Devant eux se tenait une réplique de la scène précédente, mais en plus grand. Bien plus grand. Des dizaines de fourmis essayant de lutter contre dix fois moins d’araignées géantes. Et leurs chevaucheurs en difficulté.
Normalement , pareille scène n’était possible dans la nature. D'une part, les araignées ne chassaient pas. Elles piégeaient leurs proies puis les vidaient lentement, pendant des jours parfois. Et puis ces sales bestioles si utiles pour vous débarrasser des moustiques étaient des solitaires, ne supportant la compagnie des leurs que le temps de l'accouplement. Après celui ci, le mâle était tue et mange. Pis encore pour les œufs. Les jeunes insectes étaient la proie de leur pondeuse au moment même ou ils émergeaient de leur œuf.
Alors voir plusieurs spécimens crapahuter vers des fourmis géantes, comme une meute, était légèrement contre nature comme vision. Et déroutant. Mais surtout terrifiant.
Quand aux fourmis... Déjà le jeune chasseur était de plus en plus curieux a propos de celles ci - une fois le choc du premier contact cela s'entend. D’où venaient elles ? Comment communiquaient elles entre elles, a défaut de disposer d'oreilles ? Et surtout, ou était la pondeuse ? Et comment les nains avaient ils domptés ces insectes ? Les avaient ils achetés a leur "mère" ? Mais on tournait la en rond avec ces questions.
En attendant ces réponses, la cohorte de bêtes de guerre se faisait décimer, ce qui était absolument illogique. C'eut normalement été le contraire. L'acide, les dents, l'esprit de groupe, la coordination entre elles... Les fourmis auraient normalement dues, désormais débarrassées de leurs chevaucheurs, pouvoir laisser libre cours a leur puissance.
Mais non. Elles se faisaient étriller dans tous les sens, courraient partout, paniquaient.... Et au milieu de ce désolant spectacle non naturel - quoiqu'il pouvait avoir tord, n’étant pas lui-même ethnologue ou insectologue de formation (ce métier existait il seulement ?) - se trouvaient deux nabots, dont un déjà bien mal en point, ce qui était mauvais puisqu'ils étaient déjà très petits, qui s’égosillaient pour essayer de se faire entendre au milieu de ce capharnaüm de crissements inhumains, demandant de l'aide non pas pour le pauvre animal blesse au sol qu’était la fourmi poche d'eux, mais pour le nabot coince sous celui ci.
L'un coince, l'autre agitant sa grosse hache dans tous les sens, s'imaginant pouvoir tenir en respect les grosses bouboules de poil noir qui se régalaient autour d'eux, plus intéressées par les fourmis que le nabot a demi crevé.
"Bon. D’accord Taal. Je reconnais que juste nettoyer ton lieu de culte au pays c'est bien peu. Qu'est ce que tu dirais d'une offrande en plus ? Le prochain animal que je chasse avec succès sur ces terres étranges ? "
Se tournant vers l’ingénieur, le nain énervé étant déjà parti, le chasseur lui lança un de ses drôles de sourires dont il avait le secret.
Si je survis a ces conneries, j'aurai besoin de deux baffes. Et un bain. C'est possible ?
Car oui, l’espèce de tonneau remodelé par ce méridional l’intéressait. Le procédé, bien qu'il n'en ait eu qu'un bref aperçut, semblait prometteur. C'eut toujours été ça de plus de ramené au pays.
Se détournant du sudiste, le jeune chasseur prit bien 5 secondes pour observer les araignées et les fourmis, le temps de voir qui se déplaçait comment et a quelle vitesse, par ou par rapport aux nains piégés.
Car oui, il était aussi fou qu'un tueur. Pas le même type de folie, nais en tout cas le même degré. Peu auraient entrepris de se risquer dans ce manège mortel de griffes, de crocs et de poils. Pour cela, il fallait être fou, courageux ou même arrogant, voir même un peu des trois.
Martin était il arrogant ? En tous cas il était jeune, et l'on ne pouvait l’être sans être même légèrement arrogant.
Mais la n’était pas la question. Le point restait de savoir si le farceur, le coyote. , ou quelque soit le nom donne a Ranald par telle ou telle culture, allait ou non venir mettre de sa magie si particulière a la situation, et la rendre encore plus imbuvable.
Quelque part, on entendit au loin le roulement des des...