[Geralt] Labor vincit omnia improbur

Azgorh est la zone la plus volcanique des Terres Sombres. C'est là que les Nains du Chaos créent leur meilleurs équipement, forgés à même la lave en fusion. C'est là qu'ils ont construit la tour de Gorgoth où sont formés les plus Grands Sorciers d'Hashut

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] Le Grand Duc
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Messages : 1600

[Geralt] Labor vincit omnia improbur

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Début ici




Image


Les fumées toxiques saturaient la salle des cuves. Elles brûlaient les yeux et rongeaient la peau, laissant sur cette dernière des tâches brunâtres et de larges cloques. Les esclaves qui trimaient dans cette section du Gouffre étaient obligés de se couvrir le nez et la bouche d’un linge mouillé pour ne pas succomber aux vapeurs délétères, ressemblant alors aux bandits de grand-chemin qui se masquaient le visage. Certains portaient des masques en fer ne laissant qu’une fente pour les yeux, d’autres des tabliers troués ou des bandelettes glanées çà et là pour s’envelopper les bras et le torse et tenter, ainsi, de se protéger contre l’atmosphère nocive dans laquelle ils étaient continuellement plongés. Leurs corps étaient noirs de suie et de crasse, zébrés par endroits des rigoles plus claires que faisaient la sueur en ruisselant de leurs fronts ou les marques fraîches du fouet. Il faisait plus chaud ici que dans le cœur d’un volcan.

Les jours dans le Gouffre se ressemblaient tous, constants dans leur degré d’effort, de fatigue, d’étouffement et de souffrances, seulement rythmés par la mort et les coups de cravache. Chaque jour –était-ce chaque matin ou chaque soir ? La lumière du soleil n’arrivait pas jusqu’ici, impossible donc de le savoir- un chargement de sels rouges arrivait depuis le quartier des fonderies, gigantesque usine à ciel ouvert dont la salle des cuves n’était qu’une annexe. Chaque chariot était tiré par huit orcs harnachés comme des bœufs, pliés sous un joug en métal et dont les chaînes étaient attachées à même la peau. Ces sauvages étaient rendus dociles par la drogue et les coups, l’esprit brisé, et il n’y avait nulle trace de leur combativité légendaire dans leurs yeux vides. Ils n’étaient rien de plus que des bêtes de somme.

Les équipes des cuves devaient décharger les barils sous les coups de fouet des charretiers et les répartir entre les six gigantesques chaudrons de fonte qui trônaient dans la salle et qui étaient si massifs que chacun d’entre eux eu pu contenir une maison. Le travail se divisait alors entre ceux qui alimentaient les fournaises qui rugissaient dans une chambre en dessous en y jetant continuellement de grandes pelletées de charbon, ceux qui montaient péniblement les barils le long des échafaudages brûlants pour vider leur contenu sablonneux dans les chaudrons et enfin ceux qui, du haut de leurs perchoirs, touillaient sans interruption l’infâme mélasse qui y cuisait à l’aide de longues rames en fer. Un opérateur nain, posté dans une casemate creusée à même le mur rocheux de la salle et faisant également office de mirador, tournait un imposant gouvernail à intervalles réguliers. Une trappe s’ouvrait alors dans la paroi pour vomir un flot épais de poix fondue qui s’écoulait dans un aqueduc en pierre avant de se déverser dans les chaudrons. La poix liquide se mélangeait alors aux sels rouges en dégageant un nuage acide et il fallait mélanger. Lorsque la mixture se remettait à bouillir, l’opérateur tournait une autre vanne qui ouvrait un siphon au bas des chaudrons. Le contenu pourpre et fumant coulait enfin dans un entonnoir encastré dans le sol à destination des étages inférieurs où les dieux seuls savaient quelle industrie démoniaque on en faisait.

L’équipe de la salle des cuves était exclusivement composée d’humains, et Geralt était parmi eux. Voilà un mois que le Loup Blanc s’échinait au fond du Gouffre après avoir été déchargé par l’équipage de la barge. Le trajet avait duré une semaine dont cinq jours sous le soleil de plomb du Désert Hurlant, poignets liés. Ses ravisseurs ne l’avaient pas nourri, à part un morceau de viande séchée dur comme du cuir, et à peine assez d’eau pour ne pas mourir de soif. Ils s’étaient joint à une caravane d’esclave déjà en route et étaient enfin arrivés à la Tour de Gorgoth. Le calvaire ne faisait que commencer.

Geralt et les autres furent placés sur un monte-charge qui les descendit dans le Gouffre, profonde ravine au-dessus de laquelle se dressait l’impressionnante citadelle entourée d’épaisses murailles et dardée de tours noires toutes plus massives les unes que les autres. Faisant preuve de l’ingéniosité habituelle de leur race, les Dawi-Zharr avaient détourné une rivière voisine pour alimenter leurs industries. L’escarpement Nord du Gouffre était ainsi barré par un gigantesque barrage en pierre sombre haut de plusieurs dizaines de mètres. Différentes vannes permettaient aux maîtres d’œuvre de régler le débit et de faire ainsi tourner les dizaines de roue à aube et d’étranges machines à vapeur qui occupaient la façade du barrage jusqu’au quartier des fonderies qui s’étendait au fond de la crevasse. Là, des chariots déversaient en continu du minerai dans les creusets titanesques des hauts fourneaux dont les fournaises brûlaient jour et nuit, engloutissant des quantités phénoménales de bois et de charbon et dont les flammes étaient excitées par des incantations gutturales et des sacrifices. Le métal liquide coulait alors dans les moules en sifflant et on formait ainsi des montagnes de lingots sans reflet qui étaient renvoyés, une fois cinglés par les martinets géants des roues à aube et refroidis, dans les tunnels qui s’enfonçaient vers les niveaux inférieurs, jusqu’aux forges et ateliers qui se trouvaient dans les immenses salles souterraines. C’est là que travaillaient la majorité des esclaves peaux-vertes, utilisés pour leur seule force brute et leur résistance aux conditions extrêmes. Outre les entrepôts, bâtiments de production, enclos aux esclaves et autres échafauds, le quartier des fonderies était surveillé par plusieurs miradors et casemates, dont le Blockhaus, une structure solidement fortifiée d’où les nains contrôlaient la production. Toute cette activité générait une chaleur démentielle, ainsi qu’un vacarme assourdissant et une pollution qui noircissait le ciel et la terre. Les bassins de rétention d’eau creusés à intervalles réguliers produisaient des vapeurs toxiques qui montaient en volutes gras pour rejoindre les fumées infernales s’échappant sans interruption des nombreux conduits du Gouffre.

Dès son arrivée, le Loup Blanc fut affecté à la salle des cuves. Peut-être était-ce en raison de sa robustesse, ou d’une vengeance cruelle de la part du commanditaire de la chasse manquée. Il y fut emmené avec d’autres à grand recours de fouet, et enchaîné à un autre esclave. C’était visiblement le protocole dans cet enfer, où chaque captif humain était attaché à l’autre par une chaîne reliant leurs chevilles. Sans coordination, tout déplacement devenait hasardeux, sans mentionner le passage aux latrines. Le partenaire de supplice de Geralt fut d’abord un kislévite qui ne parlait pas le reikspiel. Il semblait déjà amoché par de longues semaines à s’échiner dans le Gouffre et n’était plus que l’ombre d’un homme. Ses lèvres craquelées étaient constamment entrouvertes pour laisser passer sa respiration sifflante et son corps brûlé par l’atmosphère ambiante était d’une maigreur accablante. Il n’avait pas tardé à mourir au cours d’une nuit, et avait été remplacé par un homme venu de la lointaine Inja qui n’avait lui-même résisté que trois semaines avant d’expirer. Il fut remplacé à son tour par l’un de ses compatriotes, à la peau sombre et à la carrure solide, qui maîtrisait le dialecte impérial d’une manière approximative. Il s’appelait Ashish, et faisait partie de l’escorte d’une caravane qui avait connu un sort funeste. Capturé par les hobgobelins et vendu aux dawi-zharr, il était enchaîné à Geralt depuis deux jours.

C’est donc ensemble qu’ils montaient au sommet de l’échafaudage et serraient à quatre mains le long manche de la rame pour touiller l’immonde mixture de l’un des chaudrons des heures durant. Ils se protégeaient des fumées comme ils le pouvaient mais leurs mains et leurs avants bras étaient désormais parcourus de crevasses et de tâches étranges. Le labeur était éreintant et, une fois terminé, ils étaient autorisés à revenir à leurs quartiers tandis qu’une autre équipe prenait le relais. L’endroit où ils dormaient n’était rien de plus qu’une vaste niche excavée an bordure de la salle. Le plafond y était si bas qu’il fallait se baisser, et les couches se résumaient à des tas de paille rongée par la vermine. Il n’y avait aucune source de lumière et on s’y déplaçait à tâtons. Au fond, un simple trou faisait offices de latrines qui débouchaient Sigmar sait où. L’odeur était épouvantable et les rats vous mordaient les oreilles dans la nuit. Tous les esclaves de la salle des cuves se reposaient là en silence tandis qu’un garde-chiourme passait de manière régulière avec une lanterne pour s’assurer que tous dorment et que personne ne parle. Deux fois par jour, deux autres esclaves passaient avec un chariot de cantine contenant un immonde brouet mêlant gruau et morceaux de matière non identifiée que l’on servait dans des écuelles sales et qu’il fallait manger avec les doigts.

C’était à cela que se résumait désormais la vie de Geralt, destiné à travailler pour les dawi-zharr jusqu’à en mourir.



Tu perds tout ton équipement.
Tu as désormais un simple pantalon en cuir et, si tu veux, un masque en métal à visière fendue pour les travaux.
Welcome to hell :chaotique:

Voici le plan du Gouffre:

Image
1 = salle des cuves
2 = quartier des esclaves de la salle des cuves
3 = accès vers des tunnels qui vont sous terre. Il semble qu'on puisse en fermer certains par des portes.
4 = barrage qui barre toute la largeur Nord

En noir : bâtiments de production (fonderies, roues à aube, martinets, entrepôts)
En noir rempli mauve : le Blockhaus
En gris rempli bleu : bassins de rétention
En gris rempli vert : enclos aux esclaves (orcs et hobgobelins/gobelins)
Points rouges : miradors
Points bleus : montes-charges (larges plateforme pouvant contenir plusieurs chariots, actionnée depuis le bas par un lourd mécanisme fonctionnant grâce à la poussée de deux géants asservis - 2 par monte-charge).
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Avatar du membre
Geralt
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Messages : 424
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt

Re: [Geralt] Labor vincit omnia improbur

Message par Geralt »

Depuis combien de temps était il ici ?... Des heures ? Des jours ? Des semaines ? Des mois ? Il ne parvenait plus à s'en souvenir. Enfermé dans les tréfonds de la terre, il ne parvenait plus à se souvenir quel était l'effet des rayons du soleil sur sa peau, ni même la caresse du vent sur son visage...
Ses journées se ressemblaient encore et toujours : Se réveiller, travailler, être fouetté, dormir... Le loup blanc était comme coincé dans une boucle temporel sans fin, sorte de cauchemar duquel il ne pourrait jamais plus sortir.
Pourtant malgré les conditions de travail et de détentions imposées par les nains du chaos, jamais on entendit Geralt se plaindre, jamais celui ci ne laissa transparaître la moindre trace de fatigue ou de désespoir. Pourtant épuisé, son corps marqué par le fouet et par les brûlures dû à l'attroce chaleur des lieux... Il continuait à tenir bon... Il le savait, à chaque fois qu'un nain croisait sa route, il l'observait avec une insistance bien plus importante que n'importe quel autre prisonnier... Des consignes de surveillance accrus sans aucun doute donné par le commanditaire de la chasse manqué contre le démon de Fiel, après tout, même en ce lieu semblable à l'enfer, un homme capable de vaincre une stryge ne pouvait qu'être une menace. Bien sûre on avait tout fait pour l'affaiblir... Pour briser sa volonté... Mais pourtant il continuait à tenir bon.

Dans ce lieu de souffrance ou se mélangeait coup de fouet et hurlements d'âmes malheureuses, il n'y avait aucunes règles... Geralt l'avait comprit dès son arrivée, ici personne n'avait encore gardé l'espoir de pouvoir s'échapper, non... Tous cherchaient simplement à survivre et à se faire bien voir par les maîtres du chaos de telle sorte à pouvoir ne serait ce qu'un peu, améliorer leurs conditions de vie...

Comme tous les prisonniers, Geralt avait été binômé avec d'autres malheureux, les deux premiers moururent rapidement à cause des conditions de travail de cet endroit... Et quand l'un tombait, un autre le remplaçait : actuellement s'était un dénommé Ashish qu'on avait enchaîné à lui. Un homme a forte carrure et à la peau sombre, semblant originaire de la région de Inja, tout du moins s'était ce que le loup blanc avait pu obtenir de lui, car le prisonnier parlait la langue du membre déchu de l'Ordre de manière grossière et approximative. Avait il dans l'idée dans apprendre plus sur lui ? Pas pour le moment, Geralt ne faisant confiance à personne dans cet endroit où quelques informations trop vite partagées, et divulguées ensuite aux mauvaises personnes, pouvaient coûter la vie...

C'était à la salle des cuves qu'il avait été affecté, sans aucun doute l'endroit le plus chaud et l'une des tâches les plus dur de la chaîne de production des nains... Sans aucun doute l'avait on placé dans pareil endroit pour le punir d'avoir tué le démon de Fiel, et aussi dans l'espoir de le voir mourir de fatigue le plus rapidement possible... Oh bien sûre... En continuant dans ces conditions de détention, il y avait fort à parier que le loup blanc s'ecrouleraient tôt ou tard... Mais craignait il cela ? Pas le moins du monde... La mort l'attendait de toute façon, se sachant condamné, tandis que à chaque jour qui s'écoulait... Il se rapprochait toujours un peu plus de son funeste destin...

Dans ce gouffre, durant les quelques rares temps de repos que lui offrait sa détention, il s'abandonna à quelques moments de méditation, repensant au dernières années écoulés : Membre de l'Ordre de la couvée du corbeau, héros de l'empire, criminel, chasseur de monstre... Et maintenant prisonnier... L'envie de sourire lui vint presque alors en remarquant à quel point la vie pouvait être plein d'ironie...
Comment quitter la prison des nains du chaos ? Il n'en savait rien... Ici toute idée de révolte avait été brisé... Même les orques captifs, pourtant créatures connus pour leur hargne... Était ici de simples animaux obéissant...
Sortir de force n'était pas non plus une bonne idée, sans arme et face à des nains du chaos militairement entraîné... Même Geralt, en particulier dans un état de fatigue et de faim constant... Ne saurait survivre.

Une autre solution était d'être bien vu par les nains du chaos... Comme dans toutes les prisons, certains condamnés étaient sans aucun doute ici des agents des nains, bénéficient de quelques avantages bienvenue... Mais jamais Geralt ne pourrait obtenir tel traitement car contrairement aux autres détenus, qui avait été capturé pour devenir des esclaves... La détention du loup blanc n'était qu'une punition pour avoir échoué dans sa capture du démon de Fiel. La rancune des nains étant tenace, le pardon ne lui serait donc sûrement offert que par la mort...

Enfin... Il restait une ultime solution... À savoir être acheté par quelqu'un de l'extérieur... Le commerce d'humains étant l'une des principales sources de revenu des nains du chaos, Geralt était persuadé quand de rares occasions, certains puissants de ce monde venant de tous les horizons, venaient s'approvisionner ici, en ce lieu maudit où seul les plus fort pouvaient survivre...

Quoiqu'il en soit... Geralt était ici dans une des pires situations qu'il avait connu de toute sa vie.
Mais dans le fond... Sortir d'ici était il vraiment son but ? Dehors plus personne ne l'attendait... Et restait il seulement un endroit où on désirait l'accueillir ?... Loin du monde... Le loup blanc n'était ici plus une menace pour personne... Lui qui avait tué et condamné tant d'innocents... Tant de proches...

Il repensa à ces anciens camarades de L'Ordre... À ces amis, pour la plupart défunt... À Karla qu'il n'aura au final, jamais pu revoir malgré sa promesse...
Et ce fut sur cette dernière pensée, dans le froid et l'obscurité, qu'il s'allongea sur le sol glacé pour tenter de trouver le sommeil...
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 28 janv. 2019, 18:10, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps | Total : 6 xps
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
► Afficher le texte

Avatar du membre
[MJ] Le Grand Duc
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Messages : 1600

Re: [Geralt] Labor vincit omnia improbur

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Et les jours passèrent. Qui aurait su dire combien ? Personne.

La chaleur, la fumée, les cuves, le fouet, les cris, la mort.

Le supplice n’en finissait plus, et Geralt commençait à en sentir les effets sur son corps déjà érodé. Ses mains, sèches et crevassées, se mettaient parfois à trembler de manière incontrôlable. Ses yeux le brûlaient, sa respiration se faisait plus difficile. Une fois, une giclée de la mixture qu’il remuait lui retomba sur l’épaule, lui laissant une atroce brûlure qui ne voulait pas guérir. La barbe lui poussait et son visage creux et cerné faisait peine à voir. Ses cheveux d’argent, noirs de crasse, s’aggloméraient en d’épais boudins rêches et sa peau était rongée par une mauvaise gale. Ashish, son compagnon d’infortune, n’avait pas meilleure allure. Malgré sa carrure imposante, il souffrait tout autant de ce pénible labeur. Autour d’eux, les autres esclaves continuaient d’arriver et de mourir, avant d’être remplacés en un ballet incessant. Les corps étaient sommairement jetés dans les hauts fourneaux lorsqu’ils ne servaient pas à nourrir les troupeaux de peaux-vertes parqués dans le quartier des fonderies.

Il n’y avait nulle échappatoire, nul salut dans cet enfer.



Jusqu’à nouvel ordre, tu subis un malus permanente de -2 For, Hab, Att et Par et -10 pdv.



Geralt et Ashish se tenaient en haut de l’échafaud, tournant inlassablement la grande rame pour remuer l’immonde mélange qui cuisait dans le chaudron géant. Le boucan ambiant leur interdisait de se parler. Mais même ce vacarme industriel ne les empêcha pas d’entendre la détonation géante qui y lieu quelque part sous leurs pieds, loin en-dessous la terre.

Toute activité cessa alors que chacun, esclaves et geôliers, tendait l’oreille pour savoir ce qu’il était en train de se passer.

La secousse vint comme une vague. Ténue d’abord, faisant tomber de la poussière depuis la voûte en pierre, puis de plus en plus puissante, avant de frapper avec la force d’un raz-de-marée. Le roulement assourdissait tout autre son tandis que le monde autour de Geralt chavirait en tremblant. L’échafaud se pencha, menaçant de s’écrouler, tandis qu’au fond de la salle une cuve se renversait et répandait son contenu brûlant qui consuma quiconque se trouvait sur sa route. Les cris montèrent de toutes parts en même temps que des nuages de vapeur souffrée, des blocs de roche dégringolèrent du plafond et écrasent hommes et matériel au sol. La casemate du contrôleur nain se décrocha de la paroi à se s’abima dans le vide, fracassant l’aqueduc à poix au passage. Ashish tomba, entraînant Geralt dans sa chute, et les deux humains s’aplatirent dans un tas de charbon qui amortit relativement l’impact.

Le tremblement de terre s’atténua enfin, ne laissant qu’un vaste désordre dans la salle des cuves, ainsi que dans le quartier des fonderies à en croire les cris et les appels qui en amenaient. Plusieurs feux s’étaient déclarés et, déjà, les ordres des dawi-zharr claquaient de toute part tandis qu’on essayait de rétablir la situation.

L’un d’eux regroupa quelques esclaves de la salle des cuves, dont Ashish et Geralt, et les dirigea à grands renforts de coups de fouet.


- « Aux bassins de rétention ! Eteignez ces feux ! » hurla-t-il de sa voix de corbeau en les poussant vers le quartier des fonderies, zigzaguant entre les blocs de pierre effondrée et les corps écrabouillés.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Avatar du membre
Geralt
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Messages : 424
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt

Re: [Geralt] Labor vincit omnia improbur

Message par Geralt »

Epuisé, affamé, brisé… Geralt devenait au fil des jours de plus en plus faible, son corps marqué par l'ardeur du travail demandé par les nains du chaos. Son dos tatoué toujours un peu plus par les coups de fouets distribués, ses mains ornées de brulures, ses pupilles tachées de rouge à force de recevoir les fumées nocifs du gouffre dans son visage, sa gorge le brulant toujours un peu à chacune de ses respirations…
Les journées se ressemblaient dans le gouffre, et pourtant à chacune d'entres elles écoulées, Geralt sentait l'envie de vivre le quitter toujours un peu plus… Nul échappatoire, nul faille dans cette prison naturel, que sans aucun doute personne n'avait jamais pu quitter en vie… Et tandis que la journée se terminait, Geralt se retrouvait avec les autres esclaves, entassés dans ce qui devait leur servir de dortoir. Allongé à même le sol, tandis que à chaque nouveau réveil, l'un d'entre eux mourraient de fatigue, tandis que les rats, heureux de la situation, se nourrissaient de cette source inépuisable de nourriture humaine.
Et c'était dans cet enfer, que ce qu'il restait du loup blanc, se mettait chaque soir à rêvasser ou plutôt halluciner, quelques évènements ayant eut lieu bien des années auparavant. Une époque, où plus jeune, il n'était qu'un initié de l'Ordre, époque où le pseudonyme de "Loup blanc" ne disait rien à personne, une époque où… A l'instant T, il aurait aimé pouvoir à nouveau se plonger, au lieu de continuer à croupir ici...








*******
La nuit était sombre sur la capital impérial, la majeur partie de Altdorf s'était endormi, et pourtant, malgré la pluie battante dehors, et les nuages sombres commençant à se manifester dans le ciel, signe d'un terrible orage imminant, une âme en peine restait en alerte. Elle se tenait là, immobile, le regard tourné vers l'horizon, son esprit perdu dans les brume de ces pensées. C'était une enfant, jeune adolescente, vêtu à la façon des gamins des rues, plutôt jolie, un point la caractérisant tout particulièrement : Elle arborait une véritable crinière de feu, cheveux rouges, qui à l'instant T ne rayonnaient plus à cause du déluge qui s'abattait sur elle.
Un craquement derrière elle, quelqu'un vint la rejoindre, sortant tout droit du bâtiment en ruine derrière elle. Une silhouette noir s'approcha alors, épée à la main, celle ci laissant gouter derrière elle, quelques gouttes de sang, celui ci se rependant à chacun de ces pas, dans la ruelle boueuse. L'ombre s'approcha, mais la jeune fille ne bougea pas, le laissant venir sans crainte. Arrivant à sa hauteur, l'homme rangea sa lame dans son fourreau fixé sur son dos, puis il se posta à gauche de la fille aux cheveux rouges, puis … Rien… Le silence, tous deux restant ainsi, sans se dire un mot.

L'homme ôta alors son capuchon, dévoilant sa chevelure blanche, ainsi que son visage, marqué par la fatigue et les quelques coups reçu en cette sombre soirée. Autour de son cou, on pouvait apercevoir un pendentif représentant un corbeau forgé dans un métal des plus basique.
C'était Geralt qui se tenait à coté de la jeune fille.


"Tu vas attraper froid si tu reste là…"

Cette remarque, coulant de sens au vue du climat ambiant, ne reçu aucune réponse… Geralt ôta alors son manteau de voyage, avant de le passer sur les épaules de l'adolescente, qui se laissa faire. Elle continuait à se murer dans un silence morbide, et pourtant son regard disait tout du ressentiment qui l'habitait… Tristesse et colère… Voila ce qu'elle gardait au travers de la gorge.
Geralt l'observa alors, semblant chercher quoi dire ou quoi faire… Il semblait ne pas être habitué à ce genre de situation, après tout, on lui avait apprit à tuer dès le plus jeune âge, les relations sociales… étaient quelque chose de totalement nouveau pour lui, qui n'avait connu des sentiments pourtant simples comme la tristesse, la joie… qu'avec ses frères et sœurs d'armes de l'Ordre.


"Je suis désolé Karla… Je sais que tu pensais… Que tu voulais… On ne pouvait pas les sauver… Une fois l'anneau passé autour du doigt… c'était déjà fini… Dans ce genre de situation, il n'y a pas de retour possible. Mais… Tout est fini aujourd'hui, et toi et les bienfaiteurs… êtes à nouveau en sécurité."

Il attendit une réaction, mais ne pu en obtenir aucune. Peut être s'y prenait il mal avec la jeune fille ? C'était pourtant avec ce genre de paroles disons réconfortantes, que Dietrich était capable de le rassurer lui même quand il n'était encore qu'un gamin…Se posant devant elle, il posa un genou au sol pour se retrouver à sa hauteur. Le visage trempé par la pluie, l'initié de l'Ordre eut l'impression en la regardant, que des larmes coulaient le long de ces joues.
Levant la main, il la posa sur le haut du crâne de l'adolescente, soulevant au passage quelques mèches rebelles qui cachaient ce que le jeune homme aimait en d'autres circonstances voir chez la jeune fille depuis leur première rencontre : Ce doux sourire...


"Pleurer les morts ne permet pas de les ramener... C'est pour les vivants qu'il faut se réjouir. Tu as fais ce qu'il fallait, et c'est grâce à toi si des vies on put être sauvé... après la pluie vient toujours le beau temps... alors... s'il te plait "cheveux de feu"... Sèche tes larmes et arbore l'un de tes doux sourires."

Geralt tenta de se montrer le plus apaisant possible, tout en arborant lui même une expression affectueuse à destination de la jeune fille. Et l'espace d'un instant, l'initié des guerriers corbeaux cru la voir esquisser un début de sourire, pourtant difficilement perceptible sur ce visage crassé par la boue et le sang séché. Son regard se plongea alors dans celui du membre de l'Ordre, elle se décida alors à enfin lui répondre, par une demande des plus inattendu :

"Emmène-moi Geralt. Tu ne te rends pas compte. Tout ça, ce qu'on a vécu, c'est le quotidien ici. Toi et Maria vous êtes libres, sans attaches, vous parcourez le Vieux Monde et vous aidez les gens. Vous êtes forts. Moi, ici, ce n'est pas ce qui m'attend. Je suis faible et prisonnière, Geralt, et si je reste, j'ai peur... peur que ça recommence. Je veux partir. Devenir comme toi. Parcourir les routes avec toi. Apprendre. Être libre. S'il te plait."

Geralt n'eut aucune réaction face à cette demande, son regard continuant de se plonger dans celui de son interlocutrice... L'emmener... Pour faire d'elle une membre de l'Ordre... Une combattante dont la destinée serait de livrer un combat à mort contre le non vie et toutes les forces du mal susceptible de menacer l'intégrité des royaumes des hommes... Tout laissez tomber... Titres, biens, amis, famille... Faire abstraction de ces émotions : peur, colère, amour... Un avenir sinistre... C'était cela sa demande.
Retirant sa main des cheveux de Karla, Geralt poussa alors un soupir, non pas d'agacement ou de lassitude, mais plutôt pour signaler qu'il devait se plonger dans une réflexion de quelques instants, avant de répondre :


"Karla... Vivre pour l'Ordre c'est... un sacrifice constant... Moi je n'ai connu que ça, je n'ai jamais eu de famille, ni rien d'autre à quoi me rattacher... Tandis que toi... Les bienfaiteurs... Ewald... Ilsa... tu as ici des gens qui t'aiment... Tu serais prêt à tout abandonner ? Et..."

Mais Geralt stoppa son argumentation en observant que le regard de la jeune fille avait changé... Ce regard... Le même que celui qu'elle avait affiché quand elle s'était dressé seul contre ce colosse de Lenz... Des yeux emplit d'une détermination rare pour un si jeune âge. Karla l'avait prouvé plus d'une fois en compagnie de l'initié, elle possédait le courage et la témérité des plus brave. Battant en elle, un coeur animé par la flamme de l'ambition et de la connaissance... Et le chasseur de vampire se laissa alors porter par son imagination : S'imaginant la jeune adolescente devenir une combattante aussi talentueuse et belle que Ombre, la lame noir... En temps que jeune initié, Geralt ne pouvait techniquement avoir de disciple... Mais... n'avait il déjà pas bafoué plus d'une règle de l'Ordre qu'on ne lui en avait imposé rien que par ses actions ici à Altdorf ?
Se relevant alors, il fit un pas en avant, et posa sa main sur l'épaule de Karla.


"Rentrons au QG des bienfaiteurs... Prends le temps de la réflexion Karla avant toute décision trop hâtive... Mais si m'accompagner est ton désir... Alors soit, je ne m'y opposerai pas. Tu es une bonne personne... Et que tu décides ou non d'être à mes cotés, je te fais une promesse : Jamais je ne t'abandonnerai, et qu'importe si nos chemins diffèrent, je te reviendrai..."

Et ce fut sur ces mots, qu'il s'élança alors à travers la ruelle, pour la traverser, suivi d'une Karla, qui semblant retrouver des couleurs, arbora son doux sourire... La pluie cessa alors dans le même temps, peut être un signe que malgré cette horrible nuit, la journée qui pointerai dans peu de temps le bout de son nez, ne pourrait être que meilleur.

Pourtant, l'ombre n'était jamais bien loin... Car durant cette conversation, semblant banale du point de vue d'un spectateur externe... Quelqu'un dans l'obscurité avait semble il tendu l'oreille, pour en écouter avec une attention toute particulière les propos récemment échangés... Et qui qu'était ce mystérieux protagoniste, tout portait à croire qu'il allait d'une manière ou d'une autre, interférer dans cet avenir que Geralt et Karla avaient l'espace de quelques minutes, cru entrevoir...

******






Emergeant de se rêve l'ayant replongé dans quelques souvenirs de son passé, se furent les claquements de fouets et les hurlements déchainés des nains du chaos qui firent revenir à la dure réalité le loup blanc.
Toujours enchainé à Ashish, qui lui aussi, malgré sa carrure semblait commencer à souffrir des effets du travail dans le gouffre sur la durée. Une nouvelle journée comme les autres à supporter les fortes chaleurs des cuves, semblaient être à nouveau leur seul fatalité. Pour autant... Le destin joua en la faveur du loup blanc, car un évènement arriva, peu commun, et qui ne s'était encore jamais produit depuis qu'il avait fini enfermé ici.
La terre toute entière trembla alors sans prévenir, comme si quelques démons des profondeurs, dérangés par les hurlements des malheureuses âmes des esclaves du gouffre, cherchaient à remonter à la surface pour se déchainer.

L'organisation des lieux reposant pourtant sur une discipline stricte et militaire, fut l'espace de quelques minutes totalement chamboulé. Des cuves s'écroulèrent, des roches s'écrasèrent au sol, la panique s'empara des esclaves, mais aussi des nains, qui se devant de réinstaller l'ordre, cherchèrent par la force à regrouper les esclaves en usant de leur fouet pour éviter tout regroupement trop important.
Que venait il de se passer ? Geralt n'aurait su le dire, mais il semblait que même si ce soudain tremblement de terre avait surpris les nains du chaos, ce genre de chose n'était aucunement une première pour eux. En effet, peu à peu, ils tentèrent de reprendre la main sur le cours des choses, ignorant les dégâts où les blessés lié à l'incident, mais cherchant à calmer en priorité les incendies déclarés un peu partout sur la zone.
Geralt et Ashish, dont le sort avait été plus heureux que certains malheureux dont les cadavres n'étaient plus qu'une bouilli sous d'immenses morceaux de roches, furent rassemblés avec un petit groupe, et emmenés dans la salle des bassins de rétention...

Pour la première fois, on conduisait Geralt vers un itinéraire différent de celui qu'on lui imposait de suivre depuis son arrivé dans cet enfer. Coïncidence ou coup du destin ? Quoiqu'il en soit, Geralt tenta malgré la fatigue, et la faim, de faire travailler son esprit, car peut être que les prochaines minutes... Allaient lui offrir une opportunité ou une idée de plan pour tenter de s'échapper. L'espoir était il en train de germer à nouveau en lui ?
Se marchant presque les uns sur les autres, le groupe d'esclave avança au rythme des coups de fouet du nain du chaos qui les avaient en charge. Profitant d'échapper à toute la vigilance qu'on lui accordait normalement, Geralt se tourna vers son partenaire Ashish, qui même si il ne comprenait pas totalement la langue de Geralt, se devait de réaliser qu'ici... Ils avaient peut être une chance de trouver un moyen de sortir du gouffre.


"Ashish... Ashish ! L'attention des nains est moindre, et voici peut être... La seule occasion qu'on pourrait avoir pour tenter de trouver un moyen de sortir d'ici. Si notre chance est à prendre... J'espère que tu seras avec moi. Restez ici va de toute façon nous tuer ! Tu comprends ce que je dis ?!"

Il ignora si l'homme originaire de Inja comprit réellement où il voulait en venir, mais le loup blanc devait espérer que si. Enchainé avec le colosse, il n'avait d'autre choix que de collaborer avec lui pour pouvoir quitter cette prison maudite. Arrivant dans la salle, il tenta d'en analyser le plus de détails possible... Ce lieu était un véritable endroit de production composé de fonderies, roues à aube... tout ce qui pouvait servir à l'élaboration de matière première aux nains.
Quelques enclos à esclaves étaient aussi présent avec à l'intérieur, de nombreux peaux vertes, semblant assez excité, sans aucun doute le tremblement de terre les ayant perturbé malgré les nombreuses drogues que les nains du chaos s'amusaient à leur injecter pour les rendre d'ordinaire le plus dociles possible.
Mais surtout... Il y avait de nombreux montes charges... De même confection que celui que le loup blanc avait emprunté lors de son arrivé au gouffre. De fait, ils étaient le meilleur moyen possible pour tenter de remonter à la surface et pouvoir alors enfin revoir la lumière naturel du jour... Mais comment fonctionnaient ils ? Voila ce qu'il se devait de savoir, sans compter que de nombreux miradors permettaient aux nains de surveiller la zone... Il faudrait donc au loup blanc trouver, le parfait timing, et surtout le meilleur endroit pour espérer tenter quelque chose. Des rotations étaient elles organisé chez les nains au niveau des miradors ? Les marchandises que devait remonter les montes charges, étaient elles envoyé de façon constantes ou bien selon des cycles spécifiques ?
Tant de chose à savoir, et si peu de temps... Mais une chose était sûre, il semblait que le loup blanc s'était fait à l'idée... Qu'il ne pouvait crever ici.

► Afficher le texte
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 09 févr. 2019, 17:48, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps | Total : 12 xps
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
► Afficher le texte

Avatar du membre
[MJ] Le Grand Duc
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Messages : 1600

Re: [Geralt] Labor vincit omnia improbur

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Dans le quartier des fonderies, c'était le capharnaüm.


Tests d'Int de Geralt :
10, réussi.
6 réussi.
17, raté.
15, raté.
12, réussi.
2, réussi.

Des feux s'étaient déclarés ça et là que les dawi-zharr s'échinaient à les faire maîtriser par leurs esclaves. Ils organisaient de longues chaînes humaines entre les foyers et les bassins de rétention à grands renforts de coups de fouet. Plusieurs structures s'étaient écroulées, dont deux miradors, un monte-charge dont les débris avaient écrasé les géants asservis qui l'activaient, et toute la façade de l'un des hauts-fourneaux qui exposait désormais son cœur de flammes rugissantes.

Comme l'avait observé Geralt, les peaux-vertes semblaient particulièrement agités dans leurs enclos : ils poussaient des rugissements et s'accrochaient aux barreaux de leur prison, ou encore se battaient entre eux. Les gobelins, plus petits, faisaient les frais de cette excitation aussi soudaine que frustrée, et le Loup Blanc en vu plus d'un voler dans les airs avant de se faire démembrer par une foule d'orcs en furie. L'air commençait à tanguer au dessus de cette masse énervée, comme si la chaleur montait peu à peu. Les gardiens nains, de l'autre côté de la cage, essayaient tant bien que mal de calmer leur main d'oeuvre à l'aide de leurs fouets ou de longues piques, mais ils ne faisaient que les agacer plus encore. L'un des orcs tira même sur la perche qui lui chatouillait les côtes, tirant son propriétaire jusqu'aux barreaux pour lui saisir la gorge à deux mains en rugissant jusqu'à ce qu'une balle de pistolet ne vienne lui griller la cervelle.

Les géants enchaînés aux mécanismes des montes-charges étaient agités, eux aussi. Ils se balançaient en beuglant, aveugles -on leur avait arraché les yeux- et enchaînés par des crochets piqués à même leur chair. Ils levaient leurs bras au bout desquelles leurs mains avaient été remplacées par des pinces en métal grâce auxquelles ils poussaient sur le cabestan monumental permettant d'actionner le mécanisme de montée.

Un groupe de soldats nains patrouillait ça et là entre les décombres, servant visiblement d'escorte à un individu que la robe ouvragée et le heaume ridiculement haut désignaient comme une sorte d’officier ou de superviseur. Il allait de maître d'oeuvre en maître d'oeuvre pour donner des ordres sans sa langue gutturale, faisant de grands gestes nerveux et désignant tantôt les entrepôts de lingots, tantôt les montes-charges. Les exécutants se mirent aussitôt à l'oeuvre et allèrent sélectionner les peaux-vertes qui semblaient les plus dociles dans les enclos à esclaves.



Image

Le regard de Geralt s'arrêta également sur le barrage qui bloquait le Nord du Gouffre dans toute sa largeur. Le Loup Blanc y remarqua un certain nombre de lézardes dans la pierre noire, probablement provoquée par le tremblement de terre. L'une d'elle semblait plus large que les autres et un filet d'eau s'en écoulait même, ruisselant sur le pan du mur jusqu'à une fonderie en contrebas où il se transformait en vapeur brûlante.

Cependant certaines structures avaient tenu le coup : outre le Blockhaus qui n'avait pas bougé d'un pouce, de nombreuses fonderies et quelques miradors étaient encore intact. Geralt, depuis sa position à l'entrée de la salle des cuves, pouvait clairement voir la tour en pierre la plus proche, au sommet de laquelle se trouvait une petite équipe de nains qui surveillait le quartier, ainsi qu'un canon sur tourelle amovible pour l'instant pointé vers l'entrée des tunnels.

Lorsque le Loup interpella Ashish, ce dernier hocha la tête, l'air fermé. Avait-il tout compris ? Pour autant, lui aussi se mit à scruter les environs tout en puisant l'eau viciée du bassin de rétention, comme s'il essayait de trouver une solution. Il murmura quelque chose dans sa langue au Loup Blanc, désignant l'enclos à esclaves le plus proche et mimant une expression rageuse. Cependant, le garde chiourme s'aperçu qu'ils échangeaient entre eux à voix basse, et les cingla plusieurs fois chacun de son fouet barbelé en criant des insultes.

Un tambour résonna depuis l'intérieur du Bolckhaus, véritable forteresse miniature qui se dressait au milieu du quartier des fonderies et qui dominait tout autre bâtiment. Les portes noires s'ouvrirent et un contingent de dawi-zharr en émergea en bon ordre, blindés de pied en cap par d'énormes armures sombres. La colonne marchait d'un pas cadencé, les visages de ses guerriers masqués par d'impressionnants heaumes en fer. Ils se dirigèrent sans attendre vers le fond du Gouffre et descendirent par les tunnels qui s'y trouvaient, et d'où montaient désormais des séries de détonation à intervalles réguliers. Quelque chose se passait sous terre, quelque chose que les dawi-zharr devaient combattre.

Une autre troupe surgit du Blockhaus et se réunit devant les portes avant de prendre la direction de la première, s'engouffrant dans les tunnels. Ils y allèrent au pas de course, dirigés par un officier au casque à cornes.



Image

Et voilà à quoi peut ressembler l'un de vos tortionnaires !
Image
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Avatar du membre
Geralt
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Messages : 424
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt

Re: [Geralt] Labor vincit omnia improbur

Message par Geralt »

Au sein du gouffre, c'était désormais la panique, le feu se rependait tandis que les contremaitres nains cherchaient à rétablir l'ordre, que se soit parmi les esclaves humains, mais aussi et surtout chez les peaux vertes, qui confinés dans leur enclos, semblaient pour certains être entrés dans une total frénésie. Sans aucun doute la vision d'un tel bazar, avait fait renaitre en eux, leur soif de saccage.
Mais autre chose semblait les rendre ainsi… Car en plus des peaux vertes, il y avait aussi les géants, chargé de faire fonctionner les différents montes-charges de la zone, qui étaient étrangement bien plus agité qu'ils n'auraient dû l'être… Ce tremblement de terre avait semble il chamboulé le gouffre tout entier...

Quoiqu'il en soit, le loup blanc put observer bien des choses malgré la cohue des lieux. Dans un premier temps… Un nain vêtu d'une armure très différente des autres, semblait tenter de reprendre en main la situation, circulant sous bonne escorte à travers les enclos peaux vertes, à la recherche d'une main d'œuvre, qui semble il, au vu de ce qu'il désignait, allait être destiné à évacuer les différents entrepôts de la zone, dont le contenu devait sans l'ombre d'un doute être bon nombre de richesse… Tant de précipitation… Voila qui ne ressemblait en rien à l'organisation militaire des nains du chaos dont ils savaient si bien faire preuve… Le loup blanc, comme écoutant son instinct, avait la sensation que quelque chose n'allait pas…
Plus au nord, il observa que le tremblement de terre avait semble il endommagé l'immense barrage de la salle, dont s'écoulait parmi les fissures, de longues trainées d'eaux… Ainsi donc, ce seul barrage servait à empêcher de voir le gouffre être entièrement inondé… Cela pouvait expliquer pourquoi les nains cherchaient à évacuer au plus vite leur richesse vers la surface, au cas où une seconde réplique sismique venait à se déclencher… Quoiqu'il en soit, si une telle chose devait arriver, cela signerai l'arrêt de mort de tous les esclaves ici présent, Geralt comprit.

Continuant à observer, son binôme originaire d'Inja, qui avait semble il comprit un peu plus tôt les paroles qu'il avait eut pour lui, tenta de désigner l'un des enclos peaux vertes les plus proche, comme cherchant à lui faire comprendre quelque chose. Mais leur discussion fut vite interrompu lorsque le contremaître, fit claquer son fouet pour les faire taires, en les injuriant de vite reprendre le travail, si il ne voulait pas qu'il les battent à mort.
Malgré cela, Geralt avait cru comprendre l'idée de son camarade… L'excitation des orcs faisait pour l'heure une bonne diversion, servant à occuper la majeur partie des soldats nains en armures, trop occuper à calmer leur précieuse main d'œuvre… L'idée de pouvoir peut être ouvrir de force l'un de ces enclos traversa l'esprit de Geralt mais pour l'heure, il ne trouva aucun moyen sûre pour y parvenir, l'idée de mourir d'une balle dans la tête ne l'enchantait guère, et jamais on ne laisserait un esclave humain approché de trop prêt l'un des enclos.

C'est alors qu'un bruit sinistre raisonna sur la zone… Des tambours… Des tambours de guerre ! Sortant du blockhaus, véritable forteresse servant de garnison aux troupes naines, un contingent quitta ces grands murs, marchant au pas cadencé, armé jusqu'au dent, comme si ils étaient sur le pied de guerre. Le membre déchu de l'Ordre observa attentivement la troupe, qui se dirigea vers le sud, avant de s'engouffrer dans les quelques nombreux tunnels de la zone, puis au bout de quelques minutes… De nombreuses détonations raisonnèrent… Les nains… Semblaient être tombé au prise avec quelque chose… Mais quoi… En ce lieu, Geralt avait toujours pensé que ses geôliers, étaient les seuls maîtres à régner. S'était il trompé ?
Dans tous les cas ce mystérieux ennemi attirait toute l'attention, car dès que les combats furent engagés, il ne fallut guère bien longtemps pour voir un autre contingent de soldat rejoindre la première troupe au pas de course. Quelque chose semblait faire des ravages chez les petits guerriers… Mais quoi ?... Geralt frissonna l'espace d'un instant, comme ressentant… Que quelque chose approchait à grand pas… Et que les secousses sismiques qui s'étaient emparés des lieux plus tôt, n'avaient en réalité absolument rien de naturel.

Des combats… Un incendie… Une armée se dirigeant au combat dans le but de gagner du temps… Tandis que l'un des officier nain, semblait s'atteler à faire embarquer le plus de chariots d'or possible en direction de la surface… Geralt ne fit que supposer, mais tout portait à croire… Que les nains cherchaient à sauver ce qui pouvait encore l'être, comme s'étant retrouvé prit de court, ils se voyaient là obligé de gagner du temps. Songeaient ils … A abandonner cette partie du gouffre ?! Même pour Geralt, une telle chose semblait pure folie, n'osant imaginer quel genre de créature pouvait être en mesure d'obliger à faire fuir une force aussi puissant que celle des nains du chaos, mais pour autant si il avait raison… Alors d'ici peu, tous les esclaves présents seraient condamnés à un seul et unique destin : la mort.

Remplissant l'un des seaux d'eau dont il avait la charge, il se dirigea en compagnie de Ashish en direction de l'un des entrepôt le plus proche, d'où s'échappait encore quelques fumées nocifs, suite au récent incendie. Une fois non loin du bâtiment, il engagea à nouveau la conversation avec son compagnon d'infortune.


"Il se passe quelque chose... Les nains sont paniqués... Regarde" Il désigna l'un des enclos à orcs d'où émana un coup de feu. "Ils cherchent à prendre les peaux vertes les plus dociles pour charger leur chariot d'or sur les montes-charges... Sans hésiter à exécuter les plus récacitrant... Une main d'oeuvre pareil... S'en débarrasser ainsi ne ressemble pas aux nains... Si ils le voulaient, ils pourraient faire rentrer ces créatures dans le rang par la force où bien grâce à quelques drogues mais là... Ils ne veulent pas perdre de temps... Quelque chose leur fait peur... Quelque chose qui se dirige pas ici, et qui déboulera tôt ou tard de ces tunnels. Et crois moi... Mieux vaut que nous ne soyons plus ici quand cela arrivera..."

Le loup blanc fixa alors le garde chiourme, qui continuait à faire claquer son fouet sur quiconque n'allant pas assez vite à son goût. Epuisé et résigné, Geralt avait alors pour idée de tenter le tout pour le tout, voulant profiter du fait que les nains avaient relâcher leur vigilance suite aux évènements. Même les vigils composant les miradors encore debout, avaient relâché leur surveillance, ne pouvant tout contrôler : les combats venant des tunnels,la frénésie qui perturbait les orcs , les tentatives de réfréner les incendies grâce aux esclaves humains... Geralt en était persuadé, si il voulait tenter quelque chose, c'était maintenant !

"Cet endroit regorge d'outillage en tout genre pouvant servir d'arme, on s'en empare, on planque ça dans nos seaux, et on tente de s'approcher du contremaître... Dès la première occasion, on l'assome ou on l'élimine et... On récupère ses clés pour délier nos chaines... Ensuite on aura juste à se mêler à la masse et à trouver un moyen de gagner l'un des montes charges. J'ignore si tu comprends tout ce que je dis l'ami mais... Je peux te jurer que si on agit pas maintenant... On va crever dans pas longtemps !"

S'en perdre une seconde de plus dans un discussion, comme sentant que le temps n'était aucunement une ressource qu'il pouvait se permettre de gâcher, il s'attela à trouver le premier outil susceptible de lui servir d'arme, dans le but de pouvoir se débarasser au plus vite, du nain qui prenait un malin plaisir à asseoir sa pleine autorité grâce à son horrible fouet.

Coup de poker ? Geralt était ici prêt à tous les risques, si il avait une chance de sortir de cet enfer...

► Afficher le texte
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 09 févr. 2019, 17:49, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps | Total : 18 xps
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
► Afficher le texte

Avatar du membre
[MJ] Le Grand Duc
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Messages : 1600

Re: [Geralt] Labor vincit omnia improbur

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Ashish hocha la tête sans répondre, économisant sa salive pour l’action qui n’allait pas manquer de venir. Geralt ne savait pas s’il pouvait avoir confiance en son compagnon, ne le connaissant pas. Pour autant, l’injan avait le regard grave et la mine fermée de quelqu’un de résolu. Les prières étranges que le Loup Blanc l’avait souvent vu murmurer pendant leurs courtes périodes de repos ne lui suffisaient probablement plus, et ce gaillard à la peau mate aspirait désormais à la liberté ou à la mort.

Les deux captifs se mirent à laisser fureter leurs regards vers l’entrepôt le plus proche tandis qu’ils remplissaient les seaux d’eau saumâtre avant de les tendre à l’esclave suivant. Là, à moins d’une dizaine de mètres, il y avait toute une montagne de matériel, de caisses, de barils, ainsi qu’une forge éteinte. Sur un établi se trouvaient, parfaitement rangés, des marteaux et des maillets d’artisan, des pinces et des limes.

Un rapide coup d’œil vers la tour de guet un peu plus loin indiqua à Geralt que ses occupants étaient, effectivement, tournés l’entrée principale des tunnels. La gueule hurlante de leur canon était braquée vers les arches de pierre et d’acier qui supportaient le passage. Un autre regard en arrière pour s’assurer que le garde-chiourme était occupé à l’autre bout de la chaîne, à l’intérieur de la salle des cuves, et ce fut le moment d’agir.

Profitant de cet instant où personne ne semblait prêter attention à eux, Geralt et Ashish firent un crochet, qui se voulait aussi rapide que discret, sous l’entrepôt. L’injan, les mains tremblantes, ratissait large et remplissait son seau d’outils et jetant des regards alertes tout autour de lui. Le Loup Blanc se servit aussi, et ils revinrent se faufiler dans la chaîne.

Sauf que les esclaves les plus proches avaient bien remarqué leur manigance, et les observaient, aux abois. Les aboiements du garde ne tardèrent pas à retentir devant le manque d’efficacité du bout de la chaîne et le dawi-zharr énervé remonta la colonne des prisonniers, bien décidé à châtier quiconque était responsable de ce ralentissement.

Il y eut une autre série de détonations, loin sous la terre. Elles alternaient entre volées de grondements successifs et coups sporadiques et plus puissants, dont le dernier fut particulièrement violent et provoqua une nouvelle secousse, mineure toutefois, dans le Gouffre. Les tambours continuaient de résonner depuis l’intérieur du Blockhaus, et un nouveau régiment lourdement équipé en émergea. Ils se regroupèrent en un bataillon aux rangs serrés, écoutant la harangue de leur officier avant de se marcher au pas vers l’entrée principale des tunnels. Une trompe grave et rauque résonna depuis la citadelle noire qui se dressait loin au-dessus de leurs têtes.



Image
Image
Dans cercle jaune = tour de guet/mirador mentionné dans le post
Ligne jaune = chaîne humaine du bassin jusqu'au feu dans la salle des cuves
Point jaune + flèche = garde qui avance vers votre position
Points blancs = Ashish et toi
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Avatar du membre
Geralt
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Messages : 424
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt

Re: [Geralt] Labor vincit omnia improbur

Message par Geralt »

Profitant de la panique qui s'était emparé du gouffre, le loup blanc en compagnie de Ashish, en profita pour tenter de trouver quelques outils, susceptible d'offrir une arme rudimentaire pouvant permettre de se débarrasser de l'un de leur geôlier au moment propice. La tour de guet non loin, normalement concentré sur les groupes d'esclaves de la zone, pour éviter tout éventuel débordement durant leur travail, avait relâché sa vigilance pour se concentrer exclusivement vers les tunnels plus au sud de la zone, où la violence des détonations et des combats se faisaient toujours plus bruyantes, preuve que les combats qui se déroulaient sous terre, ne faisait que croitre en violence.
Les deux prisonniers, épuisés et mourant, avaient leur sens en éveil, sachant très bien que si ils venaient à se faire prendre… Le châtiment que les nains du chaos se feraient un plaisir de leur offrir, serait bien pire que la mort… Geralt était conscient de cela, mais les conséquences de ses actes n'avaient plus d'effets sur lui, ici dans cet enfer… On survivait durant un temps et on mourrait… Que se soit d'épuisement où d'une balle dans la tête, le résultat était le même.

Revenant dans la chaine d'esclave, les manigances du binôme n'étaient semble il pas passé totalement inaperçu, créant des ralentissements et une baisse d'efficacité dans la chaine de travail. Les malheureuses âmes, piégés et condamnés à mourir dans le gouffre, voyaient en Geralt et Ashish, une chance de peut être pouvoir être libéré aussi. Malheureusement, un tel sauvetage n'était aucunement dans les projets du loup blanc, lui qui n'était même pas sûre de pouvoir s'en sortir lui même. Car si se libérer de ses fers et parvenir à remonter à la surface pouvait sembler possible… Qui pouvait bien savoir ce qui l'attendait là haut ? Sans compter que à l'extérieur, il devrait encore faire face au rude climat et aux milles dangers des terres sombres… Dans son état, et surtout sans ses équipements, le chasseur de vampire n'était plus qu'un agneau dans un monde de loup à l'instant T…

Les aboiements d'esclaves attirèrent donc l'attention du nain chargé de maintenir l'ordre dans la colonne d'esclave. Et déjà, on l'entendait remonter la chaine humaine en hurlant un tas d'injures incompréhensible, tout en faisant claquer son fouet sur quiconque ne travaillait pas assez vite pour lui. Face à l'urgence de la situation, Geralt dû monter un stratagème pouvant lui permettre de se débarrasser du nain, et cela devrait se faire dans la discrétion et la rapidité la plus total.
Dans le même temps, d'autres éléments inquiétants se déroulaient… Les tambours raisonnèrent à nouveau dans le gouffre, et le blockhaus lâcha à nouveau un régiment complet de nain du chaos, lourdement équipé, et adoptant une formation qui indiquait qu'ils étaient toujours sur le pied de guerre… Tant de troupe en si peu de temps… Sous terre, une grande bataille avait lieu, et quelque chose semblait vouloir remonter des profondeurs de la terre, et le loup blanc avait le sentiment que quoique cela puisse être, il se devait de ne plus être présent, au moment où les nains céderaient du terrain.
Se tournant vers l'homme originaire de Inja, il donna ses instructions :


"Je vais te donner une occasion d'agir. On doit se débarrasser du garde, lui prendre ces clés, et nous libérer de nos chaînes. Quelque chose se passe sous terre… Les nains sont sur le pied de guerre, et si cela doit dégénérer… Mieux vaut que nous ayons trouvé un moyen de remonter en surface.

Quoiqu'il arrive dans les minutes qui vont suivre, attends juste le bon moment, quand le nain approchera … Fais ce qui doit être fait."


Sur ces mots, Geralt donna un marteau à son compagnon d'infortune, avant de se laisser tomber au sol, face contre terre, les yeux fermés. La stratégie de Geralt était ici de se faire passer pour un esclave venant de succomber à la mort suite à l'épuisement. Ce genre de chose arrivant souvent dans le gouffre, le loup blanc espérait ainsi faire s'approcher de lui le nain armé de son fouet, donnant ainsi l'occasion à Ashish de le frapper avec l'outil dont il était armé. Une fois fait, il n'aurait plus qu'a s'emparer des clés et ainsi se libérer de leur fer.

La situation allait bien vite devenir encore plus désastreuse qu'elle ne l'était déjà actuellement. Et pour leur survie, Geralt et Ashish allaient devoir se montrer ingénieux et méthodique dans chaque tentative susceptible de les rapprocher un peu plus de la liberté.

► Afficher le texte
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 09 févr. 2019, 17:49, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps | Total : 24 xps
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
► Afficher le texte

Avatar du membre
[MJ] Le Grand Duc
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur MJ - RP
Messages : 1600

Re: [Geralt] Labor vincit omnia improbur

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Ashish referma sa poigne sur le manche du marteau de forgeron, hochant la tête d’un air grave et expirant bruyamment comme pour chasser son appréhension. Le colosse d’Inja se tint prêt, cachant son arme dans son dos, et regarda Geralt s’écrouler au sol. Le garde nain ne manqua pas de remarquer ce dernier et remonta la colonne en vociférant sous le regard des autres esclaves. Il arriva à hauteur du Loup Blanc et fit claquer son fouet contre la peau nue de son dos en lui ordonnant de se relever. Devant l’absence de réaction, le dawi-zharr se mit à lui frapper les côtes de ses bottes à bout coqué pour vérifier s’il était bien mort. Pendant ce temps, Ashish s’était placé derrière lui en étirant au maximum la chaîne liant sa cheville à celle de Geralt. Il attrapa le marteau à deux mains, le leva haut au-dessus de sa tête et l’écrasa sur celle du nain avec un craquement écœurant. Le dawi s’écroula lourdement sur Geralt, le crâne complètement enfoncé.

Tout se passa alors très vite. Les deux compagnons d’infortune retournèrent le cadavre et le fouillèrent à toute vitesse sous le regard abasourdi des autres esclaves. Ils trouvèrent sur lui les clés de leurs fers, ainsi qu’une solide masse d’arme, un large couteau et le fouet. Ils firent sauter le verrou de leurs chaînes et ne furent plus entravés l’un à l’autre. Ashish jeta les clés au couple de détenus suivant, mais déjà des cris montaient de la colonne tandis que les deux fugitifs partaient se cacher dans l'entrepôt le plus proche.


- « Libérez nous ! »

- « Attendez, je veux vous suivre. »

- « Sortez nous de là ! »

Ces appels attirèrent l’attention des gardes du mirador le plus proche, qui se retournèrent pour constater l’évasion en cours et le corps de leur congénère à terre. Ils poussèrent des imprécations furieuses et entreprirent de faire pivoter la plateforme rotative de leur canon pour le diriger vers l’entrée de la salle des cuves et ces esclaves humains qui osaient s’insurger dans un moment aussi critique.


Image

Dans le quartier des fonderies, l’heure était à la précipitation. Le chef qui semblait en charge du Gouffre avait réussi à faire réunir les esclaves peaux-vertes les moins récalcitrants tandis que les congénères de ces derniers continuaient de beugler et de s’exciter dans leurs enclos dont les portes commençaient à crisser sous la pression. Les orcs montaient des piles de lingots dans les chariots sous une pluie de coups de fouets puis d’autres tiraient la précieuse cargaison jusqu’aux monte-charges en vue de l’évacuation. Les géants asservis chargés d’actionner le mécanisme continuaient de s’agiter nerveusement tandis que leurs maîtres les fouettaient et les aiguillonnaient de leurs piques pour contenir tout débordement. Des chariots partaient en direction de chaque monte-charge disponible, de part et d’autre des parois du Gouffre, à l’exception de ceux situés près des entrées des tunnels, desquels provenait encore sporadiquement le bruit sourd des détonations souterraines.

C’est à cet instant qu’une puissante explosion retentit dans le fond de la salle des cuves, si puissante qu’elle fit trembler le sol à nouveau. Elle fut immédiatement suivie du fracas de la roche brisée et de l’éboulement tandis qu’un épais nuage de poussière envahissait la salle. Il y eut un moment de flottement, puis une myriade de couinements monta des entrailles de la terre.

Les tambours battirent au sein de la troupe qui venait de jaillir du Blockhaus, et les ordres claquèrent. Le bataillon s’avança au pas de course vers l’entrée de la salle des cuves pour se préparer à recevoir ce qui surgirait de la brèche.

Au fond du Gouffre, il y eu un nouveau craquement et la fissure du barrage s’élargit, forcée par la pression de l’eau et les secousses à répétition. A la place d’un mince filet d’eau, c’était maintenant une petite cascade qui venait arroser les infrastructures les plus proches.



Image Pour la légende :
- croix jaunes = miradors/monte-charges démolis par les secousses
- cercle jaune = mirador mentionné dans le récit (le canon est en train d'être tourné vers vous)
- points jaunes = esclaves humains en train de se libérer avec les clés que vous leur avez donné
- points roses/mauves = dawi-zharr.
- cercle rose/mauve = intendant en chef et son escorte
- points verts = orcs sortis de leurs enclos pour charger les chariots
- rectangles marrons = chariots chargés ou en cours de chargement
- nuage bordélique dans le fond de la salle des cuves = endroit de la dernière grosse explosion


Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

Avatar du membre
Geralt
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Warfo Award 2019 de l'Incitation au voyage
Messages : 424
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt

Re: [Geralt] Labor vincit omnia improbur

Message par Geralt »

Le fouet du nain claqua à de nombreuses reprises sur le corps inerte de Geralt, celui ci ne bougeant pas d'un pouce tandis que le cuir lui lacérait le dos. De part son entrainement, le loup blanc avait durant de longues années appris à ne pas céder face à la douleur, de fait sa tentative de se faire passer pour mort n'en fut que plus crédible, tandis que son geôlier baissa pour la première fois sa garde, s'approchant du supposé cadavre pour pouvoir s'en débarrasser au plus vite et ainsi relancer la cadence accru de travail confié au reste des esclaves humains.
Cette occasion offerte par le membre déchu de l'Ordre, suffit à Ashish pour porter un coup fatal au nain, qui s'écroula au sol en baignant dans son sang, le crâne fendu en deux par le marteau que l'esclave d'Inja avait tenté au mieux de dissimuler.
Sans perdre de temps tandis qu'ils n'avaient pas encore été repéré par l'un des mirador de la zone, le binôme fouilla le corps du nain pour s'emparer des clés susceptible de les libérer de leur fer. Par chance, ils purent par la même occasion obtenir un large couteau, dont Geralt s'empara, tandis qu'il laissa le soin à Ashish de s'emparer de l'imposante masse d'arme, qu'il pourrait bien mieux manier que le loup blanc au vu de son imposant gabarit. Quand au fouet… Le chasseur de monstre s'en empara également, ne doutant pas que tôt ou tard, il saurait être utile.

Tandis que son compagnon d'infortune jeta les clés au restant des autres prisonniers, ceux ci dans un instant de désespoir total, supplièrent Geralt de les aider à sortir de cet enfer… Mais l'homme au cheveux, malgré les cris déchirant, resta de marbre, toujours concentré sur son objectif principal : Quitter par tous les moyens possibles le gouffre. En effet, dans ce lieu maudit, il n'y avait ni honneur, ni héros… Seul la survit comptait, et dans son état… Geralt n'était nullement en mesure d'emmener et de protéger d'autres esclaves. Si certes il avait toujours été considéré comme l'un des meilleur bretteur de l'Empire, qui plus est, ayant enfin en sa possession un couteau… La fatigue et la faim l'avaient durement affaiblit ces dernières semaines… De fait, le loup blanc n'était ici qu'un agneau, une lame émoussé, n'étant qu'une menace minime contre des guerriers aguerris comme les nains du chaos. Il se devait au plus vite de quitter cet endroit, et de trouver de quoi se nourrir et se reposer, pour retrouver des forces, si il voulait survivre aux nombreux dangers des terres sombres qui l'attendait encore dehors.

Les gémissements des esclaves attirèrent donc l'attention de la tour de guet la plus proche, et il ne fallut pas longtemps avant que de nombreuses injures ne s'élèvent de l'édifice, tandis que déjà, le canon commençait à pivoter en direction des vermines qui tentaient d'échapper à leurs geôliers dans cette situation critique. Indiquant à Ashish de le suivre, Geralt fit un pas en avant pour se diriger vers l'entrepôt le plus proche, mais celui ci manqua de peu de s'écrouler au sol, tandis qu'il cracha une quantité importante de sang à ses pieds, ses jambes étant soudainement parcouru d'horribles fourmillements.


*Merde... Pas maintenant… Bouge… Bouge bordel… Je dois… Arg...*

Tandis que son corps semblait l'abandonner, le loup blanc tenta tant bien que mal de surpasser la douleur que son corps mourant était en train de lui infliger. Pour autant, il parvint à rester debout, et mieux encore à continuer d'avancer, mettant toute sa volonté pour parvenir alors enfin à l'entrepôt le plus proche, offrant un couvert certes limité, mais toujours plus sûre que rester au milieu de la colonne d'esclave humain.

Dans le gouffre la panique était total. Les détonations et les bruits de combat continuant à se rapprocher toujours un peu plus de la zone où se trouvait les esclaves. Les nains ayant enfin réussit à sélectionner quelques esclaves peaux vertes susceptible de les servir docilement. Ceux ci tentaient de faire remonter à la surface le plus de matériaux en tout genre possible. Une évacuation était en cours… Et quelque pouvait être la menace… Les nains du chaos semblaient être totalement débordés.

Observant les chariots remonter à la surface, tandis que le loup blanc cherchait à trouver une solution pour pouvoir embarquer sur l'un des montes charges. Une explosion retentit alors, en provenance de la salle des cuves. Une nouvelle fois, la terre trembla, et de nombreux éboulements de roches se déversèrent sur la zone, détruisant de nombreux miradors, et tuant tous les malheureux que le destin avait décidé de faucher. Heureusement pour Geralt et Ashish, l'entrepôt où ils avaient trouvé refuge, échappa au pire, et il semblait que les portes du royaume de Morr leur étaient à l'instant T toujours fermé.
Les tambours raisonnèrent à nouveau dans le gouffre, et un nouveau bataillon de nain émergea du blockhaus, adoptant une formation défensive vers l'entrée de la salle des cuves, les combattants du chaos attendant de pied ferme un ennemi qui avait semble il enfin put pénétrer au sein même du gouffre.
La situation devenait aussi urgente que chaotique, tandis que déjà, on pouvait observer que chaque nouvelle explosion, chaque nouvelle secousse… Affaiblissait un peu plus encore la structure de l'immense barrage empêchant le gouffre de se voir plonger sous les eaux.


"C'est pas vrai… Ce barrage ne va plus tenir très longtemps ! Il faut que l'on sorte de là et très vite ! Suis moi !"

Indiquant à son compagnon de le suivre, Geralt se dirigea vers l'est, en direction des autres entrepôt non loin. Ne pouvant embarquer sur les plateformes actuellement chargées par les orcs au risque de se faire déceler, celui ci avait fait le choix d'opter pour ceux se trouvant le plus à l'est. Si il parvenait à embarquer sur l'une d'elle, Geralt pensait pouvoir être en mesure de les faire s'activer grâce au fouet qu'il avait en sa possession, en effet, le fait que les géants aient été privé de la vue… semblait indiquer qu'ils ne faisaient qu'obéir à leur maître que grâce à la peur qu'avait instaurer la douleur du fouet dans leur esprit.
Geralt avait il raison ? Il n'allait plus tarder à le savoir. Quoiqu'il en soit, ce n'était désormais plus qu'une question de temps avant que le gouffre tout entier ne se transforme en un véritable champs de bataille.

► Afficher le texte
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 15 févr. 2019, 19:31, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps | Total : 30 xps
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
► Afficher le texte

Répondre

Retourner vers « Les Désolations d'Azgorh »