une voix sombre comme si cet aveu pouvait éloigner les ennemis de moi.

Malgré mon choix de combattre, je n’étais pas devenue une personne courageuse d’un claquement de doigts. Si j’avais identifié Polar et décidé de le rejoindre, je n’en profitais pas moins pour m’arranger afin que les soldats et lui se trouvent entre l’adepte d’Ulric et moi, me faisant la plus discrète possible en cherchant à échapper aux lignes de vue et me déplaçant de sorte que le soleil ne m’aveugle pas. Puis, tendant l’oreille, je cherchais à écouter ses directives. Il avait probablement l’expérience de ce genre de situations, du moins davantage que moi. Cela ne voulait pas dire que j’allais y obtempérer, mais si les soldats allaient tenter une manœuvre ou une autre, je préférais le savoir à l’avance et en tirer le plus de profits possibles. Ce n’était pas aujourd’hui que j’allais laisser un fanatique me trouer le ventre, pas sans lui arracher une oreille ou deux en tous les cas. Et avec les dents s’il le fallait !
Pas plus qu’à Ivrius, si j’avais mon mot à dire, ou à n’importe quel autre camarade d’infortune.

D’ordinaire, j’étais une personne pétillante qui offrait un sourire moqueur à la vie. Mais quiconque m’aurait vue en cet instant n’aurait aperçu qu’une silhouette courbée et tendue comme un ressort, avançant à petits pas vifs en direction du sergent : une épée à la main, un couteau dans l’autre, et des yeux glacés que n’importe quel tueur aurait eu le droit d’envier.
Image
« Mon irrévérence est ma liberté. »

Musical Theme
Katz, auxiliaire impériale (éclaireur)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 8 | Int 8 | Ini 9 | Att 10 | Par 10 | Tir 10 | NA 1 | PV 30/60 *

* 1 Fulguropoing de Troll à la jambe droite
* 1 toucher amical d'épée à l'épaule gauche

« Engagez-vous qu'i'disaient ! Engagez-vous !
Et la solde, elle s'engage QUAND ? »
Compétences :
¤ Adresse au tir
¤ Ambidextrie
¤ Camouflage rural
¤ Jonglerie
¤ Réflexes éclairs
¤ Tir à déclenchement rapide


Équipement :
¤ Épée à une main (16+1d8 dégâts / 12 parade)
¤ Veste de cuir (Torse, dos et bras / 5 )
¤ Targe d'acier (4+1d6 dégâts / 14 parade / Déstabilisant)
¤ 4 dagues de jet (12+1d6 dégâts / Malus de -2 TIR tous les 6 mètres)
¤ 2 Bolas (Malus de -2 TIR tous les 8 mètres / Immobilisant)

Avatar du membre
Friedrich Hadler
PJ
Messages : 172

Re: [Friedrich Hadler] L'Infante du Mal (suite)

Message par Friedrich Hadler »

En rentrant au campement, le soldat Hadler se plaça logiquement avec les villageois et les blessés, à l’arrière de la troupe. Pour sa part, ses blessures physiques étaient surtout concentrées sur son bras gauche, où il avait reçu un coup de pioche et un coup d’épée. N’ayant quasiment pas cessé de se battre depuis son arrivée, il était aussi fourbu. Le climat extrêmement chaud n’avait guère amélioré les choses. Mais ces faiblesses physiques n’étaient pas grand-chose à côté du choc psychologique qu’il commençait à peine à digérer. Le climat de tension permanent auquel il avait été soumis dès le départ de son régiment du camp, avait atteint son paroxysme lors des révélations du duc Loft.

Depuis, il se sentait vidé, totalement épuisé mentalement et physiquement. Il avait gardé juste assez de forces pour la marche de retour vers leur campement. Avec une colonne constituée de plus de soixante-dix soldats bien équipés et intacts, plus quelques blessés et des villageois, il était très peu probable que les brigands retentent leur chance en les attaquant, surtout après avoir subi deux « leçons » dans la journée. Néanmoins, il fallait quand même rester sur ses gardes, afin de ne pas pécher par excès de confiance et de donner aux brigands une occasion de les frapper par surprise. C’était épuisant de marcher ainsi au soleil, tous les sens en alerte, malgré le capuchon de cuir que le militaire gardait rabattu sur sa tête pour éviter l’insolation.

En tout cas, quand ils furent quasiment arrivés à destination, Friedrich pensa qu’il avait amplement mérité le droit à pouvoir enfin se reposer, pour se remettre de sa très dure journée. Malheureusement pour lui, les dieux semblaient en avoir décidé autrement.
En effet, la colonne de soldats, du haut de la dernière dune, put apercevoir et entendre les bruits de ce qui ressemblait à une attaque du campement. Heureusement, l’ennemi ne semblait pas très nombreux, comparé au nombre des soldats qui revenaient du village des autochtones. Mais il l’était cependant suffisamment pour inquiéter sérieusement les quelques hommes qui avaient été laissés en arrière pour garder le camp. De là où ils se trouvaient, il était impossible de deviner l’identité des ennemis, ni la tournure que prenait l’affrontement, mais ceci dit, ça avait l’air de chauffer derrière les palissades de bois. Il fallait donc intervenir au plus vite pour faire pencher la balance définitivement du côté des hommes du duc.

Dépité, Friedrich Hadler s’il valait mieux qu’il reste en arrière avec les blessés et les civils, ou qu’il aille se battre encore une fois ? Sans tenir compte des circonstances particulières, il pensa qu’il serait plus intelligent, objectivement, qu’il reste en arrière pour ce combat. Il ne pèserait que peu dans l’affrontement, mais, dans son état, il risquait fort de prendre un mauvais coup. Beaucoup de soldats étaient morts parce qu’ils s’étaient surestimés, ou avaient minimisé les risques auxquels ils s’exposaient, et Friedrich n’était pas un partisan de la témérité aveugle. S’il avait commandé la troupe, il aurait ordonné formellement à ses hommes déjà éprouvés de ce battre une nouvelle fois, car c’était là les exposer à de grands risques, pour des résultats équivalents à ceux qui auraient été obtenus sans eux.
Cependant, ce n’était pas Friedrich qui commandait, mais bien le duc Loft, et celui-ci avait été tellement pressé de se porter au secours de ses hommes qu’il n’avait pas pris le temps de donner ses instructions aux civils et aux blessés. Le sergent Steiner faisant partie de ce groupe aussi, ce serait à lui d’en prendre le commandement et de décider de leur action ou non. D’un autre côté, s’il était plus sage de ne pas tenter le diable dans les combats rapprochés, une autre alternative, utile et peu dangereuse, était possible. Elle s’imposa dans l’esprit du soldat Hadler, pour qui ne rien faire en attendant que ses camarades aient fini de se battre n’était pas très attrayant, même si c’était certainement le mieux à faire. En plus, le duc, déjà remonté contre le père de Friedrich, serait capable de prendre une telle réaction de bon sens tactique pour de la couardise ou de la lâcheté. Même s’il avait déjà fait ses preuves devant ses camarades, les villageois et lui-même, et s’il n’avait plus rien à se prouver ou à leur prouver, donner au duc un raison (fut-elle mauvaise) de se plaindre de lui n’était pas souhaitable. Le mieux qu’il avait à faire était de faire part de ses réflexions à son sergent et de le laisser décider. Nul ne pourrait le blâmer d’avoir exécuté les ordres. C’est pourquoi il se tourna vers son supérieur et lui demanda :


-Sergent, que doit-on faire ? Si je peux me permettre une remarque, la plupart d’entre nous, moi et vous compris, ne sommes pas vraiment en état de nous battre au corps à corps. Ce serait du gâchis de risquer des vies par orgueil en niant ce fait. Mais je pense que, malgré tout, nous pouvons toujours utiliser nos arcs pour fournir un tir de couverture, si nous prenons la peine de nous rapprocher un peu et d’identifier nos cibles pour éviter tout tir ami.
Quelle que soit votre décision, je vous suivrais à cent pour cent, sergent.


Si le sergent ordonnait la charge, Friedrich dégainerait son épée, ferrait une prière rapide à Myrmidia, lui demandant de le protéger pendant ce dernier combat pour lequel il ne partait pas confiant, et suivrait son supérieur. S’il décidait de rester en arrière, largement hors de portée, il obéirait aussi, en restant sur ses gardes pour prévenir d’une éventuelle surprise, et en observant le déroulement des combats. Si, enfin, le sergent Steiner suivait sa suggestion, il se rapprocherait, à portée d’arc, et essaierait de trouver un angle de tir dégagé vers les ennemis, en ne tirant que s’il n’y avait pas de risque de tir ami, donc en s’absentant de tirer au milieu des mêlées.
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Friedrich Hadler] L'Infante du Mal (suite)

Message par [MJ] Le Djinn »

Devant Katja la mêlée était compacte, les soldats impériaux tentaient de former un mur à même de repousser l'assaillant vers la mer. Pour le moment ce n'était pas particulièrement probant, les fanatiques commençaient à grimper sur les remparts pour canarder les renforts nordistes qui semblaient arriver. Les guerriers de l'Empereur postés sur les murs semblaient incapable de résister, se faisant jeter à bas devant le surnombre de l'ennemi qui semblait ne se préoccuper que de fermer les portes.

Cependant l'éclaireuse nouvellement arrivée avait d'autres problèmes bien plus graves, comme par exemple la présence d'une quinzaine de fous furieux qui tentaient d'enfoncer la ligne. Derrière les boucliers levés des défenseurs, le sergent tentait tant bien que mal de maintenir la cohésion de l'ensemble, mais ça ne tiendrait pas éternellement.
Katja avait à peine dépassé les tentes et rejoins Polar qu'une brèche s'ouvrit et que trois hommes en profitèrent pour passer derrière le reste des soldats, la jeune femme sût que le moment de se battre était venu, sélectionnant une cible parmi les guerriers en armure de mailles à l'air patibulaire et armés de haches comme d'épée, la dame lança ses couteaux.

Test de tir, tu tires deux fois grâce à tir multiples.
Tir 1: Votre tir a réussi (7). Localisation: jambe droite. Vous lui infligez une perte de 6 PV's. Il en reste 59 à la brutasse. Test d'END: 11 échec, il perd 5 pvs (il en reste 54) et est paralysé pour 17+16-9=24 rounds! Autant dire qu'il est dans les vapes pour de bon.
Tir 2: Votre tir a réussi (7). Localisation: jambe gauche. Vous lui infligez une perte de 6 PV's. Test d'END: 13. Perte de 5 pv, il en reste 49.
Les lames atteignirent toutes deux leur cible, laquelle poussa un cri de douleur avant de s'effondrer face contre sable, paralysée pour un bon moment. Remarquant le sort de son camarade, un des religieux vint à la rencontre de la demoiselle, il semblait moins baraqué et moins déterminé que son prédécesseur, mais apte à la mettre au tapis.
Ordre de passage:
Katja puis Fanatique (abrégé Fan)

Round 1, fight!

Katja attaque: Votre attaque a réussi (3). Localisation tête. La parade de votre adversaire a réussi (1) ( réussite critique dégâts divisés par 2).Vous lui infligez une perte de 9 PV. Il lui en reste 56.

Fan attaque: Votre attaque a échoué (17).

Round 2:

Katja attaque: Votre attaque a réussi (6). La parade de votre adversaire a échoué (20) (échec critique il devra lancer deux fois son jet d'attaque et garder un jet qui rate si il en fait un).Vous lui infligez une perte de 21 PV. Il lui en reste 35.

Fan attaque: Votre attaque a réussi (1).
Votre attaque à échoué (11), son attaque a échoué. Tu as eu un bol monstre là.

Round 3:

Katja attaque: Votre attaque a réussi (6). Localisation: bras droit. La parade de votre adversaire a réussi (5).Vous lui infligez une perte de 13 PV. Il lui en reste 22.
Test d'END: 5, rien ne se passe.

Fan attaque: Votre attaque a échoué (10). Ce type est maudit.

Round 4:

Katja attaque: Votre attaque a réussi (2). La parade de votre adversaire a réussi (9).Vous lui infligez une perte de 21 PV. Il lui en reste 1.
Test d'end: 11. Bon ben, il est mort.
Sans trop de mal, et par une chance aussi insolente qu'agaçante pour les dieux du mal qui la surveillaient Katja parvint à se débarrasser se son adversaire qui trébuchait sans arrêt ou frappait à côté. A sa droite, Polar semblait avoir éprouvé un peu plus de difficulté contre un adversaire plus fort, lequel gisait maintenant à ses pieds.
Avec trois morts de leur côté, les bandits étaient un brin moins nombreux et l'assaut perdit de sa puissance, bien que les corps impériaux semblaient former un gros charnier...


---------------------------------------------------------

Le sergent Steiner réfléchit quelques instants puis hocha la tête en signe d'approbation.

-"Il semblerait que le Duc ait décidé de laisser parler sa colère pour une fois, mais vous avez raison Hadler, vous ne pouvez pas partir au casse-pipe comme ça avec les blessés. Rassemblez les civils, nous allons tirer d'ici, préparez vous."

Aussitôt dit, aussitôt fait, en moins de cinq minutes les soldats en futur convalescence étaient alignés, armes à la main, prêt à déchaîner le bois et le fer sur les fidèles aveuglés. Steiner leva la main:

-"A mon commandement... Tirez!
Malus de -2 vu la distance, -1 vu la chaleur et +1 avec ta compétence adresse au tir. Malus de -2 donc.
Tir 1: 13, raté.
Tir 2: 7, touché.
Tir 3: 11, raté.
Seule une flèche de Friedrich parvint à se frayer un chemin au milieu des piques de bois faîtes pour empêcher les tirs et les boucliers des fous, elle tomba dans l'oeil d'un fanatique qui s'effondra de la plate-forme, hélas ce n'était pas suffisant et ce qui était à craindre se produit: à peine les impériaux eurent-ils franchis la muraille que les fidèles se jetèrent sur eux depuis le haut des remparts, une technique suicide pour les blesser et les ralentir! Un des fous se jetait sur un impérial, l'assommant sur le coup puis se retournait pour faire le maximum de dégâts avant de mourir, incroyable!

Pendant une vingtaine de minutes les combats firent rages, puis le silence retomba comme toujours. Se rapprochant avec le reste des civils et des blessés pour voir l'ampleur du désastre, Friedrich constata qu'une trentaine de morts impériales étaient à déplorer pour presque autant d'ulricains, au centre de tout ça se tenait un jeune soldat en armure de cuir non réglementaire en train de récupérer deux dagues de jets sur un corps. Autour les hommes semblaient terrifiés et épuisés par ce qu'il venait de vivre et le Duc était introuvable.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Répondre

Retourner vers « Arabie »