Soit, cela n’avait plus beaucoup d’importance pour la jeune femme qui continua sa route d’un pas prudent, cherchant à se fondre dans la masse des gens qui marchaient.
Toutefois, cette stratégie n’était pas forcément la meilleure, en effet, les vêtements de la courtisane en cavale et son déplacement pieds nus ne passaient nullement inaperçu pour un œil attentif. La populace bourgeoise ne faisait de fait pas attention à elle, la laissant passer sans même un regard. Ils étaient trop occupés à vivre leur vie de riche entre riche pour se soucier d’un pauvre qui marchaient près d’eux… Mais après tout, il s’agissait là du travail de la garde du Guet, cette dernière devant en effet s’occuper de chasser les pauvres hors du quartier.
Et en parlant de celle-ci, Lucy était entrain de marcher le long du fleuve quand elle en vit trois s’approcher d’elle. Deux d’entre eux étaient armés d’une lance et d’un bouclier, une épée claquant à leur taille, tandis que celui qui semblait être l’officier était armé d’une masse d’arme et d’un bouclier ainsi qu’une épée. Tous les trois étant revêtu d’une cuirasse et d’un vêtement ronflant et bariolé de couleurs de toutes sortes. Des soldats de riche dans un quartier de riche, ils allaient l’enfermer, c’était sûr dans la tête de la courtisane. Lucy se prépara donc à sauter dans le fleuve quand elle se rendit conte qu’ils ne semblaient pas agressifs. Non, ils semblaient plutôt inquiets. L’officier prit la parole. Rasé de près sauf une épaisse moustache très bien soignée et cirée.
-Mademoiselle ? Vous allez bien ? On vous a agressé ? Vous avez besoin d’aide ?
Sa voix était calme et pleine de bonne intention. Visiblement, il semblait réellement s’inquiéter pour elle. Au final, ils n’étaient pas des gardes au courant de sa situation et ils devaient avoir vu une femme en détresse et ils étaient venu faire leur travail. Était-ce cela d’être dans un quartier riche ? Les paysans et autres pauvres étaient sans doute déjà chassés au passage des différents ponts menant à cette zone de la ville, ainsi, il semblait sans doute totalement impensable que Lucy soit autre chose qu’une riche ayant eu un problème. Que ce soit d’avoir fait la fête un peu trop longtemps ou d’avoir rencontré un des inévitables voleurs qui maraudaient dans la zone, passant par le système d’égout ou par l’un des nombreux passages secrets creusé dans la ville par les réseaux de criminels.
Mais tout cela, la courtisane n’en avait pas vraiment connaissance, il s’agissait pour elle plus d’une chance liée au destin qu’une suite de faits ayant conduit à ce déroulement logique. Restait maintenant pour elle à réussir à maintenir le rôle de femme en détresse qu’on venait de lui attribuer !