[Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Le Reikland est une province vaste, populeuse et prospère. Sa couleur est le blanc, mais certains régiments, comme les célèbres Joueurs d'Epées de Carroburg, ont leur propre héraldique. C'est l'Empereur Karl Franz Ier, Comte Electeur du Reikland, qui dirige cette province, depuis la plus riche cité de l'Empire, Altdorf.

Modérateur : Equipe MJ

Répondre
Avatar du membre
[MJ] Le Grand Duc
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Messages : 1600

Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Image
Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Isolde décida donc de s’éloigner du cercle de protection que Valitch avait décidé de dessiner au sol. La sorcière ne dit rien. Haletante, blessée, elle se contenta de se redresser et de reprendre son souffle, tandis qu’elle regardait comment la Bretonnienne se ruait à toute vitesse vers la porte.

Elle restait impassible, et ne tenta en rien de la protéger. C’était trop tard. Isolde avait fait son choix. Et elle savait déjà comment tout ceci risquait de se terminer.

Isolde se jeta sur la porte. Elle commença à tirer sur les battants de l’entrée de l’église, de toutes ses forces. Le bois craquait, mais quelque chose semblait solidement verrouiller la clenche. Dans son dos, le spectre remontait lentement le sol. Laissant tomber son bouclier au sol, Isolde leva son épée, et, adroitement, évita le coup du spectre, éblouit par la lumière que la Dame semblait déployer pour protéger la chevaleresse. Un coup d’épée exercé détruisit le fantôme, momentanément, offrant une nouvelle chance de survie à la chevaleresse. Elle agitait la porte, encore, toujours, tandis que le monstre se préparait à nouveau à attaquer. Un pas chassé de côté, un coup de lame qui fendit l’air, et à nouveau, elle gagnait du temps. Elle sentait que la porte était en train de craquer ! La lumière du jour commençait à pénétrer dans la nef au prix de ses efforts. Elle ne se concentrait plus que là-dessus, ignorant royalement les éclairs bleutés et les flammes projetées par les mages et le mutant derrière elle, qui se livraient un violent et terrifiant combat à l’issue incertaine, et, au final, inconséquente pour elle. Non. Ce qu’il lui fallait, c’était s’enfuir. S’enfuir dehors. Fuir, le plus vite possible.

Elle rassemblait tout son courage. Sa foi. Tout ce qui lui avait permit d’arriver ici.
Le spectre derrière elle se prépara à nouveau à faiblement attaquer. Son voile tremblotait, avec un délai de latence, comme de l’eau trouble. Il était très clair qu’Isolde était parvenue à l’affaiblir. Elle pourrait le bannir. Elle se retourna, et se prépara à nouveau à le frapper. En garde, un pas en avant, un jeu d’épée, un cri.
Le spectre évita le coup, et se rua sur elle. Ses mains glacées traversèrent ses vêtements, et sa peau. Elle sentit quelque chose enserrer son cœur, violemment. La chair de poule gagna ses membres. Elle s’asphyxiait sur place, comme en apnée. Sa bouche pâteuse. Un goût métallique de sang coulait sur son palais.

Le spectre écrasa son cœur de toutes ses forces. Alors, l’obscurité de la nef devint totale. Les flammes bleues de Valitch disparurent. Et lentement, paisiblement, Isolde se sentait lourde.

Elle mourut avant même de tomber par terre.
Valitch et le Haruspice sont occupés à se battre entre eux. Ceci n’est que la résolution pour Isolde seule.

Isolde reprend son épée dans sa main forte et tente de détruire le spectre, tandis qu’elle utilise sa demi-action pour tenter d’ouvrir la porte qui est solidement verrouillée (Jet de FOR). À chaque round, elle tente une attaque puis d’ouvrir la porte. Elle a l’initiative.

FOR Isolde : 9.
Jet : 16, échec.

ATT Isolde : 10
Jet : 11, échec.

ATT Spectre : 6
Jet : 13, échec.

Isolde gagne une nouvelle chance de faire céder la porte.

FOR Isolde : 9
Jet : 16, échec.

ATT Isolde : 10
Jet : 8, réussite.

Le spectre subit (9x2 : 18) + 16 + (1d8 : 4) + (1d3 : 2) = 40 dégâts, divisés par 3 : 13
Il reste au spectre 53 PVs

ATT Spectre : 6
Jet : 13, échec.

FOR Isolde : 9
Jet : 17.

ATT Isolde : 10
Jet : 2, réussite.

Le spectre subit 18+16+(1d8:4) + (1d3 : 3) = 41 dégâts, divisés par 3 : 14
Il reste au spectre 39 PVs

ATT Spectre : 6
Jet : 5, réussite.

Les attaques éthérées ne peuvent pas être parées. Le spectre utilise un « toucher spectral »

Isolde subit 20 + (4d10 : 7+9+2+5) = 43 dégâts, qui ignorent son END et ses éventuelles armures. Il ne lui en restait plus que 38.
Isolde tombe au champ d’honneur.



Épilogue.



« Benjamin Dupuis. Né en le hameau de Brossac-la-Pieuse, ci-devant Duché de Parravon.
Surnommé le Dogue. »


Le Dogue était à bout de forces. Il savait qu’il allait craquer. C’était ça le plus terrible, en fait – savoir qu’il avait déjà perdu. Il avait bien résisté, malgré tout ; Mais qui ici allait être témoin de son courage ? Trois semaines. Trois semaines maintenant qu’il était enfermé dans une cage. Son corps allait très bien. Parfaitement bien, même. Ses tortionnaires ne lui avaient fait subir nul sévices physiques. Ils n’en avaient pas besoin.

« Fuit le domicile familial à l’âge de dix-sept ans pour devenir diacre de Shallya. Avant qu’il ne puisse prononcer ses vœux, est appelé à servir militairement son seigneur, Chlodéric de Grunère lors du Déluge. Sur les routes, par le chaos de la guerre, il se retrouve à signer un contrat d’une simple croix, étant illettré, pour servir une bande de militaires venus de l’Averland, sous le commandement du capitaine Kaster von Lyncker. »

Trois semaines qu’on lui avait fait répéter en boucle les mêmes détails de sa vie. Tous. Tous, les uns à la suite des autres. Les mêmes questions, répétées inlassablement. Il avait craqué sur absolument tout. Il n’y avait plus un seul détail de son existence qu’ils pouvaient ignorer. Comment il avait aimé Francine. Comment il avait tué son mari à Middenheim...
Il n’avait à présent même plus envie de hurler.

« Combat à Middenheim. Décoré pour héroïsme par le Roi Louen. Établi alleutier par son seigneur, avec une dotation d’une ferme de six hectares et quatorze moutons et un bouc.
C’est ceci pour toute la paperasse. Plutôt bien ficelé… Il faut bien qu’on ait de quoi présenter quelque chose devant les autorités, n’est-ce pas ? »


En fait, maintenant, il avait surtout envie de revoir son chien. C’est tout. Tout ce qu’il voulait.

Son bourreau fit crisser les pieds de sa chaise sur le sol, et se plaça juste devant lui. Il lui attrapa mollement le menton pour le forcer à le soulever, et le Dogue se laissait faire. Il n’y avait même plus besoin de le menotter, maintenant. Il n’avait plus aucune volonté de lutter.

« On va te raser et te faire propre, puis t’habiller. Il faut que t’aies l’air frais.
Bien. Récite-moi ce que je t’ai appris, bon chien. »


Et machinalement, le Dogue ouvrit sa bouge, et fit danser sa langue :

« Mon nom est Benjamin Dupuis, votre Majesté, mais le nom de guerre que j’ai mérité lors de la guerre contre le Chaos est « le Dogue ». Il me fut donné par mon seigneur, sire Chlodéric de Grunère, vassal du Duc de Parravon. Je viens humblement devant vous pour vous rapporter les crimes odieux que mon suzerain a commis envers l’Humanité et l’Empire. C’est un homme jaloux, cruel et cupide. Si je suis venu ici, ce n’est pas parce que l’on m’a promit la moindre récompense. Chlodéric m'a offert des récompenses, je devrais lui être loyal - c'est la bonté et la foi seuls qui me poussent à ainsi le dénoncer. Je me suis battu auprès des Impériaux, ils sont devenus mes frères d’armes, mes camarades fraternels, c’est pour cela que je ne peux pas supporter de voir les meurtres qu’il commet sur vos sujets. Chlodéric souhaite s’emparer de terres qui appartiennent à l’Empire. Pour ce faire, il n’a pas hésité à utiliser ses sergents pour-
– C’est bon. »

Le bourreau avait juste levé un doigt, et le Dogue s’était soudainement arrêté. Il n’était devenu plus qu’un automate. Il déroulait le mensonge d’un air convainquant : On l’avait fait révisé, on lui avait dit de mettre le ton, on lui avait fait répéter son discours au moins une cinquantaine de fois, on avait eu le temps de peaufiner jusqu’à la plus petite syllabe. Ce n'était pas le Dogue qui parlait : Les phrases étaient trop bien construites, trop joliment dites, avec des mots trop compliqués pour le paysan brut de décoffrage et peu causant qu'il était vraiment. Celui qu'Isolde avait pu connaître.
Il était prêt.

Le Sire Sigismond von Jungfreud se leva de sa chaise, attrapa les joues du Dogue et planta son regard de pierre et son sourire dément vers ses mirettes.

« Allons voir l’Empereur, à présent. »




Il faisait froid dans la vallée. Même en étant un natif de Parravon habitué à ces vents frais qui balayaient les hauts-plateaux et les vallons du duché, Yonec ne pouvait s’empêcher de trembler, son corps parcouru par une épaisse chair de poule : Dans ce genre de situation, le mieux restait encore de marcher sans faire d’histoire, le corps réchauffé par l’exercice étant censé oublier le frais du début de matinée. Après tout, on était en début d'automne : Nul doute que plus tard dans la journée, lorsque le soleil sera enfin passé de ce côté des Montagnes Grises et que les nuages auront été tirés vers le ciel comme des rideaux, l’atmosphère deviendra beaucoup plus fraîche, et ce sera l’occasion de subir une averse.

Le baron Yonec de Marsonnie observait les passes de Parravon à l’aide d’une longue-vue. Les mouvements de troupes qu’il observait ne pouvaient que le mettre fort mal à l’aise. Plusieurs soldats impériaux, revêtus de leurs grosses cuirasses, demi-armures et chausses rayées, grimpaient les sentes qui allaient les amener de l’autre côté de la frontière. Voilà deux semaines que l’Empereur Karl Franz avait prononcé la commise des fiefs de sire Chlodéric pour ses crimes ; Une condamnation par contumace, qu’il entendait bien faire exécuter. En réalité, cela voulait dire, pour l’Empire, chercher à rétablir l’ancienne province de Westenmark, éteinte depuis plus d’un millénaire.
Yonec avait bien tenté de négocier avec l’Empereur, mais le témoignage d’un petit gueux, d’un simple roturier au service de sire Chlodéric, avait été le prétexte suffisant pour que Karl Franz ordonne aux ambassadeurs Bretonniens de rentrer à Couronne – Il faut dire que son témoignage s’ajoutait à celui de dizaines de paysans éplorés de la région d’Ubersreik. Pourquoi Chlodéric avait-il décidé d’aller les attaquer ? Lui-même se plaignait de l’exact inverse, et accusait le sire Sigismond von Jungfreud d’avoir dirigé des brigands sur ses propres terres. Du sang avait coulé, et Bretonniens comme Impériaux étaient à présent chacun persuadés d’avoir le bon droit et les Dieux de leur côté.
Alors, ils allaient gaiement se massacrer et s’égorger pour montrer au monde lequel des deux partis était le plus loyal.

« Nous n’aurons plus d’autres choix que de charger. »

Yonec grimaça à la réflexion d’Odric de Bérétis. Il n’aimait pas ce jeune coq. Yonec était un baron, un représentant du Roy en personne ici ; Il lui fallait encore espérer à la paix, et à l’intervention de Couronne dans ce qui n’était encore, pour l'instant, qu’un petit conflit frontalier.

« Ce ne sont que des mercenaires, pas les troupes d’Ubersreik. Ils sont là pour nous tester.
– Comment vous le savez ?
– Leur soleil, il vient de l’Averland. »

Yonec désigna la bannière que certains cavaliers bien en avant portaient à bout de bras.
Odric cracha à terre, par défi.

« De la piétaille qui cherche à gagner sa solde. De la merdaille qui tâtera de nos lances. Pourquoi devrions-nous nous garder de calmer ces lansquenets ?

– Une fois morts, toute prétention à la paix est éteinte.
– C’était pas déjà le cas ? »

Odric rit. Yonec resta de marbre, les lèvres pincées. Devant l’inaction du baron, Odric posa ses doigts à sa bouche, et siffla. Il fit alors un geste de la main à ses sergents-à-cheval, qui guettaient la passe juchés sur des percherons, de solides arcs de cavalerie dans leurs poings.

« Descendez le col et gardez-le en restant cachés. Quiconque passe le pont, vous le fléchez sans hésitation.
– Oui, messire. »

Les sergents dévalèrent alors la colline à toute vitesse, et allèrent rejoindre leurs positions. Yonec grogna.

« Nous payerons tous ce qui se déroulera aujourd’hui.
– Ce sont les chiens chez qui est Isolde. Ne vous rappelez-vous pas de la lettre que nous avons reçu d'elle ? Elle disait être de l'autre côté ! Nous n'avons pas le choix !
– Je sais. Je sais... C'est votre sœur. C'est mon épouse.
Allons tuer ces impériaux. »



IN MEMORIAM

Le Conseil d’État du Reikland annonce tristement le décès du capitaine Kaster VON LYNCKER, survenu le 14 Vorgeheim dernier dans le nouveau Westenmark Impérial.
Enfant de la noblesse de l’Averland, le capitaine Kaster se fait remarquer dès l’âge de seize ans en s’engageant dans le Pistolkorps de Talabheim, promotion « Comte Luitpold », puis en intégrant l’Ordre des Chevaliers du Sang de Sigmar. À l’âge de 26 ans, il est nommé capitaine d’une compagnie des Troupes d’État de l’Averland, puis obtient permission de fonder sa propre compagnie d’aventure, les « Crocs Ferrés de l’Averland ». Il est décoré pour ses services à la frontière Sylvanienne et dans la forêt du Middenland, et engagera également ses hommes lors de campagnes héroïques en Tilée. Lors du Déluge, il combat héroïquement les forces du maudit Archaon avec ses hommes.

Engagé par le Conseil d’État du Reikland pour commise des fiefs Bretonniens frontaliers du Duché de Parravon, en réparation des crimes odieux perpétrés par l’étranger sur notre territoire, il est attaqué par les forces ennemies résistant à son opération de police, tué lâchement d’une flèche par les sergents d’armes du chevalier Odric de Bérétis. Le reste de sa compagnie a subit de lourdes pertes lors de la rixe, beaucoup de braves hommes tués, blessés ou enchaînés par les assaillants.

Nous demandons à tous les bons impériaux de prier pour son âme, et ses frères par le sang versé.




Elle était à bout de souffle. Elle était frigorifiée. Blessée. Elle descendait lentement les marches de pierre du sanctuaire. Anxieuse, elle regarda à nouveau derrière elle, telle une chouette : Personne ne l’avait suivie.
Elle s’engouffrait sous le sol. Disparaissait sous la terre. Elle troublait la tranquillité d’un temple assez ancien pour être plus vieux que toutes les nations et toutes les religions du Vieux Monde. Elle arrivait jusqu’à une étrange source, d’où pulsait le Dhar dans une forme circulaire, qui tentait de se faufiler dans l’atmosphère matérielle malgré les interférences d’un Vortex bien, bien, bien lointain. Une plaie béante dans le tissus de notre existence qui refusait de cicatriser. Un portail vers l’Immatériel

Valitch avait des explications à donner à sa maîtresse.

Il lui restait toujours à vaincre Mourn.


L’aventure d’Isolde de Bérétis s’achève donc ici. Comme toute mort de personnage involontaire, tu as le droit de conserver 75 % de l’XP acquise ; Depuis la page 6, dernière fois que ton XP a été ajoutée et que tu as pu faire des achats, tu as remporté +76 XP supplémentaires qu'il faut mettre sur ta fiche.
Résolution du combat entre le Haruspice et Valitch : Si cela n’a aucun intérêt pour Isolde, cela pourra avoir des conséquences sur le RP de Reinhard à des lieues de là, à Nuln.

ATT Haruspice : 14
Jet : 19, échec.

Valitch lance le sort « Flammes rouges de l’Altération » en version supérieure.

MAG : 14
Jet : 11, réussite.

Le Haruspice subit 40 + (2d10 : 8+5) – (END : 17) = 36 dégâts.
Il lui reste 9 PV.

ATT Haruspice : 14
Jet : 15, échec.

Valitch lance le sort « Flammes rouges de l’Altération » en version supérieure.

MAG : 14
Jet : 7, réussite.

Le Haruspice subit 40 + (2d10 : 9+7) – (END : 17) = 39 dégâts.
Le Haruspice décède.

Valitch tente de s’enfuir du Temple et se retrouve face au spectre qui a fini de tuer Isolde.

ATT Spectre : 10
Jet : 10, réussite.

Valitch subit 20 + (4d10 : 6+6+2+4) = 38 PV de dégâts.
Il lui en reste 20.

Valitch lance le sort « Flammes rouges de l’Altération » en version supérieure.

MAG : 14
Jet : 5, réussite.

Le spectre subit 40 + (4d10 : 4+9+3+1) = 57 PV. L’attaque étant magique, le spectre les subit de plein fouet.
Le spectre est temporairement banni.

Valitch s’enfuie indemne.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Répondre

Retourner vers « Reikland »