[Arthur - Louen] Une nouvelle alliance...

[Déistra]

[align=]Le vieux seigneur poussa un profond soupir de lassitude :

-"Qu'il en soit ainsi, je vais donner l'ordre de faire rentrer les villageois dans le château, mais je vous en prie, attendez que vous soyez adoubé Messire Arthur, je vais faire le nécessaire pour qu'on précipite la cérémonie pour demain à l'aube, même si elle n'aura pas tout le faste qui vous est dû je le crains... Cette diseuse de bonne aventure est réputée pour ses prédictions, et si elle a pris la peine de préciser que le combat se déroulerait après votre adoubement, c'est qu'il y avait une raison, je ne pourrais regarder votre mère si je n'ai pas fait tout mon possible pour vous assurer la victoire, aussi minime le détail soit-il..."

Sur ce il quitta la pièce pour aller donner ses ordre, les laissant seuls tous les deux...

Vous avez l'équivalent de trois tours devant vous (3 posts chacun), occupez les à votre guise...

[/align]

[Arthur de Beaumont]

"Qu'il en en soit ainsi.", dit Arthur en inclinant la tête avec respect tandis que le seigneur de Longdetroy les laissait là, lui et Louen, jusqu'au lendemain matin. Le futur chevalier se tourna vers le futur écuyer et un mince sourire se dessina sur ses lèvres, malgré son regard toujours las et assez tranchant. Il lui adressa la parole doucement, presque amicalement.

- "Alors, il semblerai que nous soyons liés, mon ami. Et que ce soit une prophétie ou un message direct de la Dame, nous devons tout mettre en œuvre pour aider et sauver votre domaine de ce péril. Et nous devrions penser un plan, de suite."

Se disant, Arthur se dirigea à nouveau vers la cour intérieur, enjoignant Louen à le suivre. Mais rapidement, presque naturellement, ce dernier passa devant. Il était après tout dans son propre château, et les couloirs tortueux n'avaient plus de secret pour lui. Ils aboutirent dans la cour et commencèrent à monter de nouveau à monter les marches pour atteindre la tour Nord tout en discutant de la meilleur attitude adopter.

- "Nous sommes donc en présence d'une vouivre, c'est désormais indéniable. Les dires de votre père coïncident parfaitement avec l'ombre que j'ai pu apercevoir. Et il semble que ce monstre s'attaque aux villages en quête de nourriture, ou peut être pour le seul plaisir de destruction. Quoi qu'il en soit, les hameaux sont ses cibles, c'est pourquoi nous devons nous rendre là bas si nous espérons le rencontrer. Lorsque je l'ai vue, elle s'envolait en direction du Nord-Est, probablement pour regagner son repaire, ainsi nous devrons nous poster dans le hameau le plus haut dans cette direction, tout en restant dans le domaine"

Tout en parlant ils arrivèrent aux sur les hauteurs de la tour. La nuit était presque entièrement tombée mais la muraille était parfaitement éclairée par de nombreuses torches changées toutes les trois ou quatre heures. Les mesures de sécurités étaient suivies à la lettre. Ainsi il fût aisé pour les deux jeunes hommes de se diriger. Une fois au sommet de la tour, ils s'adossèrent aux créneaux de pierre, comme un peu plus tôt dans la soirée. Alors qu'ils parlaient, le regard d'Arthur se posa sur Orion qui, calmé, n'avait toujours pas quitté son maître.

- "Ah, et je pense que nous devrions le prendre avec nous. Tout à l'heure, il a été le premier à sentir approcher la vouivre, ainsi il pourra nous être utile si nous allons à la rencontre de la Beste."

[Louen de Longdetroy]

Louen resta songeur un moment, et ses pensées prenaient à présent une toute autre tournure. Il envisageait à présent tous les aspects de la situation qui était celle du domaine, et il n'y avait rien de brillant là-dedans. Les paysans allaient devoir être évacués vers le château, fort bien... On leur offrirait l'asile dans la cour de la forteresse, certes... Mais leurs cultures et leurs villages risquaient d'être irrécupérables si on ne se débarrassait pas de ce monstre. Or, qu'est-ce qui maintient un serf en vie, si ce n'est le chevalier qui le protège ? Son champ, les terres qu'il cultive pour son seigneur, se répondit à lui-même le jeune homme, l'humeur sombre. Se tournant finalement vers Orion, qui le dévisageait d'un air neutre, le regard brillant, son plumage magnifique le parant d'une grande élégance, Louen eut un soupir désabusé. Il leur restait tant à faire. Seule la Dame savait si leur entreprise allait réussir.

Jetant un coup d’œil vers le ciel ombrageux, Louen eut une grimace crispée :

"Oui, peut-être que nous ferions bien de l'emmener. Mais il semble que le temps ne soit pas de notre côté..."

[Arthur de Beaumont]

- "C'est pourquoi nous devons faire vite. Il faut que demain matin à l'aube, après mon adoubement, nous soyons près à prendre la route. Nous devons d'abord savoir sur combien d'hommes nous pouvons compter. Les deux chevaliers qui m'ont accompagnés ici se nomment Cyril de Bergeron et Alphonse de Laroques. Ce sont tous deux des guerriers dévoués à feu mon Père, et ils nous suivront. Mais nous ne pourrons certainement pas terrasser la Bête avec seulement quatre lame. Il faut donc qu'avant le petit matin, vous puissiez trouver trois ou quatre hommes supplémentaires pour nous accompagner là bas. Et si possible, mieux vaut qu'ils soient équipés de vouges et d'épieux, car servir la vouivre à l'épée risque d'être une tâche ardue."

Se disant, Arthur tourna le regard vers le Nord-Est. La nuit qui venait de tomber cachait les volutes de fumée qui montaient encore certainement du hameau dévasté. Il poussa un soupir discret, la main toujours fermement ancrée sur le pommeau de Mélanie, sa fidèle épée. Il scruta un moment l'obscurité. Depuis l'attaque de la vouivre, la campagne s'était tue. Nul cri d'oiseau nocturne, nul craquement de branche dans le petit bosquet jouxtant les douves du château ... Et aussi loin que portait l'ouïe de l'écuyer bretonnien, seuls retentissaient le battement des bottes de la garnison du château et les ordres criés d'une tour à l'autre. Il se tourna à nouveau vers Louen.

- "Je devine que vous connaissez ce domaine par coeur. Ainsi, lorsque nous partirons demain matin, vous prendrez la tête du groupe jusqu'au hameau situé le plus au Nord-Est. Il serait d'autant plus préférable qu'un petit bois se trouve non loin, pour que l'on y puisse laisser les montures. Quant à l'équipement ... emportons des onguents et des baumes, ainsi que des bandages et des torches ..." Arthur se caressa le menton, pensif. "Mais pour parlez franchement à propos du combat en lui même, j'ai peur de manquer d'inspiration ... Jamais je n'ai guerroyé contre de telles créatures, ainsi, si vous avez quelconque suggestions, elles sont les bienvenues."

Il accorda à Louen un bref sourire, la lueur des braseros disposés sur la tour faisant ressortir d'autant plus la cicatrice lui barrant la joue gauche.

[Louen de Longdetroy]

Arthur avait raison, bien sûr : il faudrait de l'assistance aux deux jeunes hommes pour avoir une chance de venir à bout de la vouivre. Des soldats armés de vouges, de lances et d'épieux, en effet, pour tenir tant bien que mal la Bête à distance. Le combat promettait d'être difficile, mais la Dame serait à leurs côtés, et de fait, ils ne pouvaient échouer dans leur entreprise. Louen avait une totale confiance en Elle, même s'il avait un peu de mal à ne pas éprouver d'appréhension à l'idée d'un affrontement avec cette créature de magie qui dévastait leur domaine. Il resta donc songeur, alors même qu'Arthur ajoutait autre chose, sa voix sonnant tristement dans la nuit vide et silencieuse. Envolés, tous les oiseaux qui peuplaient d'ordinaire les alentours du château. Disparus, tous les petits animaux qui animaient la nature, en temps normal. Le passage de ce monstre avait vraiment tout changé : le domaine était devenu silencieux, comme dans l'attente d'un évènement crucial à venir.
Les deux dernières phrases que prononça Arthur rendirent Louen perplexe : si Arthur n'avait jamais combattu ce type de monstres, qui était-il, lui, son futur écuyer, pour lui donner des conseils ? Néanmoins, puisque le chevaler l'y invitait, le jeune homme prit son inspiration, et chercha à examiner la situation à partir des contes et légendes que l'on racontait sur les vouivres. Se tournant vers Arthur, Louen croisa son regard, et déclara, réfléchissant en même temps qu'il parlait :

"Eh bien... Les légendes racontent que ces bêtes sont très dangereuses par trois aspects, me semble-t-il me souvenir. D'abord, je crois qu'elles se servent principalement de leurs puissantes mâchoires : leurs dents effilées peuvent en effet broyer un homme et déchirer son armure. Ensuite, on me disait qu'en j'étais petit que pareille créature est capable de cracher des flammes, un puissant torrent de feu qui, bien qu'il puisse être atténué par des protections adéquates, est néanmoins extrêmement dangereux. Enfin, il faudra être extrêmement attentif et prudent vis-à-vis de la queue de la Bête : elle est une arme comme une autre, et d'autant plus redoutable qu'on dit que sa pointe est empoisonnée.

Pour combattre le danger des mâchoires, je ne vis guère de possibilités, si ce n'est d'occuper la Bête avec des soldats armés de lances et de piques, qui la titilleraient sans se mettre trop en danger, à moins qu'elle ne se rapproche d'eux, mais je n'ai pas de meilleure idée.
En ce qui concerne le souffle, le mieux est de tenter de l'éviter de notre mieux. Toutefois, des bandages imprégnés d'eau pourraient aider à acquérir une moins grande sensibilité, et un bouclier pourrait dévier le flot enflammé, en partie du moins.
Enfin, la queue... eh bien, il faudra faire preuve de prudence. De plus, je suis persuadé que la créature est moins puissamment protégée sous son ventre bouffi..."

[Arthur de Beaumont]

Arthur hocha la tête. Oui, définitivement, le point faible de ce genre de bêtes se trouvaient la plupart du temps sous le ventre. La peau, moins dure et plus tendre, offrait une ouverture sur les organes vitaux du monstre. Mais encore fallait-il pouvoir l'approcher ... Il prit la parole en regardant le faucon, désormais réactif à la moindre de ses réaction. Cet oiseau, qui était pour le moment tout juste capable de revenir sur ordre, était cependant d'une importance cruciale dans le combat à venir, Arthur en était certain. Grâce à lui, la terrible vouivre ne pourrait prendre la troupe par surprise, et les hommes auraient le temps de se préparer à sa venue. Le futur chevalier regarda le futur écuyer.

- "Très bien, Louen. Nous tâcherons donc de nous concentrer sur tout cela si nous nous portons à la rencontre de la Beste. Je vous laisse choisir les hommes qui nous accompagnerons, vous les connaissez mieux que moi. Pour ma part, je m'en vais prévenir Cyril et Alphonse de notre départ à venir. Et si la Dame le veut, nous sortirons vainqueurs de ce combat, et nous pourrons partir pour Quesnelles en tant que chevalier et écuyer." Il sourit puis continua : "Mais vous savez tout comme moi que jamais nous ne pourrons vaincre et libérer votre domaine sans les nobles faveurs de la Dame. Ainsi, je vais vous laisser pour aller prier. Pourriez vous me guider jusqu'à la chapelle du château ? Ensuite, j'irai dans ma chambre me reposer et me préparer. Je vous donne ensuite rendez vous dans la cour demain, aux premières lueurs de l'aube."

Donc si Louen l'accompagne jusqu'à la chapelle, Arthur y prie pendant environ deux heures/deux heures trente. Ensuite il retourne dans sa chambre, mange un peu et va se coucher jusqu'au lendemain matin. Est-ce la prière lui rapporte un ou deux pdc ?

[Louen de Longdetroy]

Louen acquiesça silencieusement. Il n'ajouta rien, car il n'y avait plus rien à ajouter : à présent, la seule chose à faire était de prier, et de bien se préparer à l'affrontement... Affrontement qui ne pouvait plus être évité, il n'était plus possible de reculer : l'honneur de sa maisonnée était engagé. D'un hochement de tête, le jeune homme confirma à Arthur qu'il l'avait bien entendu, et que son silence n'était pas dû à un moment d'absence. Puis, il prit les devants, montrant au chevalier le chemin menant à la chapelle du château ; il était temps pour eux de remettre leur entreprise entre les mains de la Dame.
En chemin, Louen demeura songeur, et ce ne fut que lorsqu'il eut remis Orion à un serviteur qu'il put enfin s'éclaircir les idées. L'humeur sombre, le jeune bretonnien mena Arthur jusqu'aux portes de la Chapelle. Y pénétrant avec lui, Louen referma doucement la porte derrière eux, et alla s'agenouiller devant l'icône de la Dame, derrière laquelle brûlaient une dizaine de grands cierges. Fermant les yeux, le jeune homme murmura à l'intention de la Dame une prière simple, que son père avait composée pour lui lorsqu'il n'avait que huit ans, et qu'il employait à présent comme ouverture de chacune de ses fréquentes séances de recueillement. Gorgée de quantités de souvenirs, elle lui insufflait courage et foi, bravoure et détermination, ainsi qu'une foule d'émotions :

"Ma Dame,
Bénissez le vaillant défenseur de Bretonnie.
Fier, juste, honnête et droit, il vous a toujours servi.
Ne souffrez pas qu'il puisse lui arriver malheur.
Je vous en supplie, veillez sur votre serviteur."

+2 pdcs (La Dame du Lac)

[Déistra]

[align=]

Pas de gains de pdcs s'il n'y a pas de prières, donc seul Louen gagne des points ! Même chose pour les dépenses, lorsqu'on demandes les faveurs de la Dame c'est d'une voix claire, et non pas intérieurement comme un vulgaire vilain ! Un peu de noblesse que diable !

La prière de Louen lui permit de se sentir au moins un peu plus confiant, et c'est serein qu'il alla se coucher...[/align]

Le lendemain matin...

[align=]Le château bouillonnait littéralement d'effervescence, les serviteurs se hâtant de préparer la grande salle pour la cérémonie, plaçant le long des murs de lourds vases de marbre remplis de bouquets de lys, tandis que deux gamins déroulaient le lourds tapis de velours rouge qui partait de l'entrée jusqu'à l'estrade, là où siègerait le seigneur de Longdetroy. Dans la chambre réservée à son père, Louen le regardait se faire préparer, celui-ci avait mis ses plus riches et beaux habits pour l'occasion, ce qui lui donnait un air noble et solennel...

Louen pour sa part était vêtu de la simple tunique blanche des apprentis écuyers, en dessous des hauts-de-chausse vert feuilles ainsi qu'une ceinture toute neuve complétait le tout... D'ici quelques heures il lui faudra aller vérifier qu'Arthur était bien préparé, il devra l'accompagner dans la cérémonie, comme il se devait...

[Instructions de l'adoubement pour Louen envoyés par Mp dans le courant de la journée de demain]

---

Arthur faisait les cents pas dans sa chambre, la tension montant de plus en plus en lui. Les servantes chargées de l'habiller étaient parties depuis longtemps, et même si elles n'avaient fait que glousser et cancaner sur sa belle mise, il préférait mille fois cela que de passer le reste du temps seul à se morfondre... Cette cérémonie n'aurait lieue qu'une seule fois dans sa vie, et il avait entendu dire qu'une seule erreur durant celle-ci pouvait réduire à néant la réputation d'une maisonnée du jour au lendemain... Sa mère n'avait pas pu se déplacer - Elle était bien trop occupée à mettre les affaires du Castel de Beaumont en ordre suite au décès de son père -, mais lui avait transmis dans une courte mais affectueuse missive toutes ses félicitations, ce qui avait au moins servit à apaiser un peu la nervosité qui l'affectait.

Oh, comme il aurait préféré en cet instant affronter dix, trente vouivres, si cela lui avait permis de passer outre cette cérémonie ! Mais il se doutait déjà que cette nervosité disparaîtrait lorsqu'il franchirait le seuil de la salle, ce qui ne l'empêcha pas de vérifier une dernière fois sa tenue. Il portait ce jour-là une tunique similaire à celle de Louen, si ce n'est qu'au dessus il avait pu enfiler son propre tabard, signe qu'il allait bientôt appartenir aux rangs de ses pairs chevaliers. Il portait des hauts de chausse beiges, ainsi que ses bottes de voyage, astiquées soigneusement pour l'occasion. Il avait dû remettre, à son grand regret il est vrai, au père de Louen avant la cérémonie, son épée Mélanie, sa chemise de maille ainsi que ses éperons. Rien à dire, tout était parfait, il ne restait plus qu'à attendre le début de la cérémonie et que Louen viennes le guider jusqu'à la grande salle...

[Instructions de l'adoubement pour Arthur envoyés par Mp dans le courant de la journée de demain]

Alors, on va faire ça de manière carrée : Louen postera obligatoirement en premier, pour venir chercher Arthur, et le guider vers la grande salle, où se déroulera l'adoubement. Je vous envoie au plus tôt vos instructions, elles récapituleront ce que chacun de vous devra faire durant la cérémonie. Ces instructions auront été données par Cyril pour Arthur, par son père pour Louen. Merci de ne pas faire un bête copier coller de ces instructions, meilleure sera la qualité de vos textes, plus grande sera votre récompense, il pourra même y avoir une petite surprise...

[/align]

[Louen de Longdetroy]

Louen s'était levé très tôt, souhaitant être prêt et irréprochable en ce jour crucial. Aujourd'hui, Arthur allait être adoubé, et deviendrait chevalier, certes, mais lui-même serait son écuyer à compter de cette journée. Son père avait bien insisté la veille, lors d'un entretien privé avec son fils, afin qu'il ne commette pas d'impairs, et fasse honneur à son nom par son comportement impeccable. Il s'était donc levé bien avant l'heure, se hâtant de prendre un bain, de faire sa toilette afin de ne pas paraître négligeant, et de se vêtir pour les circonstances. Il avait donc tout prévu, tout mûri bien à l'avance, dans le but évident de ne pas être surpris par l'indécision au mauvais moment. Lorsqu'il sortit de ses appartements, ce fut pour aller quérir Arthur dans les siens, pour le mener à la salle où aurait lieu la cérémonie d'adoubement. Toquant à la porte, il patienta le temps qu'on vienne lui ouvrir. Lorsque Arthur le fit entrer, Louen put constater qu'il avait bien laissé son épée Mélanie à Uther, qui devait la lui remettre pendant l'adoubement. La mine du chevalier en devenir était grave, sombre, et déterminée. Afin de détendre un peu l'atmosphère, Louen prit garde à conserver un visage avenant, quoique sérieux, et c'est sans un mot qu'il se mit à mener Arthur le long des couloirs du château, jusqu'à la salle où allait avoir lieu l'adoubement.

Arrivés devant la porte, le jeune homme s'écarta, laissant Arthur y pénétrer le premier. Lui suivit l'aîné des de Beaumont trois pas en retrait, afin de marquer son statut inférieur lors de cette célébration. La traversée de la salle s'effectua sans anicroche d'aucune sorte, et, lorsque Arthur arriva devant l'autel de la Dame, où l’attendait Uther de Longdetroy, le jeune homme resta en arrière, se décalant sur la gauche d'Arthur, avant de s'agenouiller, en retrait, tourné vers l'autel de la Dame.

Attendant la suite de la célébration, Louen repéra du coin de l’œil sur une petite table, contre un mur, à sa gauche, sur laquelle étaient posées cotte de mailles et éperons pour Arthur. C'était à lui, Louen de les lui faire revêtir. Quant à l'épée d'Arthur, Mélanie, elle était posée sur la table également : au cours de la cérémonie, une fois que Uther l'aurait adoubé, Louen devrait la lui apporter, après l'avoir équipé au préalable.
Mais pour l'instant, cela n'avait pas d'importance. Puisque tout allait bientôt commencer, Louen se plongea dans un état de recueillement, focalisé sur la grande icône de la Dame du Lac, qui trônait au-dessus de l'autel. Et il priait silencieusement, suivant d'autres prières que son père avait composées pour lui lorsqu'il était petit :

*Dame, vous avez pris possession de mon cœur,
Ceci m'a causé un si grand bonheur
Que je souhaite vous confier mon âme sur l'heure,
Vous présenter la preuve de ma ferveur.

Aussi longtemps que vous le garderez en vie,
Votre serviteur satisfera vos envies,
Pourfendant tous les ennemis de Bretonnie,
Préservant ces terres de toute vilenie.*

+2 pdcs (La Dame du Lac)

[Arthur de Beaumont]

Arthur s'avança vers l'autel, traversant la salle au pas, calme. Le matin même, il s'était lavé et avait revêtu une simple tunique de lin, avant de s’asseoir en tailleur sur son lit, occupé à calmer son esprit nerveux. Il était ainsi resté plusieurs heures prostré, les yeux fermés, à contrôler le rythme de son coeur et de sa respiration, quand Louen avait frappé. Alors, lentement, Arthur s'était levé et l'avait suivit dans les couloirs sombres du castel, sans un mot, le visage fermé. Ce matin, Arthur de Beaumont allait être adoubé. Il allait devenir l'un des chevaliers de la Bretonnie, ces guerriers sans peur qui bataillaient sans relâche pour défendre la terre de leurs aïeux. Cet idéal pour lequel toute sa vie il s'était entraîné dur. Ce matin, grâce à la Dame et au seigneur Uther de Longdetroy, Arthur allait devenir un chevalier.

Ainsi, quand il arriva aux portes, il s'arrêta un court instant pour scruter la salle, et s'avança vers l'autel. Son port altier et ses cheveux blonds aux épaules lui donnait l'air d'un de ces personnages de conte que l'on raconte aux fillettes avant de s'endormir. Son visage tranchait avec cette beauté juvénile, dur et froid comme la pierre, la cicatrice lui barrant la lèvre et la joue. Louen de Longdetroy le suivait de près. Ils avaient à peu près le même âge, mais l'un allait devenir l'écuyer de l'autre. Arthur savait déjà qu'il allait compter sur un compagnon de qualité, et qui aurait un grand rôle à jouer dans leur quête à tous les deux. La première de ces quêtes les attendant peu après l'adoubement, pensa fugacement Arthur ...

Il avançait dans sa tunique immaculée, sans accorder un seul regard aux gens présents ou aux éventuelles décorations. Son regard resta rivé sur l'autel, et lorsqu'il l'atteignit, il s'arrêta un instant, leva le regard vers l'effigie de la Dame qui semblait le regardait, et s'agenouilla avec humilité, une main au sol, l'autre sur son genou libre.