Il fut soudainement transporté ailleurs. Il faisait chaud. Autours de lui, il se retrouva sans rien, sans armure, sans armes, sans vêtements, juste un pauvre pagne. Il était dans ce qu'il semblait être des terres désolées et dévastées. Il traversait un désert de cendre rouges et apercevait des oasis de sang. Il voyait des tempêtes de cendres, de grands canyons arides et cramoisis. Il entendait le tonnerre gronder, des éclairs écarlates déchirer les cieux noirs. Les nuages se dilataient et finirent par former un trou noir béant dans le ciel. Il entendit des hurlements de rage et de terreur...
Puis tout s'arrêta.
Le vent chaud qui le faisait étouffer de chaleur se tut, les tempêtes se calmèrent, le tonnerre rouge cessa et les nuages se dissipèrent.
Mais où se trouvait-il donc ? Il était impossible pour lui de le savoir. Tout semblait illogique, irréel, impossible.
Puis il ressentit une forme de tressaillement.
Il tremblait.
Ses mains, son corps, tout tremblait. Son esprit se retrouvait assailli de pensées qui n'étaient pas les siennes. Il ne parvenait pas à les saisir.
"mort, échec, honte, tuer, revanche, sang, crâne, frustration..."
Tout se bousculait si vite.
Il tremblait de peur. Malgré son mental d'acier, il ne pouvait rien faire d'autre que de ressentir la peur. Il parvint à se tourner. Il se sentit petit, petit et frêle face à ce qu'il vit.
Une créature gigantesque, colossale se tint devant lui. Sa vision était floue il ne pouvait distinguer les autres parties de son corps. La peur et la terreur qu'il ressentait l'empêchèrent de pouvoir concevoir l'apparence de la bête. Un visage cornu commença à lui adresser la parole. Sa voix résonnait dans son esprit, comme un écho dans une grotte. Les mots rebondissèrent dans sa tête, ils étaient insupportable à entendre, intolérable. La douleur était si grande qu'elle restera à jamais gravée dans son esprit. Il avait l'impression que la chair de son visage était en train d'être arrachée à cause des ondes soniques produites par la voix hurlante de cette chose qui se tint devant lui. Elle pourrait aisément l'écraser comme une fourmi qu'un enfant tuerai par pur plaisir sadique.
Mais comment se fait-il que tu sois toujours vivant ? Tu es un gâchis ! Un indigne ! POURQUOI L'AVOIR DÉFIER DANS TON ÉTAT. POURQUOI FONCER BÊTEMENT AINSI POUR LE TUER ?
Tu penses qu'il s'agit simplement de laisser sa rage s'exprimer ? Pauvre vermisseaux, tu es encore bien innocent.
Ceci sera ta dernière chance, gaspille la et je peux te promettre au nom du seigneur des saigneurs que tu subiras un courroux incommensurable, inimaginable jusqu'à la fin des temps.
Maintenant retourne dans ton monde sans but et tâche de porter ma marque dignement MISÉRABLE POUILLEUX.
Asulf sentit qu'il était repoussé. Souffler dans les airs par l'explosion produite par ces paroles. Quelque chose le tirait en arrière. Les cieux l'aspirèrent pour l'engloutir. Il volait, non il montait il semblait monter aussi vite qu'il tomberait des cieux.
Il hurla de terreur une dernière fois...
Puis il revint à lui.
Il était dans une tente. Il avait trop chaud pour ressentir le froid. Son corps était mouillé de sueur chaude. Il se leva, constata que son équipement était toujours là. Il y avait même une auge dans laquelle faire sa toilette. Il avait soif.
Il but l'eau en grande gorgée, décidant de plonger sa tête dans l'eau pour tenter d'absorber plus d'eau comme une éponge.
Puis en regardant la surface de l'eau, il put voir son reflet...
Mais était-ce vraiment lui ?
Il remarqua que quelque chose clochait.
Son visage ! Sa tête ! Son crâne ! Il n'y avait plus qu'un crâne !
Terrifié, horrifié il tenta de se touche le visage afin de vérifier s'il rêvait encore.
Mais non, la cruelle réalité lui confirma qu'il n'avait plus que les os sur le visage...
Sur son crâne on voyait des restes de tissus musculaires, du sang et de la chair étaient encore présent dessus. Il voulait à tout prix récupérer son pauvre jeune visage de jeune homme puis....
Puis soudainement, une vive douleur se manifesta. Il regarda à nouveau le reflet dans l'eau. Puis constata que sa chair, ses cheveux et ses yeux revenaient quand il souhaitait avoir un visage "normal".
Il fut fasciné par cette propriété alors inconnue de son corps. Il repensa à son rêve et au moment où il repensa à cet instant de terreur oppressante... Le crâne sanguinolent réapparu. La simple vue de son propre crâne le terrifiait tellement qu'il devait écarter son regard du reflet.
Il retenta plusieurs fois l’expérience. Il en parvint à la conclusion qu'il pouvait faire apparaitre son crâne. Mais quel était l'utilité d'un tel don si ce n'était que de semé la terreur aux autres...
Semer la terreur ?
Cette pensée résonna alors dans son esprit. Elle mijota comme une belle idée cruelle...
Il entendit quelqu'un entrer dans la tente. Au dernier moment il eut le réflexe de regagner son visage.
Un guerrier du clan venait lui adresser la parole
Hey le fou furieux, Bryngnolf veut te voir, maintenant. Il t'attend dans le hall. Ne le fait pas attendre d'avantage.
Le guerrier s'en alla sans dire un mot de plus. Quand à Asulf il prit son équipement, l'enfila et se dirigea vers le grand hall. Au prix d'un effort, il ouvrit les grandes portes en bois menant au hall. Il vit alors Bryngnolf au fond, assit sur un trône, son casque posé à ses pieds. En gloussant il débuta la conversation.
Tu t'es donc remis de ta raclée on dirait ? Je dois te dire que je pensais même pas que tu puisses survivre. Si je ne t'ai pas achevé c'est parce que j'ai pensé que tu pourrais m'être utile. Mais si tu souhaites vraiment te "venger" on peut retenter le duel quand tu le souhaites ! Par contre il faudra quand même que tu t'entraîne un peu plus avant ! Quoiqu'il en soit je t'ai fait venir ici car je voudrais que tu me rendes un service. Comme tu as pus le constater c'est l'hiver. Toutefois un petit malin a fait crâmé l'une de nos réserves. On a plus beaucoup de viande et les chasseurs qu'on a envoyé dans la forêt... Comment dire: on nous a catapulté leur têtes sur nos baraques. Alors j'ignore complètement qui a fait ca et je me fiches de savoir pourquoi. Je veux que tu trouves qui est le responsable et que tu me l'écorche. Bien sûr tu ne seras pas seul, une équipe de jeunes guerriers voulant faire leurs preuves t'accompagnera, je ne penses pas que vous auriez énormément de problèmes une fois que vous aurez trouver le responsable. Si tu m'aides suffisament alors, peut-être, que je t'autoriserai à me défier à nouveau voire me tuer. Bon autant être honnête tu n'étais pas de taille la dernière fois mais j'espère que la prochaine fois tu seras à la hauteur ! L'air de rien mon cher neveu je place pas mal d'espoir en toi. Allez file et reviens avec la tête du porc qui a trucidé Ragnyr et Sukoi. Oh pardon, j'oubliais: tu as quelque chose à ajouter ? Des questions ? Une insulte ? Vas-y je suis toute ouïe mon bon neveu. |