La jeune elfe sylvain était donc partie le cœur lourd, mais le voyage qu'elle avait décidé d'entreprendre, était devenu une nécessité, sorte de quête de savoir et de vérité, elle était désireuse d'obtenir des réponses sur son avenir, là où elle n'avait pu en obtenir au sein même de son clan, elle gardait espoir d'en savoir plus sur elle même au sein du royaume des hommes.
Pour son itinéraire, elle avait été dans l'obligation de passer par les montagnes grises, frontière naturel entre le territoire de son peuple et celui de l'empire, voyageant pour la première fois or de sa forêt, elle s'était tout de même renseigné un minimum, et suivait donc le col de la dame grise, un nom étrange, mais dont la signification était lié à une légende : La Dame Grise tenait son nom de la légende de Fretha, une femme qui vivait durant l'Âge des Guerres et qui jura d'attendre fidèlement le retour de son époux, un guerrier qui s'était engagé dans une expédition contre la Bretonnie. Comme il ne revenait pas, elle se rendit au sommet du col et s'y construisit une hutte pour guetter son retour. Elle mourut là, folle de douleur, pendant un blizzard, après avoir attendu plus de cinquante ans. Les gens de la région semblait encore prétendre que son fantôme y demeurait encore et qu'elle enlevait tout voyageur qu'elle prenait pour son époux. Une légende mélangeant amour et chagrin, mais bien sûre, tout cela, Nërys ne pouvait le savoir, ce n'était que de simples légendes humaines.
Ne croisant pas âme qui vive sur son itinéraire, elle pu enfin voir la sortie du col, le soleil étant encore haut dans le ciel, cela signifiait qu'elle pourrait d'ici peu voir et découvrir la première ville humaine qu'elle apercevrait de sa vie. Une expérience sans doute enrichissante, car après tout, il était connu que les Elfes sylvains et les humains ne se portaient guère dans leur cœur. De leur nature méfiante, les elfes des bois avaient toujours évité de s'immiscer dans les problèmes humains, n'entrant en relation avec eux qu'en de rares occasions au fil de l'histoire. De plus, il jugeait les hommes comme un peuple cruel et ne pensant qu'à faire la guerre pour obtenir ce qu'ils désiraient. De plus les hommes ne respectaient plus la forêt depuis bien longtemps déjà, usant de ses ressources pour construire leur machine de guerre, consommant sa faune et sa flore pour son bon plaisir, une logique totalement différente du peuple de Nërys dont le respect et la protection de mère nature était un mode de vie. Deux mondes, deux cultures...
Enfin, elle pu apercevoir les premiers signes de civilisation, en effet devant elle, se dessina un poste frontière, composé d'un mur de bois de longueur égal à la taille du chemin formé par le col, et empêchant toute intrusion. Une porte d'accès se dessinait dans la fortification, et sur le petit mur d'enceinte, il était facile pour la jeune femme de discerner des gardes patrouillant et veillant à la sécurité du territoire.
Il ne fallut que quelques secondes pour qu'un homme sur le mur n'aperçoive la jeune femme et cri d'un air autoritaire et menaçant :
Dans tout les cas, Nërys était en train de vivre son premier contacte avec des hommes de l'Empire.