[Helmut Heldenhame] Mépris de la haute, haine de la plèbe

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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[MJ] Bugman
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La mâchoire ferme, le front bas, l’air méchant et la main encore sur la crosse de son pistolet, le chef de l’équipe s’adressa sans faiblir à la petite troupe de badauds qui s’amoncelait devant lui. La foule se dispersa sans grande résistance, les meurtres n’étaient certes pas rare mais pour qu’un tel bruit soit fait autour d’une supposée tentative, notamment l’usage d’une arme à feu, c’est qu’il s’agissait d’un événement hautement inhabituel. Nuln était peut être le joyau couvert de suie et de poudre de l’Empire, et ses fonderies réputées comme parmi les meilleures des royaumes humains, il n’empêchait que ses productions étaient très rares dans les quartiers pauvres, même entre les mains du guet. Seulement voilà, il n’y avait pas mort d’homme, du moins pas du fait du discours par la poudre. Trois poivrots avaient, probablement sans le savoir, condamné un homme à l’une des pires morts qui soit, la noyade. Les eaux troubles charriant désormais un rebut de plus, livré aux flots jusqu’à ce qu’il vienne gêner une écluse ou une des nombreuses roues à aubes pour être finalement dépouillé par les ramasseurs et jeté dans une fosse commune, au mieux. Sinon l’âme du malheureux était promise aux regrets de celles et ceux qui ne pouvaient recevoir la bénédiction de Morr.

Mais ces menus détails étaient bien loin des préoccupation d’Helmut Heldenhame, pour qui la priorité restait alors de trouver une taverne correcte pour se remettre des émotions de la journée, l’après midi déclinant à peine à travers les fumées noires de la ville.
Le Canon bien frais, un établissement propret mais accessible à la masse, accueillant sans rougir petits marchands, quelques gardes et divers tenanciers d’activités plus ou moins licites. Le silence suivant l’arrivée d’une patrouille du guet dans la grand salle se dissipa bien vite, ce genre d’endroit faisant partie des terrains neutres où l’on évitait autant que faire se peut de lutter contre ses opposants, politiques, légaux ou tout simplement en affaire. Les dés recommencèrent à rouler avant même que le petit Friedrich ait atteint le comptoir pour demander quatre pintes de brune et le temps qu’il revienne à leur table le brouhaha ambiant avait repris ses droits. Les banalités s’échangèrent un peu jusqu’à ce que Karl en vienne au fait:

« Bon, à ton avis l’autre abruti c’était du bluff ou pas son histoire avec les, tu sais, la Valentina ? Parce que merde, Friedrich risque gros avec ces conneries, surtout que bordel, on bosse pour Haestan... »

La tablée était désormais dans sa propre bulle, les bruits alentours assourdis, comme si le simple nom de cette famille criminelle, même si ce terme était encore trop faible, avait le pouvoir de faire tomber une chape de plomb sur toute discussion, une loi secrète, sacrée, une loi du silence.

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Helmut Markus Heldenhame
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Message par Helmut Markus Heldenhame »

Après que Karl se fut exprimé, Helmut Markus Heldenhame marqua une pause. Il n’avait aucune envie de répondre qu’il ne n’avait aucune idée du niveau de bluff du méprisable estalien. Le fait était que la menace était grave, pour au final n’obtenir qu’un peu de satisfaction personnelle. La décision qu’il avait prise lui semblait plus que juste, même en y repensant. C’est avec la certitude d’avoir fait le bon choix qu’il parla avec Karl.

« A mon avis, il ne faut pas plaisanter avec ces choses-là. En cas de doute, il ne vaut mieux pas s’attirer des ennuis, pas vrai ? Concernant Friedrich, je ne pense pas qu’il lui arrivera quoi que ce soit. Après tout, ça m’étonnerait qu’une vermine de sudiste ait l’esprit suffisamment développé pour être capable de se souvenir de ce genre de choses. »

Se détendant légèrement après avoir tenté de rassurer son équipe, Helmut contempla ceux qui constituaient ceux-ci. Il commençait, depuis le début de la journée, à ressentir de la fierté envers ceux qu’il commandait. En effet, ils étaient malgré tout aussi sympathiques que pouvaient l’être des gardes d’une grande ville impériale.
Finissant sa chope de bière, il attendit que ses camarades fassent de même pour ensuite les mener de nouveau dans le lieu de leur patrouille. Là, ils firent plusieurs fois le tour des pâtés de maisons, à l’affût des bandits de moindre envergure qui pouvaient sévir dans les recoins sombres et crasseux de Nuln. Au moins, ceux-ci ne risquaient pas de s’avérer aussi dangereux qu’aurait pu être le sudiste….
Helmut Markus Heldenhame, Soldat Impérial
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-« Mouais, j’espère que t’auras raison pour le petiot, sont pas les plus futés, mais c’est plus rancunier qu’un nain l’sudien moyen. Et puis bon, en s’serrant les coudes ça d’vrait passer, ‘fin j’espère. Sinon, on demandera au vieil Haestan d’nous filer un coup d’main avec ses ‘’amis’’... »

La conversation continua encore un peu dans l’ambiance morose de la table. Edmund tenta bien de ragaillardir l’ensemble en sortant une paire de dés et un paquet de cartes cornées de la comtesse savait où sans grand succès même si le petit Friedrich s’y laissa aller le temps de quelques passes amicales, sans enjeu pécunier, pour l’instant. Mais aussi sûr que le canon tonnait et que le Reik coulait à Nuln, la soirée avançait peu à peu et la taverne s’emplissait de plus en plus de travailleurs aisés qui, une fois la journée finie, venaient dépenser une partie de leurs gains pour se remplir la panse et se vider l’esprit. Le temps de finir leurs choppes, le soleil couchant était occulté par les panaches noirs provenant de l’Ecole Impériale d’Artillerie et du bien plus discret Collège d’Ingénierie de Nuln et c’est dans la pénombre grandissante que le groupe finit sa patrouille.

Il ne se passa à vrai dire rien de particulier, si ce n’est une forme courbée, indistincte dans le lointain, qui sortit d’une des grilles menant aux égouts de la ville. Sans doute un pauvre hère de plus ou un voleur partant accomplir quelque rapine sans importance, néanmoins cela n’était pas vérifiable par les membres du guet puisque le temps d’arriver jusqu’à lui, le furtif personnage avait disparu pour aller Sigmar sait où. La rue était calme, mais les bas-fond s’agitaient de plus en plus dans les taudis, grondant pour des raisons obscures. La populace était encore calme, pour le moment. Tendant l’oreille de ci, de là, certains éléments remontèrent vers les gardes attentifs. Les familles criminelles s’agitaient depuis une petite semaine, un gosse travaillant pour la Cour des Miracles s’était fait tuer et même, le Marché de Nuit s’activerait de plus en plus, faisant craindre le pire aux plus pauvres qui se trouveraient pris entre les mutants adorateurs de la Ruine et l’inévitable répression de la garde de la comtesse.

Même dans la cité au cents fonderies, l’activité finissait par s’éteindre et la patrouille finit à son poste de garde, récoltant la paye du jour et laissant place aux équipes chargées de patrouiller la nuit, des gardes attrapés en train de dormir au poste ou de tricher au dés le plus souvent. Mais Heldenhame pouvait sans souci profiter de sa fin de soirée comme il l’entendait, son argent en poche.

Le lendemain, la question se posait, aborder le souci du sudiste avec Haestan au risque de frayer avec ceux qui le protégeaient ou bien serrer les dents en espérant que ça passe et aller patrouiller en ville dans les Taudis, dont une partie avait pris feu la nuit dernière...
Jet d'observation en passant devant les égouts: 15, ça rate
Jet de rumeurs dans les Taudis: 4, tu sais tendre l'oreille ^^

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Helmut Markus Heldenhame
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Message par Helmut Markus Heldenhame »

En rentrant dans les dortoirs de la caserne, Helmut se sentait pour le moins las. En effet, il pouvait se vanter d’avoir eu une journée plus palpitante que sa routine habituelle, entre le sudiste, les soudards, le pauvre hère qui a finit noyé ou le miséreux voûté aperçu dans l’ombre. Au moins, il avait reçu sa paie, qui reposait sûrement dans une des poches de sa tunique. Il n’avait pas pour projet immédiat de dilapider celle-ci au jeu ou en boisson, car c’était un usage qu’il avait déjà suffisamment fait des ses ressources dans la journée, aussi il s’endormit simplement sous la couverture usée qui le gardait du froid nocturne, laissant momentanément ses soucis quotidiens de côtés.
Le lendemain, les mêmes pensées qu’il avait tenu de côté tentèrent chacun de se faire entendre d’une manière égale dans son esprit, et une légère migraine en résulta, ainsi qu’une crainte à propos du jeune Friedrich multipliée. Après avoir pesé le pour et le contre mentalement, le nulner réussit à se calmer, et prit sur lui d'ouvrir l'oeil, et le bon. Ce n'était pas la peine de mêler le sergeant Haestan à ses affaire, ou du moins c'est ce qu'espérait Helmut...
Helmut Markus Heldenhame, Soldat Impérial
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[Helmut Heldenhame] Mépris de la haute, haine de la plèbe

Message par [MJ] Bugman »

Ses vingt-quatre pièces de cuivre dans l’escarcelle, il s’en alla rejoindre ses pénates, fatigué par une journée riche en événements sans plus toucher à ses économies, espérant bénéficier d’un sommeil réparateur qu’il jugeait bien mérité. Et pas même les cloches hurlantes dans les taudis ne le tirèrent des bras lourds de Morr.

Le lendemain, il prit son poste habituel avec son équipée de la veille, le temps était au beau fixe derrière les nuages noirs émergeant des fonderies à jamais éveillées. Edmund avait visiblement dépensé ses gains et peut être même un peu plus en boisson, titubant quelque peu dans les rues, l’air morose et le teint fade tandis que Karl s’offrait une chique de tabac probablement coupée et dont l’origine n’était guère à demander. Seul le petit Friedrich avait l’air pleinement attentif, même si de profondes cernes se lisait sous ses yeux. Tantôt à droite, tantôt à gauche, son regard se portait partout et il sursautait au moindre bruit, claquement d’une porte qui se ferme, finissant même par frapper du manche de sa lance un cabot errant qui l’avait surpris d’un aboiement un peu trop joyeux. Mais Nuln n’avait que faire des états d’âmes ou des gueules de bois, tout y agissait comme les engrenages d’une horloge et même le guet se devait d’obéir au rythme des canons.

Tournant au coin de la rue, ce fut d’abord l’odeur qui frappa. Ce n’était pas l’odeur habituelle, celle de la crasse, des humains entassés, ni celle de la poudre qui flottait comme un banc de poisson au dessus de la ville au gré du vent. Une odeur plus acre, qui laissait un goût immonde et une gorge asséchée. L’odeur des incendies et celle de la viande calcinée. Les gardes se trouvaient encore en bordure des Taudis mais déjà sous les bandages de fortunes pouvait s’apercevoir la chair blanchâtre brûlée à vif, les cloques grossissant et les visages fondus…

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Helmut Markus Heldenhame
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Re: [Helmut Heldenhame] Mépris de la haute, haine de la plèbe

Message par Helmut Markus Heldenhame »

En apercevant la dévastation causée par le feu, Helmut soupira un bon coup. Il n’aimait pas ce genre d’évènements, qui rappelait à tous la faiblesse du l’espèce humaine face à la nature, car quand bien même un quelconque criminel de bas étage serait responsable de l’incendie, c’était bien la nature qui avait institué le principe de combustion. Bien que le nulner n’avait pas un goût particulier pour la violence, il préférait rouer de coup et ramener dans les geôles un criminel humain qu’aider des citoyens assurément ingrats, et qu’il n’aimait donc pas plus qu’ils ne l’aimaient en retour. Mais il avait maintenant comme responsabilité tout cela ; et quiconque connaissant assez l’homme savait qu’il était d’une loyauté sans faille à la ville, ce qui lui valait d’essayer de tenir les engagements de membre du guet de l’honorable ville de Nuln, dirigée par la non moins honorable et cent fois plus belle comtesse Emmanuelle Von Liebwitz.

C’est avec en tête ledit patriotisme, qui prend une place forte dans le cœur endurci d’Helmut, que celui-ci distribua ses ordres aux gens de sa patrouille. Ils ne devaient pas s’éloigner trop de lui, mais suffisamment pour glaner des informations auprès des gens environnants, qui semblaient avoir souffert des incendies. Et les victimes sont assurément témoins, du moins s’ils sont en assez bon état. Quant à lui, le vétéran se réservait la tâche de rester vigilant pour apercevoir un quelconque camarade, quelqu’un en fait qui pourrait être compétent pour l’instruire précisément sur la situation. L’odeur ne disait rein qui vaille, mais il fallait garder espoir… Et espérer n’être pas les seuls sur le coup. Un peu d’aide ne serait pas de refus pour tirer au clair l’histoire, et l’éventualité que le brasier soit encore actif était loin de réjouir Helmut. On ne pouvait pas lui reprocher cela, car peu d’hommes seraient plus braves, mais il espérait ne pas avoir à éprouver son courage de la sorte.
Helmut Markus Heldenhame, Soldat Impérial
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Re: [Helmut Heldenhame] Mépris de la haute, haine de la plèbe

Message par [MJ] Bugman »

La peur sourdait par toutes les pores de la ville. Le feu, le dévoreur, le fléau seulement craint moins que la peste ou la colère de Sigmar. Et Heldenhame n’échappe pas à la règle. C’est pour ça que son premier réflexe fut de chercher un autre groupe de la garde à fin de faire peser sur d’autres épaules que les siennes le fardeau de la responsabilité. Et pour le sergent Franz-Walter Georgio, bourgeois impérial issu d’une famille de bourgeois depuis près de cinq générations et encore plus sigmarite que le Théogoniste d’après les rumeurs, cela tombait fort bien. Lissant son épaisse moustache et époussetant son tabard tâché de cendres, sans grand résultat ni pour l’une ni pour l’autre d’ailleurs si ce n’est de devoir payer pour les étuves et une lessive, ce que sa famille plus que son métier pouvait lui permettre, il toisa sans gêne les nouveaux arrivants :

« Georgio du guet, vous tombez bien vous quatre, avec l’incendie la moitié des Taudis sont partis en cendres, aussi sûr qu’Magnus passa les flammes d’Ulric. Ça m’rendrait bien service qu’vous alliez voir comment ça se passe là d’dans, depuis la minuit on a un putain de flot de brûlés et les pleureuses, il se tourna vivement vers une dame d’âge mûr quelques mètres plus loin qui s’était redressée à la mention du surnom et s’approchait désormais à grandes enjambées, ‘fin les shalléennes savent plus où donner de la tête et elles ont d’mandé à mes gars de leur filer un coup de main.

-Les blessés viennent surtout des périphéries du quartiers mon fils, je crains de deviner comment ont péri les ceux qui ont fini cernés par les flammes et le Reik. Mais il serait judicieux d’envoyer ces jeunes gens constater les dégâts par eux mêmes, surtout si il y s’y trouve quelques malades impotents ou un danger d’épidémie. Tant à faire en si peu de temps et nos frères morriens qui arriveront dès leurs préparatifs achevés.

-En plus vu qu’tout vient de flamber, vous pourrez facilement mettre la main sur les caches de contrebandes et autres saloper-aïe-Mais ça fait mal ma sœur !

-Tututut, reprit la shaléenne sans pour autant lâcher l’oreille du bourgeois. Les nécessiteux sont la priorité mon petit, ne faisons pas pleurer notre déesse plus de larmes qu’elle n’en a versée cette nuit n’est-ce pas ? Le lobe toujours pris en étau entre les deux doigts d’acier de la prêtresse, le sergent du guet ne put qu’acquiescer sans rien dire. Bien maintenant que ces menus détails sont réglés, j’escompte que vous partiez au plus vite pour accomplir votre devoir mes petits. La quinquagénaire se retourna brièvement. Soeur Faragonda, sœur Faragonda ? Où diantre est donc encore passée cette petite ? Faragonda !

-Pax shalleum ! J’arrive, laissez moi juste me laver les mains. »

Et sans plus de cérémonie, une petite dame brune d’une trentaine d’années passa comme l’éclair devant le groupe, dague et scalpels à la ceintures, les mains couvertes de pus et de sang pour les plonger sous le jet d’une petite fontaine publique évacuant les eaux usées. Une fois les mains bien nettoyées, récurées même, elle revint au pas de charge, qui semblait visiblement être son rythme naturel, vers sa coreligionnaire plus âgée et aussi, il fallait bien l’admettre, légèrement plus enrobée.

« Il y a un nouveau cas, je lui ai accordé la grâce de Shallya et sœur Adela prépare l’eau bouillante et le bûcher pour ses effets. Un messager du corbeau est arrivé il y a quelques minutes aussi, d’après lui les prêtres du père arriveront d’ici une petite heure, une et demi au maximum. Et il y a une raison pour laquelle vous m’avez fait venir ? Non parce qu’il y a d’autres blessés et potentiels à traiter là.

-Paix ma petite, ces messieurs vont faire une première estimation des dégâts et je voudrais que tu les accompagnes pour leur donner ton expertise sur les éventuels nécessiteux ou sur les risques de peste qui pourrait se développer dans ce charnier. Une fois la désignée volontaire repartie chercher ses affaires, la vieille dame soupira. Veuillez excuser le caractère un peu direct de sœur Faragonda, nous venons du même orphelinat pour rescapés des pestes et elle considère que tout instant perdu dans les politesses d’usage est un instant perdu pour le soin d’un malade ou la prévention d’une épidémie. Enfin, je vais vous laisser là, il faut que j’aille aider sœur Adela avec l’incinération maintenant que Fara ne sera plus là. Mon petit Georgio, je vous laisse gérer les quidams et n’oubliez pas de m’avertir lorsque les morriens arriveront enfin. »

Et sans plus de cérémonie, elle s’en fut, traversant un hangar réaménagé en hôpital de fortune pour atteindre une cour close dont elle ferma négligemment la porte. Sœur Faragonda venait à peine de revenir pour le départ que déjà la fumée jaillissait du bûcher toujours invisible aux yeux extérieurs, charriant de nouveau ces odeurs infectes dans l’air.

« Bon, on a pas toute la journée donc on y va, vous voulez faire les abords ou rentrer directement au cœur de l’incendie éteint ? »
Jet général d’observation : 18, ouais ça sent la suie et la cendre les incendies.

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Helmut Markus Heldenhame
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Re: [Helmut Heldenhame] Mépris de la haute, haine de la plèbe

Message par Helmut Markus Heldenhame »

Se composant un masque de vaillance stoïque devant le dialogue des religieuses et du sergent, Helmut prit connaissance de sa mission. Il s’adressa ensuite à Georgio pour lui signifier que, au vu de la puissance de l’incendie, il ne devrait pas rester grand-chose à sauver dans la région de l’épicentre du désastre. Il se proposa donc de patrouiller aux abords du lieu.

Sa réponse faite, il guida ensuite son équipe vers les décombres les moins fumants et les braises les plus tempérées, tentant de s’éloigner du péril autant que l’action conjuguée de son honneur et de son bon sens laisse son corps aller. Tirant à proximité de sa bouche et de son nez le sommet de sa tunique, pour se prémunir au maximum de l’odeur funestement caractéristique de la catastrophe, il se forçait à regarder à travers les planches dévastées et la pierre noircie, comptant intérieurement les morts et les blessés, mémorisant la localisation de ces infortunés, et réprimant constamment une quelconque manifestation de sa crainte et de son dégoût, car il fallait bien inspirer Karl, Edmund et Friedrich, ainsi que montrer aux autres la valeur du guet de Nuln.

Au moins, cet évènement le distrayait de la menace sudiste qui pesait potentiellement sur le jeune Friedrich… C’était mieux ainsi, se concentrer sur son devoir.
Helmut Markus Heldenhame, Soldat Impérial
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Re: [Helmut Heldenhame] Mépris de la haute, haine de la plèbe

Message par [MJ] Bugman »

Prenant les rues longeant les abords de l’incendie, Helmut avait fait son choix, celui d’obéir implicitement à la quinquagénaire shalléenne pour aider d’éventuels nécessiteux, bien que nul ne sache si c’était par bonté d’âme, crainte d’explorer le cœur des Taudis pour y trouver les fameuses caches dont parlait le sergent ou tout simplement, peur d’y laisser une oreille si il venait à déplaire à la vieille dame comme l’avait fait Georgio. Toujours est-il qu’il avançait tambour battant avec ses guetteurs, non pas à cause d’une quelconque volonté d’en finir au plus vite mais bel et bien parce que sœur Faragonda faisait honneur à la description qu’en avait fait sa sœur supérieure.

« Aussi vrai que Verena est juste, ne pouvez-vous donc pas avancer plus vite ? J’ai vu des cul-de-jattes se déplacer plus rapidement à l’hospice, et au moins un d’entre eux était manchot pour l’amour de Shallya ! »

Cela faisait vingt bonnes minutes que la sœur houspillait son escorte, la pressant toujours plus et insinuait sans cesse moult remarques blessantes sur l’abus de bière bon marché et le manque d’exercice. Seulement si les membres du guet de Nuln marchaient moins vite qu’au trot, ce n’était pas tant qu’ils étaient gras et indolent mais bien qu’à la différence de la shalléenne, ils étaient loin d’être les bienvenus dans ces ruelles étroites. De ce fait, ils avançaient plus lentement, à la fois pour maintenir les rangs serrés et pour comptabiliser les morts, puisque pour le moment ils ne voyaient que ça.

*C’est au détour d’une ruelle, plus un caniveau à vrai dire, que tout s’accéléra brusquement. Une paire de pauvres hères enroulés dans ce qui avait sans doute un jour été des draps de toile se dirigea vers eux en mendiant et demandant la grâce de Shallya en parlant d’un groupe de malades dans une petite cours du quartier. En levant les mains pour implorer la sœur, la manche de tissu rêche retomba brièvement et bien que le suppliant la remonta très vite, cela suffit à Helmut et Faragonda pour voir les bubons qui parsemaient le bras du malade. Cette dernière se raidit instantanément, et assez distinctement pour que le guetteur et les malades s’en rendent compte, puisqu’il ne faisait aucun doute que les deux mendiants étaient infectés, avant de prendre une posture plus apaisée même si sa voix resta un peu plus dure que lors de la marche jusqu’à ce point.

« Heldenhame, il faut que vous ou un de vos hommes aille chercher sœur Adela et sœur Clementia et que vous lui ameniez ces deux messieurs, elle sauront s’en occuper. Qu’elles apportent aussi ma trousse noire, celle en cuir gris et quelques hommes solides si les moriens ne sont pas encore arrivés. »

Bien qu’incapable de mettre le doigt dessus, les membres du guet pouvait sentir que quelque chose avait changé dans l’air, que la situation s’était tendue subtilement mais avec certitude. Même si ils n’en saisissaient pas la nature, quelque chose de grave semblait se préparer et le fait que les malades semblaient désormais douter de leur choix d’appeler à l’aider la Colombe face à une telle réaction de la part d’une sœur ne faisait que renforcer ce sentiment.
Jet de rencontre : caché
Jet de discrétion du malade : 19
Jet secret de Faragonda : 18
Jet d’observation/connaissance de Helmut : 19
Je n’ai même pas la foi de faire d’autres tests pour ce post x)
Je te laisse agir à partir de là, n'hésite surtout pas à poser des questions en mp si en a le besoin

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Helmut Markus Heldenhame
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Re: [Helmut Heldenhame] Mépris de la haute, haine de la plèbe

Message par Helmut Markus Heldenhame »

Bien que semblant sincère et désintéressé, le zèle de Sœur Faragonda commençait à agacer Helmut, déjà tendu par le chaos environnant. En effet, aussi nationaliste qu’il puisse être, il aimait plus sa vie que sa ville. Il ne pressait pas le pas, restait aux aguets et vérifiait de temps en temps que toute l’équipe était au grand présent.

C’est l’esprit emplit d’appréhension et de méfiance vis-à-vis des alentours, car le feu est une menace qu’un simple mortel a raison de craindre, que le vétéran du guet de Nuln fit face aux pauvres mendiants. Leur attitude pitoyable et les stigmates évidents d’une maladie grave rebutaient bien vite le garde, qui craignait une affliction contagieuse et s’efforçait de garder une certaine distance entre ses hommes et les malades. Si même une sœur de l’ordre des prêtresses de Shallya se raidissait à la vue de ces bubons, c’est qu’il s’agissait d’une menace conséquente, surtout compte tenu du zèle dont faisait preuve plus tôt ladite sœur.

Le nulner se retourna aux ordres de sœur Faragonda. Adoptant sur son visage un calme stoïque et se tenant bien droit pour montrer à la religieuse que les membres du guet étaient capables d’avoir une prestance autre que celle d’ivrognes fainéant que Faragonda semblait leur reprocher, il appela autour de lui ses hommes pour qu’ils écoutent aussi les ordres de la soignante.


-« Bien madame. Je vous laisse Karl et Friedrich. Edmund, tu viens avec moi. Au revoir Madame, que Sigmar vous garde. »


Laissant la shalléenne avec les guetteurs dé arde aux cadavres, comparant les nombres relevés lors de leur aller à ceux observés au retour. Enfin, il déboucha au seuil du quartier, là où les troupes du guet et les prêtresses de shallya s’affairaient pour organiser des expéditions telles que celle dont revenait le nulner. Il se dirigea directement vers la sœur supérieure.


-« Madame, sœur Faragonda a rencontré des malades dans les taudis. Ils sont encore vivants, mais atteints d’une maladie qui semble grave. Elle demande la présence de sœur Adela et de sœur Clementia, ainsi que sa trousse en cuir noir. Savez-vous si les prêtres de Morr sont arrivés ? Nous aurons besoin de plus d’hommes. »
Helmut Markus Heldenhame, Soldat Impérial
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