- Ne tarde pas, ami ! Je t'attends de l'autre côté. Et n'hésite pas à rentrer le ventre si tu ne veux pas rester coincé ! |
Néanmoins, il allait falloir encore se battre pour garder la vie sauve.
Malgré tout leur courage, les hommes reculaient sous la pression du nombre. Estève fut frappé au visage et bascula en arrière sur les pieds du nain qui manqua tomber à sa suite. Le visage du pauvre homme était en sang et une profonde entaille barrait sa figure de l'arcade au menton. Titubant, il se redressa et se serait relancé dans la mêlée si Grimbergald ne l'avait solidement empoigné et envoyé en direction de la faille. Le regard que le nain lui jeta suffit à Estève pour comprendre qu'il n'y avait pas à protester. D'un bref signe de tête, il acquiesça finalement et disparut à son tour dans l'étroit boyau.
Il ne restait plus que Jean, Etienne et Grimbergald pour faire barrage aux énormes orques dont les cris de plus en plus nombreux résonnaient dans la cavité de manière assourdissante.
Navarre, en bon chef, semblait décidé à s'assurer que tous ceux qui l'avaient accompagné se fussent échappés avant d'emprunter à son tour le passage dans la roche. Il exhorta en bretonnien son compagnon à fuir tant qu'il le pouvait et l'assura qu'il serait prompt à le suivre puis il fit de même avec le mercenaire :
- Maître Grimbergald ! Il vous faut y aller, on ne tiendra pas un assaut de plus ! Je serai sur vos talons ! |