[Geralt] Le mirage II

Le Reikland est une province vaste, populeuse et prospère. Sa couleur est le blanc, mais certains régiments, comme les célèbres Joueurs d'Epées de Carroburg, ont leur propre héraldique. C'est l'Empereur Karl Franz Ier, Comte Electeur du Reikland, qui dirige cette province, depuis la plus riche cité de l'Empire, Altdorf.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Le mirage II

Message par [MJ] Le Grand Duc »

- "Oui c'est bien moi, Geber Gutmann. Aucune raison d'te mentir sur mon nom ... Marcus." dit le bonhomme en attrapant la pièce d'or, loin d'être dupe. Il mordit dedans et la glissa dans son veston en hochant gravement la tête. "Mon frère et moi, on est c'qu'on apelle des "chats noirs" ici, à Übersreik. On aide les bonnes gens qu'en ont besoin. Tu vois, ici bas la loi est pas la même pour tout l'monde, et c'est bien dommage. Alors faut bien qu'des gens comme nous essaient d'inverser la balance." dit-il en croisant l'index et le majeur devant son visage joufflu, le regard entendu. "C'est comme ça qu'on est tombé sur Reiner, et lui l'avait besoin d'un sacré coup d'main. On le connaissait pas à l'époque, et les Bienfaiteurs on en avait juste entendu parler. Des chics types, selon moi. J'sais pas ce qu'ils ont foutu à la capitale, mais l'nain Tito était pas jouasse. Sauf que Tito dans le milieu d'Altdorf, c'est un sacré caïd. Alors il les a puni. Le guet l'a trouvé mort dans son rade la semaine dernière, d'ailleurs. Comme quoi ..."

Il se resservit un gobelet qu'il vida rapidement.

- "Reiner pensait être un des seuls à en avoir réchappé. Il a pas voulu nous dire ce qui s'est passé exactement, mais il est arrivé caché dans une charrette de purin et il était salement amoché. On l'a accueilli ici, on l'a soigné. Il avait de la fièvre, il délirait. Puis un jour ça s'est calmé mais il avait changé, il avait la mine grise et le regard ailleurs. Il a dit qu'il voulait partir, qu'il avait senti l'appel qu'il disait. Alors il a filé quand il a été remis sur pieds. Ca fait plusieurs années, maintenant. J'sais juste qu'il est devenu prêtre depuis, et qu'il officie dans un village du coin, plus bas sur le Reik. J'l'ai pas revu depuis, mais je t’emmènerai à lui."

Geber se recula contre le dossier de sa chaise et observa Geralt, le gobelet vide entre ses grosses mains de travailleur.

- "Et pas parce que t'as payé. Cet or il est pas pour moi. J't'y emmène parce que même si une gueule de sale type, j'pense qu'au fond ta quête est honnête. C'est pas souvent qu'on voit des gens qui veulent remuer ciel et terre pour retrouver quelqu'un comme ça. Si ta Karla est encore en vie ... j'te souhaite de la retrouver." dit-il en inclinant le menton, le regard sincère. "Si j'pensais que tu voulais faire du mal à Reiner, j't'y amènerai pas."

Il remplit une dernière fois son gobelet, le vida d'un trait et se releva, un peu éméché.

- "Martha te donnera une chambre pour la nuit, à l'étage. Retrouve moi sur le quai dehors juste avant l'aube, je t'y attendrai."


Tu peux donc passer la nuit à la Bouilloire. -1 pièce d'or et -1 pollen de sirène, pense bien à prendre ton sirop avant de dormir ...


Le soleil allait bientôt se lever sur Übersreik mais de gros nuages noirs couvraient le ciel, donnant l'impression d'être en pleine nuit. Si Geralt sortait de la Bouilloire et traversait la rue pour se rendre sur le quai, il y trouvait Geber Gutmann, comme convenu. Le débardeur avait affrété une petite barque à rame sur laquelle il s'installa en compagnie du chasseur de monstre. Ils longèrent les lourdes péniches amarrées là, dans le silence relatif de la ville encore endormie. Quelques rares lanternes s'agitaient de temps en temps sur le brouillard des quais et l'onde immobile du Reik n'était perturbée que par les lents coups de rame du chat noir. Ils arrivèrent doucement devant l'une des portes fluviales, titanesque herse en métal qui fermait le passage de la rivière, et qui était encore abaissée en cette heure matinale. Geber siffla doucement un air, ses grosses joues gonflées, et après quelques minutes un garde émergea d'une poterne adjacente, une lanterne à la main et de grosses poches sous ses yeux endormis. L'ouvrier lui fit un signe de la main, le soldat répondit et posa sa lanterne pour actionner un petit cabestan au bord de l'eau. Il y eut moult grincements, et une grille se souleva peu à peu à la base de la gigantesque herse, ouvrant un passage assez large pour laisser passer une petite galère. Une porte dans la porte, à laquelle Geber avait visiblement accès.

Ils quittèrent Übersreik ainsi, voguant près de la berge du fleuve, camouflés par le brouillard qui se levait peu à peu sous la force du vent. Les cieux étaient toujours noirs, et tonnaient au loin, et la cime des arbres qui bordaient la rive commençait à s'agiter comme pour annoncer la tempête à venir. Geber Gutmann rama pendant de longues heures, assit face à Geralt, en silence. Ils longèrent des bois épais, entrecoupés de routes ou de villages de pêcheurs, avec leurs pontons déserts. Le trajet était long, et le débardeur avait emmené de quoi manger et boire.

Ce n'est que dans l'après-midi que Geber dirigea finalement le canot contre une plage de graviers, visiblement loin de tout. Il tira l'embarcation sur la terre ferme avec l'aide de Geralt et emprunta une petite piste qui montait dans la forêt. La Reikwald était une vaste étendue de chênes et de châtaigniers, relativement préservée de la corruption si on la comparait avec ses sœurs maudites ailleurs dans l'Empire. Cette promenade sylvestre pouvait presque paraître plaisante. Puis ils émergèrent du sous-bois, toujours en suivant le sentier sauvage, et commencèrent à rencontrer des champs et des fermes isolées dans un paysage de bocage vallonné. Ils gravirent une dernière colline par un chemin bordé de jolis murets en pierre, et entrèrent dans un verger, toujours sans croiser personne. Le ciel noir faisait ressortir la blancheur de la floraison des pommiers. Geber s'arrêta au pied de l'un d'eux et s'affala contre le tronc, les pieds dans l'herbe.

Devant eux se trouvait un bourg, niché dans le vallon. Et entre le bourg et le verger, un petite cimetière au pied de la colline, à une centaine de mètres à peine. Sous les cieux tourmentés avait lieu un enterrement. Une petite foule était réunie là, autour d'une tombe fraîchement creusée, et le vent qui se levait faisait danser le voile noir des femmes que l'on entendait pleurer. De l'autre côté de l'aune, un prêtre de Mórr faisait son office, récitant une prière en faisant se balancer un encensoir en argent. Il était dos au verger, et la brise faisant s'agiter sa robe de bure austère et ses cheveux couleur corbeau.


- "Le voilà, ton Reiner." dit Geber en tirant une outre de sa gibecière. "Après avoir volé aux riches, il veille sur les morts. Une belle âme pour sûr." Pop ! Il fit sauter le bouchon et s'envoya une rasade de vin.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] Le mirage II

Message par Geralt »

Des "Chats noirs"... c'était ainsi que Gutmann aimait se faire surnommer dans cette ville, homme de l'ombre cherchant à gagner un combat contre les inégalités et la corruption qui s'était emparé de l'Empire tout entier... Noble cause, mais une bataille perdu d'avance dans un monde où seul les plus puissants et les plus riches parvenaient à obtenir tous les pouvoirs face aux plus faibles et autres ignorants. Quoiqu'il en soit, l'habitant de Ubersreik fit preuve d'une grande franchise envers son hôte, croyait il tous les dires du loup blanc ? Il était impossible de le savoir, mais un début de confiance mutuelle s'était installé entre les deux protagonistes.
Écoutant son récit avec une attention toute particulière, il semblait que l'ouvrier n'avait jamais directement rencontré ou traité avec les Bienfaiteurs, sa rencontre avec le dénommé Reiner n'étant qu'une succession d'évènements liés au hasard, chose ironique quand on savait que l'ancien membre du groupe de voleur avait eut une jeunesse bercé dans les préceptes de Ranald. A la manière d'un miséreux ayant connu l'enfer, l'ancien compagnon de Karla avait été sauvé par Gutmann, mais celui ci malgré les soins prodigués avait semble il bien changé... Le portrait quand fit Guttman ne ressemblait en rien au gamin à la grande gueule que Geralt avait connu... Un homme brisé, perdu dans ses pensées et se refusant à énoncer les horreurs qu'il avait pu subir... Si Tito avait le même tempérament que le défunt Lens... Geralt n'osa imaginer le sort qu'il avait bien pu réserver aux membres de ce groupe de voleur pouvant lui faire de l'ombre... La peur... C'était cela qui avait totalement métamorphosé le jeune homme...

Semblant accepter les termes du marché que Geralt voulait passer, Guttman expliqua que le paiement ne lui était nullement destiné personnellement : Avait il dans l'idée d'user de cet argent pour aider quelques compagnons d'infortunes ? Jamais le loup blanc ne le su... Mais, si on le conduisait à Reiner, le chasseur de monstre saurait respecter sa parole pour sûre... L'argent lui importait peu, si cela pouvait lui permettre d'atteindre son but.
Ainsi donc, ce fut dans l'ombre de cette taverne de Ubersreik que l'affaire fut conclut : A l'aube... Guttman et Geralt prendraient la route pour retrouver Reiner, qui s'était exilé dans un village non loin au milieu de nul part.
Une chambre fut fourni au membre déchu de la couvée du corbeau pour qu'il puisse s'y reposer, et tandis que ses paupières se refermèrent, laissant un voile de ténèbre s'emparer de lui, sa nuit fut hantée par de bien sombres cauchemars... dont l'accentuation fut sans aucun doute à son paroxysme après la dose de Pollen de Sirène qu'il ingéra avant de rejoindre les bras de Morphée.



******


La nuit était sombre et glacial, le blizzard soufflant à travers les ruines d'un village dévasté et rongé par les flammes. Au milieu de la rue principal, des corps par dizaines recouvraient les lieux, le sang se mélangeant avec la neige, souillant sa pureté, la tempête recouvrant la zone d'une puanteur indescriptible : celle de la mort...
Au milieu de ce sinistre décor, Geralt avait un genou au sol, sa respiration était haletante, le froid lui brulant la gorge, tandis que de sa main faible, il faisait pression sur son abdomen, cherchant à stopper l’hémorragie d'une blessure semblant presque mortel, tant la quantité de sang qu'il perdait était importante. De sa main forte, il tenait l'un de ses pistolets, le pointant dans des directions hasardeuses, comme semblant rechercher une menace que même lui était incapable de discerner dans ce climat glacial.
L'expression de son visage, son cœur battant à la chamade... La terreur... C'était cela qui se dégageait de lui ici... Le chasseur de monstre, le loup blanc n'était plus... Une proie, un mouton... Voila ce qu’il était. Que s'était il passé ? ... Son regard se posa sur les flammes rongeant une chaumière, tandis qu'il visualisa un point de couverture, susceptible de lui offrir un abri, une cachette...


*Bouge... Bouge ! Bouge ! Bouge !* Tenta il de s'ordonner, ce mot raisonnant dans son esprit tandis qu'il savait que la moindre erreur pouvait lui être fatale.

Il se décida, fonçant en boitant vers un mur en bois sauvé des flammes, s'y adossant, tandis qu'il fixa son regard vers l'horizon, à la recherche d'un ennemi qui semblait à la fois invisible et particulièrement terrifiant... Et puis... Le vent fit raisonner quelque chose... Un rire... Doux, sournois et diabolique... Un second se fit entendre juste derrière légèrement différent, plus calme et au ton plus moqueur... Une silhouette se dévoila alors, tandis qu'il vit quelqu'un jubiler sur place, s'amusant et s'émerveillant des teintes rouges qui recouvrait la neige ambiante.
Geralt pointa son arme, son doigt glissant sur la gâchette, à cette distance, il ne pouvait la manquer... Mais... Une mèche rouge virevolta au gré du vent, et le chasseur de monstre hésita… une seconde… rien qu'une seconde... N'osant tirer sur cette... chose ?
Un moment d'hésitation qui lui fut fatale lorsqu'il ressentit une présence derrière lui, se retournant avec vivacité, son instinct l'alertant d'un danger immédiat et mortel : Un visage se dessina face à lui, celui d'une femme, d'une beauté presque divine, richement vêtu et dont se dégageait une assurance et un orgueil sans commune mesure... Sur le moment, Geralt se sentit submerger par la puissance et la noirceur de cet être qu’il ne connaissait nullement : Un danger plus terrifiant et plus ancien que Agabius ou même Sophie Von Carstein...
Le loup blanc voulu échapper à son adversaire mais il était trop tard, sentant qu'on venait de le transpercer... en plein coeur... Le coup le sortant de son horrible cauchemar.

Transpirant et se réveillant en sursaut, le loup blanc s'empara de sa lame, la dégageant de son fourreau dans un hurlement de rage et de peur, son cœur battant à cent à l'heure, il mit quelques secondes à comprendre qu'il était dans le monde réel, dans son lit et toujours à Ubersreik parcourant du regard la chambre que Martha lui avait offert comme pensant que la menace qu'il avait vu dans son cauchemar pourrait lui bondir dessus à tout moment.
Parvenant à se ressaisir, il passa la dernière heure de sa nuit à méditer sur ce qu'il avait pu voir, étant incapable de l'interprêter ou de le comprendre... Jusqu'au moment où il vit les premières lueurs du jour se refléter dans la fenêtre de la pièce : L'aube était arrivé...



******


Comme convenu, ce fut sur les quais de la ville qu'il retrouva Guttman, le débardeur ayant louer une barque qui pourrait les conduire à leur destination. Relevant la tête, le loup blanc observa le ciel, celui ci étant en grande partie recouvert de sombres et épais nuages... Mauvais présages ? Peut être... Dans tous les cas, il vit un oiseau au plumage noir virevolter dans les airs, semblant dessiner des cercles autour du chasseur de monstre... Un corbeau ? Une bien étrange coincidence...
Quitter la ville fut une chose bien plus aisé qu'il n'aurait pu le penser, Guttman semblant avoir de nombreux contactes, personne ne vint à leur rencontre en cette heure bien matinal. L'une des portes fluviales leur fut ouverte, et le binôme put donc s'y engouffrer sans crainte, à l'aide de leur embarcation, que l'homme à forte corpulance s'empressa de diriger...
S'ensuivit plusieurs heures d'une longue et monotomne traversée, où aucun des deux hommes n'échangea le moindre mot. Geralt se contentant d'oberver l'horizon, son visage masqué par le capuchon de ses équipements, plongé dans ses noires et sombres pensées. Ils firent halte en milieu d'après midi, débarquant sur une berge longeant la Reikwald, grande forêt qui avait pu échapper en grande partie à la corruption des maux de ce monde, en faisant un endroit plutôt sûre... De toute façon, existait il une créature susceptible de surprendre encore Geralt ? Il était devenu le prédateur, il était devenu le monstre... lui qui avait traqué et tué tant d'abomination, n'était il pas l'être le plus sombre de ces bois à l'instant T ?

Après quelques heures de marches, Guttman se posa prêt d'un arbre, avant d'indiquer au loup blanc de son doigt boudiné un bourg non loin et en contrebas, niché dans le vallon. Pour y arriver, le sentier tracé faisait passer tous voyageurs par un petit cimetière, où s'était attroupé une petite foule, d'environ trente à quarante personnes, la majorité étant vêtu d'attribut sobre et sombre, tandis que Geralt cru entendre quelques sanglots, être transporté par le vent à son oreille.
Guttmann confirma qu'ils étaient arrivé au bout du voyage : Reiner était ici, et le destin lui avait confié la lourde de tâche de veiller et de guider les morts pour qu'ils puissent arriver sereinement au royaume de Morr... L'ancien membre des Bienfaiteurs ne s'était donc pas reconvertie comme prêtre du Dieu du hasard et de la chance... Mais plutôt en représentant du Dieu des morts ! Cette révélation en fut presque un choc pour le chasseur de monstre, et cette nouvelle amenait alors bien d'autres interrogations... Ignorant tous des informations que l'Ordre et l'Empire avaient dévoilé à l'encontre du loup blanc et de ses crimes durant son exil dans les Terres sombres, Geralt se demanda si Reiner, en temps que prêtre de Morr, avait été tenu informé de la trahison de Geralt et de son excommunication de la couvée du corbeau... Quel accueil allait il lui réservé ?


"Attendez moi ici Guttmann..." Dit il avant de se diriger en direction du cimetière,une certaine appréhention s'emparant de lui, tandis qu'il se rapprochait de ce lieu de culte lié au Dieu qu'il avait depuis toujours servi mais aussi regné. Le loup blanc méritait il encore de pénétrer dans ce genre d'endroit quand on connaissait tout son récent parcours ? Il allait le savoir.

Se mélangeant à la foule en deuil, son accoutrement des plus sombre passait ici parfaitement, lui donnant les allures d'un pélerin venu se recueillir auprès des âmes des défunts, dans le but de leur donner un dernier hommage... Se refusant à stopper ou déranger l'office qui avait lieu, il resta en retrait sans un mot, tandis que ses yeux se posèrent sur le prêtre dirigeant la cérémonie religieuse : Ces traits de visages... Aucun doute possible, c'était bel et bien Reiner qui se tenait là à quelques mètres de lui.
Enfin... Enfin ! Il y était arrivé : parvenir à retrouver un membre des Bienfaiteurs qui sans l'ombre d'un doute pourrait enfin lui donner une piste concrète concernant Karla, était elle en vie ? Où se trouvait elle ? Qu'était elle devenu ? Des dizaines de questions vinrent se chambouler dans l'esprit du loup blanc, l'impatience le gagnant peu à peu tandis qu'au bout de longues minutes, la cérémonie fut cloturée, et que la foule présente commença peu à peu à se dissiper.
Attendant le bon moment, Geralt fut dans les derniers à quitter les lieux, se décidant à suivre Reiner, lorsque celui ci commença à se diriger vers le petit temple surplombant le cimetière. Le chasseur de monstre l'interpellant lorsqu'ils furent enfin seul.


"Mon père... Accepteriez vous d'accorder un peu de temps à une âme en quête de réponse et de rédemption ?"

Ces quelques mots firent stopper le prêtre de Morr, celui ci se retournant vers son nouvel interlocuteur tandis que Geralt quitta sa capuche pour dévoiler son visage et dire :"Bonjour Reiner... Cela faisait longtemps... Dix ans maintenant... Tu n'étais qu'un enfant à l'époque mais... Je ne doute pas que tu te souviens de moi malgré mes changements physiques."

Il leva les mains en l'air, comme montrant qu'il ne lui voulait aucun mal, ignorant la réaction qu'il pourrait avoir en voyant l'homme qui avait tué Lens et aidé les Bienfaiteurs des années en arrière. Geralt tenta alors de tranquillement s'approcher de lui.

"Je ne te ferai aucun mal... Ni personne d'autre d'ailleurs... Tito m'a dis que tu étais en vie, mais n'ai crainte, tu n'as plus de souci à te faire concernant ce nain ou ces hommes... Leurs âmes sont avec Morr aujourd'hui. On m'a raconté ce qu'il t'était arrivé... Aux Bienfaiteurs et..."

L'énonciation du groupuscule et de son destin plongea Geralt dans un long silence, avant que son regard ne croise celui du prêtre et qu'il dise avec toute la détermination dont il était capable :

"Je suis venu discuter Reiner, obtenir des réponses et... Je dois savoir la vérité... Sur ce qu'il est arrivé... Je dois la trouver Reiner... Karla... Tu te souviens de Karla n'est ce pas ?

Geralt préféra alors se taire, attendant les différentes réactions du prêtre de Morr.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 13 juin 2019, 12:51, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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Re: [Geralt] Le mirage II

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Le prêtre de Mórr remontait le sentier de gravier qui serpentait entre les tombes lorsque Geralt le rattrapa. Il se retourna alors, et sur un visage pâle et réservé apparu peu à peu une expression de surprise stupéfaite.

- "... Geralt ?!" s’exclama Reiner, comme si il n'en revenait pas. "Mais que ... que fais-tu ici ? Comment m'as-tu trouvé ?" dit-il en bégayant, jetant un regard soudain alarmé derrière le chevalier déchu pour vérifier qu'il soit bien seul. Il sembla se calmer en apercevant qu'ils étaient désormais seuls dans le cimetiere.

Les cieux noirs se crevèrent enfin et un éclair zébra l'horizon, rapidement suivi de grosses gouttes froides. Reiner leva les yeux vers les nuages, son visage se refermant peu à peu dans son expression première, et invita Geralt à le suivre.


- "Allons nous abriter, nous serons mieux pour discuter."


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Ils gravirent la petite colline ensemble, slalomant entre les tombes sous la pluie qui se faisait battante. Reiner poussa la porte en bois noir et ils entrèrent dans le temple. La nef centrale était étroite, juste assez large pour deux rangées de bancs séparés par une allée centrale. Cette dernière avançait sur trente mètres sous un haut plafond à charpente. Au bout, l'autel en pierre grise surplombé par une statue du Gardien des Âmes. Les yeux vides de Mórr fixaient quiconque entrait dans son église, inquisiteur. De l'encens brûlait de part et d'autre de la sculpture, dont le piédestal était entouré de bouquets de roses noires.

Reiner traversa la nef et tourna à droite en arrivant à l'autel, poussant une petite porte pour entrer dans le presbytère servant de domicile au prêtre. L'endroit était extrêmement austère et le mobilier modeste : un foyer pour le feu, une table en bois simple encadrée de quatre tabouret, une petite commode. A côté de la cheminée, une ouverture donnant sur la chambre dont on devinait le bord d'un lit. Du reste, la pièce à vivre était extrêmement propre : pas la moindre trace de poussière ou de souillure.

Le prêtre prit son temps pour répondre aux questions de Geralt. Il versa d'abord du vin coupé à l'eau claire dans deux timbales en étain qu'il déposa sur la table, face au chasseur de monstre et lui, avant de lui tendre une serviette en étoffe pour s'essuyer de la pluie et prendre place, à moitié tourné vers l'âtre vide de la cheminée.


- "Oui Geralt, je me souviens très bien de toi." dit-il d'une voix calme. "Et Karla, comment l'oublier ?" Son visage taillé à la serpe se fendit d'un sourire triste.

Reiner bu une longue gorgée et commença à parler, contant au Loup Blanc les péripéties des Bienfaiteurs après son départ il y a dix ans déjà, et comment ils finirent dans les flammes sur une caprice du nain Tito. Son histoire était longue, tantôt drôle et nostalgique, tantôt tragique. Celui que Geralt avait connu enfant et indiscpliné était désormais un homme froid et mélancolique, mais qui semblait en paix avec lui même. Sa voix était posée, son ton égal et ses regards profonds. Ses traits se durcirent cependant lorsqu'il fut temps de parler de Karla et de sa descente aux enfers à Altdorf. Le prêtre appris non seulement au chevalier que le véritable nom de la jeune femme était Dokhara de Soya, mais également qu'elle était activement recherchée par les autorités pour hérésie, démonologie et d'autres maux pires encore.


- "Je pensais que tu l'aurais su. Un chasseur de tête comme toi ... c'était ton métier, après tout." dit-il, l'air grave. "De ce que je sais, elle a été vue pour la dernière fois à Talabheim, dont elle s'est échappée en compagnie d'une autre sorcière." Il secoua la tête en regardant les cendres froides dans la cheminée. "Elle est perdue, Geralt. Pour toi, pour moi, pour tous." Dans sa voix résonnaient remords et regrets éternels.


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Re: [Geralt] Le mirage II

Message par Geralt »

L'effet de surprise lié à ces retrouvailles fut total, Reiner affichant l'expression d'un homme se retrouvant véritablement face à un fantôme, revenu d'un passé qu'il semblait avoir voulu oublier. Le prêtre avait un regard triste et mélancolique, une pointe de crainte se lisait dans la pupille de ces yeux, son esprit embrumé à chercher à comprendre comment le loup blanc avait pu retrouver sa trace. Pour autant, au fil des secondes, la peur laissa place à une pointe de nostalgie et alors le ciel se mit à gronder, l'orage transperçant l'épais manteau nuageux, la déluge se déchainant sur terre comme ci… Cette rencontre entre les deux hommes, deviendrai le prémisse de terribles et futurs évènements…
Reiner remarquant que le chevalier déchu était seul, l'intima à le suivre pour se mettre à l'abri, et pour éviter les regards de personnes trop curieuses vivant dans les environs. Gravissant ensemble la colline, slalomant entre les tombes sans un bruit par respect pour les défunts… Les quelques mètres les séparant du temple furent lourds et pénibles pour celui qui autrefois était un guerrier corbeau. Une force invisible semblait être à l'œuvre ici, ressentant comme un poids dans le creux de son estomac, il eut la net impression de sentir le jugement de Morr lui même peser sur lui. Ancien champion de la vie, lui qui avait traqué ces faux Dieux se faisant nommer vampire, s'était peu à peu éloigné des préceptes et autres codes des chevaliers de la couvée du corbeau, menant non plus un combat par devoir mais plutôt par dépit. Ces temples liés à la divinité des morts, autrefois refuge pour lui… pouvaient il lui être encore ouverts ? Méritait il dans fouler encore le seuil ? Il allait le découvrir.
Foulant le pied du petit temple, Geralt s'arrêta net, baissant la tête et fermant les yeux, se récitant le serment qu'il avait autrefois juré de respecter lors de son intronisation en temps qu'initié de l'Ordre. Certes désormais aux yeux de ses frères et sœurs d'armes, et même de son Dieu, il était un paria, un traitre... Mais cela ne changeait pas le profond respect qu'il avait pour le groupuscule de chasseur de vampire, qui lui avait offert un toit, une famille, une vie... De plus, Geralt n'oubliait pas qu'il n'avait survécu à son séjour dans le gouffre au milieu des Terres sombres, seulement grâce à l'intervention divine de Morr, ayant accepté de répondre à la prière de sa brebis égaré... quatre mois... c'était le sursis que le Dieu des morts lui avait donné, signe qu'il avait un projet pour lui.

Les appartements de Reiner étaient sobres et particulièrement bien entretenus, à la manière d'un homme coupé du monde, celui ci ne vivait qu'avec le stricte minimum... Le loup blanc ne pouvait que s'étonner d'un changement si brutal de caractère, lui qui autrefois volait aux plus riches pour donner aux plus pauvres, avait désormais accepté de vivre à la façon de ces gens qui face au plus fort, faisaient le choix de s'écraser dans le but de survivre.
Servant un verre à son hôte, les deux hommes échangèrent quelques gorgées de vin coupé à l'eau claire, tandis qu'ils purent se réchauffer prêt du feu, leurs vêtements étant trempés à cause de la pluie battante dehors.
S'ensuivit alors une longue discussion où Reiner répondit en grande partie aux nombreuses interrogations du loup blanc, dévoilant ce qui c'était déroulé pour lui et les autres membres des Bienfaiteurs cette dernière décennie.

Comme il l'avait appris par le baron de la pègre Tito, les Bienfaiteurs avaient connu un destin des plus tragique, voulant changer ce monde en tentant d'aider les plus faibles d'Altdorf, leur courage et leur ténacité leur avait tout coûté... Ces hommes et ces femmes ainsi que leur idéaux... Avaient fini brulé dans les flammes...
Mais rien n'aurait pu préparer Geralt aux révélations qui lui furent faîtes concernant Karla... Reiner dessina un portrait de la jeune femme bien loin de l'enfant qu'il avait quitté dans cette sombre ruelle d'Altdorf des années en arrière. Il semblait que la jeune femme s'était éloigné de Ranald ainsi que des codes et préceptes qu'elle avait pourtant toujours partagé avec les Bienfaiteurs... Belle et intelligente, la jeune femme s'était laissé porter par le poison de l'ambition, devenant peu à peu accroc aux dangers et à l'adrénaline qu'on pouvait ressentir lorsque l'on pouvait tout perdre d'un claquement de doigt. Si bien que en plus de se mettre en danger, elle s'était mit à inclure les Bienfaiteurs dans des projets toujours plus périlleux, si bien que des dissensions n'acquirent entre elle et Ewald, défunt chef du groupuscule de voleur.
Peu à peu, la jeune femme s'était engouffré dans une descente aux enfers, plongeant au cœur de ce que l'humain avait de pire en lui : cette noirceur enivrante donnant la sensation d'être tout puissant, de jouir de la vie des autres comme bon il pouvait vous semblez. Elle partagea ses nouveaux idéaux avec d'autres groupuscules et autres sectes obscurs, ne cherchant plus à survivre mais bel et bien à vivre pleinement : A travers des émotions comme la domination, la souffrance, la luxure... Les symptômes même conduisant à adorer les Dieux sombres... Dans le but de devenir l'une de leur fidèle...

Face à de telles révélations, le chasseur de monstre resta de marbre, son regard ne trahissant aucune de ses arrières pensées, certes il ne s'était pas attendu à pareil changement mais... Après avoir côtoyé tant de gens durant ses nombreux voyages, après avoir vu le véritable mal droit dans les yeux... Il savait ce que s'était que de succomber à ces instincts les plus primaires, lui qui, malgré le portrait de héros qu'on lui avait longtemps collé, possédait le sang de nombreux innocents sur ses mains.
Karla... S'était transformé en une femme incomprise, cherchant sa place dans ce monde obscur et froid qui sans cesse l'avait rejeté... Cette famille qu'avait été les Bienfaiteurs, avaient été incapable de comprendre ce qu'elle était... Le loup blanc pouvait il leur reprocher cela ? Absolument pas, surtout qu'il avait également abandonné la jeune adolescente à son sort des années auparavant... En réalité... Le destin qu'avait voulu lui imposer le loup blanc avait parlé : La lumière qu'il avait vu naître au sein de son âme s'était laissé dévorer par l'obscurité, l'ayant totalement métamorphosé, si bien... qu'elle était devenu le monstre du chevalier déchu, sa propre création... et la suite des révélations le confirma...

Dokhara de Soya... De Soya... ce nom de famille raisonna des dizaines de fois dans son esprit... Elle avait tenté de le prévenir, elle lui avait balancé la vérité au moment où il avait fait le choix de la quitter... Mais la naïveté de sa jeunesse, l'avait poussé à ne pas écouter, considérant ces paroles comme de simples divagations d'une malheureuse gamine ayant vu son héros du moment lui brisé le cœur...
La vérité était là : Le jour de leur rencontre... Ce contrat avec les Bienfaiteurs... Cette pseudo victoire ayant lancé la légende qu'il était devenu... N'était en réalité qu'un échec, une escroquerie... Ce n'était pas les Bienfaiteurs ni même les quartiers pauvres d'Altdorf qu'il avait été destiné à sauver... C'était Karla son objectif... depuis toujours... Elle était celle qu'il aurait dû sauver... Mais il avait été incapable d'entendre les appels à l'aide de cette jeune adolescente dont en réalité il n'avait jamais rien su... Karla, les Bienfaiteurs, Nadja, Ewald... Toute cette histoire venait d'être balayé par les révélations du prêtre de Morr.

Le loup blanc avait tué Karla par ses choix, et avait fait naître cette sombre femme qu'était Dokhara de Soya... Voila la dure vérité qu'il se devait d'encaisser...

L'air mélancolique et les regrets s'emparant de son cœur, Geralt quitta son air sombre et glacial face à Reiner, laissant entrevoir une pointe de lumière, chez cet homme qui désormais venait de comprendre qu'il avait toujours tout échoué...


"Je... Je suis désolé Reiner... Pour tout... Si j'avais su... Si seulement j'avais pu savoir l'avenir qui vous attendait... J'aurais pu faire quelque chose, pour les Bienfaiteurs... Et surtout pour elle..."

Il serra les poings, sentant le poids de la culpabilité s'emparer de lui.

"Je sais que cela ne changera rien mais... Tito et ces hommes... Je les ai tué... Tous... Pour ce qu'ils avaient fais, et pour ce qu'ils représentaient... Tu n'auras jamais pu à les craindre désormais Reiner."

Il écouta alors la suite des propos du prêtre, celui ci indiquant que selon ces sources, Karla avait été aperçu au sein de la ville de Talabheim où, traqué par l'inquisition, elle semblait avoir échappé à ces bourreaux grâce à l'aide d'une autre femme que Reiner désigna comme une sorcière... Ayant apprit les nouvelles fréquentations de Karla, il ne s'étonna pas que quelques mages noirs et autres sombres personnages, se soient alliés à la jeune femme à la chevelure rouge.
Quoiqu'il en soit, le loup blanc avait une nouvelle piste désormais, et malgré ce qu'il venait d'apprendre, celui ci ne semblait nullement prêt à abandonner ce voyage dans le but de retrouver la Baronne de Soya... S'enfoncer au cœur de l'Empire alors que l'Inquisition devait sans aucun doute toujours être sur les traces de Karla serait risqué mais heureusement, la ville de Talabheim n'était nullement inconnu au loup blanc, celui ci y ayant une allié de poids : Mélianor Eskeladel siégeant au consulat d’Ulthuan de Talabheim au coté de son père... Il n'avait plus revu la belle elfe depuis leur séparation au QG de l'Ordre prêt de la frontière Sylvanienne mais... Celle ci lors de leurs adieux, lui avait fait don d'un pendentif qu'il avait hélas perdu au sein du gouffre, symbole de l’amitié que portait le peuple elfique au loup blanc... Quoiqu'il en soit, il ne doutait pas qu'elle pourrait l'aider si le besoin s'y prêtait...
Reiner termina alors son monologue en même temps que son verre, tentant indirectement de faire comprendre à son interlocuteur que Karla était perdu... a tout jamais...


"L'homme que j'étais n'existe plus Reiner... Ce soir là il y a dix ans... J'ai rejeté Karla et tout ce qu'elle représentait dans le but de l'éloigner de moi, de l'éloigner de l'Ordre... J'ai fais un choix, pensant qu'elle accepterai de m'oublier, sans penser que ... les germes de la haine la consumerai peu à peu...
Peu importe qu'elle soit devenu le Diable en personne, que les Dieux sombres se soient emparés de son âme... J'irai la chercher au cœur de leur royaume qu'importe le prix... Leur champions, l'Inquisition... Je me débarrasserai de tous ces obstacles... Je l'ai déjà laissé tomber... Je ne ferai pas cette erreur une seconde fois."


Un voyage sans retour, voila dans quoi comptait s'embarquer le loup blanc lui qui était déjà aux portes de la mort... Mais la détermination dans son regard ne trompait pas : Peu importe le nom qu'elle possédait maintenant, peu importe les crimes qu'elle avait pu commettre, peu importe ce qu'elle voudrait lui faire en le voyant se présenter à elle... A ses yeux, Karla restait Karla... Le chasseur de monstre restant convaincu, que adolescente qu'il avait connu, existait encore dans ce monstre qu'on lui avait décrit.

"Reiner... Dit m'en plus sur les évènements lié à Talabheim et à cette... sorcière étant venu en aide à Karla. Si je parviens à pénétrer en ville, saurais tu vers qui je pourrai me tourner pour savoir où on pu se diriger nos deux fugitifs ?"

En sa qualité de prêtre de Morr, Geralt changea radicalement de sujet, posant une seconde question ayant des liens avec les informations qu'il avait pu entendre lors de son arrivée à Ubersreik un jour plus tôt.

"Même si je sais que tu cherches à éviter le sujet... Je ne doute pas que tu connais les rumeurs circulant sur moi dans l'Empire... Je suis un homme condamné à mort par mon ancien Ordre ainsi que par l'Inquisition elle même... Je ne vais pas chercher à me justifier, il y a après tout toujours un peu de vrai dans les rumeurs n'est ce pas ?
Quoiqu'il en soit... J'ai entendu dire que ma dernière visite à Altdorf à fait grand bruit, on dit qu'un inquisiteur et des sorciers se seraient intéressés de près à la mort de Tito et ces sbires... Tu sais quelques choses là dessus Reiner ?"
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Le mirage II

Message par [MJ] Le Grand Duc »

A la mention du meurtre de Tito, Reiner resta de marbre. Il se contenta de fixer l'âtre vide de la cheminée, comme s'il cherchait quelque chose dans les cendres froides.

- "Si ce que tu dis est vrai, alors je prierai pour les âmes de Tito et ses hommes. Qu'elles puissent trouver la voie et rejoindre le Jardin." dit-il d'un ton plat, caressant doucement la chaîne argentée de l'encensoir qu'il n'avait pas encore reposé. "Quant aux Bienfaiteurs ..." Il tourna la tête pour regarder Geralt, les yeux dans les yeux. "Si Mórr m'a appris quelque chose, c'est que Ranald m'a trompé : le hasard n'existe pas. Tout arrive pour une raison, tout est déjà prévu. Mon destin, le tiens, celui de Karla. Les dés sont jetés et il est vain de tenter d'influencer leur résultat. Il est arrivé aux Bienfaiteurs ce qu'il était prévu qu'il leur arrive. Rien de plus. Rien de moins. Tout ce qu'il nous reste devant cette fatalité, c'est la prière pour le salut de nos âmes."

Il se leva et s'approcha de la seule fenêtre de ses appartements, un encadrement dans la pierre fermé par quatre carreaux de verre épais. Dehors, il pleuvait des cordes et l'horizon n'était qu'un rideau gris et liquide.

- "Tu étais toi-même un templier, un frère assermenté, un Chevalier-Corbeau. Tu sais que si Mórr veille sur les défunts, il est aussi le seigneur de nos rêves. Parfois, quand je dors, j'ai l'impression de le voir, comme si il voulait me dire quelque chose, me guider ..." Il posa délicatement l'encensoir sur la commode face à lui, les yeux toujours virés sur l'extérieur. "Je ne comprends pas ces signes. Peut-être suis-je trop jeune. Peut-être n'en suis-je pas digne. Seul le temps me le dira." Reiner resta silencieux un moment, comme s'il avait oublié que Geralt était présent dans la pièce, et qu'il se parlait à lui même. Il secoua la tête doucement et se retourna pour faire face au Loup Blanc. "Si tu crois que ta destinée est de retrouver Karla, alors ainsi soit-il. Qui suis-je pour t'en dissuader ? Les malheurs qui jalonneront ta route seront sans doute nombreux mais c'est sur la pureté de ton coeur que tu seras jugé lorsque ton moment viendra."

Il revint s'installer à la table face au chasseur de monstre et écouta ce dernier lui parler des accusations qui pesaient contre lui depuis plusieurs années maintenant.

- "Oui, je sais que tu es condamné. Mais ne le sommes-nous pas tous ?" glissa Reiner en levant les yeux vers la statuette de Mórr qui trônait sur la cheminée. Une lueur de malice passa alors sur son visage, vestiges d'une jeunesse passée. Mais cet éclat fana bien vite et le prêtre tourna à nouveau le regard vers Geralt, impassible. "Je ne sais rien sur ceux qui sont après toi pour tes exactions à Altdorf. Je n'étais pas au courant de ces dernières avant que tu ne m'en parles. Mais Tito était puissant et comptait beaucoup d'amis et de débiteurs, même au sein de la noblesse. Sa mort a du redistribuer les cartes, au désavantage de certains ... " Il laissa planer le sous-entendu, puis continua. "Quant à Talabheim, je ne sais rien de plus que ce que les panneaux d'affichage et les rumeurs ont à en dire. Karla a été arrêtée par les répurgateurs et détenue dans les Caves, la grande prison de l'Oeil de la Forêt. Mais la sorcière l'a aidée à s'évader avec l'aide de complices. Il y a eu des morts. Depuis, plus rien. Certains prétendent qu'elles se terrent dans les bas-fonds d'Altdorf, d'autres qu'elles ont disparues à jamais dans la Drakwald pour y frayer avec les Puissances de la Ruine. J'ai même entendu un chasseur de prime assurer qu'elles avaient embarqué dans un navire à Marienburg en partance pour le Nouveau Monde ou le Cathay." Il resta interdit quelques instants, sourcils froncés. "Karla, si elle est encore en vie, peut être n'importe où dans le vaste monde. Et si informations il y a sur cette affaire, j'imagine qu'elles ne peuvent être qu'entre les mains des personnes impliquées dans sa traque. Du reste, je ne connais personne susceptible de t'aider à Talabheim, et ne peux que te recommander d'éviter les grandes villes. Ta tête est toujours mise à prix partout dans l'Empire. Si seul notre Père peut me juger pour avoir été ton complice, tes anciens frères d'arme en penseront probablement autrement."

Reiner se leva et rouvrit la porte qui donnait sur la grande salle du temple.

- "Maintenant, tu dois partir, Geralt. Mais tout d'abord, je souhaite que tu pries avec moi. Ton ordre t'a peut être renié, mais ses grands-maîtres ne parlent pas au nom du Gardien. Puisque eux, d'autres encore et les citoyens de l'Empire veulent te savoir mort ... alors chantons l'oraison funèbre, afin qu'à partir de ce soir tu ne sois plus qu'un souvenir pour les vivants."

Si le Loup Blanc acceptait cette requête blasphématoire sinon étrange, alors les deux hommes se rendaient ensemble devant la statue de la nef pour s'agenouiller à ses pieds, dans les fumées capiteuses d'encens. Et le prêtre, yeux fermé et traits tirés, commença à psalmodier avec ferveur.

Ô Mórr, Toi qui règne sur le Royaume d’en bas
Sur les caveaux d’insondable mystère
Où l’horizon morne et plombé s’étire
Ô Mórr, Toi qui surveille l’esprit des défunts
Quand le temps s’arrête
Et que la pénombre se fait nuit


Reiner commença à être frapper la cloche de l'autel sur un rythme lent.

Seigneur de la Mort qui demeure en toute chose
Seigneur des Rêves
Roi du calme et du silence
Humblement, nous te mandons de recevoir et d’accueillir,
De conduire en ton Royaume, éternellement, Geralt, le Loup Blanc, frère assermenté du Noble et Chevaleresque Ordre du Repos Mérité, ton serviteur pour toujours.
Vois venir à Toi ce défunt
Ouvres tes portes,
Qu’un rai de lumière jaillisse !
Nous entendons ton pas lourd et mesuré
Nous entendons ton pas pour l’accompagner !


Il frappa la cloche trois fois plus distinctement, puis s’arrêta et un silence de plusieurs minutes s’ensuivit.

Ô Mórr, nous t’adressons d’ici
Notre reconnaissance infinie
D’avoir recueilli en ton Royaume, à jamais, Geralt.
Qu’il en soit ainsi !


Après de longues minutes de recueillement, Reiner se releva enfin pour raccompagner Geralt vers la sortie du temple. Il glissa une main dans sa tunique noire pour en sortir un pendentif en argent finement ciselé, en forme de crâne de corbeau retenu par une chaînette du même métal.

- "N'oublie pas qui tu es, Geralt." lui dit l'homme au visage dur comme la pierre mais au regard intense. Il enleva sa parure et la tendit à celui qui n'était maintenant plus un vivant. "Et, si par la grâce des dieux, tu retrouves Karla en vie ... Dis lui ... dis lui..." Il sembla hésiter, ressemblant un instant au jeune homme effronté et amoureux qu'il fut autrefois. Mais il se ravisa, ravala ses sentiments et ses traits durcirent encore plus. Il avait bien changé. "Dis lui que notre Père l'acceuillera lorsque son heure sera venue. Adieu."

Reiner passa sa main de haut en bas devant son visage comme pour refermer ses paupières, signe sacré du culte commun entre adeptes, et referma les lourdes portes noires du temple.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] Le mirage II

Message par Geralt »

A la manière d'un saint, privé de toutes idées de vengeance où de toute haine envers ceux qui lui avait pris ces amis, sa famille... Reiner sembla indifférent t'apprendre que Tito et ces hommes avaient succombé sous les coups du loup blanc. Voila donc l'homme qu'il était devenu ? De Voleur à fidèle totalement dévoué au Dieu des Morts... Aveuglé par sa foi, voyait il encore la cruel réalité qu'était ce monde comme semblait le percevoir constamment le chasseur de monstre ? D'un autre coté, l'état de Reiner n'était pas si différent de celui de Geralt, qui des années en arrière, était aveuglé par les préceptes enseignés auprès des chevaliers Corbeaux, croyant sa cause juste et noble, dans son combat contre la non vie...
Le prêtre de Morr parla alors de destin, semblant croire dur comme fer, que tout était écrit, que rien ne pouvait changer, et qu'il semblait vain de vouloir échapper au Destin... Geralt, Karla, les Bienfaiteurs... Tout cela semblait écrit, comme ci cette boucle devait à un moment ou un autre obligatoirement se fermer d'une façon imposée... La fatalité : voila ce qu'était la nouvelle croyance de Reiner.
Geralt ne chercha pas à le contredire, mais ne partagea aucunement ces idées, lui qui pensait que c'était nos choix qui dictaient notre ligne de conduite, la vie qu'on acceptait d'avoir... Pendant longtemps il avait cru tout perdre à cause de la fatalité, dans sa croisade contre les morts vivants, il avait perdu des amis, des frères, des sœurs... Mais ce n'était nullement le destin qui les avait condamné : c'était de leur plein gré qu'ils avaient accepté de suivre ou de partager les idéaux du loup blanc, au prix de leur propre vie.
Le cas même de Karla en était la preuve : rien ne disait que leur rencontre était un coup du destin, il aurait été trop simple pour le loup blanc de se dédouaner en disant que tout ceci était écrit... Le sort de la jeune femme... était en partie de sa responsabilité, lui qui fidèle aux principes de la confrérie du Suaire, avait fais le choix de l'abandonner à l'obscurité de ce monde... malgré les promesses de ne jamais la laisser seul...

Reiner parla alors de sa foi et de son lien avec le Dieu des rêves, expliquant qu'il lui arrivait parfois d'obtenir quelques visions, du passé, du présent, et peut être même de l'avenir, celle ci étant flou et difficilement interprétable. Dans quels buts pouvait il les avoir ? Son jeune âge lui empêcha de répondre. On aurait pu le croire fou, cette vie loin de tout ayant peut être rendu malade l'esprit de cet homme au regard gorgé de désespoir mais... Geralt aussi était bien souvent hanté une fois qu'il pénétrait le monde des songes... Combien de fois son esprit lui remontrait les âmes des défunts qu'il avait perdu ? Combien de fois ses cauchemars le confrontaient aux morts atroces qui semblait l'attendre ? Combien de fois ses rêves l'amenait à se tenir face à ses plus grandes peurs ? Simple cause de son désespoir ? Résultat d'un stress post traumatique de ce guerrier de légende ayant participé à bien trop de guerre ? Ou bien... Était ce là les message de Morr à l'un de ces fils égaré dans les ténèbres ?

Le jugement dernier, ce moment où à la croisée des chemins, Geralt se retrouverai face au jugement de son Dieu... Il ne put s'empêcher à l'énonciation des propos de Reiner concernant la mort, d'observer la fiole contenant le Pollen de Sirène fixé autour de son cou... moins de quatre mois... Voila le délai qu'il lui restait avant de faire face aux ultimes conséquences de ses actes.
Jugé sur la pureté de son cœur... En avait il seulement un ? En voulait il encore un ? Durant des années, il s'était présenté à la lumière du jour comme étant le Loup blanc : Guerrier de l'ombre, affrontant les monstres et autres abominations de ces terres maudites... Un héros que les âmes damnés avaient appris à redouter, que la cours noir elle même avait maudit pour l'audace qu'avait un humain de s'en prendre aux Dieux qu'ils disaient être... Le loup blanc avait tué nombre d'ennemis, vampiriques ou même mortels mais ... Le prix a payer avait été des plus élevé dans cette guerre... Nathalie... Sannri... Buchwald... tant d'autres... Sa propre âme... Vaincre en échange de nombreux sacrifices, vaincre au prix du sang... Un prix qu'il ne parvint plus à payer au fil du temps.
Combien de fois s'était il montré bienveillant ? Combien de fois avait il voulu faire passer la vie d'autrui avant la sienne ? Mais tout ceci ne changeait jamais rien au sort qui était réservé à tous ses proches : la mort... Le jeune Crispin en avait été la preuve, le loup blanc ayant voulu le préserver, avait de fait condamné toute son équipe à mourir : Hirohito, Amar... tous...
Aujourd'hui il n'était plus cet homme, s'étant enfermé dans une total solitude, il n'était plus en opposition avec la noirceur de son cœur, non... Il l'embrassait pleinement, usant du pouvoir de sa colère et de sa haine pour vaincre, sans craindre de perdre quiconque, et cela donnait déjà des résultats : La mort de Tito pour exemple... Si vendre son humanité et son âme était le seul moyen de retrouver et sauver Karla alors il était prêt à payer ce prix.

Geralt saurait la sauver lui, le Loup blanc par contre... ne pourrait que la condamner...

La mort... Reiner avait raison, nous étions tous destinés à mourir à un moment donné, les vampires n'étant au final que la création des craintes de l'homme face à la fragilité de leur existence. Pensant avoir atteint la perfection, ceux rejoignant les rangs de la non vie parvenaient à croire que rien ne pouvait les atteindre, que même le temps n'avait plus d'emprise sur eux. Cette vanité et la confiance de leur nouvelle condition était le secret de leur perte... Aveuglé, il ne craignait plus la mort, mais Geralt était ici pour leur rappeler que la grande faucheuse emmenait tout le monde dans les royaumes d'outres tombes. Au moment de la fin, même un vampire suppliait pour sa vie... Sophie Von Carstein, tué par le chevalier corbeau déchu l'avait démontré

Reiner ne sut rien apporter de nouveaux sur les éventuels poursuivants du loup blanc, la mort de Tito ayant redistribué les cartes du jeu chez la pègre d'Altdorf, il n'était pas improbable que quelques hautes personnalités aient décidé de se venger de l'individu ayant causé un dysfonctionnement dans leur business, ne s'attaquant non pas à leur propre personne mais plutôt à leur source de confort et de pouvoir.
Concernant les évènements de Talabheim, le prêtre de Morr ne connaissait de cette affaire, que ce qu'il avait pu en apprendre grâce à quelques documents officiels et autres rumeurs circulant en ville : Qui qu'était cette sorcière... Geralt devait au moins lui rendre grâce d'avoir sauvé Karla du sort terrible que voulait lui infliger l'Inquisition. En fuite, les deux femmes semblaient être parvenu à tromper la vigilance de leur poursuivant, donnant lieu à bon nombre d'histoires à leur encontre : Se terraient elles dans les bas fond de la ville ? Avait elle trouvé refuge dans la sombre Drakwald ? Ou encore avaient elles trouvé moyen de rejoindre le nouveau monde loin de l’œil de la grande inquisition... C'était cela que Geralt allait devoir découvrir.
Si personne ne pourrait éclairer concrètement le loup blanc à Talabheim, et malgré le risque que pouvait représenter l'idée de pénétrer une ville où l'inquisition était omniprésente, Geralt ne pouvait se résigner à abandonner son unique piste : la grande prison de l'Oeil de la Forêt... C'était là bas que Karla avait été vue pour la dernière fois, c'était donc le lieu qu'il chercherai à rejoindre... L'idée semblait folle, lui qui était traqué comptait se rendre dans le seul endroit où sans aucun doute une cellule lui était réservé... En même temps comme aurait pu le dire Reiner si il avait pu lire ses pensées à l'instant T : "Qui peut savoir ce que te réservera le Destin sur ta route Geralt ?"

L'heure était venu aux deux hommes de se séparer, Geralt ne voulant pas mettre en danger trop longtemps l'ancien membre des Bienfaiteurs par sa présence dans ce lieu saint, l'heure des adieux était arrivé... Mais avant cela, une requête des plus étrange fut imposé au chasseur de monstre : a savoir se réfugier l'espace de quelques minutes dans la prière... Ensemble...
Geralt accepta sans un mot, posant ses genoux au sol face à la statue de la nef, son regard semblant scruter l'ancien chevalier corbeau d'un air inquisiteur. Écoutant les propos énoncés par Reiner, celui ci récita les mots du rite funéraire, qu'on offrait généralement aux morts, dans le but de guider leurs âmes auprès de Morr...
Ces paroles raisonnèrent dans l'âme de Geralt, celui ci cherchant à en comprendre le sens exacte... Pourquoi Reiner les avait il prononcé pour lui ? Était ce pour l'avertir du destin qui l'attendrait au bout du chemin ? Avait il dans l'idée de faire mourir l'homme qu'il voyait devant lui, pour le faire renaître une fois qu'il aurait quitté son temple ? Peut être tout simplement priait on pour lui car... depuis qu'il avait fui l'Ordre... Le loup blanc était mort depuis bien longtemps déjà, étant toujours présent sur cette terre au milieu des vivants, à la manière d'une âme en peine, incapable de rejoindre les portes du Royaume de Morr...

Lorsque la prière fut terminée, Geralt se releva alors, suivant les pas de Reiner en direction de la sortie du temple, arrivant sous le porche d'entrée, il s'arrêta, croisant sans aucun doute pour la dernière fois le regard du prêtre, celui ci sortant de sa poche un petit pendentif qu'il confia au chasseur de montre... Une forme de crâne de corbeau, fait d'argent... Bijou qu'il ne connaissait que trop bien : Celui qu'on offrait aux chevaliers corbeaux lors de leur intronisation... Geralt ayant perdu le sien dans le gouffre, et le l'ayant plus portée durant tout son exil au sein des Sentinelles.

Étrange présent pour un homme condamné à mort par les siens...

Observant le petit pendentif sans un mot, Reiner lui intima que quoiqu'il arrive, il ne devait pas oublier qui il était... Et que si il parvenait à retrouver Karla... Une place lui serait offerte au sein du Royaume de Morr... Pensait il que même Geralt ne pourrait la sauver ? Et que seule la mort pourrait lui offrir la rédemption ? Indirectement... Reiner ne désignait il pas Geralt comme le potentiel bourreau de Karla ? Il se refusa de croire à ce destin que Reiner semblait entrevoir et vouloir tracer, car si tel était le cas... Le loup blanc briserait cette malédiction, refusant d'ôter la vie à cette femme à qui il semblait tant tenir...

Posant la main de haut en bas sur son visage comme pour refermer ces paupières, il referma alors la porte du temple, Geralt restant figé devant avant d'accomplir le même geste et de finalement dire :


"Adieu Reiner... Nous nous reverrons au Royaume de Morr..."

Tandis que la pluie continuait à se déchainer sur terre, le loup blanc retourna auprès de l'arbre où il avait laissé plus tôt Gutmann, celui ci ne s'y trouvant plus, l'arbre en question servant désormais de perchoir à une bonne dizaine de corbeau, les sombres volatiles scrutant l'humain aux cheveux blanc, celui ci les défiant du regard avant de scruter le pendentif des chevaliers corbeaux qu'il tenait toujours dans la paume de sa main...

*N'oublie pas qui tu es...* Pensa t'il "Une dernière fois donc..." Il enfila sur ses dernières paroles le pendentif autour de son cou, cachant celui ci sous ses vêtements, avant d'enfiler son sombre capuchon et de tourner brusquement le dos aux corbeaux, les oiseaux s'envolant alors en croassant par dizaine, dans des directions différentes, tout en continuant à croasser dans les airs comme annonçant la nouvelle à travers le monde : Un chevalier Corbeau était de retour...

"Que la chasse... commence..." Murmura il

Il retrouva la trace de Guttmann, celui ci ayant trouvé abri dans une petite ferme des environs pour s'y abriter, en profitant pour partager une bouteille de vin avec le paysan du coin et dont il semblait avoir abusé, l'ayant rendu semble il plutôt éméché. Le binôme retourna donc au niveau de leur embarcation dans le but de retourner auprès de Ubersreik, où le loup blanc pourrait alors profiter de nouveau de l'hospitalité de la bouilloire de Martha. N'oubliant pas sa promesse, il paya Gutmann de deux Karls d'or pour l'avoir conduit auprès de Reiner...
La nuit une fois tombée serait courte, car déjà il faudrait à Geralt réfléchir au prochain itinéraire de son futur voyage à destination du Talabecland...

C'est ainsi que l’embarcation s'enfonça sur le cours d'eau en direction de Ubersreik sous le soleil couchant.

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Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 17 juin 2019, 23:46, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Le mirage II

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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