La route vers Parravon

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Trichelieu

La route vers Parravon

Message par [MJ] Trichelieu »

Tirssett se réveilla, la tête dans un étau. Il ne se rappelait plus où il était. Il regarda autour de lui, se massant la nuque. A priori, il s'était endormi sur un sol des plus rocailleux. Ses souvenirs revenaient petit à petit. La veille il avait encore essayé de se surpasser. Mais bon sang, pourquoi cherchait-il à pousser ses limites toujours plus loin ? Il savait qu'il devait rejoindre Parravon le plus rapidement possible, mais ce n'était pas une raison pour marcher toute la journée, et jusqu'à tomber de sommeil tard dans la nuit.
Car c'était bien ce qui était arrivé : il était littéralement tombé de sommeil la veille. Il était harassé, et ses jambes ne le portaient plus. Il avait dû se cogner la tête contre cette pierre, mais heureusement, c'était sas gravité. Il allait juste se trainer un mal de crâne à faire hurler un mort-vivant pendant un jour, peut-être deux.
Mais à déambuler comme ça en pleine nuit, il avait dû dévier de sa trajectoire. Tirssett se mit debout et regarda derrière-lui : les traces de ses pas (ou plutôt : les trainées laissées par ses pieds fatigués dans la terre poussiéreuse) indiquaient la direction qu'il avait emprunté. Il chercha des yeux le petit bosquet qu'il avait repéré en contrebas : l'endroit où avait poussé la mousse sur les troncs lui indiquait le nord.
C'était correct, il n'avait pas trop dévié. Mais il devait reprendre la route : il lui restait bien deux jours de marche et il ne disposait pas de suffisamment de nourriture pour tenir la journée complète. Il devrait trouver autre chose sur le chemin, ou alors se rationner.
Le Bretonnien souleva alors son léger paquetage et recommença, inlassablement, à avancer.

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Tirssett

Re: La route vers Parravon

Message par Tirssett »

Un pas, puis un autre et encore un autre ... Son sac pesant lourdement sur ses épaules, un sac si vide pourtant, un encrier, une plume et deux trois rouleaux de parchemin, deux chemises et un vieux coffret vide, en fer et rouillé ayant appartenu à sa mère. Son coutelas tapant frénétiquement sa cuisse à chaque pas qu'il faisait et du sable dans ses bottes : voilà son calvaire, avec sa vie sur ses épaules, sans rien à manger, sans son armure, qui lui à été confisqué, et sans son cheval, qui lui a été pris aussi. Glissant dans les descentes, butant et chutant dans les montées; il avançait. Seul, sur la route ... la même route qu'il parcourait depuis 4 journée déjà. Fatigué, après deux heures de marche ce jour-ci, il devait être 8 ou 9 heure du matin il trouva une petite souche, sur laquelle il s'assit. Il attrapa sa gourde, fit sauter le bouchon et la porta à ses lèvres; un mince filet d'eau coula dans sa gorge brûlante, mais ce dernier s'arrêta bien vite ! La gourde était vide, et Tirssett la laissa tomber par terre. Dépité, il prit sa tête dans ses mains et se mit à réciter une prière :

"... ma dame, donne moi la force de continuer."

Et il releva la tête, et souffla un bon coup; remit sa gourde à sa ceinture et se releva.

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[MJ] Trichelieu

Re: La route vers Parravon

Message par [MJ] Trichelieu »

Le manque d'eau ne l'inquiétait pas plus que ça : si tout se passait bien, il devrait croiser la route d'un ruisseau dans le courant de l'après-midi, peut-être un peu plus tôt s'il pressait le pas. C'était l'absence de nourriture qui lui posait vraiment problème : son sac ne devait pas contenir plus de deux tranches de lard. Mais peut-être qu'avec de la chance, il trouverait un petit animal (un lièvre par exemple... il en avait croisé un au début de son voyage. Pourquoi ne lui avait-il pas sauté dessus bon sang ?), ou bien une bête plus grosse, un chevreuil, un daim...
* *
*
Tirssett marchait encore. Il avait effectivement trouvé le cours d'eau juste au moment où il croyait sentir la fin venir. Il s'était rafraichi pendant bien dix minutes, et avait rempli sa gourde. Puis il avait repris sa route. Il n'en pouvait plus, mais il devait continuer. Il fallait qu'il aille trouver Girard de Tremblay, qui avait promis de l'héberger quelques temps.
Le Bretonnien fit une pause de plus, et ouvrit son sac. Il en sortit une tranche de lard, qu'il regarda longuement. Non, il valait mieux attendre. Rien ne garantissait qu'il arriverait comme prévu demain soir. Tirssett rangea alors la viande dans son sac et repartit.

* *
*

Le soleil commençait à descendre. Il ne ferait pas la même erreur deux fois de suite. Il allait marcher encore quoi... vingt minutes, une demi-heure peut-être. De toutes façons, il ne tiendrait pas aussi longtemps que la veille, il était trop fatigué.
Oh, et puis zut. Il allait gagner au maximum un kilomètre, et il devrait encore dormir à même le sol rocailleux. Il décida de chercher plutôt un endroit où passer la nuit, tant qu'il y voyait encore.
Il le trouva rapidement. A l'orée d'un petit bois, il se fit un matelas de mousse. Puis il essaya d'allumer un feu.
Habileté : 1/9 -> Réussi
Pour la première fois depuis qu'il était parti, il allait enfin pouvoir manger quelque chose de chaud, et ne pas se réveiller en plein nuit, transit de froid. Mais manger était un bien grand mot : une simple tranche de lard ne constituait pas réellement un repas.
Tirssett s'endormit confortablement à la lueur du feu, mais le ventre presque vide.

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Tirssett

Re: La route vers Parravon

Message par Tirssett »

Tirssett avait marché ... toute la journée. A bout de force, il avait trouvé un petit ruisseau où il put s'abreuver un peu et faire des réserves d'eau.
Puis la fin de l'après midi arriva, et Tirssett s'arrêta à la lisière d'un petit bois. Il ramassa trois bûches et s'alluma un petit feu, pour se tenir chaud et manger enfin, quelque chose d'appétissant ! Choses promises, choses dues, il se fit rôtir une belle tranche de lard au bout d'un bâton ! Dégoulinant de graisse, il l'avala presque d'un coup, et la savoura pendant plusieurs secondes en fermant les yeux ...


"Délicieux ..."

Puis, après avoir avalé sa maigre pitance, il but une grosse gorgée d'eau, et s'installa pour passer la nuit. Son sac sous la tête, et bien blotti contre un peu de mousse, il ferma les yeux, et laissa la douceur du bois l'emporter dans un paisible sommeil ...
Il pensa, que demain, avec un gros jour de marche, il arriverai près des montagnes, et prêt de Parravon ! Il avait hâte ! Une nouvelle vie qui commence ! Un nouveau foyer, un nouveau départ ... il n'espérait qu'une chose : retrouver sa gloire d'en tant, et partir aux côté de ses frères chevaliers en quête de la Dame ...
Il s'endormit en rêvant ... il se voyait, guidé par le chevalier de sinople, au confins d'un petit bois, où au coeur d'une petite source la Dame l'attendait ! Elle le ferait boire dans son calice, et l'âme de Tirssett serait sauvé, et rejoindrait plus tard, Gilles et Loué au Paradis.

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[MJ] Trichelieu

Re: La route vers Parravon

Message par [MJ] Trichelieu »

Le Bretonnien se réveilla en s'étirant, et décrocha un bâillement digne d'un Trõll. Il avait bien dormi.
ARGH ! Justement ! Il avait trop bien dormi !
Le matelas confortable, le feu, les arbres qui l'avaient protégé de la lumière matinale... Le soleil était déjà haut dans le ciel, et il avait pris un retard énorme. Il devait être près de 11h du matin, il en avait donc perdu près de trois.

"Mais c'est pas vrai, qu'est-ce qu'il m'a pris ?"
Tirssett sauta sur ses pieds, rangea rapidement son paquetage et repris sa marche. Ou plutôt sa course. Il savait pertinemment qu'il ne devait pas courir au risque de s'écrouler une fois de plus sous la fatigue, mais il fallait qu'il arrive à Parravon avant la nuit, sous peine de... oui, c'était bel et bien ça : sous peine de ne jamais plus y arriver.
* *
*
Il devait être trois heures passées maintenant, et son estomac criait famine. Cela ne faisait qu'une heure que Tirssett avait arrêté de courir, et il commençait vraiment à fatiguer. De plus, il ne lui restait presque plus d'eau.
Il était temps de faire une pause.
L'homme s'assit dans les herbes hautes, le dos contre un gros tronc, tout en posant son sac devant lui. Il entreprit de l'ouvrir afin d'en sortir son dernier morceau de lard.

"Oh non, c'est pas possible !"
Il avait beau fouiller, il ne le trouvait pas le morceau de viande tant désiré. Il était sans doute tombé le matin même, alors qu'il avait rangé si vite son sac.
"Génial... Manquerait plus que je choppe la peste maintenant, et j'aurais eu la totale."
Il se releva, et de rage shoota dans un caillou... qui lui écrasa l'orteil. Une douleur lancinante irradia immédiatement tout son pied droit. C'était vraiment sa veine aujourd'hui. Les dieux l'auraient-ils abandonné ?
Non, il ne devait pas penser à ça. Il devait vraiment partir. Sa dernière chance était de gagner la ville ce soir. Et il reprit sa course de plus belle.

* *
*
La nuit tombait, et lui tombait de fatigue. Il ne voyait pas de ville, pas la moindre lumière qui lui eût indiqué qu'il se rapprochait. C'était terminé. Il perdait peu à peu toute trace d'espoir.
NON ! Ce n'était pas terminé ! Il n'avait pas fait tout ce chemin pour rien ! Où était sa fierté de Bretonnien ? Il n'allait pas renoncer maintenant alors qu'il pouvait parfaitement tenir deux, trois jours peut-être, sans manger ni boire.
Il repartit de plus belle, et ne s'arrêta pas.
Jusqu'à ce qu'il s'écroule, harassé.

* *
*
Tirssett ouvrit les yeux. Où était-il ? Il n'en avait pas la moindre idée, mais il était à l'intérieur. Puis il tourna la tête, et il la vit : une jeune femme d'une beauté presque éblouissante (à moins que ce ne soit parce qu'il venait de se réveiller), qui lui souriait.
"Où suis-je ? Au paradis ?"
"Hihihi... Non. Vous êtes chez sieur de Tremblay. Richard, un jeune homme du village vous a trouvé en partant tôt ce matin, à près d'un kilomètre d'ici. Il est venu chercher de l'aide et mon père vous a reconnu, M. Debonnet..."

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Tirssett

Re: La route vers Parravon

Message par Tirssett »

Fatigué, et dépité, après sa longue course, son combat pour terminer sa route après la laborieuse journée d'hier, Tirssett se réveilla au milieu de draps blanc. Avant d'ouvrir les yeux, il tourna dans le lit et se rendit compte qu'il n'avait plus ni son sac, ni son coutelas ... Il soupira et tout d'un coup ouvrit les yeux. Pour se retrouver en face d'une magnifique Femme, qu'il ne distinguait que vaguement, ses yeux ne s'étant pas encore habitué à la lumière ...

Tout doucement, la femme se mit à lui parler et Tirssett lui répondit :

"Sieur Girard de Tremblay ? ..." Fébrilement, puis, refermant les yeux :

"Il faut que je le voie tout de suite, c'est très important."

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[MJ] Trichelieu

Re: La route vers Parravon

Message par [MJ] Trichelieu »

"Hors de question, vous êtes trop faible, vous devez vous reposer"
"Mais je..."
"Il n'y a pas de mais qui tienne, je serai intransigeante."

C'est alors que de l'estomac de Tirssett retentit un bruit à réveiller un mort. Cela faisait près de deux jours qu'il n'avait rien mangé, et il en plus avait la gorge totalement desséchée.

"Oh, mais vous avez probablement faim. Je reviens, mais ne bougez pas."
"Je vous remercie."

Tirssett aurait préféré partir, pour chercher Girard de Tremblay, mais il avait vraiment trop faim. Il ne savait même pas s'il serait capable de tenir debout ; c'est pourquoi il attendit calmement que la jeune fille revienne.
Et elle revint rapidement, suivie d'une domestique apportant un plateau abondamment rempli de viande grillée généreusement arrosée de sauce, ainsi qu'un pichet de vin et un gobelet. Le Bretonnien n'aurait pas imaginé mieux.
Il avala son repas rapidement. La viande était délicieuse, et il hésita à en redemander. Son estomac repu, la domestique récupéra le plateau et repartit avec.


"Vous devriez vous reposer encore un peu, maintenant"

Tirssett ne broncha pas. De toutes façons, la jeune fille avait l'air déterminée à ne pas le quitter.

"Très bien, mais alors, donnez-moi votre nom."
"Je m'appelle Amandine. Bonne nuit..."

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Tirssett

Re: La route vers Parravon

Message par Tirssett »

Tirssett, de son plus beau sourire aurait aimé rencontrer Girard ... Mais la femme refusa ... Pile au moment ou il allait sortir un nouvel argument percutant, son estomac hurla et réveilla presque les morts. Il s'excusa mais la femme alla lui chercher à manger, et revint, suivi par une domestique, et un magnifique plateau ! Un pichet de vin, une demi douzaine de tranches de lard, un poulet rôti et une grosse entrecôtes ! Ravi, et pendant une demi-heure Tirssett avala copieusement les viandes les unes après les autres ! Et une fois le plateau vide, et le ventre repu; avant de pouvoir dire quelque chose, la jeune femme lui recommanda de se reposer, et lui donna son prénom : Amandine.

Tirssett sourit, et lui répondit :


"Merci, bonne nuit."

Tirssett se retourna dos à la femme et ferma les yeux. Il attendit, dix-quinze minutes pour voir si Amandine allait partir, ou pas. Et lorsqu'elle serait partie, il tenterai de se lever, et irai voir Girard ... Fébrilement, il ouvrit un oeil et scruta la pièce des yeux ...

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[MJ] Trichelieu

Re: La route vers Parravon

Message par [MJ] Trichelieu »

Mais rien à faire, elle veillait encore sur lui, à ses côtés.
Tirssett était partagé entre la déception et la béatitude : il aurait aimé la voir partir pour aller chercher Girard, mais d'un autre côté il était touché par tant d'attention. Cela faisait bien longtemps qu'il n'en avait pas été l'objet. Il resta alors allongé, et attendit ce qui lui sembla être une éternité.
Il jeta à nouveau un coup d'œil discret en direction d'Amandine : elle était toujours là. Il décida de retenter une dernière fois dans quelques minutes.
Et il s'endormit.
A son réveil, elle était partie. Il ne savait pas exactement combien de temps il était resté à dormir, mais au vu du déplacement effectué par soleil, cela faisait au moins 9 heures. Tirssett était colporteur, et il avait appris à se repérer grâce aux éléments de la nature.
Il décida alors qu'il était temps de se lever et de partir à la recherche de Girard.

Le contact de ses pieds nus sur le carrelage froid lui fit un bien fou : ses pieds avaient souffert le martyr durant plus d'une semaine et demie. Il saisit ses vêtements (lavés) qu'il enfila, mais resta sans souliers.
Il ouvrit la porte, regarda à droite, à gauche, et sortit.

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Tirssett

Re: La route vers Parravon

Message par Tirssett »

Tirssett se réveilla finalement ... et souffla, il s'était endormit et avais perdu longtemps à dormir ... Il se frotta les yeux et posa les pieds par terre. Il eut un mouvement de recul et poussa un petit "Ha !" Mais finalement les déposa sur la pierre et laissa la fraîcheur l'imprégner ... Il prit ses vêtements sur une chaise, les enfila rapidement -lavés ! Quel bonheur !- et partit vers la porte.
Il poussa la poignée, doucement ... regarda à droite, puis à gauche et ne vit personne. Sans faire un bruit il la passa et arriva dans un grand couloir, sombre et froid. Il marcha ; devant chaque porte s'arrêta et regardait si il y'avait de la lumière, ou si il y'avait du bruit ...
Au bout du couloir, il se décida à passer une porte plus grande que les autre, sûrement une salle principale ou du moins un endroit où il pourrait trouver quelqu'un à qui parler.
Il poussa la porte ... il était tard, et il arriva dans une grande salle décoré par un large tapis rouge au sol, des armures sur les côté et au fond un grand blason sang et or sur lequel était posé un pégase. En dessous, sur un trône, un homme était assis, et se reposait sur son bras, il semblait s'être endormit. Tirssett marcha jusqu'à lui, mais fut arrêter à mi-chemin par un garde qui hurla : "Halte ! Qui êtes vous !" Réveillant l'homme sur le trone, qui se leva et approcha de Tirssett.

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