Le Capitaine n’est pas un homme qui négocie, c’est ainsi avec lui. Il est absolu en tout point, pas de compromis. La demande d’augmentation de la sorcière est donc répondue simplement pas un ricanement de sa part alors qu’il s’en va. Quant à Ishaina, elle est bien contente de pouvoir s’allonger. Elle obéit, retire ses bottes et frotte ses pieds avant d’oser les poser sur le tissu. Elle déboucle sa ceinture, et laisse ses armes en dehors du lit.
Bah, moi je suis considérée comme une corsaire mais avant tout je suis une mercenaire. Tant qu’il y a du butin à se faire, de l’alcool et autres trucs que j’aime, ça me dérange pas. C’est juste que c’est fatiguant de ne faire que ça. Moi je demande pas grand chose.
Comme toujours, une honnêteté brutale émane Dépit-d’Effroi. A croire qu’elle n’a pas besoin de faire autrement. Elle se tourne sur son flanc pour mieux regarder Ciriloth, elles ne sont qu'à un pied d’être collées l’une à l'autre.
Franchement, ça ne me dérangerait pas de me casser d’ici. C’est sympa, mais bordel je supporte pas le coup foireux qu’est la société locale. Au moins, entre Corsaires, les règles étaient claires du début jusqu’à la fin. Le meilleur l’emporte, le plus mauvais disparaît de l’histoire.
Je veux bien te suivre, à une seule condition, que tu me promettes que je risque pas de crever juste parce que je te suis. Les emmerdes, ça arrive, ouais. Mais si elles sont aussi présentes dès le début, le jeu doit en valoir la chandelle. C’est tout, je veux pouvoir être certaine de ça, de vivre par mes choix, et de pas être condamnée par ceux d’un ou d’une autre.
Pour une expédition ? Ça serait très facile à faire. Il y en a deux qui partent chaque jour, faut juste se proposer un ou deux jours à l’avance. Je suis pas très intelligente, je le sais. Mais si c’est autant au nord, je me doute que ça doit pas être très très approuvé par les autres. Soit, je peux m’en occuper facilement. Au pire tu viens avec moi mais c’est pas nécessaire.
Ouaip, je crois que-
Interrompu par Nixsurge, qui lui monte dessus en califourchon, son regard s’illumine. Sa bouche, grande ouverte, béante même, finit par se refermer alors qu’elle avale sa salive. Ses yeux se fixent aussitôt sur ceux de la Chaotique. D’un bref mouvement de tête, elle accepte la proposition endiablée de la possédée. Elles se déshabillent alors, toutes les deux. Leur corps, désormais nu, se lovent l’un contre l’autre. Elle se blottit sans restrictions, leur tête se rejoignant dans un baiser passionné ou leur langue fusionnent. Elles se guidèrent non pas par des propositions, mais directement par l’action débridée, charnelle. Leurs formes se caressent, de leur main jusqu’à leur temple d’Atharti. Le souffle chaud qui vient titiller ce même endroit fait frémir les deux elfettes. Sans un mot pour interrompre le moment, elles échangent de place tandis que leurs pattes et pinces font de même. Goûtant au fruit, avec un désir qui ne s’estompe pas, qui ne s’éteint pas. Les doigts de Ciriloth viennent chercher les hanches de sa compagne, qui enfonce son visage contre un endroit qu’on ne mentionne pas. Malgré la volonté infaillible de l’esprit, le corps faiblit et hurle d’extase, des cris qui résonnent contre la pierre de la pièce. Elles s’enlacent alors, reprenant leur souffle, avant de recommencer à nouveau leur bout de chemin sur la route des mille et un plaisirs…
C’est donc après des heures de labourage qu’elles se rhabillent. Trouver une expédition n’est pas un problème, il y en a une qui part dans quatre jours précisément au plus profond des terres, à la limite de ce qui est autorisé. Le problème, c’est qu’entre-temps, elle risque de s’ennuyer si elle ne fait rien. Heureusement, pour la première fois depuis longtemps, elle n’est pas seule. Allié avec certain, amie avec d'autres, c'est une réalité triste qui apparait. Pour que le monde s'intéresse à elle, il fallait qu'elle s'intéresse au monde.