[Arnaud d'Aquitanie] Entre le Marteau et l'Enclume

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Le Naufrageur
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Re: [Arnaud d'Aquitanie] Entre le Marteau et l'Enclume

Message par [MJ] Le Naufrageur »

Pieux-Perrot écoute attentivement l’idée de son camarade, avant de se frotter le menton. Il regarde le camp ennemi, puis son regard se tourne à nouveau vers son interlocuteur.

« Ton manque de courage me consterne, nous avons avec nous l’un des plus grands guerriers qui soit, un champion choisi par la Dame. Je pense sincèrement qu'à lui seul il pourrait nettoyer l’endroit. Mais c’est notre devoir de l’assister, d’être à ses côtés. Je ne vais pas me bercer d’illusion sur la raison de ta demande, car je n’en ai pas envie. »

Le plus vétéran de tous enlève alors son sac par la bandoulière avant de le poser au sol. Il commence à fouiller dedans, secouant quelques affaires personnelles et utiles, avant de poser la main sur quelque chose. D’un mouvement lourd, il soulève un orbe de fer noir. Dessus, un bout de ficelle, semblable à une minuscule corde en chanvre, semble rentrer à l’intérieur. À côté, une pierre noirâtre, en silex, attend son heure. Il la fait bondir sur sa main, avant de la tendre vers celui d’Aquitanie.
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« Ceci, Arnaud, est une bombe, une arme de destruction redoutable que nos marins et corsaires adorent utiliser. C’est de la poudre à canon, à l’intérieur. Ça explose, et ça fait boum, comme le tonnerre. Pour l’utiliser, il faut la poser à l’endroit escompté, et allumer la mèche avec, par exemple, le silex. Après un court instant, tu as intérêt à être loin, ou sinon tu vas devenir une flaque liquide de merde et de sang.

Mon ordre est le suivant, tu prends la bombe, et tu vas descendre la pente quelques centaines de yards à gauche. Tu vas ensuite te rendre à l’autre pente, que tu vas grimper. Quand tu seras au-dessus du camp des orcs, tu placeras la bombe près d’un endroit fragile et instable. Tu devines la suite, et puis…

Et puis tu te démerdes hein ! Tu veux pas te battre ? Soit, mais t’as sacrément intérêt à faire ça bien. Hors de ma vue, on en rediscutera plus tard.
»

Équipé de la sphère mortelle, le jeune forestier prend ses affaires, et n’ayant pas d’autres choix d’obéir, repart en arrière. Avec prudence, il descend de la pente, parfois sur ses pieds, parfois sur ses fesses. Une petite montée de poussière le suit, lui causant une légère irritation des yeux et de la gorge. Arrivé en bas de la vallée, un petit reste de cours d’eau desséché et verdâtre se meurt. Une odeur horrible d’urine et de défections lui fait presque vomir son repas matinal. Il devine sans difficulté comment les peaux-vertes locales évacuent leurs déchets. Il est presque étonné de ne pas voir plus de restes, comme dans une tanière de loups par exemple. À croire que les orcs et gobelins n’en laissent pas…

Motivé, par une force qu’il ne pensait même pas posséder, le jeune pèlerin escalade à toute vitesse la colline. Il bondit de flanc en flanc, sans perdre un seul instant. Il évite les endroits escarpés, les pierres peu ancrées, et les racines mortes. En quelques instants, il a parcouru plusieurs dizaines de yards d’un dénivelé très fort. Lui qui est forestier, est peut-être plus montagnard dans l’âme. Désormais arrivé à la bonne altitude, il observe rapidement ses environs directs.

Un infâme fumet de viande carbonisée remplit l’air local, il remarque la source de cette fumée. Au-dessus du camp des monstres, un énorme rocher circulaire, taillé, se tient seul et fièrement. Cette pierre, transformée à coup de poinçon, ressemble à un orc chauve aux dents particulièrement grandes. Deux torches hautes se tiennent allumées devant lui. Dans sa gueule, des dizaines de crânes humains lui servent de repas. Derrière lui, des piques plantées au sol arborent des têtes décapitées, enfoncées dessus. Elles ont encore de la chair et des cheveux, elles sont ici depuis peu. Pour ajouter au macabre, des porte-étendard ont remplacé les drapeaux pour des cadavres, les membres ayant été arrachés. Véritable autel de la mort et du carnage, Arnaud d'Aquitanie vient de découvrir comment les orcs rendent hommage à leur cruels dieux.
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Cependant, il n’oublie pas son objectif. Près de cette construction, la descente correspond à ce qu’il cherche. Le versant a probablement été affaibli par le poids de l'œuvre sinistre locale, un coup de chance. Cependant, alors qu’il s’approche un peu à pas de loup, il voit des mouvements tout près. À côté du monument lugubre, deux formes humanoïdes se tiennent debout. Les deux, un peu plus petits que des hommes, ont la peau verdâtre. Leurs nez sont ridiculement longs, et leurs oreilles sont aussi pointues que des couteaux. Ils portent des fourrures, mélangées à des habits sur lesquels des bouts de métaux ont été accrochés maladroitement. Deux petits boucliers de bois, ainsi que des lances tordues leur servent d’armes. Ils discutent dans une horrible langue, similaire au bruit d’un homme avec un terrible mal de gorge. Il se rappelle d’avoir déjà entendu parler de ces créatures, ce sont des gobelins.
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Perturbés par la présence des deux gardes, l’infiltrateur oublie de camoufler sa présence. Malgré le manque d’attention des deux gobelins, l’un d’eux se tourne dans la direction générale du Bretonnien. Il se met à genoux, évitant de justesse d’être tout de suite vu. Celui avec un casque prononce avec fiel les mots suivants.

KIWIQWA ? POA-KÉ !

Bien qu’il ne parle pas leur langue, si tant est que ce soit une langue, il devine la suite. Les monstres petits mais pas tant que ça commencent à se diriger vers lui. Il y a encore deux douzaines de yards entre eux. Le terrain n’est pas plat, il peut donc essayer de se déplacer sans être repéré, mais cela est risqué. Il peut fuir, mais cela implique le déshonneur. Mais est-ce que l’honneur à une véritable valeur quand on est dans le royaume de Morr ? Il peut tenter de se battre, il a ses armes avec lui, mais ils sont deux et lui seul. Il a un objectif, mais est-ce qu’il veut l’accomplir ? Si oui, comment ? Le temps passe très lentement, il sent son cœur battre un peu plus vite et ses muscles se tendre.
Test de CHA(-2 car lâcheté) de Arnaud : 10, échec de 3
Test d’INT (+0) de Arnaud : 9, échec de 1, petite information supplémentaire
Test d’HAB (+2) de Arnaud : 1, réussite critique
Test d’INT(+?) de Arnaud : 14, c’est un échec
Test de Discrétion (+2) de Arnaud : 17, c’est un échec de 6 degrés. Test opposé contre la perception des gobelins.
Test de Perception(+-?) des gobelins : 13, échec de 5 degrés. Victoire de seulement un degré des gobelins.

A toi de te débrouiller. :mrgreen:
Pour les fous qui désirent me rendre visite aux récifs.

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Arnaud d’Aquitanie
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Re: [Arnaud d'Aquitanie] Entre le Marteau et l'Enclume

Message par Arnaud d’Aquitanie »

Arnaud sentit son coeur se resserrer dans sa poitrine. Les visions sinistres de la cabane refirent aussitôt surface. Des sueurs froides inondèrent son dos comme le touché glacial de la mort. Ses dents se crispèrent. Il allait mourir ici, déchiqueté par des peaux-vertes dans d'atroces souffrances et son crâne irait bientôt rejoindre le festin de la pierre monstrueuse en forme de crâne.

"Ils approchent Arnaud. Ils t'ont vu." Pensa le pèlerin, comme une première vaine tentative de forcer une réaction au corps paralysé par la peur.

Que pouvait-il faire ? L'indécision paralysa le pèlerin pendant quelques secondes à peine. Quelques secondes où Arnaud considéra ses options et son destin.

Fuir ? Oui. C'était possible. Il pouvait toujours fuir. Combattre ? Il n'en était pas sûr, et si d'autres peaux-vertes arrivaient ? Ruser ? Comment ? En se faisant passer pour l'ignoble chose que pouvait vénérer ces gobelins ? Peut-être en grognant assez fort depuis l'arrière de la pierre ? Non... Impossible, et puis, les peaux vertes parlent leur propre dialecte. Ils comprendraient vite la supercherie.

Arnaud chercha le pendentif à son cou au touché instinctivement. Un signe peut-être ? Il n'avait qu'à attendre un signe après tout. N'est-ce pas ?

"ARNAUD ! FAIS QUELQUE CHOSE POUR L'AMOUR DE LA DAME !". Le cri de son esprit résonna en lui. C'était comme si la peur avait séparé le corps du pèlerin et son esprit en deux personnes distinctes. Le corps, paralysé par son instinct inconscient et la peur viscérale que lui inspirait les barbares peaux vertes, et L'esprit, comme un cavalier cherchant à contrôler sa monture en panique.

Il y a encore tant de choses à faire... Sa quête venait à peine de débuter.

Arnaud serra le précieux pendentif de bois. S'il mourrait ici. Il décevra les espoirs de ses compagnons. Il décevra les espoirs de la Dame de le voir se racheter. Il décevra les espoirs de son frère Régil de le revoir en de meilleurs auspices. Il décevra ce pourquoi il a toujours vécu : faire la lumière sur la disparition de son petit frère Benjamin, emporté à peine marmot par les disciples de la Dame et aujourd'hui encore sans nouvelles.

Enfin, il décevra aussi Sire Caron de Quenelles qui se battait nuit et jour pour protéger les petites gens comme lui.

Le pèlerin murmura pour se donner le courage de surmonter cette épreuve.


« Dl'horreurs des corrompus,
Ma Dame, délivre-moi...

«D'mes vices et d'mes fautes,
Ma Dame, délivre-noi...»


Comment qualifier l'héroïsme ? En Bretonnie, les nobles disent que l'héroïsme est inné. Que chaque chevalier est un héros et un sauveur dédié à la patrie et à la Dame. Mais ces gens ont t-ils seulement peur ? Les obstacles qu'ils surmontent ne semblent-ils pas moindre à ceux du lâche ?

Un lâche affrontant sa lâcheté et faisant face est-il un plus grand héros qu'un chevalier prédisposé à l'héroïsme ?

L'idée est débattable. Une chose reste sûre :


"Le téméraire ne connait pas la peur. Le héros ne la montre pas."

Arnaud serra la poigne de son arc long et encocha une flèche. Ce n'était pas plus dur d'abattre un cerf ou un lapin.

Le pèlerin se saisit d'un os et le jeta vers l'un des côtés du crâne pour faire diversion. Ainsi, il pourrait contourner plus facilement les deux gobelins et les prendre par surprise s'ils s'intéressaient à sa diversion.

Arnaud prit une grande inspiration. Le moment est venu. Le moment de prendre son courage à deux mains.

Arnaud contourna le duo de gobelins et décocha, espérant prendre le groupe par surprise et prendre l'avantage.

Que la Dame ait pitié de lui.
Arnaud D'Aquitaine, Voie du Pèlerinage Bretonnien
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Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_arnaud_d_aquitaine

"…Tu offriras, à ton preux Seigneur le champart qu'il requiert,
Toujours, tu travailleras, hors les jours saints
Tu ne gardera pour toi et les tiens qu'un dixième des fruits de ton labeur
Et réjouis-toi, car un Chevalier de Bretonnie te protégera…"

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[MJ] Le Naufrageur
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Re: [Arnaud d'Aquitanie] Entre le Marteau et l'Enclume

Message par [MJ] Le Naufrageur »

Déterminé, armé de son arc, sa dague et surtout sa foi, le pèlerin décoche une flèche sans attendre plus longtemps. Son bras, trop stressé par la situation, emmène sa flèche au moins 3 yards au-dessus de l’endroit attendu. Cet échec catastrophique surprend tout autant les deux créatures que lui-même. Il en dégaine une deuxième, il bande son arc, et dans un instant aussi rapide que le rayon de soleil, le torse d’un des peaux-vertes est enfoncé. Au gémissement aigu de ce premier, il confirme l’efficacité de son arme. L’arc long Bretonnien est une arme des plus redoutable.

Dans un petit cri sauvage, les deux gobelins se tournent et se précipitent vers lui. Contre toute attente, leurs yeux cruels ne montrent aucune peur, que du contraire. Ils dégustent du regard l’humain comme des loups le font avec un agneau. Le plus amoché des deux parvient même à le rejoindre, son haleine putride et ses dents jaunes aiguisées désormais perceptibles. L’autre, traîne la patte, laissant un écart entre les guerriers, il ricane un peu.

Par réflexe, Arnaud dégaine la Miséricorde à sa ceinture. Par une petite manœuvre, il parvient à planter profondément le flanc dextre du petit monstre. Un jet de sang noirâtre coule sur sa lame, ses gants et ses bottes. Quand il retire la lame, un véritable torrent s’échappe du corps de sa victime, qui s’effondre au sol dans un audible râle d’agonie. Le croyant mort, sa concentration vacille vers l’autre orquelet. Le prenant presque par surprise, le mourant aux oreilles pointues essaie de lui ouvrir les tripes d’un coup de traître. Cependant, le peau-rose, d’un pas presque dansant, s’écarte de son attaque. Déconcentré par le pseudo-revenant, l’autre garde, lui aussi, tente sa chance. D’un geste sauvage, la lance de celui-ci vient s’enfoncer partiellement dans son thorax. La douleur lui brûle le cœur, et son souffle est coupé. Il manque de trébucher, mais tient bon. Sans son gambison, la pique lui aurait probablement atteint les organes.

Lui et son adversaire échangent quelques mouvements parasites, comme pour provoquer l’autre vers sa mort. Perdant patience, le jeune homme plonge, sa longue dague fendant l’air comme le bec d’un faucon. Le lancier plie les genoux, esquivant de justesse un nouveau visage. Exposé, il serre les dents et tente de bondir en avant. Trop lent, montrant une maîtrise martiale insoupçonnée, le gobelins des collines attaque. D’une traite aussi brutale que rapide, l'humanoïde pousse sur ses jambes. Poussant un cri de guerre, son hast déchire le ventre de l’Aquitanois. Le traversant de part en part, l’épieu fait sortir bien plus de sève humaine qu’il n’est censé perdre.

Sans avoir le temps de réagir, il tombe, ses yeux, tels des rideaux, se ferment une bonne fois pour toutes. Son dernier souffle, glacial, s’échappe. Il n’entend que le ricanement maléfique et distordu du follet, vainqueur de l’escarmouche. Il a échoué… D’un coup, il rouvre les yeux, la lumière céleste vient s’en prendre à lui, avant qu’il ne s’y habitue à nouveau. Les mains sur son buste, paniqué, il regarde autour de lui. Seul le cadavre de l’autre verdâtre s’y trouve. Le gagnant ayant disparu, il est seul, à côté d’un corps dénué de vie. Il regarde vers son nombril, le coup mortel n’a laissé qu’une petite entaille en comparaison. Ne croyant pas son observation, il se frotte les orbites. Non, il ne rêve pas, il est en vie. Son être tout entier est douloureux, ses habits bruns sont passé au rouge et au noir dans un mélange léthal. Il se relève lentement, ne pouvant réellement faire autrement au vu de son état presque catastrophique. Un silence, porté par le vent à ses oreilles lui assure sa solitude momentanée. Il est.. en vie ? Seul ? Un ennemi décédé à ses pieds. Il est… victorieux ?

Peut-être par habitude, ou simplement par opportunisme, il regarde le macchabée vert, et commence à lui retourner les poches. Il n’en a pas, cependant, autour de son cou, il remarque deux ficelles qui descendent en dessous de ses habits rapiécés. Il tire, un anneau couvert de crasse et de jus noir en ressort. Il souffle dessus, et derrière cette couche de saletés, se trouve une pierre. D’un vert profond, tendant vers le bleu, sa surface est rugueuse, cristalline même. Il n’en avait jamais vu de sa vie, pourtant, il n’a aucun doute sur ce qu’il tient entre ses doigts. Une émeraude, enfoncée dans une bague elle-même d’un métal qu’il ne connaît pas.

N’ayant jamais été intéressé par le marchandage, il ne sait réellement quelle valeur un tel trésor possède. Cependant, dans un conte de son enfance, le brave chevalier Harry d' Artois, échange une pierre comme celle-ci contre une magnifique épée. Ne pouvant ignorer une telle récompense, il empoche sans attendre son du.
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Dans un moment de lucidité, il se souvient de sa présence dans ce lieu maudit. Sa mission l’attend. Il avance aussi prudemment qu’il le peut, et arrive enfin à flanc de falaise. Entre le vide et l’autel, il dégaine la sphère d’acier noir. Il la pose au sol, avant de frotter le silex. Après une dizaine d'essais, la mèche prend feu. Se rappelant des paroles de Pieux-Perrot, il fonce aussi vite qu’un cochon boiteux pour s’abriter. Après ce qui lui semble une éternité, un éclatement vient déchirer l’air autour de lui. Le sol tremble comme un lit face à un ogre, et ses oreilles sifflent comme après une paire de gifles. Une épaisse fumée et une odeur de soufre envahit ses narines. S’ensuit une longue seconde où le sol se met de nouveau à trembler comme une feuille. Des fissures apparaissent, ouvrant la terre, révélant ses entrailles au ciel. Un véritable capharnaüm s’ensuit, des pierres, des rochers, viennent glisser dans la pente. Enfin, il observe. Un craquement lui annonce la suite. En bas, la palissade, ainsi que quelques huttes, sont désormais couvertes sous des milliers de livres de pierre et de roche.

Il repart alors vers ses camarades. Cependant, quand il descend la pente de l’autre côté. Il ne voit qu’une autre scène de carnage. Deux douzaines d’orcs et de gobelins ont été pourfendus, ainsi que la moitié de ses camarades. Le chevalier, dans sa gloire, rigole avec l’homme d’armes. Les pèlerins survivants, eux, sont fous de joie. Alors qu’un fumet de bois sec qui brûle remplit ses poumons, il entend une voix familière derrière lui. Il se tourne, et voit Pieux-Perrot, couvert de la tête aux pieds de liquides noirs. Il n’a pas l’air blessé, et un sourire carnassier décore ses lèvres.


« Alors Arnaud ? Ça fait quoi de faire sauter un flanc de montagne ? »
MORTAAAAAAL KOOOOOOOMBAAAAT
Pour avoir choisi de se battre plutôt que de fuir, et de le faire en son nom malgré la situation désavantageuse….
Tu gagnes 1d4 Point de dévotion de la Dame (3). Tu passes à 25 points de dévotion.

Round 0 :
Arnaud prend l’initiative et tir sur un des deux gobelins
Test de Tir(+0) d'Arnaud : 20, échec critique.
Je considère que tu perds la surprise en plus de rater une flèche.

Round 1 :
Contre toute attente, c’est Arnaud qui joue en premier. Les gobelins sont toujours à la même distance.
Deuxième service de Tir(+0) de Arnaud : 3, c’est beaucoup mieux. Glub’truk est touché.
Dégâts : 28+4 (1d8) = 32. 32 - 10, ça fait 22. Glub’truk est bien amoché.
Fin du tour des gentils

Tour des méchants.
Test de courage des gobelins, malus pour Glub’truk, bonus pour les deux car toujours en supériorité numérique.
1 et 5, réussite critique et réussite. Ils veulent ta mort.
Ils foncent tous les deux, test d’initiative pour voir si ils arrivent au Corps à Corps.
10 et 17, Glub’truk est arrivé. Grock’trok traîne la patte.

Fin du round 1 :
Début du round 2 :
Au tour de Arnaud. Choix du joueur : Terminer le travaille à la miséricorde.
Test d’ATT(+0) de Arnaud : 9, réussite de peu !
Test de Par(-2) de Glub’truk : 12, échec.
Dégâts : 18 + 13 + 1 (1d6) = 31. 31 - 10 ça fait 21. Glub’truk est mourant par terre.
Fin du tour des gentils

Tour des méchants.
Avec un énorme malus, Glub’truk va tenter de te planter avant de se vider de son sang
2, ça passe quand même !
Test d’Esquive de Arnaud : 5, ça réussi. Tu évites de te faire planter le bide.
Grock’trok est enfin là, il va tenter lui aussi de te refaire un trou, et tu n’as plus d’esquive
7, ça touche.
Test de PAR d’Arnaud : 13, ça rate.
Dégâts : 12 + 16 + 2 (1D6) = 30. 30 - 12 ça fait 28. Tu passes à 37/65 PVs. Ca picote hein ?

Fin du round 2 :
Début du round 3 :
Glub’truk se vide de son sang.
Test de courage de Grock’trok, gros malus car un contre un, bonus car Arnaud est blessé.
5, il reste jusqu'au bout le salaud, cependant, si ça se passe mal, il prendra la fuite.
Au tour de Arnaud : Miséricorde/20
19, échec automatique
Au tour de Grock’trok. Lance dans le mille, le retour.
1, réussite critique. Bon, et bien, ainsi soit-il. :mrgreen:
Dégâts : 12 + 16 + 1, ça 29. Test d’ATT de Grock’trok pour voir s'il confirme le critique.
5, oui il le confirme ! Dégâts x 2 donc. Ca fait 58 de dégâts.
Test d’Esquive de Arnaud : 9, réussite, mais largement insuffisant.
58 - 12 ça fait 46. Tu passes à -9 PVs.

La Dame du Lac dépense (sans ton opinion) 20 points de dévotion envers elle. Effets : ????
Tu passes donc à 5 points de dévotion, ma foi, merci la Dame. :mrgreen:
Fin du combat.
Pour les fous qui désirent me rendre visite aux récifs.

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Arnaud d’Aquitanie
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Re: [Arnaud d'Aquitanie] Entre le Marteau et l'Enclume

Message par Arnaud d’Aquitanie »

*La peur faisait trembler les mains du pèlerin. Lorsqu'il décocha la première flèche, elle partie bien trop haut. Arnaud jura sur tout les ancêtres dont il était capable de se souvenir avant de décocher une nouvelle flèche. rapidement le combat tourna à la mêlée. L'esprit, cette fois, laissa le contrôle total au corps. Cet instinct sauvage, à l'instar d'une bête qui vous poussait sans la moindre once de raisonnement logique. Lorsque le gobelin avait simulé sa mort, il s'était décalé, non pas parce qu'il suspectait cette mort suspecte... Mais parce qu'il sentait au plus profond de ses tripes qu'il devait se décaler.

Mais les gobelins se révélèrent être de terribles adversaires. Le pèlerin encaissa deux coups meurtriers. L'adrénaline ne supportait plus son corps et il sombra.

Il ne pourra plus entendre la voix rauque de son frère faisant le sermon avant de manger la soupe du soir. Il ne pourra pas sortir le soir et rire avec lui de leur tonton Bernard, ce sale bâtard qui les exploitait pour le travail à la ferme. Il ne pourra plus jouer avec la poupée de son frère benjamin pour lui raconter ses journées et ses aventures.

Il ne reviendra pas.

C'est alors qu'une déflagration de lumière l'aveugla. Le dernier gobelin n'était plus. Ou peut-être avait t-il fui ? Il ne restait aucune trace physique de lui. Comme s'il n'avait jamais existé... Ou qu'il ait désintégré sans même laisser de restes. Le pèlerin se redresse pour constater ses blessures... Mais rien. C'était comme si cette lance ne l'avait jamais pénétré. Arnaud joignit les mains pour serrer son amulette et remercia la Dame. Le pèlerin récupéra ce qu'il pouvait et acheva sa mission. Les rochers écrasèrent le camps des peaux vertes et le pèlerin se pressa de retrouver ses frères... Ou ce qu'il en restait.

En vérité. Il ne restait plus grand monde. Le pèlerin comptait au moins la moitié de la troupe au sol. Les survivants exultaient de joie. La victoire était à eux, les justes venaient de triompher, comme dans les rares livres imagés dont on lui avait narré les histoires.

Cette victoire avait un goût bien amer pour Arnaud. Son regard reconnu certains pèlerin au sol, l'indigent ne pouvait s'empêcher de penser que, lui aussi, aurait du faire partie de ces victimes. Lorsque Pieu-Perrot vint s'enquérir de sa mission, Arnaud grimaça. Pouvait-il seulement se plaindre après le carnage dont il était en ce moment même témoin ? Que sont deux misérables gobelins à côté du défi qu'ils ont affronté ?*

« J'ai accompli la besogne... Y restait deux peaux vertes en haut... J'men suis chargé parce qu'sinon ça aurait empêché ta mission. Mais... Vous avez vu la lumière ? Quand j'me suis battu y a eut une grande lumière et puis pouf, vl'à qu'l'un des peaux verte il a disparu au moment de me mettre le coup de grâce. J'pense que je serai pas là sans la lumière.»
Arnaud D'Aquitaine, Voie du Pèlerinage Bretonnien
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Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_arnaud_d_aquitaine

"…Tu offriras, à ton preux Seigneur le champart qu'il requiert,
Toujours, tu travailleras, hors les jours saints
Tu ne gardera pour toi et les tiens qu'un dixième des fruits de ton labeur
Et réjouis-toi, car un Chevalier de Bretonnie te protégera…"

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[MJ] Le Naufrageur
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Re: [Arnaud d'Aquitanie] Entre le Marteau et l'Enclume

Message par [MJ] Le Naufrageur »

Des tapes dans le dos, des remarques peu subtiles et des regards fiers sont échangés entre tous les vainqueurs. Enfin, presque, le plus vétéran est perplexe, peut-être même un peu surpris. Ses sourcils sont levés et sa bouche est très légèrement ouverte, il ne sait pas quoi dire sur l’instant. Il ferme ses lèvres sèches, et ravale sa salive avant de commencer à frotter son arme sur un drap servant de porte à une hutte. Désormais rutilante, sa serpe de guerre est comme neuve, si ce n’est le manche qui est toujours aussi sale qu’avant. Il secoue un peu la tête, puis regarde à nouveau Arnaud d'Aquitanie.

« Pour être honnête, je ne sais pas quoi en penser. C’est la deuxième fois que tu vois quelque chose alors que les autres non. Je ne sais pas si je devrais m’en inquiéter ou m’en réjouir. Mais tu es en vie, sans être estropié, c’est le principal.

Pour l’instant, n’en parle pas aux autres. Je vais voir ce que je peux faire, mais pour l’instant, garde ta langue au chaud dans ta bouche.
»

L’instant de répit offert est vite interrompu. Il n’y a pas grand-chose de valeur pour des hommes comme eux ici. Du cuir, quelques vivres, mais le reste n’y est pas. Ne voulant pas s’éterniser ici, on prépare des pierres qu’on utilise pour enfouir le corps des braves pèlerins décédés. Les huttes, cabanes, et cloisons sont incendiées peu après. Un bon moyen d’envoyer un message, par la fumée et les cendres. Le Chevalier et l’Homme d’arme reprennent la marche, le second ayant l’air particulièrement satisfait du résultat. Après une dizaine de minutes, et deux collines derrière eux, ils s’arrêtent. La journée à déjà bien avancé, mais il faut s’occuper des blessés, et laisser le cheval de monseigneur se reposer. Jennequin fait office de chirurgien-barbier. En vérité, le seul qui requiert beaucoup de son attention est Arnaud lui-même. La plupart des blessés ont été tués sur place par les orcs et gobelins. Avec des onguents, et surtout un matériel chirurgical peu commun mais efficace, frère Jennequin recoud tant bien que mal le pauvre jeune homme qui se tord de douleurs. Torse-nu, c’est un véritable supplice pour lui.

« Tu as bien de la chance d’être encore en vie. Un pouce plus loin, et tu aurais été éviscéré comme un cochon. C’est un miracle de la Colombe que tu es encore en vie. Cependant fait attention. À courtiser la fille, on finit par rencontrer le père. »

La mise en garde du frère est limpide de clarté. S’il continue à avoir besoin de Shallya, il risque de passer voir le père, Morr. Désormais un rien plus tranquille d’esprit, ils reprennent la route, tant bien que mal. Le soir tombe bien vite par ici, car le soleil est très vite caché par les hautes montagnes d’Orquemont. Ils s’installent donc sans attendre près d’un espace troglodyte grand et vaste. Les murs sont taillés, probablement par de nombreux groupes qui y sont passés autrefois. Les pèlerins du Graal échangent des remarques, le seigneur béni étant plus proche qu’avant. Celui-ci enlève son casque, et révèle ainsi à nouveau l’homme, la légende.

Des cheveux longs légèrement blond, une barbe taillée mais néanmoins laissée à la pousse. Des yeux bleus pétants, un nez fort et droit, un menton puissant montrant une mâchoire digne. Un serre-tête de cuir noir maintient ses cheveux correctement derrière son visage. Son beau visage, oui, car la plus grande différence entre lui et eux se trouve là. Il est beau, le genre d’homme qui fait tomber les femmes par centaines rien qu’en leur parlant. Un visage noble, à l’image de ce qu’il est.
Sire Caron
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Ce n’est pas la première fois qu’il est dénué de son casque en leur présence, et pourtant… L’effet est toujours le même, de l’admiration. Il se lève, avant de toiser la troupe et de poser son casque sur une pierre derrière lui. La main sur le pommeau, il prend la parole.

« Pèlerins, vous me suivez depuis désormais des semaines, des mois et plus d’une année pour certains. Depuis ce jour, où je suis parti accomplir mon saint devoir après avoir reçu la divine bénédiction, vous étiez-là.. Vous pourriez vivre une vie simple, être des paysans, et offrir le champart à un seigneur. A la place, vous avez choisi d’être ici, à mes côtés. De combattre à mes côtés. Cette loyauté, est… respectable.

Devant moi, je ne vois pas de simples fanatiques, de simples brigands et marauds. Je vois des sujets. Votre présence n’est plus seulement tolérée, elle est demandée. C’est pourquoi il faut que certaines de vos habitudes changent.

Désormais, je vous demande une certaine propreté. Des barbes et moustaches peuvent être tolérées, si elles sont taillées. De plus, vos habits qui ne sont pas armures seront transitionnés vers le bleu, le rouge, et le brun. Vous désirez m’accompagner jusqu’au bout ? Soit, mais cela sera avec dignité.
»

Bouches Bès et béantes, les pèlerins ne savent quoi dire, cependant, leur silence prononce mille mots. Tous, ont le sourire aux lèvres et les yeux pétillants. Ils sont pendus à ce qu’ils entendent comme si leur vie en dépendait.

« Enfin, le cercueil de pierre me déplaît. Il faut vivre pour la Dame, pour la servir, pour l'honorer. La mort est une fin inévitable, oui, mais ce n’est guère le but. De plus, vous n’êtes plus assez nombreux pour le transporter et combattre. »

De véritables picots viennent s’attaquer aux cœurs des suivants, ils doivent désormais abandonner ce pourquoi ils ont travaillé pendant si longtemps. Leur dur labeur, pour rien ? Cette pensée massacre un petit peu plus la bande que leur dernier combat. Cependant, par respect, mais surtout, par une nouvelle résolution commune, ils comprennent. Ainsi, le sarcophage est ouvert. La plupart des bibelots et babioles qui s’y trouvent sont récupérés pour être ajoutés à leur attirail. Équipés de reliques, ils ont l’air encore plus fier qu’avant. Alors que la soirée est installée, les feux sont allumés. Pieux-Perrot vient voir Arnaud et s'assied à côté de lui.

« Ça va champion ? Tu tiens le coup j’espère ? Tant mieux eh, tant mieux…

Ne soit pas surpris par notre bon seigneur, c’est normal que les choses changent. Le seul qui n’est pas un guerrier ici, c’est Jennequin. Et encore, il sait se servir d’une fronde mieux que quiconque. Les survivants ne sont plus des petits garçons, ce sont des hommes, des vrais.

Être pèlerin pour la sainte et suprême Dame, c’est un peu étrange tu sais ? Pour tous les autres Dieux, c’est normal, mais la Dame, ses pèlerins, ce sont un peu les chevaliers à vrai dire. Tu comprends bien que c’est bizarre que nous y soyons aussi. Et pourtant, ça parait évident de soutenir ses champions, oui.

Sire Caron est… un peu différent des autres sangs bleus que j’ai connu. C’est une bonne chose. Cependant, il va falloir changer, et toi aussi.

C’est pourquoi j’ai des petits présents pour toi.
»

Dans un sac à ses côtés, il tire deux grosses formes flexibles. Une émet un tintement de métal très distinct. Un pourpoint ? Non, c’est bien plus épais que son gambison. Toujours en tissu, mais déjà plus lourd, ce hoqueton est probablement bien meilleur que son armure précédente. Posé dessus, un petit tas de mailles luit à la lumière des flammes. Soulevé par le bout des doigts, il remarque que cette pièce couvre la tête, le cou, et un peu les épaules. Il s’agit d’un camail, un vrai. Une armure de métal pour protéger son crâne.
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« Je me suis dit que vu ton état, tu aimes prendre des risques. J’ai récupéré ces pièces sur le corps de frère Thomas. Il n’en aura plus besoin. Allez, enfile ça pour voir. »

Elles sont à sa taille, une aubaine. Il se sent bien mieux protégé qu’avant. Un peu plus lourd, oui, mais pas au point de s’écrouler. Il arrive encore à bien déplacer ses bras et ses épaules sans rencontrer trop de résistance. Il échange alors ses protections précédentes par les nouvelles.

Deux journées passent, sans que rien de particulier n’arrive réellement. Désormais, les pèlerins sont pour la plupart rasés, Jennequin s’est même proposé de le faire pour le jeune forestier. Il est chirurgien-barbier, prêtre, pèlerin, et désormais, barbier. Il n’a qu’une tonsure et pourtant tant de casques différents… Arnaud se sent mieux, ses blessures ne sont pas infectées, et il reprend du poil de la bête. Pendant que le guérisseur examine ses blessures, il en profite pour parler un peu avec son patient.

« Frère Arnaud, mon ami, ces derniers jours n’ont été que questionnement et doute pour moi. Je… je suis curieux à vrai dire. Beaucoup prennent notre chemin pour l’absolution, le rachat envers le divin. Mais toi… Tu n’as pas l’air d’être poursuivi par le passé ou par l’avenir.

Au contraire, je dirais même que… c’est toi, oui, toi qui pourchasses quelque chose. Peux-tu m’éclairer sur ce point ?
»
Test de CHA (+2) de Arnaud : 8, réussite. Il le prend bien.
Test de ??? de Arnaud : 17, échec.
Test d’HAB(+4) de Jennequin : 16, réussite de peu. Il va te rafistoler un peu.
Test d’END(+2 car rafistolé) de Arnaud : 5, joli. Tu regagnes 19 points de blessure. Tu passes à 20/65 PV
Tu gagnes un Hoqueton renforcé et un Camail.
Pour les fous qui désirent me rendre visite aux récifs.

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Arnaud d’Aquitanie
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Re: [Arnaud d'Aquitanie] Entre le Marteau et l'Enclume

Message par Arnaud d’Aquitanie »

Les paroles de Sire Carron de Quenelles avaient convaincu le pèlerin de son choix. Sire Caron n'était pas qu'une figure héroïque. C'est un meneur et un seigneur doté de la vertu d'Empathie. Arnaud désapprouvait le concept du reliquaire. Honorer la mémoire d'un mort est une bonne chose, suivre activement un vivant avec l'équivalent de son "cercueil" était au contraire malaisant pour lui. Cela devait être pire pour le chevalier du Graal. Porter ce reliquaire où qu'ils aillent lui laissait penser que les pèlerins l'accompagnait dans le seul but de le dépouiller et non de l'assister.

"Il faut vivre pour la dame, mort, nous ne lui servons pas." Conclua Arnaud.

Le pèlerin reçu le présent de Pieux-Perrot avec modestie. Ses paroles, elles, le laissèrent de marbre. Arnaud se considérait comme un paria devant faire acte de rédemption, pas comme un quelconque chevalier ou un écuyer. Peut-être que la dame fermait les yeux sur les origines de ses disciples et leur statut social. Mais une chose est sûre pour le pèlerin. Les gens comme lui ne sont pas des chevaliers. Arnaud pensa à la peur qui lui écrasait le ventre lorsqu'il repensait aux peaux-vertes. Il avait eu de la chance, une chance insolente.

Deux jours passèrent encore, les blessures d'Arnaud cicatrisent. Il lui faudra encore du temps pour se remettre de cette terrible expédition. Jennequin, le chirurgien-barbier du groupe, examine ses blessures. Lorsqu'il aborde le sujet des motivations du pèlerin, Arnaud hausse les sourcils, surpris par la soudaine question.


« J'suis pas si différent Jennequin... J'ai plus vraiment de passé depuis qu'j'ai fauté. Maintenant, j'dois aller vers demain. C'est surement ce que m'dirai mon frangin avant de me foutre une taloche. Mais... J'dirai que tant qu'à faire... J'profite de la situation... Tu dois savoir que j'ai trucidé un ménestrel de Quenelles. Le gars était pas un m'vais bougre... Juste... J'étais en colère.»

Le Pèlerin sortit une petite poupée de chiffon de sa besace.

« Les d'moiselle de not'Dame. Elles disent que les gens importants, ils doivent apprendre avec elles. Mon frangin Benjamin, il était visiblement important. C'te un honneur je crois... Mais j'aurai aimé le connaitre, savoir c'qu'il est devenu. Il doit avoir dans les 11 printemps maintenant j'crois... J'sais que not' bonne Dame fais les choses pour le mieux. Mais j'aurai voulu au moins avoir des nouvelles. Comme j'ai compris qu'il reviendra pas à la maison, j'dois aller le chercher. J'remercie la Dame de cette double bénédiction. D'me me racheter avec vous et de pouvoir accompagner un grand sieur comme Carron pour chercher par moi même... »

Arnaud le tend un instant le pendentif de bois sculpté devant Jennequin. Il laisse échapper un petit rire nerveux. Tripotant le pendentif à son cou.

« Y a une semaine, quand je montais la garde au camps. J'ai vu un sorte d'silhouette éthérée. Celle d'une femme j'crois. J'avais bien tenté de prévenir Pieux-Perrot et il m'a dit que j'délirai. Mais les délires, ils portent pas des colliers comme ça... Peut-être qu'la servante d'la Dame l'a oublié. Je... J'l'ai ramassé parce que... Peut-être qu'elle pourrait revenir l'chercher, j'pourrai peut-être lui poser des questions comme ça. J'suis déjà sur qu'cte machin m'a déjà sauvé face aux peaux vertes. Et si c't'un don d'la Dame. J'la remercie encore pour sa foi et sa confiance dans les misérables gens comme nous. »
Arnaud D'Aquitaine, Voie du Pèlerinage Bretonnien
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"…Tu offriras, à ton preux Seigneur le champart qu'il requiert,
Toujours, tu travailleras, hors les jours saints
Tu ne gardera pour toi et les tiens qu'un dixième des fruits de ton labeur
Et réjouis-toi, car un Chevalier de Bretonnie te protégera…"

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[MJ] Le Naufrageur
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Re: [Arnaud d'Aquitanie] Entre le Marteau et l'Enclume

Message par [MJ] Le Naufrageur »

L’homme à la tonsure écoute calmement le jeune pèlerin. Cependant, son silence est celui d’un homme gêné. Plusieurs fois, pendant l’histoire d’Arnaud, il ne peut s’empêcher d’avaler sa salive et de secouer la tête. Cette situation est inconfortable, il semble un peu dans les nuages, pensif de quelque chose qui ne se trouve point en ce lieu.

« Notre pays est aussi bon que grand, je ne pense pas qu’il soit possible de tout voir en celui-ci. Je ne suis pas sûr que tu parviendras à le retrouver, ton frère Benjamin. Mais une chose est sûre, mon ami. Si tu veux revoir un jour ton frère, ou du moins, ailleurs que dans le Jardin de Morr, il va falloir que tu survives. Et cela, personne ne peut le décider, sauf toi.

Je te conseille de commencer à former ton corps, mais surtout ton esprit. Quel est l’intérêt d’avoir la force d’un troll, si en contrepartie on a son intellect ?
»

Il s'assied sur un rocher, et dégaine sa gourde. Ses mains sont propres et calmes, il parvient à boire l’eau sans en renverser. Il souffle comme un buffle qui a labouré un champ, et pourtant, il n’a aucune goutte de sueur sur son front. Il repose sa boisson, avant de prendre un des livres dans une de ses besaces. Il caresse le cuir de celui-ci, avant de le remettre à sa place. Il dévisage encore une fois l’étrange pendentif, plissant les yeux comme pour voir au travers de lui.

« Ton collier, je ne suis pas sûr qu'il soit issu d’une servante de la Dame. Au vu de la symbolique de celui-ci… Les fleurs sont un lien avec la nature, la nature douce. La nature qui est calme, qui est domestiquée. La nature, apprivoisée, pour être plus juste. Vois-tu, le manque de ronces, ou d’autres symboles animaliers me font dire qu’il ne s’agit pas d’un collier de Taal, le Cornu. De plus, ces fleurs sont entrelacées, le symbole du lien entre les choses.

Le lien entre deux fleurs…

Si j’étais dupe, je dirais bien qu’il s’agit d’un collier de mariage, offert comme cadeau, peut-être comme dot de la part d’une des familles. Mais non. Quelque chose cloche… Le lien n’est pas celui d’un homme et d’une femme, ou sinon il y aurait une fleur, symbole de Rhya, et un autre symbole de son mari, Taal.

Je ne sais pas pourquoi tu l’as trouvé, mais c’est ainsi. N’oublie pas que la Dame n’est pas la seule divinité de Bretonnie Arnaud.
»

L’expression du moine pèlerin change drastiquement en l’espace d’un seul mot. Une ombre tombe sous ses yeux, et son regard n’est plus illuminé, il est glacial. Ses orbites se lèvent, et viennent rencontrer celle du plus jeune. La voix de Jennequin est bien plus dure qu’avant, projetant un sérieux dur comme fer.

« Taal, Rhya, Morr, Shallya, Manaan ne sont pas à mettre de côté. Car la Dame siège sur la Bretonnie, mais eux siègent sur tout notre monde. Nous avons beau être des pèlerins dédiés à la Sainte Dame, il faudrait être fou pour penser que seule la Dame béni notre terre. Après tout, si elle pouvait porter toutes ces responsabilités sur ses épaules, pourquoi prier les autres Dieux et Déesses ? N’oublie pas les autres déités, et il se peut que cela soit réciproque.

Comme la tradition me l’impose, je vais te laisser pondérer ce sermon…
»

Il se lève, et frotte l’arrière de ses habits. Il tend les habits et armures du pèlerin, le laissant se rhabiller après l’inspection médicale. Il range ses dernières affaires, deux bocaux, ainsi qu’une poche de cuir et de bois. Pendant tout le trajet, le frère-moine aime bien observer les herbes qui poussent sur les bords de chemins, parfois il ramasse l’une ou l’autre. Il range la flore à sa place, et commence à marcher.

« Oh, une dernière chose. Si tu veux suivre la consigne de dignité de notre Seigneur, Sire Caron…
Apprends à parler correctement, tu n’es plus un fermier.
»

Sur cette pique particulièrement directe, il met fin à la discussion. Le reste de la journée est tout sauf remarquable. Vers le début de la soirée, plusieurs pèlerins ne peuvent s’empêcher d’énoncer l’évidence. Les routes ne sont plus des routes, mais des chemins. Les descentes ne mènent plus vers des vallées, mais des ravins à pic. Il n’y a plus aucun doute, depuis quelques heures, ils ont traversé la frontière qui sépare l’homme des monstres. Les monts d’Orquemont sont désormais visibles.

La plupart ne sont pas si hauts que les légendes le prétendent. Cependant, les ravins séparant les montagnes leur donnent un aspect plus élancé. Les nuages sont gris, et le soleil à cessé de briller. Le décor est à l’image du sol même. Craquelé, dénué de nature. Si ce ne sont les charognards, il n’y a guère d’animaux par ici. Le vent souffle, frôlant chaque surface, chaque être, provoquant ceux-ci à une chute mortelle. Parfois, par mégarde, ils ne peuvent s’empêcher de regarder en bas. La plupart du temps, il n’y a rien, mais ici et là, des petits monticules blancs occupent l’espace. Des squelettes… par dizaines à chaque fois. Certains ont l’air humain, d’autres sont plus grands qu’un bovin. Rien que d’imaginer la chose submerge l’esprit de crainte.

Continuant encore et toujours plus loin, ils arrivent au détour d’un flanc particulièrement périlleux, à un plateau. Un plateau parfaitement plat… Un plateau creusé par l’homme, et non pas par la nature. Devant-eu, une merveille apparaît alors. Creusée dans la roche, une magnifique statue d’un guerrier, avec une énorme hache de bataille, se tient fièrement face à eux et Orquemont. Ce ne sont pas des hommes qui vivent ici, mais des nains. Ce gardien de pierre et de granite à les mains posées sur son arme, dirigée vers le sol. Entre elle et le sol, une porte de pierre, gravée de magnifiques symboles rectilignes.
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Sire Caron en tête, ils avancent à une vingtaine de yards de l’entrée. Soudain, une voix aussi explosive que l’ancienne bombe d’Arnaud réveille la troupe.

« OHÉ UMGIIIIS ! PAS UN PAS DE PLUS.»

Sans avoir la moindre idée de l’origine de la voix, le groupe se fige aussi droit que la sculpture.

« AVANT DE FAIRE QUOI QUE CE SOIT, QUELLES-SONT VOS INTENTIONS PAR ICI ?»

Aucun mot n’est prononcé, la plupart des pèlerins se regardent les uns les autres, puis leur seigneur, qui lui, ne bouge pas. Le premier à agir, est Pieux-Perrot, qui avance au milieu du vide séparant les Bretonniens des nains. Il saisit un sac à sa ceinture, et vient l’ouvrir, laissant tomber la cordelette au sol. D’un geste rapide et brutal, il jette quelque chose plusieurs pieds devant lui. Accrochés ensemble par des hameçons, des dizaines d’oreilles d’orcs et de gobelins jonchent le sol. Les trophées, exhibés ainsi, laissent le temps au vétéran de sourire et de croiser les bras.

« BON, D’ACCORD, VOUS POUVEZ VENIR»

Se tournant vers ses camarades, Pieux-Perrot ricane en haussant les épaules. Beaucoup le murmurent, mais il faut reconnaître qu’il est très astucieux. Il ramasse les restes de peaux vertes, avant de s’approcher tranquillement. Les autres suivent sans broncher, chevalier et homme d’armes inclus. La lourde porte s’ouvre, raclant le sol et faisant légèrement trembler la terre. Derrière, de la lumière vacille avec la brise extérieure. Une ombre surgit alors. Un nain, de quatre pieds et une dizaine de pouces, surgit. Aussi large qu’un baroudeur, il porte une barbe rousse aussi longue qu’un vieillard humain. Ses bras et jambes sont courts mais terriblement musclés. Ses habits sont de cuirs cloutés, sans pour autant montrer l’intention d’être une armure. Les semelles de ses bottes sont cerclées d’acier, et il porte d'étranges choses sur son casque.
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« Bienvenue chez nous, pèlerins, et toi aussi, le chevalier. »

De ces mots, ils rentrent à l’intérieur. À droite de l’entrée, un espace où des bouquetins dorment est laissé pour le cheval aussi. Sire Caron descend de sa monture, qui se repose sans attendre. Les couloirs sont spacieux, même si le plafond n’est pas aussi haut qu'espéré. Tout est taillé et gravé par ici, une véritable obsession qui marque littéralement l’endroit. Une grande pièce de vie se trouve au milieu de l’endroit. La richesse, la beauté et la rigueur du lieu marquent l’esprit. Tout est propre, droit, carré parfois. Il fait frais, mais pas froid. Une vingtaine de nains sont ici, à boire, manger, et regarder en silence les nouveaux venus. Leur regard est similaire à ceux des juges et magistrats. Comme des faucons, ils percent de leurs yeux durs les humains. Ils sont tous terriblement barbus, et leurs armures de métaux brillent un peu. Armés comme des champions, et partiellement agacés de l’interruption, une tension palpable est dans l’air.
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Le seigneur enlève son casque, et commence à parler dans une langue qu’Arnaud d’Aquitanie ne connaît que de nom. Le Khazalide. Les nains commencent à rire, puis Sire Caron les rejoint. L’atmosphère désormais détendue, les pèlerins s’installent à deux grandes tables dans un coin de la pièce. Le noble continue de discuter avec des nains, il les appelle “dawi”, ils l'appellent “”Tromm Dawri””.

Un des locaux vient parler aux onze suivants du sang bleu.

« J’me débrouille aussi dans votre langue. Bon, ici c’est très simple. Vous voulez manger, vous payer. Vous voulez boire, pareil. Cependant, on n’accepte pas la monnaie Bretonnienne. Elle ne contient pas assez d’or et d’argent dans les pièces. Mauvais pour le commerce ça.»

« Vous acceptez l’or directement ? »

Pieux-Perrot pose un autre sac sur la table. Des petites dents et pépites en or y sont, bien plus que quelques Écus d’or Bretonniens.

« Ouais hehehe, on accepte l’or Umgi, ça ouais. »

« Parfait, ça suffira pour boire et manger ? »

« Ouaip, pour douze bouches, enfin, vu que vous êtes des Umgis, ça compte comme des demi-bouches. »

Il saisit le sac, une lueur cupide dans ses yeux, il repart sans attendre un instant. La soirée s’entame tranquillement. La nourriture locale est très épicée, mais bonne, et la bière est délicieuse, mais forte ! Pourtant le nain a dit que c’était la plus légère qu’ils avaient… Ce temps de repos est bénéfique pour le moral. Il y a du choix à faire. Certains font un jeu d’argent avec des cartes, et les nains s’amusent avec un concours de lancer de haches.

Test de CHA(+2) de Arnaud : 16, échec
Test de VOL(+-?) de Jennequin : 9, réussite, il va avoir le courage de dire tout haut ce qu’il pense tout bas
Test d’INT(+0) de Arnaud : 14, échec, pas d’information supplémentaire.
Petit temps libre pour ton personnage. N’hésite pas à me dire par message privé forum/discord ce que tu veux faire. Il y a du choix :mrgreen:
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Arnaud d’Aquitanie
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Re: [Arnaud d'Aquitanie] Entre le Marteau et l'Enclume

Message par Arnaud d’Aquitanie »

Les mots de frère Jennequin sont durs, mais recèlent une vérité implacable. Arnaud avait négligé les autres dieux de ce monde. La dame du Lac avait pris une grande place dans sa vie et son quotidien, mais les autres dieux n'étaient pas à mettre de côté. De même, Sire Carron exigeait le meilleur de ses suivants. Car il n'étaient plus de simple suivants ou des parasites, mais de véritables compagnons dignes de partager la quête du chevalier du Graal. Sire Carron a confiance en eux, en lui. Arnaud devait honorer cette confiance en devenant un meilleur homme, pour les autres, mais aussi pour lui-même. Le pèlerin profita de la journée et du temps qu'il lui restait pour tenter de réajuster ses vêtements, tailler sa barde hirsute et tenter de travailler sa voix. Pour la voix et la posture, il reste encore hélas beaucoup à travailler.

Sur la route, Arnaud se demandait quel genre de quête le chevalier du Graal désirait entreprendre pour ainsi demander leur aide ? Une croisade personnelle ? La purification d'un repaire d'engeances maléfiques ? Le pèlerin ne pouvait s'empêcher d'imaginer toute sorte d'épopée aussi héroïque que son héros. La réalité remémora à ce dernier que la vie qu'il menait était tout autre qu'un livre d'image fantasque. La douleur lancinante de sa dernière blessure en était un douloureux rappel.

Leur route les mena jusque devant une porte de pierre massive et taillée. Arnaud avait entendu parler de nom des nains, ces genres de semi-hommes pas plus grand qu'un jeune garçon, aussi fort qu'un taureau et aussi robuste qu'une enclume de fer. C'était la première fois qu'il en voyait de si près. Lorsque Pieu-Perrot amena "l'offrande" aux nains, Arnaud n'y vit pas une coïncidence, ils avaient probablement déjà prévu de passer ici. Il n'était pas rassuré à l'idée d'affronter une nouvelle fois des peaux-vertes, mais avec de tels guerriers à leurs côtés, la confrontation lui paraissait bien plus supportable. En espérant qu'il puisse se remettre de ses blessures avant.

Le groupe fut ainsi accueilli en la demeure des nains sous la montagne. Bien qu'Arnaud ignorait toujours les motivations qui poussaient le chevalier à échanger avec ces étranges guerriers. Peut-être était-il à la recherche d'allié dans sa quête ? Pieu-Perrot devait en savoir plus, après tout, il devait faire partie des rares ici à pouvoir échanger avec Sire Carron de Quenelle. Arnaud approcha le pèlerin émérite, s'installant à ses côtés. Le Pèlerin fit attention à limiter ses tics de langage, espérant apparaître plus distingué grâce aux conseils de Jennequin.


« Jamais j'aurai pensé que Monseigneur puisse parler le Kha-... Le Kazadh-... Le Khazalide. C'est la première fois que j'visite une maison comme ça. C'est... Incroyable. Mais... On est pas venu par hasard ici hein ? Sire Carron, il a besoin des nains pour l'aider dans sa prochaine quête ? »
Modifié en dernier par Arnaud d’Aquitanie le 04 mars 2024, 00:15, modifié 1 fois.
Arnaud D'Aquitaine, Voie du Pèlerinage Bretonnien
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"…Tu offriras, à ton preux Seigneur le champart qu'il requiert,
Toujours, tu travailleras, hors les jours saints
Tu ne gardera pour toi et les tiens qu'un dixième des fruits de ton labeur
Et réjouis-toi, car un Chevalier de Bretonnie te protégera…"

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[MJ] Le Naufrageur
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Re: [Arnaud d'Aquitanie] Entre le Marteau et l'Enclume

Message par [MJ] Le Naufrageur »

La nourriture se termine tranquillement, suivit de doigts gras qui se frottent sur les tissus, et de rots étouffés derrière des poings fermés. La plupart sont reposés, et discutent de nombreux sujets aussi ennuyeux les uns que les autres. Une partie de cartes avance bien, les résultats faisant grimacer la plupart, excepté le gagnant répétitif. Le vétéran écoute tranquillement l’opinion d’Arnaud, tapotant son ventre et secouant très lentement sa tête. Il hausse cependant très haut ses sourcils de son visage scarifié.

« Effectivement, ce n’est pas par hasard que nous sommes céans. En vérité, nous n’avons rien fait par hasard depuis le début.

Oh ne crois pas un seul instant que des nains vont nous rejoindre, ils se moquent éperdument du Graal. Non, c’est pour quelque chose de bien plus simple et sensé qu’un pseudo-recrutement. Personne ne connaît mieux ces montagnes que les orcs, et les nains. Tu devines bien que pour s’y retrouver, l’opinion des deuxièmes est plus accessible.

Écoute, je ne sais pas pourquoi nous sommes ici, je n’ai jamais entendu ou reçu des détails, mais une chose est sûre. Un haut-noble ayant fait ses preuves, ayant montré que parmi les exceptionnels, il l’est encore plus, est ici car il a une bonne raison. Il s’est rendu chez le seigneur local à Essar pour s’entretenir avec lui. Ici, je pense sincèrement que c’est pareil.

Pardonne-moi l’expression, mais notre bon Sire fait de la pêche à l’information. Pourquoi ? Je n’en ai aucune idée.

Tu devines qu’il a une raison. Une raison qui l'a motivée à se rendre à l’autre bout du duché dans une région dévastée et mortelle. D’expérience, ça ne veut dire qu’un simple truc. Quand un homme fait autant d’effort…
»


« Il cherche quelque chose. »


Il accentue la dernière phrase bien plus que sa posture relâchée laisse paraître. Ses yeux secs sont tellement excités qu’il en paraît presque furieux. Il dévisage son homologue pèlerin, observant la moindre réaction de celui-ci. Ses dents sont serrées, montrant quelques restes de nourriture logeant dessus. Il fait craquer sa nuque, avant de reprendre la parole.

« C’est une bonne chose que tu essayes de comprendre ce qui se passe autour de toi. Poser des questions est un bon début, mais le plus important est la déduction. Je n’ai pas survécu en étant uniquement mieux armé et entraîné que le reste. J’ai survécu car j’ai compris quand je devais ouvrir ma bouche, ou la fermer. Quand avancer, ou rester derrière. Quand lever mon arme, ou la garder dans le fourreau. »

Pieux-Perrot appuie son index contre sa tempe avant de faire des gestes circulaires avec, vers le plafond. Il se lève de la table, et rejoint quelques-uns des Bretonniens dans une partie de lancer de hache. Les nains participent aussi, l’atmosphère est bien plus tranquille là-bas. Le nabot qui s’occupe de la nourriture est assis sur un tabouret, derrière le comptoir. Avec une balance et des poids de plombs, il vérifie et calcule le poids individuel de chaque dent et bibelot en or. À voir son expression ricanante, il prend un certain plaisir à se savoir plus riche qu’avant. Compréhensible. Derrière lui, une pièce ouverte contient l'armurerie des Dawis locaux. Peut-être que le troc s’étant aussi avec ces biens ? La soirée avance bien, sous terre.
Pour les fous qui désirent me rendre visite aux récifs.

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Arnaud d’Aquitanie
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Re: [Arnaud d'Aquitanie] Entre le Marteau et l'Enclume

Message par Arnaud d’Aquitanie »

Les paroles de Pieux-Perrot démontraient son expérience. Arnaud avait raison de suivre son exemple et de chercher ses conseils. Il avait encore beaucoup de chemin a faire pour atteindre le niveau du chef des pèlerins. Une chose était sûre : demain est un espoir, pas une promesse. Arnaud devait se préparer à survivre aux jours prochains, devenir meilleur, plus fort, plus rusé, plus astucieux. Autant pour suivre ses propres aspirations que celles de sire Caron.

Arnaud aurait aimé participer au concours de lancer de haches organisé par les nains et les pèlerins. Mais le traumatisme du rire des gobelins fit écho dans sa tête comme un funeste rappel. Pour survivre, il doit mieux s'équiper, une meilleure armure ne suffira pas. Il lui faut aussi de quoi se défendre. Le jeune homme marcha vers l'armurerie des nains. De nombreuses armes, armures et objets de facture naine ornent murs et râteliers. Les lames sont si polies et brillantes qu'elles reflètent le visage du pèlerin comme le plus honnête des miroirs. Arnaud laisse son regard se perdre dans la beauté de ces armes et armures. Elles relèvent presque de la magie à ses yeux tant les équipements lui inspire fiabilité et efficacité.

Il doit trouver quelque chose de familier. Quelque chose qu'il pourrait manier de façon instinctive. Rapidement, son regard trouva "l'outil" le plus familier. Une hache de guerre dite "de maître". Avait-elle été maniée autrefois par un maître nain qui l'avait ensuite transmise à l'armurier du Karak ? Arnaud passa timidement la main sur la hache pour la prendre en main et jauger son poids. Elle était agréable, précise, et dotée d'une puissante force d'arrêt. Le jeune homme se revoyait couper des bûches pour l'hiver sur un billot de bois marqué de nombreuses entailles. C'était presque la même sensation, cette arme peut fendre autant les bûches que les crânes.

Mais une bonne attaque seule ne constitue pas une bonne défense. Arnaud doit pouvoir se protéger, compter sur son adresse seule, c'est attendre de croiser inévitablement quelqu'un de plus agile que soi. Le souvenir du combat contre ces deux gobelins confirma sa réflexion. Il n'aura pas deux fois cette chance. Son attention se porta sur une targe en acier solide. Un bouclier comparable à l'écu d'un véritable chevalier. Sa richesse lui faisait cependant défaut. L'homme reporta son attention sur une rondache de moindre qualité, mais qui pourrait sans doute être à sa portée financière.

Arnaud prit son courage à deux mains et fit face à l'artisan tenant le registre de l'armurerie. Il posa délicatement et avec respect l'arme et le bouclier sur le comptoir et s'adressa au nain. Le pèlerin força sur son dos pour apparaître le plus droit possible et se concentra sur son langage, suivant les conseils de Jennequin.


« Bonjour Maître nain, j'aimerai troquer certaines de vos pièces d'équipement. La chasse aux peaux-vertes d'mande de s'équiper avec du bon matériel...»

Arnaud chercha dans ses poches et déposa sur le comptoir la bague sertie d'une magnifique émeraude ainsi que son propre stylet Bretonnien. C'était un couteau avec de la valeur sentimentale, mais s'il fallait s'en séparer pour obtenir de meilleures fournitures, c'est un sacrifice qu'il consentirait volontiers. L'homme chercha dans sa bourse pour rattraper l'écu d'or en son sein, ultime témoignage des économies de toute une vie. Son regard croisant la pièce, il se souvint de ce qu'avait dit l'un des nains, l'or Bretonnien n'est pas accepté. Bon sang, il n'allait pas se faire mettre à la porte comme un mendiant parce que ces nains faisaient la fine bouche en termes de quantité d'or. Le Bretonnien posa la pièce avec ses autres objets pour le troc et reprit la discussion là où il l'avait laissé.

« J'ai entendu des réticences à propos de l'écu d'or. J'comprends votre prudence, mais c'est qu'elle reste une monnaie juste et honnête. Et puis, cela reste d'la monnaie, elle a quand même beaucoup de valeur. Ce serait du gâchis d'la refuser vous ne pensez pas ? » Arnaud fit pencher sa tête, songeur.« En plus, tout l'monde l'y gagne. J'me sentirai bien plus en sécurité avec ce beau matériel, vous gagnez en richesse et ça permettra de tuer plus de peaux-vertes ! »
Arnaud D'Aquitaine, Voie du Pèlerinage Bretonnien
Profil: For 9 | End 9 | Hab 9 | Cha 9 | Int 8 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 8 | Mag 0 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_arnaud_d_aquitaine

"…Tu offriras, à ton preux Seigneur le champart qu'il requiert,
Toujours, tu travailleras, hors les jours saints
Tu ne gardera pour toi et les tiens qu'un dixième des fruits de ton labeur
Et réjouis-toi, car un Chevalier de Bretonnie te protégera…"

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