[Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

La province du Nordland est peu peuplée et ses régiments passent l'essentiel de leur temps à patrouiller le long des côtes pour les protéger des pillards du nord. Le Comte Electeur Theodric Gausser siège à Salzenmund.

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Morwen Nidariel
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Re: [Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Morwen Nidariel »

Morwen avait repris son arme d'entre les mains de Boerich avec un regard assassin pour son agresseur, réprimant l'envie de comprimer la plaie à son oreille - elle ne voulait pas lui faire le plaisir de montrer sa douleur. Le sang de l'elfe était étonnamment clair, presque rosé à la lumière pourtant faible du soir déclinant. Si elle avait fait montre d'un semblant d'ouverture plus tôt l'instant était manifestement passé et elle ne s'attarda pas auprès des humains, ne faisant pas l'aumône du moindre commentaire et encore moins remerciement. Elle savait que son coeur battrait encore sourdement la chamade pendant des heures, parce qu'elle n'était pas habituée à ce que de tels jeux s'achèvent sans mort, et tout son corps demeurait en alerte quoi que puisse lui dire son esprit. Ignorant les derniers souhaits de bonne nuit des uns et des autres la guerrière ramassa ses affaires, jeta son sac par-dessus l'épaule et s'en alla sans un mot en direction de l'orée Est.

Elle avait encore sa couche à préparer, et il était naturellement hors de question qu'elle dorme dans le village malgré la froidure de la saison.

En d'autres circonstances elle aurait aimé s'enfoncer très avant dans la forêt, mais la prudence lui recommandait de rester dans le sous-bois. Ses yeux perçaient l'obscurité comme ceux d'une chouette et bien qu'elle se tint à l'affût sitôt le pied posé sur l'humus, une part de la guerrière se rasséréna de retrouver le monde sauvage qui étaient le sien, bien loin des considérations construites et artificielles des êtres qui se prétendaient civilisés. Les sons propres aux environnements boisés l'avaient accompagnée durant toute sa vie, et ce n'était pas peu dire : elle prenait garde à faire le tri de tout ce qu'elle percevait, et ce n'est que lorsqu'elle fût certaine de la sûreté des lieux qu'elle finit par s'arrêter.

Morwen avait jeté son dévolu sur un léger dénivelé qui formait une petite butte, suffisamment loin de la lisière pour qu'on ne puisse pas voir Beeckerhoven depuis le sol, caché par le dense et touffu rideau des troncs : mais l'elfe ne comptait pas en rester là. Posant ses biens au pied d'un arbre que l'Asrai jugeait approprié, elle rassembla patiemment une pleine brassée de branches de bois mort qu'elle fourra à grand'peine dans sa gibecière. Une fois celle-ci solidement resserrée en bandoulière, elle commença l'ascension.
Ses doigts trouvaient précautionneusement les défauts de l'écorce qui déguisaient une prise, et elle ne s'aidait pas tant de la plante des pieds que des genoux et de la force de ses cuisses ; une fois arrivée aux plus basses frondaisons elle s'autorisa une seconde de pause, s'accrochant à ces supports bienvenus, avant de reprendre l'escalade.

Elle s'arrêta à mi-hauteur de la cime, là d'où le feuillage protégeait autant de la pluie et de la neige que des regards venus du sol. Satisfaite, Morwen s'assit sur l'une des ramures parmi les plus épaisses et commença à tirer du sac ses bâtons improvisés, qu'elle disposa en un quadrillage que l'obscurité aurait pu rendre précaire si elle l'avait gênée ; une sorte de couche prit bientôt forme, composée des fruits de sa récolte placés en damier. Nostalgique, elle se souvint de la première fois où elle s'était ainsi construite un lit de fortune : comme elle avait alors eu peur que tout ne se casse et qu'elle ne chute au sol !
Ce qui lui était arrivé une fois, d'ailleurs. Mais l'intérêt d'être à cette hauteur, c'était aussi de pouvoir se rattraper aux basses branches en cas d'incident. Ça n'arrivait que rarement, et d'autant plus avec l'expérience.

L'elfe examina son oeuvre d'un oeil critique, à la recherche du moindre déséquilibre qui indiquerait une fragilité trop importante de sa construction. N'en décela pas, elle refit un aller-retour avec le plancher des vaches afin de remonter jusqu'à son nid improvisé son couchage : il s'agissait d'un épais sac de peaux couvertes d'une fourrure aux tons bruns-gris. La couture en était si précise et fine qu'il était presque impossible de la découvrir, et elle était trop fatiguée pour se prêter à ce jeu. Emmitouflée dans sa pelisse automnale, la guerrière se glissa dans ce discret cocon. Sa lance était le barreau qui lui servait d'oreiller.

N'importe quel autre être vivant se serait senti dans le plus grand inconfort, ainsi perché en pleine nuit dans une forêt où rôdaient les hommes-bêtes. Mais pour l'Asrai, cet humble refuge était ce qui la tranquillisait le plus depuis le début de son voyage.
Elle ferma les yeux avec un soupir d'aise et somnola un temps, bercée par les murmures du bois, avec lesquels elle communiqua presque par réflexe.

Certains disent que les rêves sont le royaume des dieux. D'autres affirment qu'ils sont le repaire de créatures pas moins dangereuses, mais terriblement plus malveillantes que les dieux ne le seront jamais : j'en ai entendus d'autres pour dire que les rêves ne sont que la tanière de l'esprit, là où il se réfugie et se distrait par ses propres peurs et désirs.

Le monde était dévasté. On l'avait brisé, par j'ignorais quel maléfice, mais toujours était-il que la catastrophe avait été à ce point importante que nous avions abandonné nos forêts séculaires pour trouver abri dans les ruines les plus inextricables que cette terre meurtrie avait encore à offrir. Je trébuchais dans ma course, et c'est mon frère d'armes qui se retourna pour me rattraper par le col de ma tunique. Il avait presque le visage d'Eril, mais en bien plus grand et épais : tout le groupe lui faisait confiance, parce qu'il était de nous tous le guerrier le plus redoutable. On me considérait comme son bras droit, pour le même genre de raison.

« C'est bon, avance » fis-je en me reprenant et en repoussant sa main.

L'ennemi n'était jamais bien loin.

Nous étions une trentaine d'Asrai, encore plus rudes et faméliques que nous ne l'avions jamais été. L'adversité nous avait taillés comme le couteau taille une lance, et c'est vifs comme des félins que nous traversâmes la rue jonchée de gravats pour nous engouffrer par la porte enfoncée d'une demeure humaine.
Il y faisait sombre, mais le noir n'avait jamais gêné nos regards : on ne pouvait pas en dire autant de l'odeur, rance et poussiéreuse. L'endroit était encombré de meubles en bois vermoulu, armoires, tables et sièges constituant autant de caches possibles. Nous inspectâmes les lieux avec prudence, les armes au clair : je faisais tout particulièrement attention aux bancs, dont la forme avec un peu de fatigue pouvait à ce point ralentir la reconnaissance d'un adversaire allongé qu'il pouvait être dangereux d'en approcher à moins d'un mètre.

Le rez-de-chaussée était désert.

Notre meneur donna à voix basse l'ordre, et nous le suivîmes sur le côté, dans un vestibule menant à un escalier. Je l'empruntais à sa suite, silencieuse comme une ombre : l'étage était du même acabit, une sorte de grenier encombré que nous eûmes tôt fait de sécuriser. J'en soupirais de soulagement, car c'était enfin la possibilité de prendre une pause. Décrochant l'outre à ma ceinture je m'humectais les lèvres avant d'aller m'asseoir contre le rebord de l'unique fenêtre, en entrebâillant légèrement les volets pour avoir un aperçu de la rue en contrebas.

Je les entendis avant de les voir.

Deux bambins humains, juste au coin de notre édifice délabré. Ils étaient bruns, l'un avec les cheveux bouclés comme la laine, et il était si jeune qu'il allait à quatre pattes : je me fis aussitôt la réflexion, tandis qu'ils geignaient à nous en faire dresser les oreilles, qu'on venait forcément de les abandonner.
Je le vis alors, lui ; le Gor, qui apparut un peu plus loin au détour d'une maison encore plus en ruines que les autres. Il reniflait lourdement l'air, sa hache démesurée dans une main, et ses yeux sanguins se posèrent presque aussitôt sur les enfants. Les quelques-uns de mes camarades qui m'avaient rejointe, alertés par le bruit, haussèrent les épaules en comprenant de quoi il s'agissait et retournèrent les uns à leur friandise, les autres à leur repos.

Je détournais le regard au moment où l'homme-bête s'élança. Et je ne compris pas pourquoi.


Les premières lueurs de l'aurore cueillirent l'Asrai dans son sommeil. Elle se réveilla sans un sursaut, ouvrant doucement ses paupières à la lumière du jour : les lambeaux de son rêve persistaient encore dans son esprit, et elle se demanda pourquoi, dans le songe, elle avait eu cette réaction de pudeur face au massacre des enfants humains. Une réaction qu'elle savait qu'elle n'aurait pas dans de telles circonstances, car ils ne valaient guère mieux que des animaux, et pourquoi s'en soucier dans un monde en guerre, défait, tel que celui que l'elfe avait imaginé ?
Elle s'étira un instant, sentant sur son visage la morsure du gel alors même que son corps demeurait bien au chaud. La trille d'un oiseau de passage la salua et Morwen esquissa un bref sourire, le spectre des joies passées : se secouant mentalement elle s'extirpa de son couchage et resserra autour d'elle les pans de sa pelisse aux reflets forestiers.

Une courte toilette plus tard et on la retrouvait à rôder dans la rue principale de Beeckerhoven, où les plus matinaux s'étonnaient de la voir : les plus engourdis de ceux-là se frottaient même les yeux, surpris par l'apparition de cette sylvaine en armes. Elle se désintéressa des habitants, étrécissant les yeux au moment de passer à proximité de ce qu'elle identifia comme le lieu de culte du village avant d'arriver sur une place centrale, toute en étals dressés à même la terre entre les flaques boueuses. La guerrière n'était pas certaine que ceux qui étaient en ce moment en train de les remplir modestement fussent bien natifs du village, ou s'il s'agissait de marchands de Salzenmund qui fuyaient une concurrence trop rude pour venir approvisionner les bourgs de la province.
Son estomac vide la rappela à l'ordre lorsqu'elle passa devant ce qui devait être le comptoir d'un boucher : elle se maudit de devoir s'abaisser à acheter sa nourriture, mais même à Athel Loren Morwen devait bien admettre qu'elle avait toujours été davantage guerrière que chasseuse, quand bien même ces deux activités se confondaient souvent aux yeux de son peuple.

Elle ne perdit pas de temps à marchander et paya le prix convenu, à l'aide des pièces qu'il lui était arrivée de glaner lors de ses péripéties dans la même région, quelques années plus tôt. Aussitôt fait et l'elfe s'en allait déjà, mordant dans la viande tout en s'éloignant.
L'Asrai passa la matinée à vagabonder, mais sa démarche n'avait rien d'innocent. Elle observa la communauté, sa configuration et sa campagne alentour, prenant connaissance de la végétation et du terrain. C'était une vieille habitude de combattante, qui la poussait à vouloir connaître au mieux possible ce qui s'avérerait être le pire scénario : que les hommes-bêtes attaquent directement Beeckerhoven. Dans une telle éventualité elle ne voulait pas être la dernière à connaître les lieux, et ne se dirigea vers la hutte du trappeur qu'à l'approche de midi, lorsqu'elle estima sa reconnaissance suffisante pour le moment.
Dans l'ordre pour résumer au plus simple :

- au soir, nouvelle tentative de Langue hermétique - Arcane des arbres
- dépense pour l'équivalent de 1 repas en viande (le wiki indique 5s pour une bonne pièce de viande)
- dépense d'XP comme suit (je pense que le combat de la veille justifie les achats, sinon dis-moi et j'éditerai) : 1 point d'Attaque, 1 point d'Habileté, 1 point de Parade et la compétence Bravade
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 17 févr. 2019, 10:26, modifié 2 fois.
Raison : 6 XP's | Total : 66 XP's, intégrés à ta fiche
Image @par Pierre Huot
Morwen Nidariel, Voie du Danseur de Guerre
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* : Bottes du voyageur + Peinture de vivacité
** : Tatouage de Loec

Score d'esquive de base :
16 (Hab) + 2 (Tatouage de Loec) + 1 (Aspect du serpent) + 2 (Acrobatie de combat, Danse de Morrslieb) = 21

Compétences de combat :
Arme de prédilection (lance)
Bravade
Danse des ombres

Arme :
Lance à deux mains : Rapide (-2 Parade/Esquive), Longue (-2 Attaque), 25 + 1D8 dégâts, 10 Parade




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« Le jour où tout sera fini, où j'aurai payé toutes mes dettes et où j'aurai gagné leur confiance, je pourrai enfin rentrer... »

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Piero Orsone
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Re: [Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Piero Orsone »

C'était une impasse magrittaine. Le garde s'époumonait pour qu'il pose son pistolet. Il décolla le canon du crâne du vieux puant avant de passer une seconde nuit au trou. Rangeant l'arme dans son holster et replaçant son chapeau sur la tête, il recula d'un pas pour laisser Rechtmeier se redresser. Alors que les cul-terreux s'éloignaient rejoindre le trou d'où ils n'auraient jamais dû sortir, il tiqua à la remarque de Boerich. Peut être les Hommes n'étaient ils qu'un ramassis de sombres connards ignares et arrogants qui ne méritaient que le sort qui s'acharnait sur eux ? On s'acharnait à évoluer, à dépasser le rang de l'animal, et la vue d'une paire d'oreilles pointues ou d'un teint trop halé et on retombait aux bas-fonds de la bête primordiale, celle qui ne pense qu'à tuer ce qui ne lui ressemble pas.
Le restant de la soirée allait être long et froid, et l'on ne parlait pas que du temps.
Après avoir juré sur son honneur de ne pas causer d'esclandre, le méridional s'éloigna ensuite vers la taverne, un peu de chaleur avant le grand périple dans les forêts les plus inhospitalières du continent. Il jeta une partie de ses derniers sous sur le comptoir. La bière était insipide. Les gens austères...
Il se tourna vers le tavernier, et posa une question assez inattendue :
-Dites moué Tavernier...N'auriez vous pas oune vieille mandoline à vendre ?
Le patron bien portant haussa un peu les sourcils et se demanda si ce zigoto avait bien toute sa tête. Néanmoins après d'âpres justifications il se trouvait qu'il en avait bien une qui trainait dans le bric à brac que laissent les voyageurs qui ont l'étrange manie de s'enfuir par les fenêtres. Après s'être entendu sur un prix d'une couronne, il ne restait plus qu'à l'accorder. Confortablement assis sur un tabouret en bois il arrangeait l'instrument de musique, une fois qu'elle était à nouveau fonctionnelle, il commença à jouer une mélodie tout en chantant :

-Toi qui crois que la terre est ronde
Tu n'te doutes pas une seconde
Que ton histoire pourrait changer...

Si tu n'veux plus rester dans l'ombre
Avant qu'un beau jour ne fondent
Tous tes espoirs, que tu n'te sentes un peu partout
étranger...


Il regarda sous son chapeau pour voir que les clients les plus proches tendaient l'oreille vers lui. Un sourire se dessina sur son visage et il poursuivit :

-Viens, il existe un nouveau monde
Si vaste que personne ne le sonde
Et tes espoirs peuvent y être réalisés...


Ne crois pas tout ce qu'on raconte
Ce qu'on peut lire dans les contes

Si tu veux voir la liberté...

Prends entre tes mains ton destin
Mets les voiles dès ce matin
Pour la contrée où tu veux vivre...
Prends le large rien ne te retient
C'est ta vie elle t'appartient
Si tu veux être un homme libre...

Viens, tu verras la route est longue
Parfois le ciel devient sombre
Mais les nuages sont encore loin...

Et même si de fatigue tu tombes
Dans ta course vagabonde
Aie le courage de continuer ton chemin...

Dis-toi que rien n'est écrit

L'avenir se construit
Il n'y a que toi pour savoir quelles sont vraiment tes envies...
Il n'y a que toi pour savoir quel sens donner à ta vie...

Prends entre tes mains ton destin
Mets les voiles dès ce matin
Pour la contrée où tu veux vivre
Prends le large rien ne te retient
C'est ta vie elle t'appartient
Si tu veux être un homme libre

Rien qu'un homme enfin libre
Enfin libre
Enfin libre



Une fois sa prestation terminée il salua avec son couvre-malandrin les spectateurs, descendit quelques bocks de bière puis après avoir amplement discuté avec les habitués des lieux, l'aventurier contre tout fermiers sortit pour dormir dans le confort sommaire des écuries. Lové dans un tas de paille, jouant quelques accords de mandoline, il regarda le plafond de chaume en se demandant ce que le destin pouvait bien lui réserver pour lui mettre une elfe, une quête de rédemption et un âne perdu dans les pattes.
Le lendemain matin il se redressa en baillant, chassa la paille de ses habits et de ses cheveux puis sorti pour profiter de l'air matinal...Ses pérégrinations l'amenèrent à traverser le marché, mais sa maigre bourse et la camelote que proposaient les marchands coupèrent court à toute transaction. C'est par un heureux coup de hasard qu'il aperçut Morouène alors qu'il dépassait les cabanes de paysans pour entrer sur les pâturages environnants. Elle semblait mâchonner un morceau de viande et il espéra qu'il ne s'agissait pas d'un des quatre abrutis ignares crasseux et dégénérés de la veille sinon il y allait avoir des ennuis en l'air. L'Estalien de Tilée s'approcha de l'elfe en la saluant avec de l'entrain dans la voix. La journée commençait bien.
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Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 17 févr. 2019, 10:34, modifié 2 fois.
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Piero Orsone da Trantio, explorateur
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"Ma qué ?!"

Tu vuo' fa' ll'americano
mericano, mericano...
ma si' nato in Italy !

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Re: [Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par [MJ] Ombre de la Mort »

Apprentissage de la compétence LANGUE HERMETIQUE – ARCANE DES ARBRES
1/5 tests réussis

1d20, basé sur INT
Bonus de -2 au résultat des jets de dés car compétence Acuité auditive niveau 1 et personnage de race Elfe Sylvain

Obt.: 2-2 -> 1, réussite critique

6/5 tests réussis
Vos fiches ont été mises à jour. Piero, note que la mandoline que tu as est usée vu son prix (le prix catalogue était de 11 Co ^^) et que je t'ai décompté 3 sous pour tes bières.
Les deux compagnons de fortunes se retrouvèrent alors que la matinée touchait à sa fin et que midi approchait. Le pâle soleil de Vorhexen luisait dans le ciel froid et laiteux de l'hiver, les températures proches de 0 finissant de rappeler à toute personne à l'extérieur que la morte saison était à son paroxysme. La culture de nos deux protagonistes n'en tenait pas compte, mais les impériaux présents se préparaient, lentement mais sûrement, à l'approche du changement d'année et de la fameuse “Nuit des Sorcières”, souvent ponctuées de messages funestes et autres événements surnaturelles. Rien de tout cela chez les nations sylvaines, encore moins pour les peuples du sud: ni Morwen ni Piero n'étaient au courant de cet évènement particulier. Mais Boerich et Karl avaient-ils pensé à cette fâcheuse coïncidence ? Ils seraient en pleine forêt lorsque la nuit des sorcières battrait son plein...
Karl était déjà présent devant la demeure du trappeur lorsqu'ils arrivèrent. Le jeune garde aiguisait le tranchant d'une hache de combat d'un air absent et n'entendit pas la sylvaine arriver. Ce ne fut que lorsque Piero fut proche qu'il sortit de sa torpeur, sursautant en voyant Morwen. Il les salua simplement, l'esprit probablement encore marqué par la situation de la veille et à quelle point cette dernière avait dégénéré.
ImageKarl Lulz: Bonjour.

Boerich les rejoignit rapidement. Il emportait une partie de son équipement avec lui, la majorité était visiblement rangée dans son sac de voyage. L'homme portait à la ceinture une épée courte et ce qui semblait être une arbalète dépassait dans son dos, attachée à son sac.
ImageBoerich Wiehler: Bien. Il semble que tout le monde soit prêt. Allons purger l'engeance du Chaos de cette région...



Image
Le groupe prit la direction du nord, prenant soi de rester sur la route d'Erengrad où, d'après les informations qu'ils avaient, les raids d'Hommes-Bêtes avaient lieu. Il faisait froid, le vent soufflant et la neige s'étant mise à tomber peu de temps après leur départ. Il y avait peu d'activité humaine en cette saison sur la route et seuls les plus courageux et braves osaient en affronter la solitude, serpentant au cœur de la Forêt des Ombres. Ils constatèrent néanmoins qu'un ou plusieurs chariots les précédaient sur la route au vu des traces au sol laissées dans la neige.
Ils tombèrent finalement sur ces derniers milieu d'après-midi. La carriole, transportant plusieurs personnes et des vivres, était enlisée dans la neige, les deux bêtes de trait ayant visiblement toutes les peines à dégager le transport du trou caché dans la neige. Pire, la neige commençait à former des congères sur le côté exposé du véhicule.
Aucune trace d'une quelconque menace, mais le véhicule faisait une cible de choix pour tout être malintentionné, qu'il eut s'agit de monstres ou de brigands. Les deux cochers étaient d'ailleurs visiblement mal à l'aise à la vue du groupe qui s'approchait, ayant repéré la silhouette inhabituelle de Morwen en son sein. L'un des cochers prit son arc mais n'encocha aucune flèche, l'autre , suspicieux, les hélant dans le même temps.
Hé, bonjour ! Sale temps, hein ? Un coup d'main s'rait pas d'refus.

Morwen attirait tous les regards, principalement de la méfiance de la part des cochers et de la curiosité de la part des passagers, un couple accompagné de plusieurs enfants visiblement intrigués par l'elfe. Aucune animosité au demeurant.
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Cliquez si vous l'osez ..
Torture favorite:

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Des questions ? Mon Antre t'est ouverte...
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Piero Orsone
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Re: [Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Piero Orsone »

Alors que le méridional s'approchait de l'elfe, il l'harangua joyeusement tout en faisant une révérence avec son chapeau :
-Saluti Donna Nidariel.
Les pupilles de l'Asrai rétrécirent quand elle tourna son regard vers l'humain, elle lui répondit avec le minimum syndicale de politesse, son morceau de viande encore dans la main. Un « Bonjour Piero. »
Sa voix était aussi cassante que la glace qui figeait l'herbe et les frondaisons du bois. Piero déglutit puis demanda :
-Vous avez passé oune bonne soirée ?
La rousse tatouée eut un petit rire teinté de sarcasme en repensant à l'escarmouche de la veille avec les quatre grouillots. Elle expliqua qu'elle était se percher dans la forêt pour respirer loin du village. Le moustachu chapeauté hocha la tête en répondant qu'il l'avait passé en compagnie des chevaux, loin d'être aussi bourrus que les locaux. Et avec une odeur bien plus tolérable.
Il remarqua du coin de l’œil le sourire discret de Dame Nidariel avant de poursuivre.
-D'ailleurs...Qué pensez vous dé nuostro mission ? <
« Le problème aurait dû être réglé depuis des années...Cette région n'est plus qu'une carcasse abandonné aux pires prédateurs des bois. Ces vermines verront ce qu'il en coute de souiller les forêts du Nord. »
Piero ne se darda pas à demander si les vermines dans sa phrase n'incluait que les Hommes-Bêtes et fit mine de s'intéresser au paysage et aux alentours.

La marche se poursuivait paisiblement. Le pâle soleil d'hiver donnait à la neige et à la peau de Morwen la même teinte albâtre. Elle ressemblait un peu aux poupées de Porcelaine de Porto Espero cette Dame des Royaumes Sylvains. Il décrocha la mandoline en bandoulière et regarda Morouène comme pour lui demander si il pouvait jouer. Un bref hochement de tête de son interlocutrice le convainquit et notre baladin trantien commença à jouer quelques accords pour rompre le silence de la nature. Puis d'humeur mélodieuse il entama une chanson pleine de nostalgie. Une chanson qu'il connaissait par cœur.

Mamma , si je t'écris ces mots
C'est que je suis parti , moi ton Piero.
Oui , dès que s'est couché le soir j'ai quitté Trantio.
J'embarque avec les gars devenus mes frérots.

Une compagnie de bons et joyeux gaillards !
Ils ont tous fais des années au Mitard,
Ils ont même connu ta collègue Anna
Celle qui fricote près de l'opéra.

On se rendra riches pour vous nos mères
Pour vous sortir de la Misère !
Même si les gardes te disent qu'on est des vauriens
Moi je sais que tu n'en pensera rien.

Mamma , si je t'écris ces mots
C'est que je suis parti , moi ton Piero.
Oui , dès que s'est couché le soir j'ai quitté Trantio.
J'embarque avec les gars on deviendra des héros

On prendra aux bourgeois
Qui traversent le pays en se goinfrant de graisse d'oie
On sera les champions des clampins et des gueux
Et on offrira à Myrmidia l'honneur dû aux dieux !

Tu verras partout nos portraits sur les murs
Avec des primes pour nos captures
Et si jamais on devait finir pendu
Au moins nos noms ne seront pas perdus !

Mamma , si je t'écris ces mots
C'est que je suis parti , moi ton Piero.
Oui , dès que s'est couché le soir j'ai quitté Trantio.
J'embarque avec les gars , on sera des marauds !


L'elfe demeurait silencieuse en écoutant jouer le Suderon, mais Piero se convainquit qu'elle avait dû apprécier. Après tout les elfes étaient disait-on, de sacrés mélomanes.

Ils arrivèrent finalement à la hutte où attendaient les deux Nordlanders. C'était les derniers instants avant le grand départ. Piero était aussi enchanté à la perspective d'aller chasser l'homme-bête en plein hiver qu'à celle de tirer la queue d'un dragon endormie dans un karak nain abandonné. Mais une dette était une dette. Sinon il perdrait la chose la plus importante à ses yeux après son chapeau sa moustache son âne et sa recette de tourte : L'Honneur.
Après avoir salué Karl et Boerich, ce fut l'heure de partir.
Il faisait froid dans le Nord, la cape rouge de Piero flottait au vent boréal tandis qu'il enfonçait son chapeau aussi solidement que possible sur sa tignasse d'Onyx. Le givre s'accumulait dans les poils de sa lippe supérieure et son teint d'habitude si halé prenait celui du blanc cassé de sa chemise. La route d'Erengrad ressemblait à une voie tracée pour rejoindre les royaumes maudits du nord. Puis elle était si déserte...Ni l'elfe ni les humains ne semblaient décidés à...briser la glace.
Alors qu'il notait la blague intérieurement pour sa prochaine escapade dans une taverne bien chaude le groupe remarqua le chariot enlisé. Les Nordlanders avaient le charme des bovins qui s'échinaient à tirer la carriole et tout le monde était emmitouflé sous une épaisse couche de fourrure et de draps. Le Trantien s'approcha du bas côté lorsque les héla le cocher. Il tourna la tête vers le Bon, la Brute et le Trappeur, avant de pivoter à nouveau vers le cocher et prit son ton le plus justicier possible :
-Pour sûr, il fait plous froid qué dans lé lit dé mon ex-femme. On va vous aider à dégager ça avant qué vos bêtes né calanchent sous l'effort.
Avec ses plumes et sa cape au vent, ses vêtements et sa face pleine de neige l'Homme du Sud avait tout l'air d'un aventurier égaré aux confins du monde. Il attendit le reste de la petite troupe. Espérons que les créatures qui rodent dans les bois n'aient pas choisi le moment pour leur attaque ici.
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Morwen Nidariel
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Re: [Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Morwen Nidariel »

Morwen marchait dans la neige fraîche de l’hiver, les yeux perdus dans le vague et les joues rougies par le froid mordant. Elle semblait absente et comme très loin de ce qui l’entourait, les plis de sa pelisse recouvrant son corps comme le ferait le pelage d’hiver des prédateurs : dans son dos ballait la gibecière qui contenait ses affaires, et les empreintes qu’elle laissait s’accompagnaient de la marque de sa lance fichée à terre à chacun de ses pas.
L’elfe ne faisait rien pour encourager la conversation. Son esprit vagabondait où il lui plaisait, laissant à son corps le soin de poursuivre la route qu’on devinait entre les arbres épais : elle repensait aux frimas tenaces d’Athel Loren, aux clairières qui s’endormaient doucement dans les bras du gel en laissant à son peuple le soin de chasser seul les ennemis du royaume sylvestre. Elle se rappelait combien elle-même, à l’époque, aimait alors à délaisser les bois et les terrains de chasse pour trouver refuge dans les halls souterrains du clan Nidariel. Combien de duels y avait-elle livrés, pour le plaisir sauvage d’éprouver ses talents et ceux des autres, pour avoir encore l’occasion de lire dans les yeux des siens ce mélange d’admiration et de peur qui était le plus beau témoignage de sa grandeur ?
Comme le temps avait passé depuis lors… Et comme elle avait perdu de sa force.

Ses phalanges déjà pâles blanchirent encore en enserrant la hampe de sa lance.

Son regard s’éclaira et elle le porta par-dessus son épaule, en direction de l’Estalien qui avançait en tenant rabattu devant ses yeux le bord de son chapeau. Elle s’était convaincu qu’elle n’aimait rien de lui : ni son accent, plus musical que celui des impériaux, ni le chant qu’il lui avait servi, ni rien de cette bonhommie amusée dont il faisait montre en tant de circonstances. Et pourtant. Une part de l’elfe ne pouvait s’empêcher de voir, dans l’évidente joie de vivre qui animait Piero, un reflet de celle qu’elle avait éprouvée naguère. Car Morwen avait été une Asrai rieuse et pleine d’allant, même s’il n’y avait plus personne aujourd’hui pour en témoigner.

Dans ces incessants allers et retours de ses pensées, du présent au passé, elle songea à ses premiers enseignements sur la voie des Caidaths, les danseurs de guerre. Bardes et combattants, ils tenaient à la fois un rôle de guerriers, d’artistes et de mystiques. Le monde l’avait forcée à endosser la première de ces fonctions plus que toutes les autres mais du temps où elle était une vagabonde dans l’âme, libre de tous ces fardeaux qu’elle traînait désormais derrière elle, Morwen n’avait démérité dans aucune de ces activités.
Ils n’étaient pas encore sur la grande voie menant à Erengrad depuis bien longtemps qu’elle commença à chanter, comme si elle avait voulu faire un contrepoint tardif à la ballade de l’Estalien plus tôt dans la matinée : ce n’était pas un air aussi clair et énergique que le sien, mais une sorte de mélopée en langue elfique, avare de syllabes et qui ne s’échappait qu’avec parcimonie de ses lèvres tatouées de noir. Un humain n’en aurait pas compris le sens, mais une sorte de refrain peu amène s’en dégageait. Une oreille attentive aurait décelé dans le ton de Morwen une forme de regret, qui paraissait devenir une note d’espoir à certains moments – comme la promesse du printemps après l’hiver, ou du soleil après l’orage.
Combien de fois avait-elle déjà chanté ces paroles, et combien de fois avaient-elles fini par être déçues ? Le destin l’avait trahie avec tant de force que dans sa détresse, sa colère avait grandie avec une vigueur au moins égale. Une part d’elle n’aspirait qu’à la rédemption, qu’à échapper à cette rage étouffante qui ne l’abandonnait jamais complètement : une autre s’en effrayait, car derrière la fureur de son coeur il lui semblait n’y avoir qu’un immense vide, un sentiment de dépouillement aussi nu que pénible à reconnaitre.
Et il lui laissait dans la bouche un atroce goût d’amertume.

« Pourquoi avançons-nous sur la route que les hommes-bêtes ont pour habitude d’attaquer ? Ca n’a pas de sens » finit-elle par faire remarquer, à l’adresse de personne en particulier. « Nous aurions mieux fait d’avancer tout de suite à travers bois. Et de nuit. »

C’était sa façon de leur rappeler combien elle leur était supérieure : elle savait que les humains n’auraient jamais accepté une telle escapade, pour la simple et bonne raison que de telles conditions les mettraient en danger plus que jamais. Là où l’elfe perçait l’obscurité et se déplaçait dans les bois comme un poisson dans l’eau, eux-mêmes se seraient heurtés à toutes les branches passantes ou n’auraient progressé qu’à une allure désespérante.

« Ce n’est pas sur la route que nous trouverons nos ennemis. »

Son reproche général formulé, l’elfe pressa l’allure sans remarquer que dans son dos une paire d’yeux se levaient au ciel.
L’incident survint quelques heures plus tard, lorsqu’ils arrivèrent en vue d’un attelage échoué dans quelque nid de poule dont les voies impériales étaient prodigues. Encore une preuve s’il en fallait, songea l’Asrai avec satisfaction, de la médiocrité du travail humain.

L’équipage se constituait de deux conducteurs, et outre des vivres la carriole enlisée se voyait transporter ce qui lui apparaissait comme une petite famille. Comme souvent, elle se retrouva être l’objet d’une curiosité ostentatoire de la part des petits : Morwen n’aurait su dire à partir de quel moment exactement celle-ci se transformait en la méfiance parfois envieuse, parfois hostile, qu’elle retrouvait chez la plupart des adultes. Et bien malin celui qui aurait mis le doigt sur la raison de cette métamorphose.

« Allez jeunes hommes » lança-t-elle à Piero et Karl avec une étrange pointe de malice – le fantôme de son espièglerie de jadis. « Faites montre de votre vigueur et de votre bonne éducation, sortez-les donc de là. »

Outre une subite envie de se montrer taquine, l’intervention de la guerrière avait un autre but : tenter d’exclure d’office Boerich de la manoeuvre, pour la simple et bonne raison que son esprit martial avait aussitôt noté la position de vulnérabilité dans laquelle ils se trouvaient tous actuellement, et que de tous ses compagnons le trappeur lui paraissait le plus indiqué pour garder l’oeil ouvert. Ce qu’elle lui intima en silence en soulignant ses yeux avec la main.

Tandis que les autres se mettaient à pied d’oeuvre l’Asrai se tourna vers les bois, les paupières étrécies comme pour mieux en percer le rideau touffu. Comme elle bouillait intérieurement, rien qu’à cause de cette halte impromptue ; comme elle avait envie, de plus en plus et à chaque contretemps, de faire couler le sang de ses ennemis… Le mal qu’elle prenait en patience s’énervait et la taraudait à la manière d’un chien qu’on parquerait trop souvent dans sa cage.

D’un geste trop vif pour ne pas dénoter une certaine dose d’irritabilité l’elfe jeta sa gibecière au pied du charriot, faisant sursauter quelques-uns de ses occupants ; se courbant à la manière des chasseurs elle se faufila chaque sens aux aguets jusqu’à l’orée de la forêt et se glissa dans les fourrés, sa pelisse forestière se confondant avec le ton brun des arbustes déshabillés, bien décidée à prendre au piège le péril qui voudrait les prendre pour cible à cet instant présent…
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Re: [Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par [MJ] Ombre de la Mort »

Les deux hommes partirent en direction du groupe, laissant Boerich seul. Ce dernier comprît parfaitement les pensées de Morwen et se saisit de son arc avant d'aller se poster, genou à terre, près de la congère, surveillant les alentours pendant que les autres humains s'affairaient, tant bien que mal, à sortir le véhicule de la neige alors que le vent montait et que la neige tourbillonnait de plus belle.
Désenlisement
Basé sur FOR. Malus de +2 aux résultats à cause des conditions hivernales.
0/4 tests réussis requis
FOR cochers : 8
FOR Karl & Piero : 10
1 tentative par personne par tour

Obt.: 16,14,19,18, aucune réussite.

0/4 tests réussis
Ils y mirent tout leur cœur mais, hélas, rien n'y fit. Les roues étaient complètement enneigées et les chevaux n'aidaient en rien, les conditions climatiques ajoutant une couche de stress aux bêtes hennissantes. À moins que cela ne fut lié à autre chose ?
Car Morwen, contrairement aux autres et même Boerich, entendait quelque chose, malgré le vent, malgré la neige. Des sons venaient de la forêt en dormance. Elle ne voyait rien, mais son ouïe fine ne la trompait pas. Elle avait eu raison d'être méfiante : quelque chose était dans le coin. Impossible de savoir de quoi il s'agissait: un quelconque prédateur naturel opportuniste ou quelque chose de pire, peut être...

Foutue neige !

ImageBoerich Wiehler: Baissez le ton, vous allez apeurer les enfants. Que faites-vous ici, bon sang ? Il faut être inconscient pour prendre la route par pareil temps, qui plus est la route d'Erengrad. Vous n'êtes pas au courant des raids ?

Quels raids ? Nous venons du Wissenland, nous avons été surpris par la neige. L'hiver est moins rude au sud de l'Empire en ce moment. Devons-nous... Devons-nous nous inquiéter ?

ImageBoerich Wiehler: Je ne sais pas.

En disant cela, Boerich jeta un coup d'oeil dans la zone où Morwen avait disparu. Ses yeux aguerris arrivèrent à distinguer l'elfe, bien cachée dans l'environnement...
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Morwen Nidariel
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Re: [Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Morwen Nidariel »

Le dégagement du chariot n'avançait pas d'un pouce. Ce n'était pourtant pas le manque de volonté qui était en cause ici : de là où elle se trouvait, Morwen voyait bien que les hommes à pied d'oeuvre ne ménageaient pas leurs efforts. Même l'Estalien, probablement peu acclimaté à un temps aussi rigoureux, creusait énergiquement la neige autour des roues avec ses mains rougies par le gel - elle eut d'ailleurs l'occasion de remarquer qu'il était plus solidement bâti qu'elle ne l'avait jugé au premier abord.
Non, le problème venait plutôt du manque d'organisation de l'équipage. Lorsque l'un s'acharnait à tirer l'attelage par le dessous, l'autre profitait innocemment du même instant pour souffler un coup : ou quand l'on essayait de dégager un peu les moyeux embourbés à l'avant c'était pour mieux pousser à l'arrière, et ainsi renfoncer un peu plus la charrette dans la congère. L'elfe en aurait ri sans vergogne si elle ne venait d'entendre les bruits suspects de la neige craquante, celle qui a eu le temps de se solidifier sous la poudre fraîche et qui se cassait lorsqu'on marchait dessus. Le vent dispersait les sons et l'empêchait d'avoir une idée nette de la provenance des signaux mais le doute n'était pas permis : quelque chose rôdait aux alentours, et elle n'avait encore jamais vu de daim assez curieux pour venir renifler les abords d'un groupe d'humains.

Une personne plus prudente aurait aussitôt transmis l'alerte à ses camarades, mais Morwen n'était pas exactement ce genre de personne. Ce n'était peut-être qu'un animal quelconque, ou bien il pouvait s'agir de quelque chose de bien plus sinistre : auquel cas elle refusait de décourager l'assaillant en signalant ostensiblement que sa présence était connue, de même qu'elle rechignait à quitter sa cachette. Ainsi tapie entre les branches de l'épais fourré lui servant d'abri, l'Asrai trouvait dans la simple perspective d'un affrontement une chaleur qui lui faisait oublier les frimas du jour.
Son regard se porta vers la petite famille dont les cochers s'étaient faits les guides, ayant mis pied à terre pour l'occasion. Les enfants s'étaient adossés au chariot de sorte à ce que la bise leur passât au-dessus de la tête, et elle les entendait chahuter sans qu'ils ne paraissent se soucier des tracas de leurs aînés. Son esprit elfique s'attarda sur la question qui l'assaillit alors : qu'étaient vraiment les petits garçons des humains ? Qu'est-ce qui les transformait, de ces créatures chétives et lentes, en des hommes tels que Boerich ou Piero ? Karl lui-même n'avait guère abandonné les années de l'adolescence qu'il portait déjà les armes et s'aventurait dans des bois bien mal fréquentés.

Elle réalisa qu'elle-même n'était devenue adulte qu'après un temps au bout duquel la plupart d'entre eux étaient déjà morts, et elle comprit brièvement la pitié qu'avaient parfois pour eux les gens d'Ulthuan.

Cette simple pensée venait de la décider. Reportant son attention sur le trappeur la guerrière s'aperçut que celui-ci était justement en train de la fixer. Elle n'avait pas suivi son échange avec l'un des conducteurs mais comprit la teneur de son expression : elle lui répondit en silence, tapotant d'abord son oreille puis décrivant quelques cercles approximatifs de l'index, avant de hocher la tête avec fermeté en enserrant son arme. Son manège devait avoir attisé l'intérêt du Sudiste aux cheveux noirs car celui-ci n'avait pas tardé à la regarder à son tour.
Cela lui rappelait les temps naguère lorsqu'elle écumait les lisières des bois en compagnie d'Eril, et de tels gestes s'étaient imposés entre eux de façon très naturelle. Son compagnon d'antan aurait parfaitement compris le message : j'entends quelque chose - je ne sais pas où - je suis prête à me battre. Mais avec ses tous récents camarades, rien n'était moins sûr...

Ses yeux glissèrent vers ses avants-bras qui dépassaient de sa pelisse aux tons sylvestres. Ils étaient couverts de tatouages, à l'image du reste de son corps, et n'importe quel elfe d'où qu'il soit né, en aurait compris au moins grossièrement la signification. Elle les avait gagnés à force de bataille, inscrivant dans sa peau le sang qui avait coulé et dont la terre n'avait pas laissé de traces : elle avait toujours eu un appétit vorace pour le suc rouge de la chair.
Les siens étaient archaïques aujourd'hui, même pour le peuple de la forêt. Leur forme était désuète, leur style passé et dépourvu des ornements que les Asrai se plaisaient désormais à dessiner lorsqu'ils apprêtaient les pierres et les arbres pour leurs rituels antiques. L'espace d'un instant Morwen sentit la honte la mordre, la honte de sa propre faiblesse et de la piètre combattante que la Tempête avait laissée d'elle. Pour un moment, les témoignages de victoire qui incrustaient son épiderme lui donnèrent l'impression d'être une imposteuse.

Alors la rage explosa au fond d'elle : elle avait gagné chacune des runes qui l'estampillait et elle regagnerait la force qui lui avait appartenu, ce n'était qu'une épreuve de plus ! Jamais elle ne baisserait la tête ni ne se contenterait de qui elle avait pu être, car les elfes d'Athel Loren recherchaient la grandeur d'âme sans compromis ni repos ! Elle s'élèverait, jour après jour, année après année, et regagnerait le statut auquel elle avait droit !
La fierté ombrageuse qui bouillonnait dans ses veines faillit lui faire oublier tout esprit chasseur, et elle se mordit la lèvre pour ne pas jaillir de son buisson et battre le sous-bois en quête de leur mystérieux voisin. Au lieu de ça elle ravala sa hargne, accroupie sur ses talons et prête à bondir au moindre signe d'agression pour prendre à revers la chose qu'elle entendait se déplacer à nouveau sur la neige craquante...
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 10 mars 2019, 14:11, modifié 1 fois.
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Re: [Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Piero Orsone »

Si myrmidia avait voulu que l'on creuse la neige elle aurait fait de nous des bouquetins !
La petite voix dans la tête du Tiléen répliqua que justement des hommes fait chèvres il allait devoir en croiser une paire pour sa rédemption...
Par les virginaux tétons de la Déesse, plus on tentait de sortir le chariot de la neige goulue qui essayait de l'avaler plus il semblait s'enfoncer. L'idée de fondre la congère à coup d'eau bouillante lui traversa l'esprit mais il aurait fallu un bon moment pour chauffer la moindre tasse par ce temps de norse. Morouène et Boerich étaient en chiens de chasse pour guetter le premier indésirable qui daignerait approcher son groin du chariot naufrage et les deux cochers étaient du moule impérial typique :
Efficaces comme des rames trouées et optus comme les Appucinis...
Les Appucinis, oh oui, en ce temps là il ne cherchait pas à aider les chariots il les pillait.
On mettait une distraction pour ralentir cocher et escorte puis c'était l'heure des loups.
De Luccini à Diamanterra ils en avaient empoché de la monnaie frappée du portrait de rois , de princes, de républicains ou de la Déesse. Poser le camp en bordure de la civilisation, détrousser les braves gens qui n'aiment pas que l'on prenne une autre route qu'eux.
Leurs faces lui revenaient dans cet halo nostalgique comme tant de vestiges d'une ancienne vie.
Tonio Martello, les jumeaux, Rubio et son sourire quand il revenait chez ses frères de truanderie avec une affaire en or. Maria qui lisait l'avenir dans les lignes de la main tout en vous soutirant votre bourse. Fabrizzio qui était l'ami de tous les montagnards entre les Abaskos et Karaz-a-Karak et pourtant il était né en mer. Tous ceux qui ne restèrent qu'un temps avant de repartir sur le propre chemin ou bien fauchés avant l'heure annoncée...Les chefs Fantini Pedro de Novosso et Serena. Et enfin Hélène...oh Hélène qui fit vaciller son coeur, Hélène dont on aurait vendu son royaume pour son sourire. Hélène...
Mais à l'inverse des Dames de Los Cabos rien ne dure à jamais et là où dans cette ville il embrassa la mort, cette dernière avait emporté tant de ces gens. Juste des souvenirs et des cicatrices. Celles qui marquent le corps et l'âme.
Il chassa ces images poussiéreuses de son esprit et tourna la tête vers l'elfe. Elle aussi avait ses marques. La dame des bois était en train de distribuer quelques indications dont seuls les chasseurs et les sourds avaient le secret à Boerich avant de s'accroupir pour s'avancer encore sous les frondaisons. Piero Orsone et tutti quanti eut une pensée dont les règles de décence nous obligent à passer sous un pieu silence avant de s'en retourner vers le chariot. Il fallait bien qu'on le dégage avant le printemps madre de myrmidia !
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 10 mars 2019, 14:11, modifié 1 fois.
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Re: [Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par [MJ] Ombre de la Mort »

Désenlisement
Basé sur FOR. Malus de +1 aux résultats à cause des conditions hivernales.
0/4 tests réussis requis
FOR cochers : 8
FOR Karl & Piero : 10
1 tentative par personne par tour

Obt.: 4,4,16,14 -> 2 réussites (cochers).

2/4 tests réussis
Les cochers étaient plus à leur affaire que Karl et Piero qui, bien que visiblement plus robustes, n'arrivaient pas à s'y prendre. La neige faiblissait, ce qui sembla faciliter la tâche aux deux transporteurs. Ils réussirent à dégager les roues avant du chariot, mais restait hélas l'essieu arrière qui refusait obstinément de bouger. L'un des cochers commença à chercher dans l’attirail du chariot et en sortit un maillet qu'il commença à taper contre les roues, tentant de briser la neige congelée et de fragiliser la structure de la congère...

Saloperies de roues ! Par Sigmar, vous allez bouger oui ?!

Les coups répétés du maillet produisaient un écho dans l'air froid désormais dénué de neige. Le vent avait baissé lui aussi et les deux oreilles fines de l'équipe, Boerich et Morwen, pouvaient entendre, en arrière-plan le bruit de sabots qui foulaient, bien qu'amortis par la neige, les pavés de la route d'Erengrad. Le trappeur se tourna vers le reste de la clique pour les avertir.
ImageBoerich Wiehler: Tenez-vous prêt, quelque chose vient ! Peut-être des Hommes-Bêtes !
Du sens opposé au leur, descendant du nord, arrivèrent au pas de course deux silhouettes qui s'avèrent être des humains. Une femme, sur le cheval, aux côtés duquel marchait à un rythme soutenu ce qui devait être un garde personnel vu son allure. Ils ralentirent l'allure en voyant le groupe hétéroclite empêtré sur la route.
Image Après avoir visiblement jaugé la situation, ils reprirent leur allure pressée pour rejoindre le chariot. Ce fut l'humaine qui s'adressa à eux, la mine inquiète. Ils purent constater que du sang maculait les côtés du cheval, ainsi que les vêtements de la femme et l'épée du garde.
Fuyez, ils arrivent !

Par Sigmar, qu'est-ce qu'il se passe sur cette foutue route ?

Des bêtes du chaos ! Une dizaine, plus au nord. Ils doivent être en train de profaner les corps du reste de mes gardes, seul Ludwig ici présent a survécu. Je ne saurais dire combien ils sont, mais ils ont presque réussi à venir à bout de ...


La phrase de l'inconnue fut coupée par un bruit qui glaça le sang de bien des personnes présentes sur les lieux. Ce que Boerich et Morwen redoutaient, implicitement. les chevaux s'agitèrent...
Fuyez !
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Re: [Morwen Nidariel & Piero Orson] Quand les Hommes redeviendront des Bêtes

Message par Morwen Nidariel »

Un petit sourire narquois apparut sur les lèvres peintes de l’elfe lorsque les premières roues de l’attelage firent quelques rotations hésitantes sur place, d’avant en arrière, au fond du sillon désormais dégagé à l’avant de la carriole. Quant à l’arrière, là où le jeune garde et Piero s’échinaient tant bien que mal à pelleter avec acharnement de leurs mains probablement frigorifiées, ce n’était pas encore la peine d’y compter : tout les opposait, de caractère et de manière, et même jusqu’à l’endroit où ils jetaient par bouquets qu’elle trouvait si éphémèrement jolis les flocons, arrachés par poignées entières, au linceul figeant le chariot dans le paysage.

Son envie de se moquer céda sans tarder la place à une hostilité réjouie, trop heureuse de s’exprimer, lorsque Boerich éleva la voix pour signaler la présence qu’il venait de déterminer en avant de la route : son sang ne fit qu’un tour, et l’Asrai à l’humeur aussi volage que le ciel des îles du Nord se faufilait déjà de buisson en buisson pour se rapprocher de la menace qu’elle espérait flanquer depuis le bas-côté. Fallait-il que les hommes-bêtes soient confiants pour venir de face et à découvert ! Elle se rappela fièrement toutes les fois où elle avait fait rendre gorge aux guerriers du Chaos, férocement satisfaite de voir sur leurs visages l’assurance s’effacer au profit d’une rage impuissante – elle ne se rendait pas compte que le même orgueil martial l’habitait jusqu’au bout des ongles.
Elle devait en faire les frais plus tôt que prévu.

Les deux silhouettes qui se dégageaient sur l’horizon laiteux de la neige tombante n’avaient pas grand-chose de bestial, si l’on exceptait le cheval écumant que montait la plus petite. Morwen concentra d’ailleurs plus son attention sur la bête que sur les humains : elle soufflait d’épais panaches de vapeur dans l’air froid, sa robe hérissée par le mariage de la transpiration et d’une chevauchée prolongée. Ses yeux d’elfe s’arrêtaient sur d’infimes détails, comme le bout d’une brindille prise dans les poils suite à étrillage trop distrait ou peut-être un galop trop près de la futaie. Elle regrettait la stature trop trapue de la monture, peu faite pour la vitesse et l’agilité dont étaient férus les clans cavaliers de son peuple, ainsi que le manque des ornements qu’elle-même appréciait de voir dans les crinières sauvagement tressées de sa propre parentèle.

Elle sortit de sa cachette sans plus même y penser pendant que les humains échangeaient, se moquant à ce point de leurs états d’âme à cet instant précis qu’elle ne remarqua même pas si on lui jetait de quelconques regards de surprise ou de défiance : peut-être le garde tira-t-il son arme à son approche, peut-être ses compagnons l’en dissuadèrent-ils en silence, ou peut-être même autre chose encore – elle n’aurait pas pu le voir. Les orbes au noir sans fond qui lui servaient d’iris et qui voyaient si bien dans la nuit se plongèrent dans celui du cheval qui la scrutait de côté, le blanc de l’œil ne ressortant qu’encore mieux avec les roulements dus à la panique de l’animal.

Quelles horreurs avait-il vues sans les comprendre ? Elle-même, perdue sur les sentiers les plus brutaux d’Athel Loren, avait oublié avoir rencontré des choses que son esprit pourtant aguerri n’avait pas pu concevoir. Morwen savait d’expérience qu’il s’agissait des pires, celles qui laissaient les marques les plus profondes au fond de l’âme, car il n’était rien de plus pénible qu’une douleur à laquelle on n’arrivait pas à apporter la moindre réponse ni le moindre sens.

Le pelage du cheval lui chatouillait déjà la main et le front lorsque la sylvaine réalisa qu’elle était en train de lui parler, sa paume sous la mâchoire éclaboussée de salive. À portée d’oreilles humaines elle lui soufflait les mots mélodieux de son peuple, ceux qui encourageaient à garder courage et à aller de l’avant avec la force dont savaient faire preuve les êtres du monde sauvage. Avec les paroles propres aux Asrai, brèves et musicales, elle lui promit qu’il n’était plus seul.

Avant de se reculer presque précipitamment pour mettre de la distance avec la cavalière et le garde, comme s’ils risquaient de la brûler. Elle les regarda d’ailleurs étrangement, et un spectateur extérieur n’aurait pas pu jurer qu’elle ne les découvrait pas pour la première fois.

La réalité de la situation finit cependant par rattraper la guerrière : il s’agissait là de fuyards, voire de rescapés, et une menace que leur groupe n’était pas en mesure d’affronter se profilait de l’autre côté du chemin. Une part d’elle se révolta aussitôt contre l’idée de prendre la poudre d’escampette, lui hurlant intérieurement de décrocher cape et bagages pour se ruer lance en avant sur l’ennemi honni.
Mais c’était un démon qu’elle avait appris à amadouer : son heure viendrait, lorsqu’elle pourrait choisir le lieu et les conditions du combat à livrer. Elle lâcherait alors la bride à ses instincts les plus mauvais, lorsque les hommes-bêtes seraient acculés et surpris, harcelés, épuisés. Lorsqu’ils n’auraient aucune chance d’échapper à sa fureur, car c’était là la façon de faire des prédateurs et elle dictait l’ordre des choses depuis des temps immémoriaux.
Pour ce jour et à cet instant, Morwen admettait qu’elle n’avait pas les moyens d’être le prédateur. Elle se jurait de n’en faire payer le prix à ses futures proies que plus cher encore.

« Aujourd’hui nous ne sommes pas en mesure de les affronter » lança-t-elle vers ses compagnons de route. Son expression ne laissait aucun doute quant à la frustration que cet aveu lui causait. « En arrière, maintenant, ou vous servirez de chair à hommes-bêtes. »

Elle n’avait cure de lancer cet avertissement aux allures de menaces devant des enfants, et elle maîtrisait suffisamment la langue commune pour que son exclusion de la formule soit parfaitement volontaire. Plus vive que les autres, elle attrapa la bride d’un des chevaux des cochers et frappa de sa lance pour découper en plein dans les entraves de l’attelage, le libérant au passage. Elle fit signe à l’Estalien d’en faire de même, le devinant plus pragmatique que son cadet en uniforme.

« Mettons vos petits sur leur dos, et courrons. »

La nuance entre la suggestion et le commandement n’était pas claire, l’Asrai ne se privant d’être autoritaire envers les autres. La hampe de sa lance tapotait d’ailleurs déjà la neige à ses pieds avec impatience, comme s’il lui démangeait d’en plonger le fer dans quelque chose – ce qui était peut-être d’ailleurs le cas.
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 30 mars 2019, 09:59, modifié 1 fois.
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Image @par Pierre Huot
Morwen Nidariel, Voie du Danseur de Guerre
Profil: For 8 | End 7 | Hab 14 (16*) | Cha 9 | Int 9 | Ini 10 (11**) | Att 10 | Par 10 | Tir 10 | NA 1 | PV 40/55 (35/50*)

* : Bottes du voyageur + Peinture de vivacité
** : Tatouage de Loec

Score d'esquive de base :
16 (Hab) + 2 (Tatouage de Loec) + 1 (Aspect du serpent) + 2 (Acrobatie de combat, Danse de Morrslieb) = 21

Compétences de combat :
Arme de prédilection (lance)
Bravade
Danse des ombres

Arme :
Lance à deux mains : Rapide (-2 Parade/Esquive), Longue (-2 Attaque), 25 + 1D8 dégâts, 10 Parade




Image
« Le jour où tout sera fini, où j'aurai payé toutes mes dettes et où j'aurai gagné leur confiance, je pourrai enfin rentrer... »

Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_morwen_nidariel

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