[Grogmar] De res mortuum

Cette cité bretonnienne est également connue sous le nom de Cité des Damnés. Au cours des quinze cents dernières années, Moussillon s’est transformée d’un petit hameau en une vaste et sordide cité. Elle est bâtie dans un endroit particulièrement hostile des rives de la rivière Grismerie. Chaque printemps, les crues balayent les bidonvilles et submergent les rues sous plus de trente centimètres d’une eau fangeuse. Le froid et l’humidité envahissent les moindres fissures : le bois pourrit et se rompt, les pierres s’effritent et les champignons recouvrent tout. Plus de la moitié des maisons de la ville sont vides, témoignage de l’épidémie de choléra d’il y a deux siècles. La ville ne s’est jamais remise de cette hécatombe et est réputée pour être la plus miséreuse de toutes les cités bretonniennes.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Grogmar] De res mortuum

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Après plus de deux heures d'une cavalcade éprouvante à travers les brumes, la troupe armée arriva en trombe dans le village qu'il traversa pour ne s'arrêter qu'au pied du donjon. Les hommes mirent pied à terre tandis que les curieux se pressaient autour, cessant un instant de travailler sur les nombreux chantier du Guet-de-l'Estran.

- "Que l'on apporte une table et des tabourets, et qu'on les dispose sur la place du village, face à l'auberge. Le procès de cette sombre engeance se tiendra céans !" ordonna Enguerrand alors que deux sergents saisissaient Grogmar pour le faire descendre. Ils coupèrent les liens de ses chevilles et le forcèrent à marcher jusqu'au centre du Guet, dans l'allée boueuse. Les soldats et les paysans les suivirent tandis que d'autres amenaient prestement le mobilier demandé et l'installaient dans la boue. Naturellement, trois tabouret furent ajoutés sur lesquels prirent place Enguerrand flanqué d'Hubert et de Gontrand, en armure.

Fangon vint se placer derrière eux, la sacoche de Grogmar en main, regardant le futur condamné droit dans les yeux sans aucune émotion. Il y avait désormais une foule compacte autour de ce tribunal improvisé en quelques minutes. Tous les soldats et les villageois étaient réunis pour assister au simulacre de procès qui allait se dérouler. Deux sergents en arme se tenaient derrière Grogmar et sur un signe d'Enguerrand, l'un d'eux lui envoya un coup de pied derrière l'articulation pour le forcer à s'agenouiller dans la boue. Une nouvelle vague de douleur envahit le nécromancien bailloné, qui manqua de défaillir. Son regard erra au dessus du village, et tomba mollement sur le donjon. Il vu la silhouette de Hélène de Picotin, qui observait la scène depuis l'une des grandes fenêtres. Enguerrand de Blancpenoy posa ses gros poings sur la table installée devant lui et s'éclaircit la voix afin de se faire entendre de tous.


- "Aujourd'hui s'ouvre le procès de cet impérial dénommé Grogmar, étranger de nos contrées et venu en Moussillon dans l'espoir de pouvoir développer sa maîtrise de la magie noire !" clama-t-il à l'assemblée, qui fut parcourue d'expressions de surprises et de prières discrètes à la Dame.

Enguerrand hocha la tête d'un air entendu et reprit.

- "Il est accusé de sorcellerie, de nécromancie, de profanation de corps, de parjure pour avoir volé l'identité d'un prêtre de Morr et de trahison envers le seigneur François de Picotin, et à travers lui le Duc Adélard de Lyonesse et le Roy Louen Coeur-de-Lion en personne ! Moi, Enguerrand de Blancpenoy et dépositaire du pouvoir en l'absence de notre seigneur, déciderai de la condamnation encourue par cet être abject. Je serai secondé dans cette tâche par les nobles sires Hubert de Montgiscard et Gontrand d'Ocre-Bois. Mais tout d'abord, voyez vous même, peuple du Guet-de-l'Estran, les preuves accablantes de ses noires pratiques !" continua-t-il d'une voix forte en faisant signe à Fangon.

Ce dernier s'avança et vide la sacoche sur la table, faisant tomber le grimoire nécromantique, le carnet de traduction, les tablettes de cire et l'outre de liquide étrange. Enguerrand saisi les livres et les porta haut.

- "Voyez ! Ces manuscrits impies étaient en sa possession ! Ils contiennent mille et une formules maléfiques destinées à tuer les vivants et relever les morts ! C'est une injure à la Dame ! Qu'on les brûle."

Quelques insultes fusèrent dans la foule à l'égard de Grogmar, tandis que trois hommes d'armes amenaient des gerbes de paille et quelques morceaux de bois entre les jurés et le condamné. Ils y mirent le feu à l'aide de torche, avant qu'Enguerrand n'y lance les deux ouvrages. Les pages jaunies prirent feu rapidement tandis que les flammes montaient, en même tant que certains paysans lançaient une brève acclamation. Un des soldats saisi ce qu'il restait de la sacoche du nécromancien ainsi que l'outre de liquide noir et jeta le tout dans les flammes. Lorsque l'outre atterit dans le petit brasier, une réaction incroyable se produisit. Il y eu une énorme détonation et une flamme grande comme cinq hommes se dressa d'un coup pour retomber quelques secondes après. L'assistance poussa un cri mêlant peur et surprise et les enfants se mirent à pleurer tandis qu'Enguerrand sauta sur ses pieds, pointant un doigt accusateur vers Grogmar.

- "Voyez ! Voyez par vous même ! Sorcellerie et maléfices, il tâchait de protéger cette besace impie par quelques sortilèges obscurs. Demain, il sera brûlé en place publique, et une prière collective sera adressée à la Dame pour nous demander de protéger nos terres contre la venue de telles engeances. Sire Hubert, sire Gontrand ?"

Hubert tira une moue.


- "Cet homme s'est joué de notre confiance et de nos valeurs. Il s'est dévoyé, et seules les flammes sauront purifier son âme souillée. A mort."

Gontrand reprit.

- "A mort !"

La foule se mit à répéter cela en coeur, et quelques légumes avariés furent jetés à la figure de Grogmar. Sur un signe d'Enguerrand, les sergents le forcèrent à se relever et se frayèrent un chemin dans la foule pour l'amener dans le donjon tandis que certains paysans lui décochèrent des crochets ou des coups de pieds.

Le nécromancien fut trainé sur les dalles de pierre et emmené dans la cave du donjon, vide jusqu'à alors, à part un mobilier restreint de réserve. Les chevilles de Grogmar furent à nouveau liées et il fut laissé là, au sol, tandis qu'un sergent allumait une bougie sur la table et s'en allait. Le paria resta ainsi seul, dans le noir, baillonné.


Après un temps qui lui paru extrêmement long, il entendit des bruits de pas dans l'escalier, accompagné d'un cliquetis métallique : Enguerrand. En effet, l'immense chevalier descendit seul les marches et s'approcha de Grogmar, par terre, posant ses poings lourds sur la table.
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- "Ta petite comédie est terminée, désormais. Tu ne pourras pas compter sur ... ce Vladimir Kergan pour te sauver la vie. La vermine de ton espèce est faite pour rôtir dans les flammes. Tu n'as jamais fait partie des plans que nous avons pour ce Duché. Au moins, maintenant, ne nous gêneras-tu plus." lui lança-t-il avec mépris avant de l'observer quelques secondes, puis de jurer à voix basse et de souffler la bougie. Il remonta les marches, tandis qu'un homme d'arme descendait pour le surveiller.

Grogmar, ainsi prostré, perdit complètement la notion du temps. Sa blessure le faisait atrocement souffrir, et il ne savait pas depuis combien de temps il était là, dans le noir, ni quelle heure du jour ou de la nuit il était. Il ne pouvait pas parler, pas bouger, difficilement respirer. Il était destiné au bûcher, qui arriverai tôt ou tard. L'homme d'arme affecté à sa garde ronflait, il semblait dormir. Soudain, Grogmar aperçu une ombre derrière le garde. La lame d'une dague brilla et il eut un bruit étouffé, comme un cri empêché, puis le bruit mat et lourd d'un corps qui tombe à terre. Le garde tomba et l'ombre s'approcha. Grogmar sentit qu'on tranchait les liens de ses poignets et de ses chevilles, jusqu'à ce que des mains invisibles ne lui enlèvent son baillon.

- "Je suis vraiment navré de vous avoir infligé cela, messire Grogmar, mais c'était le seul moyen de vous faire entendre raison". lui murmura une voix. Fangon. "Ne faites aucun bruit, je vous en conjure, ou nous mourrons tous les deux. Suivez moi en silence, nous allons quitter cet endroit au plus vite."

Le nécromant meurtris aperçus l'ombre dans la pénombre, qui se dirigeait à pas de chat vers l'escalier qui remontait dans le donjon.
Tu perds le grimoire, le livret de traduction, les plaques de cire, l'outre de liquide étrange, l'épée et la lampe torche
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Grogmar
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Message par Grogmar »

Grogmar était totalement épuisé par le trajet. Il avait mal partout et ne savait même pas s’il arriverait à marcher quand on le lui demandera. Son état le rendait malade de dégoûts. Comment pouvait il être réduit à si peu? La fatigue avait atteint tout son corps et il fut surpris quand on le remit sur ses pieds, déliant ses jambes. On le traîna alors au centre du village où avait été préparé de quoi faire le simulacre de procès qu’il allait subir. On le força à se mettre à genoux, ce qu’il aurait de toute manière faire de lui même temps il ne tenait pas sur ses jambes. Il entendit une voix parler, mais il ne l’écoutait pas. A quoi bon? On ne le laisserait de toue façon pas parler et il s’agissait plus d’un spectacle à la foule qu’une réelle envie de justice. C’était toujours comme cela que ça se passait. Dans son village aussi c’était pareil. Sauf que les anciens avaient au moins le droit à la parole. Mais sans doute pas pour ce genre de procès. la douleur qui le frappa alors que ses genoux frappaient le sol boueux suffit pour qu’il ne cherche même plus à écouter quoi que ce soit.

La partie qui le réveilla fut quand on parla des preuves de son délit. Il leva alors les yeux et aurait crier si un bâillon n’enfermait pas sa voix dans un mutisme quasiment complet. Il aurait bien voulu se lever, déchaîner sa magie pour tout détruire. Son travail, son précieux et si chère travail partait en fumé! Combien de temps avait il passé penché sur ces feuilles? Combien de temps avait il passé à lire et à traduire? Combien de temps à retranscrire chaque lettre et chaque dessin d’importance? Tout ce temps brûlait avec les pages de ce grimoire! Le nécromancien en aurait eu les larmes aux yeux si seulement ses émotions arrivaient à sortir. Il avait passer bien trop de temps seul à devoir penser ses blessures physiques comme mentales sans l’aide de personne qu’il en avait oublié que cela pouvait servir de montrer sa peine. A la place, sa haine, sa colère et sa tristesse ne firent que tout détruire à l’intérieur de cette pauvre âme qui ne voulait rien de mal. Tout ce qu’il voulait s’était apprendre la nécromancien pour aider le peuple! Et voilà comment il le remerciait? En brûlant son oeuvre! Quelque chose se brisa alors dans l’esprit du nécromancien. Les chaînes du chien de la mort venait de lâcher et il était désormais libre de faire ce qu’il voulait tandis que l’humanité venait de perdre un de ses défenseurs.

Le reste de cette scène grotesque ne fut que bruit aux oreilles du nécromant. Il n’avait plus que faire de ce qu’on lui disait. Car tous ces gens n’étaient plus que des choses encore vivante, mais plus pour longtemps. On l’amena alors dans ce qui allait lui servir de cellule avant son exécution. Enguerrand vint le voir, mais il n’y prêta pas plus d’attention que l’on en donnait à une bouse sur le côté de la route. Pourquoi le ferait il? Il ne s’agissait rien de plus qu’un traître de plus. L’humanité n’était que traîtrise, tout n’était que traîtrise. Puis il repartit comme il était venu, dans l'indifférence la plus totale de la part de son prisonnier. Celui-ci s’endormit donc, cherchant à reprendre des forces pour ce qui serait peut-être son dernier jour sur cette terre maudite.

Il fut réveillé par le bruit étrange que produisait une lame tranchant dans la chaire suivit de peu par le bruit du corps tombant. Le nécromancien sembla étonné. Un cadavre venait d'apparaître devant ses yeux comme si ceux-ci n’avait même pas prêté attention à l’être vivant qui le gardait jusque là. La porte s’ouvrit ensuite. Il sentit qu’on tranchait ses liens et enfin on lui dégagea la bouche et il put se masser les joues endolorie. Un homme vint près de lui que le jeune homme prit quelques secondes à identifier. Fangon… il lui parla, lui expliquant la raison de ses actes. Lui faire entendre raison? Oui. Le loup dans son âme grogna d’aise. Ainsi s’était cette homme qui avait suffisamment affaiblit l’idéal du nécromancien pour permettre à sa partie sombre de régner en maître sur son corps? Merci, oui, merci de lui avoir fait voir la vrai nature des vivants. Le nécromancien se leva lentement. Sa blessure s’était visiblement refermée durant son sommeil ou avant, il ne saurait le dire. Il souffla juste un simple mot.

-Merci

Puis il le suivit dans l’ombre. Les humains devaient être détruit et d’après ses souvenirs, cet homme était le serviteur d’une personne qui allait lui permettre de gagner en puissance. Ainsi soit il pensa le loup.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 26 avr. 2015, 09:38, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total : 30 xps
Grogmar, Ensorceleur obscur (Voie de la sorcellerie illégale: Nécromancie)
Profil: For 8 | End 9 | Hab 10 | Cha 6* | Int 12 | Ini 11 | Att 9 | Par 9 | Tir 8 | MAG 15 | NA 2 | PV 70/70
LN: 1/77 Distance Max: 180m
Contrôle actuel: Rat de compagnie mort-vivant

Lien Fiche personnage
*9-4 (Contact avec les morts)
-Objets : Robe de nécromancien, Gants de travail

-Arme // Armures :
Veste de cuir Protège le torse, le dos et les bras de 5 (Armure légère)

-Grimoire
• Flammèche
• Invocation de Nehek
• Brume Ténébreuse
• Communication des Limbes
• Pourrissement
• Décharge magique

-Malice:
Fuite:+1 sur ses tests lorsqu'il cherche à fuir une menace.

-Lettres et sciences:
Alphabétisation: Sait lire et écrire
Langue Hermétique- Magikane Nécromantique: Sait parler, écrire et lire le magikane nécromantique
Sens de la Magie: Est capable de ressentir certaines altérations faites aux vents de magie dans son environnement immédiat
Conscience de la Magie: Est doté d'un sens plus acerbe de la magie. Non seulement il prend conscience de sa présence, mais il est capable de déterminer sa nature et son origine avec plus de certitude. Au toucher, il détermine avec exactitude si un objet est magique ou non ou si un individu est doté de pouvoirs magiques ou non. Enfin, si il se concentre et réussit un test d'intelligence, il voit littéralement les différents courant de magie et leur nature.
Illégale sorcellerie (nécromancie): Peut effectuer les actions “incanter” et “dissiper” sous sa caractéristique Magie
Sens de la Malepierre: Ressent automatiquement la présence de malepierre dans une rayon de 50m autour de lui.
Eveil 1: Augmente la valeur du lien nécromantique et la postée de contrôle
Maitrise de l'aethyr 1:
Contrôle de la magie 2: Pour chaque point qu'il possède dans cette compétence, votre personnage peut décider de remplacer un dé de durée, de portée ou d'effet (dégâts inclus) par sa valeur moyenne arrondie à l'inférieur.

Emprunt occulte:
Aura de Mort : Vous dégagez une aura palpable de damnation, la promesse que même la mort n’est pas la fin de la souffrance. Vous subissez un malus de -1 en Charisme dès que vous tentez de communiquer avec des gens (cette empreinte compte donc double pour la règle Contact avec les Morts), et bénéficiez d’un bonus de +1 à vos tests d’intimidation.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Grogmar] De res mortuum

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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