[Éloi] Princesse de la Foi

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Le Goupil demeura les mains dans le dos, dans une posture droite et militaire. Un véritable homme-statue, oui. Il eut une petite inclinaison de la tête à la réponse d’approbation d’Éloi, et continua de parler avec sa même voix mélodieuse et posée :

« Entendez bien que ce n’est pas un cadeau que je vous fais là, frère Éloi. Il y a beaucoup de choses à découvrir sur votre mère, des choses dangereuses, et je comprendrais que vous préfériez demeurer dans l’ignorance.
Est-ce que vous connaissez la devise de la famille de Malicorne, néanmoins ?
La ruse frappe trois fois. Sébire m’a dit que vous étiez intéressé par la philosophie classique — réfléchissez-y, en attendant que nous nous revoyions. »


Et voilà que sire Valère leva sa main pour désigner la porte de la salle du conseil, et les deux pouvaient se séparer, tandis qu’Éloi retrouvait les couloirs de pierre du château ducal de Brionne, afin de trouver où le duc avait filé.


Il ne fut pas difficile de le retrouver — il fallait juste suivre le brouhaha et la musique. Ça criait, dehors, vers les jardins. En dépassant des laquais qui se relayaient pour porter des plateaux remplis de petits-fours et des pichets de boisson, puis des écuyers lourdement armés de la garde, Éloi se retrouva perché au-dessus d’un escalier, et il descendait pour voir, sur un grand préau, des dizaines et des dizaines de nobles, hommes et femmes, de tout âge, qui étaient assemblés autour d’une sorte de grande table recouverte d’un drap noir. Le duc était là, devant, perché sur un siège, entouré de son frère et de son cousin, tandis que se pressaient autour des tas de nobles hurlants accroupis ou sautillant debout.

« ALLEZ ! ALLEZ !
– SALOPAARD !
– CRÈVE LUI LES YEUX !
– SALE CHAPON !
– MORD-LUIIII LA GUEULE !
– NUUUUL ! NUUUUL ! »


Sur la table, deux coqs étaient en train de se battre. Des volatiles aux becs acérés, avec des rasoirs sur les pattes. Ils se jetaient l’un sur l’autre, se déchiquetant dans des effluves de sang et des jets de plumes. Ils hurlaient, dans des coqueriques à glacer le sang. Et quand enfin un des gallinacés eut une artère de tranchée, s’écrasant à terre, il y eut des nobles pour rager et frapper le sol, certains pour se pousser mutuellement, et d’autres pour exulter de joie ; le duc Théodoric donna un gros coup de pied dans la table, et bondit debout en devenant tout rouge :

« FAITES-MOI RÔTIR CETTE VOLAILLE ! »

Il arracha une bourse de sa ceinture, et la jeta au visage d’un Sicard qui ne put s’empêcher de ricaner. Et voilà que l’amiral de Brionne se levait en agitant son argent gagné sous le nez de sire Pons.

Voilà, ce que Éloi venait de sauver — et ce n’était que le début de la soirée, parce que dans tout le Vieux Monde, il n’y a personne qui sait mieux faire la fête que les aristocrates Bretonniens.


Éloi n’eut pas l’occasion de faire deux pas vers le préau, que déjà, un jeune page se ruait sur lui pour lui mettre une coupe débordante de vin à la main ; ça tâcha sa manche, d’ailleurs. Il y avait de la musique, si forte que ça en faisait mal aux oreilles, et qu’il fallait crier pour se faire entendre. Une jeune noble lui demanda pourquoi il portait un masque, et alors qu’il se lançait dans des explications un peu hagardes, elle se mit à éclater de rire à son nez, en lui demandant comment il comptait boire avec du tissu sur le visage ; elle décida de lui arracher du museau en pleine conversation, et elle s’enfuyait avec dans un nouveau rire.

Il y eut des chants, il y eut des danses, il y eut des couples puis des trouples qui fuyaient dans les labyrinthes du jardin. Il y eut des partenaires qui s’échangeaient de main, et de l’alcool, et encore plus de l’alcool. Il y eut un laquais qui reçu un coup de pied au derrière pour avoir fait couler du vin par terre. Il y eut, comme l’avait prédit le duc, des jeunes gens qui sautèrent dans une fontaine, histoire de salir leurs mises de dentelle et de soie, et de laisser derrière des perles et des bijoux si chèrement payé.
Il y eut beaucoup de félicitations ; des chevaliers n’arrêtaient pas de passer devant Éloi pour lui serrer la main, lui demander si c’était vrai qu’il avait tué un tas de serviteurs d’un Dieu du Nord dans les égouts, s’il était noble, et si le vin lui plaisait. Mais la plupart de ces beaux seigneurs se désintéressaient vite de lui, en voyant comment le Shalléen paraissait juste exténué, un peu dans sa bulle, et en remontant le col de sa robe pour essayer de recouvrir sa bouche.

Éloi parvint à filer alors que les aristocrates se mettaient à s’échanger de l’opium du Moot. Beaucoup commençaient à se vautrer dans des divans, essoufflés par leurs farandoles et leurs jeux. Viendrait le moment inévitable où on lui en proposerait, et il deviendrait compliqué de refuser. Alors, il s’éclipsa furtivement, en allant derrière le décor. Il tomba dans les jardins sur une damoiselle en train de pleurer toute seule à grosses larmes, et plus loin encore sur deux valets qui chuchotaient des messes basses avec des mines inquiètes sur leurs visages.

Alors qu’il retrouvait la charrette de Sébire de Malicorne, il demanda à un garde le chemin vers l’hospice où il dormait. Il reçut des instructions, et il pouvait seul retourner dans une Brionne en liesse. Il manqua de peu le feu d’artifice.




Éloi avait fait un rêve cette nuit. Il vivait dans une maison, dans la forêt, avec une femme. La femme portait un masque.

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Et c’est terminé.

Au cours de ce RP, Éloi :
— S’est mis au service de Sébire de Malicorne.
— A réussi son enquête sur la famille Adelwijn.
— A arrêté le complot d’une secte de Nurgle.
— A sauvé la foire annuelle de Brionne.
— A découvert son passé.
— A permis aux Malicornes de gagner de l’emprise sur le duché.
— A rencontré Furug’ath, un Grand Immonde vivant dans l’Au-Delà.


Tu gagnes :
— 520 XP grâce à tes posts.
— 20 XP pour la réussite de ton aventure.
— +3 PdC de la Dame du Lac pour avoir protégé la Bretonnie avec courage.
— +27 PdC de Shallya pour diverses prières et actions.
— Toute l’estime de Sébire de Malicorne, la princesse de la Foi.

La suite… On verra.
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