[Lucrétia & Dokhara] Eaux de jouvence

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Otto n’avait eu de cesse que de trembler tout au long des exactions de la Lahmiane. Il n’avait plus rien à voir avec le guerrier déterminé et téméraire qu’il avait incarné jusque-là, menant plus d’une trentaine de soldats au combat. Sous la poigne de Lucretia, il venait tout de révéler sa vraie nature ; un rodomont qui n’avait que le courage de charger une poignée de gitans, point davantage. Face à l’adversité que lui avait opposée la vampire, il s’était simplement effondré, et cela aussi bien physiquement que mentalement. Son petit esprit humain reflétait bel et bien l’état de sa condition physique ; frêle, fragile, et méprisable. La douleur avait eu raison de lui, au même titre que la peur et la colère issue de sa totale impuissance.

Par ailleurs, sa crainte avait crû que plus encore lorsque la Lahmiane l’avait redressé que pour mieux l’exposer aux lances de ses propres cavaliers. Bien que submergé par la haine, il avait tout de suite compris le danger auquel il faisait face. L’homme s’était subitement raidi dans son armure, ses poings s’étaient refermés, ongles mordant ses paumes, et ses tremblements s’étaient intensifiés. Droit comme un piquet, il avait tenté de reculer à tâtons, mais s’était heurté au mur stoïque et intransigible que formait le corps de la baronne de Bratian. Un mince filet de sang s’était écoulé le long de son cou, la lame de la vampire ayant légèrement entaillé sa peau.

Néanmoins, force était de reconnaître qu’une charge de chevaliers en armure, armes ainsi abaissées, avait de quoi vous tétaniser sur place, et, si ce n’avait été son petit ton supérieur et orgueilleux, Lucretia eût amorcé un pas en arrière. Mais la Lahmiane n’avait plus le choix. Après avoir fait main-basse sur le hobereau, après avoir exhibé un visage si fort et si confiant, elle n’avait pu dévier de sa ligne directrice. Incarner, face à ces guerriers, une figure de confiance et de puissance que rien ne pouvait faire frémir. Leur montrer que la sorcière qu’ils craignaient tous était bien réelle, et que ses pouvoirs comme sa magie dépassaient leur entendement. Nourrir leurs peurs et saper leur courage afin d’apporter plus de crédit encore à ses prochaines paroles. Car elle-même ne connaissait son futur, et, sur un malentendu, pouvait tout à fait essuyer un cruel revers.

Mais cette attitude avait toutefois porté ses fruits ; les cavaliers, la voyant ainsi menacer la vie de leur meneur sans fléchir, avaient tiré sur leur bride. Les montures avaient freiné des quatre fers, ruant, hennissant, leur mors manquant de leur arracher la bouche, quand d’autres avaient tout simplement dévié leur course de peur d’embrocher leur seigneur. Désormais entourée d’ennemis, Lucretia ne relâcha pas sa prise, et tourna çà et là, prête à trancher la gorge de son prisonnier. Ce dernier finit par proférer ces mots qu’elle attendait tant, ces phrases qui marqueraient, l’espace d’un temps, l’arrêt des combats.

L’un des cavaliers retira son heaume, et, portant à ses lèvres un cor de guerre, souffla dedans. L’instrument tonna dans toute la forêt, dérangeant les oiseaux qui s’envolèrent, et l’ouïe acérée de la vampire lui causa quelques douleurs. Mais elle tint bon, menaçant toujours son otage, et son regard se porta en direction du campement. Le spectacle qu’elle avait espéré voir se réalisa ; les soldats, bien que toujours menaçants, rompirent l’engagement, reculant de quelques pas, mais ne quittant pas des yeux les gitans. Les derniers des khilis, constatant l’attitude soudainement passive des ostlandais, battirent à leur tour en retraite, calmant leur respiration, récupérant de leurs derniers émois. Mais cette paix tacite, bienvenue, et à peine forgée, éclata une demi-seconde plus tard.

La forêt bruissa d’un nouveau coup de tonnerre, mais il ne s’agissait aucunement de la longue et lente complainte d’un cor. Quelque chose venait d’entrer dans l’enceinte que formaient les roulottes, dissimulé au regard de la Lahmiane. Quelque chose qui sembla apporter la terreur et la mort. Les chevaux s’emballèrent, fuyant ce qui venait d’arriver, bientôt poursuivis par les hommes. Si Lucretia n’avait aucun visuel sur la chose, elle parvenait en revanche à la percevoir quelque peu, notamment au travers de son sixième œil.

La Dhar. Ça embaumait la Dhar à des lieues à la ronde, et l’odeur de mort s’engouffra dans la clairière comme un pot de chambre que l’on aurait renversé. Quoi que cela pût être, cela n’avait très probablement plus rien de vivant, et était à même de compromettre la sécurité de chacun, y compris celle de Lucretia. Mais cela impliquait tout autant l’existence de Dokhara, qu’elle avait laissée dans le campement. La Lahmiane ne pouvait décemment pas la laisser là, tout comme elle ne tenait guère non plus à voir Otto s’enfuir avec ses hommes. Alors, le harpant plus fort que jamais, elle descendit vers la clairière.

Je cherche Dokhara en continuant de maintenir Otto. Et si je peux voir ce qu’il se passe, je prends aussi.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 29 janv. 2019, 20:26, modifié 1 fois.
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Dokhara de Soya
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par Dokhara de Soya »

C'était une erreur que de croire que le cœur de la mêlée quitté, elle arriverait plus facilement à rejoindre le couvert que pourrait octroyer l'orée de la forêt. Ça et là des chevaliers se battaient contre des stryganis qui s'étaient retrouvés isolés en tentant de fuir l'embuscade. Quelle belle organisation meurtrière et bien rodée que voilà, des hommes restant en retrait des combats pour abattre les fuyards. Comme Mingrélie. Comme Marcus et elle.
Pas de carreau d'arbalète pour les arrêter dans leur course cette fois-ci, mais un hallebardier ivre de massacre qui fonça droit vers elle, souhaitant profiter de l'allonge de son arme pour l'abattre sans difficulté. Elle n'eut le temps de se mettre en garde ni même de réagir, que déjà Marcus joua les héros, la bousculant pour la protéger, et se mettre sur la trajectoire de l'arme.

Alors qu'elle se releva d'un bond, prête au combat, elle ne put que constater les conséquences de l'héroïsme de Marcus. Elle l'avait sauvé de la maladie inoculée par des armes gobelines pour mieux le voir se sacrifier aujourd'hui. Pourquoi avait-il choisi, plutôt que de fuir seul, que de s'enquérir d'elle en plein champ de bataille ?

Un cadavre de plus sur la longue liste des dommages collatéraux qu'elle aura provoqué.

Dokhara tomba à genoux. Quand le chaos des affrontements avait commencé, elle avait réussi à compartimenter son esprit. Mettre de côté ses sentiments, les enfermer dans une petite boite, et ne plus se concentrer que sur sa survie. Peu importait les stryganis morts, elle gérerait sa culpabilité une fois sortie d'affaire aux côtés de la lahmianne. Mais lorsque Marcus l'avait interceptée, lorsqu'elle avait été forcée de prendre la décision de ne pas rejoindre Lucrétia, la petite boite s'était fissurée. Et voir Marcus mourir fut cette fois-ci le coup de trop porté à une femme qui tentait tant bien que mal de ne plus laisser ses émotions l'affaiblir.

Ils l'abandonnaient tous, toujours, tout le temps. Quel genre de malédiction perverse était-ce là ? Pourquoi tout ce qu'elle touchait finissait invariablement détruit ou perverti ? Ca n'avait pas de sens... elle avait juste joué avec les émotions d'un jeune homme qui lui devait la vie. Elle avait failli mourir en affrontant ce minotaure, c'était un acte de bonté, il serait mort sans elle, alors pourquoi ? Pourquoi ses actions méritaient de se conclure en un tel carnage ?

Jusque là elle s'était convaincue si fort. Peu importait les dommages collatéraux, peu importait combien seraient blessés ou tués pour elle, cela importait peu. Car devenir vampire serait une renaissance, un nouveau départ, et tous ces regrets et remords n'auraient plus de sens une fois qu'elle serait devenue une créature supérieure. Une argumentation égoïste et sans failles qui permettait d'avancer en oubliant le passé, en oubliant Wildred, Rolff, Harold, Rhomgar, Gart, Gustav, Nicklaus, Elli, Lilli, Lutgard, Vester, Nadja, Ewald, Geralt, Ludwig, Ruud, Cogneur, Edrik, Alda, Ilsa, Ingrid, Hans... ceux qui l'avaient abandonné, soit en la fuyant, soit en la trahissant, soit en mourant. Tant de personnes qui ont voulu l'aider, et qui reste t-il aujourd'hui ? Personne. Elle était seule. Même Lucrétia ne pouvait être assez puissante pour affronter les cavaliers d'Otto et la sauver en même temps. Les deux derniers fragments de son passé de baronne Von Schwitzerhaum étaient retournés à la poussière dans cette foutue fuite.

Ça suffit.

Ça suffit.

Des larmes coulent sur ses joues. Elle s'était jurée de ne plus pleurer. De ne plus être cette fille-là. Mais elle ne contrôle plus rien. Avait-elle déjà contrôlé quoi que ce soit de toutes manières ? Elle était un jouet, que son père avait vendu à des prétendants, dérobé par des voleurs, puis perverti par des cultistes, avant d'être récupéré par une vampire. Une femme qui en a marre de croire qu'il y a une échappatoire, qui se moque qu'Erengrad soit si proche car elle n'arrive plus à voir une conclusion satisfaisante à son histoire.

Un rugissement monstrueux la sort de sa spirale de culpabilité. Il faisait écho à son esprit à ce beuglement de minotaure, celui qui aurait pu précéder sa mort. Elle avait réchappé à son destin cette fois-là aussi, sauvée par Hedred. Qui était mort des mains de la créature à cause de son héroïsme.

Toujours à genoux, Dokhara tourna la tête pour voir la provenance de ce nouveau capharnaüm de destruction. Et elle aperçut alors cette chose monstrueuse, ce colosse tout en griffes et en crocs, se déplaçant à une vitesse surhumaine dans le champ de bataille pour broyer les soudards en une fraction de seconde dans une avalanche de membres arrachés et de hurlements de terreur et de douleur.

Dokhara était trop bouleversée pour vraiment comprendre ce qui se passait. La chose massacrait les ostlanders mais pas les stryganis, qui semblaient vouer une certaine ferveur envers elle, n'hésitant pas à se prosterner devant elle.

Comme ils le faisaient devant Lucrétia.

Stryge.

"Vampires bannis et traqués par les autres lignées". C'est comme cela que Lucrétia lui avait décrit ces choses il y a longtemps. Dokhara ne savait rien d'elles, ses recherches personnelles s'étant toujours limitées aux lahmiannes lorsqu'elle avait vainement tenté de mieux comprendre son amante. Si elle avait pu nommer cette chose, ce n'était que par déduction en voyant les réactions des stryganis à son égard, ainsi que les similarités entre leur culture et les tatouages et breloques présents sur son corps.

Ami ou ennemi ? Impossible à savoir. Mais la créature était magnifique, tant dans sa puissance brute que sa rapidité. La violence avec lesquelles elle détruisait le corps de ses adversaires était hypnotique, et Dokhara resta là plusieurs secondes, agenouillée et les yeux embués de larme, incapable de lâcher des yeux le spectacle sanglant qui se jouait devant elle. Là où tous les ostlanders s'en retrouvaient terrorisés, fuyant le champ de bataille en hurlant pour leur survie, imitant ironiquement leurs précédentes victimes, Dokhara restait abasourdie et incapable de se mouvoir. Elle ne ressentait rien d'autre qu'une fascination morbide pour la scène qui se jouait devant elle.

Cette bête... c'était ça que Lucrétia cachait au fond d'elle. Cette bestialité, cette brutalité, cette force. C'était beau.

Quelque chose au fond d'elle, l'instinct primaire qui l'avait amenée jusqu'ici, sembla retrouver un semblant de contrôle. Sans y prêter attention, ses pensées perdues dans le marasme de ses émotions entre peur et culpabilité, colère et fascination, Dokhara de Soya trouva la force de se redresser sur ses jambes et de se remettre à marcher, péniblement, en direction de Lucrétia. Autour d'elle, des cadavres et des cris, et derrière, la bête qui tuait, encore et encore. Mais quelque chose au fond d'elle de profondément égoïste voulait encore survivre, quoi qu'il arrive, peu importait les conséquences et les victimes.

Alors pas après pas, avec autant de larmes coulant de ses yeux que de sang dégoulinant de son bras, les mâchoires si serrées que la douleur en résultant lui permettait de rester lucide, elle progressa lentement vers la seule et dernière personne qui ne l'avait pas encore abandonnée.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 10 févr. 2019, 18:49, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Lucrétia descendit jusqu'à l'orée de la clairière, maintenant solidement Otto von Falmer devant elle, sa lame toujours plaquée contre la carotide du hobereau. Des soldats terrorisés passaient à côté d'eux dans le sens inverse sans jeter un regard à leur seigneur et maître ou à la sorcière qui le retenait captif. Seul l'effroi se lisait dans leurs yeux écarquillés, et ils n'avaient en tête que de fuir pour leur vie.

Lorsque la lahmiane traversa la dernière ligne de troncs, ce fut pour voir le carnage qui avait eu lieu ici. Les corps jonchaient le sol, étendus ça et là dans l'herbe grasse, portant tantôt la tenue bigarrée des stryganis tantôt l'uniforme noir et blanc des ostlanders. L'une des roulottes était en feu, et le brasier menaçait de se propager à la suivante. Au milieu de cette scène, les gitans survivants étaient tous prostrés au sol, au même niveau que les cadavres, face contre terre. C'est à cet instant que Lucrétia vit s'avancer le monstre entre deux véhicules. Un stryge, sans l'ombre d'un doute, dont le corps était maculé des éclaboussures de sang de ses victimes. Il traînait encore un soldat qui hurlait à la mort, la main griffue du vampire refermée sur sa tête. L'Immortel marchait lentement jusqu'au centre du camp, écrasant nonchalamment le crâne du malheureux dans sa poigne avec un bruit écœurant avant de laisser mollement le corps tomber au sol.

Et au devant de tout cela, Dokhara qui marchait vers elle, le bras ruisselant de sang et les joues humides de pleurs.

Derrière la châtelaine de Bratian, un chevalier plus courageux que les autres refusa de fuir face à l'horreur et éperonna sa monture en invoquant Ulric. Il fonça droit vers le stryge, passant à côté des deux baronnes sans s'arrêter. Le stryge le repéra et gronda en se campant sur ses jambes musculeuses. Le chevalier poussa un cri de guerre en abaissant sa lance et percuta le vampire, lui enfonçant son fer en plein poitrail. Mais le monstre était loin d'être terrassé. Sans même broncher, il saisit la lance qui dépassait de son corps d'une main et la souleva, avec le chevalier au bout. Le pauvre bougre s'éleva dans les airs avec un cri et retomba avec fracas aux pieds du stryge. Ce dernier poussa un rugissement en plongea ses griffes dans la cuirasse de l'homme qui beuglait comme un damné, écartant le métal aussi facilement qu'une feuille de papier et l’étripant d'un coup de mâchoire en éclaboussant les alentours de viscères.

Il se redressa, le sang ruisselant de sa gueule démesurée, et posa ses yeux cruels sur Dokhara, Lucrétia et Otto von Falmer, tandis que la blessure qu'il avait à la poitrine se résorbait comme par magie.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Tout, autour d’elle, n’était plus que fuite éperdue. La vingtaine de soldats ayant pénétré dans le campement s’esbignait ventre à terre, sans même prêter attention à leur seigneur que la Lahmiane tenait serré contre elle. Les visages se résumaient à des traits étirés et livides, les bouches se tordaient en une grimace horrifiée, et les yeux roulaient follement dans les orbites. Les mains s’étaient affranchies de toute lame, de tout poids supplémentaire, s’assurant de la sorte une course bien plus rapide afin d’échapper à l’innommable. Là, Lucretia vit un homme s’arracher les ongles en tentant de gravir un monticule bien trop abrupt pour lui. Dans sa frayeur, il s’était focalisé sur le chemin direct, le plus droit, le plus court, sans même remarquer qu’un raidillon à quelques pas de là l’aurait emmené au sommet du talus. Plus loin, la camaraderie entretenue par l’armée venait de voler en éclat ; deux frères d’armes se poussaient l’un l’autre afin d’être le premier à disparaître de la clairière, ignorant totalement un troisième guerrier, coincé sous une roulotte en feu. Ses gesticulations et ses appels à l’aide n’eurent comme écho que les cliquètements de plus en plus lointains des cottes de mailles et les martèlements frénétiques des bottes sur la terre. Bientôt, ses cris de désespoir se muèrent en hurlements d’épouvante alors que les flammes commençaient à lui lécher le corps.

Lorsque la Lahmiane entra véritablement au milieu du campement, son regard engloba le carnage qu’avait provoqué les ostlandais. Les cadavres s’éparpillaient les uns sur les autres dans des postures grotesques, des armes constellaient le sol rougeâtre avec, parfois, une main toujours accrochée autour de la poigne. Force était de constater que la plupart des macchabées appartenaient aux khilis ; sous les vêtures déchirées et les hautes herbes piétinées se distinguaient bien souvent une peau hâlée, parcourue de noires arabesques, ou encore des silhouettes bien trop frêles, chétives et recroquevillées pour appartenir à la soldatesque. Les corps des soldats, ainsi bien moins nombreux, gisaient aux côtés de leurs homologues, signe d’une certaine discipline, là où les gitans n’avaient été que trop désorganisés.

Puis, un peu plus loin, Lucretia aperçut les rescapés. Ils se tenaient immobiles, prostrés, courbés vers l’avant. Au milieu du crépitement du début d’incendie, au beau milieu des râles des mourants, ils demeuraient là, ignorant tout ce qui pouvait bien se passer autour d’eux. C’est alors que l’ancienne baronne de Bratian remarqua l’objet de leur subite vénération. Un monstre, une bête, une abomination de la nature, ne serait-ce que de par sa simple apparence. Une large carcasse, trapue et noueuse, qui irradiait d’une puissance maléfique. Des chairs putrescentes, des mains griffues, une gueule bien trop longue pour être humaine, et bien trop garnie de crocs démesurés et irréguliers. Des excroissances surgissaient de ses os, traversant le cuir fuligineux et épais de sa peau, et se terminaient en petites pointes, en pics hérissés. Voilà d’où provenaient ces effluves de Dhar qu’avait ressentis Lucretia. Ce n’était pas quelque spectre ou nécromancien, non, mais bien un Immortel, un vampire, et l’un de la pire engeance possible ; un stryge.

La chose, sa silhouette trapue maculée de sang, se déplaçait entre les roulottes avec la nonchalance de ceux qui y viennent en maître. Le pas était lourd, pesant, lent, et, à chacune de ses enjambées, la terre manquait tout juste de trembler. Dans son sillage, il traînait le corps d’un ostlandais, dont le crâne était emprisonné entre les doigts refermés de la créature. Il gémissait de douleur, se tortillait comme il le pouvait, mais, sous la pression du vampire, il ne parvenait point à ouvrir la bouche afin de lâcher au monde un hurlement libérateur. Les griffes recourbées de la bête lui lacéraient le visage, lui défigurant que plus encore les traits sur lesquels s’écoulaient des flots de sang. Dans un craquement écœurant, le cartilage fut broyé par la force du stryge, qui abandonna le cadavre. Enfin, entre Lucretia et l’autre vampire se trouvait Dokhara.

Si le cœur de la Lahmiane avait toujours cogné dans sa poitrine, nul doute qu’il eût manqué un battement de soulagement en la retrouvant. Elle avait craint pour sa sécurité, avait perdu le contact avec elle après s’être envolée, et n’avait eu de cesse que de penser à elle tout au long de ces longues dernières minutes. Au beau milieu du combat, personne n’était à l’abri d’un coup porté dans le dos ou d’une sagette fusant au hasard ; le danger était partout, et pouvait venir de tous les côtés à la fois. Et Dokhara, elle, avait pour elle la fâcheuse tendance à se fourrer dans de beaux draps. Mais également d’y réchapper, ainsi qu’elle venait de le faire. Pas toujours en bon état, toutefois.

Car la jeune femme affichait pâle figure. Elle avait le pas difficile, se tenait le bras, et ses joues scintillaient des dernières larmes versées. Ses habits en piteux état s’étaient colorés d’un rouge foncé en divers endroits, à tel point que Lucretia ne parvenait pas à deviner s’il s’agissait de son sang ou de celui de ses adversaires. Voir ainsi son visage ingénu et perdu, plus vulnérable que jamais, lui déchirait le cœur. L’envie de courir la rejoindre grandissait en elle, comme une lame de fond menaçant de tout emporter sur son passage. Mais elle se retint, une fois de plus. Le stryge.

Lucretia ne pouvait décemment pas se jeter à la rencontre de son amante sous l’œil cruel, mais néanmoins intelligent, de cette bête. C’eût été avouer l’une de ses faiblesses sans rien gagner en retour, nul avantage, nulle connaissance. Elle ne savait rien de cette créature, de son nom, de sa provenance, ou même de ses intentions. Elle s’était attaquée aux ostlandais car ces derniers avaient massacré les gitans, son peuple – Lucretia connaissait bien le lien qui unissait ces êtres immondes aux stryganis. Mais, à présent que la menace avait été éradiquée, quels étaient les projets du stryge ? La considérait-il comme un ennemi ? Eu égard au bagage historique qui séparait leurs deux lignées, cela ne relevait pas du domaine de l’impossible.

Le galop d’une monture se fit entendre loin derrière elle, et Lucretia se retourna d’un geste, emportant avec elle son otage. L’un des cavaliers du hobereau avait lancé son destrier à pleine vitesse, tout droit sur eux. Et sur Dokhara qui se tenait à une encablure derrière elle. Lucretia jura. Tant pis, elle ne prendrait pas le risque de voir sa consœur se faire transpercer d’une lance tout juste après l’avoir retrouvée. Elle la préserverait, dût cela se faire sous le regard du vampire. Elle se précipita à la rencontre de la jeune femme, mobilisant sa force et sa vélocité surhumaines, et usa du même stratagème ; la Lahmiane plaça Otto devant elle, se protégeant tout en assurant la défense Dokhara. Si le cavalier désirait tant que cela mettre fin à leur vie, alors lui faudrait-il pourfendre son seigneur dans un premier temps.

Mais l’homme les ignora, purement et simplement, pour continuer sa route jusqu’à atteindre le stryge. Sa lance se ficha dans les chairs mortes du vampire, lequel ne tressaillit pourtant pas. Plus encore, dans un stoïcisme déconcertant, il s’empara de la lourde tige de bois, la retira de son poitrail, et la secoua tout bonnement. Le chevalier, qui s’y était agrippé, fut violemment arraché de sa selle, tombant aux pieds de l’Immortel qui ne fit alors qu’une bouchée de lui. Eventrant la cuirasse, il se nourrit des entrailles du soldat à l’agonie, et la plaie de sa blessure se referma. Alors, il se redressa, et son regard erra sur les deux jeunes femmes.

Difficile, pour Lucretia, de ne pas ressentir de dégoût face à pareille vision. Difficile d’ignorer la décadence de cette chose qui souillait le sang pur des Immortels. Dire que cet amas de tendons et de chairs viciées se disait appartenir à leur monde. Ça empestait, ça puait la mort et la Dhar, ça n’avait pas la décence de se cacher aux regards des autres, et ça se complaisait dans sa médiocrité. Les stryges étaient aux Immortels ce que les pouilleux étaient à l’Empire ; sales, odorants, et inutiles. Rien de noble dans leur apparence, rien de distingué dans leur manière, rien de raffiné dans leur nourriture. Ils ne valaient pas davantage que les goules qui les accompagnaient, et avec lesquelles, assurément, elles copulaient. Une infection qui gangrenait les lignées, qui se répandait aux quatre coins du Vieux Monde, et qu’il fallait absolument éradiquer.

« Si je m’attendais à voir ça... »

La voix de la Lahmiane était froide et méprisante, à l’image de son expression. Elle se tenait là, bien droite, le menton légèrement relevé, et morguait la bête de son regard émeraude. Tout dans son attitude transpirait la condescendance et le dédain, tandis qu’elle effectuait deux pas dans sa direction.

« Tu en as mis, du temps, pour venir sauver les tiens », lâcha-t-elle ensuite, et c’était tout juste si elle n’avait pas prononcé le mot chien à la fin de sa phrase. Elle le considéra de nouveau, de haut en bas, avec ce même air affecté et dégoûté qui la caractérisait si bien, puis tourna son regard en direction des gitans.

« Pauvres humains… », laissa-t-elle échapper dans un murmure qui en disait long sur son ressenti. Elle sembla alors se remémorer quelque chose, et se tourna frénétiquement à gauche, puis à droite, faisant voleter Otto dans son sillage tout en scruttant les environs.

« Où est Chavo ? Où est passé ce f… ce coquart ? »
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Dokhara de Soya
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par Dokhara de Soya »

La clairière puait le sang et le bois brûlé.

Dokhara enjamba un corps. Un khili au vu de ses vêtements. Écroulé sur le ventre, son visage était tourné vers le sol et elle ne le reconnut pas. Elle n'attarda pas son regard, pas plus que sur les précédents. Elle n'avait pas envie de savoir, elle ne voulait pas faire l'inventaire des victimes que ses actes avaient provoqué.

A sa droite, les cliquetis frénétiques de l'armure d'un reître qui courait à perdre haleine, tentant de trouver refuge dans les bois, encore à une bonne poignée de mètres devant lui.

Un cri de douleur derrière elle - un autre soudard n'avait pas réussi à s'échapper à temps et se faisait réduire en charpie par la stryge. Ses hurlement se mêlèrent à celui d'un autre qui, d'après ses beuglements, se faisait incinérer vivant, sans doutes prisonnier des flammes que ses compagnons avaient volontairement propagé au sein des roulottes.

Dokhara ne s'était pas retournée. A quoi bon ? Elle pouvait deviner ce qui arrivait à ces hommes rien qu'avec les hurlements qu'ils produisaient, et ne comptait certainement pas leur prêter assistance. Quant à la créature, si cette chose décidait soudainement de la charger pour la tuer, si aucun de ces soldats expérimentés n'avait eu la moindre chance avec leur équipement de guerre, que pourrait-elle faire dans ses guenilles de gitane ?

Elle n'avait qu'un objectif, alors qu'importait ce qui se déroulait encore autour d'elle : pas après pas, elle avançait vers sa destination. Et lorsqu'enfin elle devina la silhouette de Lucrétia devant elle, quittant l'orée des bois, le rythme de ses battements de cœur s’accéléra. Du dos de la main gauche, elle tenta d'essuyer les larmes qui gênaient sa vision mais ne réussit qu'à étaler un peu plus de sang sur son visage qui en était déjà maculé par sa tentative ratée d'intimidation. La voir renforça son unique désir, son obsession de se retrouver auprès d'elle, de se blottir dans ses bras et de s'abandonner à elle, de fuir tous ces sentiments qui la rongeaient, de transmettre son fardeau à la femme forte qu'était Lucrétia.

Et pourtant, si ses enjambées se firent plus grandes et son rythme de marche accéléré afin de rejoindre au plus vite sa conjointe, Dokhara était tout comme elle encore lucide du danger qui les menaçait encore. Les ostlanders étaient certes défaits, mais ils avaient été remplacés par la stryge, dont les intentions à leur égard restaient incertaines. Si elle protégeait les stryganis, les considérerait-elles comme des alliées s'étant battues aux côtés des gitans ou comme des ennemies, responsables du carnage qui avait eu lieu ?

Mais alors qu'elle n'était plus qu'à quelques mètres de Lucrétia, elle vit un cavalier derrière son amante la charger, lance en avant. Que ce soit par le regard de Dokhara ou le bruit du galop, la lahmiane comprit la situation et réagit en un éclair, bondissant vers elle à une vitesse surhumaine avant de se retourner vers le danger, et utilisa son otage tel un bouclier, parée à encaisser le choc à venir. Dokhara quant à elle s'était immobilisée, incapable de bouger, craignant pour la vie de sa consœur dont elle avait l'espace d'un instant oublié la nature vampirique.

Mais l'impact ne vint jamais. L'ostlander et sa monture les dépassèrent toutes deux, poursuivant sa course vers le cercle de roulottes, pour percuter la stryge de plein fouet. La lance de cavalerie d'enfonça profondément dans son torse, si bien que Dokhara crut le monstre vaincu par cet acte héroïque. La suite lui prouva une fois de plus combien elle sous-estimait la race des vampires. L'homme fut soulevé de sa monture, massacré et partiellement dévoré, par une stryge qui avait retiré la lance de son abdomen comme s'il s'était agi d'une vulgaire écharde.

Même si le danger ne les avait pas ciblées, Lucrétia avait pourtant agi en un instant pour la protéger. Voir la vampire si prompte à la protéger, se rappeler qu'elle comptait à ses yeux, voilà qui permit à Dokhara de retrouver un tant soit peu d'assurance et de clarté dans ses pensées. Elle jeta un œil à son otage qu'elle reconnut enfin : Otto, ce pitoyable nobliau qui avait cru bon de venir chercher la gloire de leur capture. Elle aurait aimé pouvoir le détester, le tenir responsable pour toutes les victimes faites, mais elle n'arrivait pas à perdre sa lucidité, et à se réfugier dans l'accusation d'autrui. Le noble n'était qu'un domino qui s'était affaissé parmi tant d'autres dans une réaction en chaîne, il n'était pas le réel instigateur de la situation.

Cela ne l'empêcha pas pourtant de cracher au visage de l'otage solidement maintenu par la poigne de fer de la lahmiane. Voilà qui n'était pas digne d'une baronne, mais elle ne possédait plus ce titre après tout. Elle n'était qu'une sorcière, une gitane, une jadokari. Alors, d'une voix aussi glaciale que son regard, elle lui dit :

- Vous auriez du écouter nos menaces. Trop tard pour regretter désormais. Je suis désolée, pour vos hommes, pour vous, pour votre femme, et pour votre fils.

Puis elle détourna les yeux pour croiser le regard émeraude de son amante. D'un hochement de tête presque imperceptible, elle lui communiqua ce qui était nécessaire : elle avait retrouvé ses esprits, et saurait affronter la suite des évènements. Elle espérait avoir réussi à partiellement cacher la détresse qui faisait tambouriner son cœur, qui suppliait cette journée d'enfin se conclure pour qu'elle puisse juste s'affaisser, et se cacher du monde dans les bras de son amante.

Alors que Lucrétia s'avançait vers la stryge, son otage fermement agrippé, Dokhara suivit ses pas en veillant bien à rester légèrement en retrait. Dans pareil échange, elle n'avait nullement la place d'égale des deux vampires, tout au plus celle de muette servante. Et alors que sa consœur s'adressait avec une absence notable de respect à la monstrueuse créature dont la gueule ouverte laissait encore échapper le sang de ses victimes, Dokhara tenta de toutes ses forces de ne pas laisser paraître la surprise et la peur qui la saisirent, pour uniquement se concentrer sur le seul individu qu'elle pouvait haïr tout autant que Lucrétia pour sa responsabilité dans ce massacre : le deux fois parjure, Chavo.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 10 févr. 2019, 18:50, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Le stryge s'ébroua, la gueule encore dégoulinante de sang, et fixa la lahmiane qui lui faisait face. Il prononça alors une phrase que les baronnes ne comprirent pas, dans une langue étrange et d'une voix profonde aux tons râclés.

Les gitans prostrés se redressèrent d'un même mouvement, certains chancelants, d'autres, blessés, soutenus par un compagnon. Leurs regards étaient creux, leurs visages maculés de larmes, et ils affichaient le visage de ceux qui étaient déjà morts. Tsinep l'Ancienne se releva également, lâchant doucement la main d'une Shanah étendue au sol, un carreau d'arbalète dépassant de sa poitrine. L'aînée avança d'un pas lent sous les yeux de ce qu'il restait de sa communauté et s'approcha du stryge qui lui tournait le dos. Elle se mit à genoux dans l'herbe et joignit ses mains ridées au dessus de sa tête, le menton contre sa poitrine.

Le gigantesque vampire grogna une autre série de syllabes et Tsinep leva les yeux vers Lucrétia, Dokhara et Otto von Falmer. Son visage était gris.

- "Le Roi Sekhemkhet, Maître de l'Encens et du Fleuve, Gardien des Portes, Haut-Prêtre de Strygos, fils d'Ushoran, souhaite connaître la raison du malheur qui s'est abattu aujourd'hui sur son peuple. Et c'est ainsi que je vais le lui révéler." dit-elle en reikspiel d'une voix monotone, comme si elle répétait les paroles d'une prière récitée des milliers de fois auparavant.

Elle continua son oraison dans la langue des khilis, dans une suite de phrases étrangement chantées aux allures de marche funèbre. Le stryge resta immobile, fixant Lucrétia de ses yeux noirs comme la nuit. C'était un colosse, grand comme deux fois un homme, et la puissance brute pulsait en lui comme un battement de cœur. Lorsque Tsinep se tut enfin, il articula à nouveau un borborygme rauque en agitant imperceptiblement ses griffes, sans se retourner vers ses adorateurs pour autant.

Idriss s'avança alors, un bras ensanglanté et boitant. Il poussait Chavo devant lui, la pointe d'un couteau coincée contre ses reins. Le jeune homme marchait comme un automate, le teint livide et le regard écarquillé. Il ne résistait nullement, semblable à un zombie décérébré. Les deux hommes vinrent se placer à côté de Tsinep, dans le dos de leur maître.

Derrière eux, on voyait les stryganis pleurer et lancer des imprécations déchirantes en une démonstration bruyante de désespoir, deux roulottes brûlant en toile de fond.

Nouveau grognement du stryge tandis que son échine épineuse semblait parcourue d'un frisson.

- "Le Roi souhaite savoir si la fille de Lahmia l'a pourchassé jusqu'ici pour ôter sa tête et l'amener à sa maîtresse, vile chose maudite mille fois."

Dans cette scène tragique, personne ne semblait plus alors se préoccuper d'Otto, qui se tenait, pétrifié, au devant de Lucrétia.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »


« … auriez dû écouter nos menaces. Trop tard pour regretter, désormais. Je suis désolée, pour vos hommes, pour vous, pour votre femme, et pour votre fils. »

Telles furent les paroles glaciales que glissa Dokhara à l’oreille d’Otto, tout en passant près de lui. Oh que oui, le hobereau n’avait pas idée. Son destin était déjà tout tracé. La mort l’attendait au bout du chemin, dans cette clairière oubliée jonchée de ruines, de cadavres, et de carcasses de roulotte que les flammes achevaient de consumer. Lucretia y veillerait personnellement, et, à ce moment-là, elle en avait après Otto presque autant qu’elle en avait après Chavo.

Si ce dernier était la cause première de ce carnage, le seigneur ostlandais en était la seconde. Oui, il avait semé la destruction en amenant avec lui ses compagnies de soldats. Oui, il avait mis en péril la vie de Dokhara, et, oui, encore, il avait menacé l’existence de ce peuple qui s’en était volontairement remis à la Lahmiane. Mais, en fin de compte, même si cela comptait énormément, la vampire avait une approche plus personnelle de la chose. Plus que tout, Otto ne l’avait pas respectée, elle. Il ne l’avait pas écoutée, il n’en avait fait qu’à sa tête, et s’était pensé plus fort, plus important que Lucretia. Alors qu’elle avait bien insisté sur le fait que personne ne devait toucher au moindre stryganis sous peine de voir se réaliser la malédiction qu’elle avait lancée sur l’enfant, son père avait décidé de l’ignorer. Et c’était bel et bien pour cela, plus que les morts et les blessures, plus que les combats et les viols, qu’elle allait lui faire payer. Mais pour le moment, il était principalement question de Chavo.

Lucretia ne sut si le stryge réagissait à ses paroles. Il se redressa, la fixa, et prononça une phrase qu’elle ne comprit pas. Si elle se doutait bien qu’il s’agissait du langage ancien et occulte que parlaient les khilis, la Lahmiane n’avait pas passé assez de temps en leur compagnie pour en connaître l’idiome. A dire vrai, elle avait, à plus d’une reprise, cherché à les éviter lors des premières semaines de voyage, alors même qu’ils pensaient qu’elle n’était qu’une simple réfugiée. Ils n’avaient, à cette époque, eu de cesse que de la contraindre à se joindre aux tâches quotidiennes et à toutes ces corvées qui la répugnaient farouchement. Les gitans se souviendraient encore longtemps du linge qu’elle avait lavé, tout comme ils garderaient en tête le repas qu’elle leur avait servi. Et si l’attaque du minotaure avait modifié l’opinion que détenaient les stryganis sur elle, rien n’avait véritablement changé. C’étaient eux, alors, qui l’avaient évitée. Non, même avec son étonnante faculté à mémoriser les sons, les lettres et les mots, ce n’était pas un langage qu’elle pouvait déchiffrer de la sorte. Elle n’en avait jamais ressenti l’envie ; ce n’était pas son peuple, pas ses origines. Ils n’étaient que des gens de passage qu’elle acceptait de côtoyer, de loin, par obligation et commodité plus que par désir.

De leur côté, les gitans, eux, réagirent à ces borborygmes. Comme un seul homme, ils se redressèrent tous, piteusement, se soutenant les uns les autres. Défendre les leurs leur en avait coûté beaucoup, et plus encore, peut-être, l’apparition de ce qu’ils considéraient comme leur seigneur et dieu. Lucretia se demanda ainsi à quel plan elle était désormais reléguée, avec cette apparition. Pour qui connaissait l’Histoire, les gitans tenaient bien évidemment davantage des stryges que de toute autre lignée vampirique, et les principaux concernés, s’ils n’étaient pas trop sots, s’imaginaient bien que Lucretia n’appartenait pas à cette race.

Tsinep ne fit que quelques pas avant de s’écrouler une fois de plus, bien plus proche du stryge qu’elle ne l’avait été auparavant. Elle paraissait à bout, fataliste, comme si sa vie, à présent, ne valait plus rien. Elle s’en remettait complètement à son maître, se prosternant devant lui. Elle jeta un coup d’œil à Dokhara ; heureusement que celle-ci n’avait jamais agi de la sorte, sans quoi aurait-elle perdu tout intérêt pour sa personne.

L’ancienne traduisit les paroles du stryge, qui se dénommait Sekhemkhet, et qui n’était pas autre que Haut-Prêtre de Strygos. Là encore, Lucretia se demanda la signification réelle de ce titre. Mais dans la mesure où il avait effectivement évoqué la région actuellement dévastée plutôt que la ville resplendissante de jadis, Mourkain, la Lahmiane s’arrêta sur l’idée d’un vampire somme toute banal, et non pas millénaire. Ledit Immortel, par ailleurs, souhaitait connaître la raison de tout ce désastre, mais Lucretia n’eut pas à répondre ; Tsinep le fit pour elle.

Ce fut à tout le moins ce qu’elle interpréta, ou tenta de deviner. Une fois de plus, le verbiage de la khilie n’eut aucun sens pour Lucretia, et celle-ci ne sut ce qui se racontait. Parlait-elle de Chavo, ou bien remettait-elle en cause Lucretia aussi bien que Dokhara ? Difficile de savoir qui, aux yeux de Tsinep, portait l’endosse de tout ce massacre. Lucretia remua imperceptiblement. Son amante savait peut-être, elle qui avait à plus d’une reprise partagé le quotidien des stryganis. De jour en jour, elle avait frayé avec cette peuplade, parlant avec chacun de ses membres jusqu’à réussir son intégration avec cette facilité dont elle avait le secret. Cela la rapprochait de sa pauvre condition d’humaine qu’elle ne désirait pas oublier, affirmait-elle. Avec un petit rictus moqueur, Lucretia se tourna vers Dokhara alors que l’échange continuait, et haussa en direction de sa compagne un sourcil interrogateur. Alors, s’accrocher avec tant de hargne à ses médiocres racines en valait-il la peine, pouvait-elle lui servir d’interprète ?

La réponse de sa compagne ne se fit pas attendre. Elle observa Lucretia avec le plus grand sérieux du monde, puis tourna son regard violacé en direction du stryge et de Tsinep. Elle écouta quelque peu, tendant l’oreille, avant de fixer de nouveau ses pupilles dans celle de la Lahmiane, hochant la tête. Elle comprenait et savait lui servir d’interprète ; ce que lui racontait l’ancienne était en phase avec le sens que saisissait Dokhara. Apparemment, se réfugier dans sa vie humaine détenait encore quelque avantage. Désormais agacée, l’Immortelle reporta son attention sur la scène, un poil sèchement.

Quelques instants plus tard, Idriss s’avança, le bras en sang, mais poussant résolument Chavo de la pointe de son couteau. Le jeune homme, lui aussi, semblait être frappé par l’apparition du stryge ; avec un stoïcisme certain, un détachement marqué, il s’avançait vers lui comme un papillon de nuit attiré par la lueur d’une bougie. Coupable, ou bien victime ? Eu égard aux cris de désespoirs qui se faisaient entendre dans les derniers rangs des stryganis agenouillés, l’on eut tôt fait de parier pour le second choix. Cela dit, rien n’était encore fixé, et peut-être était-ce pour le mieux. Car si Chavo devait mourir, alors devait-il passer de vie à trépas par la main de Lucretia. Ou celle de Dokhara.

Une nouvelle interrogation fut levée. Lucretia venait-elle le pourfendre, lui, le Maître de l’Encens et du Fleuve, ainsi que l’exigeait sa maîtresse ? Bien, des deux lignées auxquelles pouvait le plus s’apparenter Lucretia, le stryge avait deviné la bonne. Il ne l’avait ainsi pas considérée comme une von Carstein. Et il la pensait toujours à la botte de Neferata. Elle n’allait pas le détromper, ou, du moins, pas dans l’instant.

« Non, la Reine Eternelle ne m’a nullement demandé ta tête. Tu sais bien que nous laissons généralement les hommes se charger des stryges, » fit-elle en faisant référence à sa propre histoire, avant de songer, pour elle-même : après tout, nous avons coutume de laisser les races inférieures entre elles…. Si elle ne prononça sa pensée à haute voix, l’ombre du petit sourire vaniteux et détestable qui fleurit rapidement sur ses lèvres n’en révéla pas moins.

« Si j’en suis venue à veiller sur ton peuple, ce n’est que par pure coïncidence. Une véritable réussite. Jusqu’à l’énième traîtrise de ce… gadjo… ? osa-t-elle avec une répugnance affirmée. Et quoi que tu dises, quoi tu décrètes, quoi que tu estimes, ou quoi que tu fasses, je le réclame. Car il a déjà laissé mourir un des siens avant d’être sauvé par cette humaine. Il a délibérément amené un minotaure dans le campement, sans songer aux conséquences que cela aurait pu avoir si je n’avais pas été là pour le pourfendre. Et enfin, suite à un chagrin de cœur qu’il n’a su, encore, régler de lui-même, comme un homme, il a décidé de trahir l’intégralité des siens et de les condamner au fer et aux flammes afin de satisfaire sa petite vengeance. Constate le résultat. Alors, oui, je le veux. Vivant. »
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 13 févr. 2019, 18:27, modifié 1 fois.
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par Dokhara de Soya »

Dokhara avait bien du mal à détacher son regard de la stryge. Terrifiante et gigantesque - quoique pourtant plus petite que le minotaure affronté un mois plus tôt - le vampire était très différent du référentiel qu'elle en avait, constitué des Von Carstein des livres d'histoire et plus récemment de Lucrétia. Était-ce leur différence de lignée qui expliquait leur dissemblance ? Ou bien voyait-elle là la bête que Lucrétia s’évertuait de cacher ? Quoiqu'il en soit, impossible de ne pas nourrir une curiosité morbide à son encontre.
Pour la première fois, une créature monstrueuse ne montrait pas de signe direct d'hostilité envers elle. C'était une chose que de regarder un cadavre immobile d'homme-taureau, c'en était une autre d'observer une stryge, bien vivante, recouverte du sang et des tripes des ennemis qu'elle venait de massacrer, évoluer et parler à un petit mètre d'elle.
Elle observa ses muscles et ses tendons, ses gigantesques griffes rougies d'hémoglobine, sa grande gueule de laquelle s'échappait encore des morceaux de ses victimes. Mais surtout, la jeune slaaneshie ne put s'empêcher d'observer les très nombreuses scarifications présentes sur tout son corps, hypnotisée par l'oeuvre d'art ambulante qu'était cette monstruosité. Utilisant sa nouvelle connaissance de l'alphabet strygani, Dokhara laissa son regard parcourir les sillons de ces marques, oubliant presque le drame de la situation pour se perdre dans la contemplation d'une véritable peinture ambulante. En cet instant, elle avait envie de franchir les quelques pas la séparant de la bête, et de laisser ses doigts parcourir chaque trace dans cette peau en relief, pour en ressentir toute sa signification. Inconsciemment elle s'était avancée, se retrouvant non plus derrière Lucrétia à ses côtés : mais immédiatement son instinct l'alarma du danger de ce soudain élan de folie, et elle se figea, terrifiée par ce qu'elle avait failli faire.

Choisissant de quitter du regard la stryge pour ne plus céder aux mêmes désirs, Dokhara fit bien malgré elle l'inventaire des pertes stryganies. Si Tsinep et Idriss étaient bien vivants, il en allait autrement de Mingrélie, de Bubba, de Marcus et de Shana. Mais au cours de ce voyage, elle s'était rapprochés de nombreux autres gitans. Elle chercha du regard Yrié, Gouri, Chévardzanné, Isélée, Vingor, Arçil, Karan, Tyra, et tous les autres gitans avec lesquels elle avait crée un lien, même infime.

Lorsque la stryge répondit à Lucrétia, Dokhara tenta d'utiliser sa connaissance rudimentaire de la langue stryganie pour comprendre ses mots, mais en vain. Si les sonorités ressemblaient effectivement à ce qu'elle avait appris, tant la structure des phrases que le vocabulaire utilisé dénotaient des habitudes linguistiques du groupe de gitans. Leur langage a sans doutes évolué à travers le temps, et la stryge en utilisait une version plus ancienne, plus primitive.

Tsinep leur fit donc la traduction, dont Dokhara préféra se méfier. L'avalanche de titres associés à la stryge étaient-elles du fait du vampire qui les avaient prononcés, ou bien la vieille gitane avait choisi de les associer à sa question par marque de politesse ? De ce type d'interprétation toute personnelle, l'on pouvait se retrouver à très mal jauger un interlocuteur, lui associant certains traits de personnalité qui sont à la vérité ceux du traducteur.
Et que signifiait le titre de "Roi" dans ce contexte ? De qui et de quelles terres cette créature était-elle le dirigeant ?
Ce type de question débloqua les pensées de Dokhara qui étaient encore prisonnières de son état de choc.
Comment la stryge avait-elle su que son peuple était en danger ? Elle n'avait pas pu le prédire puisqu'elle était arrivée bien trop tard pour sauver tous les siens. Et malgré tout, son apparition ne pouvait être une coïncidence. Évoluait-elle avec eux depuis le début de leur voyage, restant à distance dans la forêt mais veillant sur eux ? Apparaissait-elle lorsqu'ils étaient en grand danger ? Qu'est-ce que les stryganis lui avaient caché tout ce temps, eux qui se qualifiaient d'abandonnés des dieux ?

Puis elle vit la roulotte de matériel totalement détruite. Lorsqu'elle avait entendu pour la première fois la stryge, à une vingtaine de mètres d'elle, elle avait supposé dans un premier temps que le véhicule à côté d'elle avait essuyé un coup de la stryge pendant qu'elle se battait. Mais maintenant qu'elle se tenait bien plus proche, elle vit un détail qui changeait totalement sa perception de la situation : au vu de la dispersion des débris, la paroi de la roulotte avait été détruite non pas par un coup depuis l'extérieur, mais l'intérieur.

La stryge était dans la roulotte de matériel.

Sans doutes depuis le début de notre voyage.


Elle avait probablement été endormie pendant tout le voyage. Ça expliquerait son absence de réaction lors de l'attaque du minotaure, mais aussi le délai entre le début de l'attaque des ostlanders et son apparition.

Déjà Dokhara revoyait chaque scène de la vie quotidienne vécue ces dernières semaines, et y ajouta mentalement, à chaque instant, la présence d'une stryge endormie à deux pas d'elle.

Elle rejeta ces pensées. Elle ne pouvait pas prendre le temps de conjecturer sur ce sujet. Elle devait écouter la vieille Tsinep, car de la nature de son explication de la situation à la stryge allait se jouer leur future relation avec cette puissante créature.

La vieille gitane entreprit de conter au vampire bestial leur histoire commune, puis le contexte du massacre qui avait eu lieu en ce jour. Si elle aussi utilisait une version déformée de la langue stryganie telle que Dokhara l'avait apprise, elle en saisit néanmoins quelques mots qui la rassurèrent sur le point de vue adopté par Tsinep dans son histoire. Elle semblait se contenter des faits, sans opinion personnelle, expliquant leur rencontre à proximité d'une auberge, et surtout, elle n'oublia pas de conter la victoire sans équivoque de Lucrétia sur le minotaure, protégeant les gitans en choisissant de se battre sans aucune aide de leur part.

La jeune ex-baronne tourna la tête pour regarder Lucrétia. Elle maintenait toujours Otto d'une main de fer, donnant une preuve supplémentaire de son désir, y compris dans ce récent conflit, de protéger les stryganis. La lahmiane leva un sourcil à son attention, apparemment agacée. Dokhara mit une bonne seconde à comprendre la nature de cette interrogation muette, avant que la vérité toute simple ne lui apparaisse comme une évidente fulgurance : sa consœur ne comprenait pas un traître mot de l'échange entre la stryge et Tsinep, et éprouvait la même méfiance que Dokhara envers la version de l'histoire que Tsinep contait. Contrairement à la jeune femme, elle n'avait fait aucun effort pour s'intéresser à la cultrure de leurs hôtes, et ne pouvait donc se rassurer en écoutant leur échange. Et puisque la stryge pouvait être un ennemi des plus dangereux, elle avait besoin de savoir si la situation tendait vers un affrontement ou non.

Dans d'autres situations, Dokhara se serait gargarisée de cet instant. Ce moment où ses décisions s'étaient montrées plus intelligentes que celles de sa consœur, ce fragment d'orgueil de la misérable humaine face à l'implacable vampire.
Mais pas cette fois. Cette fois, elle enviait la lahmiane qui avait eu l'intelligence de rester distante, et qui n'avait en conséquence pas à porter le fardeau d'une quelconque tristesse ou culpabilité devant cette mortelle débâcle.
Elle se contenta de hocher la tête à son attention, opinant imperceptiblement du chef pour rassurer sa consœur : de ce qu'elle en comprenait, Tsinep était objective sur leur rôle parmi eux.

Nouveau borborygme guttural de la stryge. Idriss apparut alors, poussant devant lui un Chavo livide, le regard hagard. L'idiot devait avoir bien du mal à assimiler les conséquences de ses actes.
Sa simple vision suffit à chasser toutes ses pensées parasites : plus de tristesse ou de culpabilité envers les morts, plus de fascination ou de crainte envers la stryge, plus de doutes sur Tsinep. Ne restait qu'une haine vivace envers le gitan responsable de tout ce malheur, couplé au désir brûlant de lui faire payer tout cela au centuple.
Elle avait déjà fait un pas en avant par mégarde lorsqu'elle s'était intéressée à la stryge, aussi cette fois-ci elle sut rester vigilante à ses pulsions. Néanmoins, elle n'eut pas la force d'empêcher ses mains de se resserrer sur le pommeau de ses armes, ses muscles tremblant littéralement de rage. Elle avait beau tenter de garder le contrôle d'elle-même, il lui était impossible de dissimuler toute la haine qu'elle éprouvait envers cet individu.

Lorsqu'elle entendit la requête de Lucrétia, le regard de Dokhara s'assombrit encore en direction du strygani. Les deux amantes avaient visiblement le même objectif, mais la jeune femme craignait désormais la réponse de la stryge. Elle n'était pas certaine de pouvoir contrôler toute l'étendue de sa fureur si cette dernière esquissait ne serait-ce qu'un début de refus.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 13 févr. 2019, 18:27, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Tsinep commença à traduire la réponse de Lucrétia mais le stryge l’interrompit net en levant le bras si rapidement que le mouvement était presque invisible à l’œil nu. Le vampire monstrueux s’avança d’un pas lourd vers Lucrétia, et la tension monta d’un cran.

Il s’arrêta à moins de deux mètres de la lahmiane, la dominant de toute sa stature. Il n’avait d’yeux que pour elle, et semblait totalement ignorer Dokhara et Otto, quand bien même ce dernier venait de faire dans ses chausses. On pouvait dès lors sentir l’odeur de mort et de sang qui émanait de Sekhemkhet, voir de plus près encore ses scarifications rituelles et les scènes finement ciselées sur ses épais bracelets en or. Les plaquettes qui pendaient de ses oreilles cliquetaient entre elles tandis qu’il baissait son abominable faciès vers la baronne de Bratian. Il la toisa ainsi, son regard à la pupille fendue vissé dans celui de Lucrétia. Il articula alors une longue phrase de sa voix caverneuse, soufflant son haleine fétide aux relents de charogne.

L’Ancienne, derrière lui, traduisit.


- « Toi, fille de Lahmia, a apporté le malheur sur les khilis. Ta présence et celle de ton esclave apportèrent la mort et le désespoir. C’est vous que les hommes de l’Empire cherchaient, et c’est pour vous trouver qu’ils ont massacré les khilis. Chavo n’a pas trahi la communauté, mais a voulu la purger de votre présence. Se faisant, il a entrainé son anéantissement. Le Roi prendra ma vie pour vous avoir accepté parmi nous. Le Roi prendra la vie de Chavo pour avoir précipité le massacre de son peuple. Les hommes de l’Empire ont fui, mais ils reviendront pour se venger. Les khilis sont désormais souillés et condamnés. Le Roi les abandonnera car ils ne sont plus dignes de lui. Toi, fille de Lahmia, et ton esclave, serez sauves pour avoir protégé les khilis contre le monstre de la forêt. C’est la dette du Roi qui est ainsi payée. Maintenant, vous devez disparaître à tout jamais. Que vos noms s’effacent de l’Histoire et que la malédiction éternelle de Strygos soit sur vous. Ainsi est la loi de Strygos, ainsi en décide le Roi. »

La voix de la vielle femme ne tremblait pas. Son destin s’arrêtait ici. La prophétie qu’elle avait un jour confiée à Lucrétia était sur le point de se réaliser.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par Dokhara de Soya »

- Quoi ? s'écria Dokhara, incapable de contenir la rage qui lui tordait le ventre. Non !

Elle refusait ce jugement. Cette conclusion ne pouvait satisfaire toute la colère qu'elle gardait en elle, toute la souffrance qu'elle avait ressenti face au carnage qui avait eu lieu. Elle ne pouvait pas se taire. Elle devait parler à la stryge, la convaincre de revoir sa décision.

Elle n'eut malheureusement pas l'occasion de développer sa pensée. A peine ces deux syllabes avaient franchi ses lèvres que déjà la créature réagit, s'élançant sur elle et levant son énorme patte griffue pour la diriger vers sa gorge.

Dokhara tenta de dégainer ses armes pour bloquer le coup. Mais au fond d'elle, elle savait pertinemment que la créature était trop rapide.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 14 févr. 2019, 17:34, modifié 1 fois.
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Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
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- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
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