Table des matières

Informations générales sur le personnage :

Nom et Prénom: Ahmès Rahadriel Rohomir
Age: 127 ans
Sexe: Masculin
Race: Elfe noir
Carrière: Voie de l'assassin elfe noir
Lieu/ville de départ: Karond Kar
Fréquence de jeu: Régulière
MJ: [MJ] La Fée Enchanteresse


Nom de la ligne FOR END HAB CHA INT INI ATT PAR TIR NA PV
Profil de départ (+4 PC initiaux) 8 10 9 10 8 9 9 9 9 1 50/50
Profil actuel 8 10 10 10 8 10 10 10 10 1 9/55
Améliorations restantes à acquérir pour level up (déjà acquis/à acquérir) - - 1/1 - - 1/1 1/1 1/1 1/1 - 5/5


XP disponible: 39
PC dépensés: 4 + 6




Description physique :

Sur la coque d’un énorme vaisseau noir fendant les eaux et défiant les vents tumultueux, d’étranges parures se donnaient en spectacle sordide : à l’avant et sur les flancs, des corps humanoïdes suspendus par les poignets et les chevilles s’offraient à la houle. D’entre tous ces martyrs, certains avaient déjà succombés, parfois parce que la nef avait de trop près côtoyé les récifs côtiers, écorchant vifs les malheureux, parfois parce qu’à force d’être balloté le navire avait sans le vouloir noyé son ornement de condamnés. Mais les druchiis avaient pris soin, dans de tels cas, de remonter les morts et de les remplacer par du sang frais, tous avisés des intentions de leur Capitaine : il fallait qu’en voyant les quais, leurs sacrifiés hurlent depuis les cordes qui se répandaient tout autour de la coque, de sorte à déclencher le sentiment de terreur par la contagion de l’effroi qui germerait de ce bâtiment de guerre. Il fallait qu’on entende ce navire funeste comme un panthéon d’agonie, et qu’on se dise : celui-là savait hurler en débarquant.

Et là où ils accosteraient, ils prendraient d’autres malheureux pour remplacer ces braves qui se seraient sacrifiés pour donner une voix à la nef conquérante.

Sur le pont de l’énorme bâtiment balloté par les flots se tenait un homme, figé dans une attitude pensive qui le fit attendre à la proue. Les bras croisés, il laissait ses deux orbes fauves guetter la berge derrière laquelle se dessinerait bientôt l’étendue où il viendrait s’aventurer, sous la coupe de son Maître. Les deux êtres, liés par un serment Khaine, ne se connaissaient déjà que trop bien ; à raison, l’Apprenti avait bientôt achevé sa formation, et ne demandait qu’à être intronisé dans le cercle prestigieux des Assassins. Dès lors, le maître et son apprenti savaient ce qui en découlerait : ils s’émanciperaient l’un de l’autre et, le lien les enchaînant se rompant, ils deviendraient des rivaux. Une relation ambigüe qui ne promettait que noir destin à l’un comme à l’autre, pour peu qu’ils ne meurent de la dague d’un autre de leurs nombreux concurrents.

L’Arche Noire continuait néanmoins de gronder sur les eaux, et le druchii s’attarda en étant toujours absorbé par sa réflexion sur le remous des vagues qui s’éclataient sur la coque et fouettait les suppliciés, poussant parfois un bref cri de douleur en subissant de plein fouet la houle venant se fracturer sur le manteau du bâtiment de guerre. Par curiosité, le druchii qui s’était immobilisé décida de briser sa posture pour se pencher par-dessus bord.

Derechef, son déplacement le fit comme éclore des ombres dans lesquelles il s’était lové, tel un fœtus dans le ventre de sa mère. Apparût soudain son albe teint, tirant vers une note grisâtre qui lui infligeait à son grand dam un aspect maladif et terne, pour ne pas dire cadavérique. Cet aspect repoussant n’était pas aidé pour ainsi dire par le creux de ses joues frêles, surplombées par des pommettes marquant davantage les traits d’une vieillesse prématurée, fruit de tous ses déboires et des cicatrices qui avaient clairsemé son parcours d’Apprenti ; mais offraient un contraste extraordinaire à ces yeux remplis d’or, rappelant l’iris féline des fauves agiles et souples, ceux qui de leur regard perçant guettent dans les taillis avant de se débusquer au pinacle d’une férocité cruelle, cruelle comme lui pouvait l’être. Dorée la rétine qui vous scrute dans la nuit ; dorée la rétine qui perce à jour tous vos secrets.

Ces lumineux diadèmes d’opacité mielle n’enlevaient rien toutefois à cette effroyable bouche pincée ornée de lèvres noires, conjurant à peine ce teint gris macabre, bouche qui ne cessait de se contracter dans un rictus de déplaisir qui naissait d’une réflexion fort inconvenante, liée à l’incertitude d’un avenir qui serait de toute évidence parjuré par la félonie, ainsi qu’à ce doute persistant qui le menait à croire que ses lendemains seraient encore moins sûrs qu’ils ne l’étaient déjà à l’heure présente où, lézardant sur le pont de l’Arche Noire, il s’attardait à sa guise sur les flots animés. Le bruit des vagues remontant jusqu’à ses oreilles pointues, et ses éclaboussures humectèrent sa chevelure noire de jais, dont les mèches parfois lisses parfois tressées, étalées vers l’arrière, tombaient principalement sur sa nuque et ses épaules, dégageant un front large où se creusaient déjà quelques rides.

Le reste de son corps, un peu plus grand que celui de ses congénères mais tout aussi fin et gracile, s’étendant avec droiture et fermeté sous cet atlas crânien. Les plaques de tissus noirs imprégnés de magie aidaient à le grossir un peu, à ne pas révéler la silhouette frêle d’un être marqué par la carence d’affection, par l’absence de chaleur et de soleil ; et qui était devenu maussade presque de la tête aux pieds.

Les coutures, curieusement, paressèrent glisser aussi vite que lui lorsque sa foulée, l’entraînant vers la rampe, parût survoler le pont. Ahmès, ses cheveux plaqués en arrière tombant derrière ses oreilles et venant chatouiller son menton, fit ainsi montre d’une grâce à nulle autre égale : l’elfe noir paraissait touché par la noblesse, mais respirait ironiquement de noire brutalité. Il émanait de sa personne une aura de violence et de ténèbres ; et rien qu’à voir ses yeux prédateurs on ressentait une férocité sans pareille, une cruauté froide qui ne demandait qu’à refermer sa mâchoire sur l’être le plus faible s’aventurant trop près de lui. Un poison. Cet elfe était un poison.

Pourtant, tandis qu’il scrutait la vague, quelque chose le mît en alerte. Il n’eut guère le temps de se retourner qu’une main s’était déjà posée sur sa nuque.

« En d’autres circonstances, vous seriez déjà mort, mon apprenti…

Description psychologique :

- Que me vaut l’honneur de recevoir la main froide de mon maître sur cette Arche ? »

Le druchii se raidît sans se retourner, capable de reconnaître cette voix et cette façon de procéder entre mille. Il sût à cet instant que celui pour lequel il avait la plus fervente admiration avait profité d’une fraction de secondes pour saisir l’opportunité de son inattention ; qu’il s’était glissé derrière lui, se nourrissant des ombres pour progresser sans faire un bruit ; et qu’il avait eu victoire facile. Une poussée de sa dextre aurait parachevé, en un instant, de pousser l’apprenti par-dessus bord ; de le jeter à la mer froide et vorace, de le lâcher dans les gouffres abyssaux et gourmands de ce paysage remuant, si vaste qu’il était insondable, tel l’esprit de son maître. Le fautif se sentît coupable d’inadvertance, et dût étouffer un juron pour ne pas se maudire lui-même, tout en ressentant cette désagréable sensation d’être pris à son insu. Comme s’il venait d’être violé.

La relation entre l’apprenti et le maître était faite de cette même souche de trahisons maquillées sous le fard-à-paupières d’un destin qu’ils se promettaient presque en jouant. En l’état, ils savaient pertinemment qu’un jour ce jeu n’en serait plus un, et que les prochaines mains posées sur les nuques seraient alors plus vicieuses et sans doute qu’elles se napperaient du sang de l’infortuné qui, de trop faible vigilance ou de manque de talent, se verrait être le sujet d’une mort expéditive. Mais l’un était encore menotté par l’obligation d’instruire à ce qui serait peut-être un jour son bourreau ; quand l’autre était nécessiteux d’obtenir les faveurs de Khaine pour devenir un véritable assassin, ce que seul son maître pouvait lui permettre. Ces obligations réciproques les rendaient otages pour quelques temps encore et pourtant, à force de se côtoyer, ils avaient appris à trop bien se connaître et à comprendre où finiraient ces duels malsains : dans la fontaine de sang qui remplirait la coupe de Khaine, faisant de ses propres dévots le nectar de son ambroisie.

Ahmès, éclairé par cette fatalité qui sous certains aspects l’excitait autant qu’elle le terrifiait, avait pourtant maintes et maintes fois songé à tracer sa propre route ; à renoncer à la voie de l’assassin pour prendre celle plus prestigieuse d’une noblesse à conquérir, chose qu’il pouvait espérer, même en tant que simple roturier, en jouant de ses traits d’esprit pour trouver la couche d’une promise, et utiliser le nom de quelqu’un d’autre pour monter en grade. Malheureusement, depuis qu’il avait été désigné par son maître, il devait se consacrer tout entier à ce qui lui incombait, de sorte un jour à être adoubé par le même druchii qui planifierait potentiellement sa mort, si jamais il s’avisait de lui faire de l’ombre. En cela, il savait qu’il ne pouvait se détourner de son serment ; car dès lors, à moins que de devenir une ombre, d’autres assassins plus expérimentés que lui tomberaient sur cette même couche qu’il aurait conquise, éventreraient sa dulcinée devant ses yeux, le soumettraient à mille supplices avant que de l’achever une bonne fois pour toutes. Tout au long de son périple, il avait déjà par deux fois assisté à la mort d’autres apprentis par un mentor ; et avait pris conscience, après en avoir occis un lui-même, qu’il ne pourrait jamais être dans la lumière de la scène politique. Sa place était dans les coulisses, à jamais.

Mais dans ces coulisses-là, il s’était forgé un tempérament à toute épreuve. Son caractère s’était affirmé au fur et à mesure des séances où il affrontait en combat singulier son maître qui, lieu de leçon, lui infligeait maintes et maintes blessures sur un corps qui devint bientôt le monument de pléthore de cicatrices inscrites dans sa chair. Sa cruauté avait été exacerbée en tuant d’abord des animaux, au plus jeune âge possible, puis en achevant parmi les esclaves des vieillards qui avaient fait leur temps avant que de se tourner vers de plus jeunes victimes parfois de sa propre race, dont une qu’il étouffa dans son berceau. Conditionné à devenir ignoble, il développa par la force des choses, à l’usufruit d’une éducation particulièrement rude prodiguée par son maître, un esprit absolument tortionnaire, se délectant de plus en plus de la souffrance d’autrui. Il apprît, dès lors, les sévices du poison, découvrît plusieurs méthodes de torture, eut bientôt un goût prononcé pour la mise en scène de ses crimes ; si bien qu’à l’image de son maître, il se tailla une petite réputation de tueur fou-à-lier, plus cruel encore qu’une bête.

La main du maître se sépara de la nuque de l’apprenti. Ahmès se retourna enfin, et observa son maître ; avec son énigmatique voix, l’apprenti, qui parlait souvent dans un souffle, figea sa rétine sur celui auquel il devait tout. Façonné à l’image de celui qui l’avait instruit, le druchii aspirait enfin à prendre son envol, à se libérer de l’emprise de cette idole, et ce simple échange de regards signifia beaucoup de choses pour eux. Le maitre savait son élève rempli d’ambitions, peu loyal, avide de pouvoir et d’argent, socle de tous les vices ; mais il le savait également un peu rebelle, du genre à tourner le dos aux convictions qu’il avait pourtant, avec force de patience, tenté de lui instiller. Là était son argument pour un jour se débarrasser de lui, si d’aventures le cours des choses se prêtait à une opposition finale ; là était la pénible réalité de deux êtres consacrés au sang. Il supposa qu’un jour, un jour peut-être, son apprenti entendrait de ne plus se dévouer à Khaine ; tournerait les talons, et s’en irait vers d’autres périples, dans d’autres lieux ; ce jour, son maître devrait le poursuivre et réparer les torts, et cette hypothèse ne lui plaisait guère.

Qu’il le trahisse était chose normale, après tout. Mais autre chose le rebutait plus foncièrement. Il craignait qu’Ahmès ne se contente pas que de trahir son maître : mais qu’il trahisse, un jour, sa propre race.

Alignement : Neutre mauvais ou « Malfaisant »

Historique du personnage :

Partie I

Lorsque son maître partit, l’apprenti s’arrêta sur ses pensées ; l’Arche Noire remontait ses voiles, ses créatures se mettaient à ralentir la cadence et les landes du Vieux Monde, couvertes de promesses, s’étalèrent bientôt sous leurs yeux convoiteurs. Ahmès en constatant qu’il pourrait bientôt poser pied à terre décida de retracer tout son parcours, ceci afin de faire état de sa situation et de tout ce qu’il avait accompli pour en arriver là.

Son histoire débutait par un plongeon. Arraché à ses parents lors de la Nuit des Supplices, l’avorton qu’il avait été jadis fut comme d’autres baigné dans le Chaudron de Sang et si d’autres en ressortirent sans âme, lui eut la chance providentielle d’en revenir indemne, ce à quoi les Furies esquissèrent de larges sourires de satisfaction avant que de le couver de draperies épaisses et chaudes. Tous les miraculés comme lui étaient promis à devenir de grands assassins ; et pour ne pas perdre cette perle rare, elles l’emmitouflèrent et l’offrirent aux temples afin qu’il puisse suivre la voie qui lui était tracé, celle des Porteurs de Destin, celle des Maitres de la Mort.

L’enfant grandît au sein de ces sectes comme une marionnette entre les mains d’avides fanatiques qui tentèrent d’en faire un druchii des plus dévoués et talentueux, un tueur digne de ce nom. Après avoir déblayé les quelques résidus de tendresse qu’il pouvait espérer avoir, ils annihilèrent ses espoirs d’émancipation en le fouettant après chaque rébellion commise par le forfaitiste, puis continuèrent d’asseoir par la violence tant de leurs propos que de leur poings une emprise monstrueuse sur le candide elfe noir, qui ne tarda pas comme une éponge à s’imprégner de cette noirceur pour développer tant un sadisme exacerbé qu’une passion pour l’art dans sa forme la plus détraquée. Le soumettant enfin aux préceptes de Khaine après lui avoir appris à lire et écrire, ils jugèrent une fois son esprit prêt à endurer le pire ce rejeton enclin à poursuivre le rite initiatique au cours duquel, au cœur des arènes sanglantes, il étriperait d’autres de ses confrères, ou serait étripé à leur place.

Toutes ses jeunes années ne furent donc vouées qu’à se préparer à cette sentence, et à l’instar d’autres pupilles de la race des druchii il fut dogmatisé comme il était entendu de l’être lorsqu’on s’engageait dans la voie secrète des arcanes de l’assassinat. En d’autres lieux, il aurait été enfant soldat ; ici, il devint dévot des ombres.

Il dût se plier un peu contre son gré à cette fatalité et des groupes dont il fit partie, certains optèrent pour un avenir plus émancipé qui ne se présentât à eux qu’au bout d’une corde malheureusement ; chose à laquelle se refusât Ahmès, tout impatient de pouvoir conquérir son libre-arbitre et pouvoir se pavaner d’auto-détermination acquise, continuant en attendant de se mettre bêtement au garde-à-vous sous les ordres des religieux qui le polirent au fil des ans avant qu’il ne soit jeté dans la tourmente du glas des arènes.

Dix longues années fustigèrent alors le garçon qui se vit offrir en pâture aux pires sévices, s’entraînât chaque jour comme si le prochain serait son dernier, se pliât par la répression au maelstrom de ces rixes infâmes et sauvages. Dix longues années de torture perpétuelle, de peurs constantes, de tyrannie au cœur de ces hémicycles de haine qui enfantèrent dans son âme les bribes d’une cruauté sans borne, d’une sensibilité bientôt appauvrie avant que d’être finalement rendue sèche. Dix longues années au terme desquelles, à force de maltraiter des esclaves, des bêtes et parfois même ses semblables, il se conformât aux attentes de Khaine et vit sa propre personnalité se tarir…

… mais perdurer, toujours. Car en dépit d’être aliéné par la toxicité de ses aïeuls, en dépit d’être conditionné à la haine, en dépit d’être rendu apathique envers son propre genre, il conservât une part de lui-même, alors même que ses dagues dansaient sous les yeux avisés de ses formateurs, lesquels se livraient parfois aux pires pratiques à son égard.

Partie II

Les flashs de ses périples dans l’arène lui revenaient par bribes mais excédèrent bien vite son esprit. Le plongeon qu’il venait de faire dans le passé était semblable à celui qu’il avait fait, avorton, dans le Chaudron de Sang, et ressortir de cette tempête de souvenirs ne lui faisait pas le plus grand bien à vrai dire. Il se souvint qu’à cette époque, il avait fini par être comme machinisé par les sectes, rendu servile et barbare, et qu’on avait par la rusticité et une perversité exacerbée tenté de le vider de sa propre essence. On avait évité de lui donner des noms, on avait joué de son insouciance, on avait creusé des failles pour mieux le piéger. Mais il avait résisté, et continué de le faire même lorsque, étouffant l’un de ses derniers rivaux qui avait tenté de se faire passer pour ami, il avait finalement terminé l’épisode de sa vie qui l’avait rendu otage des arènes pour finalement poursuivre son aventure vers les Grands Temples de Naggarond, triomphant d’une décennie de calvaires, trônant alors sur une trentaine d’années vécues.

Passée cette infâme étape des arènes sanglantes, les élus de Khaine, aspirants, devinrent apprentis et s’associèrent dès lors aux mentors qui voulurent bien les prendre sous leur aile. Leurs esprits, après avoir été labouré par un diabolisme enclin à faire d’eux de parfaits meurtriers sans âme derrière pour pleurer leurs fautes, furent de nouveau en proie aux dogmes les plus horribles et les plus sournois ; on leur apprît, après leur avoir enseigné la rudesse, l’art de la perfidie, du négoce malsain, du jeu des sentiments et de l’oppression psychologique.

Le mentor d’Ahmès était un fervent adepte de Khaine et ne cessait d’y faire référence, comme s’il était obnubilé par lui. Il n’avait consenti à avoir que deux apprentis, jugeant préférable de se focaliser sur une maigre quantité pour faire prévaloir la qualité de son enseignement ; son choix fut rude et sélectif, mais Ahmès et celui qui deviendrait bientôt son camarade furent choisis pour des raisons que le maître se garda de préciser. Les deux apprentis ne tardèrent pas à comprendre qu’être deux, c’était être un de trop ; et par une cruelle espièglerie, le maitre les mit constamment en concurrence, ce à quoi les deux apprentis ne furent pas insensibles et qui les poussât, au fil des années, à se disputer les faveurs du maître.

Les deux élus, qui possédaient alors déjà bien des talents, suivirent leur mentor comme s’il s’agissait d’une escorte, garde personnelle pour l’assassin qui leur révéla tous les secrets de son art. Il leur apprît, avec une infinie patience, les bêtes, les esclaves et les hommes : comment les amadouer, comment les manipuler, comment les torturer, comment les affaiblir, comment les achever. Les apprentis burent goulument le flot de ses paroles et se délectèrent de le voir à l’œuvre : Ahmès vit son maitre escroquer d’abord les esclaves, puis leur maître, endetter le druchii jusqu’au cou, le cribler d’ennemis jusqu’à négocier de juteux contrat pour finalement faire sauter, contre pièces trébuchantes, la tête de celui qu’il avait décidé d’anéantir dès le départ. Il le vit verser discrètement des poisons dans un verre, utiliser les manants pour avoir des yeux partout et s’accaparer toutes les plus précieuses rumeurs ou en créer de nouvelles, conclure des contrats juteux avec des nobliaux qui lui révélèrent de bien mauvaises choses. Et plus le temps faisait son affaire, plus Ahmès tendait à l’imiter ; cependant qu’il apprenait par l’observation, il commençât à pratiquer lui aussi.

Pour avoir passé bien des étapes, il fut plutôt bon élève mais son rival ne fut pas en reste cependant et pour ainsi dire, il fut même meilleur, ce qui ne tarda pas à l’excéder. L’apprenti vit bien le jeu de son mentor félicitant à foison son plus talentueux élève, créant conséquemment la jalousie chez l’autre, et avisât à plusieurs reprise qu’un crime entre ses deux apprentis était fortuit. Enfin, après plusieurs années passées à concocter des poisons et affûter leurs lames, les deux pupilles du mentor furent félicités de leur dévouement par l’offrande d’une esclave que leur maître, avec une étrange sympathie, leur somma de consommer. Ce furent là les premiers ébats amoureux d’Ahmès, qui trouvât sur la peau sucrée d’une humaine le plaisir tendre d’une affection qu’il n’avait jamais eu au cours de sa pénible existence. Aussi en dévora-t-il chaque instant avec une intensité formidable ; aussi se laissa-t-il aller jusqu’à succomber au charme de sa promise.

Il s’attachât à cette femme, la rendît à ses yeux aussi précieuse qu’un diamant et cette dernière, voyant qu’il était sa seule promesse de survie, donna à ce crève-cœur tout son amour. De langoureuses étreintes en baisers volés à l’envolée, les deux se firent promesses de plus beaux lendemains, et Ahmès songeât même à fuir, à quitter Naggaroth pour s’en aller dans le Vieux Monde avec sa jouvencelle, à troquer son statut d’apprenti contre le statut d’assassin indépendant ; mais se ravisât chaque fois en réalisant le talent de son maître.

Mais un soir qu’il s’attardait avec sa belle, d’une gorgée de trop que le poison de son maître accompagna, il tombât. Son esclave et amante, d’un trait, sautât de sa chaise et voulût lui porter secours ; il la vît alors se renverser, alors même que ses membres à lui se raidissaient. Son maître apparût, visage ferme, tenant entre ses bras la jouvencelle offerte à son apprenti ; lorsqu’elle tentât de crier, il lui bâillonnât les lèvres avec ses paumes et menaçât de l’étouffer. Jetant dans l’opportunité de noirs yeux à son apprenti, il se laissa décorer d’un sourire avant que d’entreprendre ce que depuis le départ il avait prévu. La neurotoxine qui dansait dans les veines de son apprenti l’empêchait de se mouvoir, l’ankylosait tant qu’il pouvait à grand mal se satisfaire d’au moins pouvoir respirer ; une trop forte dose de cette même concoction aurait paralysé son cœur, mais le mentor avait l’art de la mesure.

Devant les yeux d’un Ahmès impuissant, il déshabilla la dulcinée, glissa ses mains pernicieuses dans son entrejambe, fourra sa langue dans sa bouche et finît même par la faire chuter sur le malheureux, immobile. Elle tentât de s’accrocher à lui, de planter ses ongles dans sa chair et lui implorât de réagir, d’empêcher la chose. Mais il ne put rien faire. Le maître fît tomber ses bas, et viola l’esclave juste au-dessus de son apprenti ; et Ahmès, larmoyant, put ressentir la poigne de son amante se refermer à chaque secousse. Puis, ayant atteint l’orgasme, le druchii qui avait fait d’Ahmès son apprenti se leva, le membre toujours raide, et traîna l’esclave par les cheveux. Souillée, terrifiée et désespérée, la torturée tentât à peine de se débattre ; la scène continua alors que l’apprenti retrouvait, peu à peu, ses moyens, mais insuffisamment pour pouvoir se relever…

Une corde rêche fut aussitôt l’instrument de ses noires ambitions. Il attachât l’amante par les poignets en hauteur, de sorte à mettre ses bras en l’air ; nue, elle le regardât faire en suppliant son mâle de se ressaisir, mais Ahmès était toujours prostré dans une attitude proche de la léthargie. Ayant terminé de suspendre l’esclave, qui ne touchât bientôt le sol que par la pointe des pieds, il tira une dague et coupa en partie l’artère fémorale ; Ahmès, pour l’avoir appris, savait qu’il s’agissait là d’un endroit fatal, celui par lequel on se vidait au plus vite de son sang qui pouvait s’écouler de cet endroit par litres. Il sût à cet instant que le châtiment était infligé aux deux tourtereaux ; l’une parce qu’elle avait outrepassé son statut ; l’autre parce qu’il avait cédé aux sentiments, ce dont il ne se serait jamais cru capable.

« Ton camarade, lui, a immédiatement nettoyé ses traces après avoir profité de mon cadeau. J’ai retrouvé le cadavre de sa catin en recomposant ses membres, disséminés dans plusieurs poubelles. Mais toi… tu n’es qu’un ventre mou. Tâche d’apprendre, et de progresser aussi vite que lui. »

Et de la contemplation de son maître le trahissant, de sa bien-aimée se détachant de ce monde, de la brisure d’une volonté profane réduite au néant, de la consternation de tous ses espoirs, d’une hardiesse qui avait glissé entre ses doigts, naquît l’idée d’une vengeance.

Partie III

Le Temps était passé sur la douleur d’hier et avait érodé les chagrins du cœur ; cet organe si chancelant qu’il avait cru imperméable aux sentiments lui avait prouvé, par sa propre faute, qu’il ne faisait pas bon croire que tout serait sous contrôle. Le traumatisme du crime duquel il fut spectateur impuissant l’assombrît davantage au point de comprendre une chose : ce qu’il faisait, il ne le faisait que pour lui. Ce fut sans doute là une des leçons les plus importantes parmi toutes celles que lui inculqua son maître : ne faire confiance à personne, accepter que tout puisse disparaître du jour au lendemain, ne penser qu’à soi, à rien d’autre qu’à soi. Ne jamais trop s’attacher à ce monde, ni à ce qui le peuple. Et qu’en dépit de tout ce qu’il pouvait espérer, il serait toujours par fatalité approché par la main de Khaine : main qu’il brandirait, ou qui serait brandi contre lui et tous ceux qu’il voudrait se prendre à aimer.

Ce fut une chose que son acolyte fut plus prompt à comprendre ; le piège tendu par le maître, à ce titre, ne se referma sur cet autre apprenti qui mesura dès le départ quel genre de cadeau empoisonné pouvait être une esclave offerte de grâce. Plus pernicieux ou alors plus perspicace que lui, le second devint dès cette scène le champion du maître : s’il avait toujours eu de l’avance, il s’avéra qu’en ces circonstances il s’envola bien plus loin que ne pouvait espérer Ahmès, si loin qu’il serait inatteignable à jamais. Les années passèrent et de plus en plus, le maître laissa à cet autre apprenti le choix de ses propres contrats ; l’accompagna même, en délaissant Ahmès, sur ses négociations et ses assassinats, de sorte à pouvoir l’évaluer.

Le misérable Ahmès, lui, demeurât toujours le deuxième et cela fit naître en lui tant une jalousie infâme qu’une colère sourde. Au fil des prouesses que l’autre apprenti pouvait faire, sa haine à son égard ne fit que grandir et, conjugué à la rancœur dont il était notoirement atteint, cela le rendît mauvais. Littéralement mauvais. Les années passant, il avait bien saisi le pourquoi du comment de cette trahison ; il avait ainsi châtié de son esprit le fantôme de celui qu’il était jadis, et s’était efforcé d’être encore plus noir et vil ; mais un sentiment de culpabilité le rongeait. Celui de la défaite, amère et grise, celui de la honte, bedonnante, qui le bousculait du ventre pour faire place à un plus prestigieux que lui.

Il se souvenait de tout cela et, sans qu’il ne le mesurasse sur l’instant, son poing s’était serré si fort qu’il avait jauni. Sitôt qu’il relâcha sa prise, il eut comme des fourmis dans le bras et pour peu il se serait ouvert la paume avec les ongles. Sur le pont du navire, il continuait de scruter la berge. Une énième attaque se préparait. Il avait, depuis qu’ils avaient appareillé, passé son temps à semer la terreur dans les troupes des corsaires ; fustigé les chairs des elfes noirs afin qu’ils deviennent plus durs ; apprit à ces monstres à faire glisser leurs lames sous la gorge des misérables. Il avait, sous les yeux de son maître, fait maints et maints efforts pour redorer son blason, regagner un soupçon de prestige, cela dans le seul but d’être reconnu comme digne de devenir un assassin aux yeux de Khaine, ce que seul le mentor pouvait attester.

Il y avait déjà quelques temps que le second apprenti, affranchi et adoubé, avait pris son envol, libéré du tutorat de ce maître infâme, louangé par bien des confrères ; y compris Ahmès qui, à contrecœur, dût le féliciter tout en mesurant l’ampleur du fossé qui les séparait. Mais il lui appartenait, après cet énième raid, de terminer sa formation ; qu’il fusse libéré de l’emprise de cet elfe maudit, afin qu’il puisse fomenter un complot contre lui, et le tuer au moment où il ne s’y attendrait pas.

Il se détacha de sa contemplation. Sa main glissa par de sa ceinture pelvienne pour s’assurer que son maître ne lui avait rien dérobé en s’approchant de lui. Tout paraissait être à sa place. Il eut une pensée vague qu’il dédia au passé, puis une autre, plus concentrée sur l’avenir. Après cette escapade, Karon Kar l’attendrait. Il y déverserait son poison, s’immiscerait dans les plus hautes sphères…

… et irait défier les cieux.




Compétences :


  • Combat

Ambidextrie (A) : Votre personnage peut utiliser ses deux mains avec la même habileté et dextérité et ceci sans subir de malus lors des tests. En ce sens, il ne subira aucun désavantage lorsqu'il, pour une raison ou une autre, combattra ou tentera une opération quelconque avec l'une ou l'autre de ses mains. De plus il ne subit pas le malus prévu pour la relance de parade ratée lors d'un combat avec deux armes.

Acrobatie de combat (A) : Votre personnage, à contrario de la compétence «acrobatie», a appris à maîtriser ses acrobaties dans des situations de combat. Il peut, pour éviter des attaques, ajouter un bonus de +1 quand il tente une « esquive ».

Esquive (A) : Votre personnage, particulièrement vif et agile, est spécialement entraîné à éviter les coups en combat au corps à corps. Pour faire une esquive, vous devez spécifier, avant la résolution du round, que votre personnage va tenter une esquive. Référez-vous aux règles d’esquive pour connaitre les effets de cette compétence (voir Wiki règles, section Règles concernant le combat au corps à corps).

Parade (A) : Votre personnage a appris comment se servir d'une arme à son plein potentiel pour réussir à parer une attaque rendant les parades bien plus efficaces. La valeur de parade des armes (bouclier compris) est ainsi doublée. Par exemple, une épée ayant une parade à 12 aura dès lors une parade à 24.

Tir à déclenchement rapide (B) : Votre personnage est particulièrement vif et adroit avec une arme de tir. Cela lui permet, sur un test réussi d'adresse, de tirer deux projectiles par round au lieu d'un seul (Attention, le niveau de la compétence ne représente pas le nombre de projectiles pouvant être tirés lors du même round ! Leur nombre ne peut être supérieur à 2). Si un personnage utilise cette compétence, chaque tir ce fera avec une pénalité de -1 en TIR pour représenter le fait qu'il raccourcit son temps de visée. (Cette compétence ne peut être pas être utilisée pour les arbalètes ou les armes à poudre, qui nécessitent un temps minimum incompressible pour les recharger.)


  • Perception

Acuité visuelle (B) : Votre personnage est doué d'une vision exceptionnelle. Il peut ajouter un bonus de +1 pour voir des choses à une distance largement supérieure à la normale ou, au contraire, des choses infiniment petites (Selon le libre jugement du MJ). Cela n'affecte pas la compétence «vision nocturne» (S'il ne possède pas cette dernière, il ne pourra pas profiter de son acuité visuelle dans l'obscurité, par contre, cela modifiera ce qu'il est possible de voir avec une source de lumière, etc.)

Lecture sur les lèvres (E) : Votre personnage a appris à comprendre ce que les gens disent en observant le mouvement de leurs lèvres. Sur un test réussi, s'il est en position de voir la bouche des interlocuteurs, il peut arriver à suivre une conversation même si elle n'est que chuchotée (Le MJ peut appliquer des modificateurs en fonction des distances et d'autres considérations. Si votre personnage ne comprend pas la langue parlée, il lui sera impossible de lire quoi que ce soit sur les lèvres.)

Vision nocturne (E) : Votre personnage est doué de cette faculté de voir dans l'obscurité. Cependant cette obscurité ne devra pas être totale, comme celle des profondeurs de la terre ou les des souterrains d'un château etc. (Il doit au moins exister une source de luminosité : Astres lunaires, bougie etc., Votre personnage n'est pas capable de voir dans une obscurité totale.)

Sixième sens (B) : Votre personnage a développé cette faculté de savoir s'il est suivi ou observé. Il peut ajouter un bonus de +1 sur son test lorsqu'il cherche intentionnellement à déterminer cet état de fait. Le MJ peut également, lorsque la situation l'impose, effectuer un test en secret. Si le résultat est un succès, il peut alors informer le joueur que son personnage à l'étrange sensation d'être filé, ou observé.


  • Adresse

Déplacement silencieux (B) : Votre personnage, ajoute un bonus de +1 lorsqu'il cherche à se déplacer et réaliser des actions silencieusement.

Mort silencieuse (B) : Votre personnage sait comment s'y prendre pour attaquer une cible de dos, par surprise, sans qu'elle puisse faire quoi que ce soit durant le round où elle est attaquée. Il peut ajouter un bonus de +1 aux tests visant à déterminer s'il réussit une manœuvre de ce genre.

Escalade (B) : Votre personnage peut grimper sur quasiment tous les murs ou autres surfaces verticales, à la seule restriction qu'il doit avoir mains et pieds libres. Il ajoute un bonus de +1 sur ses tests d'escalade. (Le MJ doit estimer les modificateurs en fonction des circonstances et du type de surface - lisse ou particulièrement glissante-.)

Camouflage (B) : Votre personnage peut se dissimuler parfaitement dans son environnement. Il se voit donc créditer d'un bonus de +1 sur son test de camouflage lorsqu'il reste immobile. (Bien sûr, il est nécessaire que votre personnage trouve un endroit ou quelque chose où se camoufler et le MJ tiendra compte autant de la qualité du RP que de la topographie du terrain et d'autres circonstances qui peuvent influer sur la réussite ou l'échec du camouflage).

Vol à la tire (B) : Votre personnage est habile à dérober des objets. Un bonus de +1 lui est crédité lorsqu'il tente cette action (Le MJ peut y adjoindre des modificateurs selon le nombre de témoins présents, la vigilance de la victime du vol, etc.)


  • Physique

Résistance accrue (B) : Votre personnage est particulièrement résistant et robuste. Il peut ajouter un bonus de +1 sur tous ses tests d'endurance. Spécialisation : +1 (Poisons)


  • Connaissances

Préparation de poisons (E) : Votre personnage sait préparer des poisons et il est capable d'en reconnaître les différents types. Avec le matériel, le temps et les substances nécessaires, il peut fabriquer une dose de n'importe quel type dès le premier jour et 1D6 doses les jours suivants, tant qu'il n'entreprend rien d'autre. Il gagne aussi un bonus de +1 pour tous les test permettant de déterminer la présence de poisons dans des aliments, des poisons, sur des armes, etc., .

Piégeage (A) : Votre personnage est rompu aux techniques de piégeage. Il connait le meilleur endroit pour installer les collets et les filets, quels appâts utiliser, comment les positionner pour capturer ou tuer leurs victimes. Sur un test réussi, son piège est efficace et arrive à attraper ou tuer un animal (Les pièges doivent être appâtés et amorcés correctement si l'on veut qu'ils fonctionnent.)




Inventaires et biens du personnage:

Bourse: 0 Souverains d'or


Inventaire



Parcours

Quêtes accomplies

Event : Mordheim 2021 19xp

Classes acquises

Carrière et classe en cours d'apprentissage

Carrière : Voie de l'assassin elfe noir
Classe actuelle : Apprenti

Dévotion religieuse

Dieu Points de dévotions disponibles Points de dévotions dépensés
Khaine 8 5

Autres


QR Code
QR Code wiki:fiche_ahmes_rahadriel_rohomir (generated for current page)