Sans compter qu'ils volent notre pain, notre argent et même notre travail !
Je vous rappelle que certains d''entre eux sont retournés dans leurs anciens villages pour reconstruire ce qui avait été détruit. Les autres ont toujours peur et qui pourraient les en blâmer ? On a été préservés de cette immonde marée mais tous n'ont pas eu notre chance. Donc on va devoir encore les héberger quelques temps. Discussions habituelles de Carroburg sur les réfugiés.
Plusieurs mois s'étaient écoulées depuis la marée venue du nord, celle qui avait tout bousculé et détruit. Emportant d'innombrables vies et causant la destruction de villages dont seuls les habitants connaissaient l'existence. Une vague de choses vaguement humaines avait déferlé puis avait reflué.
Certains en étaient morts. D'autres en avaient perdu la raison. Hans Dietöt était de ceux là. Il avait miraculeusement réussi à rester en vie mais cela s'accompagna de visions incompréhensibles, peut-être occasionnées par sa consommation de champignons ? Mais il avait également perdu toute notion de temps. Alors qu'il pensait s'être caché seulement quelques semaines, en réalité, plusieurs mois s'étaient déja écoulés.
Il avait eu l'instinct de cacher l'amulette, trouvée dans une pièce secrète d'une bibliothèque ravagée et dans laquelle un corps sans vie et sans tête s'était effondré, avant de prendre la route.
On lui avait parlé à l'époque d'une ville bien plus grosse que son petit village, une ville nommée Carroburg.
Alors qu'il marchait, tout à ses pensées, il entendit devant lui sabots frappant la terre, quelques hennissements et surtout, la voix d'un homme, presque agressif.
Et en levant la tête, il vit deux autres personnes avec leurs chevaux, un peu en arrière de celui qui venait de parler. Et tous étaient armés d'arbalètes. Et il les reconnut aussitôt, pour en avoir entendu parler.
Des patrouilleurs. Des hommes qui vouaient leurs vies à protéger les routes de tout ce qui pouvait venir causer des troubles au sein de l'Empire. Qu'il s'agisse des monstres rôdant dans la forêt ou plus simplement de bandits de petits et grands chemins.
"Ho ! Que faites vous sur les routes de l'Empire et où allez vous. Et seul, en plus ?"