Allongé sur le dos, je pus constater, grâce aux timides lueurs du jour, les tâches d’humidité qui décoraient le plafond en bois. Au fond de la pièce se trouvaient divers meubles de rangements aux tiroirs et portes grinçants dont deux coffres de rangement recouverts de poussière et, par ailleurs, quelques tableaux accrochés aux murs de pierre. Vu leur pitoyable état, le temps et la moisissure ont sûrement dû ronger ces soi-disant « œuvres d’art » …
Je n’eus d’autres choix que de me rendre dans l’auberge la plus proche. Mon apparition fit tourner quelques regards aussi curieux qu’indiscrets à mon égard. Si certains hochèrent la tête en signe de bienvenue, d’autres me fixèrent avec méfiance avant de s’abandonner dans l’ivresse en demandant un nouveau verre de whisky. La seule personne qui s’occupait de tous ces ivrognes était Vladmir. Le seul aubergiste du coin.
Me connaissant, la suite est prévisible. Une fois, la porte de la chambre ouverte, je me suis empressé de me débarrasser de toutes mes affaires lourdes tels que mon sac et mon manteau avant de m’écrouler tête la première sur ce qui était dorénavant mon lit. Alors que ma tête ruisselant de sueur s’aplatissait lourdement sur le matelas, mes oreilles n’entendirent seulement que le fracs agaçant de mon sac qui atterrit sur le sol dont les planches de bois se mirent à grincer.
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Dès lors, mes souvenirs se remettaient alors en place. Ma conscience redevint alors apaisée pour laisser place finalement à de nouvelles réflexions incessantes me rappelant ma soif d’ambition. Une fois préparé, je fermai la porte de la chambre à double tour pour descendre les escaliers. Une fois arrivé au salon, je vis Vladmir, derrière son bar, en train d’essuyer un verre jauni par le temps.
A mon approche, il rangea son torchon sur son épaule d’un geste vif avant de m’adresser la parole…
« Alors l’jeunot ? Bien dormi ? »
Depuis notre première rencontre, l’aubergiste me paraissait plutôt sympathique… du moins lorsqu’on lui achetait ses produits. Sa voix ne faisait pas seulement écho dans ma tête mais aussi dans tout le salon. Je me rendis compte que -toutes les chaises étaient rangées, les bougies et lanternes éteintes et le sol nettoyé. La pièce était entièrement vide. Moi qui voulais parlementer avec des personnes fréquentables afin obtenir des informations potentiellement intéressantes… Je m’y suis pris trop tard ou plutôt trop tôt.
L’aubergiste dut alors remarquer mon regard distrait car il rompit le silence qui devenait vite gênant.
« Alors mon gars ? Quel bon vent t’amène ici ? En général, ce n’sont pas de douces brises qui poussent les visiteurs à entrer dans ma vieille auberge… »