Bjorn passa en revue tout ses hommes, ils étaient suffisamment nombreux pour mettre ses plans en pratique, il étudia longuement la route, le meilleur lieu pour une embuscade se trouvait le long de la route du nord allant vers Montluc, en effet cette route, passant à l'Est du massif d'Orcal, canalisait de par sa position géographique, la majeure partie du trafic en provenance de l'Empire et du nord de la Bretonnie, le trafic de l'est se faisant par vois fluviale. En tant que mercenaire, Bjorn s'y connaissait bien en mouvements de troupes, et surtout en embuscade, une fois le lieux idéal trouvé, ils n'auraient plus qu'a mettre en place une stratégie somme tout classique, ses hommes la connaissaient aussi, mais il mettrait les choses au clair plus tard, il était temps de passer aux préparatifs, de repartir les taches, de rassembler le matériel.
Il avait presque une douzaine de tireurs, six lanciers et dix fantassins de ligne, pour résumer, ceux possédant des boucliers, il faudrait en acheter une dizaine de plus pour plus tard, ainsi que d'autre matériel pour maximiser leur efficacité, mais ca n'était pas d'actualité. Deux de ses hommes étaient encore salement blessés, et Otto serait vital près de la ligne de front, ses connaissances en médecine lui seraient vitales. Il comptait aussi prendre avec lui ceux qui étaient en ville lors de l'assaut du camp histoire de les garder à l'œil. Il allait prendre la totalité des tireurs, les lanciers, les fantassins de ligne, et les fantassins de choc, c'est à dire ceux équipés d'armes lourdes, ils n'étaient que trois mais leur impact serait décisif. Les autres resteraient avec Otto, fortifieraient l'entrepôt, ils prépareraient de quoi faire un grand feu de détresse, si ils étaient attaqués ils l'enflammeraient, ce qui attirera l'attention des soldats de la ville, de quoi les soutenir dans le cas peu probable d'une attaque.
Les hommes de Bjorn prirent tout le nécessaire, eau, un peu de nourriture, le minimum pour allumer du feu, des haches pour couper du bois, et cela suffirait, à si, des sacs pour transporter d'éventuelles prises de guerres. Ils partirent à l'aube, il les disposa simplement pour le trajet, une formation en ligne, deux fantassins de ligne devant, les six autres sur les flancs, les lanciers en deuxième ligne, les tireurs au centre, les fantassins de choc à l'arrière fermeraient la marche. Le site d'embuscade choisit par Bjorn était à plus d'une journée de marche, après Quenelle, surtout pas dans la Loren qu'ils éviteraient comme la peste, les légendes de ce lieux faisant froid dans le dos, non, il y avait des zones un peu moins boisées entre Quenelle et cette forêt, idéales, selon les hommes qui avaient fait le repérage, les patrouilles étaient relativement rares, pas inexistantes, il suffirait de choisir la bonne fréquence, prendre son temps, le loup attend son heure pour frapper.
Le trajet fut relativement monotone, ils prirent un rythme de marche classique, pas le plus rapide certes mais au moins ils ne seraient pas épuisés en arrivant sur les lieux, ils passeraient par Quenelle au passage, idéal pour parler un peu avec son employeur, savoir ou en était la situation. Âpres une journée de marche, ils se retrouvèrent devant les hauts murs de la ville, Bjorn laissa ses hommes se reposer quelques temps pendant qu'il allait voir Guillaume.
Quand ce fut finit, ils repartirent pour finalement arriver au lieux voulu, le site était idéal, à tout de même quelques petites heures de la Loren, bien encaissé, sur une portion étroite du chemin, ils observèrent le trafic et se camouflèrent, Bjorn employa un "truc" de son peuple, prendre un peu de terre et s'en barbouiller rapidement le visage, l'effet était saisissant, en en appliquant une petite quantité on devenait bien plus difficile à repérer. Il plaça des guetteurs cents mètres devant et la même chose derrière, ils siffleraient une fois pour une caravane, deux pour une patrouille et trois pour autre chose signifiant à tout le monde de se planquer, Bjorn fit des tests, les sifflements seraient audibles, de plus, point de risques de trahisons cette fois ci, chacun des guetteurs s'était battu à ses côtés dans le camp, de plus le bruit choisit était anodin, il ne serait reconnaissable que par lui et ses hommes, pour quinconce d'autre ce ne serait que des sons anodins. Ensuite, il disposa ses troupes, mettant ses tireurs en position depuis des couverts naturels tel que des troncs d'arbres morts tout en s'assurant qu'ils gardent une visibilité parfaite sur la portion de route concernée, ils étaient à une vingtaine de mètres de la route, bien camouflés, totalement invisibles depuis la route. Les lanciers avec deux fantassins de lignes à l'avant, les fantassins de choc à l'arrière, les autres en deux groupes sur les flancs, sans pour autant gêner les tireurs. Ils coupèrent quelques troncs à la moitié, prêts à les faire chuter devant la caravane pour la stopper et sur les gardes pour les désorganiser. Ils tireraient une fois, puis chargeraient en profitant du bordel et emploieraient la technique du marteau, une charge violente, irrésistible. Leurs victimes serviraient en quelque sorte de défouloir pour le massacre de la veille, lui et ses hommes en avaient autant besoin que d'argent.
Ils se camouflèrent, préparèrent les troncs, tout était, prêt, maintenant il fallait attendre, ils patientaient, invisibles.