Pays Rouge

Où s'écrivent les histoires, hors du temps et des règles compliquées du monde réel...
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Martin
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Rapport sur la sécurité intérieure du Shinsen Gumi - 15 novembre 1875 :

Votre excellence le président.

Notre activité annuelle a mis en lumière le besoin de surveiller activement les za et ko. L'augmentation de leurs effectifs suite à la construction des conserveries de Sapporo et des autres industries de l'ile rend l'apparition de abumi-guchi particulièrement dangereuse. La très grande majorité de ceux s'y livrant ne sont pas des agents de Edo, bien qu'il existe parmi eux quelques agitateurs. La faible proportion de travailleurs japonais dans nos usines rend en revanche leur agitation difficile.
Il convient d'adresser avec sérieux les demandes des za et ko au plus tôt, voir même avant que celles ci ne soient manifestées avec force, afin de réduire une possible agitation s'étendant à l'île comme de multiples tâche d'huile sur une nappe. Nous recommandons la création d'un réseau de za et ko ou, comme le dit Jules Brunet, "syndicat". En plaçant des loyalistes et agents du Shinsen Gumi aux postes clés, nous serions en mesure de faire la différence plus rapidement entre les demandes légitimes à vous être adressées et celles d'agitateurs cherchant à nuire au développement de la république.

Par ailleurs, la multiplication des abumi-guchi dans l'archipel principal à la suite des politiques de modernisations du gouvernement meiji nous offre certaines opportunités pour ralentir le développement de ses forces, saboter son économie ou bien déstabiliser le régime afin de mieux préparer notre retour. L'acquisition de littérature étrangère portant sur les méthodes d'organisation et sabotage industriels est jugée nécessaire pour étudier la question avec une plus grande efficacité. La presse international obtenue par nos chalutiers dans le Pacifique et les navires cargo d'Argentine sont à cet égard insuffisants.

Certains de nos envoyés en Russie et en France, questionnés à cet égard par courrier, font mention des noms suivants dans la matière : Bakhounine, Kropotkine, Marx, Proudhon, Engels, Blanchi et Fourrier.
Procédez. Les crédits nécessaires vous ont été attribués. Et procurez vous de la littérature sur les travaux du français Georges-Eugene Haussmann. Nos villes deviennent par trop insalubres avec les industries et l'afflux de population. Jules Brunet ne cesse de nous parler de cet homme lorsque le sujet arrive en Conseil.
Par ailleurs, commencez à étudier la manière dont les abumi guchi et autres soulèvements du petit peuple se créent et sont réprimés par la clique de Edo. Nous devons être en capacité de paralyser ou gêner la flotte meiji si l'empire nous déclare à nouveau la guerre.

Hijikata Toshizo, président de la république d'Ezo.
Mars 1876 :
Monsieur le président.

Le club de littérature étrangère de l'académie de Sapporo a terminé de traduire les ouvrages nous étant parvenus. Les travaux de monsieur Haussmann semblent effectivement avoir portés leur fruit pour anéantir l'insalubrité dans la capitale française, là où ils ont été réalisés.
Dans un autre registre, la littérature politique sur l'organisation des travailleurs industriels nous est parvenue. Il existe plusieurs factions dans celle ci.
La plus radicale d'entre elle rejette toute autorité et recommande les assassinats collectifs et individuels pour faire avancer ses objectifs.
La suivante recommande la mise en place d'une conspiration centralisée, faible en nombre, servant d'exemple à suivre par le plus grand nombre au moment clé. Elle insiste sur la nécessité de l'insurrection avant toute autre forme d'action, le secret et un hiérarchie stricte, un cercle restreint d'individus menant le mouvement.
Une autre préconise l'organisation politique se faisant à partir de noyaux décentralisés de syndicats, une organisation volontaire et non contrainte.
Enfin, la dernière déclare nécessaire un lien organique entre un "parti politique" et les syndicats et requiert de mener une lutte tant légale que souterraine pour faire avancer ses buts.

Si nous devons nous inspirer de ces mouvements pour infiltrer les travailleurs en Edo et saboter les efforts industriels de la clique de Meiji, alors il serait nécessaire de nous inspirer de ces penseurs.

Si nous souhaitons réellement créer des organisation en capacité de nuire à un effort de guerre de Edo, il conviendrait que celles ci soient à la fois souterraines et publiques. Souterraines pour agir de manière violente et anonyme sans laisser de preuve de notre ingérence, et publique afin d'avoir un visage convenable pour l'aristocratie Meiji.
Approcher les ronin afin de les organiser en cercles autonomes agissant de manière cohérente dans le cadre d'une stratégie prédéfinie visant à assassiner les étrangers, détruire les usines et tuer les fonctionnaires et représentants impériaux dans les campagnes. Nous pourrions leur faire profiter de l'expérience passée du Shinsen Gumi dans les exercices de maintien de l'ordre du temps où nous opérions à Edo. Dans le même temps, ces cercles se maintiendraient financièrement par le racket des commerces et propriétaires fonciers, tout en redistribuant une partie de ces fonds aux paysans, afin d'acheter leur loyauté.
Ces cercles serviraient de force armée à un mouvement plus général, de paysans désireux d'une réforme agraire et d'ouvriers mécontents des salaires dans les usines ouvertes en Edo. Enfin, nous pourrions infecter les intellectuels japonais en traduisant et diffusant la maladie révolutionnaire anarchiste. Il semble qu'en Europe nombre de gentilshommes souffrent de ce mal. Nous aurons juste à veiller à ne pas le contracter.

Nous recommandons d'appliquer cette méthode tout d'abord dans les alentours de Sendai, du fait de son importance comme base navale de la flotte impériale, et de sa proximité. Ensuite nos agents se mettront à étendre le réseau vers les centres industriels du pays, en prenant en compte les leçons tirées de Sendai.
Le contact entre nous et nos hommes se fera par le biais de navires de commerce étrangers, d'agents déguisés en pêcheurs et contrebandiers.
Gamin, un jour ou l'autre tes plans foireux feront de nous des morues salées. Et tu sais quoi ? Je regretterais même pas car je me serais sans doute amusé comme un fou avant d'y passer.
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Re: Pays Rouge

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Tokyo Times - 28 Avril 1876

Les parjures de Ezo se cachent dans les juppes Mandchoues

La clique de traîtres, pirates et bandits de Ezo, trop terrifiée pour mettre fin à ses jours en nous déclarant la guerre, trop lâche pour se tuer dans le déshonneur, espère tirer quelque secours de cette collection d'addicts de l'opium qu'est la cour des Qing. Venant se prosterner comme le dernier des esclaves à ses pieds, Hijikata Toshizo est venu ramper jusqu'aux petits pieds de l'enfant empereur Guangxu et des plus petits pieds de sa marâtre l'impératrice régente Cixi, au point d'aller se cacher dans ses robes.
Un triste spectacle que celui d'un ronin prêt à toutes les extrémités pour ne pas rejoindre son maître défunt. Mais qu'attendre de plus, il est vrai, d'un simple bandit copulant avec des peuplades arriérées et sous la protection de barbares et de l'Ours puant l'alcool ? Cette brute tout juste bonne à manier le sabre pour couper des bûches, par quelque hasard du destin, est parvenue à une position bien trop importante pour ses capacités limitées.

Qu'ils prennent garde, à Sapporo, car la colère de l'empereur n'a qu'un détroit à traverser pour humilier ces orgueilleux rebelles. Un jour viendra où Hokkaido sera passée par les armes afin que le sang de ses traîtres purifie la terre qu'ils ont injustement volés à leur maître légitime, notre empereur à tous....
Hakkodate Times - 12 Avril 1876

Monsieur le président de la République de Ezo, en sa qualité de protecteur de la nation, a effectué cette année son premier voyage à l'étranger. A bord du fleuron de notre flotte, issu des chantiers navals de Sapporo, il est parti faire voile vers les côtes de l'Empire Céleste. Malgré les craintes d'une part du cabinet, les bellicistes de Edo ne se sont guère livrés à une provocation durant la traversée, la vigueur et le courage de nos équipages devant par trop les effrayer. Tout juste quelques embarcations de pêcheurs furent elles identifiées au large de Tsushima, à équidistance de Kyushu et du Royaume de Joseon.

Enfin, la croisière accosta à la concession française de Tianjin où elle fut reçu par le Consul Général de la République Française monsieur Julien Lapeyre, le ministre de l'armée monsieur Jules Brunet se chargeant de faire la traduction.

Plus tard dans la soirée, l'ambassade est visitée par un représentant du ministère des rites de l'Empire Céleste afin de les mettre aux faits du protocole Qing et échanger lettres de créances.

Sous bonne escorte, la quelque cinquantaine d'hommes accompagnant le président est menée en chariot et à cheval vers Beijing, pouvant ainsi aisément observer les paysages alentours. Une fois dans la capitale impériale, son excellence Hijikata Toshizo fut accueillie par une groupe de hauts officiels Qing le menant au hall des audiences, où le long échange de présents et de rituels fut effectué, après avoir présenté ses lettres de créance. L'empereur n'étant guère présent, son excellence n'eut pour l'accueillir qu'un tableau de celui ci et le Grand Secrétaire des affaires étrangères durant son audience, bien que l'impératrice régente soit aisément devinable derrière un rideau de soie jaune. Durant celle ci il put exposer les buts de son ambassade.

Il délivra par ailleurs en présent les meilleures étoffes des industries de Sapporo, ainsi que des far de beauté issus de l'industrie baleinières de Ezo, et quelques bijoux de l'or d'Hokkaido, le tout dans un long et lourd cérémoniel.

Les jours suivants virent le président être invité à des banquets, performances culturelles et autres évènements, aux côtés de divers tributaires de l'Empire, afin que ceux ci goûtent au raffinement et à la grandeur de la culture Qing. Il eut par ailleurs divers entretiens avec certains officiels Qing.

La ville de Beijing [...]
Tianjin Xinbao

Duel mortel dans la concession britannique. Une altercation à la sortie d'une maison des fleurs entre un capitaine américain et un ressortissant japonais se termine en duel sanglant à l'arme blanche. L'occidental est décapité sur le coup. Le consule de France adresse ses condoléances au consul américain. Le japonais n'est pas inquiété.
Mémoires privées de Hijikato Toshizo, 1956.

Je me souviens de l'ambassade que j'ai mené pour Beijing. Nous nous y étions rendus pour permettre de faciliter la migration de travailleurs Qing vers l'archipel pour nos industries et mines, et par ailleurs obtenir de la cour impériale des facilités de commerce avec la Corée. Au large de Tsushima, j'ai profité de notre courte escale pour à nouveau respirer l'air du Japon. L'audace paie, car nul ne me reconnut.[..]

Souvenir de Beijing :
[...] L'hospitalité cordiale mais sinon froide qui nous fut offerte par les fonctionnaires Qing trancha avec la chaleur des nuits d'été de la ville et le feu non moins nourri de mon hôte. Encore à mon âge, je n'ai guère perdu de mon attrait, Yehe-Narra en étant la preuve. Par l'entrevue de madame Xigzhen, nous sommes parvenus à faciliter nos affaires et négocier le traité de la Longévité Tranquille, au sein des jardins duquel nos passions se rencontrèrent. Nous obtînmes la plupart de nos demandes en échange de la vente à tarif préférentiel des fusils de la manufacture républicaine de Sapporo, et la formation d'artisans chinois dans celle ci pour en construire une similaire en Shanxi. Nous obtînmes également un titre de noblesse de "Yinshi".
Parmi toutes les fleurs des jardins de la cité interdite, je n'avais d'yeux que pour une seule d'entre elles et ce fut avec regret que j'eusse à quitter les bras de Ts'eu-hi [...]
Rapport du Liangjiashu sur les prétendants Ryukyu :
Les loyaux vassaux de l'Empire céleste le tuteur royal Kōchi Chōjō et le noble Rin Seikō, ainsi que leurs compagnons, se sont entretenus à plusieurs reprises avec la clique des japonais du Yehe Nahra Hijikata Toshizo. Ceux ci se sont entretenus à plusieurs reprises sur la probabilité d'envoyer des troupes du tributaire délivrer l'archipel de l'occupant Meiji. Les deux parties ont décidées de faire cause commune, et le japonais a emmené ceux ci avec lui vers son pays.
Ezo Times - 30 mai 1876

La visite d’État de notre président dans l'Antique royaume de Joseon s'est déroulée sans accrocs. Les deux navires de l'ambassade accostèrent au port de Incheon, d'où les fonctionnaires déjà de l'Empire Ming jusqu'à nos jours venaient, afin de renouveler l'amitié séculaire entre les peuples hans et joseon. Revenant tout juste de l'Empire Qing où il avait adressé ses respects, son excellence Hijikata, par l'entremise de son page, soumis aux autorités portuaires une demande d'audience avec l'enfant roi de Joseon Gojong.
Convoyé à la capitale de Séoul, notre dirigeant s'illustra à nouveau en chevauchant à la vue de tous au lieu de se dissimuler dans la litière courtoisement mise à sa disposition par ses hôtes. Une fois les murs passés, il eut à mettre pieds à terre afin de se livrer aux nombreuses cérémonies élaborées dont le peuple de Joseon est réputé, avec son étiquette ampoulée et ses formalités lourdes.
Les lettres de notre chef d’État furent délivrées par un fonctionnaire royal à la cour de Joseon. Une entrevue fut mise en place, dans le respect des coutumes propres à la race coréenne, bien que celles ci durent être revues à certaines particularités propres à notre régime et civilisation; l'on procéda à un échange de biens comme le voulait la pratique. Ici les soieries françaises de Ezo intriguèrent les hôtes. Par ailleurs, notre ambassade présenta en présent deux sabres de maître, issus des aciéries de Hokkaido, une armure de bonne facture frappée du phénix de l'armée vertueuse, propre aux mythes du maître de Joseon. Ainsi qu'une dizaine des derniers fusils de la manufacture républicaine.
S'ensuivirent naturellement banquets, danses, spectacles et tout ce qui caractérise l'hospitalité coréenne, à l'issue de laquelle le traité d'amitié Ezo - Joseon fut conclu, facilitant les échanges culturels entre nos deux puissances, afin de que l'amitié entre nos peuples naisse une paix et un prospérité intemporelle.
Les danses traditionnelles sous un ciel éclairé de feux d'artifices rendaient en particulier le jardin de [...]
Traité d'amitié Ezo - Joseon :
La République de Ezo s'engage à commercer avec le royaume de Joseon uniquement par les ports de Busan et Wonsan.
Les navires sont libres de mouiller dans les baies de ceux ci. Les équipages des navires ne sont libres de vaquer sur les quais le jour, et peuvent loger dans les auberges références. Joseon s'engage à secourir les équipages de la république victimes de naufrage le long de ses côtes et aider à leur rapatriement.
Les navires de Ezo doivent s'acquitter d'un droit de mouillage déterminé chaque année par la cour royale et le consul de la république.
Ezo et Joseon s'engagent à coopérer en matière d'éducation afin de faciliter les échanges d'idées. Chaque année, un nombre limité d'étudiants des deux pays sera échangé afin d'apprendre de l'autre et favoriser des relations apaisées et amicales entre celles ci.
La République de Ezo est libre de commercer avec le Royaume de Joseon la liste des produits suivants :
- céréales
- boites de conserves
- acier
- souffre
[...]
Joseon et la République de Ezo jurent solennellement de coopérer en toutes matières afin de favoriser l'harmonie et la prospérité entre les deux puissances, afin que mille ans de paix puissent illuminer leur sagesse commune.

Clauses secrètes du traité d'Amitié Joseon - Ezo :
La République de Ezo et le Royaume de Joseon s'accordent à échanger des missions militaires
La République de Ezo s'engage à former des artisans de Joseon à la fabrication de ses armements
La République de Ezo, en collaboration avec la cour royale de Joseon et sous la surveillance de ses fonctionnaires, est autorisée à procéder à des prospections minières
La République de Ezo, en retour, peut se voir être autorisée, au cas par cas, à investir et construire des mines en Joseon
Rapport du ministre de l'armée Jules Brunet - Ultra secret :

Votre excellence. Les prétendants de Ryukyu se sont familiarisés avec les pratiques martiales de nos forces armées. Ils savent tirer au fusil, poser des pièges, se battre au sabre et tendre des embuscades. La fabrication d'explosifs improvisés a été facilitée par les brochures de presse anarchistes françaises que vos agents sont parvenus à obtenir. Tous les volontaires ryukyu savent nager. Les plus aptes d'entre eux ont été formés à la dissémination de propagande subversive. Les pratiques de nos "sympathisants" dans le préfecture de Sendai, leurs réussites et échecs, ont été intégrées dans le cursus que nous avons enseigné aux rebelles. La vingtaine de ceux ci devraient d'ici la fin de l'année être prêts pour être renvoyés dans leur archipel et accomplir de leur mieux leur devoir envers leur patrie.
J'ai la satisfaction de vous informer que le Shinsen Gumi s'est montré on ne peut plus efficace pour garder secrète leur présence.
Gamin, un jour ou l'autre tes plans foireux feront de nous des morues salées. Et tu sais quoi ? Je regretterais même pas car je me serais sans doute amusé comme un fou avant d'y passer.
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Message par Martin »

Bonjour votre excellence. J'espère que vous avez passé une bonne nuit. La revue de presse mensuelle à votre attention est prête. Que souhaiteriez vous lire en premier ?
The Times - 12 juin 1876

Nouvelles de l'étranger :
Mémoire adressé à l'Empire Ottoman et aux puissances garantes par le gouvernement de Bucarest réclamant la reconnaissance de "l'individualité de l’État roumain" et du nom de Roumanie.

Décès de l'écrivain et journaliste George Sand, à 71 ans, le 8 juin. L'une des plumes les plus prolifiques malgré son sexe, avec 70 romans et 50 volumes d'oeuvres diverses à son compte. Elle est retenue pour sa défense des droits des femmes, sa critique du mariage et les scandales de sa vie amoureuse.
Jiji Shinpô – 18 juin 1876

Un important incendie dans la préfecture de Hyôgo, à Yokohama, a détruit une partie importante de l'entrepôt où le charbon de la flotte était entreposé. L'incendie s'est heureusement déporté vers l'Ouest au lieu de se diriger vers Osaka. Plusieurs centaines de citoyens sont déjà morts lors du départ de l'incendie. Les navires de la flotte n'ont pas été inquiétés par l'incident. Bien entendu, l'empereur est éploré par ce triste sort qui accable son bon peuple, et a déjà préparé de se rendre au temple de Yasukuni afin de prier pour les âmes des défunts.

L'arsenal de Yokosuka, au sud de Tokyo, a explosé. Ce que l'on pense être une munition défectueuse pour l'artillerie navale aurait provoqué une explosion dans l'un des entrepôts de l'arsenal. L'explosion a entraînée la destruction en chaîne des autres réserves de munitions. L'onde de choc a fait exploser l'ensemble des vitres de la ville et fut ressentie par les animaux et les enfants jusqu'à Kamakura et Futtsu. Les secours dépêchés depuis Tokyo sont encore en train d'extirper des victimes de l'accident, avec l'aide de la police métropolitaine et de l'armée. La plupart des bâtiments, du port jusqu'à la mairie, ont été soufflés comme un château de cartes. Certains quartiers ont été entièrement consumés par l'incendie qui s'est ensuivit de l'explosion. Les plus petits navires au port dans la nuit ont été retournés par l'explosion. Les navires plus importants souffrent de graves dommages aux mâts. L'incident, en plus de celui de Yokohama, a provoqué de vives colères de la part de l'opposition au gouvernement meiji quand la sagesse d'avoir placé pareilles quantités d'explosifs aussi près de la capitale.
L'impératrice douanière Nakayama Yoshiko a fait don d'une partie de ses biens aux hospices de Tokyo afin de venir en aide aux victimes, suivie peu après de la noblesse de cour. La mansuétude de la famille impériale ne connaît décidément pas de limite. Quel glorieux pays que notre Empire, que d'être béni par pareils souverains.
Yorozu Chôho – 24 juin 1876

Rébellion des dockers de Nagasaki. L'âme empoisonnée par les bêtises étrangères et l'insidieuse influence délétère des sociétés secrètes, une foule d'idiots crédules encouragés par quelques agitateurs très certainement payés par les traîtres de Ezo et les impérialistes français et américains, ont cessés d'honorer leur pays par leur travail. Mais non contents, par leur indolence, de cracher sur le sacré honneur de leur pays en refusant de contribuer à son renforcement, ils se sont constitués en armée rebelle et ont assiégés la préfecture de Nagasaki ! Cette foule de traîtres à la solde d'étrangers osent réclamer la fermeture des arsenaux de la ville, au prétexte fumeux que ceux ci représentent un danger pour leur vie ! L'on sait pourtant bien que pareils incidents sont le travail de factieux, de traîtres, de samurai et d'agents étrangers ! Douter de la marine, c'est conspirer. Pour ces gens là, une seule leçon à leur donner : réfléchir, c'est trahir.
Les rebelles ont été battus en vain par la police et un bataillon de Hiroshima est actuellement en route pour punir par la force des baïonnettes ces anarchistes. Que le sang de ces sécessionnistes colore la baie de Nagasaki, avant que pareils complots similaires se manifestent ailleurs dans le pays !
Shinsei Shinbun – 26 juin 1876

L'avidité quand à la solidité des installations portuaires, le faible niveau de sécurité et les conditions de travail déplorables dans le milieu sont sans doute à l'origine des terribles accidents qui ont frappés le Japon ces dernières semaines.
Pis encore, les loyaux citoyens de Nagasaki, à juste titre inquiets de leur sécurité, ont été brutalement assaillis par la police municipale lorsqu'ils exprimèrent leurs inquiétudes vis à vis de potentiels accidents dans leur municipalité, similaires à ceux de Tokyo. Mais malheureusement, nos collègues du Yorozu Chôho interprètent toute contestation formelle et légitime des politiques de Tokyo comme étant des actes de rébellion. Pareil jusqu'au boutisme ne peut qu'inquiéter les amants de la vérité et de la justice lorsque celle ci est mise en cause par les intérêts de quelques rapaces industriels ayant corrompus les bonnes personnes en charge des marchés de construction des entrepôts navals.
Jusqu'à quand les volontés rapaces de quelques uns continueront elles de nuire à la majorité ? L'Empereur Meiji ne nous aurait il débarrassé du Shogun que pour substituer à sa dictature féodale une dictature de l'argent ?
Ezo Times – 29 juin 1876

Le gouvernement de la République de Ezo communique au peuple japonais ses plus sincères condoléances quand au désastre qui frappe celui ci. Déplorant les pertes tragiques qui résultèrent de l'avidité de quelques constructeurs et fabricants mal intentionnés, son excellence Hijikata Toshizo espère sincèrement que la clique de Meiji saura faire preuve de davantage de sagesse dans le choix de ses partenaires industriels.
En complément de sa sincérité, la République a déjà entamée les pourparlers par voie diplomatique via l'Empire Qing pour envoyer par son entremise des fournitures médicales aux victimes des catastrophes.
Jiyû Shinbun – 2 jullet 1876

La république sécessionniste de Ezo, soucieuse des souffrances de ses frères japonais, se dit prête à envoyer du matériel médical et des docteurs sur les lieux touchés par les récentes catastrophes industrielles. Malheureusement, du fait de l'absence de traité de paix formel entre nos pays, nul navire partant depuis Sapporo n'est autorisé à relâcher dans les eaux japonaises. Ne serait il pas temps pour le gouvernement de notre bon empereur de normaliser une fois pour toute les relations avec cet État ? Chaque année, de nombreux de nos concitoyens de Sendai traversent à leurs risquent le détroit de Hokkaido afin de trouver du travail dans les ateliers de Happoro, s'engagent dans la flotte de pêché de Ezo ou vendent leurs produits à Hokkaido.
Et les secours humanitaires que la République souhaite offrir gracieusement à ce qu'elle considère ses compatriotes, serait refusés pour des raisons d'ego, alors que des milliers souffrent dans le besoin ?
Pour faire acheminer ces denrées médicales si précieuse, alors que des hommes d'affaire mal intentionnés stockent pour faire monter les prix des marchandises hautement vitales à Tokyo même, la République de Ezo est obligée d'envoyer un navire contourner le Japon par l'Est, accoster à Shanghai, faire transvaser sa cargaison sur un navire différent, celui ci faisant voile vers Tianjin, et de là que les diplomates Qing négocient avec le consul du Japon qui doit attendre de Tokyo par voie manuscrite les humeurs du gouvernement impérial, qui... Tout ceci est ridicule et meurtrier. L'ego blessé de quelques messieurs vaut il la vie de milliers ?

À la direction du Jiyû Shinbun, nous espérons que non.
Yûbin Hôchi Shinbun – 28 novembre 1876

L'ensemble de la flotte impériale a été envoyée au large des côtes de Joseon afin de faire entendre raison au gouvernement coréen sur les exactions commises contre nos équipages lors de l'incident Ganghwa. Notre glorieuse flotte fut en mesure de mettre fin à la sourde isolation et l'état d'arriération de la cour royale coréenne. Désormais les deux pays sont liés par un traité d'amitié à nul autre sans pareil, de même que nous obtînmes de justes réparations pour nos pertes. Le Royaume de Joseon bénéficie désormais des mêmes droits et privilèges que l'Empire du Japon, et nos ressortissants locaux sont protégés des lois crues et anciennes des yanbang. Un grand succès pour notre glorieuse nation, malgré les quelques incidents s'étant déroulés dans celle ci durant la campagne.

Rapport du Shinsen Gumi – Très secret : pour les yeux du président seulement
L'opération Kamikaze "Vent Divin" a été menée avec succès par nos contacts locaux. Les agents jugés comme représentant un ''risque'' ont été ''tus''. Les autres se sont vus adresser d'autres missions, conformément au plan établi. Tous ont été discrètement exfiltrés soit à Okinawa, soit vers Shanghai, puis Tianjin, puis Joseon. De là ils serviront un autre but. La capacité de la flotte impériale a été partiellement entamée. De nombreux enseignements ont été tirés de l'expérience.

Néanmoins les résultats n'ont fait que gêner la campagne navale au large de la Corée, sans pour autant la paralyser. Davantage de ressources pourraient être nécessaires si nous souhaitons obtenir des résultats de plus grande importance.

Par ailleurs, l'île de Kyushu reborde d'une agitation importante. De nombreux incidents voient des heurts de plus en plus nombreux entre le gouvernement central et des bandes de rônins et samurai se produire. Les efforts de nos hommes en Japon Meiji vont se concentrer davantage dans la région que dans le nord du pays afin de structurer les cercles de rebelles. La terre est fertile pour organiser des sociétés secrètes.
Gamin, un jour ou l'autre tes plans foireux feront de nous des morues salées. Et tu sais quoi ? Je regretterais même pas car je me serais sans doute amusé comme un fou avant d'y passer.
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Re: Pays Rouge

Message par Martin »

Manuel de l'Histoire du Japon, Edition 1956.

Durant le début du gouvernement Meiji, celui ci fut confronté à une suite de révoltes locales et régionales, parfois encouragés par la république de Ezo, parfois tout à fait sincères. Ceux ci étaient la plupart du temps à l'initiative de sociétés secrètes, bien que celles ci jouent aussi le rôle de conducteur ou relais de ces soulèvements. Après tout, la plupart des jacqueries de l'époque cherchaient pour leurs officiers des anciens samurai, le prestige social de cette classe de guerriers féodaux, ajouté au statut de vétéran et à un imaginaire romantique et romantisé, et ceux ci étaient pour la plupart trop heureux d'y répondre, cherchant soit une mort au combat, soit à exercer de basses pulsions de vengeance à l'égard d'un gouvernement qui avait mi fin à leurs privilèges de classe.
Ainsi éclata la Rébellion de Shinpūren, le 24 octobre 1876. Malgré la présence d'agitateurs de Ezo dans la région, l'influence de ceux ci dans le déclenchement du soulèvement et sa conduite restèrent minimes jusqu'en 1877. Tout juste les agents du redouté Shinsen Gumi purent ils exercer un contrôle des dégâts aux marges, car ils craignaient la révolte trop peu organisée, trop tôt et peu soutenue, à raison. Leur influence joua surtout sur des questions tactiques.

Concernant le déroulement de celle ci :

Les rebelles, organisés en société secrète par Ōtaguro Tomoo, procèdèrent à une série d'assassinat des fonctionnaires espions du gouvernement dans la préfecture de Kumamoto, du 24 au 26 octobre. Enfin, dans la nuit du 27 octobre, quelques 250 hommes organisés en escouades attaquèrent les casernes de la garnison homonyme. Une escouade sécurisa la réserve des armes et munitions, tandis que le reste se chargea de tuer dans leur sommeil le reste des soldats, jusqu'à ce que l'alarme soit donnée.
L'effet de surprise, ajouté au fait que les conscrits impériaux étaient pour la plupart des paysans n'ayant pas été formés au corps à corps, fit que peu d'entre eux réchappèrent au massacre, les attaquants ne faisant aucun prisonnier ou preuve de pitié. Seuls quelques officiers, anciens samurai, parvinrent à se défendre par leurs sabres de cérémonie ou leur revolver, mais peu nombreux, ils ne firent pas le poids.
Les rebelles ne perdirent dans l'affaire qu'une dizaine des leurs tandis que plusieurs centaines de conscrits gisaient au sol. S'emparant des armes stockées, les samurais distribuèrent celles ci parmi eux et leurs partisans.

Dans le même temps, une deuxième équipe s'était emparée du bureau du télégraphe, afin d'empêcher le gouvernement central d'apprendre l'émergence de la rébellion.

Puis une troisième équipe s'était chargée d'attaquer les bureaux et résidences des fonctionnaires préfectoraux, capturant le gouverneur commandant de la garnison de Kumamoto et tuant son chef d'état-major.
Par la torture et le chantage des hommes du Shinsen Gumi, Ōtaguro Tomoo parvint à obtenir du gouverneur la proclamation de l'état d'urgence et à appeler à la constitution de milices de samurais afin de ''maintenir la tradition et la loi'' dans la préfecture.

Cette mesure permit aux rebelles d'armer ouvertement des centaines de volontaires à leur cause, mais également, sur l'insistance des agents de Ezo, des paysans hostiles à la réforme de la taxe foncière Meiji de 1873, qui avaient vus leur terres être confisquées en raison de leur incapacité à payer de nouvelles taxes, conduisant à l’émergence d'une classe de grands propriétaires terriens nombreux. Bientôt des émeutes et phénomènes de violences collectives furent observés à l'égard de ces grands propriétaires, des fonctionnaires et des bureaux des administrations ou tout ce qui faisait référence au gouvernement de Tokyo de près ou de loin. La propagande impériale sut faire usage de ces phénomènes de violence collective par la suite pour dénoncer et décrédibiliser la plupart de ses opposants politiques intérieurs.

La rébellion se propagea aux préfectures de Saga et Nagasaki, mais le manque d'organisation des rebelles les empêcha de s'emparer des forts gouvernementaux qui, appuyés par la flotte impériale, réussirent à tenir en échec les "révolutionnaires". L'envoi par le gouvernement central de quelques 20 000 hommes puis 50 000 autres en renfort au mois de septembre, permit de circonscrire le soulèvement à la préfecture seule de Kumamoto, bien que des actions de guérilla de faible intensité perdurent dans les provinces voisines.

Par ailleurs, le gouvernement de Meiji, craignant la propagation du soulèvement au domaine Satsuma, du fait du départ de Saigō du gouvernement Meiji, envoya une unité navale désarmer la ville de Kagoshoma, lieu clé du domaine Sastsuma. Les locaux résistèrent à cela, les troupes de samouraïs de Saigō se battant avec aussi bien des armes à feu modernes que des armes traditionnelles. Excédé, Saigō Takamori rejoignit officiellement le soulèvement contre le gouvernement central.

Ce soulèvement permit à entre 20 000 et 40 000 hommes de rejoindre les forces du soulèvement de Shinpūren en renfort, fin janvier 1877. Ce nombre important de militaires vétérans permit de repousser les forces impériales jusqu'à Kitakyushu, second chef lieu de la préfécture de Fukuoka, le gouvernement central ne contrôlant plus que la côte de celle ci à Usuki, et la presqu'ile de Shimabara, où la garnison impériale avait été renforcée, et gardant le contrôle de la baie par sa marine.

300 000 hommes supplémentaires furent envoyés réprimer le soulèvement, et des renforts depuis Kyushu partirent renforcer le réduit de Shimabara, en face de Nagasaki. Un blocus naval fut mis en place au large de Kyushu par la marine impériale, de crainte que le domaine de Satsuma cheche à imiter la glorieuse résistance de la République de Ezo à l'issue de la guerre de Boshin.

Finalement, à la mi 1877, la campagne de Kyushu se termina lorsqu'un total de quelques 500 000 hommes fut envoyé rétablir l'ordre sur l’île, au prix de nombreuses exactions, et la destruction de la plupart des infrastructures construites par des capitaux étrangers, lesquels demandèrent par la suite des réparations pour leurs pertes. Pour ne rien arranger, la décennie suivante vit une guérilla samurai latente assassiner officiels et fonctionnaires Meiji malgré les meilleurs efforts de celui ci pour y mettre fin. Les archives secrètes de la République de Ezo sur la période révèlent que la plupart des agents avaient quittés les lieux afin d'éviter la capture, ne restant sur place que ceux n'ayant pu évacuer. La plupart prirent de fausses identités afin de continuer à organiser la guérilla. D'autres mettant fin à leurs jours. Aucun d'entre eux ne fut capturé vif. La poursuite de la guérilla fut donc principalement un phénomène local, l'influence étrangère jouant un rôle négligeable dans sa continuation.

Pour ne rien arranger, dans les derniers mois de la rébellion, alors que celle ci se mis à manquer de munitions, une évacuation désespérée fut menée par une partie des troupes de la rébellion. De nuit, avec des embarcations de pêcheurs mais aussi de pirates de la mer de Chine - contactés par des intermédiaires et payés par les Qing et Ezo - quelques 10 à 20 000 hommes furent transportés dans l'archipel de Ryukyu, mais aussi Taiwan et Shanghai, ceux débarquant dans ces deux derniers lieux la plupart du temps devenant mercenaires, dont certains jouèrent un rôle durant la guerre sino-japonaise des années 90.
La garnison de Ryukyu, affaiblie par le départ des hommes qui avaient été envoyés renforcer Nagasaki, ne fut en mesure de résister à cette invasion désordonnée qui se produisit en même temps qu'une activité renouvelée du mouvement indépendantiste local. La plupart des îles sortirent ainsi du contrôle effectif de Tokyo.
Il fallut attendre la fin de l'année 1877 pour que le gouvernement de Tokyo soit en mesure de mettre en place une expédition punitive afin de reconquérir les îles au cours d'une longue et sanglante campagne, qui poussa certains natifs à se réfugier en Taiwan, Chine continentale et Joseon, sur l’île de Jeju. Le soulèvement fut réprimé, certes, mais le mouvement national-révolutionnaire Ryukyu avait eu le temps de s'emparer du cœur et de l'esprit de la population locale, conduisant à une agitation constante de celle ci à mesure que les politiques assimilationnistes de Tokyo reprirent sur place. Enfin, Saigō Takamori, le chef de la rébellion Satsuma échappa à la capture. L'influence des sociétés secrètes guidées par une philosophie anarcho-bouddhiste continue encore de nos jours à se faire sentir dans l'archipel.
Saigō Takamori ne fut redécouvert que durant l'invasion de Joseon, durant la guerre Sino-Japonaise, à la tête des troupes Donghak. Une fin ironique, pour le samurai méprisant des paysans en armes qu'il était, et longtemps partisan de l'invasion de la Corée.
Rapport à son excellence Kim Eung-seon ministre de la guerre de Joseon. Décembre 1878.

Notre mission auprès du tributaire Qing, la Ploutocratie de Ezo, est surprenante par bien des aspects.
Embarqués l'année dernière à bord du navire à vapeur du souverain Hijikata Toshizo, nous nous sommes familiarisés avec la langue des barbares de l'Océan de l'Est. Nous avons ainsi appris leur histoire. Ceux ci sont les survivants d'une guerre civile qui a divisée le Nihon en deux camps, ceux de Ezo étant les défaits et s'étant enfuis pour échapper à l'ire des vainqueur au recoin le plus arriéré et lointain de la capitale du pays. Sans maître, le leur ayant été exécuté, ils furent contraints de choisir l'un des leurs pour les diriger. Leur survie ne tient que par l'entrée en guerre de la lointaine Russkya, cette horde barbare à qui la dynastie des Qing a eu a céder la Mandchourie extérieure, en plus d'autres concessions. De fait, les deux pays barbares entretiennent des relations très rapprochées bien que la nature exacte de celles ci semble nous échapper. La Russkya fait mouiller ses navires dans les ports de Ezo, sans pour autant que celle ci soit un tributaire, vassal, protectorat, allié ou partie de cette horde.

À notre arrivée à la capitale de la Ploutocratie de Ezo, nous avons été surpris par l'activité du port de Sapporo. Ce qui n'avait été il y a dix ans que la partie la plus négligée et arriérée du Japon était sous nos yeux un port aussi actif que Busan, doté d'une infrastructure portuaire n'ayant rien à lui envier. Des impressionnants bastions côtiers, dotés de canons plus gros que les nôtres détruits par les japonais l'année dernière, protégeaient la baie.

Lorsque nous sommes descendus du navire, nous fumes traités avec respect par nos hôtes. Ceux ci nous conduisirent à nos lieux. Étant en pays barbare, nous avons fait preuve de retenue devant l’exiguïté de nos logements et le manque de personnel de maison à notre service. Lorsque cette question fut adressée à nos hôtes, ceux ci firent remarquer que son excellence Hijikata Toshizo et la plupart de ses ministres étaient à peine mieux logés que nous, ce qui, par la suite, se révéla pour partie vrai.
Néanmoins, nos craintes de devoir vivre dans un froid similaire à celui de la glaciale garnison de Hwacheon. Grâce soit rendue au fils du ciel il n'en était pas si terrible, nos logements étant chauffés la plupart du temps grâce à un système d'hypocauste d'une grande ampleur, garantissant à une grande partie de la cité d'être protégée des rigueurs de l'hiver, au moins à l'intérieur.
Lorsque nous visitâmes cette capitale, nous remarquâmes un certain nombre d'hommes portant un katana au côté, alors que nombre d'entre eux n'étaient guère en atours de soldats. Il nous fut révélé qu'il s'agissait là de samurai ou de fonctionnaires. Il semble que l'entrée au service du gouvernement se traduise par l'obligation, si la guerre venait à frapper, de mener des troupes. Par ailleurs, nombre de barbares aux origines différentes que les japonais vivaient dans les rues de la capitale. Il y avait bien entendu des japonais, mais aussi des peuplades plus arriérées, celles ci portant des peintures tribales au visage, parfois à vie. Il s'agissait là, glanais-je, des premiers habitants de l'île. Hijikata Toshizo, plutôt que d'éduquer ceux ci à la civilisation par le feu et la lame, semblait croire que laisser ceux ci côtoyer une véritable ''civilisation'', permettrait à ces primitifs de se civiliser avec le temps. Le reste de notre expérience sur place présente sembla montrer quelque intérêt à cette mansuétude.
Par ailleurs, il y avait également des sujets des Qing vivant sur cette terre, ceux ci ayant abandonnés le port de leur natte traditionnelle, loin qu'ils étaient de la surveillance des barbares mandchous.
Enfin, une troisième sorte de barbare vivait sur l’île, plus grands que les autres, aux cheveux à la couleur de feu ou d'or et des yeux comme ceux d'azur. Ceux ci provenaient de la capitale de la lointaine Russkya, pour la plupart serfs, mercenaires ou aventuriers, venant travailler pour le compte de Ezo, que ce soit dans ses fermes ou ses immenses ateliers desquels d'immenses panaches de fumée sortaient jour, mais aussi nuit. L'un de ces barbares est même un membre du cercle restreint de Hijikata Toshizo, et membre de son gouvernement. Un certain ''Brunet''.

La vie nocturne dans la capitale était similaire à celle du palais de notre souverain à Séoul, à ceci près qu'une partie importante de la cité est constamment éclairée la nuit. Les barbares semblent utiliser une substance invisible qui se consume dans des cages de verre, produisant une importante lumière.
Ailleurs, dans les rues dénuées de cette lumière, des patrouilles de la milice maintiennent l'ordre. Rien de similaire à la vermine criminelle qui habite les recoins les plus sombres de Incheon ou Séoul. Les meurtres sont rares, et la milice locale, dotée d'uniformes, semble faire preuve d'un véritable souci pour capturer les véritables coupables, sans que quiconque n'ait à les payer pour cela.
La plupart des barbares japonais semblent également faire preuve d'un grand sens civique, dénonçant les comportements suspects au terrifiant Shinsen Gumi.
Le Shinsen Gumi est l'équivalent de l'ancienne garde de Brocat, la Jinyiwei, mais en plus efficace, loyale et effrayante. L'on dit que les hommes de celle ci sont partout, peuvent se déguiser en n'importe qui, et qu'un simple regard de leurs hommes perce l'âme du prisonnier, celui ci n'ayant plus de secrets à protéger. Ils connaissent l'avenir et dès qu'un crime est commis, voir même avant, ceux ci sont là pour le réprimer. Nombre d'espions, assassins et agitateurs du roi barbare de Edo ont trouvés la mort dans leurs geôles. Leurs hommes sont rapides comme le vent pour agir et sont aussi prompts à se réunir qu'à se disperser.
L'on dit qu'il n'y a que deux moyens de sortir de leur baraquement : les pieds devant, ou à quatre pattes.

Les rues de Hakodate sont tracées comme si celles ci avaient été une peinture sur une toile. Grandes et larges pour les principales, permettant aux marchands, aux chariots tirés depuis les docks et à la garnison d'emprunter celles ci avec un rapidité incroyable.
Et les lieux ne sont pas dotés de l'odeur déplorable qui assaille les narines, car un système souterrain fait transiter les déchets humains jusque dans le port où ils sont renvoyés au large.
Contrairement à Beijing, la capitale est par ailleurs dépourvue de fumeries d'opium, les barbares japonais semblant tenir avec l'horreur juste ces établissements, bien qu'ils ne soient pas exemptes de la consommation de produits douteux en grande quantité, tel que le café, le tabac et l'alcool.
Les maisons de plaisir sont strictement référencées par le Yanban local, et des inspections sur l'hygiène courantes. Par ailleurs, les courtisanes sont réunies en une forme de guilde, empêchant leur exploitation par des crapules mal élevées. Elles sont aussi plus chères. La prostitution de rue ne semble pas exister en ces lieux.

Concernant les forces armées de Ezo, celles ci semblent divisée en plusieurs parties. D'une part, il y a les marines. Une flotte de guerre permanente existe, mais celle ci est limitée à de petits navires chargés de patrouiller les îles du pays et tenir à distance contrebandiers, pirates et aventuriers japonais.
D'autre part, il y a une flotte dite ''de commerce'', où les navires dirigés par des marchands sont en réalité la propriété du gouvernement de Ezo. En temps de guerre, l'ensemble de ceux ci et leurs équipages peuvent être appelés à prendre les armes par l'autorité du ministère de la guerre.
Ensuite, il y a le Shinsen Gumi. C'est la police secrète de la Ploutocratie de Ezo. Elle se charge de faire respecter l'ordre et la loi, de débusquer les traîtres et les espions. Elle est aussi efficace que terrifiante, car nul ne sait qui en est membre avec précision. Et il se dit que même à l'étranger, en dehors de la république, des agents de celle ci viennent frapper au cœur ses ennemis. En temps de guerre, ses agents doivent arrêter et punir les déserteurs de l'armée. Et elle a l'autorité sur les milices urbaines de l'île.
L'armée permanente de Ezo, similaire au corps des mousquetaires de Séoul, est composée de quelques milliers d'hommes. Ceux ci sont principalement répartis dans les différents forts côtiers de l'île principale. Ils sont armés d'arquebuses fabriquées à la mousqueterie de Hokaido, mais leurs armes n'ont rien à voir avec nos fusils à mèche, ils tirent plus vite, plus fort et sont plus rapides à recharger, et plus précis. Enfin, ils savent tirer du canon, mais d'un canon plus long, plus allongé, que ce qui remplissait nos forts côtiers ou ceux de Beijing. Puis il y a des monstres, que même plusieurs chevaux attelés ensemble pourraient avec difficulté tirer. Ceux ci sont achetés à d'autres barbares. Ezo en a peu, mais le simple aspect de ceux ci interdit l'entrée dans la rade aux navires ennemis, car un seul tir suffirait à couler même le plus gros bateau de guerre.
Certaines unités de l'armée de Ezo s'entraînent presque tous les jours, même sous la neige, dans les montagnes et forêts du pays. Enfin, tous les soldats de Ezo ont un fusil mais aussi un katana, et sont requis de savoir user des deux.
Puis il y a les levées paysannes, bien que qualifier ces hommes de paysans serait leur faire injure. La République de Ezo accepte toute personne souhaitant apprendre les armes dans sa milice. Celle ci, durant trois ans, apprend à se servir des armes, à marcher au pas, en formation, à tirer, recharger, charger, faire retraite, creuser des fortifications et se dissimuler dans le paysage. À l'issue de ces trois ans, ce soldat peut entrer dans l'armée régulière, ou retourner dans sa famille.

Étrangement, tous ceux qui ont servi trois ans dans l'une de ces forces est habilité non seulement à donner son avis sur la conduite du gouvernement, mais aussi à concourir à l'exercice de celui ci. Comment Ezo ne s'est pas transformée en un pays détruit nous échape. De même que nous ne comprenons pas le grand nombre de civils en arme, ou faisant usage de celles ci. Car même en dehors de l'armée, il est reconnu que le dernier des paysans ait le droit de posséder une arme et de s'en servir pour s'entraîner à son usage dans certains ''clubs'', des champs de tir qui n'en sont pas. Ezo ne semble guère craindre un soulèvement armé de son peuple, contrairement à ce que les écrits de Confucius pourtant mettent en garde...
Injure suprême aux travaux de Confucius, la place des femmes est sens dessus dessous, car Hijikata Toshizo, m'a-t-on dit un jour, se lamentant qu'il n'y avait assez d'hommes en capacité de porter les armes si jamais la guerre venait à être portée sur le pays, se fit répondre qu'il n'avait qu'à en donner aux femmes. Et celui ci, à l'encontre de la morale la plus élémentaire, de répondre en accord à son moqueur. Imaginer que des jeunes filles, des mères de familles et des veuves puissent non seulement porter des armes, mais avoir les mêmes droits que les hommes, est tout à fait horrible. Nous ne donnons pas cher de l'avenir de ce pays, à mesure que les familles se déchirent, que les femmes se mettent en tête de dicter leur conduite aux hommes et délaissent les devoir qui leur sont dû depuis la nuit des temps.


En conclusion votre excellence, si la Ploutocratie de Ezo est puissante, si ses forces armées sont à imiter, il est tout à fait hors de question que le poison des idées qui anime son gouvernement ne soit autorisé à être communiqué à notre peuple, ou bien ce serait l'effondrement de l'ordre social millénaire garanti.

Rapport à son excellence le chef d'Etat major de Joseon.

Votre excellence. Les officiers japonais qui ont été invités par notre noble souverain se sont vu installés par nos soins.
Néanmoins, comme attendu de barbares, dès les premiers jours de leur venue ceux ci ont inventés des erreurs de notre part et ont eu un comportement peu à propos de la part de yangban. Mais qu'attendre d'autre de la part de pareils barbares ?
Ceux ci critiquent en tout point la valeur de nos mousquetaires, leur entraînement, la carrière de nos officiers, le système hiérarchique.... et aussi les traités militaires qui ont si longtemps éduqués nos lettrés et officiers !
Pis encore, ils se donnent en ridicule presque tous les jours, exposant leur peau au tout venant sur le terrain d'entraînement comme le dernier des intouchables après leurs exercices.
Leur ingérence est tout à fait inacceptable, de même que leur coréen est au mieux bâtard, au pire châtié. Il n'y a rien de bon à apprendre de ces hommes et nous recommandons de les rejeter à la mer comme les barbares qu'ils sont.
Leur présence à Séoul était visiblement une erreur.
Envoyez les à la garnison de Gwangju. Ils se verront confier une compagnie de mousquetaires entière qu'ils auront à entraîner selon leurs ''pratiques''. Nous pourrons observer l'étendue de leurs résultats lors des prochains Geukyeong. Les jeux de guerre prochains prouveront l'étendue de leur inutilité de manière éclatante.
Gamin, un jour ou l'autre tes plans foireux feront de nous des morues salées. Et tu sais quoi ? Je regretterais même pas car je me serais sans doute amusé comme un fou avant d'y passer.
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Re: Pays Rouge

Message par Martin »

Ottawa Times – 30 janvier 1879

La commission russo-britannique est parvenue à un accord sur le tracé des frontières entre la province américaine de la colonie de Alyaska et les terres de la Compagnie de la Baie de Hudson.
Sont reconnues comme territoire de l'Empire britannique tout ce qui est au sud de la ligne entre la colonie de Hazelton et le Fort Babine. Néanmoins, la navigation sur la Babine et la Skeena sont autorisées pour les citoyens anglais, pourvu qu'ils se livrent à un contrôle de douane de l'administration locale aux embouchures des lieux susmentionnés. Par ailleurs, le tracé frontalier passe par le lac Stuart, sa rive Sud étant britannique, sa rive nord russe.
Le nouveau tracé frontalier fut le fruit de longues négociations où la commission mixte étudia la réalité de l'occupation du terrain, l'ampleur du contrôle des parties sur celui ci et les réalités pratiques que la répartition des terres donnerait. Ainsi est conclu, à partir de l'Ouest du Canada, que :
Un segment, de Hazelton à Fort Babine est tracé, le nord de celui ci revenant à l'Alyaska, bien que des droits de navigation sur la Skeena et la Babine entre les deux soient accordés aux navires canadiens pourvu qu'un contrôle de douane soit effectué par les autorités locales russes à l'un de ces lieux.
De là, un tracé descend vers le Lac Babine, remonte au lac Stuart, descend la Rivière homonyme, remontant jusqu'au Lac Margaret. De là, un segment plein Est jusqu'à Summit Lake est tracé, puis une frontière suivant jusqu'à Fort Saint John sera établie.
De Fort Saint Jean, la frontière suivra la Rivière de la paix jusqu'à Fort Vermillon. De là, toutes les terres, en ligne droite, jusqu'à Fort Providence seront coupées en deux. Les terres au sud Fort Providence et la rive Sud du Lac des esclaves revient au Dominion du Canada. Les terres de la rive Ouest jusqu'à l'embouchure de la rivière menant au Prosperous Lake, sont rattachées à la colonie d'Alyaska. Les terres à l'Est de celle ci sont rattachées au Dominion du Canada. La frontière la plus au Nord se fera en suivant, le lac Duncan, le lac Gordon, et cette droite sera poursuivie jusqu'à la mer Arctique. Tout ce qui est à la rive Ouest des lacs est à l'Alyaska, tout ce qui est à la rive Est est au Dominion du Canada.

Telles sont les frontières déterminées. Le gouverneur du Dominion du Canada et le gouverneur général de l'Alyaska s'engagent à faciliter la navigation fluviale sur les cours d'eau transfrontaliers, dans un esprit de coopération. L'Alyaska par ailleurs, pour dédommager le Dominion du Canada, s'engage à garantir pour encore dix ans la chasse des animaux de fourrure sans taxes sur ce territoire aux chasseurs disposant d'une licence canadienne délivrée avant la signature de ce traité.

Tout ajustement des frontières entre le gouvernement du Dominion du Canada et la colonie de l'Alyaska se fera à la discrétion d'une commission géographique bipartie de ces entités, dans l'esprit des répartitions susmentionnées, dans l'espoir de faciliter le dialogue frontalier pacifique.

Le traité de Copenhague entrera en application en juin de cette année.

Image
Une itération de la conférence de Copenhague eu lieu en 1885 à la suite de l'accord du Panjdeh, afin de trancher du sort des îles arctiques..
Ezo Républicain 1 juin 1879

International :
Inde :
Traité de Gandomak. La guerre anglo-afghane est terminée. L'Afghanistan devient un protectorat de la couronne anglaise.
Russie :
Assassinat du gouverneur général de Kharkov, le prince Kropotkine.
Attentat contre l'empereur Alexandre II de Russie. Celui ci échappe à la mort.
Pays-Bas :
fondation du parti antirévolutionnaire par le protestant orthodoxe Abraham Kuyper.
Japon :
Ouverture du bureau consulaire de la République de Ezo à Sendai, dans la préfecture de Miyagi.
L'Empire Meiji du Japon à ouvert un bureau similaire à Hakodate.

National :
Acquisition et unification de l'industrie de la conserve. Le gouvernement a entamé une opération financière agressive sur la bourse de contre l'industrie de la conserverie en Hokkaido en l'espace d'une semaine. L’État est devenu l'actionnaire majoritaire voir le seul actionnaire des principaux fabricants de conserves. Les directeurs d'entreprises sont invités à rester en poste, bien qu'avec des salaires réduits. Déjà dans certaines conserveries, le gouvernement a laissé les syndicats procéder à des élections à la direction des usines, à titre expérimental. L'ensemble des entreprises a été réuni au sein d'une même compagnie : les Conserveries Socialisées d'Aeon, du nom de la rue de leur nouveau bureau dans la capitale.

La Manufacture d'armes Républicaine a mis au point un nouveau fusil, offrant une plus grande précision et davantage de puissance de tir que les Fusils Berdan offerts par la Russie il y a de cela dix ans.
Gamin, un jour ou l'autre tes plans foireux feront de nous des morues salées. Et tu sais quoi ? Je regretterais même pas car je me serais sans doute amusé comme un fou avant d'y passer.
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Re: Pays Rouge

Message par Martin »

Le tour du monde de Hijikata Toshizo – roman historique

Vers la fin de l'année 1879, le président de la République, alors âgé de 49 ans, entrepris une importante tournée diplomatique afin que ce qui passait auparavant pour une île se déguisant en nation puisse prétendre à une véritable reconnaissance internationale.

Ainsi, Hijikata Toshizo, au pouvoir depuis déjà presque dix ans, s'embarqua en compagnie de Jules Brunet à bord d'un vapeur acheté à la France il y avait de cela deux ans. Le navire, transocéanique, permettrait sans doute une croisière plus sûre que tout navire issu des chantiers navals de Ezo de l'époque, ceux ci se spécialisant dans la construction pour le cabotage et non la haute mer.

Le Mariane, renommé Hinomaru Maru ou Cercle du Soleil Levant, prit ainsi la mer, la population n'étant informée que le jour même du départ afin de ne pas risquer un ''incident'' avec quelque navire japonais. De même, le trajet était resté secret.

À bord du navire se trouvaient bien entendu des produits culturels et artisanaux destinés à être présentés aux souverains étrangers. Il y avait des textiles des manufactures de coton et de soie de Hokkaido, des vêtements de fourrures, des katana des aciéries de Yubari, quelques exemplaires du nouveau fusil républicain, des estampes, des vêtements traditionnels, quelques armures de samurai superbement laquées et d'autres présents.... Ainsi que le cheval favori du président, celui ci ne se résolvant pas à l'abandonner, cadeau qui lui avait été fait lors de sa visite d’État en Chine Qing, quelques années auparavant.

Le Hinamoru Maru réalisa une première escale à Vladivostock, afin de notifier le gouverneur général du port franc de la visite du président Hijikata Toshizo à l'Empereur de toutes les Russies Alexander II en Saint Petersburg, depuis la Crimée. Le télégraphe russe serait plus rapide pour relayer l'information que le trajet par terre depuis le port. Ce serait plus rapide de venir à la capitale impériale par navire depuis l'isthme de Suez que de progresser par voie de terre. Et le président obtint par la même occasion des lettres de créances de la part du gouverneur local.
Une escale à Busan très brève, afin de prendre des nouvelles des officiers républicains dépêchés sur place, et transmettre des courriers des étudiants et militaires coréens qui étaient introduits au fonctionnement de l'armée de Ezo.
Puis une seconde escale, cette fois ci en Shanghai, fut réalisée. Là, il s'agissait de prendre langue avec la communauté japonaise locale, pour la plupart des pirates mais aussi des survivants de la rébellion Satsuma qui vendaient alors leurs services comme mercenaires. Notamment un certain Takamori Saigō. Un duo d'agents du Shinsen Gumi fut déposé sur place afin de prendre langue avec ceux ci et communiquer avec Ezo si certains de ces rebelles pourraient se révéler utiles aux projets que la République de Ezo pourrait concevoir à l'avenir.
Le président Hijikata saisit également l'occasion pour rencontrer les représentants locaux de la France et de l'Angleterre, et obtenir de ceux ci des lettres de créance attestant de son identité.
La croisière de Shanghai à Singapour se déroula sans encombres particulières, et lorsque l'expédition arriva à cette plaque tournante du commerce international, l'on prit un moment pour réapprovisionner en charbon la réserve du navire. Un temps qui ne fut guère perdu par les marins, ceux ci profitant de l'occasion pour aller explorer la cité.
Extrait du journal personnel de Hijikata Toshizo, lors de son escale à Singapour.
À mon arrivée à Singapour, j'ai immédiatement pesté contre la chaleur infernale des lieux, celle ci n'ayant fait qu'augmenter depuis que nous avions fait voile vers le Sud.
En revanche, j'ai été frappé par l'air de la ville, celui ci étant empli d'odeurs d'épices et de nouvelles langues sonnant comme une étrange musique à mes oreilles. Il y avait là des consonances différentes du russe et de l'ainu.
La cité en elle même était intéressante, les docks trahissant par leur activité commerciale, avec de nombreux navires d'origine différente et de tailles variées, alignés dans le port. Des entrepôts et des maisons de commerce se tenaient bien hautes, soulignant davantage l'importance du commerce pour cette cité. L'architecture était un mélange de styles différents, tel manoir étant en style dit colonial, au côté de boutiques aux contours davantage malais et chinois.
À mesure que je m'enfonçais dans les entrailles de la ville, j'ai découvert une riche tapisserie de cultures. Les rues étaient ceintes d'échoppes et étals desquels des biens des quatre océans étaient exposés. Des influences chinoise, malaises, indiennes et européennes se mélangeaient, créant une atmosphère davantage cosmopolite que Hakodate.
Le néophyte que j'étais pouvait ressentir l'économie dynamique du lieu. Les échanges de biens étaient constants, avec des marchands négociant constamment les prix et des macrhés. La simple ampleur dans la variété des produits, des épices, textiles, métaux et exotiques marchandises produites, était inspirante. Nous comprenions désormais mieux l'importance que l'empire britannique accordait à cette place forte, celle ci étant un point névralgique du commerce international.
Par ailleurs, la cité commençait à goûter aux bénéfices des sciences modernes, certaines rues étant illuminées au gaz au principaux carrefours. La présence de l'administration coloniale britannique semblait avoir apportée les lumières du monde moderne, au propre comme au figuré. Bien qu'avec moins d'efficacité qu'à Hokaido.
La croissance continue de la ville pouvait rendre rêveur l'ingénu, mais le politique que j'étais ne cessait de m'interroger sur la sagacité des politiques urbaines du lieu, celui ci semblant être régit autour de blocs rectangulaires agencés les uns aux autres. Cela ne pouvait fonctionner qu'à une certaine échelle.
En reprenant la mer vers le Sri Lanka, il n'y eu rien d'intéressant à signaler au-delà de l'étroitesse du détroit de Malacca et l'attaque de quelques pauvres hères peu inspirés. Des pirates locaux commirent la grossière erreur de prendre le faible nombre de canons de notre navire pour une invitation au pillage. Ils découvrirent alors durant l'abordage la terrible combativité de Sa personne et Son escorte alors qu'ils les tranchaient en morceaux avant de balancer aux requins les morceaux de corps. Leur seul regret fut que le pont du navire prit un moment pour être nettoyé et que la monture de Hijikata Toshizo paniqua durant les combats, défonçant son box lors de l'attaque. Depuis le président eut à la promener sur le pont chaque jour où la mer le permettait. Sa monture avec le roi, cet arrogant chat du navire qui montait celle ci. Le dieu du bateau tenant trop à son avatar, il laissai l'animal félin à ses illusions. Et il avait le monopole de la chasse des rats du navire, également.
Lorsque nous débarquâmes à Calcutta afin de prendre connaissance des autorités britanniques, nous passâmes un moment désagréable avec la désagréable loque opiomane qui se faisait passer pour le gouverneur général de ce vaste empire des Indes. Notre temps passé en compagnie de ce Robert Edward Bulwer-Lytton était une triste perte de temps.
La visite de Calcutta était bien plus agréable, bien que j'ai ouï dire que la ville avait été frappée par une famine, ce qui se révéla lorsque nous entrâmes dans les ruelles de la cité. L'architecture coloniale britannique était juxtaposée aux bazars traditionnels indiens.
Le cœur de la cité était organisé autour de la majestueuse rivière Hooghly, ou des navires et barques étaient alignées le long de la rive. Les docks semblaient toujours actifs, des marchandises chargées et déchargées alors que des armateurs négociaient leur écoulement pied à pied sur les docks même. La rivière était le cordon ombilical reliant la ville au reste du monde, facilitant le commerce et l'arrivée de biens depuis les coins les plus reculés du monde.
Les artisans locaux exposant leurs produits à même la rue proposaient des produits de bonne facture, en particulier les œuvres – bien que le style était loin de l'harmonie et la beauté propre à nos estampes – d'art et les joyaux, mais aussi les textiles. L'air était empli d'odeur épicées issues des stands des marchands d'épices, mais aussi de la cuisine de rue, celle ci proposant des produits assez relevés. L'air était également empli de l'odeur d'encens et parfums.
Hélas, nombre d'hommes de notre escorte soufrèrent d'intoxication alimentaire quelques jours après notre escale.
Nous rencontrâmes des âmes bien plus intéressantes au quartier du Sonagachi en la personne de charmante demoiselles, mais également de marchands européens, anglais, français mais aussi néerlandais et portugais ainsi que des persans et musulmans. Les discussions à bâtons rompus avec ceux ci furent intéressantes et permirent d'en apprendre davantage sur les évolutions et nouvelles concernant l'Europe. Ainsi y eut il une tentative de soulèvement à Hyderabad, Kaboul était occupée par les cipayes indiens et les empires allemands signaient une alliance dirigée contre la Russie.
La cité était dotée de nombreux monuments et repères, tel que le Memorial Victoria, dédié à l'impératrice des Indes. Il servait également de symbole à la domination impériale des îles sur le continent. Ailleurs, se trouvait le musé de Calcutta, un important centre intellectuel et culture.
Mais rien de cela ne permet de masquer les disparité sociales, la surpopulation et la pauvreté la plus extrême côtoyant les richesse des indes.



Notre brève escale à Pondichéry fut bien plus agréable, l'enclave française étant captivante par son charme et la fusion culturelle qui s'observait à l’œil. Les restes de l'architecture coloniale s'identifiaient par les noms typiquement français des rues, mêlant l'Est et l'Ouest. La ville était établie dans la baie du Bengale, avec une rive pittoresque balayée par une brise rafraîchissante. Alors que nous marchions dans ses rues, l’œil ne pouvait qu'apprécier les bâtiments colorés et les balcons et façades sculptées en style français, bien plus agréable que les rigueurs protestantes anglais de Calcutta. Le mélange des influences françaises et indiennes était bien plus réussi localement.
La ville était tranquile, l'atmosphère ordonnée, les rues bien organisées et propres, reflétant l'influence des plans urbains français dont nous nous étions inspirés à Hokkaido. Le quartier français, avec ses avenues d'arbres, exsudait d'un air d'élégance et de raffinement.
La majorité indienne de la population s'exprimait souvent dans son langage, ce qui n'empêchait pas le legs français d'être entendu pourvu que l'on tende l'oreille, ou que le nez soit attentif aux odeurs de la bonne cuisine française, mêlée aux flagrances des épices de cuisine indienne.
La promenade de la route de la plage offrait une vue agréable sur la baie du Bengale. Jules Brunet déposa par ailleurs une gerbe de fleurs au monument aux morts de la guerre français, témoignage de l'histoire sanglante de Pondichéry, des sacrifices consentis durant différents conflits ayant ravagés la côte Est du sous-continent.
Le charme de Pondichéry s'étendait au-delà de la cité. La campagne environnante pouvait prétendre à une collection de paysages luxuriants, avec des plages bordées de palmiers, des rizières verdoyantes et des scènes pittoresques pas tellement éloignées du Kanto. L'exploration courte des villages proches permit d'observer une simplicité propre à la vie rurale et des pratiques traditionnelles survivantes au milieu de la modernité.
L'atmosphère enchante le visiteur qui découvre cette riche histoire, la tranquillité du lieu et l'harmonie locale.
Extraits de journal de Hijikata Toshizo.
Alors que notre navire se mouvait paisiblement sur l'eau de la mer dite rouge, nous eûmes à multiples reprises le loisir d'observer des embarcations faire la traversée de celle ci, remplies de figures vêtues de noir et de blanc, les femmes complètement recouvertes de tissu en particulier. C'était un curieux spectacle que cela. L'un des passagers nous apprit qu'il s'agissait là d'une secte très importante, comparable aux Kirishitans en ampleur. Ils portaient des tenus prescrites par leurs enseignements pour aller se recueillir sur le lieu le plus saint de leur religion, là où reposait leur prophète. J'étais curieux de me rendre en ces lieux, mais apparemment ceux ci étaient à plusieurs jours de marche dans les terres et seuls les membres de leur secte pouvaient y accéder. Dommage.

Enfin nous arrivâmes aux portes de la mer dite Méditerranée. Le génie des bâtisseurs français se déroulait sous nos yeux. Une voie d'eau creusée par la main de l'Homme pénétrait un continent d'une mer à l'autre. La vaste étendue de la voie d'eau semblait se perdre à l'horizon, coupant l'aride désert comme une promesse vers un paradis lointain. C'était impressionnant à voir. Je regrettais que nous n'eussions parmi nous un peintre de grand talent, et ordonnais-je à mes compagnons doués de l'art de la peinture de réaliser des estampes des lieux, tandis que moi même était forcé de péniblement sortir mon matériel pour réaliser une estampe des lieux, alors que notre navire s'avançait lentement, mais sûrement, vers la bouche du canal.
[…]
Alors que notre vaisseau se fondait dans le canal, nul ne pouvait dénier la précision de la construction méticuleusement creusée, tandis que l'eau scintillait sous l'éclat du soleil, contrastant avec l'or des sables des côtés. Le calme de l'eau du canal malgré le battement des hélices, la proue fendant les eaux, marquaient par leur contraste la différence entre la navigation de haute mer et celle de canal.
Sur les rives du canal, l'on pouvait observer des travailleurs tout occupés qu'ils étaient à entretenir le le détroit de mains d'Homme. Ils s'activaient sur un méchanisme permettant de contrôler le flux de l'eau, permettant un passage sûr. Les ingénieurs et ouvriers usaient de leur art et savoir afin de garder ouverte cette voie du commerce international.
Ce fut une expérience à nulle autre pareille que de traverser ce canal. Le navire avançait à un rythme stable. Qu'auparavant il eut été nécessaire de passer plusieurs jours à dos de montures inconnues afin de traverser cette contrée, cette pensée me fit remercier Leceps et Napoléon d'avoir ainsi facilités notre ambassade. À quand un canal terrestre serait mis en place pour se rendre de Vladivostock à Saint Petersburg en revanche ? Seul le temps nous le dirait.

Sortis à Port Saïd, nous fiment voile vers l'antique Alexandrie, où le tombeau de l'un des plus grands conquérants du monde reposait, disait on. Les lieux avaient un paysage architectural étrange, mélange d'influences anciennes et modernes. De même, des ruines de Da Qin, tel que l'amphithéatre et les catacombes de Kom El Shoqafa, étaient un plaisir pour les yeux. L'on imaginait aisément les anciennes gloires des conquérants et de la ville, son état présent ayant un subtil parfum de décadence la rendant encore plus intrigante.
Par ailleurs, alors que nous nous promenions dans les rues, notre ami Brunet fut extrêmement ravi de découvrir la présence de cafés et boutiques en style français. Les communautés grecques et britanniques étaient également très présentes, donnant à l'architecture urbaine un tissu divers.
Le son des mouettes m'évoquait Hakodate, de même que la musique de mille langages mélangés constamment. Nous réalisâmes quelques bonnes surprises dans les bazars et souks locaux, les marchands de tapis bien entendu cherchant à nous voler, de là la nécessité de toujours négocier pieds à pieds. Le charme maritime des lieux était indéniable et les multiples communautés vivant en ces lieux faisait échos à son passé illustre.
Lors de la traversée des îles grecques, nous avons eu l'occasion, en passant par la cité de Athènes, d'avoir la vision au loin du Parthénon homonyme. Les restes du temple étaient intéressants de par ses proportions, sa symétrie et sa beauté. Les colonnes et fresques donnaient une forme d'harmonie au tout, différente de l'art japonais. Mais pas pour autant désagréable.
En tant que samurai, et président de la république, j'ai été très intéressé par les méthodes locales, au vu de l'attention le long des années que nous avions consacré à des études de fortifications à Hokkaido. Néanmoins leurs canons, depuis le navire, semblaient peu modernes. Ils devaient certainement avoir leur utilité dans le temps, mais il est douteux qu'ils soient toujours aussi capables en ce jour.
Lorsque nous arrivâmes à la capitale de Istanbul, nous atteignîmes le pas de la porte séparant l'Europe et l'Asie. La cité avait vu l'apparition et la chute de nombreux empires, faisant office de triomphe et cimetière de ceux ci au fil des siècles.
La première chose attirant notre œil fut les hauteurs surmontées de dômes et de ce que les indigènes appelaient des ''minarets''. Notamment ceux ci autour du temple de la sagesse divine, qui dominait la ville avec son dôme bleu immense. De nombreuses arches ornées d'inscriptions calligraphiques transportaient notre groupe dans un monde artistique splendide.
De nombreux navires étaient présents aux docks, à voile comme à vapeur, bien qu'en majorité des premiers. La cité avait un caractère indéniablement cosmopolite.
De nombreux monuments historiques habitaient le quartier du ''Sultanahmet'', tel que l'ancien palais grec du Topkapi, avec ses cours opulentes et ses collections exquises, offrant une brève vue du quotidien des sultans ottomans. Le Grand Marché, qu'ils appellent ''bazar'', était un labyrinthe d'échoppes, boutiques et ateliers proposant un arc-en-ciel de couleurs, tapis et objets d'un fin artisanat.
À mesure que nous évoluions dans les étroites rues de Istanbul, une fusion des cultures s'opérait, l'Est et l'Ouest semblant se mélanger sans peine, des traditions indigènes se mêlant avec celles des européens dans un patchwork unique. Nous étions touchés par la chaleur de l'hospitalité locale. Nous ne parlions guère leur langue, mais leur langage corporel et leurs intonations suffisaient pour cela.
La vie profuse des rues de la capitale était une tapisserie de sons, d'images, de saveurs, notamment des plats. Il y avait ainsi les ''kebabs'', des viandes grillées de telle manière à leur donner une texture tendre, accompagné d'une sorte de sauce dite ''houmous''. Mais je préférais les ''baklava'', ces pâtisseries très sucrées à base de fèves. Il en existant différentes sortes. Ces ''baklava'' se consommaient de préférence avec un thé noir, dont la préparation différait de la cérémonie hautement sophistiquée et supérieure propre aux îles de l'Extrême Orient. Ici, rien de tel. Les locaux usent de deux théières, une petite contentant de l'eau bouillante et une grande, contenant des feuilles de thé. À mesure que l'eau arrive à ébullition, la vapeur de celle ci trempe les feuilles au-dessus. Ensuite, ces barbare remplissent au tiers à la moitié de feuilles de thé un récipient en verre, et du reste d'eau bouillante. Le goût est dans un premier temps horrible, mais l'hospitalité faisant force de loi, nous nous soumîmes. […]
La ville de Moscou était caractérisée par la présence de résidences luxueuses d’un côté, et de bidonvilles à côté, où les travailleurs des usines se logeaient. Le contraste était saisissant.
La cité avait un taux de mortalité de 20 pour mille par an, selon les services municipaux.
À cette époque, les principales rues de la cité étaient éclairées par des lampes au kérosène, tandis que la périphérie était éclairée à l’huile végétale. L’allumage et l’éclairage de ces lampes était le devoir des pompiers. Une large partie de ces lampes à huile était alimentée d’un combustible de faible qualité, et utilisée par les pompiers dans leur porridge. De ce fait, le peu d’éclairage public dans ces zones était insuffisant pour éclairer les rues dans la nuit, et celles ci s’étaignaient tôt, plongeant les rues de la ville dans les ténèbres.
Pis encore, le Vieux Moscou était construit n’importe comment. Il n’y avait pas de planification, les bâtiments étaient érigés n’importe où. Et la modernisation de la cité n’a pas améliorée la situation, mais l’a empirée, s’il faut en croire certains locaux. Ainsi, le vieux plan féodal de Moscou a-t-il été massacré. La rue du Tsar auparavant un tronçon droit, géométrique, est devenue tordue vers la fin du siècle précédent, du fait de propriétaires et entrepreneurs sans honte aucune. La construction d’une église et d’un marché dans une autre des rues droites de la cité força celle ci a être détournée. L’allée de Petrovka vit sa largeur réduite car à la fin du siècle précédent, un marchant s’est approprié une partie de la rue pour y bâtir sa demeure, et de l’autre côté de celle ci un monastère a étendu sa surface. Les efforts conjoints de l’Église et du marchand ont attaqués la rue de deux côtés.
La condition ouvrière est tout aussi désolante, la plupart d’entre eux étant des paysans venant en ville l’hiver pour se constituer un pécule avant la reprise des récoltes. Les plus chanceux d’entre eux dorment à même l’usine qui les emploie, ou dans des dortoirs collectifs. Le reste vie dans des caves, sous sols, greniers ou bidonvilles. Ceux logés dans du ‘’dur’’ avec leur famille sont rares à pouvoir bénéficier d’une chambre pour eux seuls. Dans trop de cas ils ne peuvent se permettre de louer qu’un ‘‘coin’’ de celle ci, divisé par des rideaux pour les autres familles occupant l’espace.
Le rôle des services municipaux ? Ils n’existent quasiment pas. Il n’y a pas d’égouts efficaces, mais à la place, de littérale piscine d’excréments dans les cours des demeures, infiltrant le réseau d’eau courante, lorsque celui ci existe, plus souvent infiltrant les habitats eux même. Les conditions de vie et propreté ne sont guère différentes de celles des bidonvilles d’Alexandrie. Il n’y a pas d’électricité ou système d’écoulement des eaux plombé. La pollution dans les industries est toxique au possible. Et l’éclairage public est déficient au possible. Et ne parlons pas de…
Gamin, un jour ou l'autre tes plans foireux feront de nous des morues salées. Et tu sais quoi ? Je regretterais même pas car je me serais sans doute amusé comme un fou avant d'y passer.
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Re: Pays Rouge

Message par Martin »

Circulaire interministérielle n° 8 - 1880
Loi sur la modernisation de l'économie :

Dans toute entreprise de plus de 20 travailleurs, ces derniers peuvent demander par vote, une rémunération non plus à la tâche, mais à l'heure, à une rémunération supérieure ou égale du salaire minimum fixé par la loi.

Dans toute entreprise de plus de 50 travailleurs, la rémunération ne s'effectue plus à à la tâche mais à l'heure, à une rémunération supérieure ou égale du salaire minimum fixé par la loi.



Loi sur la coopération harmonieuse nationale :

Article 1:

Le but de cette loi est d'offrir aux travailleurs avec un an d'ancienneté dans leur entreprise de plus de 50 travailleurs le statut d'associé. Les employés au statut d'associé sont habilités à élire leurs propres représentants syndicaux au sein du conseil d'entreprise, dotés du même nombre de votes que les actionnaires.

Article 2:

Est un syndicat toute organisation de travailleurs au sein d'une entreprise regroupés en association de défense des intérêts, dotée d'une autorisation de la part du ministère de l'intérieur. Cette organisation peut être dotée de branches dans d'autres entreprises, et est habilitée à tenir un congrès une fois par an dans un lieu public. Sa direction est élue parmi les membres jouissant de la citoyenneté pleine et entière telle que définie par la loi.
Un conseil d'entreprise est une instance où les actionnaires ou leurs représentants et représentants syndicaux élus sont réunis au moins une fois chaque année afin de débattre et choisir l'évolution de l'activité de l'entreprise. Ce conseil est présidé par le président de l'entreprise, élu à part égale par les représentants syndicaux et actionnaires.
Les actionnaires ont un nombre de vote proportionnel à leur investissement dans l'entreprise, selon les modalités prévues par la loi. Les représentants des travailleurs sont toujours égaux en nombre de votes aux actionnaires.

Article 4: Workers' Union Representation

L'élection de représentants syndicaux en conseil d'entreprise est un vote des travailleurs au statut d'associé. Dans les entreprises de moins de 50 employés, celui ci a lieu par main levée ou à bulletin secret.
Dans les entreprises de plus de 50 employés, le vote est secret, par liste, proportionnel, à un tour.
Dans les deux types d'entreprises, les votes sont lus en public par les votants, comptés par le président d'entreprise. Celui ci peut être remplacé par un fonctionnaire d’État mis à disposition à la demande du président de la république ou des représentants syndicaux.

Article 5:

Les représentants syndicaux ont un droit de vote sur toute issue concernant l'entreprise au son sein. Cela inclut, mais n'est pas limité, les confitions de travail, la rémunération, la sécurité au sein de l'entreprise, l'intéressement des employés.

Article 7:

Les représentants syndicaux ont pour devoir la défense des intérêts des travailleurs et leur bien être.

Article 10:

Il est requis des conseils d'entreprise de se voir adjoindre un fonctionnaire d'Etat lorsque ceux ci se réunissent, en particulier lors de l'exercice fiscal annuel.

Article 11:

La présente loi sera appliquée avec toute la force de l'appareil d’État. Ne pas s'y soumettre livre les criminels au jugement de la justice.

Section 12:

Les entreprises ont jusqu'à deux ans pour appliquer cette loi. Au-delà, celle ci sera appliquée de force.

Article 13:

Cette loi prend pleinement effet le 14 mars 1880.
Ezo Républicain - 12 juillet 1880

La commission constitutionnelle a rendue publique une partie de ses travaux concernant la forme des nouvelles administrations et libertés sur lesquelles celle ci travailla. Le nouvel équilibre des pouvoirs [...]

Enfin, après s'être fait soumis une grande quantité de travaux artistiques de qualité variable, œuvre de mille artistes en tout genre et à la volonté inébranlable pour rendre service à leur patrie, un choix a été fait. L'emblème national de notre glorieuse république, bastion de la Liberté en Asie, est débarrassé de ses influences américaines pour quelque chose de plus authentique, plus indigène. Sur celui ci sont symbolisés les trois pics de notre pays-archipel, enneigés, tandis que la mer vient peindre ceux ci, symbolisant l'importance de la mer pour notre patrie. Le ciel est rouge, pour représenter le sang versé pour nos libertés, passé et à venir, mais aussi le rouge de la victoire inéluctable sur le sang de nos ennemis. Enfin, das le coin gauche se trouve un flocon de neige, pour rappeler le climat ardu de notre pays en hiver, froid et glacial pour l'ennemi venant se risquer sur nos côtes, mais doux et paisible pour nos bons citoyens, grâce aux politiques de chauffage communautaire et des points de vente de charbons subventionnés par notre bon État. Enfin, le dernier symbole représente la roue du progrès et de l'industrie, fierté nationale.


Image
International : Le tour du monde de notre président Hijikata Toshizo fut une réussite pour notre nation. Par son charisme et son prestige, notre président est parvenu à prendre langue avec les plus puissantes nations du monde et lier notre glorieuse nation au monde par le commerce. Il rencontra de nombreux interlocuteurs politiques, tel que le philosophe et financier Karl Marx et l'écrivain français Gustave Flaubert.

Faits divers :

Jeu d'argent qui tourne au tragique. Un resortissant russe mort après s'être fait brûlé la cervelle après avoir perdu sa mise contre un marin américain.

Les deux poneys dérobés de la ferme d'État n°46 d'Hokaido ont été retrouvés à plusieurs kilomètres de celle ci, dans un arbre. Leur "voleur" s'est rendu de lui même aux autorités compétentes. Il était ivre et les animaux aussi. Les enquêteurs cherchent encore à comprendre comment les poneys ont grimpés à l'arbre.

La société des chamans aïnus a s'est dotée d'une structure légale. Ce syndicat d'intérêt s'est doté d'une charte et milite pour la préservation des coutumes aïnus et leur épanouissement au sein de la République.

Rixe à la sortie du théâtre national de Hokaido entre divers marins de la flotte russe d'extrême orient et un équipage de marine marchande américaine. Deux morts. L'enquête conclu à un meurtre. Le criminel est mort de ses blessures avant d'avoir pu passer devant la cour. Le consul américain de Shanghai en fut informé par une missivre. Le corps sera entreposé dans la morgue municipale jusqu'à ce qu'une décision soit prise en accord avec les autorités américaines. La municipalité rechercher un pasteur protestant pour accomplir les rites de sa secte. Un dollar pour le service.
Le corps du marin russe fut remis à ses compatriotes.
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Re: Pays Rouge

Message par Martin »

Mémoire à son excellence le Grand Secrétaire, de la part du Gouverneur Provincial du Fujian. Août 1880

[...] et c'est avec joie, grand Confucius, que nous vous faisons part de la complète et totale pacification de l'île de Taiwan. Les derniers natifs barbares ont été soumis à notre bienveillant gouvernement impérial. Les vaillants soldats et milices coloniales ont accomplies la majorité de l'effort, sous la direction éclairée de leurs officiers des bannières vertes. Néanmoins, il convient, pour la postérité, de mentionner un apport significatif de mercenaires du nihon. Ceux ci constituent une minorité de réfugiés ayant fuit leur pays après l'échec d'une révolte. La plupart d'entre eux servent loyalement au côté des milices provinciales du Fujian et de la préfecture de Taiwan. Leur aptitude dans l'éradication des bandits et pirates sur l'île est très appréciée.
Yorozu Chôho, 20 septembre 1880

Contraint par les circonstances et la déloyauté navrante de nos concitoyens de Kyûshu, le gouvernement de Meiji a décidé de suspendre les libertés publiques sur l'île jusqu'à ce que la menace insurrectionnelle soit exterminée jusque dans la moindre cahute. Que se rassurent les bons et loyaux citoyens impériaux sur place, ceux ci ne craignent rien et n'ont donc rien à cacher, et tout intérêt à travailler côte à côte avec les loyales et diligentes forces armées sur place.

En attendant de jours meilleurs, l'état de siège est donc en vigueur sur l'île, les autorités civiles sont désormais soumises au gouverneur militaire appointe par Tokyo.

Par ailleurs, concernant les bandits, pirates et rebelles polluant par leur existence les îles japonaises de l'archipel d'Okinawa, le gouvernement a décidé de mettre en place la "zone spéciale" de Okinawa. Des pouvoirs exceptionnels et discrétionnaires ont été confiés au gouverneur de l'archipel et les libertés publiques et constitutionnelles ont été abolies afin de faciliter l'extermination des rebelles dans la zone. C'est avec confiance que nous prévoyons un futur radieux pour l'archipel. BIentôt, les indigènes égarés dans leurs croyances seront prestemment restaurés dans leur japonité.
Shinsei Shinbun, 30 septembre 1880

Un nouvel exemple de la dérive tyranique et dangereuse vers laquelle s'engage le gouvernement actuel est sa politique sécuritaire en oeuvre dans le sud de notre belle nation. L'application de la loi martiale et de l'état de siège en Kyûshu se traduit par davantage de déprédations des troupes envoyées sur place. Même des populations qui avaient accueillies avec une certaine hospitalité les troupes à leur arrivée se mettent maintenant à haïr celles ci. Le fait que la majorité de celles ci soient étrangères à la province, et que des stéréotypes dégradants soient librement propagés dans la presse sur les soit disant "moeurs arriérées" de nos frères de Kyûshu, ne contribue en rien à améliorer les relations entre la troupe et l'habitant. Nos correspondants locaux, lorsqu'ils ne sont pas arrêtés et censurés, nous font par de crimes violents, meurtres et viols dont l'armée se rend coupable dans certaines localités, la plupart étant impunis. Et l'Etat de droit est à peine en vigueur. Plusieurs acres de terres ont été saisis de force par le ministère de la guerre sans l'accord des occupants ni aucune réparation. Lorsque ceux ci se sont unis et ont portés plainte, leur avocat subit plusieurs tentatives d'assassinat, et l'enquête a été sabotée.

Mais aussi désespérant que cela puisse être, c'est encore pire dans l'archipel d'Okinawa, étant donné que dans celui ci, toutes les protections civiles et constitutionnelles pouvant protéger la population locales ont été abolies. Les rares témoignages que nous sommes parvenus à obtenir font été de travail forcé, punitions collectives, chatiments corporels, allant jusqu'à la mutilation, massacres et esclavages. Ces actions ont entraînées un exode d'une partie de la population vers la Chine, jusqu'à ce que l'administration militaire sur place interdise tout départ du territoire et saisisse ou coule la majorité des embarcations de l'archipel... Détruisant au passage l'économie locale qui reposait sur la pêche. Enfin, les rebelles locaux font preuve d'une violence et d'une cruauté répondant à celle de l'armée. Les assassinats ne touchent plus seulement nos soldats et leurs officiers, mais également les fonctionnaires, bref, les japonais de la métropole et leurs familles. L'effort de colonisation locale de Tokyo s'en trouve grandement ralentit. Par ailleurs, il est à craindre qu'une famine puisse éclater, à cause de l'effondrement de la pêche, les corvées exigées par l'armée, la saisie des terres les plus fertiles pour des plantations commerciales, et l'interdiction de quitter le territoire sous peine de mort. C'est là un bien triste jour pour notre pays. Nous espérons de tout coeur à la rédaction du Shinsei Shinbun que notre bienveillant empereur puisse entendre les cris de ses sujets et se débarrasser des mauvais conseillers qui poussent le pays vers le désastre.
Gamin, un jour ou l'autre tes plans foireux feront de nous des morues salées. Et tu sais quoi ? Je regretterais même pas car je me serais sans doute amusé comme un fou avant d'y passer.
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Re: Pays Rouge

Message par Martin »

Ezo Républicain – 1 août 1880

International :

Hawaï cherche à protéger son jardin :
La monarchie de Hawaï cherche à recruter des vétérans pour entraîner ses propres forces armées et protéger ses plantations d’opium. Il est respectable que la monarchie souhaite se doter des outils nécessaires à son intégrité territoriale au vu des desiderata espagnols, britanniques et américains sur ses terres, mais nous ne pouvons que nous interroger sur la nécessité pour la reine que de développer son économie en s’appuyant sur la culture de pareil poison.

Joseon et l’or noir :
Une mine de charbon a été ouverte sur l’île de Ganghwa. Le gisement fut découvert à la suite de l’effort de prospection républicain, en collaboration avec le royaume de Joseon. Ce complexe minier en cours d’expansion va permettre aux navires de commerce républicains de pouvoir refaire leurs stocks à moindre coût, sans risquer une escale au Japon. À la suite de négociations avec le yangban de Séoul, un consortium réunissant la compagnie des mines républicaine et le royaume de Joseon ainsi que divers marchands de Corée a été formé. La CMR est actionnaire majoritaire à 49 % de l’exploitation et dispose par ailleurs d’une exemption d’impôts sur l’exploitation pour les dix prochaines années. De même, les navires battant pavillon républicain pourront user de charbon non soumis aux droits de douanes, pour les 25 prochaines années. Ces avantages ont été obtenus du fait de l’importance du capital technique et de l’expertise apportée par Ezo dans la mise en valeur et l’exploitation du réseau minier.

Sport en Joseon :
La mission militaire républicaine en Joseon s’est particulièrement illustrée lors des Gyerye, ou jeux militaires, qui ont été tenus dernièrement dans le nord du pays. Les compagnies de mousquetaires sous leur commandement se sont illustrées par l’endurance de leurs hommes et leur discipline. Nul doute que la gymnastique occidentale imposée dans le cursus des officiers de Happoro fut bienvenue. Enfin, l’habilité de nos officiers dans l’instruction des hommes quand au mouvement en terrain accidenté révéla des lacunes dans la tenue de certains manuels militaires.


National :

Les Kourilles restituées :
Le gouvernement républicain est officiellement détenteur des îles de Kourilles à la suite du traité de Saint-Petersbourg, le tsar ayant en effet rétrocédé celles ci.
Des négociations sur le sort de l’archipel de Sakhaline sont également en cours avec le ministère des affaires étrangères russe. Arguant du fait que de nombreux de nos nationaux soient de culture aïnou et que ceux ci sauraient mieux mettre en valeur l’archipel du fait de l’importante minorité aïnou en Sakhaline, le gouvernement de Ezo cherche ainsi à faire reconnaître la justesse que constituerait la cession de l’archipel sous sa gouvernance. Celui ci serait mieux mis en valeur, tout en confiant à cette grande amie de la troisième Rome la profondeur stratégique nécessaire pour constituer une véritable marche contre la dangereuse clique de Meiji. Il est connu de tous que les oligarques de celle ci ne désirent que s’accaparer l’Extrême Orient dans un appétit impérialiste sans limites. De ce fait, celui ci viendra tôt ou tard toquer à la porte de Vladivostock. Mieux vaut donc confier Sakhaline à la garde de sa fidèle amie et alliée Ezo, plus à même de la défendre et mettre en valeur. Après tout, la flotte de Vladivostock a déjà un droit de mouillage inaliénable dans le port de Happoro. Que lui importe quelques îles glaciales à l’autre bout de la Russie ?

La conquête de l’espace :
Création du premier ballon d’observation national par l’école du génie militaire de Happoro. Celui ci sera stationné à la pointe sur de Hokaido afin de maintenir sous surveillance l’ensemble du détroit et accroître la sûreté de la patrie.

La patrie en sûreté :
Les manœuvres tri-annuelles qui se sont tenues le mois dernier se sont enfin conclues. Les vaillantes troupes des défenseurs de notre belle patrie si enviée pour sa liberté et sa richesse ont encore une fois convaincu l’État major du titre mérité et officieux acquis au contact de ses pairs d’Europe, de « petite Prusse d’Asie ». Jamais, même au Japon d’antan, a-t-on jamais vu d’aussi belles troupes si bien tenues, si rapides à mobiliser et si promptes à marcher pour porter le fer et le feu à l’ennemi. Les troupes d’active ont bien entendu décrochées les lauriers à l’issu des manœuvres, bien que les conscrits, réservistes et appelés aient délivrés une prestation satisfaisante, bien qu’incomplète au regard du haut standard auquel elles sont tenues. La liberté d’Ezo ne mérite rien de moins ! Le maniement des armes est toujours aussi satisfaisant, Bouddha soit loué pour la prescience de notre glorieux président de la république Hijikata Toshizo pour avoir insisté et accordé nombre de subsides aux multiples clubs et fédérations de chasse et de tir.

Annonces :

Vétéran sécessionniste offre ses services. Contacter bureau n°4 de la mairie de Hokaido.

Le gouverneur d’Alyaska annonce l’ouverture d’une nouvelle colonie. Colons tenus de parler russe ou français.

Recherche traducteur danois à la capitainerie de Hokkaido.

Autruche trouvée dans la ferme n°58 de Happoro. Propriétaire tenu de se présenter.

Rapport très secret à l’attention de son excellence le ministre de la guerre :

Les manœuvres tri-annuelles qui se sont tenues le mois dernier se sont enfin conclues. Si la coordination des services de poste et télégraphe est parvenue à lancer l’effort de mobilisation générale et que les réservistes se sont présentés en temps et en heure, avec seulement 20 % de retards et absences sur l’ensemble des effectifs engagés, les exercices marquent en revanche des résultats plus décevants.
Si bien entendu les unités d’active se sont encore illustrées par leur performance presque parfaite dans la manœuvre et la fortification de campagne, des lacunes réelles persistent.
Les conscrits ont délivrés une performance en-deça de ce qui était attendu. Les exercices de marche forcée peinent à être intégrés, même si l’effort dans les exercices de fortification et d’embuscade a cette année là été satisfaisant.
Enfin, les appelés et réservistes semblent avoir oubliés la plupart des leçons sur les manœuvres. Seules les leçons d’embuscade et fortification semblent avoir été retenues. Il est encore loin le temps où ceux ci pourront manœuvrer sur le champ de bataille en bon ordre de marche comme ces grandes armées qu’étaient celles de Napoléon.
Il est heureux, néanmoins, que pour ce qui est le maniement des armes, celui ci se soit maintenu à un niveau satisfaisant. La prescience de la création de sociétés de chasse et de tir par le président de la république est à louer.

Les unités de forteresse et batterie côtière ont affrontées avec succès la flotte russe mouillant alors à Ezo. Les exercices de tir à blanc et efforts de dissimulation de l’artillerie côtière furent une franche réussite. Enfin, les manœuvre de débarquement et contre débarquement furent une réussite mixte. Si la plupart des unités de défense territoriale parviennent à être mobilisées en temps et en heure grâce au réseau télégraphique, les ‘‘salves’’ de l’artillerie navale gênent et détruisent le réseau ferré côtier et ‘‘collent’’ ainsi au sol l’infanterie. Le recours à des marches forcées ou à l’usage de wagons tirés par cheval ne peu qu’être limité. Les exercices de combat de retardement concluent que si les troupes de défense territoriale peuvent se montrer capables dans leur mobilisation, elles sont lentes et ont besoin de temps pour être dûment déplacées en temps et en heure.
Rapport très secret du Shinsengumi :

Le mouvement du Donghak en Joseon ne cesse de croître malgré les efforts de la répression contre celui ci. Le factionalisme qui déchire la cour royale ne cesse par ailleurs de retarder notre effort de modernisation de Joseon. Nous craignons que la situation ne s’améliore guère et que le royaume tombe comme un fruit mur aux mains du gouvernement de Meiji. L’armée et la marine ne sont guère en meilleure position. Même les troupes régulières de la capitale sont gangrenées par ces luttes et la corruption règne à tous les échelons. Plusieurs incidents ont manqués de tourner en mutinerie dans les unités les plus touchées.
Par le biais d’intermédiaires, nous avons pris langue avec certains meneurs de ce mouvement principalement paysan. Quand, et non pas ‘‘si’’, celui ci viendra à se soulever contre le royaume, il est très probable qu’il puisse se voir renforcer par des déserteurs de l’armée régulière. Dans quelle proportion, cela est inconnu et nécessiterait une infiltration plus poussée de l’État de Joseon. Il est de l’avis partagé des services de renseignement que tout soulèvement Donghak se traduirait par une requête d’intervention Qing, pouvant potentiellement être citée par Meiji pour intervenir à son tour. Notre source à Edo mentionne en effet les ambitions de la clique en ce sens, et la capacité de mobiliser des moyens en ce sens.
De ce fait, deux approches sont proposées à l’égard de Joseon lorsque les Donghak se soulèveront :

1 la république de Ezo soutient de tout son poids le pouvoir royal. En faisant usage des forces de mousquetaires loyaux à nos officiers sur place, ainsi qu’en employant divers groupes de mercenaires samouraïs sur les terres de Joseon, Ezo pourrait parvenir, peut être, à exercer une répression suffisamment brutale et sanglante pour briser le mouvement Donghak pour un temps. Cette répression se doublerait d’un coup d’État contre le roi et ses ministres pour lancer une proscription de la bureaucratie et la noblesse coréenne. En contrôlant rapidement la capitale et en portant au pouvoir un souverain fantoche, toute intervention Qing pourrait alors être stoppée, retardée ou annulée. Un effort diplomatique à Beijing serait bien entendu fortement nécessaire. Ce nouveau gouvernement pourrait être poussé à moderniser plus agressivement Joseon, bien qu’il risque de faire face aux magnats et à la noblesse coréenne qui pourraient alors à leur tour se soulever.

2 la seconde solution consisterait à accompagner dans sa chute Joseon, tel un corps doucement noyé plutôt que chutant dans le bruit et la fureur, empêchant les ondes de son corps de venir troubler des rivages voisins. Lorsque les Donghaks se soulèveront, si leur mouvement semble prendre une ampleur critique, alors, en faisant usage de forces loyales à nos hommes, en achetant ou intimidant les autres forces en présence, nous pourrions tenter de lancer un coup d’État et nous emparer de la capitale et du pouvoir royal et entamer une transition du pouvoir royal vers les Donghaks, dans un simulacre de transition politique. La rapidité de l’action est ici nécessaire pour pouvoir court-circuiter une intervention Qing ou japonaise. Pour être réussie, cette action nécessiterait en revanche de prendre langue avec le meneur Donghak et parvenir à un accord qui soit favorable à la république. Et peut être d’occuper temporairement certains ports du Sud de la péninsule, afin d’offrir un asile aux magnats et nobles désireux de fuir les proscriptions du nouveau régime, afin de les réunir en un même lieu et les purger, ou les exiler plus aisément. Le gouvernement d’Alyaska cherche constamment à se doter d’une main d’œuvre pour ses conserveries et baleiniers après tout.

Concernant l’analyse du mouvement Donghak, celui ci est principalement composé de paysans, serfs et intouchables. Il est concerné par les questions agraires et son idéologie repose sur la doctrine confucéenne. Les mots d’ordre principaux semblent être la dignité, l’égalité et la construction d’un paradis sur terre en Joseon. Les similitudes avec les Taipings s’arrêtent là, les différents chefs du mouvement semblant être sains d’esprit. Il pourrait être possible de tordre ce mouvement pour créer un État coréen ami et plus fort que l’actuel si les Donghaks parvenaient au pouvoir rapidement. Peut être même pourraient ils être rejoints par quelques transfuges de la cour royale, parmi les réformateurs les plus radicaux.
Gamin, un jour ou l'autre tes plans foireux feront de nous des morues salées. Et tu sais quoi ? Je regretterais même pas car je me serais sans doute amusé comme un fou avant d'y passer.
35 — « Quand la langue fourchue et l’œil de chouette se rencontrent, Morrslieb sourit. »
Martin, Voie de la chasse
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 8 | Int 8 | Ini 10 | Att 9 | Par 9 | Tir 11 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_martin
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