Rédigé par Magister Philodante, Assistant MJ
Trainant le cadavre du pauvre malheureux, Kragrim passa entre ses deux compagnons qui scrutaient le cœur de la pinède avec beaucoup de sérieux. Max se permit néanmoins de féliciter le guerrier à son passage :
Vous n’lui avez laissé aucune chance maître nain ! ! Ses compagnons semblent avoir fui bien loin ! J’admire vot’ force et vot’ courage. On vous suit derechef.
Et sur ces belles paroles, ils prirent chacun une jambe du macchabé afin d’accélérer la progression.
Johannes fût fort amusé de constater la nature macabre du convoi qui se rapprochait. Décidément, ce nain lui en fera vraiment voir de toutes les couleurs. Traversant la ligne de gardes, toujours en position défensive, quelques hourras et autres éloges à l’égard de l’arrière-garde arrivèrent à ses oreilles.
Espérons que ce premier sang suffira à décourager ces bandits, pensa-t-il.
Les gens commencèrent à se détendre. Hyeronimus qui venait de finir d’interroger la jeune femme, monta sur une barrique et s’adressa à tout le monde, enfin, à tous ceux parlant le Reikspiel tout du moins :
N’ayez crainte, les dieux nous protègent, la situation est sous contrôle. Quelque soit la nature de ce qui nous menace, l’effet de surprise est perdu et nos hommes sont parés à recevoir une charge de cavalerie bretonienne c’est pour dire ! Nous allons monter le bivouac pour la nuit qui arrive, inutile de prendre le risque de repartir sur les routes pour quelques heures à peine. D’autant plus que le voyage fût relativement calme jusqu’à présent, je prédis même que nous arriverons avec un jour d’avance à la forteresse naine, c’est pas beau ça ?
Interrompant son discours, il pointa du doigt la foule qui s’écartait pour laisser apparaitre le petit groupe.
Et voilà nos héros du jour ! Vous voyez, la sécurité et garantie à l’avant comme à l’arrière du convoi, il n’y a rien à craindre. Ces valeureux guerriers n’ont pas eu peur d’aller au-devant du danger pour montrer à ses bandits que personne ici ne comptait se laisser faire. Qu’on les félicite !
Et il se mit à applaudir avec conviction, suivit rapidement par tous les gens réunis sur place. Puis il reprit :
Qu’on double la garde pour la nuit, je veux également que des torches soient plantées dans la plaine à dix mètres d’écart en périphérie et qu’un groupe patrouille constamment dans cette zone éclairée. J’ai appris de la bouche de notre jeune rescapée ici présente qu’une bande de gobelins arpentent également ces bois. Ils ne quittent que très rarement la sécurité de leur forêt et nous sommes très proches des collines de Varenka donc je doute qu’ils osent s’en prendre à nous. Malgré tout, ces viles créatures vertes restent très imprévisibles donc s’ils se montrent, ils gouteront à notre acier.
Chacun savait ce qu’il avait à faire et la foule se dispersa. Une partie des gardes interrompirent leur position défensive pour aider à positionner les caravanes en cercles pour la nuit.
Le maître de caravanes fit signe à Johannes de descendre de son perchoir et de le rejoindre près du nain.
Beau travail… Kragrim c’est ça ? Un vieux nain m’a dit un jour dans une taverne que la meilleure défense s'est l’attaque. Visiblement vous semblez suivre la même doctrine que votre ainé.
Vous deux, aller pendre le corps cette fripouille à l’arbre mort situé là-bas.
Max et Félix s’exécutèrent sans la moins discussion.
Quant à vous jeune homme, j’apprécierai que vous fassiez partie de la première patrouille. Harald m’a dit que vous aviez perçu les signes avant-coureurs de l’embuscade, votre perception pourrait à nouveau nous donner un avantage certain. Et vous maître nain, je vous demande la même faveur, cela rassurerait tout le monde si vous êtes dans le groupe arpentant la plaine. Bien entendu, je ne vous demande pas d’engager à nouveau le combat si une menace se présente, sonnez l’alarme comme vous avez fait et battez en retraite derrière le mur de caravanes. Est-ce entendu ?
Jet de risque : 1d20 : 3 : Conséquence cachée
Vers trois heure du matin, des hurlements indescriptibles se firent entendre dans la forêt et seul Taal pouvait en connaitre l'origine. Mise à part cet étrange évènement, la nuit se passa s’en la moindre encombre et les caravanes repartirent de plus belle au petit matin. Néanmoins, tout le monde restait extrêmement vigilant et concentré, car en ces terres le danger ne se reposait jamais.
C’est en début de soirée que le convoi arriva à Halfdast, petite bourgade assez récente de deux cents âmes et ultime halte avant Barak Varr. Malheureusement, il ne restait de ce village que des ruines ainsi que des piles d’excréments et d’étranges idoles grossiers et colorés sculptés en bois ou en os – d’humains probablement.
Les traces de passage des peaux vertes ne manquaient pas, et même s’il semblait dater de plusieurs jours, personne ne ferma réellement l’œil cette nuit-là. La presque pleine lune Moreslieb n’arrangeait en rien l’ambiance anxiogène et angoissante. Certains jurèrent même avoir entendu des cris de femmes et d’enfants durant la nuit, ainsi que d’étranges lueurs verdâtres qui flotter dans les airs tels des feux follets.
Mais de tout ceci, Kragrim et Johannes n’en virent rien. Il avait été exempté de tour de garde en récompense de leur zèle pour la surveillance de la plaine la nuit précédente où ils ne s’étaient autorisé qu’une petite sieste avant le départ des caravanes. La journée de marche, avait été longue et difficile dû au manque de sommeil. De ce fait, ils s’écroulèrent de fatigue et dormir à poings fermés jusqu’à l’aurore sans même sentir la délicate odeur de la pile de fumier, dresser en l’honneur d’une quelconque divinité peaux-verte, située à quelques mètres d’eux.
Le lendemain, sur l’heure de midi, les caravanes s’éloignèrent définitivement de la lisière de la forêt pour commencer leur périple à travers les hautes collines de Varenka. À vol d’oiseau, Barak Varr était assez proche. Mais les dénivelés du terrain ne permettaient pas réellement au convoi d’avancer très rapidement.
Johannes ne put s’empêcher de remarquer que l’humeur de Kragrim s’était grandement améliorée à partir du moment où ses pieds s’étaient mis à fouler des caillasses. En fait, toute la caravane l’avait remarqué. Le nain souriait plus que d’accoutumer, sifflotait de petites chansons, et répéter sans arrêt que le paysage était magnifique, que l’air iodé de la mer couplé à la senteur des mousses des rochers formaient une odeur vraiment agréable...
Cela amusait beaucoup le jeune bretonien, qui lui aussi appréciait ce changement de paysage. Davantage parce qu'il lui était aisé d’observer sur plusieurs kilomètres de distance que pour les raisons que le nain évoquait.
Quoiqu’il en soit, l’aisance de Kragrim dans ce milieu rocailleux - ou plutôt la grande maladresse des compagnons trappeurs de Johannes qui semblaient faire exprès de chuter à la moindre nouvelle pierre qui se dressait sur leur chemin - fit qu’il fut naturellement déplacé de l’arrière-garde, à l’avant-garde par le maître Delbertz.
Jet de risque : 1d20 : 7 : Conséquence cachée
Un jour et demi s’était écoulé dans les collines. Aucune menace ne s’était présentée, mais deux caravanes cassèrent l’une de leurs roues à cause du terrain accidenté ce qui fit perdre un précieux temps au reste de la colonne. Mais la solidarité était de mise, et personne n’était laissé pour compte même si les réparations pouvait parfois être longue. Mais c’est lors d’un moment comme celui-ci, où le duo d’éclaireurs étaient particulièrement éloigné des caravanes à l’arrêt pour faire du repérage que la quiétude du paysage fut brisé.
Perception Johannes : 1d20 : 5 → Réussite
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Tu entends une détonation lointaine. Un canon ? Une arme à feu ? Tu en entends plusieurs qui se succèdent, ce qui te fait plutôt pencher pour cette dernière hypothèse.
Perception Kragrim : 1d20 : 19 → Echec
Barak Varr était toute proche, Kragrim le savait. Ils y arriveraient aujourd’hui ! Mais alors que le nain essayait de se rappeler les descriptions de la forteresse qu’il avait pu lire dans sa jeunesse, Johannes lui tapa sur le plastron et lui fit signe d’écouter.
Je n'entends rien se dit-il... À moins que ? Un cor résonne au loin ? Non, pas n’importe quel cor, c’est le son d’un olifant nain. Par la barbe de Grimnir, il y a de l’action à quelques lieues de là c’est certain !