[Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

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Depuis la Déchirure jusqu'à la création de l'Empire et de la Bretonnie, revivez ces âges passés de légendes.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Susi était déjà en train de s’enfuir dans la rue, sans demander son reste, alors que la goule se retournait en haussant les épaules.

« Sérieusement ?! »

Elle observa le vicaire, grinça des dents, puis se retourna dans l’autre sens pour sprinter à toute vitesse.

« Rah ! FAIT CHIER ! »

Et ainsi, elle abandonna sa proie.

Susi ne se concentra pas totalement sur ce qu’il y avait derrière elle. Bolas en main, elle regarda bien par-dessus son épaule à la façon d'une chouette, mais ses pupilles n’aperçurent que le monstre derrière son arrière-train, tandis que Talecht, abandonnant toute poursuite, avait posé ses deux genoux par terre sur le sol, son marteau bien entre ses mains.
Il avait décidé de prier en pleine rue.

Peut-être que la Halfeline était toujours sonnée par sa chute. Peut-être n’avait-elle pas fait attention à un obstacle sur son chemin. Toujours est-il qu’un pavé un peu plus haut que les autres coinça le bout de ses orteils, et voilà qu’elle vola en avant, et s’écrasa au sol.

« SUSI ! MERDE ! »

La goule dépassa la Halfeline sans y faire attention. L’Arabéenne, en revanche, glissa par terre, fit un tour à 180°, et retourna voir sa comparse Ranaldienne pour l’aider à se relever.

« Vite ! Il faut qu’on le sème dans les petites rues ! Il va- »

À vingt mètre d’elles, Susi pouvait voir que Talecht était en train de se relever avec flegme.
En pleine nuit, il était totalement visible, car son marteau scintillait encore plus que tout à l’heure.
La Halfeline sentit quelque chose de chaud contre elle ; La lampe magique, celle d’où était sorti le monstre, était en train de rayonner de striures violacées.

« Putain… »

Et le Sigmarite hurla au ciel tel un dément, avec une voix aiguë et cassante, qui porta probablement à travers tout le quartier :

« SIGMAAAAAAAAAAR ! »

Sirrah se releva, et recommença sa course. La goule, plus loin, s’était arrêtée un instant pour leur permettre à toutes les deux de la rattraper.

« GROUILLEZ VOS GROSSES FESSES, OU JE VOUS DONNERAI UNE RAISON DE COURIR ! »

Le trio s’engouffra dans un virage sec, entre deux immeubles. Un coup d’œil derrière de Susi, en revanche, manqua de la terrifier :
Talecht fonçait comme un chasseur du Hochland. Marteau dans une main, dos voûté, solidement élancé sur ses appuis, il chargeait avec l'allure d'un ours, en respirant dans des saccades maîtrisées. Ses petites jambes de Halfelines ne feraient aucunement le poids face à un prêtre-guerrier, probablement habitué à l’athlétisme et la course par quelques expériences martiales.
Adroitement, Susi décida de ne pas lui laisser faire les choses facilement ; Faisant voler son bolas en l’air, elle le lança au sol. Le prêtre tenta un saut pour esquiver, mais c’était trop peu et trop tard ; les balles de plomb choquèrent dans la poussière près de son pied, la corde de chanvre s’enroula autour de sa cheville, et le voilà qui glissa au sol dans un cri et un juron vociféré.

« Beau tir ! »

Sirrah enjamba un tonneau, la goule défonça une porte en bois avec son épaule ; toutes les trois s’engouffraient dans des itinéraires inconnus, histoire d’échapper le plus vite possible à la loi.
Mais le mauvais sort accablait Susi. Car à nouveau, son cœur s’emballant, elle se cogna son épaule contre un parapet, et la voilà qui, juste en débouchant sur une nouvelle rue, tombait par terre.

La goule et Sirrah revenaient vers elle ; et cette fois, la démone paraissait véritablement en colère. Car elle poussa l’Arabéenne qui s’apprêtait à relever Susi une troisième fois, et c’est elle qui agrippa la chemise de la voleuse avant de la secouer dans tous les sens.

« T’as du yaourt dans les chevilles, sac d’os ?! Hein ?! Arrête de tomber ! BORDEL ARRÊTE DE TOMBER ! »

La goule gifla Susi avec une main griffue, laissant un filet de sang sur la joue de Tristepanse. Reculant de quelques pas, elle pointa au loin vers Talecht qui se débattait dans tous les sens pour retirer les fils enroulés autour de ses pattes.

« Dis-moi d’aller le buter !
Je peux pas le faire si tu me le demandes pas !
DIS-MOI DE LE BUTER OU BIEN IL VA TE RATTRAPER ET T’ÉCLATER LA GUEULE !
C'EST ÇA QUE TU VEUX ?! »


Sirrah chercha nerveusement quelque chose dans sa besace, à toute vitesse.

Au loin, on entendait des sifflets, et des aboiements de chiens.
Jet de « commandement » de Susi sur la Goule : 9
Jet d’intelligence de la Goule (-4) : 3

Hmm

Contre toute attente, la goule accepte de lâcher Talecht et ne l’attaque pas.

Susi, Sirrah et la Goule s’enfuient au sprint toutes les trois.
(INI+4) pour toutes
Jets dans l’ordre :
20, échec de 8 + critique →Susi fait (Vitesse de Halfeline : 12m – (8/2)=4 ) = 8 mètres avant de s’écrouler par terre en trébuchant
12, réussite de 0 → Sirrah fait (Vitesse d’Humain : 16 + 0) = 16m
7, réussite de 8 → La Goule fait (Vitesse d’humanoïde : 16 + (8/2)=4) = 20m


Talecht pose un genou à terre et commence une prière supérieure.


Nouveau tour.

Sirrah retourne en arrière et aide à nouveau Susi à se relever ((HAB+CHAR)/2) : 2, réussite

Susi peut reprendre sa course
La goule retarde son action

Jets de course :
Susi : 11, réussite de 1 → Susi fait (12+(1/2)=0,5) : 12,5m
Sirrah : 8, réussite de 4 → 18m – 8m (Aller vers Susi) : 10m

Vous êtes toutes plus ou moins au même niveau, à +20m de Talecht

Talecht invoque « Dispersion des Grands Vents » : 1, réussite critique
Heureusement que la goule est à plus de 15m de lui, autrement elle disparaissait immédiatement.
Effet du critique : portée augmentée (24 → 36m)



Nouveau tour.

Jets de course :
18→ Susi fait 9m
16 → Sirrah fait 14m
2 → La goule fait 22,5m

Talecht : 1, réussite de 12 + critique
Talecht fait 26m. Ce putain de monstre.


Nouveau tour :

Talecht est à portée. Susi tente de lui lancer des bolas aux pattes pour l’arrêter :

Jet de tir : 3
Talecht tente d’esquiver très difficilement (-6) : 19

Talecht a les pattes entravées et s’effondre par terre. Il lui faudra un moment pour se libérer les pattes.

Jets de course :
Susi : 20, échec critique.

Ok, on va clairement dire qu’elle souffre d’une commotion cérébrale.

On arrête là.
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Susi Tristepanse Bonchardon
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par Susi Tristepanse Bonchardon »

J'ai mal.

Ma nuque m'élance à chaque pas de ma course, comme si le simple dodelinement de ma tête était de trop pour elle. J'ai les machoires qui souffrent tellement je serre les chicots, mais j'arrive pas à détendre mes muscles qui restent crispés. Je souffle comme une truie, ma respiration raclant dans ma gorge desséchée par la suie. Et ma tête, Ranald ma tête, j'ai une céphalée infernale, avec des éclairs de douleur qui serpentent entre ma tempe et l'endroit où une bosse commence déjà à pousser sur le dessus de mon crâne.

Alors que je peux pas m'empêcher de regarder derrière moi pour évaluer la distance me séparant du vicaire, je regarde plus où je fous mes pieds, et trébuche sur un pavé déchaussé. Les dieux soient loués, j'ai le réflexe de mettre mes mains pour amortir ma chute, mais ça n'empêche pas mon menton de frapper le sol en pierre. La migraine explose dans ma caboche, mes dents s'entrechoquent et m'irradient de douleur.

On m'attrape par les habits. On m'aide à me relever. Sirrah.

J'arrive pas à la remercier. J'ai envie de me laisser tomber au sol et d'arrêter les frais. Mais je me remet tant bien que mal à courir, mes petites jambes alimentées par la peur. C'est un dignitaire sigmarite que j'ai provoqué, et un mauvais esprit cannibale que j'ai libéré. Y a aucun baratin qui pourra me tirer de là si on m'attrape. Y a Morr qui m'invite à danser, et je suis bien obligée de décliner tant qu'il me reste la force de mettre un pied devant l'autre.

Pourquoi j'ai touché cette lampe ? Je suis une putain d'enfumée.

J'ai de la chance, Talecht a pris le temps de faire sa petite prière au milieu de la rue plutôt que de venir me cueillir directement. Je sais pas ce qu'il fiche avec son arme qui brille, mais ça semble angoisser ma nouvelle amie griffue qui nous hurle dessus de courir plus vite. Puterelle, j'aimerais bien, si j'étais pas autant dans le mal ! J'arrête pas de cligner des yeux. Je sais pas si c'est la faute du fée et Liesse ou de mon choc sur la tête, mais y a des éclairs de lumière qui me passent devant les pupilles et qui m'aveuglent. Ca pulse dans ma tempe, comme si on me chatouillait avec un tison de ce côté de mon crâne. Et ces vertiges, putain ces vertiges, c'est abominable. Les pavés bougent sous mes pieds, les bâtiments semblent s'écraser sur moi, je manque de me casser la gueule à chaque pas.

L'autre azimuté hurle le nom du dieu à la comète derrière moi, et je l'entend qui se rapproche à grandes enjambées.

On s'engage dans une petite ruelle. Je cours en prenant appui contre un mur pour pas perdre mon équilibre précaire. Mais je vois bien que je suis à la traine : mes deux amies prennent de l'avance, et le beuglement de mon copain Talecht se rapproche de plus en plus.

Foutue pour foutue, je fais tournoyer mon bolas, et me retourne pour le balancer vers lui. L'avantage de l'étroitesse de la venelle en ligne droite qu'on a choisi pour notre itinéraire de fuite, c'est que c'est difficile de le rater malgré ma faiblesse, et impossible pour lui à esquiver. Les billes de plomb percutent le sol juste devant lui, et rebondissent pour s'enrouler autour de ses chevilles. En le voyant chuter comme un veau et s'écraser lui aussi la face contre le pavé, je ressens une satisfaction malsaine, mélange d'un germe d'espoir pour ma vie et de plaisir coupable de le voir partager mon sort.

Je pense à ma famille alors que je continue péniblement de courir, suivant l'itinéraire tracé par Sirrah et la femme de la lampe. Maman, Rudi et Rimi. Assmus, Drido et ses patous. Mémé Ida, Hannos, Henlin, et même cette gaupe d'Alice. Je m'imagine avec eux. Je veux les revoir. Je vais les revoir.

Ai-je attiré le courroux du Rôdeur nocturne pour que le sort s'acharne ainsi sur moi ? Alors même que mon magnifique tir sur le vicaire avait ravivé la flamme de l'espoir dans ma poitrine et me poussait à surpasser la douleur pour courir toujours plus loin, une nouvelle crise de vertige m'assaille, et je suis bien incapable de conserver mon équilibre alors que le sol semble s'incliner sous mes pieds. Je tente tant bien que mal de ne pas tomber, mais n'arrive qu'à dévier de ma course en ligne droite pour percuter un parapet avec mon épaule, avant de m'effondrer lamentablement sur le sol.

Je regarde le ciel.

Inconsciemment, ma main gauche est allée agripper ma patte de taupe à travers mes vêtements noirs.

J'y arrive pas. Je suis foutue.

Sirrah me tire encore pour que je me relève, attendant de moi que je prenne appui sur mes jambes pour accompagner son mouvement. Mais j'ai plus la force. Je ne crois plus en mes chances. J'ai trop mal. Ranald m'a abandonnée. Je suis un boulet qui la ralentit, il faut qu'elle fuie sans moi. Je m'apprête à lui dire, quand la femme de la lampe pousse mon amie arabéenne et me soulève sans le moindre ménagement. Elle me secoue comme un prunier, intensifiant ma migraine, mais ne me sortant pas pour autant de mon apathie.

Une gifle plus tard, je reviens d'un coup à moi. Elle m'a frappée ! Elle m'a griffée ! Ma joue est en feu, je sens l'hémoglobine qui perle et coule sur mon visage ! Pourquoi elle me hurle dessus et me frappe cette enfumée, elle ne voit pas que vais mal ?

Il y a de la colère qui monte en moi. Contre elle, contre moi, contre Talecht, contre Ranald, contre ma foutue vie ! Je mérite pas ça merde ! Enfin légalement, peut-être. Mais j'ai juste voulu faire un chapardage, prendre des jolies choses et aider une amie, c'est quand même pas si terrible ! Et voilà que je suis pourchassée par un élu des dieux en robe de chambre, accompagnée d'un mauvais esprit dénudé sanguinaire qui veut me frapper et me manger, dans une ville toute entière qui va bientôt me pourchasser pour me couper la tête ! J'ai mangé les pavés par trois fois déjà, j'ai mal comme jamais j'ai eu mal dans ma petite vie, et le Rôdeur m'a complètement abandonnée.

- MAIS TA GUEULE PUTAIN ! ON NE TUE PERSONNE !

Wouah. C'est vraiment une bonne idée ça ? Hurler sur la femme qui a découpé un chien en petits morceaux tout en rigolant ? Sur celle qui veut manger les gens ?

Je sens des larmes qui s'échappent de mes yeux. Tristesse et colère. Etrangement sereine. Tout ça est trop intense, mais je me sens... résolue.
Talecht est pas quelqu'un de méchant. Je peux pas décider de sa mort, même pour sauver ma vie. J'en suis incapable, c'est juste trop dur. Je vois sa femme, son gosse, les gens de la ville qui se fient à lui lors de la messe. J'ai une famille, il a une famille. Personne ne devrait mourir.

- Sirrah, prend ma gibecière. La lampe est dedans. Je vous ralentis. Tirez-vous toutes les deux sans moi. Trouve-lui de quoi manger. Moi, je... ça va aller. Je vais essayer de l'attirer ailleurs pour couvrir votre fuite.

Je lui fais un sourire rassurant, comme si je savais ce que je faisais.

Ce n'est pas le cas.
Susi Tristepanse Bonchardon, Voie de la voleuse, rang 2.

Profil : For 7 | End 7 | Hab 14 | Cha 12 | Int 9 | Ini 9 | Att 8 | Par 7 | Tir 9 | NA 1 | PV 50/50

États temporaires :
-

Compétences :
- Roublardes : Acrobaties, Contorsionnisme, Crochetage, Déplacement silencieux, Évasion, Vol à la tire,
- Intellectuelles : Acuité visuelle, Langage secret - Jargon des voleurs
- Martiales : Esquive, Résistance accrue, Résistance à la magie(2)
- Divers : Chance, Cuisine, Vision Nocturne

Équipement :
Porté :
- Bolas
- Grenades assourdissantes
- Grappin
- Outils de crochetage
- Boucle d'oreille en or
- Couteau à beurre
- Gibecière
- Lait du Moot

Équipement de voyage (pas systématiquement porté) :
- Costume de scène
- Tenue de Monte-En-l'Air
- Miroir maudit
- Stocks de tabac
Awards \o/
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"Avec Susi, y a pas de souci !"

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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

À l’annonce du plan de Susi, la démone jeta un regard rempli de hargne envers Sirrah. Elle grinça de ses dents acérées, et lança une accusation à la Halfeline :

« Tu essayes de t’échapper de ton marché ?
Ne crois pas une seconde que sa mère saura me tenir éloignée de toi ! Tu ne m’as pas libérée pour m’enfermer à nouveau ! »


L’Arabéenne dépassa Susi, et, sans un mot, attrapa la gibecière qu’on lui tendit. Elle enfila la bretelle au-dessus de son épaule. Mais elle ne s’enfuit pas.
Elle fit deux pas dans la direction de Talecht qui agitait ses jambes dans tous les sens pour se débarrasser du bolas encerclant ses chevilles. D’abord à genoux, il acheva son geste en étant droit debout, envoya le lien entravant ses mollets au loin dans un geste de rage, et enfin, pointa son arme dans la direction de Sirrah.

Celle-ci attrapa quelque chose à sa ceinture ; une sorte de tout petit cercle en céramique, avec une tige en métal dessus. Elle appuya fort sur la tige pour la pousser dans le cercle, et cria quelque chose :

« Ferme tes yeux ! »

Puis, elle pivota son buste, et envoya valser la poterie en l’air comme une balle. Par instinct, Susi obéit à l’ordre direct de sa comparse.
Même avec ses paupières recouvrant ses pupilles, un violent choc lumineux, comme un éclair, illumina son regard, suivit d’une explosion qui retentit dans ses oreilles.
Lorsqu’elle les rouvrit, ses oreilles toujours sifflantes, elle put voir un Talecht la bouche ouverte, titubant dans la mauvaise direction, la paume de sa main ouverte devant lui et cherchant quelque chose juste devant lui. On aurait dit un aveugle qui cherchait à se repérer.

Sirrah s’approcha de Susi, et lui tendit trois autres de ces petits engins en poterie. C’était heureusement assez petit pour les planquer dans des poches, en l’absence du sac.

« T’as vu comment j’ai fait ? Appuie sur la tige et jette ça sur les gens qui te suivent, si tu n’as plus aucune autre option !
Je vais essayer de me planquer dans le quartier, en espérant que la ville sera rouverte à l’aube ! Bonne chance de ton côté ! »


La démone ricana, mais ne s’opposa pas aux ordres ; elle et Sirrah s’enfuirent dans une direction, vers une rue.
Susi n’avait plus qu’à profiter des derniers instants offerts par le bolas et par l’étrange explosif que venait de balancer Sirrah. Il ne fallut en fait pas longtemps pour que Talecht retrouve la vue, agite son museau dans tous les sens, et découvre Susi non loin de lui. Pourtant, ce n’est pas instinctivement dans sa direction qu’il s’élança. Il continua tout droit, ne lui prêtant aucune attention, cherchant certainement vers où les deux autres venaient de filer.

Il suffit que Susi le siffle, et l’insulte en agitant la petite boîte gardant la lampe, pour qu’il fasse un tour à 180°, et décide finalement de s’en prendre à elle.

« REVIENS-LÀ ! »

Le temps gagné sur Talecht avait été précieux. Désormais, Susi ne courrait plus dans un terrain peu familier, forcée qu’elle était d’aller le plus vite possible — camouflée au milieu du quartier commercial, qu’elle avait beaucoup visité ses derniers jours, elle put tourner son handicap (Sa petite taille et sa vitesse réduite) en force.
Talecht était grand, fort, et costaud. Mais malheureusement pour lui, balourd et bien peu discret. La voleuse le força à zigzaguer entre des caisses, fit tomber un tonneau derrière elle, passa au-dessus d’un étal vide, glissa sous une palissade qu’elle le força à escalader. Elle faisait comme les chats poursuivis par des chiens, cherchant la hauteur et l’environnement pour échapper à leurs pattes et à leurs crocs — et à présent qu’elle pouvait utiliser tout son art de la contorsion, elle trouva un second souffle, et c’est ainsi qu’elle commença à distancer le prêtre.

Comble du bonheur, elle l’entendit même derrière elle se ramasser par terre, comme cela lui était arrivé trop souvent.

Finalement, elle quitta son regard, et trouva un endroit où se camoufler. En plein dans le noir, ses rétines de Halfeline dopées lui indiquaient un interstice puant entre deux maisons — sa fine taille parvint à glisser dedans sans aucun problème, et à continuer à travers jusqu’à déboucher sur un terrain en friche, recouvert d’herbes très épaisses et de buissons partout, de l’autre côté.

Elle patienta là, en reprenant à toute vitesse son souffle, quelques instants au loin. Elle utilisa ses oreilles pour entendre le grabuge qui perturbait la nuit — des aboiements, des hennissements de chevaux, des sifflets. Et, sur les murs, les reflets de torches qu’on commençait à allumer à la va-vite. Bientôt, ce seraient les sabots et les bottes battant le pavé, et les bons bourgeois de Baerenthal qui prêteraient main-forte au guet à la recherche des assaillants.
Pour l’heure, la ville était désorganisée, se réveillant tout juste de son lourd sommeil. De précieux moments que Susi devait mettre à son profit pour s’échapper.

Malheureusement, ce sale colleur de Talecht venait de faire le tour du bâtiment. Et le voilà qui débarquait au milieu du terrain en friche. Totalement essoufflé, un filet de sang coulant d’un sourcil, il leva son marteau encore brillant.
Il avait deviné que Susi se cachait ici, au milieu des arbustes. Il ne l’avait pas encore aperçue, mais il regardait dans tous les sens en s’attendant à voir un peu de végétation bouger.

Les yeux de Susi étaient plus habitués à l’obscurité. Elle avait l’ascendant sur lui, et la possibilité d’agir avant qu’il ne le fasse…
Elle pouvait tenter de le vaincre à la vitesse. Quitter le terrain en coupant à travers l’herbe, avant d’essayer de le semer une deuxième fois dans une ruelle en face. Cela voudrait dire rejouer une troisième fois ce jeu de chat et de souris, en espérant que cette fois, elle parvienne à le faire dégager.
Autrement, elle pouvait tenter de le contourner en rampant, profitant de la couverture de l’herbe. Retourner d’où elle venait, et le laisser ici seul devant la friche.

Talecht se mit alors à crier pour bien se faire entendre :

« Je sais que tu es là !
Qu’est-ce que tu as fait ?! Est-ce que tu t’en rends compte ?! La chose que tu as libérée, elle peut massacrer tout le quartier ! Toi-même est en danger, nous tous, si on ne l’arrête pas dès maintenant ! »


Il se redressa, et posa la tête du marteau par terre.

« Rends-toi, révèle où sont tes complices, et donne-moi la boîte ; et je jure, sur ma foi, que je ferai en sorte que tu ne pendes pas pour le cambriolage !
Résiste, et tu seras punie, toi, tes comparses, mais aussi ta famille et tes proches, si tu en as dans le Westermark ! »
Test de TIR de Sirrah : 7, sans problème

Jet d’endurance de Talecht : 19, échec
Talecht subit les effets de la grenade pendant 2 tours complets.


Sirrah et la Démone s’enfuient.

Susi s’enfuit (Pas de poursuite)

Jet de provocation de Susi : 4
Jet d’intelligence de Talecht : 12, réussi mais pas assez → duel échoué, il se concentre sur Susi

Obstacles : Susi a quitté les avenues pour entrer dans des lieux plus étroits. Le bonus de (+4) est annulé pour les deux participants, sauf s’ils réussissent un jet d’hab avant leur course.

Susi :
Jet d’habilité : 12, réussite
Jet de course : 2, réussite de 10 (17m)

Talecht :
Jet d’habilité : 15
Jet de course : 18 (13m)

Second tour :

Susi :
Habilité : 4, réussite
Course : 7, réussite de 4 (14m)

Talecht :
Habilité : 20 (échec critique : Course divisée par deux + pas de bonus)
Course : 10, réussite de 1 (8,25m)

Talecht n’a momentanément plus en vue Susi.

Jet de camouflage de Susi (+4) : 4
Jet d’observation de Talecht (-4) : 1, réussite critique.

Il est tenace l’enculé. Tu gagnes le duel de 1 point, mais le critique fait que Talecht sait à peu près où tu es (Mais pas assez pour te découvrir tout de suite et t’attaquer).

Deux jets d’observation à +2 pour Susi : 12 et 6
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Susi Tristepanse Bonchardon
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par Susi Tristepanse Bonchardon »

Couchée sur le sol, je tremble de tout mon corps. De froid, un peu, parce que ça pèle évidemment, mais aussi parce que les hautes herbes de ce terrain en friche sont perlées d'humidité, et que ma combinaison de tissu noir prend facilement l'eau. De peur aussi et surtout, parce que je sens le souffle de Morr sur ma nuque. J'ai tout donné dans cette course effrénée, mais rien n'y a fait : ce foutu vicaire est toujours en train de me renifler le cul, et c'est qu'une question de secondes avant qu'il ne me repère entre deux buissons. J'ai les poumons et la gorge en feu, et je peux même pas reprendre mon souffle calmement de crainte que ma respiration ne soit trop audible pour ce chien fou qui me traque. Il sait que je suis cachée quelque part près de lui, il quadrille tout le terrain, instinctivement persuadé qu'il va me trouver.

J'ai pas le choix, faut que je prenne l'initiative.

J'hésite à lui répondre. Parce que je suis épuisée, blessée et démoralisée, que j'en ai marre de courir, et aussi que je décèle une douloureuse vérité dans ses propos. La femme aux griffes est un mauvais esprit très puissant, il ne fait aucun doute qu'elle pourrait tuer plein de gens si on lui en laissait la possibilité. Mais je pense que c'est plus compliqué que ce que Talecht veut me faire croire. Mori a dit que je n'avais rien à craindre de cette lampe, et elle, elle a dit qu'elle ne pouvait pas attaquer le vicaire si je ne lui en donnais pas l'autorisation. Je crois que Talecht essaie de me faire peur, mais qu'en réalité, même si cette lampe et sa prisonnière sont dangereux, il le seraient surtout dans les mains de mauvaises personnes. Et je crois que je ne suis pas une mauvaise personne.

Je pense à Sirrah qui m'a dit qu'elle cherchait une cachette dans le quartier. J'espère qu'elle aura l'intelligence de ne pas courir droit chez sa mère avec la lampe. Je ne sais pas si Zaniab est une bonne ou une mauvaise personne. Mais c'est certain que c'est chez elle que Talecht ira chercher son bien en priorité si j'arrive à lui échapper.

Je peux pas me rendre et battre ma coulpe pour lui faire plaisir. Je peux pas trahir ma sœur de Ranald, le Rôdeur me le pardonnerait jamais. Je peux pas risquer de faire confiance à un sigmarite non plus. Et puis il ne sait encore rien de moi sinon ma taille approximative - si j'arrive à filer, tous les enfants de Baerenthal seront autant que moi des suspects potentiels. Si je lui réponds, si je le laisse m'attraper, il saura qui je suis, et il aura tout pouvoir sur moi, sur ma famille, sur mes amis.

J'ai pas le choix, faut que je dine avec Ranald une fois de plus.

Mes doigts se referment à nouveau sur ma patte de taupe, dans l'espoir vain que le Chat puisse entendre la litanie de prières qui se déversent à son égard dans mon esprit. Je serre les mâchoires, et cherche du courage au fin fond de ma petite carcasse chétive. J'ai mal partout, j'ai envie de pleurer, mais j'ai pas le choix. Je dois me battre encore, et semer cet enfumé.

Pas moyen néanmoins qu'on rejoue ça dans une course de vitesse ou d'obstacles. Il a une endurance démesurée que je n'ai clairement pas. Si je veux m'en tirer, je dois le vaincre sur le seul terrain où j'ai un avantage : la discrétion. Je suis toute petite, toute fine, je vois dans l'obscurité et lui non. Ma seule chance c'est de réussir à quitter les lieux sans qu'il me talonne.

J'attrape l'une des petites poteries de Sirrah dans mon poing droit, mon pouce écrase la tige en métal, puis je la fais rouler en direction du vicaire. Avant même qu'elle n'explose, je me met à ramper dans la direction opposée, vers l'interstice d'où je venais et par lequel je pourrais m'échapper, espérant de toutes mes forces que ma diversion et la hauteur de la végétation suffiront à me dissimuler.

Dans mon poing serré, une seconde poterie explosive, prête à l'emploi si les choses dégénèrent.
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

À moitié couchée sur le sol, la petite impulsion donnée à la sphère pour tenter de la faire rouler fut médiocre ; l’engin en céramique culbuta une petite motte de terre, et s’arrêta net dans un trou, sans parvenir à arriver jusqu’au prêtre.

Il y eut une nouvelle explosion, très forte, assez pour rendre complètement sourde la Halfeline pendant une poignée de secondes ; elle n’entendait plus qu’un cri dans les oreilles, de violences acouphènes, et elle pouvait sentir son cœur battre au fond de sa poitrine. Se concentrant uniquement sur sa manœuvre, enfoncée dans la végétation, elle ne put même pas regarder derrière elle pour découvrir la réaction du prêtre.

Elle se releva une fois arrivée au bout de la végétation, et fuit dans l’allée, en entendant simplement Talecht hurler comme un possédé :

« LE GUET ! JE VEUX LE GUEEEEET ! »

Elle courut à toute vitesse pile là d’où elle venait. Et c’est au bout de quelques instants, qu’elle comprit qu’elle venait, miraculeusement, d’échapper au prêtre.
Elle exploita immédiatement son avance, prit un virage, puis un autre, puis fila tout droit, se perdant le long de vieilles ruelles au pavé fendillé, et de vides crasseux laissés entre des chaumières.

L’obscurité était pour elle, et elle trouva enfin une vieille palissade en bois derrière laquelle se planter pour reprendre son souffle. Et ainsi à moitié accroupie, elle put reprendre son souffle, ses esprits, et comprendre qu’elle était relativement en sécurité.

Trois personnes déboulaient en face d’elle. Ils se partageaient une seule torche à eux trois ; ne pas avoir commis le cambriolage un soir de pleine lune, sans nuages dans le ciel, avait été salvateur — alors que la Halfeline les voyait parfaitement grâce à ses yeux habitués au noir, les humains étaient parfaitement perdus.
C’étaient des voisins, vêtus en hâtes de chemises et de manteaux pour se garder du vent nocturne de fin d’hiver ; mais l’un d’eux avait les jambes nues, car il ne devait pas avoir pris le temps d’enfiler des braies. Ils étaient bien mal équipés, tout juste avaient-ils pris des bâtons pour aller bastonner le voleur. Mais ceux-là n’étaient pas débrouillards du tout, et ils semblaient tourner en rond depuis un moment, complètement perdus.

« Mais ça venait de là putain ! Je vous dis, ça venait de là-bas !
Se plaignait un vieux.
– On cherche quoi, au juste ?! Ragea un plus jeune.
– Des gens suspects, nota un solide gaillard avec de l’embonpoint.
– Mais ça veut dire quoi, des gens suspects ?! Pour tout ce que je sais toi t’es suspect !
– Qui a crié au voleur en fait ?
– L’père Talecht !
– Ah bon ? Mais, je croyais que c’était Godaron, moi…
– Nan, nan, Godaron il nous a réveillé mais c’est parce qu’il a entendu Talecht !
- Y fait peut-être juste des terreurs nocturnes le padré. J'avais un cousin de Reikdorf bah souvent il hurlait la nuit et-
– Bon sang Theodule on s'en fout de ton cousin ! Je me les gèles, y fait un froid à rendre Taal impuissant ! »


Et ils continuaient leurs engueulades alors que leurs voix devenaient de plus en plus faibles, et qu’ils se perdaient on-ne-sait-trop vers où.

Une minute de silence plus tard, et Susi était persuadée qu’elle était à présent momentanément seule.



Il fallait maintenant décider de ce qu’elle devait faire — si pour l’heure le guet était à moitié endormi et désorganisé, Talecht finirait bien par rallier des troupes et commencer des recherches. Si la petite palissade derrière laquelle elle était faisait une bonne protection, ce n’était que temporaire.


Il y avait quelques chaumières autour d’elle, avec leurs poulaillers, leurs greniers, et leurs dépendances. Peut-être pouvait-elle essayer de passer la nuit quelque part de protégé, et tenter de filer avec le lever du soleil et l’ouverture des portes. Si elle souhaitait vraiment prendre des risques, elle pouvait même essayer d’aller se cacher dans un puits qu’elle pensait avoir vu en arrivant ici — mais c’était au risque de ne pas pouvoir remonter.
Elle pouvait essayer de changer de quartier. Par exemple, elle pouvait se rendre près des portes, et essayer de partir en se planquant sous la bâche d’une caravane de marchands, ou dans un wagon de paille — pas sûr que Talecht, même avec toute son autorité, arrive à déranger toute la ville entière en verrouillant ses portes.
Elle avait le cas extrême d’aller sauter dans la Vaswasser, et ainsi fuir à travers l’eau. Mais elle ne savait pas nager, et l’eau était glacée. Est-ce qu’elle serait capable de ne pas couler ?
Jet de tir de Susi : 13, échec de 4, déviation de 40°, à (droite) ; Explosion.
Talecht n’est pas à portée mais il va me rouler un jet quand même pour voir s’il est tout de même aveuglé ;
Jet d’END : 8, réussite, il ne l’est pas.

Jet de furtivité de Susi : 4
Jet d’observation de Talecht (Alerté : +4) : 19

Enfin, putain ! T’arrives à te débarrasser de ce sale enculé de pot-de-colle !

Jets de perception auditives de trois voisins (+2) : 11, 14, 17 → que des échecs. Absolument personne n’est dirigé par l’explosion de la grenade ; s’ils l’entendent, ils sont trop cons pour savoir d'où ça venait exactement.


Jet de déplacement urbain de Susi : 4, réussite, tu sèmes définitivement Talecht.
Jet de perception : 8, réussite.
Jet d’intelligence : 8, réussite encore.
Détails rajoutés dans la narration.
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Susi Tristepanse Bonchardon
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par Susi Tristepanse Bonchardon »

Je ne sais pas comment fonctionnent ces poteries magiques, mais c'est foutrement impressionnant. Encore plus quand je me merde complètement lors de leur lancer et que ça explose à côté de moi. Ca fait CLIC, puis BRAAAOOUUUMMMM, ce qui résulte en un TIIIIIIIII dans mes esgourdes malmenées. Je suis pas sure, mais c'est possible qu'un petit filet de sang coule de mes oreilles. Mes yeux n'ont rien heureusement - je m'étais détournée de l'engin en céramique lors de la détonation - mais j'ai quand même pu voir le flash de lumière illuminer brièvement tous les bâtiments encerclant ce terrain en friche.

Alors que je rampe dans les herbes hautes, je suis terrifiée à l'idée que Talecht m'ait repérée et me fonce dessus. A la façon du petit Calvin qui croit devenir invisible quand il met ses minuscules pognes devant ses yeux, je fais bien attention à ne surtout pas me retourner pour vérifier - tant que je ne regarde pas, il n'est pas là, c'est sur.

Faut croire que ça fonctionne pourtant : j'arrive au bout à la limite de la végétation sans qu'aucune grosse paluche ne sois venue me saisir par le col. Une victoire dérisoire, mais qui intensifie cette petite étincelle d'espoir qui osait à peine se manifester dans mes entrailles.

Je peux m'en sortir.

Je cours comme un lapin à découvert, et prie encore une fois le chat qui doit avoir mal aux oreilles à force de m'écouter geindre en boucle. Je crois que j'entend le vicaire gueuler derrière moi, mais avec les acouphènes les sons autour de moi sont si assourdis que je peux pas en être sure. Je traverse l'allée, prend un virage au premier croisement, puis un second un peu plus loin. Une ruelle entre deux chaumières sur la gauche. Une petite cour sur la droite - je saute au-dessus de la haie et traverse à découvert pour mieux rallier une autre allée. Tout droit sur dix mètres. Lumières de torches à droite, donc je fonce vers la gauche. J'ai passé ce dernier mois à préparer le chapardage, à arpenter ce quartier de Baerenthal. Je le connais pas comme ma poche, mais je garde une idée assez claire de sa topographie. Le coin dans lequel je me rend ne vaut pas les sombres venelles des bas-quartiers pleines de vieilles granges encombrées, de tonneaux et de caisses abandonnés dans chaque recoin, mais offre quand même certains avantages pour quelqu'un en fuite comme moi : des centaines de petites maisons construites les unes à côté des autres sans aucune directive municipale pour agencer tout ça proprement le long de belles allées bien droites. Les bourgeois achetaient un bout de terrain, et bâtissaient ce qu'ils y voulaient où ils le voulaient dessus sans contrainte, ce qui donnait pour résultat un petit labyrinthe de rues et ruelles serpentant entre les chaumières.

Je zigzague un peu au milieu de cet amas de chouettes bicoques, et si la frousse me file des ailes je suis quand même finalement forcée de m'arrêter derrière une palissade en bois. J'ai poussé mon endurance autant que j'ai pu, mais physiquement je suis à bout. Je souffle comme un bœuf bien malade dans ma gorge desséchée par la suie, je maitrise à peine mes crises de vertige, et je parle même pas de toutes les douleurs lancinantes qui viennent parasiter mes pensées. Mon ouïe va mieux mais ça siffle toujours dans mes oreilles, j'ai la bosse sur ma tête qui semble pousser d'un centimètre de plus chaque minute, ma nuque et mes épaules qui quémandent un massage de toute urgence, et faut pas oublier non plus les coupures sur mon visage et mes mains, dues aux griffes de la femme de la lampe et de mes chutes successives sur le pavé.

J'essaie de contenir le bruit de ma respiration tandis que j'observe derrière moi entre les planches de ma palissade salvatrice. Talecht était nulle part en vue, mais j'étais pas tirée d'affaire pour autant. La lumière d'une torche s'approche, et bientôt je vois débouler trois humains habillés et armés à la va-vite pour venir traquer les chapardeurs dans leurs rues. Je les écoute discuter pas loin de moi, et comprend qu'ils n'ont pas la moindre idée de ma localisation exacte et que seul le hasard de leurs recherches a mené leurs pas proches de moi, sans qu'ils ne puissent le savoir. Sans information précise et dans le froid et l'obscurité, ils ne semblaient de toutes façons pas vraiment déterminés à retourner toute la ville pour me trouver, et ils disparurent quelques rues plus loin.

Le retour du silence. Je me laisse aller à détendre un peu mes muscles tendus, à lâcher un long soupir tandis que je m'affale assise contre ma palissade. J'attrape une pincée de tabac à chiquer dans ma poche et je met met à le mâchouiller. Ces dernières minutes avaient été putain d'intenses, faut que j'arrive à me détendre un peu où je vais mourir de crispation !

Je me surprend à sourire. Pourquoi je souris ? Y a pourtant pas de quoi rire : toute mon entreprise est un échec. La discrétion, on repassera. J'ai libéré un mauvais esprit cannibale. Tout mon butin est dans les mains de Sirrah, j'ai même pas un seul sou du vicaire dans mes poches. Je suis prisonnière d'une cage pleine à craquer de miliciens qui font des rondes pour me trouver, dirigés par un vicaire bien remonté. J'ai des blessures de partout. C'est une foutue catastrophe. Pour ce que j'en sais, dans une heure on m'aura capturée et enfermée.

Mais là maintenant, j'ai semé mes poursuivants. Je suis vivante et libre. Et c'est trop génial.

Allez ma grande, tu te reposeras quand tu seras dans les jardins.

Je me lève d'une impulsion. Ouais, je vais pas me reposer sur mes lauriers ! Mon plan initial c'était d'aller chez Aetulff Reginar, et même si ses compétences de receleur risquent de ne pas m'être très utile, je garde l'espoir qu'il veuille bien me dissimuler des autorités jusqu'au petit matin. Au pire je trouverais bien un effet personnel qui m'appartient à lui refourguer s'il se montre récalcitrant. Le colosse rouquin ne m'inspire pas de confiance particulière, mais j'ai déjà établi qu'avec l'autel de Ranald chez lui et son tatouage ostentatoire d'Olovald, les chances qu'il préfère couvrir une ranaldienne qu'aider des autorités sigmarites me semblaient favorables.

Je me saisis de ma petite patte de taupe tandis que je cherche le chemin le plus sur pour rallier la grande tente du mercier mariusbourgeois. Il y a encore une prière que j'aimerais faire, pour calmer une inquiétude viscérale qui se noue dans mon estomac.

Ranald, pipe les dés de Sirrah s'il te plait. Elle est l'une de tes fidèles comme moi, et en ce moment elle est seule avec ce mauvais esprit que j'ai libéré. Je ne veux pas qu'il lui arrive du mal par ma faute, elle a vraiment besoin d'un coup de pouce de ta part, je... je t'en supplie.

Si Sirrah est en danger, je souhaite utiliser mes pdc pour la sauver via ma sollicitation divine. Oui.
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Malgré la fatigue et les blessures, repartir immédiatement sans prendre le temps de se reposer était peut-être le choix le plus judicieux ; dans les villes Impériales, ce sont aux bourgeois d’organiser eux-mêmes leurs rondes, et le temps qu’ils se réveillent tous, qu’ils s’équipent, et qu’ils reçoivent des ordres pour savoir précisément qui ils recherchent, Susi pouvait profiter d’un laps de temps de confusion — restait encore à trouver une planque efficace, avant qu’ils ne décident de passer Baerenthal au peigne fin…


La confusion et l’anxiété embrouillèrent un peu l’esprit de Susi. Les ruelles sinueuses, rarement pavées de la cité du Westermark avaient beau être bien calmes et bien vides, chaque virage était au risque de tomber sur un sergent de paix, le moindre volet pouvait s’abattre et dévoiler un voisin épiant son voisinage, le plus simple bruit pouvait annoncer son trépas ou son enfermement. Ce furent de longues, longues minutes de calvaire, alors qu’elle tentait de fuir à la manière d’un chat : paniquée et vive.



Elle retrouva les tentes des Reginar, toujours sur leur terrain vague, un peu à l’écart des bâtis vieux et nouveaux. Il faisait particulièrement noir ici, et malgré la nuit froide, il n’y avait pas de feux pour se garder au chaud ; en fait, Susi découvrit même qu’un tas de bûches fumantes se trouvaient devant les quelques chevaux de la famille. Le feu avait été éteint récemment, et les bêtes étaient bien éveillées, au lieu de roupiller par terre.


Susi décida de s’approcher de la tente. Le plus discrètement possible, elle tira sur un de ses pans afin de dévoiler rapidement l’horizon, et s’assurer qu’il n’y ait pas quelque chose de dangereux à l’intérieur.

Son œil gauche focalisa rapidement sur l’intérieur — le petit autel de Ranald, les étals remplis de quincaillerie, la chaise au fond.
Mais son œil, certes habitué à l’obscurité, et dopé par un philtre, ne se focalisa juste pas assez vite.

Alors qu’elle tourna à peine la tête à droite, deux grosses paluches se saisirent du collet de son vêtement, et voilà que la petite Halfeline décolla du sol sans même un soupir ;
Un monsieur la retourna comme un sac, et l’écrasa contre lui, avant d’enfoncer l’intérieur de son poignet contre sa bouche. Il puait très fort le suif, elle ne savait pas pourquoi, c’était ça qui l’avait le plus marqué ; peut-être parce que l’odorat était son seul sens encore momentanément mobilisable.

La petite Halfeline tenta, par pur instinct, de se débattre dans tous les sens, des poings et des pieds ; elle se contentait de frapper partout dans le vide, alors que le gros bonhomme la déplaçait un peu comme on fait avec un bébé. Puis le bonhomme se mit à siffler — un petit sifflotement mélodieux, qui indiqua à une autre silhouette de passer devant et couvrir la tente.

Susi traversa tout le « magasin » en deux secondes. On la mit derrière un rideau tout au fond, là où Serilda avait préparé sa robe. Le gros bonhomme donna un coup de pied dans un tabouret, posa pas très élégamment la Halfeline dessus, et voilà qu’il lui fit face. Il tira sur la capuche de la jeune fille afin de voir son visage et comprendre à qui il avait affaire, et par la même occasion, présenta sa bouille.
C’était ce rouquin barbu d’Aetulff.

« Hou je mond, healming. Hou je mond dicht. »

Si la barrière de la langue n’était pas assez claire, le doigt qu’il posa sur ses lèvres et son ton chuchoté suffirent.
Le géant posa un genou à terre. Même là, sa tête atteignait la hauteur d’une Susi assise sur le tabouret. Et il approcha le museau vers sa tête.

« Le chat m’a soufflé que le raffut dehors et ta soudaine arrivée sont peut-être liés. Tu vas prendre une grande inspiration et m’expliquer. Lentement. »

Il leva le doigt sur le dernier mot, comme s’il était particulièrement important.

« Et t’as intérêt à croiser tes doigts devant moi. »

Un signe Ranaldien — la preuve que Susi disait l’entière vérité.
Susi subit le contre-coup de la fatigue — tous ses jets se font à -1.

Jet de déplacement urbain pour retrouver son chemin : 8, échec de 1
Jet de discrétion (Bonus : +4, il y a plus grand monde dans les rues, -1 fatigue) : 10, ça passe

Décision de la joueuse : Aller épier dans la tente sans s’annoncer.

Jet de perception : 20, échec critique
Jet d’empoigne d’Aetulff : 5, réussite
Duel de FOR : 13 vs 20, rolf, double échec critique de Susi

Jet de langage secret : 12, léger échec
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Susi Tristepanse Bonchardon
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par Susi Tristepanse Bonchardon »

C'était bien la peine de me réjouir d'être libre si c'était pour me faire choper dans les minutes qui suivent ! Quand ces deux énormes pognes m'ont soulevée du sol et obstrué ma bouche, j'ai même plus réussi à être cohérente dans ma panique viscérale : alors même qu'on m'emmenait à l'intérieur de la tente, j'étais persuadée que c'était Talecht qui m'avait retrouvée et me mettait à l'abri des regards pour me passer à tabac. Avec du recul, ça n'aurait pas été très logique de sa part, mais du recul j'en avais pas beaucoup alors que mes cris s'étouffaient dans sa paume, et que mes petits poings semblaient rebondir contre sa peau trop épaisse.

Quand mon ravisseur m'a finalement posée au fond de la tente, et que c'est le vilain faciès du mercier qui est apparu devant moi, j'ai été rassurée d'un coup. C'était juste ce bon vieil Aetulff, j'étais tirée d'affaire !

Et puis je me suis rappelée du tatouage sur sa main. De la peur de Serilda quand j'ai juste évoqué à voix haute le nom d'Olovald. Des rumeurs sur les gens que ses fidèles noient sans vergogne en son nom. Et puis j'ai scruté son gros visage rouquin avec ses sourcils froncés, et j'ai pas pu m'empêcher de penser que si je disparaissais ici et maintenant dans cette tente, personne n'en saurait jamais rien.

J'ai dégluti difficilement. Toujours cette foutue suie dans ma gorge qui me brûle, je tuerais pour un verre d'eau. Ou de vin.

- Je... Herr Reginarr c'est pas du tout ce que vous croyez, en fait je... en fait c'est surement tout à fait ce que vous croyez.

Je suis terrifiée. Il regarde mes doigts - merde oui, voilà, je les croise, c'est bon. Il a dit "lentement", mais là, j'ai un élan de panique qui monte, j'ai juste envie de me vider d'une logorrhée infernale pour déballer toutes les émotions que je contiens depuis une heure. Alors j'écoute ce qu'il dit, je prend une inspiration, mais j'y arrive pas vraiment avec mes douleurs partout et ça me fait tousser. Y a une larme qui coule toute seule d'un de mes yeux, et finalement je me met à parler avec le cœur avant même d'avoir eu le temps de laisser à mon esprit le temps de penser à comment formuler ma réponse.

- Sirrah a besoin d'aide, Herr Reginarr ! Elle est dehors dans ce quartier, toute seule, avec toute la ville qui la cherche. Et il y a un monstre avec elle qui pourrait lui faire du mal, s'il vous plait, il faut l'aider !

J'ai balancé ma copine avant même de m'en rendre compte. Je ne sais pas si Ranald approuvera, mais est-ce que j'ai bien le choix ? J'arrête pas de culpabiliser de l'avoir laissée seule, je ne cesse de m'imaginer qu'elle s'est faite attraper par ma faute. J'ai libéré un mauvais esprit, et je l'ai laissée toute seule dans la cage, avec tous ses habitants qui veulent la capturer pour la livrer en pâture aux sigmarites. Ajouter Aetulff à ce bilan désastreux pouvait empirer encore davantage la situation pour Sirrah, mais je préférais croire en ma bonne étoile plutôt que de ne rien dire et la laisser seule face au monde.

Forcément, Aetulff lève un sourcil. Je laisse tomber l'idée de mentir ou d'omettre des choses : je veux juste que Sirrah et moi on sorte vivantes de cette histoire. Alors je déballe toute l'histoire en tâchant d'aller à l'essentiel, sans vraiment réussir à contrôler mon débit comme il l'avait demandé :

- C'est la maman de Sirrah, y a le vicaire qui lui a volé une lampe, et du coup, elle a demandé à Sirrah et moi de l'aider à la récupérer, alors cette nuit on lui a rendu visite et j'ai profité de l'incursion pour chaparder deux ou trois ou sept trucs que je voulais vous donner parce que y a un autel du chat dans votre tente ce qui laisse penser que vous êtes un bon matois, et pis Serilda a dit que vu que les rois des jutones ils prient Sigmar maintenant et plus trop l'esprit du delta que vous avez dessiné sur votre main, bah j'ai pensé que ça vous déplairait pas de récupérer les affaires du bige dont il avait pas trop besoin. Mais ça s'est pas bien passé, d'abord parce que le vicaire il était réveillé en pleine nuit parce qu'il attendait un type louche qu'est venu le visiter pour faire je sais pas quoi de suspect, mais aussi parce que la lampe de Zaniab était maudite et quand je l'ai touchée ça a libéré un mauvais esprit toute nue qui avait très très faim et qui a fait plein de fumée magique dans toute la maison, ce qui a alerté Talecht, et du coup il s'est mis à nous poursuivre toutes les trois dans les rues en chemise de nuit avec son marteau qui brille, et puis le mauvais esprit a tué son chien c'était affreux, et on avait beau courir cet azimuté nous lâchait pas alors on s'est séparées. J'ai fait diversion pour couvrir la fuite de Sirrah, et ça a bien marché voire un peu trop parce que du coup il m'a coursée à travers tout le putain de quartier, mais heureusement Sirrah elle m'avait filé des petits pots magiques qui font de la lumière et j'ai pu le semer grâce à ça. Mais vu que toute la cage se réveillait et que y avait des patrouilles partout je savais pas où aller et j'ai espéré très fort que peut-être vous pourriez me protéger, même si tout le butin c'est Sirrah qui l'a et que du coup j'ai rien à monnayer pour ma vie mais j'apprécierais vraiment beaucoup que vous ne me tuiez pas parce que j'aime beaucoup être en vie, s'il vous plait messire Reginarr.

Je lui fait un regard suppliant sur cette conclusion, espérant à moitié l'apitoyer, à moitié motiver son appât du gain pour qu'il m'aide à secourir mon amie.
Susi Tristepanse Bonchardon, Voie de la voleuse, rang 2.

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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Le grand barbu avait la décence de la laisser finir. Mais la situation était tout de même fort inquiétante — dans le noir complet, fatiguée et sonnée, la petite Halfeline se sentait d’autant plus minuscule que l’humain qui lui parlait avec des allures d’ogrelet ; le feyeyès faisait ressortir ses yeux, et Susi pouvait jurer qu’ils brillaient de façon inquiétante, comme ceux d’un chat.

Quand elle eut terminé, il se permit même de marquer une pause, peut-être les secondes les plus longues de sa vie. Et avec une petite voix de fausset, il se hasarda à résumer la situation, avec une grosse pointe de sarcasme :

« Donc. Histoire de faire le bilan.
Toi, la fille Halfelin, et la femme Arabéenne — difficilement les deux profils les plus discrets de la ville — vous êtes entrées par effraction chez le père Talecht, le vicaire du lecteur du Westermark et probablement son remplaçant quand il prendra bientôt sa retraite. Vous avez fait libérer une sorte de… De vilain maléfice qui a tué son molosse. Tu as perdu tout ton butin et tout ce que tu pouvais offrir à quiconque. Et alors qu’il vous a poursuivi, tu es venue me voir parce que…
Parce que tu sais que je ne pourrai pas te dénoncer aux autorités ?
Est-ce que tu crois que c’était malin de ta part ? Parce que maintenant, tu me forces la main. J’ai un problème à régler. »


Il eut un immense sourire de loup, aux dents éclatantes. On aurait dit une grosse statue inquiétante d’Ulric, celui qui mange ses ennemis. Oui, il était en train de sous-entendre quelque horrible sort qu’il réservait pour elle. Le cœur de Susi remit à se battre à toute vitesse, alors qu’elle cherchait à nouveau une impulsion pour s’enfuir à toute blinde.

« Du calme. Je me fous de ta gueule. »

Il se leva un peu de son siège. Il mit sa main sur ses fesses, et fouilla une de ses poches arrières. Enfin, il jeta sur une petite tablette à côté de Susi sa friandise préférée : du tabac à chiquer.
Avec un hochement de tête, il permit à la Halfeline de se ruer dessus.

« Ce n’est pas un petit service que tu me demandes, Susi. Là le guet est en train de se réveiller, mais dans deux ou trois heures on aura des torches allumées partout et ils commenceront des fouilles. Pour peu que ce que tu as réussi à voler — puis perdu aussitôt — était un objet important, et malicieux vu ce que tu me décris, demain les portes pourraient bien être fermées, et le sénéchal Waldorf pourrait s’en mêler et déployer ses vassaux. Des guerriers avec une armure, c’est déjà plus dangereux que de simples habitants à peine réveillés à qui on a filé une lance.
Sirrah est maline. Elle doit être en train de se cacher. Enfin, si la dame toute nue qui est sortie d’une lampe ne l’a pas tuée, ça va de soi. Je pense qu’elle peut s’en sortir seule. Sauf que, Talecht, il va probablement débarquer chez Zaniab dès qu’il aura des sbires avec lui. Il va jeter la pauvre aveugle en prison. Et quand sa maman sera en danger, elle sera un appât cruel pour attraper la fille.
Quant à toi-même, je comprendrais que tu me demandes mon aide pour t’enfuir, mais est-ce que tu as pensé à ta famille ? Tout ton cirque, là, dehors ? Ils vont être en danger. Et je ne suis pas certain qu’ils vont t’abandonner, même s’ils ont tout préparé pour partir — probablement que des Halfelins vont s’aventurer en ville pour te trouver, et ils risquent d’être entre deux feux. Compliqué, hein ? »


Il réfléchit, un instant.

« Je pense que si, si je voulais t’aider, faudrait que j’envoie les gens de ma famille kidnapper Zaniab avant Talecht et les Sigmarites. Comme ça, on gagne au moins une journée tranquilles. Ensuite, on devra participer aux recherches de Sirrah, et faudra à la fois être plus rapides que tout le guet de Baerenthal, et être prêts à organiser sa fuite. Enfin, sa fuite, et aussi celle de sa mère, et la tienne.

Franchement, ça me va. J’ai déjà accompli des missions plus compliquées dans d’autres villes. Une fois à Boigenhafno, j’ai dû organiser le rapt de la fille du Herzog Sturmtunkal, en même pas une heure — la fille avait vraiment envie de fuir son mariage, putain, y avait la moitié de la noblesse du Reikland en ville, des vassaux partout, elle était gardée par une quarantaine de dames de compagnie, l’enfer…
Ouaip. Ouais c’est dans mes cordes. Si je m’y mets là, tout de suite, maintenant, je peux sauver ton cul et celui de Sirrah.

Seulement. »


Il eut à nouveau son sale sourire Ulricain.

« Pourquoi je le ferais ? »

Il laissa Susi se débrouiller pour trouver une réponse et bégayer. Alors qu’il avait déjà une idée en tête.

« Tu sais quoi ? Je vais te facturer mon aide. Tarif d’urgence, et travail de nuit, bien sûr, faut que ça compte dans le devis.
Je peux te sauver le cul, pour, hmmm, disons…
Cinq. Cents. Couronnes d’or. »


C’était énorme. En fait, c’était tellement énorme, que Susi ne pouvait pas avoir la moindre idée de ce qu’un tel chiffre représentait. Ça la dépassait complètement. Un poney, ça coûtait quoi, dix couronnes ? Il lui fallait cinquante poneys pour rembourser Aetulff.
Tristesse. Le cirque n’a pas cinquante poneys. Quatre ou cinq, mais ils allaient pas pouvoir les donner, même en garantie. Peut-être elle pouvait négocier pour n’en donner que trois ?

Et pourquoi il continuait à sourire, comme un méchant ?

« Évidemment, t’as pas cet argent. Personne dans ta famille n’a cet argent. Mais c’est pas grave. Parce que tu vas le gagner, ce fric.
Si tu acceptes mon aide, Susi, je sauve ta vie et celle de ton amie, et vous prenez la poudre d’escampette sans jamais être inquiétées. Tu en as ma parole. Aucune prime sur vos têtes, aucune condamnation, vous retrouvez vos vies. Cette nuit n’aura été qu’un mauvais souvenir.
Mais le prix, c’est que tu m’appartiendras. Tu seras ma chose. Rien qu’à moi. Mais pas éternellement — juste jusqu’à ce que ta dette soit payée.
Moi ça me semble bien. Pas toi ? »

Jet de charisme ultra important.
Malus : Force la main de Reginarr (-3)
Malus : N’a pas mis Reginarr au courant du plan (-2)
Bonus : Est honnête avec lui (+2)
Malus : Quémande (-2)
Bonus : Cherche à sauver la vie de son amie (+Ranald, ça touche le cœur de pierre d’Aetulff) (+1)
Bonus : Croise les doigts (+1)

=sur 8.
Jet de charisme : 5, réussite de 3.

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Susi Tristepanse Bonchardon
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par Susi Tristepanse Bonchardon »

Même si je tente très fort de me convaincre qu'Aetulff est en bon bougre, que son apparence n'est pas au diapason de sa personnalité, j'aurais été bien incapable de mettre ma main au feu sur le sujet. Quand j'eus fini de tout expliquer, il a pas répondu tout de suite, et le silence qui s'était installé fut très pénible à soutenir, ça me donnait envie de parler davantage pour le remplir. Mais j'ose pas : Herr Reginarr me regarde de haut - comme tous les humains mais lui c'est vraiment de très haut - et il y a quelque chose dans son regard que j'aime pas beaucoup. Il ressemble trop à celui de la femme de la lampe : c'est celui d'un prédateur qui observe sa proie en se léchant les babines.

Alors qu'il résume la situation avec une tournure qui joue clairement en ma défaveur, je me met à déglutir bruyamment. Je jette un oeil aux draperies tendues par lesquelles je pourrais tenter de m'enfuir de sa mercerie. Si je cours assez vite, j'ai mes chances. Il est gros et lent, et la plupart des gens sous-estiment ma rapidité. Mais j'ai déjà tellement couru, je sais pas si j'aurais la force de recommencer. J'ai les mains qui tremblent. Je mordille mes lèvres : j'ai envie de chiquer, de me défouler en mordillant nerveusement un morceau de tabac.

Comme s'il avait lu dans mes pensées, Aetulff posa devant moi le fruit de mon désir immédiat, tout en désamorçant la tension qu'il avait installée en précisant qu'il s'était contenté de plaisanter jusque là. Je suis pas rassurée pour autant, et j'hésite un peu avant de timidement tendre la main vers le tabac. C'est comme lorsque j'ai apprivoisé le molosse de Talecht, la première fois que j'ai approché ma paluche de lui et que j'étais persuadée qu'il allait me l'arracher sans prévenir. Mais mes doigts reviennent à ma bouche intacts, et peuvent déposer sur ma langue une pincée de tabac.

Aetulff se met à parler. Beaucoup. Il dresse tout un tas d'hypothèse sur comment les choses vont se dérouler dans la cage pour les heures à venir. Je bois ses paroles tout en suçant et mordant mon tabac. Je rapetisse à vue d'oeil sur mon tabouret : il parle de tout le guet qui patrouille dans la rue, du sénéchal qui me traque, d'hommes en armures bien décidés à me faire la peau, de Zaniab et Sirrah capturées, de ma famille en danger. Ma culpabilité revient à la charge pour me dévorer les entrailles : tout ça c'est de ma faute.

Mais il y a de l'espoir, ce sinistre tableau dépeint par le mercier n'est pas inscrit sur le fuseau de Dyrath. Aetulff a un plan. Déployer toute sa famille dans la ville, retrouver Zaniab et Sirrah avant le guet, faire sortir tout le monde de Baerenthal. Il me dit qu'il a déjà fait plus difficile, que c'est dans ses cordes, qu'il pourrait sauver tout le monde.

Mais pour ça, il lui fallait une bonne raison.

Je suis prise de court quand il me demande d'en trouver une. J'ai des idées désespérées de réponses qui germent dans mon esprit, mais aucune ne me semble satisfaisante, alors ma bouche s'ouvre et se referme sans bruit comme un poisson. Mon amitié ne semble pas particulièrement prisée par un fidèle d'Olovald. L'amour du Rôdeur n'a jamais convaincu aucun chapardeur de risquer son postérieur sans gain. Le butin dans les sacs de Sirrah n'est en vérité accessible que dans l'optique de retrouver l'arabéenne, et que cette dernière ne s'en soit pas débarrassée pour courir plus vite, ou n'ait pas été capturée par la milice ou pire encore, dévorée vivante par la femme de la lampe.

Alors Aetulff me donne sa facture. Cinq cent couronnes d'or.
Je sais pas compter jusque cinq cent. Je connais que jusque vingt, parce que ça me permet de savoir combien il y a de pistoles dans une couronne, et parce que j'ai juste ce qu'il faut de doigts et d'orteils pour arriver jusque là - d'ailleurs c'est toujours pénible quand ça dépasse dix et que je dois me déchausser pour pouvoir finir les calculs avec mes pieds. Cinq cent je sais pas combien ça représente vraiment, mais j'ai l'impression qu'il me faudrait vraiment beaucoup de mains et de pieds pour arriver jusque là.

Qu'importe le prix de toutes manières. J'ai pas trop le choix, je vais pas affronter une armée de chevaliers toute seule ! Aetulff il peut m'aider moi, ma famille, Sirrah et sa famille. Alors je tend ma main droit vers sa grosse pogne, trop heureuse qu'un sauveur vienne résoudre tous mes problèmes à ma place.

Ma main se rétracte immédiatement.

Je la regarde, comme si ce n'était plus la mienne. Elle a bougé toute seule. Je l'ai ramenée vers moi, je sais pas pourquoi.

- Attendez une seconde...

Ca bouillonne dans ma tête. Je crache mon tabac sur le sol, et je met met à penser à voix haute.

- ... vous êtes en train de me jouer un air, je connais la chanson ! Mais vous me ferez pas prendre des vessies pour des lanternes, vous exagérez volontairement la gravité des faits ! C'est pas possible que y ait le sénéchal et des chevaliers qui débarquent à cause de la lampe, parce que jamais le vicaire il irait raconter à qui que ce soit qu'il s'est fait chiper un objet malicieux qu'il cachait chez lui. Ca ruinerait toutes ses prétentions politiques chez les sigmarites, on lui demanderait des comptes sur le pourquoi il a pas confié l'objet à ses supérieurs, et c'est sur qu'il voudra pas ça. Réveiller les citadins de Baerenthal pour trouver des chapardeurs c'est acceptable, mais alerter des autorités plus compétentes, ça il le fera pas c'est sur !

Il me prend pour une béjaune. Mais je suis une petite halfeline très rusée, même que cousin Assmus me l'a dit au moins deux fois cette année. Je suis fière de mon raisonnement, ça me redonne confiance en moi, alors je me redresse sur mon tabouret et j'ose de nouveau croiser son regard carnassier.

- Et puis je suis pas certaine que Zaniab elle se laisse faire aussi facilement par le vicaire. Elle a plein de mauvais esprits enfermés dans des objets dans sa tente, je suis sure qu'elle peut s'en servir pour se défendre. Et puis c'est elle qui voulait que sa fille chaparde la lampe, elle devait bien se douter que ça pourrait mal tourner, et a du se préparer pour l'arrivée d'un religieux furieux.

Mon amie ne savait pas qu'il y avait un esprit dans la lampe. Ou plutôt elle ne le savait plus, parce que la femme nue elle avait reconnu Sirrah, mais elle, elle l'avait oubliée.

J'étais en train de tresser le fil de mes pensées, de relier tout un tas de petites informations que j'avais mis de côté dans la panique et qui, rassemblées, me dressaient un nouveau tableau de la situation.

J'avais été surprise par l'apparence de la lampe dans le coffret, parce que je m'étais attendue à un objet précieux, à quelque chose de doré et brillant. Mais pourquoi j'avais eu cette attente exactement ? Ca me revient maintenant : c'est Sirrah qui me l'a décrite dorée. Pourquoi elle ne savait même pas à quoi ressemblait l'objet si précieux de sa mère qu'elle voulait retrouver ?

Parce qu'elle oublie des choses. Elle en confond d'autres. Je m'en étais rendue compte à plusieurs reprises, déjà bien avant que Aetulff et Mori ne mettent le doigt sur le sujet.

Elle oublie des choses parce que Zaniab les lui fait oublier. Ca, c'est pas mon esprit du miroir qui me l'a dit. C'est moi qui en suis désormais convaincue. C'est pas juste de l'étourderie, c'est une réelle confusion du vrai et du faux, de choses qu'elle a connu et d'autres qu'elle invente pour combler les trous. Comme mémé Ida qui perd la tête, mais Sirrah elle est trop jeune pour être sénile. Ca ressemble plutôt à un mauvais sort de vilaine sorcière, comme dans les histoires de papy Beauconteur.

Zaniab c'est une vilaine sorcière. Elle lit dans le futur des gens. Elle force sa fille à abandonner ses rêves, ses ambitions et ses souvenirs pour qu'elle reste avec elle. Elle garde des objets qui emprisonnent des mauvais esprits, afin de les utiliser pour faire de mauvaises choses. "Une geôlière", c'est comme ça que Mori l'a décrite. J'aurais bien voulu discuter avec lui en ce moment, mais je l'ai enterré avec du sel sous un arbre, hors des murs.

C'est pas grave. Je sais ce que je dois faire.

- Je dois vous remercier Herr Reginarr. Je suis venue chez vous guidée par la panique, parce que la situation avait dégénéré et que j'avais perdu mes repères. Mais vous venez de m'aider à remettre de l'ordre dans mes pensées, et je me sens beaucoup mieux maintenant. Vous exagérez la situation pour faire monter les prix parce que vous pensez que je suis dos au mur. Mais la vérité, c'est que je suis petite et discrète, que le vicaire a jamais vu mon visage, et que sans le moindre butin lui appartenant dans ma besace, je peux sortir de la ville sans aucune difficulté dès le lever du soleil. Sirrah, vous l'avez affirmé Herr Reginarr, elle est futée, elle est débrouillarde, elle saura s'en sortir toute seule. Et Zaniab, elle possède des objets malicieux pour se défendre, elle s'est surement déjà prévue une porte de sortie pour pareille situation. A la vérité, chacune d'entre nous peut choisir de diner avec Ranald ce soir, et peut-être s'en sortir sans indigestion. La seule inconnue, c'est la femme dénudée de la lampe, mais pour ce que j'en sais, elle pourrait tout aussi bien être un atout pour Sirrah qu'une ennemie.

Elle avait besoin de mon aval pour tuer le prêtre. Elle ne pourra pas s'en prendre à Sirrah si je ne l'y autorise pas. Je ne suis pas sure et certaine de ça, mais j'ai besoin d'y croire pour garder mon assurance face à Aetulff.

Je ménage mon effet comme lui, en prenant un peu de temps avant de continuer. Mais j'ai encore peur de sa stature de colosse - c'est pas exclus qu'il veuille quand même me sacrifier à Olovald si je le contrarie, alors tant pis pour le style, je ne maintiens pas le silence plus de deux secondes avant de continuer.

- Néanmoins, vous nous offrez le luxe de la sécurité. C'est un confort non négligeable de ne pas se baser sur des suppositions, qu'elles soient pessimistes comme les vôtres ou optimistes comme les mienne. Une assurance que je serais encline à accepter s'il s'avère que les résultats sont à la hauteur des engagements pris.

Je tend la main dans sa direction, mais m'arrête à mi-parcours.

- Cinq cent couronnes, en espèces sonnantes et trébuchantes. Pour ce prix, non seulement vous tiendrez chacune de vos promesses - la vie sauve pour Zaniab, Sirrah et moi, la liberté, et l'assurance de n'être traquées par personne - mais en plus, vous me rendrez trois services supplémentaires.

Le premier, c'est qu'après avoir capturé Zaniab, vous mettiez le feu à sa tente, et à tout ce qui s'y trouve sans vous emparer de quoi que ce soit. Il y a là-dedans je ne sais combien de mauvais esprits qui ne devraient pas tomber entre de mauvaises mains, et je veux qu'ils disparaissent tous dans les flammes.

Le second, c'est aussi à propos de l'un de ces objets : la lampe que Sirrah a sur elle. Vous devez me la laisser à moi ou à elle, et ne devez absolument pas y toucher ! Je vous promet que c'est vrai
- je recroise les doigts pour l'occasion - je sais de source sure que si vous posez juste un doigt dessus ça vous tuerait ! Faites très attention avec cette chose !

La troisième, c'est que vous envoyiez Zaniab à Reikdorf dans le dos de Sirrah. Qu'elle arrive là-bas en vie avec une poignée de pistoles dans la poche, mais sans sa fille.


Je termine mon mouvement, et désormais ma main est tendue dans sa direction, les doigts repliés à l'exception de mon index levé. Un serment devant Ranald, les yeux dans les yeux.

- Faites tout ça et je serais votre chose jusqu'à ce que ma dette soit payée.
Susi Tristepanse Bonchardon, Voie de la voleuse, rang 2.

Profil : For 7 | End 7 | Hab 14 | Cha 12 | Int 9 | Ini 9 | Att 8 | Par 7 | Tir 9 | NA 1 | PV 50/50

États temporaires :
-

Compétences :
- Roublardes : Acrobaties, Contorsionnisme, Crochetage, Déplacement silencieux, Évasion, Vol à la tire,
- Intellectuelles : Acuité visuelle, Langage secret - Jargon des voleurs
- Martiales : Esquive, Résistance accrue, Résistance à la magie(2)
- Divers : Chance, Cuisine, Vision Nocturne

Équipement :
Porté :
- Bolas
- Grenades assourdissantes
- Grappin
- Outils de crochetage
- Boucle d'oreille en or
- Couteau à beurre
- Gibecière
- Lait du Moot

Équipement de voyage (pas systématiquement porté) :
- Costume de scène
- Tenue de Monte-En-l'Air
- Miroir maudit
- Stocks de tabac
Awards \o/
Warfo Award 2021 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2022 du meilleur PJ - Ecriture

"Avec Susi, y a pas de souci !"

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