[Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Les hommes dans l’appartement se dépêchèrent de recharger à toute vitesse, déchirant les petits papiers contenant les balles et la poudre pour les enfoncer dans les gueules de leurs fusils, tandis qu’en bas, le cheval chercha à nouveau à piétiner un des Nurglites. Ce ne fut qu’un vif saut de côté qui sauva l’un d’entre eux, avant que l’aethyr focalisé autour du bâton de Reinhard ne le foudroie et couvre son corps d’horribles bubons.

La victime tomba à genoux, avant de se relever en hurlant, fou furieux :

« Le Coësre m’a béni ! Le Coësre m’a béni ! »

Deux tirs d’arquebuses frappèrent le cheval ; le premier ne fut que le faire hennir de rage, et la bête continuait de ruer dans tous les sens, folle furieuse, lèvres retroussées, l’animal complètement drogué par les horribles suggestions magiques du magicien servant le Prince. Quelles horribles pensées traversaient l’esprit du cheval ? Quelles promesses immondes traversaient son esprit ?
Nurgle merci, le deuxième tir d’arquebuse foudroya sa moelle épinière et il tomba raide mort par terre, en s’éclatant la tête sur le côté.

Wilhelm Werner, enragé, termina de recharger ses pistolets alors qu’il fit un signe à une partie de la troupe :

« Vous ! Descendez dans la rue ! On va forcer cette putain de diligence à s’ouvrir ! »

Kurt et deux autres sbires passèrent par l’une des fenêtres ; il y avait une toute petite corniche en-dessous, sur laquelle ils sautèrent, avant de tomber lestement dans la-dite rue. Le sbire piétiné fut tiré par les bras, et ramené sur le trottoir, où on l’invita, bien qu’il fût sonné, à se bouger les fesses pour retourner debout.

Alors, avec leurs armes à poudres, tous les Nurglites se mirent à tirer comme des fous furieux sur le véhicule.

Des dizaines de détonations se succédaient, alors que les balles ricochaient sur le blindage, traversaient le bois, cassaient les phares, éclataient les rayons des roues, brisaient les petites lanternes autour de la carlingue dans un crachat de flammes. Le mortier à main tira à nouveau, cette fois bien droit, et une immense explosion enfonça violemment une des portes.
Et ils rechargeaient, pour à nouveau continuer de tirer, maintenant tout le monde debout et en prenant bien la peine de viser. Tirs, tirs, tirs, grenade — on imagine l’enfer que devaient vivre les passagers coincés dedans.


Après trois longues minutes d’orage, Wilhelm siffla et hurla à tout le monde de cesser le feu : la belle diligence blindée était à moitié avachie sur le sol, transpercée comme un gruyère, fumante, le cerclage de fer complètement déchiqueté.

Werner fit un signe aux sbires. Ils se rapprochèrent à nouveau du véhicule. Un duo se posta près de l’une des portières, l’un avec un pied-de-biche, l’autre avec un marteau. À l’aide de leurs outils, ils exploitèrent un bout de la porte enfoncé, et commencèrent à tirer l’un contre l’autre comme des furieux.

Et puis, la porte s’ouvrit en grand, et les deux furent projetés au sol, tandis qu’un homme sautait dehors — un homme à l’apparence terrifiante.
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C’était lui ! Karl-Werner von Bedernau ; mais il avait complètement changé — il avait la peau violacée, le crâne chauve, des cornes qui poussaient sur son front. Il était à moitié nu, ses dents étaient effilées, et il avait une langue terriblement longue. Ses yeux étaient ronds comme des soucoupes, et c’est en hurlant si strident qu’il aurait pu briser les fenêtres qu’il informa :


« J’AI ENVIIIEEEE DE JUTEEEER !!! »


Le sorcier de Slaanesh l’avait infecté avec quelque sort atroce ; il brillait, il scintillait de mille feux, les vents se torturaient autour de lui, et son cœur semblait battre à 500 coups à l’heure.

Et alors, voilà que le père de Heidemarie, un aristocrate quinquagénaire tranquille et maniéré, se mit à foncer comme un fou furieux en plein dans une bande de séides de Nurgle, avec une magnifique épée d’apparat dans une main, un stiletto acéré dans l’autre. Et tout en poussant d’atroces cris stridents comme un pur possédé, le voilà qui chargea à la vitesse de l’éclair en plein dans la mêlée, interdisant les hommes à l’étage tout tir sur leurs collègues.

Karl-Werner se mit à frapper, trancher, et poignarder à gauche et à droite, tandis qu’il recevait d’immenses coups en retour. Les lames lui arrachèrent le visage, mutilèrent une de ses oreilles et un gros morceau du gras de son biceps, mais au lieu de pousser des meuglements de douleur, il se répandait en gémissements aussi lascifs que sonores, poussant sur les aigus. Les hommes de Reinhard tombaient comme des mouches, grièvement blessés, alors que le sang jaillissait dans tous les sens comme des geysers.

Ses deux armes dégoulinantes d’hémoglobine, le fou furieux désigna la fenêtre, où il vociféra à l’intention de Reinhard :

« HAAAAAA ! JE VEUX BAISER TES YEUUUX ! »

Kurt descendit du trottoir, posa la crosse de son tromblon à la hanche, alluma son briquet tout près de la mèche, et mit fin à cette folie en une détonation : des dizaines de projectiles déchiquetèrent le corps de Karl-Werner, qui fut scié littéralement en deux par la violence du choc. Et le voilà qui tombait en morceaux.


En même temps que cette folie qui laissait sans voix, l’autre portière de la diligence s’était ouverte. Concentré qu’il était à préparer un sortilège contre le possédé, Reinhard ne vit que trop tard le sorcier de Slaanesh s’enfuir en prenant ses jambes à son cou ; il glissa dans un virage, et disparut en sprintant dans une autre allée.

Fallait-il le poursuivre ? Ou tout de suite rentrer avec ses blessés avant que les flics n’arrivent ?
Tour 6 :

Le rechargement continue. Reinhard incante.

Le cheval se tourne et charge : 11, raté.

Tour 7 :

Reinhard lance son sort : 9, réussite
Un arquebusier tire : 4, en plein dans le mille. Un autre : 8, ça passe aussi.

Le cheval est tué.

Tour 8 :

Le mortier à main et toutes les arquebuses font feu directement sur la charrette. Je passe les jets car ça n’a aucun intérêt : la cible est hyper facile, ils peuvent prendre leur temps pour éviter un fumble, et tout ce qui compte, c’est le temps que ça va prendre.


Nouveau combat :

Karl-Werner von Bedernau saute de la charrette. Il subit le sortilège Dernière Danse du domaine de Slaanesh. Pour 6 tours, il a les mêmes statistiques, et les mêmes compétences qu’un Gardien des Secrets. Après quoi, il mourra dans d’atroces souffrances.

Musc intense : Les 5 sbires de Nurgle devant lui me roulent un jet d’END : 10, 1, 19 — deux me subissent des malus.

C’est parti pour la riregolade ;

Karl-Werner attaque le premier type en face de lui : 13. Il tente de parer : 9, réussite. Hop, un sbire de Nurgle blessé. C’est celui qui avait les bubons, donc il se prend un magnifique retour d’acide dans la gueule.

Cinq sbires de Nurgle tentent d’attaquer Karl-Werner en mêlée : 13, 14, 16, 2, 1 (15 : non confirmée). Karl-Werner tente d’en esquiver une : 1, il réussit.

Il ne se prend qu’une seule attaque.

Maintenant, il reste à Karl-Werner 5 putains de NA pour se mettre à frapper tout le monde un par un

Attaques : 20 (Tentative d’attaque adverse : 5, réussie), 1 (Tentative de confirmation : 14, c’est fait), 9, 8, 8 → quatre tentatives de parades 9, 10, 20, 20, rolf, Karl-Werner a le droit de me confirmer deux attaques d’opportunité : 16 et 5, elles passent.


Le sorcier de Slaanesh passe derrière la diligence et s’enfuit en courant.


Nouveau tour :

Karl-Werner tente une attaque : 9. Parade en face : 11, un mort.

Kurt tente d’exploser Karl-Werner au tromblon : 3.
Jet de dispersion du tromblon : dispersion minime, la totalité des coups se portent sur Karl-Werner, qui est déchiqueté en deux.
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par Reinhard Faul »

« FAIT CHIER ! »

Je m’adresse au cadavre Von Bedernau à mes pieds, taillé en pièces. Je hurle parce que je suis complètement sourd. Ça a été la folie furieuse à deux centimètres de mes tympans, je pense que je m’en remettrai jamais tout à fait. Un peu énervé par ce qui vient de se passer, je commente, mi-hurlant, mi-marmonnant, parce que je suis un peu secoué par ce qui vient de se passer :

« T’as vu comme il était vulgaire ? … J’AI DIT : IL ÉTAIT VULGAIRE ! … Moi aussi je suis du chaos, toi aussi, et regarde… bah tout à l’heure on s’est dit bonjour normalement, petite clope. Est-ce que je parle de mon trou de balle en hurlant dans la rue ? Non ! C’est ce que je supporte pas chez ces mecs-là : le mauvais goût... J’AI DIT : LE MAUVAIS GOÛT ! … Ma mère disait que les gros mots sont pour ceux qui n’ont rien à dire, des fois en vieillissant je me dis qu’elle avait raison. Y a pas besoin de brailler des insanités toute la journée pour... »

Tout en maugréant mes conneries dans ma barbe, je tripote le cadavre pour m’assurer qu’il est bien mort et regarder quelle magie l’a possédé. Je ne savais pas que les Slaaneshis pouvaient transformer les gens en violeur rose et fou furieux. Encore un procédé de petit salopard vicieux. D’ailleurs, pendant que je me frottais les yeux pour enlever la poudre et la cendre qui se sont envolé dedans, pendant que j’attendais que le tintement dans mes oreilles s’arrête, celui qui a provoqué ce bordel s’est fait la malle. Il s’est enfui en courant, cet enculé ! Je l’ai vu trottiner dans une ruelle adjacente, comme si c’était un soldat en train de faire un tour de terrain. Mais ça va pas se passer comme ça mon petit bonhomme ! Je m’adresse à Wilhelm :

« Ramène tous les blessés, tout le monde, je vous rejoins plus tard. »

Sans vérifier si je suis obéi – le nouveau chef de la sécurité a l’air d’être un gars sûr – je me transforme en nuée de mouches afin de chasser le fuyard, appâté par la perspective de tuer quelque chose pour mon Dieu.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« Ce sera fait, boss ! »

Sans discuter, Wilhelm Werner courut vers les blessés, et avec des ordres aboyés et quelques coups de pieds, il força les victimes du Slaaneshi à se mettre debout et reformer les rangs pour partir — encore une fois, Reinhard Faul décidait d’aller régler ses problèmes, seul, et personnellement.

Il avança normalement dans la rue, d’un pas leste, tout en chantant. Il avait lancé ce sort des dizaines et des dizaines de fois, ça ne pouvait plus tellement l’émouvoir. Ses jambes se désagrégèrent, son visage tomba en poussières, et le Grand Coësre se changea petit à petit en une nuée de plusieurs centaines de mouches dessinant une silhouette vaguement humaine. Tout en bourdonnant, cette nuée s’éleva dans le ciel en dessinant un tourbillon, et passa au-dessus des toits des maisons et des cheminées des appartements.

Reinhard voyait Nuln avec des milliers d’yeux. Il pouvait entendre les sirènes d’alarmes, les cris des gens, les fuites des badauds, l’arrivée prochaine de la police. Il était perturbé par le mouvement d’un bateau, le roulis d’une machine, l’envolée d’un corbeau. Il sentait la maladie, les égouts, le sang métallique. Toute la ville était sous son regard.

Virevoltant au-dessus des ruelles, il ne tarda pourtant pas à retrouver sa proie.



Un Slaaneshi, ça court vite ! Il y avait quelque chose d’assez ridicule à voir ce magicien foncer à travers des rues en bondissant par-dessus des palissades, sa grande cape violacée de sorcier volant derrière. Il y avait de quoi faire un rire gras comme seul un Nurglite était capable ; il pouvait courir, mais pas tellement se cacher.

Mais voilà, il était arrivé dans une avenue du quartier Kaufmann, encore très animée même en cette nuit. Il y avait une taverne pleine à craquer avec des clients devant, un gros fiacre public dans lequel des dizaines de passagers étaient assis ou accrochés sur les côtés, quelques policiers en train de patrouiller en trottant ; tout le monde semblait nerveux et paniqué par les explosions et les tirs précédents.

Le sorcier, lui, prenait ses jambes à son cou. Il trébucha sur un morceau de trottoir, se releva aussitôt, alors qu’une gentille dame âgée s’approchait de lui en lui demandant s’il avait besoin d’aide. Mais lorsque le sorcier regarda derrière lui, en l’air, il vit une pure vision d’horreur :

Un tas de mouches, au-dessus du toit d’un immeuble, grésillant sur place.

Alors, le Slaaneshi envoya voler toutes les conventions sociales entre chaotiques, notamment la règle de ne jamais incanter en public. Frappant un bâton de fer sur le sol, il se mit à hurler une longue litanie en langue noire, que Reinhard ne comprenait que trop bien :

« Maître des sensations, viens te repaître de la chair ! Fais danser tous les corps devant toi, et force-les à genoux pour qu’ils t’implorent et te lèchent les pieds ! Rends-les assoiffés, et bois ta coupe devant eux ! »

Il déchira l’Aethyr. Et alors que la gentille dame eut un pas de recul, le Slaaneshi se jeta sur elle avec un couteau, et le lui planta dans la poitrine. Elle hurla de douleur et de terreur mêlé, un cri si fort qu’il éclata dans un écho dans la rue — le Slaaneshi lui tira net le cœur de ses entrailles, et le temps que Reinhard se mette à réagir et planifier ses prochaines actions, que les policiers se mettent à siffler et charger en dégainant leurs pistolets, le magicien noir termina son incantation urgente lancée à toute vitesse :

« Sslthri’xqeusie — JE T’OFFRE MES SOUFFRANCES, INFLIGE-LES POUR LE PRINCE ! »


L’univers lui-même eut une entaille — une minuscule fente, comme une coupure provoquée par une feuille de papier trop tranchant. Et à travers cette fente, un corps glissa. Des pattes élancées comme celles d’un bouc, des cuisses humaines grises, d’horribles pinces de crabes géantes en guise de bras, un corps nu couvert d’épines de chitine, et une gueule tout simplement ignoble.
Et pourtant… Pourtant, cet être paraissait bizarrement charmant. Attirant. Même aux yeux de Reinhard.
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Une démonette de Slaanesh. Au beau milieu de l’avenue, elle marcha comme une mannequin, un pied devant l’autre, en observant ses pinces.
Puis, avec une voix lascive d'homme viril, elle demanda à voix haute :

« Qui ici désire me servir en premier ?! »
Lancement de « la Multitude fait le Tout » : 10, tranquille

Lancement d’un jet de perception difficile (-4) pour retrouver le Slaaneshi : 10, ça ne passe pas, il profite d’un round de plus pour courir.

Second jet de perception, toujours aussi difficile : 8, cette fois-ci c’est bon.

Le Slaaneshi court, mais il ne sera jamais aussi rapide qu’une nuée de mouches.
Lancement d’un jet de Sens de la Magie du méchant : 13, réussite.

Décision tirée au hasard ;

Il s’arrête soudainement en pleine rue, et décide d’invoquer une Démonette ; ça va lui prendre deux actions et t’en as deux aussi. Il a l’initiative.

Il commence son lancement, tu te déplaces au-dessus de lui.

Il lance : 11, réussite, salut beauté.


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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par Reinhard Faul »

Le sorcier de Slaanesh m’aperçoit, cesse de courir et commence à incanter ce qui lui chante. Ça me laisse le temps de réfléchir – un exercice difficile quand on est un millier de mouches. La solution raisonnable, pondérée, celle que Valitch choisirait, serait de se barrer, ne même pas revenir sous forme humain pour se poser sur le toit. Cet abruti invoque en public ? Grand bien lui fasse. Le tort causé à sa faction ce soir est irrécupérable. Des gens l’ont vu en public – deux policiers sont en chemin -, il y aura une enquête, et Maximale Leistung aura toutes les raisons de venir chercher les serviteurs du Serpent dans le trou puant où ils se dissimulent. Ça serait parfait.

Je reprends forme humaine, accroupi au bord du toit du bâtiment que je survolais, telle une énorme gargouille. Je suis intrigué par son invocation. Je ne pense pas immédiatement à un démon, ça me semble trop… énorme. En pleine rue, comme ça ? J’aurais jamais osé !

Et pourtant, voilà une démonette venue parmi nous.
Les démons ont une façon bien à eux de faire rayonner leur présence. Les symptômes nuisibles qui les accompagnent dépassent ce dont serait capable un être fait de chair. Mes yeux voient une créature humanoïde d’un rose grotesque, mais le reste…
Je pousse un feulement de dégoût comme un chaton misérable. Son odeur porte jusqu’ici, elle est puissante et… très spécifique. Ça sent très fort la sueur masculine, mais pas de façon agréable, plutôt comme des vêtements sales. Un peu la bière tiède et éventée aussi. Et… un soupçon de lavande ? Je connais ce parfum, c’était une eau de toilette pas cher très à la mode il y a vingt ans. Tous ces foutus crétins avaient jamais vu de lavande de leur vie, mais il faut pas grand-chose pour rêver pendant les hivers froids et pourris de Nuln. C’est comme cette odeur piquante, amère, en arrière-plan du reste. Les clous de girofle.
Pendant une période, j’ai aucune idée de pourquoi, ces petits machins marron avaient la réputation d’assainir l’air, et la moitié des tavernes de la Faulstadt en avaient accroché partout. On ne pouvait pas approcher du comptoir sans puer le clou du girofle. Globalement, on ne pouvait pas côtoyer la vie nocturne de Nuln sans connaître ce parfum. C’est passé de mode aussi vite que c’est venu, et quelques fois j’ai l’impression d’être le seul à me souvenir de cette pratique. Et tout ça me rappelle tant de choses...

Ce cocktail d’odeur est bien sûr conçu pour m’évoquer le sexe, et j’ai envie de hurler de dégoût de voir une bestiole avec des pattes de crabe s’aventurer dans ma tête de façon aussi chirurgicale. C’est comme sa peau… d’accord elle est rose, mais c’est plutôt la texture… je sais déjà à quoi elle ressemblera sous ma main. Elle aura la fermeté et la fraîcheur de la jeunesse, peut être un peu graisseuse à cause du sébum et de la sueur…
Ça va se payer ça.
Tour 1 de Reinhard :
Mineure : Se retransforme en sorcier.
Majeure 1) "Explosion vorace" : 12, ça passe, +4 à ton prochain sort
Majeure 2) Tu incantes "Vent de Nurgle" en majeure, ça prendra 3 tours

Tour 2 de tout le monde :
- La démonette commence à charger vers le bâtiment
- Le sorcier Slaaneshi s'enfuit
- Majeure 1) Reinhard : Vent de Nurgle
- Deux policiers tirent avec un gros malus (-4) sur la démonette : 19 et 2, un flic héroïque parvient à la toucher
- Jet d'INT de la Démonette : 19, échec, elle est tellement énervée qu'elle fait demi tour et tente de buter les keufs
- La démonette se bat contre les flics
- Majeure 2) Reinhard : 4, Vent de Nurgle passe, la rue entière est engouffrée par un énorme vent de caca.
- La démonette tente un jet de FOR : 16, elle tombe à terre

Tour 3 :
Reinhard prolonge le sort : 11, ça repasse
La démonette : 5, cette fois-ci elle est debout.

Tu lui as fait 69 PV de dégâts. C'est très Slaaneshi. Elle a infligé des dégâts aux flics, mais moins que ce que tu lui as foutu dans le museau. Instabilité : 5, elle reste là et elle est méga énervée.

Elle tente de partir rejoindre ton bâtiment et te buter : 4, ta prolongation continue et elle est complètement anéantie par ton caca.
Au début tout va normalement. Je m’étais gardé de côté un petit sort qui neutralise la magie, que je n’avais jamais utilisé jusque-là. Le sorcier Slaaneshis se met à gémir d’horreur quand son corps se recouvre de pustules, il sautille sur place comme un mec qui a une colonie de fourmis dans le slip. Puis ça explose (j’aime les trucs qui explosent). Ça a marché au-delà de mes espérances, laissant le temps aux policiers de nous rejoindre. Ils s’attaquent bien sûr en premier à l’énorme démon rose et ne prêtent aucune attention au petit vieux marmonnant accroupi sur son toit.
Ça me laisse le temps de tester un truc, un truc que j’ai jamais essayé avant…
La magie monte en moi, très fort, dix mille fois meilleur que n’importe quelle histoire de quéquette, peu importe ce que croit la pétasse rose.
Ce qui s’est passé ensuite…

Honnêtement j’aurais du mal à en parler, j’avais pas une vision très claire de là où j’étais. Le plaisir me rendait fou. Moi je voyais des explosions de couleur, je riais, je hurlais mon enthousiasme. J’ai passé toute la RUE au chalumeau magique, les mains croisées devant moi, paumes vers l’extérieur, et un énorme rayon de caca brûlant aspergeant toute la rue, passant, repassant… c’est pas des moments qui se vivent, ça se décrit d’avoir le corps tordu par l’extase religieuse, la joie de tuer, le plaisir de pratiquer la magie. La démonette s’est écroulé et n’a pas vraiment réussi à se relever avant de finir carbonisée au sol. Ainsi que les policiers, quelques passants, et un fiacre qui se promenait en arrière plan. Même l’air nocturne semble plus sec et plus chaud. Je hurle pour les cadavres, les résidus de caca sur les briques, la maçonnerie abîmée :

« MERCI PAPY T’ES LE MEILLEUR !!! AHAHAHAHAHA ! »

Rendu complètement cinglé par l’extase, je me retransforme en nuée de mouches. Même un océan ne m’empêcherait pas de partir à la poursuite du sorcier en fuite et goûter à sa mort.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
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- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

L’hippobus de la Ligne 3 avait suivi son chemin habituel pour cette heure tardive ; une ligne à haute amplitude désirée par la mairie de Nuln, son service était offert par les coches des Quatre Saisons qui savaient que le contrat, s’il n’était pas exceptionnel, se trouvait être suffisamment rentable pour justifier sa mise en place ; c’est que Nuln est une ville à jamais illuminée, et où l’on ne cesse pas le travail même avec des horaires très avancés. Il y avait toujours des valets pour faire des extras lors de soirées, des scribes pour terminer de rapporter des pièces dans leurs dossiers d’assurances, et puis les femmes de ménages commençaient à nettoyer les locaux des banques qu’une fois tous les employés hors des bureaux. La grosse diligence à wagons, assez large pour embarquer jusqu’à quarante passagers debout et assis, venait juste de quitter l’arrêt « Vieille Porte », quand un, deux, puis des dizaines de détonations se mirent à claquer dans le quartier Kaufman, faisant paniquer les chevaux et le conducteur. Le conducteur de l’hippobus hésita, mais décida finalement de continuer sa route, devinant peut-être qu’un simple règlement de compte entre truands ne nécessitait pas de perturber le trafic — pas avec ses heures de retard à rattraper, qui lui avaient valu quelques remontrances de la part de son supérieur.

L’hippobus était plein à craquer, lorsque, au beau milieu du quatrier Türhumgel, il y eut le meurtre sauvage d’une patiente, et soudain, l’apparition de nulle part d’une horrible créature qui se mit à se jeter sur des policiers municipaux, les découpant sur place.
Le conducteur, apeuré, tira sur les rênes de son attelage de chevaux paniqués, essayant de reprendre le contrôle du véhicule. Mais alors, depuis le toit d’un immeuble en face, une silhouette se mit à hurler des mots d’une puissance terrible, et ce qui suivi, fut tout simplement l’horreur.



Le vent soufflait. Un immense vent qui faisait virevolter violemment les enseignes, qui arrachait les chapeaux des passants, qui agitait la crinière des chevaux, qui éteint les bougies des lanternes. Un vent qui charriait un mal invisible, mais pas inodore ; un vent de mort, et de terreur. Un vent qui bousculait les corps, et mit toutes les personnes qui le ressentaient à terre avec une forte violence — une vieille dame s’éclata la hanche puis le nez en se cassant sur le trottoir, tandis qu’un homme plus jeune se brisait le coccyx.
Ce n’était pas la pire propriété de cette bourrasque ; car le souffle amenait avec lui une douleur immense. Il ne s’attaquait pas seulement la chair, ni aux muqueuses de ses victimes : il s’attaquait aussi à leur essence même. À ce que la science du Vieux Monde ne peut pas encore appeler les chromosomes. Un vent mutagène, qui détruit l’essence même de quelqu’un. Un vent maudit par Nurgle.


Les chevaux de l’hippobus furent les premiers à en faire les frais. Soudain, le museau de l’un d’eux se dédoubla, alors que la pauvre créature pouvait sentir la chair se mettre à grandir au milieu de son corps. Son compagnon eut bien pire ; une sorte d’horrible tumeur se mit à grossir à toute vitesse sur son cou, une tumeur vivante, qui possédait une rangée de dents cariées au milieu.
Et alors, le vent atteint le wagon, et la quarantaine de passagers, bloqués à l’intérieur. Quand le souffle les envoya valser, les corps se brisèrent les uns contre les autres, au moins une personne mourut en étant littéralement broyée par les autres personnes installées sur les banquettes. Certains tentèrent de fuir, en criant strident et aigu, tandis qu’ils cherchaient à courir hors de cette immense soufflerie chaude et moite, qui puait le cadavre.

Dix secondes plus tard, ils se mirent tous à muter.

Une quarantaine de personnes se mirent à avoir leurs jambes qui se changèrent en pattes d’animaux, à avoir des trompes qui poussaient sur leur front, à sentir leur peau se détacher de leurs os, à voir leurs cœurs transpercés d’épines. Une jeune fille de quatorze ans se mit à devenir translucide comme du verre. Un ex-lieutenant de marine vit son crâne pousser hors de son front, en formant une sorte de crête. Une mère au foyer eut une rangée de furoncles noirs et purulents qui perlaient tout autour de ses aisselles. Une damoiselle d’honneur à un mariage sentait ses jambes se rétracter alors qu’elle rapetissait sur place.


Dans ses tentatives pour pourchasser la démonette, et faire danser le vent autour du démon, Reinhard vit large ; il fit souffler et resouffler, à droite à gauche, touchant de nouveaux innocents, les clients à la terrasse d’un café, des personnes en train de s’échapper en prenant leurs jambes à leur cou. En une minute, il y eut presque une centaine de dégâts collatéraux. Tout à ses pieds n’était plus que terreur et douleur, cris, gémissements et pleurs. Tout n’était plus que le Chaos.

C’était tout simplement exquis. Les couleurs changeaient, aux yeux de Reinhard. L’air était vicié, l’atmosphère devenait brune. Et il pouvait entendre au loin un rire guttural. Il entendait le rire de Nurgle lui-même.



Se retransformant en mouche, Reinhard continua d’être un prédateur. Il flotta, au-dessus de la peur et des supplications, au-dessus des sifflets de la police et des sabots des chevaux. Et il entendait la respiration saccadée d’un homme essoufflé.

La nuée bascula soudainement, vola au-dessus d’une enseigne, dépassa un théâtre, et se retrouva dans une ruelle.

Un homme en robe violacée venait d’escalader un grillage. Il s’effondra au sol de l’autre côté, se releva péniblement, tandis que l’horrible nuée passa à travers lui en grésillant, le recouvrant d’insectes. Reinhard prit quelques instants pour tourmenter le Slaaneshi qui tentait de l’éloigner avec de vifs mouvements de mains dans tous les sens, avant de cesser son petit jeu en allant reprendre une forme humaine à peine quelques mètres plus loin.

L’horrible masque parodiant Taal sur son visage avait prit une sombre puissance. Le Coësre pouvait sentir un liquide suintant et collant sur la peau de ses joues et de son front — c’était bizarrement doux. Le bâton entre ses mains, il pouvait faire face à son grand adversaire.
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C’était un homme masqué, comme lui. Quatre fentes pour quatre yeux, une magnifique visière de plomb décorée d’or, un turban en soie. Il était grand, il avait une élégance fine.

Dans la vie de tous les jours, ce sorcier devait être un excellent cultiste du Prince. Un homme raffiné, aussi séduisant que séducteur. Mais là, ce soir, il était couvert de boue et de sueur, il tremblotait sous sa cape, et il était transi de peur. Absolument terrifié.

Le Slaaneshi leva son propre bâton en l’air, une jolie canne d’argent décorée, il souffla d’autres mots en Langue Noire, et focalisa la magie — mais il ne prépara aucun sortilège. Sa voix tremblait tellement, Reinhard sentait l’immense effet qu’il avait sur ce pauvre rival…

« R-Reste éloigné !
Je n’ai rien contre toi ! P-Pourquoi nous entre-tuer ?! »

En bon Slaaneshi, il essayait encore d’avoir recours au charme. Mais ça avait du mal à marcher — pour une fois, le Coësre avait totalement l’ascendant sur quelqu’un de son rang.

Jet de « La Multitude fait le Tout » : 13, réussite.

Jet de perception pour retrouver le magicien Slaaneshi : 2, réussite

Tests de course contre lui, sachant que tu voles et que c’est donc très facile : 14 vs 14, quand bien même il a pris de l’avance ça ne sera pas assez.


Le magicien, en te voyant, me roule un jet de Peur : 18, il se prend un -2 à toutes ses actions à partir de maintenant.
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par Reinhard Faul »

J’aime bien le sort pour se transformer en milliers de mouches. Je m’en sers quand je dois aller vite quelque part, que je suis trop paresseux pour marcher ou seulement pour faire des blagues. Sigrid m’a dit que c’était suicidaire d’utiliser la magie sans nécessité, et je sais bien qu’à chaque fois je prends le risque d’exploser, de me transformer en monstre, de foutre le feu à quelque chose ou tout à la fois, mais je ne peux pas résister. Ce sort est vraiment agréable à utiliser. J’ai appris à me rematérialiser de façon marrante, par exemple en faisant semblant de sortir d’un mur ou d’apparaître en jaillissant du sol comme si j’étais sur un monte-charge invisible.

Cette fois j’opte pour me dévoiler appuyé contre un mur de façon décontractée, comme si j’attendais le sorcier Slaaneshis. Il me supplie de lui laisser la vie sauve.
Bien sûr il serait tentant de parler, voire de faire un monologue à mon adversaire en si piteuse position, mais je ne suis pas un Tzeentchi. Je suis certes devant un type qui affiche un air vaincu, mais je fais pas confiance à un chaotique pour jouer franc jeu. Il lui reste peut-être quelques roublardises dans sa manche, ou un autre démon. Plus tard je rejouerais la scène dans ma tête en inventant toutes les répliques classes que je désire. Pour l’instant je veux juste neutraliser un enquiquineur.
Dans la plus pure tradition du sorcier maléfique, avec des mouches, un bâton à l’aspect torturé un crâne de cerf sur la tête…
Je sors mon flingue et je lui vide tout le chargeur dans la poitrine, à ce sale bigleux.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
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- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
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Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
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- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Sans un temps de battement, sans pause, sans même une explication, Reinhard tenta de tuer le sorcier d’une manière particulièrement irrévérencieuse : avec une arme à poudre, plutôt qu’avec l’art aethyrique. Il dégaina, étendit le bras comme son camarade Irmfried lui avait appris, et il tira fort sur le chien, prêt à tuer ce monstre pile entre ses quatre yeux.

L’arme trembla dans la main du Nurglite, la bille de plomb vola en l’air, et déchira la capuche de son ennemi, avant de rebondir dans le mur de derrière. Reinhard venait d’échouer son tir.

Sautant de peur, son adversaire hurla une phrase en langue noire, et forma juste devant son bâton un lien de fer, une chaîne acérée violette faire de magie, qui fendit l’air et entra à travers le Coësre, lui soutirant un cri de douleur. C’était violent, vif, il sentait le métal froid déchirer dans sa chair et tirer à travers sa peau. Alors, le Slaaneshi se mit à bondir, ne voulant pas rester une cible facile sur place ; il lança un nouveau lien, dans l’épaule de son adversaire, et se mit à tirer fort en enroulant les cordes entre ses mains.

Dans la panique, et la douleur, Reinhard pouvait sentir le sang chaud couler à travers son corps. Il sentait son cerveau brûler d’agonie, et toute sa chair se meurtrir, dans une sorte de peine lancinante qui eut un écho à travers toute sa carcasse — jamais il n’avait autant souffert, jamais. C’est comme si tout son esprit était à vif, électrocuté. Les cordes, en fait, attaquaient directement ses nerfs, et les grattaient, comme si on pinçait un instrument de musique.

Le sorcier leva son flingue, et se mit à appuyer à toute vitesse, une balle, puis une autre.

Deux secondes plus tard, il vit le corps du Slaaneshi s’affaler par terre. Reinhard, lui aussi, s’effondra à genoux, alors que les chaînes disparaissaient et cessaient enfin de gratter sa chair.


Il y avait un gargouillement guttural. Une respiration saccadée. Le Slaaneshi rampait sur le ventre, en tenant sa gorge — une balle venait de la traverser, et un geyser écarlate dégoulinait de sa robe. Il ne lui restait que quelques instants de vie…

Jet de tir de Reinhard (Bout portant : +6) : 19, échec automatique, mais heureusement grâce à mes règles ce n’est pas un fumble critique. Il n’empêche, tu rates un mec à bout portant, bien ouéj

Jet de « Lien exotique » du Slaaneshi : 15, réussite grâce à la focalisation.
Reinhard se prend 24 PV dans les dents. Il lui en reste 86 (Large).


Nouveau tour.

Le Slaaneshi se déplace et re-lance « Lien exotique », il aime le spam : 13, réussite encore.
Reinhard se prend 32 PV dans les dents. Il lui en reste 54 (Là ça picote plus).

Reinhard enclenche un nouveau canon et tire : 4, réussite.
Il se prend 44 PV dans les dents. Il lui en reste 41.

Le Slaaneshi re-re-lance « Lien exotique », il aime les chaînes : 6, réussite.
Reinhard, tu perds 22 PV. Il t’en reste 32.

Reinhard enclenche un nouveau canon et tire : 4, réussite.
Tu tues le Slaaneshi. Mais c’est vraiment pas passé loin :^)
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par Reinhard Faul »

J’ai raté mon tir.

Une erreur que je n’ai pas le temps de regretter. Le sorcier lance immédiatement un sort. Je ne le connaissais pas, mais j’apprends très vite à nourrir une relation intime et intense avec ses effets. Un long fil barbelé, ornés de crochets effilés, eux même crantés, un ouvrage de ferronnerie qu’aucun humain n’aurait pu créer, jaillit du néant. Il transperce mon triceps comme si c’était du beurre, s’enroule autour de mon bras puis enfonce sa pointe quelque part sous mon omoplate. Chaque crochet vicieusement recourbé se loge dans ma chair. Je ne peux pas retirer cet engin de torture sans m’arracher la moitié du bras. Je suis impuissant.

Le deuxième barbelé est encore moins délicat : il me traverse l’abdomen, du côté droit, là où j’ai mon foie et d’autres bricoles utiles. Si j’avais été humain, le coup m’aurait tué. Hélas, ma survie me donne seulement l’occasion d’avoir mal plus longtemps. Le long fil s’enroule autour de mon ventre massacré et sa pointe taquine s’enfonce dans le gras de ma fesse. Mon univers se réduit drastiquement à deux choses : la douleur, et comment la faire cesser. Je ne sais plus que je suis à Nuln, que je suis le Grand Coësre ou que des policiers sont en chemin pour venir, ma seule préoccupation est ma propre viande. Chaque respiration, tremblement, tressaillement de muscle est l’occasion pour les crochets de s’enfoncer un peu plus. Je suis comme un animal qu’on est sur le point d’abattre, hurlant, bavant, les yeux fous. Chaque petite pointe, même la plus minuscule aspérité de l’horrible objet est orné d’ardillons, m’empêchant de simplement m’enfuir. Ça ne s’enlève pas d’un coup comme un pansement. Le métal pourrait aussi bien être enroulé autour de mes organes.

Un troisième coup, le plus terrible. Il transperce le haut de ma cuisse, puis s’enroule autour de mon aine. J’ai toujours eu une voix plutôt grave, rauque, de vieux fumeur, et les changements apportés par ma condition l’ont rendue plus grave encore, presque inhumaine. Pourtant, je fais un mezzo soprano plutôt honorable quand les pointes barbelées accrochent une partie de mon testicule gauche au passage.
Tu vois quand je te dis que les Slaneeshis ont pas de race ? Tu vois quand je te dis que ces petites putes sont la mort de l’amour-propre ?

Les barbelés se resserrent en haut de ma cuisse, écrasant ce qu’il y a à écraser. Est-ce que le sorcier a eu une lueur sadique dans l’œil ? A-t’il dit quelque chose ? Je ne sais pas, je n’étais pas en mesure de me rendre compte de quoi que ce soit. Peut-être que j’ai perdu connaissance pendant une seconde.
Heureusement que j’ai l’habitude de tuer. Heureusement que ce gros con de Slaneeshis n’a pas visé mon bras droit. Mon doigt a appuyé sur la gâchette de sa propre initiative, c’était la seule façon de faire cesser la douleur. J’aurais bien été incapable d’incanter. Merci Irmfried pour toutes tes leçons chiantes sur les armes à feu. Les barbelés ont disparu, le sorcier est mort, ou mourant.
Je m’en fous complètement.

Pendant quelques secondes, il y a un silence de mort, seulement troublé par les gargouillis d’agonie de mon ennemi. Je suis tombé à genoux, le front contre le sol comme si j’allais prier, mon bras valide enfoncé contre mon entrejambe.
En fait, j’étais en train de reprendre mon souffle. Une plainte monte lentement, comme celle d’un petit enfant qui découvre la douleur. Un bruit pas très impressionnant, le bruit le plus humain que j’ai produit ces dernières années. Il est brisé par des sanglots qui fleurent bon la morve et la bave. Si tu as déjà vu un bambin brailler sans retenue jusqu’à en perdre sa respiration, tu as une idée d’à quoi ça ressemble.

Bon toi tu es là, au calme, possiblement en train de siroter une verveine en lisant, et tu te dis « le combat est fini fouille les poches du Slaaneshis, vite », mais je te garantis que je suis aussi incapable de faire ça que de sauter jusqu’à la lune. Mon seul programme, c’est une fuite désordonnée. C’est déjà un miracle que j’ai pas oublié mon flingue et mon bâton. J’abandonne le cadavre, toutes ses possessions et ses mystères sur place. Je parviens à me changer en mouches – tu te doutes bien que je peux pas marcher – et fuit avant que policiers et répurgateurs se pointent.

Là, mon cheminement est bien moins classe qu’à l’allée. Je perds des mouches mortes un peu partout, je me cogne dans les murs, je finis par rentrer dans les égouts par un caniveau. Les fidèles ont l’habitude de mes bêtises, mais ils n’avaient jamais vu des milliers de mouches folles, désorganisées, renverser jusqu’aux meubles en se déplaçant de façon confuse dans les galeries. C’est surtout la vaisselle et quelques vieilles chaises qui épongent les dégâts, mais on perd aussi quelques fioles d’ingrédients très rares comme de la pisse de licorne venue à grands frais de Bretonnie, irremplaçable. Je pète aussi un vase qui appartenait à Heidemarie, pas spécialement précieux sauf qu’elle y tenait. Je suis perdu dans mes propres égouts, mais je finis par trouver ma chambre. Puis je me matérialise dans mon lit et sa sécurité et je peux enfin braire tout mon saoul.

Le chaos absolu que j’ai provoqué ameute forcément des fidèles. Je reconnais Sigrid, Irmfried et Kurt, mais je m’en fiche. Je hurle :

« SORTEZ ! »

Mais ils ne le font pas. Casque et bâton sont abandonnés au sol comme des objets sans valeur. Il y a du sang partout – enfin, la bouillie noire et pleine d’asticots qui me sert de sang – et je suis en position fœtale en train de brailler et de sangloter très fort, barbouillé de morve, tout rouge, et ma voix se brise parfois pour reprendre péniblement ma respiration. Un de mes bras pendouille, inutile. L’attaque a été si puissante que la manche de ma tenue de cultiste a été coupée nette, dévoilant un magma ignoble de chair mutilée. L’observateur attentif remarquera que j’ai aussi une jambe nue, mais les draps, les oreillers et les haillons empêchent de voir plus haut que mon genou.

Les seules réflexions qui parviennent jusqu’à mes neurones surchargés en douleur, c’est que les gens doivent partir. Entre la pourriture de Neiglish, la marque sur mon ventre, et mes blessures, je ne vois que des points négatifs à recevoir de l’aide. Je suis comme un animal agonisant avec une patte coincée dans un piège, rendue fou par la souffrance, prête à tuer ou à se ronger la patte pour protéger ce qui peut encore l’être. Même mes mouches sont agressives. D’habitude, elles font leur vie, on les oublierait presque, mais là elles bourdonnent dans tous les sens, se cognent partout, et foncent dans le visage des gens. Aucun cultiste n’en écrase une seule, car ils savent que ça me fait du mal, ils se contentent de les chasser en agitant les mains.
Sigrid approche. Elle essaie de prendre une voix douce, mais elle est obligée de hurler pour couvrir mes braillements :

« Patron, laissez-moi regar…

- VA-T’EN ! VA-T’EN !

- Mais je veux vous…

- SI TU ME TOUCHES JE TE TUE ! »

La petite sorcière voit bien que je ne serais pas capable de battre un chaton à mains nues et s’approche tout de même. J’essaie de lever mon bras blessé pour la frapper – l’autre est occupé à maintenir l’intégrité de ce qu’il me reste -, je n’y arrive pas, j’essaie de me tortiller pour la mordre, nouvel échec, puis de désespoir je me mets à feuler et à cracher. C’est un truc que je fais depuis que j’ai des crocs, ça fait toujours pitié mais en la circonstance j’ai plus que jamais l’air d’un petit chat qui vient de se faire écraser.

Sigrid est tout de même obligée de reculer. Elle me sent rassembler le Dhar de façon brouillonne pour tous nous faire exploser et nous tuer. Je suis fou, et je préfère mourir plutôt que quelqu’un me touche et me fasse mal.
Heureusement, qui c’est qui nous sauve tous ? Irmfried. Pendant que la jeune fille essaie d’expliquer à une bête enragée qu’il faut se calmer, il a tranquillement ouvert mon placard et sorti mon petit matériel pour fumer de l’opium. Il assemble tuyau, pipe, charbon et produit, chauffe le truc, puis me l’agite de façon suggestive sous le nez en disant :

« Tu en veux ? »

Faut pas me le dire deux fois. Ça donne une scène bizarre, on dirait qu’Irmfried donne le biberon à un petit animal pas sevré, sauf que l’animal est plein de sang et de mouches et de trucs démoniaques. Je tète la drogue comme s’il n’y avait pas de lendemain, et effectivement le soulagement est immédiat. Irmfried a l’habitude de la bagarre et de ses conséquences, il a bien pris les choses, et maintenant il attend que je sois assez défoncé pour me laisser faire. Ça se produit assez vite. Quand mes hurlements sont réduits à une respiration laborieuse et que mes yeux se perdent dans le vague, il pose la pipe, puis commence à enfiler des gants qui traînaient là – j’en ai beaucoup de paires. Je marmonne :

« … touche pas mon sang. Même mon sang est dangereux. Touche pas…

- Oui je sais. Chuuuut tout va bien. »

En mesure de protection supplémentaire, il noue une serviette sale derrière sa tête pour protéger son visage des éclaboussures et remonte le col de son manteau. Il prend des ciseaux. Je gémis, mais il continue à murmurer d’une voix douce des « chut », des « ça c’est bien », et des « la la c’est presque fini » en découpant mes vêtements. Il prend garde à protéger ma marque avec un bout de drap, rendant ma blessure au ventre presque inaperçue. De toute façon ce qui le préoccupe c’est de me faire écarter les jambes et découvrir ce que je suis si préoccupé à cacher avec des coussins et des draps.
Je vois pas ce qui se passe, mais je vois les réactions des gens. Je vois Kurt, mon brave Kurt, qui pourtant est en séjour prolongé sur planète cinglé, avoir une réaction adéquate pour la première fois. Il affiche une terreur, un dégoût absolu, couvre sa bouche avec sa main puis sort précipitamment de la pièce pour vomir. J’en rirais si je pouvais. Irmfried, qui a vu des champs de bataille et qui sait bien que les ennemis n’ont pas la politesse de faire des blessures sexy aux bras et aux jambes, Irmfried qui a eu sa dose d’hémoglobine pour trois personnes, prend un teint de cendre et écarquille les yeux d’horreur. Et là je te jure, j’entends la pire phrase que j’ai jamais entendu de ma vie, et crois-moi que c’était pas de la rigolade jusque-là. Le pauvre soldat me dit d’un ton ému :

« Oh seigneur… on… on va te la remettre à l’intérieur hein ? T’inquiète pas ! »

Après il me rapporte la pipe d’opium d’une main tremblante, et me force à fumer. Je ne suis pas conscient pour la suite, et honnêtement c’est un moindre mal. Je passe plusieurs heures dans un état de semi-mort où dès que je fais mine de gémir ou me réveiller un peu, on me bourre de drogue. Jamais été aussi défoncé de ma vie, l’opium donne les meilleures hallucinations quoi qu’on en dise. Dans mon rêve je me trouvais dans les Jardins de Nurgle, et j’étais une petite fleur occupée à fabriquer du pollen. C’était serein.
Je ne sais pas comment ils ont trouvé quelqu’un pour me recoudre. Le pauvre bougre a dû être extrêmement surpris. Il rejoint Grand Père, puis on lui demande de soigner quelqu’un, très étrange.
Enfin j’ai rien senti, j’étais pas là, y a de la lumière à l’étage mais personne n’est à la maison. J’ai un peu redescendu de ma perche bien des heures plus tard, mes gentils cultistes m’ont laissé sans connaissance le plus longtemps possible. J’ai vaguement reconnu Irmfried qui monte la garde au pied du lit, et… le médecin légiste qui m’avait aidé à choisir un cadavre ! C’est lui ! Il s’appelle Frédérick Carniola, je m’en souviens. Là il est assis à côté de moi et il bricole du côté de mon ventre. Je panique un instant puis je sens qu’on a mis un bandage sur ma marque, avec de la gaze et tout. Je hurlerais d’indignation devant cet affront si je pouvais : je me contente de grogner. Les deux autres s’en fichent et continuent de discuter entre eux :

« Je… je ne sais pas comment recoudre ça, je peux passer deux doigts dans le trou sans toucher les bords. Il devrait être mort. »

Irmfried réplique d’un ton calme mais ferme :

« Bah il l’est pas. »

Le médecin répond, visiblement très fatigué par plusieurs heures de couture :

« Dans tous les cas, je n’ai jamais soigné un homme dont je pouvais voir l’intérieur du foie. Même dans ma pratique de thanatopraxie on ne me le demanderait pas. »

Irmfried ne répond rien, et je sais très bien que le mot « thanatopraxie » lui a coupé la chique. Je vole à son secours en ajoutant une remarque utile, très bien prononcée, et surtout pas embuée par la drogue et la fatigue :

« Hmm ‘servait à rien ce truc… foie… marche pas. S’en fout.

- Grand Coësre ?! »

Carniola fait une révérence plongeante, puis me bredouille une longue explication confuse sur ses soins, que je comprends à moitié. Il m’explique qu’il n’aurait bien sûr pas eu l’audace d’utiliser des médicaments ou de nettoyer la plaie, mais seulement remettre à sa place toutes mes affaires. Il a pris grand soin de tremper les fils et les aiguilles dans de la merde pour qu’elles ne soient pas propres, et il a lui-même craché – oui monsieur ! - sur chaque lambeau de chair qui n’était pas assez pourri et sale. Car, hélas, il a dû au moins rincer à l’eau quelques blessures, ne serait ce que pour les voir – je ne peux que pardonner les limites d’un homme, car je sais bien à quel point mon épiderme est décoré par notre Seigneur. Ce n’est que gloire et honneur, bien sûr, mais enfin ça n’est pas très commode de suturer quand on doit se frayer un chemin entre les mouches qui pondent dans le pus et les reliefs de pustules et autres furoncles.
Je réponds rien et je le fixe les yeux mi-clos, parce que je n’ai rien à dire. De mon bras valide je fais signe à Irmfried de s’approcher. Plus près. Près de mon visage, parce que je ne peux pas redresser la tête. Puis je lui chuchote une question. Il me répond :

« Ça devrait aller, je crois, mais à ta place j’éviterais les pensées licencieuses pendant quelques semaines. »

Je hoche la tête, mes principales inquiétudes étant soulagées. On peut retourner aux questions importantes, genre comment je fais pour poursuivre mes plans géniaux si je suis blessé de partout ? Le problème c’est pas de guérir, c’est de guérir vite. Je ne peux pas tenir debout ! Le médecin se remet à bredouiller à propos de mes blessures surnaturelles, je lui fais signe de se taire d’un geste de la main, avant de me mettre à parler laborieusement. C’est pas tant les blessures que la défonce qui me ralentit pas mal.

« Nurgle me garde en vie. Seul Nurgle peut me soigner.

- Mais…

- C’est très bien d’avoir recousu, je… mon foie est mort depuis longtemps, en réalité. »

Je vois des froncements de sourcils et des questions arriver, et je suis déjà découragé. Du coup je n’explique pas ce que j’entends par là, c’est-à-dire que la biologie des gens très bénis par Nurgle diffère d’un humain normal. Bien sûr que les méthodes de Shallya ne peuvent rien pour nous, ça serait un comble ! Prendre des médicaments, nettoyer des plaies et je ne sais quelle bêtise me feraient plutôt du mal.
Pour mon cas personnel, j’ai appelé mon Grand Père chéri quand j’étais aux portes de la mort. Il m’a ramené de très loin, de très très loin, pour que je puisse donner ses cadeaux au monde entier. Le typhus me bouffait depuis des jours, et un être humain ne décède pas comme une bougie qui s’éteint. Certains de mes organes mourraient par une suite de mécanismes biologiques qu’à l’époque je ne pouvais ni concevoir ni connaître. J’avais perdu connaissance, et après l’arrêt de mes reins et de mon foie je m’éteignais doucement dans mon sommeil. C’est à ce moment-là que j’ai supplié Nurgle de me sauver, et il ne m’a pas rendu un corps tout chiant d’humain normal. Ça serait débile. Maintenant je fonctionne en partie avec… autre chose. Personne ne sait exactement quoi, c’est la nature même du chaos.
Étant de plus en plus lucide à chaque minute qui passe, je commence à m’agiter. J’essaie de me redresser sur un coude, mais la douleur qui me transperce du nombril jusqu’aux genoux me fait glapir et retourner au fond de mon lit. Je hurle :

« Merde ! Merde merde et re-merde ! Le dragon va venir me buter et je peux même pas m’asseoir ! »

Je cache quelques larmes de douleur et de frustration en faisant semblant de me gratter le sourcil, puis je réfléchis. Je cogite dur. Puis, enfin, je dis en regardant le plafond – afin d’éviter le visage d’Irmfried :

« On doit me porter au Pellagra, vers Lise. C’est le seul moyen que je vois. »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Lise. En entendant ce prénom, le commissaire Irmfried Brandt se mit à changer du tout au tout. Le grand gaillard arrêta le mouvement qu’il avait entamé, et il demeura scotché sur place, entièrement sidéré. C’est sans un bruit, et uniquement après quelques instants de catatonie, qu’il quitta la pièce pour organiser le transport du Grand Coësre.

Après, il y eut un véritable défilé de sectateurs. Des laquais de toutes sortes entraient puis sortaient de la chambre pour s’occuper de leur majesté ; ils préparèrent une grande civière à quatre porteurs, qu’ils arrangeaient pour la rendre aussi confortable que possible, puis ils changèrent très précautionneusement les vêtements de Reinhard pour le transformer en leur roi des mendiants — une immense cape en peau de chats, et un diadème en bois putrescible, accompagnés de son bâton en guise de sceptre. Ils l’installèrent, et ils commencèrent à le promener hors du royaume souterrain pour le faire à nouveau affronter les boyaux de Nuln.



Le chemin fut beaucoup plus long et éprouvant que les autres. Avachi sur son brancard, Reinhard était transbahuté au-dessus de passerelles et à travers des tunnels de services qui passaient au-delà des canalisations de la ville. On l’amenait en fait jusqu’à la limite du Reik, dont on entendait le fort courant gronder derrière des murets de brique. Là, les cultistes étaient beaucoup plus présents qu’ailleurs, et la petite procession de gardes-du-corps et de serviteurs du Grand Coësre durent forcer des barricades gardées par des Nurglites armés à dégager le chemin, les sentinelles posant toujours un genou à terre devant leur monarque véréné.

Et finalement, on grimpait un escalier, on découvrait de l’eau claire, et on respirait l’air frais de la nuit ; la procession avait atteint des docks désaffectés de la Faulestadt, quelques embarcadères camouflés près d’entrepôts abandonnés.

Ici, le gros des forces du Coësre attendait le jour décisif. Par ici, on ne pratiquait plus la religion dans la clandestinité des caves ; on priait Nurgle en plein jour. Un petit autel constitué de rats crevés sur des pals et du corps d’un postier au ventre arraché, des mouches pondant des œufs dans son estomac grouillant, servait à baliser le chemin jusqu’à une bâtisse juchée au-dessus de la mer. Sur les toits, un œil très attentif pouvait deviner les canons d’arquebuses à lunettes, que des policiers ou des militaires corrompus utilisaient au cas où une faction ou une autre de la ville décidait d’attaquer l’endroit. Sur les murs des vieux immeubles, les trois cercles étaient dessinés, encore et encore, avec quelques litanies fort énigmatiques : « Le Cycle », « Je vis, je meurs, je vis encore », « Ma vie se raccourcit, mon âme chante ».


Un homme de l’escorte de Reinhard frappa à une grosse porte métallique. Elle s’ouvrit après un long délai, pour découvrir un grand hall vide, surmonté de pontons et de corniches où des cultistes observaient. Tous se signaient au passage de la civière, et avec la hauteur du bâtiment, on pouvait entendre les chuchotements discrets se réverbérer dans des échos : « C’est lui, c’est le Grand Coësre ! » « Il a pas l’air d’aller bien, est-il en danger ? » « Loué soit-il, notre prophète… »

Il y avait là de nombreux pièges. Des pieux acérés couverts d’excréments, et de la poudre à canon proche de lanternes — tout était fait pour infliger le maximum de souffrances et de pertes à un assaut ennemi. Les ressources de la secte avaient été bien dilapidées dans cet entrepôt, car c’était là que se trouvait la pièce maîtresse du futur plan de Reinhard.


Il passa une vieille porte avec une pointeuse démolie, au-delà d’un comptoir d’accueil. Une grande double-porte s’ouvra. Et voilà qu’il découvrit une large plateforme industrielle, où on avait écarté les tables et les machines, et il y avait tout au bout un quai, où était garé un horrible navire.



Le Pellagra n’avait pas en soi changé de forme ; c’était toujours une cogue, une très grande barge étendue, avec deux châteaux bâtis au-dessus d’un pont à cale. Mais toute la structure avait été modifiée, tant par des charpentiers, que par la magie, les prières, et les sacrifices des cultistes depuis deux ans et demi que le navire était camouflé loin des regards humains.

Les mâts avaient été arrachés, et sur celui du milieu, une immense cloche en fonte portant des runes en langue noire se dressait. Le bois du navire pourrissait sur place, il était vert et marron, un nid à thermites et surtout à tarets, des mollusques ainsi regroupés qui déclenchaient immédiatement une trypophobie à glacer chez le sang chez quiconque osait regarder trop longtemps le bateau. Sur la poupe, il y avait un trône fait d’ossements de bêtes malades prises dans les boucheries, et tout le long des flancs-bords, des asticots blancs géants, gros comme des veaux, n’arrêtaient pas de ramper, formant une sorte de bouclier défensif, alors que des gueules porcines apparaissaient le long de la structure, à travers des sabords, avec de l’acide qui dégoulinait de leurs museaux, brûlant la peau et la viande de ces pauvres bestioles qui grognaient en cacophonie.
Mais le plus terrifiant, c’était la proue.

Depuis trois ans maintenant, une prêtresse de Shallya, Lise Brandt, avait été sacrifiée par Reinhard Faul dans un sordide rituel. Et cela faisait trois années maintenant, plus de mille nuit et mille jours, que le corps et l’âme de cette pauvre femme étaient perpétuellement coincés entre ce monde et l’au-delà, dans des limbes perpétuelles. Elle était encore ici, et elle souffrait encore, tandis que son corps pourrissait, mourrait, se décomposait, puis renaissait à jamais, sous les actions des insectes et de créatures microscopiques. Elle avait décuplé en taille et en masse, et elle était devenue le Pellagra tout entier.
Alors, sur la proue, là où les marins gravent des sirènes pour être guidés, il y avait maintenant une tête. Une grosse tête tuméfiée, couverte de pustules et de cancers, et un corps immense, obèse, à peine humain — on devinait une poitrine, un nombril, et des bras, et une peau jaunâtre qui suintait de sébum et de sang. Et si on regardait juste en face, un horrible spectacle s’offrait à nos yeux : une coupe anatomique. Derrière des côtes à vif, on voyait battre un cœur à toute vitesse, avec des alvéoles d’où sortaient des moustiques, et des poumons qui respiraient, permettant à des cafards de remonter et de sortir des narines de la femme.

C’était Lise qui contenait le clou du spectacle que préparait Reinhard. C’était elle qui allait répandre la saxotoxine là où le Reik et l’Aver se rejoignent, pour offrir un magnifique cadeau à l’Empire, qui dépasserait toutes les précédentes maladies de Reinhard : la vérole Nulnoise, et la grippe agrypniaque.


On déposa la civière devant le ponton qui menait au bateau. Alors, les asticots du flanc-bord bougèrent, et sur le bois du navire, des… Orifices, s’ouvraient. Une paupière avec un gros œil géant, une bouche avec une langue noire. Toute cette horreur regardait Reinhard.
Même le plus fanatique des Nurglites était mis mal à l’aise par tel spectacle. Aucune des sentinelles de l’entrepôt n’osait regarder dans la direction du Pellagra trop longtemps. Il n’y avait que le Coësre pour se lever et aller d’un pas nonchalant vers son bateau, car c’était lui qui avait fabriqué ces horreurs.

Que le Coësre… Et l’Interlope.

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L’Interlope était le conducteur du navire. Un étrange homme, sans nom, qui était arrivé au service de Reinhard Faul à l’époque où il s’appelait encore Reinhard Faul. Un homme de taille médiocre, à l’apparence décharnée, à qui il manquait tous les doigts de la main gauche, et surtout, un œil, qui était vitreux. En réalité, c’était l’œil avec lequel il voyait ; l’Interlope n’avait jamais expliqué son passé, les raisons de sa présence, comment il avait trouvé Faul ou ce qu’il attendait de son service auprès de lui… Mais il émanait quelque chose. Il voyait ce que les autres ne pouvaient pas voir. Il possédait le 6e sens, même si le Coësre ne l’avait jamais vu manipuler le moindre sortilège, focaliser ou incanter de la magie.
Peu d’hommes mettaient autant mal à l’aise que l’Interlope. Mais il semblait connaître tous les fleuves et toutes les rivières de l’Empire, et il savait conduire un navire qui n’avait plus de mâts. En ça, il était essentiel.


Et voilà que l’Interlope se tenait sur le pont. C’était là où il dormait. Peut-être là où il prenait ses repas, aussi — maintenant qu’il y pensait, Reinhard ne l’avait jamais vu se nourrir, pas même dans le Stirland où il l’avait mené. Est-ce qu’il l’avait même aperçu dormir un jour en fait ?

Il fit une longue révérence élégante, avant de parler avec son ton sec et haché de marin :

« Ben’v’nu à bord, sire Coësre…
S’z’emblez mal au point, hé ? V’nez voir la belle vierge ? »

L’Interlope guida Reinhard jusqu’à la porte qui menait à la cale. Elle était fermée, car tout autour du bois, une sorte de mélasse puante avait poussé. Le batelier alluma une flammèche, la passa tout autour des fentes de la porte, et alors, des œufs éclatèrent, et des centaines d’araignées s’enfuirent en poussant des petits cris quasi-humains. La porte s’ouvrit, et menait vers un escalier, qui était bien plus long que le Pellagra n’en donnait l’impression depuis le quai.


C’est que ce bateau horrible n’était pas juste un bâtiment infecté, où poussait la corruption. C’était plus que ça. C’était une sorte de passerelle. Le Pellagra existait en l’année 2532 dans l’Empire, à Nuln, mais il existait aussi ailleurs ; Il existait en l’An -48 au large de l’Arabie, et en l’An 5444 devant l’Aérodrome Sël-Khatesl. Surtout, il existait dans les chaotiques royaumes de l’Au-Delà, son ancre enfoncée dans un charnier de dizaines de milliers de cadavres au-dessus d’une cascade putride, où n’arrêtaient pas de tomber des corps de mortels de toutes les races qui tombaient par maladie.
Ce navire infâme existait parce qu’il était nourri, tous les jours que le soleil offrait, par les souffrances et les prières des souffrants, par les âmes qui étaient infectées puis converties. Il existait car la corruption n’en finissait plus. Un seul jour de jeûne suffirait à lui retirer son pouvoir, à sécher les asticots, à couper les ailes des cafards, à cesser de faire battre le cœur brûlant de Lise — à arrêter de la faire pleurer, alors que ses yeux d’ambre, atteints par la destruction de ses reins, devaient observer la façon avec laquelle Shallya échouait à sauver quiconque.


Alors Reinhard se retrouvait au milieu d’un couloir fait d’un métal d’obsidienne, alors que dehors, le navire était clairement en bois. Il passa devant des miroirs, où son cerveau fut saisi d’une horrible migraine, son front tremblait alors qu’il avait l’impression qu’une main immense faisait pression sur son crâne. À sa gauche, il voyait des hommes couverts de capes bleutées courir à travers un paysage de sable, lancer des pieux sur des vers géants qui rampaient sous les dunes. À sa droite, il voyait un cerf-volant de métal glisser dans le ciel, au-dessus de tours grises qui tombaient en poussières à son passage.

Reinhard ouvrit une porte devant lui. Et il redécouvrait dans l’état exact où il l’avait laissée, la cale où il avait sacrifié Lise Brandt.

Elle pendouillait au-dessus de lui. Bras et jambes liés au plafond. Le Coësre passa une main sur un morceau d’intestin, et il tira dessus, comme s’il s’agissait d’une douche.
Une pluie de merde ruissela sur lui.

Et son corps commença à se régénérer.




« V'savez qu'le village de Biberdorf se trouve juste à l’extérieur d'Nuln, au bord de l’eau ? »

L’Interlope avait dit ça avec le sourire. Il y avait un amusement pervers dans sa voix. Son visage affichait une horrible grimace, qui montrait ses dents.
Il parlait de l’endroit où Reinhard était né, et où se trouvait sa famille.

« La dernière fois que vous vous z'y êtes rendu, vous z'avez consciencieusement évité d’alerter les autres sur votre lien avec c'lieu… Même Furug’ath était dupe…
Mais y n’échapperont pas à ça. J’ai vu comment ils sont morts.
Souhaitez-vous que j'vous montre ? »
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par Reinhard Faul »

Le transport jusqu’au Pellagra a été long, et pénible. Je gisais dans ma litière, à me faire secouer, chaque irrégularité de rythme de mes porteurs provoquant la douleur. Je me sens ridicule en costume de cérémonie à me faire vénérer par le moindre gars qui passe alors que je suis vautré tel un infirme, à peine capable de lever la tête ou d’agiter la main. Enfin on est arrivé jusqu’à l’entrepôt, puis au quai.

Je ne suis pas allé depuis longtemps jusqu’au bateau. Il ne faut pas prendre le risque d’attirer l’attention sur notre grand projet. De toute façon, être en sa présence est devenu… étrange. Dangereux, d’une façon inexplicable. Même les fidèles les plus dévoués sont mal à l’aise en sa présence. Même moi, je me sens bizarre, alors que niveau bizarrerie j’ai le cuir solide. Les seules personnes présentes sont deux petits filles en train de chantonner une comptine en tapant dans leurs mains. C’est charmant, tant qu’on est trop loin pour entendre les paroles. Et elles aussi se tiennent le plus loin possible du Pellagra.

Je sens qu’on pose ma litière au sol. J’ai les yeux à moitié fermés, parce que je suis encore pas mal défoncé et que si j’étais pas aussi secoué je ferais bien une sieste. On est encore à quelques mètres de la passerelle menant au bateau. Hagard, je demande :

« Euh… les gars ? »

Ce sont mes valets qui m’ont porté jusqu’ici. Sans raison particulière, parce qu’ils traînaient dans le coin et que ce sont eux qui m’ont aidé à m’habiller et à arranger mes cheveux. À la réflexion, j’aurais dû demander à des gens un peu plus solides dans leur tête de m’aider.
Ils ont posé ma civière par terre puis se sont mis à genou, bien alignés comme des petits soldats. Ils n’ont pas adopté une posture de prière ou quoi, ils restent simplement à genoux les bras ballants. Leur expression est vide et leurs yeux brillent d’une lueur étrange. J’insiste :

« Hé, qu’est-ce que vous foutez ? Je peux pas marcher ! »

Ça ne réveille pas les pauvres garçons de leur transe. Je tente une approche psychologique en agitant mon bâton pour en cogner un sur le crâne – enfin je vise le crâne et l’atteint à l’épaule. Ma victime tourne la tête vers moi, et ouvre la bouche. Je suppose qu’il va parler, mais une énorme araignée sort de sa bouche. Je n’en avais jamais vu de pareille, elle est énorme -à peu près la taille de ma main avec les pattes - et toute poilue. Elle escalade le visage de mon pauvre valet dans le plus grand des calmes puis va se perdre dans ses cheveux. Il ne réagit même pas, referme la bouche puis reprend sa transe. Du coup, je me dis à moi-même tout seul – puisque les autres sont en KO technique :

« Fait chier ! »

Je réfléchis soigneusement à mes options. Pour me lever, faut que je roule sur le ventre, que j’appuie sur mes bras, que je ramène mes jambes sous moi et que je pousse. Tous mes points de suture vont exploser et je vais sans doute m’évanouir et mourir après avoir saigné à mort sur le bois pourri du quai.
Donc le Grand Coësre, le Prophète de Nurgle, le Mec le Plus Important de Nuln, fait les derniers mètres en rampant sur le flanc droit et en utilisant un seul bras, façon nage indienne. Je suis tel une grosse limace qui laisse une traînée d’humeurs visqueuse derrière lui – mon sang, parce que les sutures ne supportent pas un tel traitement. Bon, allez mon grand. D’abord on remonte le genou, après le coude, et on pousse. Genou, coude, genou, coude. Après les trois premiers mètres, je crie vers les valets :

« Je m’en fous ! J’ai besoin de personne ! Je vous emmerde ! »

Mais ils ne réagissent pas.
L’Interlope vient pas m’aider, pas quand je suis sur le quai, pas non plus sur la passerelle menant au Pellagra. Il ne se sent concerné qu’une fois que j’ai traîné mon corps en entier sur le bateau, jusqu’aux orteils, et je peux te dire que j’en ai chien pour passer par-dessus la minuscule marche qui permet d’atteindre le pont. Pendant le trajet, j’ai eu le temps de réfléchir, faire le point sur ma vie et insulter en braillant tout ce qui existe dans l’univers. Sur la fin ce n’était qu’une longue litanie d’ordures marmonnée sans destination précise.

Une fois vautré aux pieds du navigateur, mes fringues poisseuses de mon propre sang, livide et les traits tirés par la douleur, il me fait remarquer que j’ai pas l’air très en forme. C’est trop.

« Sans déconner ?! »

Mais j’insiste pas, je garde pour moi la majorité des insultes qui me viennent en tête. Le gars est mystérieux, bizarrement au courant de tout, ça force le respect. J’ai posé quelques questions quand nous remontions le fleuve vers le repaire de la vampire, mais il s’est contenté d’esquiver. Je n’ai pas insisté. J’ai du respect pour les petits secrets d’autrui, et je pense pas que ça soit un traître. Aucun infidèle ne pourrait se tenir sur le pont du Pellagra tel qu’il est actuellement. Même moi je me sens bizarre, à la fois bien et pas bien du tout. Le bateau se trouve ici et ailleurs en même temps et je le vois. On ne peut pas faire venir le Jardin sur le vieux monde, mais ici on y est presque. J’ai la capacité de voir les dimensions, l’espace-temps lui-même être abîmé comme si on l’avait acculé dans une ruelle sombre pour lui casser la gueule et voler ses affaires. C’est difficile à décrire mais ça met mon cerveau en miettes. J’essaie du coup de rester le plus humain possible, ignorer les chants, ignorer les voix qui chuchotent, ignorer que nous sommes à la fois à Nuln et sur un océan de cadavres sous un ciel trop grand. Je me concentre sur ma jambe et mon ventre troués, en train d’imbiber le pont avec mon sang. La sensation du bois pourri sous mes doigts. Le poids de mes vêtements sur mon corps. Ça, c’est réel. Une partie de moi pourrait se lever, partir… mais qu’est-ce que je serais ? Et où ? Je ne sais pas.

Je demande de l’aide à l’Interpole pour me remettre sur mes jambes et me traîner jusqu’à Lise. Il accepte. Je le préviens de ne pas toucher ni mon sang, ni ma peau, ni le moindre de mes cheveux sous peine de mourir. Ça n’a même pas l’air de l’intéresser. Il me prend sous les aisselles pour me remettre à la verticale comme si je ne pesais rien.
Le problème, c’est que ma jambe gauche refuse totalement de fonctionner. Y a un trou en plein dans le muscle de ma cuisse, et ces choses-là ne sont pas optionnelles pour circuler de façon bipède. Je suis appuyé contre un mur sur mon épaule valide, mais je ne peux pas faire mieux. Si j’étais un être humain normal et tout chiant, je serais déjà évanoui. J’essaie de réfléchir à une solution, je n’en trouve pas, mais depuis le début de cette affaire quelqu’un fait enfin quelque chose d’utile. L’Interpole me tend une espèce de petit tréteau pour suspendre des filets de pêche, qui peut, si on le regarde en plissant les yeux, passer pour un genre de béquille/déambulateur. Je reçois l’objet avec gratitude. Mon bâton de mage n’aurait pas du tout pu remplir cette fonction.

Nous allons dans les tréfonds du Pellagra. Les escaliers se négocient difficilement, mais je suis si près du but ! Impossible de râler plus longtemps quand je peux presque sentir l’odeur de ma délivrance. Je prête à peine attention aux miroirs représentants des moments d’ailleurs que je ne peux comprendre, aux murs mouvant, aux portes vivantes ou à la lumière qui bouge et change alors qu’il n’y a de lanterne nulle part.

Et elle est là, toujours accrochée au plafond, ni vivante, ni morte, ni ici, ni ailleurs. Son cœur cogne comme un oiseau contre les barreaux de sa cage. Elle pleure, comme toutes les connasses de son espèce, mais en silence. Je tire sur un de ses boyaux afin que la merde tombe, et sentir sa douleur… oh bon sang le pied ! J’adresse un gémissement d’extase à la femme accrochée au plafond, pour la narguer. Je suis reconnaissant envers Nurgle que mon calvaire soit bientôt fini. À chaque goutte je sens des morceaux de moi repousser, mon foie mort qui s’étend pour reboucher le trou. C’est comme… bah, j’ai pas de quoi comparer en fait. Peut-être être un bébé dans les bras de sa mère. On est plus dans le domaine des expériences sensorielles classiques.

L’Interpole est parti, sans doute pour me laisser un peu de tranquillité. Je tire distraitement sur mes vêtements, de plus en plus valide. La douche marche encore mieux sur ma peau nue. J’expose même la marque sur mon ventre, qui à bord du Pellagra semble plus vivante et malfaisante que jamais. De petites excroissances de peau verte se tortillent et dansent sur un rythme compliqué, le pus déborde des trois cercles de bubons représentant le symbole de Nurgle, et même une minuscule patte griffue sort un bref instant de l’endroit où aurait dû se trouver mon nombril. Je n’y prête pas attention. Je me suis mis à genoux et je laisse la merde couler dans mes cheveux et sur ma peau. Les travaux de couture du médecin disparaissent, désormais inutile. Le fil tombe au sol.
J’ai même pas une cicatrice.

Je me rhabille, tranquillement, debout sur mes deux jambes. J’en chie pour remettre les protège-poignets parce que c’est pas simple de nouer un lacet d’une seule main, mais pour le reste ça va. Je sors de la pièce avec la dignité d’un prince, puis je cherche l’Interpole pour lui rendre son tréteau.

Je lui demandais rien, j’ai absolument fait aucun effort conversationnel pour justifier ça, mais il m’attaque à la gorge, direct. Je m’y attendais pas du tout, pas après être monté sur un bateau démoniaque pour prendre une douche de jus de cadavre profané. Mon visage affiche pourtant une expression très humaine de surprise, j’ouvre la bouche comme un demeuré. Il reste qui à Biberdorf ? Mon père et mon cousin, ça je le sais. J’imagine que je dois encore y avoir quelques sœurs, ainsi que leurs enfants. Pris à revers, je réponds la vérité, d’un ton sourd exprimant la douleur :

« Je sais depuis longtemps que détruire Nuln va les affecter, je ne veux juste pas… »

Mais j’arrête là. La vérité est trop lourde pour mon petit cerveau malmené. Si ce con au sourire pervers veut du Reinhard Faul, il va en avoir. Je me reprends. Vite, les parties de moi qui s’occupent des petits mensonges commodes carburent à plein régime. Tu sais de quelles parties je parle. C’est impossible, strictement impossible, de vivre sa vie au jour le jour en ayant conscience d’à quel point on est une merde inutile, stupide et égoïste, un singe idiot perdu dans un océan de caca et condamné à mourir. Heureusement qu’on se fait sans arrêt une petite narration avantageuse, sinon on aurait tous sauté d’un pont depuis belle lurette ! Ayant eu la vie que j’ai eue, ce mécanisme-là a dû être poussé à l’extrême. J’ai passé beaucoup de temps à me haïr, n’en doute pas, mais j’ai aussi beaucoup fait la victime aussi. J’embraye donc direct sans tour de chauffe :

« Ils l’ont pas cherché ? C’est un peu leur faute aussi putain ! C’est eux qui m’ont balancé aux Collèges ! C’est pas juste ! Moi je demandais que ça de rester à Biberdorf et qu’on me foute la paix. J’aurais jamais fait de magie si on m’avait pas obligé ! Merde ! Y a jamais eu aucun sorcier dans ma famille, mais ça tombe sur qui ? Sur bibi ! »

Une colère vieille de trente ans vient me brûler le cœur. Tout le monde a fait beaucoup d’effort pour ignorer les bizarreries du petit Reinhard Faul, mais je me souviens du jour où c’est devenu trop flagrant. Parfois, je sortais pour faire de la magie. Oh, rien d’extraordinaire ! Des petits bricolages de bébé sorcier des taillis. Des petites flammèches, des petites lumières, un peu de divination, rien de fou. Ma mère me disait toujours de ne pas aller seul dans les bois, mais elle pouvait pas savoir que j’étais le fils de pute le plus dangereux de toute la putain de forêt.
Je revois la scène, je m’en souviens comme si j’y étais. Je suis sorti, une nuit, il était tard. J’avais la flemme d’aller jusqu’à la forêt justement, parce qu’il venait de pleuvoir et je ne voulais pas être mouillé par les arbres qui dégoulinent. Je me suis accroupi près du carré de potager comme un gros crapaud. Ma mère m’a vu, elle sortait des cabinets et elle m’a vu avec cette boule de pure lumière venue d’un autre monde dans le creux de ma main. Même s’il faisait nuit, je me souviens de son expression de dégoût et de peur. Ça m’a fait mal. C’était le pire moment, ce visage de ma maman chérie d’amour. J’ai eu tellement honte.
Ensuite ça s’est emballé. J’ai pleuré j’ai supplié mais rien à faire, on est allé voir le prêtre du village qui a envoyé des lettres, puis un agent des Collèges est venu. J’avais la trouille, la honte, tous les sentiments négatifs que tu veux, et je me suis enfui. Pire erreur de ma vie, mais je l’ai commise si jeune et si vite que j’ai du mal à m’en vouloir. Depuis, j’ai eu souvent l’occasion de penser à ce que ma mère aurait ressenti en me voyant vautré dans un caniveau ou en train de mendier complètement défoncé en hurlant des insultes aux passantes (j’insultais que les femmes parce qu’elles peuvent moins facilement me frapper). Maintenant elle est morte et c’est trop tard.

Et même si mon cerveau est en plein sur la route du souvenir, je m’interromps un instant pour remettre mon attention sur l’Interpole. Il a l’air content. Je redirige mon agressivité sur lui :

« Et comment tu sais ça d’abord ? Moi j’t’ai jamais fait chier, j’ai toujours eu du respect, et tu viens fouiner ma merde perso, comme ça ? De quel droit ? Pourquoi je voudrais voir mes sœurs mourir ? Pas sympa, mec. »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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