Manuel de l'Histoire du Japon, Edition 1956.
Durant le début du gouvernement Meiji, celui ci fut confronté à une suite de révoltes locales et régionales, parfois encouragés par la république de Ezo, parfois tout à fait sincères. Ceux ci étaient la plupart du temps à l'initiative de sociétés secrètes, bien que celles ci jouent aussi le rôle de conducteur ou relais de ces soulèvements. Après tout, la plupart des jacqueries de l'époque cherchaient pour leurs officiers des anciens samurai, le prestige social de cette classe de guerriers féodaux, ajouté au statut de vétéran et à un imaginaire romantique et romantisé, et ceux ci étaient pour la plupart trop heureux d'y répondre, cherchant soit une mort au combat, soit à exercer de basses pulsions de vengeance à l'égard d'un gouvernement qui avait mi fin à leurs privilèges de classe.
Ainsi éclata la Rébellion de Shinpūren, le 24 octobre 1876. Malgré la présence d'agitateurs de Ezo dans la région, l'influence de ceux ci dans le déclenchement du soulèvement et sa conduite restèrent minimes jusqu'en 1877. Tout juste les agents du redouté Shinsen Gumi purent ils exercer un contrôle des dégâts aux marges, car ils craignaient la révolte trop peu organisée, trop tôt et peu soutenue, à raison. Leur influence joua surtout sur des questions tactiques.
Concernant le déroulement de celle ci :
Les rebelles, organisés en société secrète par Ōtaguro Tomoo, procèdèrent à une série d'assassinat des fonctionnaires espions du gouvernement dans la préfecture de Kumamoto, du 24 au 26 octobre. Enfin, dans la nuit du 27 octobre, quelques 250 hommes organisés en escouades attaquèrent les casernes de la garnison homonyme. Une escouade sécurisa la réserve des armes et munitions, tandis que le reste se chargea de tuer dans leur sommeil le reste des soldats, jusqu'à ce que l'alarme soit donnée.
L'effet de surprise, ajouté au fait que les conscrits impériaux étaient pour la plupart des paysans n'ayant pas été formés au corps à corps, fit que peu d'entre eux réchappèrent au massacre, les attaquants ne faisant aucun prisonnier ou preuve de pitié. Seuls quelques officiers, anciens samurai, parvinrent à se défendre par leurs sabres de cérémonie ou leur revolver, mais peu nombreux, ils ne firent pas le poids.
Les rebelles ne perdirent dans l'affaire qu'une dizaine des leurs tandis que plusieurs centaines de conscrits gisaient au sol. S'emparant des armes stockées, les samurais distribuèrent celles ci parmi eux et leurs partisans.
Dans le même temps, une deuxième équipe s'était emparée du bureau du télégraphe, afin d'empêcher le gouvernement central d'apprendre l'émergence de la rébellion.
Puis une troisième équipe s'était chargée d'attaquer les bureaux et résidences des fonctionnaires préfectoraux, capturant le gouverneur commandant de la garnison de Kumamoto et tuant son chef d'état-major.
Par la torture et le chantage des hommes du Shinsen Gumi, Ōtaguro Tomoo parvint à obtenir du gouverneur la proclamation de l'état d'urgence et à appeler à la constitution de milices de samurais afin de ''maintenir la tradition et la loi'' dans la préfecture.
Cette mesure permit aux rebelles d'armer ouvertement des centaines de volontaires à leur cause, mais également, sur l'insistance des agents de Ezo, des paysans hostiles à la réforme de la taxe foncière Meiji de 1873, qui avaient vus leur terres être confisquées en raison de leur incapacité à payer de nouvelles taxes, conduisant à l’émergence d'une classe de grands propriétaires terriens nombreux. Bientôt des émeutes et phénomènes de violences collectives furent observés à l'égard de ces grands propriétaires, des fonctionnaires et des bureaux des administrations ou tout ce qui faisait référence au gouvernement de Tokyo de près ou de loin. La propagande impériale sut faire usage de ces phénomènes de violence collective par la suite pour dénoncer et décrédibiliser la plupart de ses opposants politiques intérieurs.
La rébellion se propagea aux préfectures de Saga et Nagasaki, mais le manque d'organisation des rebelles les empêcha de s'emparer des forts gouvernementaux qui, appuyés par la flotte impériale, réussirent à tenir en échec les "révolutionnaires". L'envoi par le gouvernement central de quelques 20 000 hommes puis 50 000 autres en renfort au mois de septembre, permit de circonscrire le soulèvement à la préfecture seule de Kumamoto, bien que des actions de guérilla de faible intensité perdurent dans les provinces voisines.
Par ailleurs, le gouvernement de Meiji, craignant la propagation du soulèvement au domaine Satsuma, du fait du départ de Saigō du gouvernement Meiji, envoya une unité navale désarmer la ville de Kagoshoma, lieu clé du domaine Sastsuma. Les locaux résistèrent à cela, les troupes de samouraïs de Saigō se battant avec aussi bien des armes à feu modernes que des armes traditionnelles. Excédé, Saigō Takamori rejoignit officiellement le soulèvement contre le gouvernement central.
Ce soulèvement permit à entre 20 000 et 40 000 hommes de rejoindre les forces du soulèvement de Shinpūren en renfort, fin janvier 1877. Ce nombre important de militaires vétérans permit de repousser les forces impériales jusqu'à Kitakyushu, second chef lieu de la préfécture de Fukuoka, le gouvernement central ne contrôlant plus que la côte de celle ci à Usuki, et la presqu'ile de Shimabara, où la garnison impériale avait été renforcée, et gardant le contrôle de la baie par sa marine.
300 000 hommes supplémentaires furent envoyés réprimer le soulèvement, et des renforts depuis Kyushu partirent renforcer le réduit de Shimabara, en face de Nagasaki. Un blocus naval fut mis en place au large de Kyushu par la marine impériale, de crainte que le domaine de Satsuma cheche à imiter la glorieuse résistance de la République de Ezo à l'issue de la guerre de Boshin.
Finalement, à la mi 1877, la campagne de Kyushu se termina lorsqu'un total de quelques 500 000 hommes fut envoyé rétablir l'ordre sur l’île, au prix de nombreuses exactions, et la destruction de la plupart des infrastructures construites par des capitaux étrangers, lesquels demandèrent par la suite des réparations pour leurs pertes. Pour ne rien arranger, la décennie suivante vit une guérilla samurai latente assassiner officiels et fonctionnaires Meiji malgré les meilleurs efforts de celui ci pour y mettre fin. Les archives secrètes de la République de Ezo sur la période révèlent que la plupart des agents avaient quittés les lieux afin d'éviter la capture, ne restant sur place que ceux n'ayant pu évacuer. La plupart prirent de fausses identités afin de continuer à organiser la guérilla. D'autres mettant fin à leurs jours. Aucun d'entre eux ne fut capturé vif. La poursuite de la guérilla fut donc principalement un phénomène local, l'influence étrangère jouant un rôle négligeable dans sa continuation.
Pour ne rien arranger, dans les derniers mois de la rébellion, alors que celle ci se mis à manquer de munitions, une évacuation désespérée fut menée par une partie des troupes de la rébellion. De nuit, avec des embarcations de pêcheurs mais aussi de pirates de la mer de Chine - contactés par des intermédiaires et payés par les Qing et Ezo - quelques 10 à 20 000 hommes furent transportés dans l'archipel de Ryukyu, mais aussi Taiwan et Shanghai, ceux débarquant dans ces deux derniers lieux la plupart du temps devenant mercenaires, dont certains jouèrent un rôle durant la guerre sino-japonaise des années 90.
La garnison de Ryukyu, affaiblie par le départ des hommes qui avaient été envoyés renforcer Nagasaki, ne fut en mesure de résister à cette invasion désordonnée qui se produisit en même temps qu'une activité renouvelée du mouvement indépendantiste local. La plupart des îles sortirent ainsi du contrôle effectif de Tokyo.
Il fallut attendre la fin de l'année 1877 pour que le gouvernement de Tokyo soit en mesure de mettre en place une expédition punitive afin de reconquérir les îles au cours d'une longue et sanglante campagne, qui poussa certains natifs à se réfugier en Taiwan, Chine continentale et Joseon, sur l’île de Jeju. Le soulèvement fut réprimé, certes, mais le mouvement national-révolutionnaire Ryukyu avait eu le temps de s'emparer du cœur et de l'esprit de la population locale, conduisant à une agitation constante de celle ci à mesure que les politiques assimilationnistes de Tokyo reprirent sur place. Enfin, Saigō Takamori, le chef de la rébellion Satsuma échappa à la capture. L'influence des sociétés secrètes guidées par une philosophie anarcho-bouddhiste continue encore de nos jours à se faire sentir dans l'archipel.
Saigō Takamori ne fut redécouvert que durant l'invasion de Joseon, durant la guerre Sino-Japonaise, à la tête des troupes Donghak. Une fin ironique, pour le samurai méprisant des paysans en armes qu'il était, et longtemps partisan de l'invasion de la Corée.
Rapport à son excellence Kim Eung-seon ministre de la guerre de Joseon. Décembre 1878.
Notre mission auprès du tributaire Qing, la Ploutocratie de Ezo, est surprenante par bien des aspects.
Embarqués l'année dernière à bord du navire à vapeur du souverain Hijikata Toshizo, nous nous sommes familiarisés avec la langue des barbares de l'Océan de l'Est. Nous avons ainsi appris leur histoire. Ceux ci sont les survivants d'une guerre civile qui a divisée le Nihon en deux camps, ceux de Ezo étant les défaits et s'étant enfuis pour échapper à l'ire des vainqueur au recoin le plus arriéré et lointain de la capitale du pays. Sans maître, le leur ayant été exécuté, ils furent contraints de choisir l'un des leurs pour les diriger. Leur survie ne tient que par l'entrée en guerre de la lointaine Russkya, cette horde barbare à qui la dynastie des Qing a eu a céder la Mandchourie extérieure, en plus d'autres concessions. De fait, les deux pays barbares entretiennent des relations très rapprochées bien que la nature exacte de celles ci semble nous échapper. La Russkya fait mouiller ses navires dans les ports de Ezo, sans pour autant que celle ci soit un tributaire, vassal, protectorat, allié ou partie de cette horde.
À notre arrivée à la capitale de la Ploutocratie de Ezo, nous avons été surpris par l'activité du port de Sapporo. Ce qui n'avait été il y a dix ans que la partie la plus négligée et arriérée du Japon était sous nos yeux un port aussi actif que Busan, doté d'une infrastructure portuaire n'ayant rien à lui envier. Des impressionnants bastions côtiers, dotés de canons plus gros que les nôtres détruits par les japonais l'année dernière, protégeaient la baie.
Lorsque nous sommes descendus du navire, nous fumes traités avec respect par nos hôtes. Ceux ci nous conduisirent à nos lieux. Étant en pays barbare, nous avons fait preuve de retenue devant l’exiguïté de nos logements et le manque de personnel de maison à notre service. Lorsque cette question fut adressée à nos hôtes, ceux ci firent remarquer que son excellence Hijikata Toshizo et la plupart de ses ministres étaient à peine mieux logés que nous, ce qui, par la suite, se révéla pour partie vrai.
Néanmoins, nos craintes de devoir vivre dans un froid similaire à celui de la glaciale garnison de Hwacheon. Grâce soit rendue au fils du ciel il n'en était pas si terrible, nos logements étant chauffés la plupart du temps grâce à un système d'hypocauste d'une grande ampleur, garantissant à une grande partie de la cité d'être protégée des rigueurs de l'hiver, au moins à l'intérieur.
Lorsque nous visitâmes cette capitale, nous remarquâmes un certain nombre d'hommes portant un katana au côté, alors que nombre d'entre eux n'étaient guère en atours de soldats. Il nous fut révélé qu'il s'agissait là de samurai ou de fonctionnaires. Il semble que l'entrée au service du gouvernement se traduise par l'obligation, si la guerre venait à frapper, de mener des troupes. Par ailleurs, nombre de barbares aux origines différentes que les japonais vivaient dans les rues de la capitale. Il y avait bien entendu des japonais, mais aussi des peuplades plus arriérées, celles ci portant des peintures tribales au visage, parfois à vie. Il s'agissait là, glanais-je, des premiers habitants de l'île. Hijikata Toshizo, plutôt que d'éduquer ceux ci à la civilisation par le feu et la lame, semblait croire que laisser ceux ci côtoyer une véritable ''civilisation'', permettrait à ces primitifs de se civiliser avec le temps. Le reste de notre expérience sur place présente sembla montrer quelque intérêt à cette mansuétude.
Par ailleurs, il y avait également des sujets des Qing vivant sur cette terre, ceux ci ayant abandonnés le port de leur natte traditionnelle, loin qu'ils étaient de la surveillance des barbares mandchous.
Enfin, une troisième sorte de barbare vivait sur l’île, plus grands que les autres, aux cheveux à la couleur de feu ou d'or et des yeux comme ceux d'azur. Ceux ci provenaient de la capitale de la lointaine Russkya, pour la plupart serfs, mercenaires ou aventuriers, venant travailler pour le compte de Ezo, que ce soit dans ses fermes ou ses immenses ateliers desquels d'immenses panaches de fumée sortaient jour, mais aussi nuit. L'un de ces barbares est même un membre du cercle restreint de Hijikata Toshizo, et membre de son gouvernement. Un certain ''Brunet''.
La vie nocturne dans la capitale était similaire à celle du palais de notre souverain à Séoul, à ceci près qu'une partie importante de la cité est constamment éclairée la nuit. Les barbares semblent utiliser une substance invisible qui se consume dans des cages de verre, produisant une importante lumière.
Ailleurs, dans les rues dénuées de cette lumière, des patrouilles de la milice maintiennent l'ordre. Rien de similaire à la vermine criminelle qui habite les recoins les plus sombres de Incheon ou Séoul. Les meurtres sont rares, et la milice locale, dotée d'uniformes, semble faire preuve d'un véritable souci pour capturer les véritables coupables, sans que quiconque n'ait à les payer pour cela.
La plupart des barbares japonais semblent également faire preuve d'un grand sens civique, dénonçant les comportements suspects au terrifiant Shinsen Gumi.
Le Shinsen Gumi est l'équivalent de l'ancienne garde de Brocat, la Jinyiwei, mais en plus efficace, loyale et effrayante. L'on dit que les hommes de celle ci sont partout, peuvent se déguiser en n'importe qui, et qu'un simple regard de leurs hommes perce l'âme du prisonnier, celui ci n'ayant plus de secrets à protéger. Ils connaissent l'avenir et dès qu'un crime est commis, voir même avant, ceux ci sont là pour le réprimer. Nombre d'espions, assassins et agitateurs du roi barbare de Edo ont trouvés la mort dans leurs geôles. Leurs hommes sont rapides comme le vent pour agir et sont aussi prompts à se réunir qu'à se disperser.
L'on dit qu'il n'y a que deux moyens de sortir de leur baraquement : les pieds devant, ou à quatre pattes.
Les rues de Hakodate sont tracées comme si celles ci avaient été une peinture sur une toile. Grandes et larges pour les principales, permettant aux marchands, aux chariots tirés depuis les docks et à la garnison d'emprunter celles ci avec un rapidité incroyable.
Et les lieux ne sont pas dotés de l'odeur déplorable qui assaille les narines, car un système souterrain fait transiter les déchets humains jusque dans le port où ils sont renvoyés au large.
Contrairement à Beijing, la capitale est par ailleurs dépourvue de fumeries d'opium, les barbares japonais semblant tenir avec l'horreur juste ces établissements, bien qu'ils ne soient pas exemptes de la consommation de produits douteux en grande quantité, tel que le café, le tabac et l'alcool.
Les maisons de plaisir sont strictement référencées par le Yanban local, et des inspections sur l'hygiène courantes. Par ailleurs, les courtisanes sont réunies en une forme de guilde, empêchant leur exploitation par des crapules mal élevées. Elles sont aussi plus chères. La prostitution de rue ne semble pas exister en ces lieux.
Concernant les forces armées de Ezo, celles ci semblent divisée en plusieurs parties. D'une part, il y a les marines. Une flotte de guerre permanente existe, mais celle ci est limitée à de petits navires chargés de patrouiller les îles du pays et tenir à distance contrebandiers, pirates et aventuriers japonais.
D'autre part, il y a une flotte dite ''de commerce'', où les navires dirigés par des marchands sont en réalité la propriété du gouvernement de Ezo. En temps de guerre, l'ensemble de ceux ci et leurs équipages peuvent être appelés à prendre les armes par l'autorité du ministère de la guerre.
Ensuite, il y a le Shinsen Gumi. C'est la police secrète de la Ploutocratie de Ezo. Elle se charge de faire respecter l'ordre et la loi, de débusquer les traîtres et les espions. Elle est aussi efficace que terrifiante, car nul ne sait qui en est membre avec précision. Et il se dit que même à l'étranger, en dehors de la république, des agents de celle ci viennent frapper au cœur ses ennemis. En temps de guerre, ses agents doivent arrêter et punir les déserteurs de l'armée. Et elle a l'autorité sur les milices urbaines de l'île.
L'armée permanente de Ezo, similaire au corps des mousquetaires de Séoul, est composée de quelques milliers d'hommes. Ceux ci sont principalement répartis dans les différents forts côtiers de l'île principale. Ils sont armés d'arquebuses fabriquées à la mousqueterie de Hokaido, mais leurs armes n'ont rien à voir avec nos fusils à mèche, ils tirent plus vite, plus fort et sont plus rapides à recharger, et plus précis. Enfin, ils savent tirer du canon, mais d'un canon plus long, plus allongé, que ce qui remplissait nos forts côtiers ou ceux de Beijing. Puis il y a des monstres, que même plusieurs chevaux attelés ensemble pourraient avec difficulté tirer. Ceux ci sont achetés à d'autres barbares. Ezo en a peu, mais le simple aspect de ceux ci interdit l'entrée dans la rade aux navires ennemis, car un seul tir suffirait à couler même le plus gros bateau de guerre.
Certaines unités de l'armée de Ezo s'entraînent presque tous les jours, même sous la neige, dans les montagnes et forêts du pays. Enfin, tous les soldats de Ezo ont un fusil mais aussi un katana, et sont requis de savoir user des deux.
Puis il y a les levées paysannes, bien que qualifier ces hommes de paysans serait leur faire injure. La République de Ezo accepte toute personne souhaitant apprendre les armes dans sa milice. Celle ci, durant trois ans, apprend à se servir des armes, à marcher au pas, en formation, à tirer, recharger, charger, faire retraite, creuser des fortifications et se dissimuler dans le paysage. À l'issue de ces trois ans, ce soldat peut entrer dans l'armée régulière, ou retourner dans sa famille.
Étrangement, tous ceux qui ont servi trois ans dans l'une de ces forces est habilité non seulement à donner son avis sur la conduite du gouvernement, mais aussi à concourir à l'exercice de celui ci. Comment Ezo ne s'est pas transformée en un pays détruit nous échape. De même que nous ne comprenons pas le grand nombre de civils en arme, ou faisant usage de celles ci. Car même en dehors de l'armée, il est reconnu que le dernier des paysans ait le droit de posséder une arme et de s'en servir pour s'entraîner à son usage dans certains ''clubs'', des champs de tir qui n'en sont pas. Ezo ne semble guère craindre un soulèvement armé de son peuple, contrairement à ce que les écrits de Confucius pourtant mettent en garde...
Injure suprême aux travaux de Confucius, la place des femmes est sens dessus dessous, car Hijikata Toshizo, m'a-t-on dit un jour, se lamentant qu'il n'y avait assez d'hommes en capacité de porter les armes si jamais la guerre venait à être portée sur le pays, se fit répondre qu'il n'avait qu'à en donner aux femmes. Et celui ci, à l'encontre de la morale la plus élémentaire, de répondre en accord à son moqueur. Imaginer que des jeunes filles, des mères de familles et des veuves puissent non seulement porter des armes, mais avoir les mêmes droits que les hommes, est tout à fait horrible. Nous ne donnons pas cher de l'avenir de ce pays, à mesure que les familles se déchirent, que les femmes se mettent en tête de dicter leur conduite aux hommes et délaissent les devoir qui leur sont dû depuis la nuit des temps.
En conclusion votre excellence, si la Ploutocratie de Ezo est puissante, si ses forces armées sont à imiter, il est tout à fait hors de question que le poison des idées qui anime son gouvernement ne soit autorisé à être communiqué à notre peuple, ou bien ce serait l'effondrement de l'ordre social millénaire garanti.
Rapport à son excellence le chef d'Etat major de Joseon.
Votre excellence. Les officiers japonais qui ont été invités par notre noble souverain se sont vu installés par nos soins.
Néanmoins, comme attendu de barbares, dès les premiers jours de leur venue ceux ci ont inventés des erreurs de notre part et ont eu un comportement peu à propos de la part de yangban. Mais qu'attendre d'autre de la part de pareils barbares ?
Ceux ci critiquent en tout point la valeur de nos mousquetaires, leur entraînement, la carrière de nos officiers, le système hiérarchique.... et aussi les traités militaires qui ont si longtemps éduqués nos lettrés et officiers !
Pis encore, ils se donnent en ridicule presque tous les jours, exposant leur peau au tout venant sur le terrain d'entraînement comme le dernier des intouchables après leurs exercices.
Leur ingérence est tout à fait inacceptable, de même que leur coréen est au mieux bâtard, au pire châtié. Il n'y a rien de bon à apprendre de ces hommes et nous recommandons de les rejeter à la mer comme les barbares qu'ils sont.
Leur présence à Séoul était visiblement une erreur.
Envoyez les à la garnison de Gwangju. Ils se verront confier une compagnie de mousquetaires entière qu'ils auront à entraîner selon leurs ''pratiques''. Nous pourrons observer l'étendue de leurs résultats lors des prochains Geukyeong. Les jeux de guerre prochains prouveront l'étendue de leur inutilité de manière éclatante.