Test de Charisme: 20 (échec critique…)
Virae ne supporta pas le compliment de Stephan et elle s’emballa:
- Je connais les gars dans votre genre, fit-elle. Elle prit deux assiettes et y fit adroitement glisser le bacon. Elle lui en tendit une. Arrogants. Se prenant pour le nombril du monde. Sans attache. C’est à cause de gens comme vous que le pays va à vau-l’eau. Les gens indifférent à tout. Les égoïstes et les cupides. Dans le temps, nous étions une grande nation.
Ils finirent leur repas sans un mot. Stephan était en colère et mal à l’aise. Il avait de la peine à faire le lien entre les deux. Elle nettoya les assiettes et la poêle, elle aussi embarrassée, mais par sa cotte de maille.
Virae enrageait contre elle-même. Elle n’avait pas voulu se quereller avec cet homme. Pendant des heures, il avait dormi alors qu’elle arpentait la pièce, faisant tout son possible pour ne pas le déranger. Elle l’avait étudié dans son sommeil. D’une certaine manière, elle l’avait trouvé assez beau. Puis, elle décida que s’il était beau selon certaines critères à la mode, c’étaient d’autres qualités moins apparentes qui le rendaient attirant. Une forme de douceur, peut-être ? Une certaine sensibilité ? C’était dur de mettre le doigt dessus.
Par deux fois, il lui avait sauvé la vie. Pourquoi est-ce qu’elle lui avait dit qu’elle ne l’aimait pas ? Parce qu’elle avait peur ?
Elle l’entendit sortir de la cabane.
Stephan était sorti de la cabane, furieux et tremblant. Le mépris qui se lisait sur le visage de Virae était difficilement soutenable. La colère seule pouvait l’effacer. Et encore, pas entièrement.
- Stephan, mon cher ! Est-il vrai que tu as une femme à l’intérieur ?
Stephan releva les yeux pour scruter les yeux. Devant lui se trouvait Reinard. Plus d’une vingtaine d’hommes se tenaient en demi-cercle derrière le chef des hors-la-loi, grand et large d’épaules. Grussin, le second de Reinard, était à ses côtés, immense et puissant, sa hache à double lame en main.
- J’ai entendu dire que tu avais une compagne de lit bien chaude, et j’me suis dit qu’ce bon vieux Schulze s’rait trop heureux de partager avec nous. Alors autant que je t’invite à mon campement. Où est-elle ?