-Père, seigneur… Je sais que je vous ai déçu ces derniers temps. Et je vous l’ai dit, vous êtes mon modèle, je rêve d’être comme vous plus tard, de partager vos aventures. Mais par pitié, ne me chassez pas. J’ai été trop souvent seul. Ne m’abandonnez pas, père. Je ne vous décevrai plus, je le jure. Si c’est à cause de Marguerite, je vous l’ai dit père, je suis prêt à y renoncer pour vous. Je vous obéirai, je vous suivrai, je ferai ce que vous voudrez. Mais ne me rejetez pas loin de vous, s’il vous plaît.
La supplique était authentique, saisissante, c’était un véritable cri du cœur, une mise à nu de ses sentiments bruts, sans filtre. Tout son être était tendu, de son regard intense plongé dans les yeux du scythien, à ses mains jointes en signe de prière. Il attendait une parole, un signe, un regard de la part de Raël Khem qui aurait contredit la décision qu’il venait d’annoncer. L’adolescent espérait qu’il était encore temps, car rien n’avait été acté, il n’était pas encore parti, il n’avait pas embarqué, rien d’irréversible ne s’était encore produit.
Sinon, les armes utilisées pouvaient varier du simple caillou projeté à mains nues aux plus fines créations impériales à poudre noire, en passant par toutes les armes de jet (couteaux, haches, lances, étoiles,…), les frondes, les sarbacanes et les arbalètes, sans oublier bien entendu l’indétrônable roi des classiques en la matière : l’arc. Pour sa part, Raël Khem pourrait s’équiper de ou des armes qu’il souhaitait, mise à disposition si besoin par la Confrérie. Il disposerait alors du soir et de la matinée suivante pour s’entraîner (ou faire autre chose).
Le changement d’arme en cours d’épreuve serait autorisé, à la condition que la nouvelle arme réponde aux mêmes critères. C’était au concurrent d’apporter son propre matériel. En cas d’invalidité de celui-ci, aucune arme ne lui serait prêtée en remplacement par l’organisation (mais il pouvait tout de même demander aux autres participants ou à des tiers de lui prêter une arme, ou en acheter ou la louer s’il le peut, ou à défaut ramasser des pierres par terre et les jeter).
Pour les modalités de l’épreuve, elles ne seraient dévoilées que le lendemain, juste avant l’épreuve. Mais il était fortement conseillé d’être précis à courte comme à longue distance, car il y aurait des tirs à toutes les distances, c’était une certitude.