La situation n'était pas fameuse et le jeune mage avait ensuite prise une décision certes fort noble, de ne pas laisser son amie derrière mais dont il savait pertinemment que cela rendrait plus difficile toute tentative de sauver sa propre peau.
Il parvint sans encombre à s'approcher de la jeune femme et fut troublé en l'observant. Son regard était différent, ses yeux ordinairement mauves semblaient contenir des filaments colorées. Il tressaillit en se souvenant du plafond qui semblait s'être illuminé de plusieurs couleurs lorsqu'il avait tenté de regarder à travers le voile de la mort et qu'il avait vu cette "étoile" plus noire que la nuit.
Mais malgré son trouble apparent, il savait que ces questions devaient attendre car un problème plus urgent était à régler. Un problème qui était encore en train de sortir du mur, tout en baragouinant. Mais Emelyne parvint à se relever, sans entraîner de réelle résistance, comme si elle semblait être apaisée lorsque son compagnon parlait. Elle ne pleurait plus, ne gémissait plus et semblait pouvoir marcher, même si c'était avec de l'aide. UN soulagement pour Karil.
Il était venu le temps de partir lorsque les bruits dérangeants firent à nouveau leur apparition dans leur dos, ainsi que la chose qui en était à l'origine. Bruits qui attirèrent l'attention d'Emelyne qui se retourna alors.
Karil la sentit se figer alors qu'il la soutenait puis, en une fraction de seconde, il ne la sentit plus mais la vit, le dépassant à toute vitesse, en hurlant, à la vision de la chose qui les suivait.
Il pensait avoir réussi à la maîtriser, la calmer, mais il y eut encore quelques instants entre le moment où il vit Emelyne devant lui, que son cerveau analyse l'information avant de lui envoyer un signal qui se traduisait très simplement et succinctement en un
"COURS !" s'imprimant au fer rouge dans son esprit, qu'il appliqua sans poser de questions.
Il courut, sans se poser de questions, sans faire attention aux salles qu'il traversait, n'ayant qu'une seule préoccupation à l'esprit. Fuir. COurir. Distancer cette chose.
Alors qu'il courait, que ses poumons semblaient être en feu, que ses jambes se faisaient douloureuses, une douleur irradia durant sa course dans sa nuque ainsi que dans son dos. Phénomène étrange qui aurait pu avoir l'attention toute entière de Karil, s'il n'avait été occupé à quelque chose d'autre en ce moment.
Il parvint à éviter les murs lorsqu'un virage devait être négocié, comme si toutes ses esacpades de l'époque ne lui avaient serv que pour ce moment. Il faut dire qu'à plusieurs reprises, il s'était pris des murs, à cause d'un virage mal négocié ou juste qu'il était trop rapide pour son propre bien. Mais par chance, cela ne lui arriva pas.
Même lorsqu'il dut passer plusieurs fois par des escaliers, dont les marches auraient pu être de parfaites traîtresses pour un coureur trop inattentif, il parvint à le descendre, en relative douceur, réduisant légèrement sa vitesse pour éviter de se tordre la cheville ce qui, en plus d'une chute douloureuse pour son amour-propre, aurait pu résulter en une compagnie qu'il préférait éviter.
Compagnie qu'il sentait derrière lui, qu'il voyait du coin de l'œil, lorsqu'il évitait un mur à la dernière seconde. Compagnie étrange qui semblait parfois être sur ses talons et dont il avait la sensation qu'elle allait pouvoir le saisir prochainement mais qui, à d'autres moments semblait perdre de la distance, cette sensation de distance changeant en plus de façon irrégulière. Il avait parfois l'impression d'entendre l'aspiration de la créature à ses oreilles alors, que d'un rapide regard, elle semblait se faire distancer.
Ce fu après un énième escalier, le souffle court, que lui survint une idée. La magie, la "Peur de la Mort", qui avait mise Emelyne dans cet état. Cela pouvait peut-être fonctionné contre son poursuivant qui semblait être relativement éloigné.
Il s'échina d'abord à reprendre sa respiration, afin de la calmer suffisamment afin de pouvoir utiliser la magie, avant de commencer à tenter de manipuler Shyish à toute vitesse. L'incantation fut pressante, rapide et lorsqu'il lâcha le sort, il regardait la créature fixement, vers ce qui semblait lui servir de visage.
Et là, l'habituel manifestation de réussite du sort fut visible, le nuage de poix sortant des mains de l'apprenti et, parvint à toucher son poursuivant, qui s'arrêta quelques secondes. L'apprenti eut un soupir de soulagement, à l'idée que ceci allait bientôt finir à l'idée que ce sort allait leur donner le temps nécessaire pour s'échapper, prêt à se rapprocher d'Emelyne afin de s'échapper, dont il entendait encore les hoquets.
Mais alors que le sort était censé leur donner un peu de répit, la chose s'agita au bout de quelques secondes.
Avant de parler, avant d'aspirer avec ce bruit dérangeant, ce bruit qui l'avait accompagné durant sa poursuite, qui était sur ses talons, qui lui redonnait un peu plus de motivation, un peu plus de force dans ses jambes endolories pour distancer la chose quand il l'entendait par dessus son épaule.
Le soupir de soulagement se transforma bien vite en terreur glaciale et il n'eut que le temps de cligner des yeux avant de voir la chose devant lui, sur ce qui était la marche au-dessus de laquelle il se trouvait. Il pouvait pleinement voir la créature cette fois, et de beaucoup trop près. Visqueuse lorsqu'elle était sortie du mur, elle était désormais plus semblable aux esprits qu'il avait vu auparavant, mais cette chose était toujours aussi blafarde, aussi malsaine.
Il en était là de ces réflexions quand il sentit comme un coup dans le ventre, suivi d'un froid étrange. Mais pas au niveau de la peau du ventre. Non, il avait l'impression que c'était
dans son ventre, que le froid était parvenu à percer les vêtements et la peau pour se ficher parmi ses entrailles.
En baissant légèrement la tête, il comprit d'où venait cette sensation et alors qu'il commençait à hurler, des hoquets, autant de surprise que de frayeur étouffèrent sa gorge tandis qu'il voyait, ou plutôt, distinguait entre les larmes qui avaient rempli ses yeux, la main du spectre, enfoncée jusqu'au coude dans son ventre.
C'était peut-être ça d'avoir la peur au ventre.
Dans cette situation, tout apprenti mage qu'il était, Karil était redevenu un jeune homme qui n'était pas préparé, et son cerveau non plus, pour accepter le fait d'être empalé par une main fantomatique. Peut-être dans une autre vie, un autre jeune, un autre "Karil" était en train de s'affairer à remettre ses intestins dans un ventre ouvert, avec la même terreur que celle qu'il ressentait maintenant.
Le froid, auparavant uniquement situé dans son ventre là où la main l'avait frappé, était en train de se diffuser dans son corps, glaçant ses intestins, son estomac et remontant vers sa gorge. Un véritable supplice que Karil ne savait pas comment arrêter.
Et il avait l'impression que les hoquets d'Emelyne étaient devenus plus forts.
Emelyne, il avait tenté de la sauver mais maintenant, il avait besoin d'elle.
Il parvint après plusieurs efforts, à former ce qui ressemblait à une phrase, qui était parvenue on se sait comment à se frayer un passage à travers sa gorge engourdie, espérant que cela suffirait pour qu'elle puisse l'aider.
Em ... e ... lyne. Aides-moi. Je ... t'en ... prie. Puis ... cours ... vite ... loin ...
De son côté, il tenta de concentrer ses dernières forces afin d'échapper à la poigne glaciale de la chose et de s'enfuir. Enfin, s'il en avait la force.
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Bon, vu la situation excellente dans laquelle je suis, on va tenter de résumer ça.
J'essaye de demander de l'aide à Emelyne, qu'elle balance un sort, hurle ou tente une german suplex au truc qui me saisit les tripes. Bref, juste ce qu'il faut pour me permettre de me dégager plus facilement. Si elle peut pas/veut pas (à la limite, tant qu'elle arrive à se barrer, ça m'ira), bah, je tente quand même de me dégager.
Si ça marche, on va jouer à Pacman version 2.0 et si ça réussit pas, on va dire que je vais terminer ma transformation en brique de jus de fruits :