Il s'en était fallu de peu...Test sous CHA (8) - malus échec critique au précédent test (5) = 3 >> 1 (coup de maître !)
L'homme de main, soudain tétanisé d'être apostrophé par Konrad, se raidit et ne sut que répondre. Alors, il s'adressa à celui qu'il considérait comme son supérieur pour connaître son opinion :
- E-Euh... boss ?
- La ferme, corniaud ! aboya « Forgeron » pour toute réponse. Il n'avait pas lâché sa proie des yeux et n'avait rien raté de ses mouvements souples pour se mettre en position de combat. Un grognement de dépit s'en suivit et les muscles du colosse se relâchèrent. T'es futé, Ziegler. Très futé... trop, peut-être. Et, en plus, t'es couillu. T'as tout pour réussir dans c'milieu. Mais, un conseil : n'la ramène pas trop quand même. Ca pourrait déplaire à certains... comme moi, par exemple. Puis, comme si de rien n'était, le colosse se détourna de Konrad et sortit du mausolée.
Une respiration tremblante se fit entendre derrière le ruffian : le vieil homme soufflait enfin après ces derniers instants de tension. L'érudit n'osait pas sortir seul et attendait que Konrad passât devant lui. Les réactions imprévisibles de « Forgeron » ne l'inspiraient guère, et c'était bien compréhensible.
~~~~~ Moins d'une heure plus tard, tout ce joli monde se présentait devant l'entrepôt appartenant à Maître Flinch. Le vaurien qui en gardait l'entrée se leva en entendant arriver la petite troupe. Reconnaissant « Forgeron », il lui annonça d'une voix endormie :
- L'patron est pas là.
- Dégage et va l'chercher fissa, y a eu une embrouille.
- M-mais, y v-va être furax si j'le fais l'ver avant l'jour...
- Et j'te pète les deux guibolles si t'y vas pas ! Alors, tu vois, t'es dans la bouse de toute façon ; autant pouvoir continuer à marcher droit, non ?
- Sérieux, t'abuses « Forgeron »...
Le malandrin ronchonna mais ne protesta pas plus et s'exécuta. Le colosse tira un des battants de la double porte et fit entrer tout le monde avant de refermer dans un couinement sinistre. Equipé d'une lampe à huile qu'il venait d'allumer, « Forgeron » ouvrit la marche au milieu des amoncellements de marchandises jusqu'à l'escalier. Tous le suivirent en silence et montèrent jusqu'à une petite pièce où deux autres fripouilles jouaient aux dés.
- Déjà de retour « Forgeron » ? lança le premier d'un ton railleur et le sourire en coin. On a cru qu'il vous faudrait toute la nuit p...
Une énorme gifle vint cueillir l'impoli avant qu'il n'ait eu le loisir de terminer sa moquerie et l'envoya rouler au sol avec la table, les dés et son camarade de jeu.
- Ferme ton claque-merde, Ronnie, s'tu veux pas que je te cogne pour de bon...
Le colosse se laissa ensuite tomber sur un banc, posa les pieds sur la table qui l'accompagnait et vida une cruche entière de ce qui devait être une mauvaise bière à en juger par la mousse qui ruisselait jusqu'à son menton.
- Qu'est-ce vous foutez, vous autres ? Faites comme chez vous ! Le patron s'ra pas là tout de suite, autant s'mettre à l'aise, non ?