[MJ] assistant Catuvolcos
Enfin, se dressant à travers les collines, la ville de Salzenmund, la capitale du Nordland, montrait le bout de son nez. Là, la vue de ces constructions humaines imposantes et solides, était pour Edkar, tout droit sortie de sa campagne, comme un îlot de civilisation en pleine forêt sauvage et mystérieuse. Mais après une longue route depuis son village natal, Salzenmund représentait plus que cela. Cette ville allait lui offrir un nouveau départ, une cause juste à défendre, un métier honorable au service de l’Empire et de ces citoyens et, enfin, une chance de rédemption et de vengeance envers les horreurs qui lui avaient volé son père.
C’est malgré la fatigue du voyage que notre jeune homme se rapprocha d’une des portes d’entrée de la ville cerclée de murailles. Encadrant la grande porte, deux tours imposantes se dressaient comme des géants prêts à écraser tout intrus. Deux immenses bannières du Nordland accrochées aux tours claquaient fièrement aux vents, les Aigles Marins représentées dessus étaient d’une magnifique couleur dorée et faisaient ressortir le côté majestueux de la scène.
À mesure que les portes de la ville se rapprochaient, la circulation se fit plus dense, entre des caravanes marchandes, des paysans ramenant sur les charrettes des denrées à vendre et tous les divers badauds qui gravitaient perpétuellement autour de la ville. Grâce à sa grande taille, Eckhart ne fut pas plus gênée que cela. Il lui suffisait de jouer des coudes pour se frayer un passage. Mais un groupe particulier dut le forcer à se déporter sur le bas côté, comme tous les autres voyageurs d'ailleurs qu'ils soient à pied où manœuvrent de lourds chariots.
Battant la terre meuble du sol au pas cadencé, un groupe de soldats, mené par un homme élégant juché à cheval, quittait la ville en rang serré. Le cavalier avait l’air d’un noble mais avec un côté très martial et les soldats qu’il menait n’étaient pas n’importe lesquels.
Quant à Edkar, avant d’arriver à leur niveau, il allait déjà devoir franchir les portes. Déjà un des hommes du guet, qui après avoir vu passer les soldats impériaux fit un peu de zèle, arrêta notre voyageur alors si près d'entrer en ville.
- Et toi là, tu veux quoi ? Le comte ne veut pas de mendiant dans sa belle ville !
En comparaison avec les joueurs d'Épées, l’homme du guet faisait peine à voir : un peu gras, mal rasé et une posture avachie, tout juste bon à monter la garde et à user de son petit pouvoir...