« Papy, ce qu’il aime, c’est les cadeaux. Partager. Offrir à l’autre. On rejoint pas Nurgle pour être un gros individualiste, pas comme la Valitch – bordel, qu’est-ce que je déteste les serviteurs de Tzeentch…
Pourquoi… Ne pas offrir le crâne à quelqu’un d’autre ? Le lier, au visage d’un de tes sbires ? Ils sont tous si prompts à te servir, ils se plient en quatre pour exercer toutes tes volontés – il faut récompenser leur loyauté ! »
Il plaça alors ses mains dans le dos, en souriant.
« Tu n’es pas un bon forgeron, ni un combattant doué – mais tu as le chic pour utiliser la magie, donc ça veut dire que tu peux aller chercher des spécialistes pour t’aider dans le monde de l’autre-côté. Ton crâne, il peut être transformé en casque, avec des propriétés fascinantes. Trouve aussi de quoi servir d’armure – du métal que tu pourrais souiller et torturer en attirant les faveurs de quelques portes-pestes facétieux. Ainsi, tu pourrais offrir un harnois digne de ce nom à l’un de tes hommes. Un sarcophage de plates et d’aethyr qui serait une promesse et un défi lâché aux loyalistes !
Irmfried, par exemple. Il n’est pas très intelligent, mais il est très costaud, il pourrait devenir ton véritable garde du corps. C’est juste dommage que sa sale garce de petite sœur n’arrête pas de chialer pour tenter de m’éloigner. Elle salope le pont avec ses larmes, je n’ose plus m’en approcher !
Sinon Irmfried, Kurt. Sa tête est un vrai sac de nœud, mais son corps chétif et malade de vieillard peut être remodelé selon tes volontés… Irmfried a encore de la santé, il peut t’être utile, mais Kurt pourrait renaître en devenant un véritable guerrier du Chaos, à l’image des Paladins Purulents que Mémé a pris comme amants avant de les anéantir et de les offrir à l’éternité. Je suis sûr que Kurt en serait heureux. Il est très volontaire.
Pour l’heure, tu es encore obligé de te tenir à carreaux. Toujours, constamment dans l’ombre… Mais une fois que nous serons dans le Stirland profond, on pourra se marrer. Ça sera trop bien ! »
Furug’ath encouragea donc Reinhard de continuer sa route. Le saluant bien bas, il se dissipa, ne laissant derrière lui que quelques traces de suie et une odeur de soufre sur un mur de la cabine. La température baissa, et l’air du sous-bois remplaça les miasmes viciés si réconfortants.
Reinhard put donc sortir de la cabine avec sa petite fiole. Il croisa en passant Lise qui était, comme à l’ordinaire, prostrée sans vie dans son coin. S’approchant d’une échelle de cordes, Waldo le mineur se porta volontaire pour l’aider à passer par-dessus bord, et il put ainsi rejoindre les autres pour le repas de ce soir.
Il tendit à Heidemarie une fiole, et expliqua ce qu’il attendait d’elle. La jeune femme se contenta de soigneusement la cacher dans une poche, et acquiesça d’un mouvement de tête…