"
Scheiss ! Cet octopus n'a pas besoin d'yeux !"
Voyant ses tactiques déployées contre les tentacules jaillissant du sol dévoyées comme si ce qu'entreprenait Martin n'était que des gamineries, le jeune chasseur commença à désespérer. Si cette "créature" n'obéissait même pas aux règles les plus élémentaires de la nature ou de la physique, alors comment lutter contre elle ?
Le voilà qu'il était déjà aux prises avec d'autres tentacules, renvoyant d'un rapide coup de dague l'une des extrémités semi-gélatineuses au loin, coup de maître du forestier pourtant plus doué à l'arc qu'au corps à corps - quoique les derniers épisodes de sa vie tendaient à montrer le contraire, son potentiel dans ce domaine pouvant même le faire voir comme un élève au potentiel conséquent par quelques maîtres Shaolin de Cathay, si tant est que ceux ci puissent un jour poser l’œil sur lui.
Parade surnaturelle pour certains, geste salvateur, maîtrisé, professionnel voir capable pour d'autres, il n'en était pas moins que les actes de Martin, à sa petite échelle, ne semblaient changer en rien l'issue du combat, Lyam se faisant happer dans une forêt de tentacules alors que le reste du groupe était petit à petit en train de se faire submerger par les bras spongieux et surnaturels de la bête..... Quand tout d'un coup ceux ci s'évanouirent dans la brume du petit matin.... Et Lyam avec.
Ne laissant plus que trois hommes transis et blessés dans cette fosse maudite, l’œil hagard, à la recherche d'une explication rationnelle à cette folie, le tout avec ce fou de sorcier les dominant, se riant d'eux. Un vrai fou, car si c'eut été Martin, celui ci eut déjà fiché le camp. A moins que cette raclure de serviteur de l'engeance de la ruine ne puisse partir pour quelques raisons ?
Prenant à peine le temps de retrouver son souffle, le jeune chasseur ne prêta pas attention plus en détail à l'endroit où étaient auparavant les tentacules et Lyam, et se lança alors à la poursuite du duc qui, malgré son âge avancé, semblait le devancer largement. Avec Alcaas en support, et lui et le duc ceignant le maléfique homme de part et d'autre, immobiliser ce chien, ce sagouin, cette raclure immonde, fils d'un misérable lépreux aveugle et unijambiste de Norsca et d'une albatros galeuse et déplumée, allait rapidement être mis hors d'état de nuire. Du moins c'était le projet, si Martin et Borric parvenaient à arriver jusqu’au sorcier. Ce qui n'allait pas constituer une tâche bien difficile. Non ?
Son destin semblait être scellé. L’assommer d'un coup de pommeau de dague par derrière, au niveau de l'oreille, alors que distrait par le duc, devrait être aisé..... à moins qu'il n'ait d'autres désagréables surprises encore ?
En tout cas, il était temps d'en finir, Martin sentant qu'il commençait à être à ses limites. Si l'on parvenait à foutre ce chien pieds et poings liés, il allait falloir le mettre à table. Fort heureusement, on était très fort au Nordland pour raconter des histoires à travers de chants, parfois de manière exagérément théâtrale, quoiqu'en disent ces lopettes du Sud. Et il avait justement un répertoire d'histoire mi-scabreuses, mi-horrifiantes, aisément modifiables pour décrire par le menu d'imaginaires sévices corporels à infliger à cette ordure. Bien entendu, il y avait peu de chances qu'il sache qu'ils soient imaginaires. Mais en travaillant de concert avec les autres, ç'allait être du gâteau. Sils survivaient jusque là bien entendu....
► Afficher le texte
Une possible utilisation de "déplacement silencieux" ?